Avez-vous connu cela ? N'est-ce pas injuste que l'employé agisse en toute impunité et touche le chômage par la suite ?
J'ai eu ce cas, et le salarié n'a pas eu de droits au chômage ouverts ensuite.
A partir du moment où cet abandon de poste nuit à ton entreprise, cela équivaut à une faute de la part du salarié. Et comme en général on ne donne pas des emplois à des gens qui ne servent à rien, leurs absences sont toujours pénalisantes (retard dans le travail, obligation de répartir le travail de l'absent entre ses collègues, etc.) et peut parfois être très coûteux, comme par exemple un salarié qui doit ouvrir un magasin, ou lorsque l'on doit remplacer cet absent par un autre salarié (intérimaire par exemple).
Dans ce cas de nuisance, le patron peut donc qualifier l'absence du salarié de cause réelle et sérieuse de licenciement.
On en revient donc à un processus de licenciement "normal" mais pour faute simple au départ (donc chômage), et parfois faute grave.
Maintenant, si dans ton entreprise, l'absence de ce salarié n'est pas si grave que ça, que ça tourne normalement sans que cela nuise énormément, que tu ne sois pas dans une situation "d'urgence" de devoir remplacer ce salarié, alors la cause réelle et sérieuse ne tient plus.
Par exemple, le comptable s'absente sans motif, ni justificatif, ta comptabilité est en danger, cela passe pour une cause réelle et sérieuse.
Si ce salarié, en revanche, est un membre du personnel d'entretien (1 sur 4 ou 5), alors ce n'est pas une catastrophe en soit, et la cause réelle et sérieuse ne tient plus.
Dans tous les cas, la procédure est longue, pas très simple, et demande du doigté en plus d'étapes obligatoires (par exemple mettre en demeure le salarié de réintégrer son poste via courrier AR).
Mais dans tous les cas, un juge n'acceptera pas la notion de démission pour un abandon de poste, donc ne table pas sur cette formule, même si c'est tentant dans le sens où abandonner son poste c'est démissionner de son travail. Les deux notions, si elles se ressemblent sur la base, ne sont pas du tout les mêmes sur un point de vue juridique.
Dans tous les cas, pour ne pas que tu te fasses taper sur les doigts et que ça te coûte cher, je te conseille vivement l'aide d'un juriste en droit du travail. Les mentalités sont ce qu'elles sont : patron = salaud, salarié = pauvre victime, seul un VRAI juriste pourra t’aiguiller.
Moi, à force, j'ai abandonné. De 20 salariés pendant longtemps j'ai tout stoppé, suite à des lois qui protègent trop les salariés j'ai été dégoûtée. Par exemple, un salarié qui a abandonné son poste, sans explications et sans plus aucune façon de le joindre ... il m'a été dit que je devais prendre de ses nouvelles, que je serais en tort si je le licenciais sans m'être préoccupée de lui.
Je n'étais pas assistante sociale, je ne le suis toujours pas, et pourtant j'ai du jouer le jeu, écrire à plusieurs reprises pour le sommer de reprendre ses fonctions alors que je savais qu'il travaillait ailleurs (au noir) et qu'il allait parfaitement bien, et surtout qu'il ne reviendrait pas dans la boîte ...
C'est fou ce que ça coûte cher un salarié absent, on n'est pas exempté de certaines charges sociales pour autant, mais la loi oblige à trainer ça en longueur.