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Il est assez paradoxal de voir critiquer une implication dans son personnage, en cadre role play...
Critique-t-on un acteur, qui lorsque la caméra démarre, vit son rôle à fond, se coule dans la peau de son personnage ?
J'ai fait du théâtre dans une compagnie amateur, il y a une dizaine d'années, quand nous étions sur scène, nous vivions nos personnages, si j'avais joué un lapin, j'aurais pensé comme un lapin (si toutefois, les lapins pensent, rire). Il y a des actrices qui acceptent des roles très durs, éprouvant psychologiquement, les vivent à fond pour être crédibles, nul ne va leur dire qu'elles confondent RL et cinéma. Je n'en suis pas là, puisqu'en prime, entre moi et mon rôle, il y a quand même, mon avatar, je ne paye pas de ma personne physique. Mais j'aime me fondre dans mon personnage, et établir une frontière nette entre ce rôle sur SL, et ma RL.
Quand je déconnecte SL, je ne suis plus Kara. D'autant plus que je suis actuellement dans une démarche d'accorder plus de temps à ma vie sociale, moins à SL, revoir mes amis, me coucher plus tôt, sortir davantage avec mon homme (SLien aussi...). Pourquoi accepter des moments difficiles dans le role play ? Parce qu'à mon sens, cela fait partie de la règle du jeu, on joue un personnage, tout ne peut pas être rose. J'ai vu des kajirae vendues, alors qu'elles ne le souhaitaient pas. Pourtant elles ont joué le jeu. J'ai vu des femmes outlaws être capturées, et accepter les 3 jours règlementaires de collier, alors que cela leur a été désagréable. Jouer un rôle, c'est se choisir un personnage, pas forcément maîtriser le scénario.
Je ne suis pas une kajira, sur Gor, ou plutôt, je ne le suis plus... Je suis pirate. Définitivement, je ne peux pas... Si dans ce rôle j'ai connu avec Doureios, mon maître d'alors, des moments forts et intenses, j'en ai connu de moins plaisants. J'ai joué mon rôle, car je n'aime pas me défiler devant les difficultés, et j'aime les situations extrêmes, mais est venu un moment, où j'ai étouffé.
Etre kajira, c'est être en bas de l'échelle, c'est être un pur objet, même pas une femme objet, un objet. Il y a déjà une forte différence entre la soumise bdsm, qui est consentante, qui vit un fantasme (et on peut être très sain d'esprit, et aimer mélanger douleur et plaisir....), et la kajira, à qui il se trouve toujours quelqu'un, et est-ce révélateur, majoritairement une femme, pour lui rappeler sa place (par terre à genoux), et qu'elle n'est rien, et pire, c'est d'ailleurs ce que je n'ai pas supporté sur SL, la traiter comme une enfant. Certaines kajirae sur SL, encourage en prime, cette attitude chez les frees... Je me souviens d'avoir été mal à l'aise, quand je vis une kajira "role player" une attitude affectueuse, qui découlait davantage de l'enfant cherchant l'approbation de sa mère (elle avait une maîtresse), comportement à des années lumières de la femme sensuelle, très femme, très femelle aussi, décrite par Norman.
Le respect, de par mon expérience de kajira, sur Gor, j'avoue que je ne l'ai pas constaté souvent... C'est curieux comment des gens, qui endossant le role du free sur Gor, se révèlent face à une personne en bas de la hiérarchie. Et je le répète, c'est très flagrant chez les femmes.
Le respect en bdsm, est profond, contrairement à ce que l'on pense. En fait, le dominant bdsm, est celui qui connaît profondément sa partenaire, et cherche à répondre aux attentes de cette dernière, à la surprendre, à la destabiliser, pour toujours la maintenir dans l'envie de poursuivre la relation. Et la relation n'est pas forcément SM (les vraies masochistes sont rares, en bdsm...), en général, juste D/S.
Sur SL, combien de kajirae ai-je vu s'ennuyer profondément... Avec des maîtres toujours occupés, qui en ont 4 ou 5, qui les cantonnent dans des rôles de potiches décoratives...
Enfin bien qu'ayant une complicité profonde avec Doureios, j'ai étouffé dans ce rôle, parce que dès que nous sortions de l'intimité, dans notre cité par ex, il se trouvait tjrs quelqu'un pour exprimer d'une manière ou d'une autre, l'infériorité de l'esclave. Jamais en bdsm, je n'ai éprouvé cela. Le respect est profond, en BDSM, on ne vous juge pas, on ne vous considèrent pas comme malade, parce que vous avez tel fantasme. Je suis rarement tutoyée en bdsm, on ne m'appelle pas "girl", ou "petite" (au secours), par ex...
Je ne regrette rien car l'expérience n'était pas inintéressante, mais aujourd'hui, sur Gor SL je suis libre. Et il y a un fossé, entre le fait d'être capturée et de jouer pendant 3 jours, les kajirae auprès de celui qui a vaincu, sachant que l'on peut se rebeller, etc (et ahem, c'est le petit fantasme de pas mal de mes copines goréennes, qui se consoleront plus facilement d'être capturée par un beau mercenaire, que par une panther, rire!), et avoir un vrai rôle de kajira.
Est-ce que Gor est bdsm... Je répondrai : Est-ce que le sultanat ottoman était bdsm ? Pourtant, à y regarder de près, nous avons sur Gor et dans le harem d'un sultan ottoman (monde auquel je me suis intéressée), des esclaves, toutes dédiées au plaisir, éduquées dans ce but, éduquées pour plaire à un maître. La kajira de Gor n'est pas enfermée dans un harem, elle n'est pas cloîtrée, elle n'entre pas en compétition avec 300 femmes, ses "grades" sont plus facilement "atteignables" (white silk, red silk, first girl) que celle d'une femme de harem, qui pouvait rester simple odalisque, sa vie durant, et ne jamais rencontrer le sultan.
Que la relation maître esclave se base sur la domination / soumission, oui évidemment. Pas de différence à ce niveau, entre la hiérarchie entre l'esclave de Rome et son maître, et celle entre l'esclave goréenne et son maître.
Parce que sur Gor, on est dans un registre très basique, au niveau de l'esclavage.. Un modèle qui a existé durant des millénaires de notre histoire... On demande à la kajira d'être versée dans les arts de la danse, du service, de savoir se déplacer, se parer... C'est un modèle, je l'ai dit, qui s'approche davantage de celui de la geisha, que de celui de la soumise bdsm.
Kajira est cependant sur SL Gor, le rôle le plus choisi par les femmes... Peut-être suis-je trop rebelle à l'autorité (eh oui) pour me plaire dans ce rôle, aussi. Mais il serait bon de s'interroger sur les motivations de choisir et de garder ce rôle, de la majorité des femmes qui "role play" sur SL, sur Gor... Est-ce que John Norman est si éloigné que cela, de la réalité ? A méditer :-)
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