[Actu] Un concours d'écriture pour The Elder Scrolls Online

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Les poupées et statuettes, ça devrait pas être completement surréalistes en fait.
Avec les imprimantes 3D, aujourd'hui, on doit pouvoir faire pas mal de choses intéressantes à des prix pas forcément délirants.
Citation :
Publié par Calysta
Les poupées et statuettes, ça devrait pas être completement surréalistes en fait.
Avec les imprimantes 3D, aujourd'hui, on doit pouvoir faire pas mal de choses intéressantes à des prix pas forcément délirants.
Des étudiants ont créé pour un enfant handicapé un bras robotisé avec une imprimante 3d... 350$ (contre plusieurs 10aines de milliers de dollars pour celles faites normalement).

Donc ouais doit y avoir moyen
Citation :
Publié par Mygo
Des étudiants ont créé pour un enfant handicapé un bras robotisé avec une imprimante 3d... 350$ (contre plusieurs 10aines de milliers de dollars pour celles faites normalement).

Donc ouais doit y avoir moyen
si tu dois les salarier, je te laisse faire le calcul, mais tu risques avoir une grosse surprise
Les Gagnants !
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Les résultats sont enfin arrivés ! Venez découvrir qui a remporté notre premier concours des Récits des Morts.
Lorsque nous vous avons envoyé à vos plumes pour décrire une scène funeste en Tamriel, vous avez été nombreux à nous répondre : ce premier concours des Récits des Morts a reçu plus de 300 participations ! C’est avec un grand plaisir et beaucoup d’application que nous avons lu ces textes, pour finir par y sélectionner trois gagnants. Les voici :


Sans titre

Par SomeElf
— Ah, celui-ci est parmi mes préférés. (Le sapiarche de la composition s’arrêta, et la presse des étudiants ralentit derrière lui pour s’arranger en un vague demi-cercle.) Il est un peu politique, mais cela ne lui nuit guère. Au contraire, même.

C’était la plus grande des installations exposées ce jour-là dans la cour intérieure de l’académie d’Étincelance. Les pelouses impeccables et les allées aux motifs de mosaïque de cette prestigieuse institution aldmerie étaient entièrement occupées par ces nombreuses sculptures d’avant-garde. Bien que l’exposition soit censément ouverte à tous, nul n’en profitait d’avantage que les étudiants des beaux-arts de l’académie même.

Leur instructeur garda le silence un long moment, les mains dans le dos, pour laisser les jeunes Mers parcourir un moment cette œuvre géante. Elle était très complexe : de la véritable terre de Tamriel, acheminée par bateau jusqu’à l’archipel ; une végétation encouragée par magie ; et des rochers et des falaises forts convaincants, bien que constitués de toile tendue sur des armatures en métal.

— Or donc, finit-il bien sûr par demander. Que regardons-nous ?
— Des squelettes attaqués pendant leur repas, suggéra une jeune élève aux lèvres noires. Clairement humains. En Tamriel.
— Quels humains ? (Le sapiarche se balança un moment sur les talons, et son regard passa d’un visage à l’autre lorsque la réponse tarda à venir. Il était l’incarnation même de son sujet, depuis la longueur précise de l’ourlet de ses robes jusqu’au nœud élégant de sa ceinture ou de ses tresses. Son sourire était tendu, froid comme l’hiver.) Quel symbole figure sur le sac ?
— Un trislic bréton, osa un jeune homme en regardant la besace rebondie.
— Un triskel, corrigea le sapiarche, mais il est correct de le supposer bréton. Que voyez-vous d’autre ? Allez-y, vous pouvez vous approcher.
— À l’évidence, ils partageaient un repas quelques instants avant l’assaut, insista une autre élève en se penchant sur la table en veillant à ne pas déranger l’installation. Les bougies le soulignent. Mais pourquoi des squelettes et pas des cadavres ?
— Pour des raisons aussi pratiques qu’allégoriques, ma chère, répondit l’instructeur d’un ton péremptoire. Les cadavres se décomposent de manière peu plaisante. Surtout, cela montre que leur mort était déjà certaine alors même qu’ils mangeaient. Et le fromage, à quoi sert-il ?

