Tristesse et dépression

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Je reviens sur le sujet dans un fil à part, pour en souligner un point particulier.

Rebondissant sur les réflexions d'Eve et de bestmomo, à savoir que sl en tant que tel ne favorise pas l'apparition des dépressions et des dramas, mais que tout cela n'est que scories apportées par certains participants sans doute plus enclin à cette pente.

Et si finalement SL favorisait aussi ce processus.

J'ai lu il y a quelques jours un article sur facebook dont je vous livre le lien :

http://www.slate.fr/story/33355/le-reseau-antisocial

En gros il y est dit qu'un réseau social, et sl en tant que tel fonctionne aussi sur le même principe, nous renvoie une image des autres, image choisie, plutôt avantageuse, qui par contrecoups et par comparaison rend notre propre position moins gratifiante. A terme la fréquentation d'un tel réseau pourrait participer plus aisément à un processus de dévalorisation des utilisateurs, et favoriser la dépression.

L'article reprend une citation de Montesquieu : «Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont.»

SL, avec ses effets d'optique, ses masques, son clinquant affiché, sa vitrine, où beaucoup viennent proposer une image valorisante, pourrait concourir à ce processus. Prendre alors pour argent comptant les poses avantageuses de la population slienne tout en étant renvoyé soi même à sa propre réalité, moins reluisante que celle, fictive, que nous nous construisons IG contribuerait à un effet d'épuisement.

A l'inverse contempler le malheur des autres, pourrait être réconfortant, comme le proposait Lucrèce dans le De Natura rerum, alors qu'il se place en observateur sur la côte du spectacle d'un navire prêt à sombrer dans la tempête :

"Suave, mari magno, turbantibus aequora ventis
e terra magnum alterius spectare laborem ;
non quia vexari quemquamst jucunda voluptas,
sed quibus ipse malis careas quia cernere suave est."

ou autrement dit

"Il est est doux, sur la vaste mer
Alors que les vents agitent les flots
De regarder, depuis la terre,
Le grand labeur d’un autre
Non parce que c’est un plaisir agréable
Que quelqu’un soit tourmenté
Mais parce qu’il est doux
De voir
A quels malheurs
On échappe soi-même."

On retrouverait là une certaine appétence pour les dramas, tant que cela se passe chez les autres, et la tendance habituelle à tendre l'oreille aux bruits, rumeurs, ou informations qui mettent les autres en difficulté, ce qui par comparaison aurait alors plutôt tendance à nous valoriser.

La position de Lucrèce a souvent été caricaturée, comme quoi il se réjouissait du malheur des autres. Il n'en est rien, il se réjouit simplement de ne pas être touché, de pouvoir encore échapper au destin, à la foudre, et d'y trouver ainsi une certaine sérénité.

Joie ou tristesse, enthousiasme ou dépression, bonheur ou dramas, éléments complémentaires de ce grand théâtre qui agitent les participants à leur avantage ou à leurs dépens.
aie aie je suis la première à répondre ^^

Bon c'est très intéressant tout ça, alors j'espère ne pas répondre à coter.

Pour moi, Facebook et SL en terme de projection sur son "Moi" sont totalement différents.

Sur Facebook, la plus part des personnes ont un compte avec leur vrais noms, domicile, profession parfois. Leurs "amis" peuvent les connaitre en vrais, faire partie de la même communauté, de la même classe (si ce sont des ado).

Sur SL, tu es "caché" derrière un avatar que tu incarnes, et ensuite à toi de dévoiler ce que tu veux et à qui tu veux. La dimension du "jeu" est plus forte, c'est comme le roleplay.

Du coup la projection n'est pas la même, dans le sens où ce qui se passe sur facebook touche directement la personne puisqu'elle n'a pas les mêmes outils pour dissimuler son identité.

Disons que si tu es le sujet d'une humiliation, il est plus facile de perdre la face si celle ci concerne toi en vrai que ton avatar. Maintenant si tu confonds tout, et là je reviens sur le sujet de Syo, si tu prends comme comptant ce qui se passe dans SL, évidement SL accentuera ta tristesse ou ton mal être. Mais SL n'en sera pas la cause.

