"Une forme de" : idée d'équivalence.
Je ne suis pas persuadée que la fusion des classes en URSS et en Chine maoïste se soit faite dans l'allégresse et le consensus comme tu sembles le dire...
De toute façon, le racisme sur critère ethnique se confond presque toujours avec "une forme de racisme" sur critère social :
- Tel ouvrier déclare ne pas aimer "les Arabes" parce qu'il voit ces nouveaux émigrés comme des concurrents, sur le marché de l'emploi notamment.
- Tel membre du "gang des barbares" est antisémite parce qu'il considère que les Juifs sont tous des bourgeois pleins aux as et que c'est une injustice quand eux n'ont rien.
Pourquoi les nazis voulaient exterminer les Juifs ? Ils les accusaient les bourgeois juifs, les banquiers et industriels notamment, d'être les responsables de la crise économique de 1929, particulièrement sévère en Allemagne. L'Aryen face au Juif, c'est une lutte raciale sur une motivation qui est bien sociale.
Evidemment que personne ne peut renoncer à ses privilèges, ou à sa position dominante sans tiquer. Pour reprendre les exemples que tu préfères, je dirai que certains juifs ne demandèrent pas la permission aux nazis pour se révolter. Un manque de tact, sans doute.
Comme disait Desproges (qui était de droite) : "On ne m'ôtera pas de l'idée que, pendant la dernière guerre mondiale, de nombreux juifs ont eu une attitude carrément hostile à l'égard du régime nazi"
Pour autant, ne doit-on pas lutter pour ce qui nous parait être juste, même si cela doit déboulonner quelques dominants ? Et peut-on accorder les mêmes excuses à ceux qui subissent et à ceux qui font subir ? La révolte est légitime, et elle s'accompagne fatalement de conséquences.
Après le racisme idiot et ordinaire n'a rien à voir avec le racisme qui serait contenu ou pas dans une idéologie. Les positions grotesques d'un malade mental comme Fofana ne peuvent s'étendre à Marx. Et quand tu discutes avec un ouvrier, en prolongeant la discussion, il sait très bien que ce n'est pas son collègue venu d'ailleurs qui les met dans la mouise pour des raisons génétiques, mais juste l'utilisation d'une main-d'oeuvre à bas prix par un gentil entrepreneur qui veut diminuer l'ensemble des couts salariaux. En général, lorsqu'il a une conscience politique, il ne se trompe pas de cible.
Dans le cas inverse il est instrumentalisé par l'idéologie dominante pour détourner les colères vers des boucs émissaires aussi pauvres que lui.
DDRa a raison lorsqu'il dit que le racisme est un caractère contenu dans l'idéologie nazi. Ce n'est pas le cas pour le marxisme qui est internationaliste, et où toute idée de race est absente. D'ailleurs Marx était juif, alors il ne pouvait pas être mauvais
Pour ce qui est de l'application ratée d'une idée, s'il fallait la condamner au premier échec, ou au second, cela fait belle lurette que le capitalisme serait proscrit, que les religions seraient interdites sur les effets délétères que ces idées ont pu avoir sur les populations. On pourrait de la même façon condamner bêtement la création de l'état d'Israël sur le simple fait du nombre de morts occasionnés, ou de la création d'un camp de concentration à ciel ouvert nommé Gaza.
Les applications faites sont historiques, et donc marquées par les hommes qui les ont appliquées. Les idéologies peuvent être faillibles en soi, et faillibles aussi par leur application historique. Pour prouver que l'idée est mauvaise, il faut démontrer qu'elle contient en elle-même les germes de son échec.