L’élève plissa son long nez doré.

— Il symbolise la folie ?

— Précisément ! Des squelettes, des flèches mer, du fromage. La mort annoncée de ceux qui ont la folie de s’opposer au Domaine, résuma le sapiarche. Les flèches sont la distance, la mort loin de l’archipel, la mort sans nous salir les mains. La scène a toute l’apparence du chaos, mais elle est disposée avec soin, par télékinésie et avec l’aide d’un maître archer. L’illusion du chaos par une technique ordonnée ajoute une couche sémiotique à…
— Mais est-ce convenable ? l’interrompit l’étudiante aux lèvres noires. (Les autres étudiants se détournèrent tous, pour ne pas sembler cautionner son insolence.) D’utiliser leurs os ainsi, pour une œuvre d’art ?

Le sapiarche de la composition la considéra avec pitié.

— Dans ce cas, je crains que vous ne goûtiez guère la prochaine œuvre…


Sale lundi

Par Michael Marks
On est morndas, un morndas comme les autres, et ma journée commence sur une scène de crime. J’ai un mal de tête de vasard et je manque déjà de café.

Je m’appelle Thorsson, Lars Thorsson. Je suis de la garde de ville. Enfin, j’étais de la garde de ville. J’ai pris une flèche dans le genou. Mais c’est une autre histoire. Maintenant, je travaille pour qui veut me payer. Je me charge… de ce qu’on me demande.

Je secoue la tête. Les détails ne sont pas très clairs. Une histoire de skouma, des méchants chats qui fourguent du mauvais sucre. J’essaie de me masser la tempe gauche, pour soulager la douleur qui bat comme un clou dans ma cervelle. Je tuerais pour un peu de noctuelle, là tout de suite, mais il n’y a que de l’herbe sèche, à perte de vue. Je fronce les sourcils. Les détails, concentre-toi sur les détails…

Le camp est un lieu de dépôt. Les types qui préparent le sucre travaillent sans doute pas loin, dans un labo souterrain ou une caverne. Ils ne peuvent pas prendre le risque d’y mener leurs transactions. Ce camp, c’est un lieu parmi des centaines où on peut faire des échanges tranquillement. Le tonneau éclaté porte encore des traces de mélasse. L’acheteur prend la marchandise et laisse l’or. Pas besoin d’être détective pour reconnaître le symbole sur le sac de soie vert : les Crédits Réthan, la principale banque de Faillaise. Le principal intermédiaire du blanchiment d’argent pour les riches criminels, aussi.

Mais ça ne s’est pas passé comme prévu. Voyons ça de plus près. Macchabée N°1 est sur le dos. Quelqu’un lui a réglé son compte pour de bon, une flèche dans chaque œil. Joli tir. Je sais de quoi je parle, je ne suis pas manchot non plus. Peut-être un coup de la Confrérie noire ; ces sales fouines insaisissables me flanquent la trouille. Un instant on est tout seul, et celui d’après, un nuage de fumée vous colle une flèche dans la tête.

Macchabée N°2 n’a rien vu venir. Même pas eu le temps de se lever de sa chaise. Son cadavre me dit quelque chose, mais sans plus de précision. Il ne reste que des os. Les muscles, la peau et les vêtements ont moisi. Mais la posture est décontractée, bravache… comme s’il regardait Grom mourir…

Mon regard revient au type étendu par terre. Grom ? Comment je peux savoir qu’il s’appelait Grom ? Des images déferlent en pagaille dans ma tête. Le visage de Grom quand il s’est retourné vers moi, surpris par la flèche que je braque sur lui. Je souris en lui tirant dessus, mon pauvre partenaire. Merde à Grom, merde aux Khajiits, je me taille avec le skouma et l’or. Je me rappelle m’asseoir un instant, histoire de savourer le moment, le temps de…

Je me retourne vers le deuxième cadavre, et la douleur dans mon crâne se dissipe d’un coup. C’est moi.