Le sujet de la dépression c'est compliqué, et je suis pas assez calée pour parler de ça, je ne suis pas psy. Mais si certaines personnes ont un penchant pour la dépression, SL n'arrangera pas le truc.

J'espère avoir bien décris ma pensée (j'ai réfléchi longtemps lol)
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
En gros il y est dit qu'un réseau social, et sl en tant que tel fonctionne aussi sur le même principe, nous renvoie une image des autres, image choisie, plutôt avantageuse, qui par contrecoups et par comparaison rend notre propre position moins gratifiante.
J'ai eu, et j'ai encore à l'occasion, l'effet pour ainsi dire inverse. C'est à dire qu'effectivement l'image des autres que l'on reçoit est souvent extrêmement avantageuse, mais quand on traverse le miroir (aux alouettes) on se rend compte que tous ces autres sont "comme nous", c'est à dire pas mieux, ni pires. Enfin je dis "on", je parle de mon cas personnel. Moi ça m'a fait du bien, de voir que je n'étais pas "seule au monde" mais au contraire entourée de gens qui avaient dans les grandes lignes les mêmes soucis que moi, les mêmes angoisses, des problèmes, des défauts, des qualités aussi, bref, tout ce qui fait ce que nous sommes. En gros un beau matin je me suis réveillée en me rendant compte que j'étais comme tout le monde, et ça m'a fait un bien fou.
Et je parle de ça, c'était à l'époque préhistorique du Minitel, c'est dire si je n'ai pas attendu SL pour savoir si j'allais faire une dépression ou pas (la réponse est définitivement non). Pour recentrer sur SL justement, peu après mes premiers jours de connexion, j'étais tellement charmée par toute cette populasse avenante, drôle, libre, créatrice, belle en somme, que je me suis surprise à regarder les gens autrement dans ma RL, ils m'ont tous parus beaux et sympathiques Bon, ce n'est pas le cas tous les jours, je ne vis pas chez les bisounours comme on dit, mais je m'extasie de toutes les belles choses que nous avons en nous et SL fait ressortir ça je trouve, il suffit de le transposer en RL pour voir le monde avec un spot en plus à son éclairage.

Je continue à penser que pour en arriver à ça :

Citation :
SL, avec ses effets d'optique, ses masques, son clinquant affiché, sa vitrine, où beaucoup viennent proposer une image valorisante, pourrait concourir à ce processus. Prendre alors pour argent comptant les poses avantageuses de la population slienne tout en étant renvoyé soi même à sa propre réalité, moins reluisante que celle, fictive, que nous nous construisons IG contribuerait à un effet d'épuisement.
il faut être déjà fragile à la base, et enfoncé loin dans son propre malaise pour ne plus réussir à faire la part des choses.

Dans la mesure où sur SL nous donnons nous-mêmes une image valorisante (pour la plupart du moins, pour les autres c'est assumé a priori), nous prenons des poses avantageuses, etc... exactement de la même manière que tout le monde, on est de fait préservé de cet effet d'épuisement. La confrontation à la réalité se fait lorsque l'on (re)devient soi-même réel, si tant est qu'on ne l'ait pas été dès le départ. Cette confrontation n'est pas forcément négative, mais peut le devenir lorsqu'elle est induite par des évènements désagréables, frustrants, ou qui nous rabaissent. Il se passe la même chose RL, mais le contraste est plus choquant et rapide lorsque ça arrive après ou au cours d'une expérience virtuelle. Enfin virtuelle, c'est ce qu'on dit. Pour moi rien n'est virtuel sur SL, à part le décor et les RP.
Citation :
Publié par Eve Kazan
aie aie je suis la première à répondre ^^

Bon c'est très intéressant tout ça, alors j'espère ne pas répondre à coter.

Pour moi, Facebook et SL en terme de projection sur son "Moi" sont totalement différents.

Sur Facebook, la plus part des personnes ont un compte avec leur vrais noms, domicile, profession parfois. Leurs "amis" peuvent les connaitre en vrais, faire partie de la même communauté, de la même classe (si ce sont des ado).
De plus en plus d'utilisateurs ont un pseudo...
Anonymat toussa.

