Salut, bonsoir,
Je ne suis pas un barien (je vous lis et je vous aime bien quand même). Je vais pas écrire avec du style, en italique, en gras, bleu clair Garamond, images des années 30. Mais... mais je me demande (et je vous demande) quand même, maintenant l'introduction traditionnelle éludée, pourquoi parfois on s'entête à se foutre dans la merde tout seul. Hein ?
Laisser ses potes en plan, tromper les gens qui nous font confiance, donner notre parole sans la tenir, s'engager et puis rompre. C'est minutieux, méthodique et inconscient, du moins non prémédité. Au final on s'en veut un peu, on comprend pas pourquoi on est comme ça, on se dit qu'on doit être une merde sans volonté aucune, un traître qui s'ignore. C'est ça ? Ou bien on espère une réaction ? Se faire engueuler, perdre des gens qu'on aime pour enfin réagir ? Au début c'est pas sérieux, c'est pas grave, on fait pas ses devoirs et on s'en sort, on a des facilités, on largue une guilde, ils nous en veulent pas, on fait le mec qui retourne à la vrai vie tout heureux, on bloque des amis sur MSN en les roulant avec une histoire de firewall / proxy, on promet à untel de faire un logo, de lui relire un de ses textes, mais ça nous emmerde, on le fait pas, il y a des choses tellement plus importante que l'on se plaît à contempler. Et puis ça prend de l'ampleur, un client qu'on fuit, des études supérieures ++ auxquelles on a parfois envie de dire merde, I'm on my way, des gens à qui on tient vraiment... Au moins le croit-on sincèrement (toujours), au début, quand on dit : oui. Oui, avant de les lâcher au dernier moment, forcément. Toujours le dernier moment. Il n'y a guère que 2 / 3 ovnis qui jamais, jamais, ne nous insupportent, qui donnent l'impression de nous comprendre sans efforts, sans admiration ou au contraire sans condescendance aucune, qui ne nous demandent rien.
Ca vous arrive ? C'est drôle, on dirait une quête de l'échec. Les gens autour de vous vous balancent des compliment, vous répètent que vous avez de la chance, que vraiment, vous devez en profiter, hein, ohlalala, que vous êtes bons dans ce que vous faites. Vos amis que vous entubez profondément n'osent jamais vous gueuler dessus, font preuve d'une compréhension, d'une patience à toute épreuve. C'est fou non ? N'allez pas croire que je suis un gros connard, juste un moyen connard qui a un peu peur quand même, j'ai exagéré, j'ai grossi les traits, un poil. Rajoutez à cela un timide maladif qui ne répond pas au téléphone et qui lit ses mails en les commençant par la fin, tadam, c'est moi :)
Je sais pas ce que vous en pensez et votre avis m'intéresse.
Sinon, avant de partir, quelqu'un a lu l'éloge de la fuite, d'Henri Laborit ? Je l'ai commencé, mais même ce bouquin, je le délaisse sur le coin de mon bureau. Et aux psychanalystes de l'ouest, je ne suis pas dans ma phase Edgar Allan Poe, je n'écoute pas de musique triste et je ne m'habille pas en noir, k.
Merci, quand même, et bonne nuit.
m.
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