Le sens mes tripes se nouer. Je me rappelle un mouvement vaguement félin sur ma gauche. Au même moment, un impact dans mon crâne. Ces maudits chats avaient un mercenaire de plus. Je lève la main, et le soleil de l'aube filtre à travers mes doigts transparents.

C’est un morndas, comme chaque jour depuis une vingtaine d’années, que je me rappelle que je suis mort.


Sans titre

Par Maddrax
Les ombres devant les pierres s’allongent à mesure que le soleil se couche derrière l’horizon. Au même moment, les ossements dans la clairière se mettent à bouger. Avec un bâillement à se décrocher la mâchoire, Esher le squelette se penche vers une grande pierre et se gratte l’oreille où une flèche est venue se ficher. Ça fait presque cinq ans que ce projectile lui a coûté la vie, mais ça le démange toujours autant.
— Hallucinant, soupire-t-il.

Uther, son ancien compagnon d’infortune, et apparemment d’éternité, lui demande d’une voix stridente :

— Qu’y a-t-il ? (Et puisqu’Esher ne lui répond pas, il répète plus fort QU’Y A-T-IL ?

— Tu ne vas pas me croire, répond-il en se levant.

— TU VAS ME DIRE CE QUE TU VOIS, OUI ? s’impatiente Uther. QU’EST-CE QUE TU VOIS ?

En général, il est compréhensif. Esher n’entend plus très bien d’une oreille, forcément, alors il faut lui parler fort. Mais de son côté, Esher ignore régulièrement sa propre infirmité : une flèche dans chaque œil. Et Uther supporte ça depuis ce funeste jour, cinq ans plus tôt, où ils sont morts sous une pluie de flèches. Esher regarde la table où ils étaient tous les deux assis le jour de leur mort. Hier, la table était vide, mais aujourd’hui…

— Il faut quand même des tripes. Quelqu’un a mangé ici ! s’émerveille Esher.

— Mangé ? (Pas de réponse. Si Uther avait encore ses yeux, il les lèverait au ciel. Alors il soupire, et répète plus fort, comme à son habitude.) MANGÉ ? C’EST-À-DIRE ?

— Eh bien, c’était un pique-nique. Quelqu’un a dû nous grimper dessus pour prendre un pique-nique ! explique Esher.

— Je sais que je ne suis pas particulièrement effrayant, mais c’est rude, quand même, remarque Uther en se levant.

Le squelette avec la flèche dans l’oreille ne répond pas. À la place, il saisit un morceau de fromage, en croque un morceau et lève la bouteille de vin posée à côté du plateau de fruits. Tout en mâchant, il remarque quelque chose.

— J’ai l’impression qu’on les a interrompus. Il reste plein à manger.

Esher déglutit. Un morceau de fromage mâchouillé tombe par terre. À tâtons, Uther se rapproche de la table en entendant Esher manger. Il tourne la tête vers Esher, et renverse la bouteille avec les flèches plantées dans ses yeux.

— QU’EST-CE QUE TU MANGES SANS MOI ? demande-t-il d’une voix énervée.

Dans un cliquetis, la bouteille se renverse sur la vaisselle et déverse son vin par terre. Esher soupire.

— Du fromage, qui aurait été délicieux avec un peu de vin. Tu veux du raisin ?

Il arrache quelques grains à la grappe et les lance à Uther. L'un d'eux vient se planter sur la hampe de la flèche, et le fruit noir évoque une sorte de bandeau. Esher glousse.

— QU’Y A-T-IL ? demande Uther.

Mais Esher ne répond pas, car le paysage change soudainement : Uther l’entend déclarer d’un ton ulcéré :

— Je n’y crois pas ! Il y a deux squelettes qui bâfrent notre dîner !

Et le dernier son qu’entend Esher est une boule de feu qui met un point final à leur existence.
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