Bon alors, d'abord, attention, traduction très littérale, parce que j'ai voulu tirer tout le sens du texte. Il s'agit de mon interprétation personnelle, mais j'essaie de rester le plus objectif possible. L'anglais utilisé fait très faux-vieil anglais, mais c'est compréhensible. Il y a des tournures assez rares et étranges, mais le texte est là.
Je vais détailler pas à pas toutes les étapes de ma traduction, pourquoi avoir choisi x et non pas y, puisqu'il y avait des mots qui auraient pu être traduits de manières différentes, des phrases qui auraient pu avoir un sens différent... et ça, je me suis peut-être trompé parfois.
Je ferme les yeux, dis-nous pourquoi nous devons souffrir
Relâche tes mains car ta volonté déchirera [>]
Mes jambes depuis longtemps fatiguées, dis-nous où devons-nous errer
Comment sommes-nous censés continuer alors que la rédemption est hors de portée
Pourquoi avoir choisi le tutoiement et non pas le vouvoiement ? Je pense que mon choix se porte parce que dans les textes religieux, on parle souvent de "Dieu, aide-moi" plutôt que "Dieu, aidez-moi". La figure divine est plus proche d'un ami proche que d'un distant mentor.
Je pense que la voix du premier paragraphe est la voix du "peuple", de ceux qui appellent à l'aide. Le peuple demande à la divinité de relâcher ses mains, et j'imagine ça comme si la divinité était en train de prier, et qu'à force de prier, sa volonté devient trop dure pour ses "enfants".
Notez le petit [>], c'est là où il y a un enjambement (terme utilisé en poésie pour dire que le vers continue sur le vers suivant). Je pense fortement qu'il s'agit d'un enjambement puisque "torn asunder" lui-même veut dire "déchiré", et je pense qu'il y a comme un jeu de mot avec "your will runs" et "my legs".
En gros, je vois ce couplet comme les croyants qui n'en peuvent plus de leur vie, et qui sont proche d'abandonner, mais que la divinité prie toujours pour qu'ils continuent de vivre, mais les croyants ne savent juste plus pourquoi continuer, puisque la rédemption est inaccessible.
À tous mes enfants, en qui la vie coule abondamment
À tous mes enfants, à qui la mort a donné son jugement
L'âme ne désire qu'honneur et la chair l'au-delà
Je veille sur ceux qui ont marché dans le but de guider ceux qui marcheront
Peut-être ai-je trop essayé de jouer sur les rimes.
L'usage de "ne désire qu'honneur" plutôt que "aspire à", c'est pour accentuer le terme "yearn", qui renvoie à un fort désir, mais dans cette situation-là, je me suis dit que le désir est tellement fort qu'il prend le dessus sur tous les autres désirs. Surtraduction ? Je ne sais pas.

Radieuse est la lumière de la justice de cette terre
Ne coule qu'à flot le puits de la détermination de cette terre
Marchez en toute liberté, liberté, liberté, et ayez foi
Cette terre est pleine de vie, alors ayez foi
Là, j'ai juste fait une traduction littérale bête et méchante. Je pense que la voix de ces deux paragraphes là est celle de la divinité gardienne ("to all of my children", "walk free", etc.), et elle s'adresse bien à ses croyants.
Souffrez [ressentons] (moi) seul [faisons face] (moi) faiblesse [apprenons] (moi) le mal [craignons] (moi)
Bien que [ressentons] (moi) l'on doit [faire face] (moi) trébucher [apprenons] (moi) écoutez [parlons] (moi)
(Bien que nous) [parlons] nous (pourrions) [*leur* parler] à eux (nous devons) [*leur* parler] à eux (de la terre) [d'espoir] d'espoir
(Mère) [espérons] espérez (père) [souhaitons] souhaitez (chaque) [souhait] souhait (a un) [errons] domicile
(Nous devons partir) [errons] partir (écouter) [errons] partir (souffrir) [errons] domicile (sanctuaire) [nageons] bondissez
(Et tandis que) [parlons] nous (errons) [dormons] dormez (répondez) [continuons à dormir] continuez à dormir (continuez)
Alors là, le gros bordel.