Citation :
Publié par Eve Kazan
Sur SL, tu es "caché" derrière un avatar que tu incarnes, et ensuite à toi de dévoiler ce que tu veux et à qui tu veux. La dimension du "jeu" est plus forte, c'est comme le roleplay.
Je suis d'accord

Citation :
Publié par Eve Kazan
Du coup la projection n'est pas la même, dans le sens où ce qui se passe sur facebook touche directement la personne puisqu'elle n'a pas les mêmes outils pour dissimuler son identité.
Es-tu d'accord pour dire que la meilleure façon d'être "touché directement" est lors d'une rencontre réelle entre deux personnes ?

Et non derrière un écran d'ordinateur/portable, utilisant un outil de communication intermédiaire
Citation :
Publié par Eve Kazan
Disons que si tu es le sujet d'une humiliation, il est plus facile de perdre la face si celle ci concerne toi en vrai que ton avatar. Maintenant si tu confonds tout, et là je reviens sur le sujet de Syo, si tu prends comme comptant ce qui se passe dans SL, évidement SL accentuera ta tristesse ou ton mal être. Mais SL n'en sera pas la cause.
On peut effectivement considérer le verre à moitié vide. Utiliser Second Life ou Facebook permet en effet d'augmenter la distance avec son interlocuteur , diminuant ainsi l'impact de la douleur et de la souffrance. (si elle venait à arriver).

Mais si il n'y avait pas d'humiliation ? Et si une rencontre réelle permettait aussi d'éprouver du plaisir ? Et si le risque était minime par rapport aux bénéfices ?

Citation :
Publié par Eve Kazan
Le sujet de la dépression c'est compliqué, et je suis pas assez calée pour parler de ça, je ne suis pas psy. Mais si certaines personnes ont un penchant pour la dépression, SL n'arrangera pas le truc.

J'espère avoir bien décris ma pensée (j'ai réfléchi longtemps lol)
Une "dépression" ca ne veut pas dire grand chose finalement. C'est un peu le mot "générique" pour signaler qu'il y a un problème...Lequel ? On ne sait pas




SInon j'aurai ma "petite théorie" concernant les dramas. Ceux-ci permettraient aux utilisateurs d'extérioriser des situations conflictuelles, car impossible à résoudre et à contenir dans la réalité...

Cette façon de faire peut être tentative de résolution de problème pour l'utilisateur. Malheureusement, souvent il y a désillusion, car effectivement Second Life ne permet pas d'améliorer sa réalité. Ceux qui pensent cella (il me semble) sont encore dans l'illusion.

J'ai eu cette idée suite à la rencontre de plusieurs utilisateurs reproduisant leurs problèmes sur Second Life, sous formes de dramas, d'histoires amoureuses, etc. Encore hier je parlais de ce décalage avec une utilisatrice...

Second Life rend aveugle
J'ai entendu d'autres discours, plus positifs...
Rafale Kamachi m'avait dit ici en octobre 2008 ceci :
« Beaucoup de gens ont des problèmes de sociabilisation et d’intégration dans la vraie vie. Sur SL, ils peuvent retrouver un univers qu’ils ont construit, et ça leur permet de retrouver aussi une certaine estime d’eux-mêmes, de s’y affirmer ou de se découvrir des talents qu’ils ne soupçonnaient pas, de mieux gérer leurs difficultés sociales, voire de se réconcilier avec leur vraie vie. »
C'était l'article de feu Territoire Digital, au sujet de l'école SL...

Après, je ne dis pas que ce que vous dites est faux. Bien entendu, il y a tellement de cas de figure qu'il doit bien se trouver un pourcentage non négligeable de gens qui ont déprimé suite à leur expérience SL.
Néanmoins, je pense qu'il ne faut jamais perdre de vue qu'il ne s'agit que d'un "jeu", et qu'il suffit de fermer la fenêtre du viewer pour quitter les "dramas" et revenir à la réalité. Il suffit juste de trouver la force de le faire.
Mais comme le dit Eve, moi non plus, "je ne suis pas psy"! Pareil j'ai tout faux...
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
...
Et si finalement SL favorisait aussi ce processus.

