|
Provient du message de pooka
Vous savez très bien, monsieur Aloïsius, que le seul moyen de régler le problème des incinérateurs, à l'heure actuelle, est de réduire les déchets... il n'y a aucune solution viable.
Celle-ci me semble très bien. Bien sur, ça n'empêche pas de réduire la quantité des déchets produits, mais, pour ceux qui le sont, je trouve qu'il serait plus utile de les recycler que de les déposer par milliards de tonnes dans des décharges.
Il y a déjà deux usines fonctionnant ainsi, utilisant du lisier (de volaille ou de dinde, je ne sais plus ) comme matière première. D'ailleur, à moins de devenir végétarien, tous, il faut bien qu'on s'occuper du lisier et des boues de station d'épuration. Ce système permet aussi de les recycler.
Et il va devenir de plus en plus intéressant, pour les comptables capitalistes, parce que :
Pétrole.
Le brut flambe, la croissance tremble
Le prix du baril de Brent a atteint hier les 37 dollars. La crise en Irak mais aussi une spéculation effrénée expliquent cette hausse record.
Par Christian LOSSON et Vittorio DE FILIPPIS et Christian FILLITZ
vendredi 07 mai 2004 (Liberation - 06:00)
es cours du baril flambent. L'or noir est une valeur en hausse : + 56 % sur un an ! Hier, à Londres, le baril de Brent (brut de référence européen) a dépassé les 37 dollars pour la première fois depuis octobre 1990, où il avait affiché un record historique de 41,90 dollars. A New York, le baril de «light sweet crude», autre référence mondiale, a frôlé les 40 dollars à la mi-journée, avant de céder 20 cents à la clôture, à 39,37 dollars. De Tony Blair, Premier ministre britannique, à Nicolas Sarkozy, ministre des Finances, la plupart des responsables politiques y voient une menace directe pour la croissance économique. Quelles sont les raisons de l'emballement ?
La crise irakienne. Il y a l'enlisement de la guerre en Irak, et les attaques, le 24 avril, contre les terminaux d'exportation de Bassora. La multiplication des attentats en Arabie Saoudite, premier producteur mondial, comme celui, samedi dernier, contre la raffinerie de Yanbu. Mais il y a aussi l'instabilité politique dans d'autres pays exportateurs de pétrole, comme le Venezuela ou le Nigeria. Enfin, il y a les bombes qui ont explosé il y a deux jours à Athènes, à cent jours des Jeux olympiques. Ce climat anxiogène électrise les analystes. Et risque de durer. «Bien entendu toute attaque terroriste a un effet négatif, estime Abdulrahman al-Kheraigi, porte-parole de l'Opep. Mais il y a un ensemble de facteurs qui agissent sur les prix, et les prix pétroliers sont un domaine très sensible.»
Le boom de la consommation chinoise. Dans le collimateur des experts : les Etats-Unis et la Chine. Face à la diminution de ses stocks de brut, Washington en a acheté pour renflouer les réserves stratégiques du pays. Mais celles-ci restent inférieures de 2 % à celles de l'an passé, pour une demande de 3,8 % supérieure. De quoi pousser les prix du brut à la hausse et ceux à la pompe, à des sommets. Du coup, le prix de l'essence s'immisce dans la campagne électorale. Alors que le pays est à la veille du pic annuel de consommation, qui débute fin mai avec le Memorial Day, quand les Américains sillonnent le pays au volant de leur voiture.
Forte d'une croissance insolente (lire aussi en page 22), la Chine dévore de la matière première. Du cuivre à l'aluminium en passant, évidemment, par le pétrole : plus de 7 % de la demande. Chaque Chinois «consomme» aujourd'hui six fois moins de pétrole qu'un Américain, mais d'ici à 2010 la demande chinoise pourrait dépasser celle des Etats-Unis !
L'attentisme de l'Opep. Que fait le cartel responsable du tiers de la production du brut mondial ? Il décidera des «mesures appropriées» qu'il faudra prendre, répond Abdulrahman al-Kheraigi. L'envolée de l'or noir a fait voler en éclats la fourchette de prix de 22-28 dollars le baril préconisée par l'Opep. Plusieurs ministres devraient se pencher sur le problème, en marge d'un sommet sur l'énergie, du 22 au 24 mai à Amsterdam, ou le 3 juin, à Beyrouth, lors d'une conférence extraordinaire. En attendant, l'Opep balaie d'un revers de main ceux qui lui font porter le chapeau de la hausse. «La flambée des prix ne peut pas être imputée à l'Opep», affirme Al-Kheraigi.
La preuve? Sous la pression des Etats-Unis, l'Opep a choisi de ne pas respecter le plafond de production qu'elle s'était pourtant fixé. En effet, quelques semaines auparavant, le cartel s'était officiellement engagé à mettre en application la décision prise en février à Alger de réduire sa production d'un million et demi de barils par jour (mb/j) à 23,5 mb/j.
L'appétit des spéculateurs. Déchaînés, ils amplifient le mouvement. «Nous sommes dans une période d'incertitude, et qui dit incertitude dit spéculation», explique un courtier. Dans la plupart des salles de marchés des grandes banques, courtiers et autres spéculateurs s'emballent. Leur leitmotiv : autant acheter dès aujourd'hui (et au prix d'aujourd'hui) des centaines de milliers de barils de pétrole qui seront livrés dans un, deux ou six mois. Dans un contexte géopolitique sans visibilité, le prix du baril ne peut qu'augmenter. Ils pourront donc revendre vite des barils qu'ils n'ont pas encore payés, anticipant une hausse et donc une plus-value potentielle. «Jusqu'à présent, les gains spéculatifs sont considérables», reconnaît un courtier. La spéculation sur l'or noir est d'autant plus attirante, que la plupart des autres actifs, actions et autres obligations, n'ont plus la même rentabilité qu'à la fin des années 90...
|