Pierrot n'a pas vraiment choisi d'intégrer la légion étrangère. Surtout pour se retrouver au beau milieu du désert, à plusieurs heures du premier semblant de ville. Pas super joyeux. Mais bon ,hein, un pari perdu avec des potes, ça peut mener loin.
Bref, Pierrot débarque et le gradé du coin lui fait faire le tour du propriétaire: baraquements, terrain d'entraînement, cantine, cabinets (turcs, bien sûr)... Mais, vu l'éloignement de la ville, notre troufion est inquiet:
"Et .. comment fait-on, pour les femmes, sergent?
- Hé bien tu vois la petite cabane là-bas? Dedans, c'est le chameau de la garnison. Sans lui, on serait tous devenus pédés depuis un bout de temps <rire gras>. Tu te feras briefer par tes camarades si besoin est <clin d'oeil appuyé>
- Ha heu... merci sergent!"
Bon, Pierrot, le chameau, ça le tente pas plus que ça. Mais les semaines s'écoulent et l'envie le titille. Il réfléchit bien, quand même, hésite, joue de la main droite pendant quelques jours encore. Sans grand succès. Tout le monde le fait, après tout, pourquoi pas lui? Alors une nuit, il se lance. Pierrot quitte son baraquement sur la pointe des pieds, se dirige vers l'écurie, en catimini. Dedans, un bon costaud de chameau. Avec une grimace, Pierrot baisse son froc dans le noir et commence à faire son affaire à l'animal, pas plus dérangé que ça.
Et là paf! Lumière d'une lanterne, un gradé vient de faire son entrée.
"Oh bon Dieu! Mais qu'est-ce que tu fous là, Pierrot?
- Bah heu... comme tout le monde, caporal.
- Espèce de sombre crétin! Le chameau, c'est pour rejoindre le bordel de madame Fatima, à deux heures d'ici..."
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