J'ai lu il y a quelques jours un article sur facebook dont je vous livre le lien :

http://www.slate.fr/story/33355/le-reseau-antisocial

En gros il y est dit qu'un réseau social, et sl en tant que tel fonctionne aussi sur le même principe, nous renvoie une image des autres, image choisie, plutôt avantageuse, qui par contrecoups et par comparaison rend notre propre position moins gratifiante. A terme la fréquentation d'un tel réseau pourrait participer plus aisément à un processus de dévalorisation des utilisateurs, et favoriser la dépression.

L'article reprend une citation de Montesquieu : «Si on ne voulait qu’être heureux, cela serait bientôt fait. Mais on veut être plus heureux que les autres, et cela est presque toujours difficile parce que nous croyons les autres plus heureux qu’ils ne sont.»

SL, avec ses effets d'optique, ses masques, son clinquant affiché, sa vitrine, où beaucoup viennent proposer une image valorisante, pourrait concourir à ce processus. Prendre alors pour argent comptant les poses avantageuses de la population slienne tout en étant renvoyé soi même à sa propre réalité, moins reluisante que celle, fictive, que nous nous construisons IG contribuerait à un effet d'épuisement.
...
Mon expérience personnelle me permet de m'inscrire en faux.

Quand je suis venue sur SL pour meubler mes trop longues et trop vides journées, j'étais fortement dépressive. SL m'a permit de rencontrer des gens formidables qui renvoyaient une image valorisante de moi. SL m'a aussi aider à vaincre ma phobie sociale RL.

Je n'oublierais jamais tout ce que je dois à SL. Et à mes amis.
Citation :
Publié par MONTYBELGAR
J'ai entendu d'autres discours, plus positifs...
.......
Après, je ne dis pas que ce que vous dites est faux. Bien entendu, il y a tellement de cas de figure qu'il doit bien se trouver un pourcentage non négligeable de gens qui ont déprimé suite à leur expérience SL....
Citation :
Publié par Jalicia
Mon expérience personnelle me permet de m'inscrire en faux.
Bien sur, et il ne s'agit pas d'aboutir à une vision univoque de la plate-forme, mais d'en dégager des tendances, des mécanismes possibles, dans lesquels les cas personnels, avec leurs spécificités et leurs subtilités pourraient s'inscrire.

J'ai moi même côtoyé une amie, dépressive, et en arrêt pour cela, qui passait le plus clair de son temps sur sl et semblait s'en bien trouver et y avoir découvert une source de joie. Cela allait-il aboutir à une stabilisation définitive de son état ? Je ne sais pas et peu importe, en attendant tout ce qui était pris était bon à prendre.

Entre la dépression (perte de l'élan vital, anhédonie, clinophilie éventuelle, anorexie, insomnie, idées noires.....) et la tristesse, ou la désabusion comme disait Nino, toute une palette de nuance peuvent se dessiner. De même qu'entre l'enthousiasme le plus débridée, la joie, le plaisir, le simple intérêt amusé, il existe des nuances.

Facebook donne à voir des vies réelles, et sl des vies rêvées, et il y a comme le dit Eve, là aussi, une différence. Toutefois celle-ci est pondérée car les infos affichées sur facebook sont aussi empreintes d'une certaine subjectivité, revêtant un masque social, et non exemptes d'un certain effet de représentation. Et le contrôle dans le réel de l'information affichée n'est pas toujours possible. Le mécanisme de cette représnetation pourrait aboutir aux mêmes effets
La trop belle image offerte, qui en réaction pourrait dévaloriser les observateurs et à terme provoquer chez certains la tristesse, est sans doute plus caricaturale sur sl.
C'est pourquoi cet effet pourrait être plus important sur sl, pour autant que les utilisateurs/spectateurs se laissent prendre au jeu, et peinent à distinguer le réel du virtuel.
Après tout on a bien vu ici des utilisateurs évoquer les notions de mérite, de plus grande importance de certains participants, de joueurs à l'abri des dramas à qui tout réussissait. Cette mise en position dominante, cet effet d'affichage, le plus souvent reposant sur une belle fiction, peut provoquer chez certains utilisateurs, sans doute plus fragile, un sentiment de dévalorisation.

