Halte au tergiversations ! Place à la revendication et la réaffirmation de nos droits ! Politique-fiction nous voila.
A la suite d'un débat, la communauté hétérosexuelle, scandalisée par la façon sordide dont elle était traitée à la télévision décida de lancer une grande manifestation pour montrer le vrai visage de l’hétérosexualité, c’est à dire un ensemble de personnes tout à fait respectables. La police, en vain, chercha à empêcher le déroulement d’une telle manifestation, n’osant heurter le mouvement de front.
Cette première manifestation fut très discrète. Il y avait un millier de participants tout au plus. Le cortège était composé de garçons et de filles habillés de jeans et de vieux survêtements qui avaient trop servis.
Le cortège se voulait festif. L’arrière petite fille d’Yvette Horner avait été invité et faisait valser quelques impudents sous l’accordéon de la débauche pour les plus âgés. Les plus jeunes avaient préféré le heavy metal avec des musiques plus violentes. Ces jeunes corps se remuaient violemment avec un oubli radical de la sensualité qui offusquait les quelques homosexuels imprudents qui avaient eu la drôle d’idée de promener leur animal de compagnie dans ce quartier.
La télévision s’empara de l’évènement oubliant que c’était elle qui avait poussé par son attitude à cette manifestation. On pouvait montrer un reportage montrant de jeunes inconscients à demi drogués filmés en se déhanchant sur les rythmes heavy metal sans le moindre commentaire pour (diront-ils plus tard) ne pas prendre parti.
En contrepoids, on interviewait sur les trottoirs, un vieil homosexuel furibond promenant son Yorkshire au bras de son compagnon : "Mais, c’est incroyable ! Ils se croient tout permis ! On les tolère ces petits cons d’hétéros en dépit de leurs maladies et ils ne trouvent rien de mieux que de s’exhiber de la sorte dans la rue. C’est une honte ! Et combien de gosses aura-t-on demain à l’assistance publique ?"
Un autre homosexuel, plus jeune et plus mignon, plus calme, disait tout sourire : "Il y a un jeune là-bas que j’aurais bien ramené chez moi, mais bon... C’est quand même dommage qu’ils ne se soignent pas ! C’est déprimant de se dire qu’ils vont mourir hétérosexuel !"
Un dernier homosexuel concluait : "On les laisse vivre alors qu’ils ne le méritent pas et ils trouvent le moyen de se faire remarquer une fois de plus par des manifestations ridicules ! C’est à regretter notre tolérance !"
Le reportage sur cette manifestation se finissait sur le compte rendu d’une altercation entre un groupe homosexuels venus pour "casser de l’hétéro" et quelques hétéros lors de la dispersion.
Le lendemain, il y eut un comique pour faire ce commentaire lapidaire : "hétéropride : deux nouveaux-nés cherchent leurs parents". Dans la même veine, une autre blague circulait : "comment savoir combien de fois un hétéro a-t-il fait l’amour dans sa vie ? Il suffit de lui demander combien de gosses il a."
|