La voix chantée par Calloway est celle de la divinité, et celle entre parenthèses est sûrement son écho.
Je suppose que la voix entre crochets est celle
de la plèbe des croyants, et que plutôt que de traduire mot à mot comme je l'ai fait, je pense qu'une traduction plus sensée (par exemple, de la première ligne) serait :
Souffrez [c'est ce que nous ressentons] (moi aussi), seuls [nous y faisons face] (moi aussi), impuissance [c'est le sentiment que nous sommes en train d'apprendre] (moi aussi), le mal [c'est ce que nous craignons] (moi aussi).
Et le reste de ce couplet serait grossomerdo la même chose.
Je sais pas, vous en pensez quoi ?

Maintenant, ouvre tes yeux, alors que notre situation désespérée se répète
Toujours sourde à nos appels, perdu dans notre espoir, nous sommes à terre, vaincus
Nos âmes ont été déchirées et nos corps abandonnés [>]
Portant les péchés du passé car notre futur nous a été dérobé
De la guerre, née de conflits, ces épreuves ne nous découragent pas
Des mots sans sons, ces mensonges trahissent nos pensées
Embourbée par ton fléau de doute, la terre pleure
Le jugement lie tout ce que nous avons à des souvenirs de mépris
Dis-nous pourquoi, ayant reçu la vie, nous sommes destinés à mourir ? Viens au secours de nos appels !
Calloway reprend la voix
de la plèbe du peuple, et fait une fois de plus appel à la divinité protectrice, qui à priori, ne répond pas aux appels, mais comme je l'ai suggéré sur le couplet précédent, c'est pas qu'elle ne veut pas, c'est qu'elle ne peut pas.
Notez le [>] une fois de plus, je pense qu'il s'agit d'un deuxième enjambement.
Témoignez (nous) souffrez (nous) empruntez (nous) raisonnez
(Nous) suivez (nous) luttez (nous) errez (nous) écoutez
(Nous) murmurez (nous) supportez (nous) devenez confus (nous) survivez
(S'il vous plaît) répondez (vous) répondez (moi) répondez ensemble
Pareil que le premier couplet avec le choeur, je pense que ça devrait se lire de cette manière :
Témoignez (nous le faisons), etc.
...
(S'il vous plaît) répondez (nous vous répondons) répondez (répondez nous aussi), répondez *moi* ensemble.
C'est vraiment le bordel le choeur, donc je sais pas si c'est vraiment possible une traduction qui ne soit pas biaisée...
Ta vie est une énigme, qui doit supporter extase et tristesse
Devoir écouter, devoir souffrir, devoir confier à demain.
En un bref instant, de la terre une vie s'écoule
Pourtant, en un bref instant, une nouvelle surgit
Dans ce même bref instant, tu dois vivre, mourir, et savoir.
Enfin, Calloway reprend la voix d'une divinité, mais sûrement d'une autre, puisque le langage utilisé est différent ("thy", "doth", etc.). C'est un langage très autoritaire, un peu comme sur les 10 commandements, bah on utilise le même langage. Il est vraiment désuet de nos jours cela dit, et c'est souvent pour montrer l'autorité qu'on essaie de s'en servir pour faire le contraste.
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La traduction est *très* moche à mes yeux, et bien entendu, loin d'être parfaite. Je vais peut-être travailler sur une traduction plus personnelle, plus subjective, plus structurée, sans doute plus libre, tout en essayant de conserver le sens, les rimes ça va être un peu plus difficile, et le rythme c'est presque impossible.
Je ne suis pas encore sûr de vouloir le faire, c'est assez décourageant puisque la chanson est rendue super complexe à cause du choeur, et on ne sait jamais explicitement qui est en train de parler.
Enfin, à vos questions/remarques/autres.