Mais de la même façon, l'existence du drama, comme je le précisais à la suite de Lucrèce peut avoir des effets bénéfiques. Non pas pour celui qui le vit (encore que, allez savoir) mais surtout pour celui qui le regarde, qui en nourrit sa tranquillité et restaure la confiance de celui qui remercie sa chance de passer au travers des gouttes.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
J'ai lu il y a quelques jours un article sur facebook dont je vous livre le lien :

http://www.slate.fr/story/33355/le-reseau-antisocial

En gros il y est dit qu'un réseau social, et sl en tant que tel fonctionne aussi sur le même principe, nous renvoie une image des autres, image choisie, plutôt avantageuse, qui par contrecoups et par comparaison rend notre propre position moins gratifiante. A terme la fréquentation d'un tel réseau pourrait participer plus aisément à un processus de dévalorisation des utilisateurs, et favoriser la dépression.
Je reste bloquée sur la presque fin de l'article :
"Selon une étude récente de l’Université du Texas d’Austin, si les hommes utilisent généralement Facebook pour partager des articles ou des pensées sur les évènements récents, les femmes l’utilisent essentiellement pour de la communication personnelle (mettre des photos en ligne, partager du contenu «lié aux amis et aux enfants»). Il devient par conséquent compliqué, pour les femmes, d’éviter les comparaisons et de ne pas se sentir malheureuses. "

Et euh, question stéréotype ça se pose là (oui, ici si tu veux). Où l'on apprend que les femmes sont futiles et ego-centrées et les hommes sont profonds et ouverts au monde.

L'article part de généralités sans que les échantillons soient sexués et soudain on flatte le lecteur, forcément mâle car la femelle n'a que son intérieur et sa progéniture en tête (c'est déjà trop pour elle).

Bon trêve de plaisanterie.
C'est l'apanage de tout réseau, cette mise en évidence d'une existence heureuse. Et surtout cette façon de se gargariser des malheurs pour se convaincre de sa félicité. Ainsi fonctionnent les commères de quartier, les nanas du boulot - généralité- (et sans doute les collègues du banc des supporters de l'équipe de foot de Machin-sur-Bidule).

C'est une façade de conventions qui va avec les formules standards "Ça va", "Tu as passé un bon week-end" etc.

Il est tout autant mal venu d'exprimer une négation en RL, que de ne pas rallier la liesse d'apparat sur SL.

J'ai toujours été mal à l'aise dans les fêtes SL, parce que la joie exprimée ne pouvait m'apparaître que factice (pas par tous mais forcément, à mon avis, par plusieurs).

Alors Facebook ou SL, je peux concevoir, qu'à force de se la jouer pour paraître "cool", le boomerang peut revenir en force et ramener de façon brutale à sa réalité. Que la chute n'en soit que plus brutale et conséquente.
Citation :
Publié par Nuage G
Je reste bloquée sur la presque fin de l'article :
"Selon une étude récente de l’Université du Texas d’Austin, si les hommes utilisent généralement Facebook pour partager des articles ou des pensées sur les évènements récents, les femmes l’utilisent essentiellement pour de la communication personnelle (mettre des photos en ligne, partager du contenu «lié aux amis et aux enfants»). Il devient par conséquent compliqué, pour les femmes, d’éviter les comparaisons et de ne pas se sentir malheureuses. "

Et euh, question stéréotype ça se pose là (oui, ici si tu veux). Où l'on apprend que les femmes sont futiles et ego-centrées et les hommes sont profonds et ouverts au monde.
En quoi est-ce un stéréotype ? Oui les hommes "généralement" parlent de c.. de football et leur amour des voitures... Et les femmes parlent d'amour, de films et de recette de cuisine.
Les hommes ne partagent pas leurs émotions, les femmes communiquent d'abord sur ce registre....
Les hommes sont physiques et les femmes cérébrales....

Ce sont des stéréotypes ? non.. ce sont les tendances qui se dégagent quand tu étudie ces deux groupes de population
Les auteurs ont d'ailleurs bien précisé "généralement" et "essentiellement".

La simple lecture de JOL et des posts/réponses apportées par chacune des parties en est un parfait exemple.

Maintenant, oui, moi homme, j'ai déja pleuré en regardant un film (et c'était pas Rambo), mais non, je ne le dirais pas sur Facebook !
Question intéressante Fabrice, même si la réponse semble impossible parce que non généralisable. Nous ne sommes pas tous égaux devant la comparaison et le drama de l'autre ne fait pas forcément mon bonheur tout comme les images valorisantes qui défilent dans SL ne me renvoient pas forcément à l'image RL moins reluisante que me renvoie mon miroir le matin ( le soir aussi d'ailleurs...).

Au delà de cet effet supposé de contraste déprimant ou stimulant il me semble que si l'on cherche une piste de ce qui pourrait favoriser (comme le suggère Moka) la dépression ce serait plus du côté de la virtualité que dans ses effets secondaires. Il n'est pas innocent de "vivre" dans un monde qui n'existe pas vraiment, on peut facilement imaginer que ça peut détériorer l'adaptation au monde "réel" et le rendre ainsi beaucoup moins intéressant à assumer.

Mais, comme l'ont souligné Jalicia et Loee (j'espère ne pas m'empêtrer ici aussi dans un stéréotype en citant deux femmes...) SL peut être un tremplin pour justement retrouver une vitalité et une estime de soi perdues en RL, où même découvrir certaines potentialités dont on avait aucune idée.

Il me semble donc que SL est un outil qui doit être bien utilisé pour se révéler positif. Il se pose en facilitateur un peu aveugle et sans parti pris concernant le style d'évolution personnelle que nous voulons (consciemment ou non) y déployer. Finalement il faudrait créer un "permis" pour circuler dans SL, du genre apprentissage des codes, prévention des dérives, ajustement à ses propres conflits personnels, exploration de ses potentialités susceptibles d'être stimulées ou pas, décryptage des intentions... Mais on me dira qu'il faudrait le même "permis" en RL...
Pour parler des mmoprg en général - pas de Facebook je fréquente pas je connais pas - je ne demande même plus à mes amis si "ça va ?" : s'ils sont connectés, ce que leur RL leur en laisse le loisir et c'est pour se distraire et oublier un temps leurs soucis. Donc "ça va". Et on ne parle pas de choses qui ramènent au RL.

Second Life est une peu spécial car effectivement certains veulent s'en servir comme un réseau social pour faire des rencontres RL ou simplement trouver une écoute. Ok. Mais dans ce cas là ils faut surtout oublier l'aspect visuel et les apparences.
Citation :
Publié par Julesig Aeon
En quoi est-ce un stéréotype ? Oui les hommes "généralement" parlent de c.. de football et leur amour des voitures... Et les femmes parlent d'amour, de films et de recette de cuisine.
Les hommes ne partagent pas leurs émotions, les femmes communiquent d'abord sur ce registre....
Les hommes sont physiques et les femmes cérébrales....

Ce sont des stéréotypes ? non.. ce sont les tendances qui se dégagent quand tu étudie ces deux groupes de population
Les auteurs ont d'ailleurs bien précisé "généralement" et "essentiellement".

La simple lecture de JOL et des posts/réponses apportées par chacune des parties en est un parfait exemple.

Maintenant, oui, moi homme, j'ai déja pleuré en regardant un film (et c'était pas Rambo), mais non, je ne le dirais pas sur Facebook !
Tu as peut-être raison. En fait je n'ai jamais pu expérimenter un échange exclusif entre mâle, n'en étant pas un.

Mais j'ai des discussions avec l'un et l'autre sexe qui ne sont pas basées sur ce stéréotypes. Et, heureusement, je côtoie des hommes qui ont d'autres préoccupations que celles que tu cites (oui, je le devine c'est fait exprès). On parle , dans cet article, dans la séparation homme - femme plus d'une séparation sujet de fond et frivolité, que de centres d'intérêt. Entre la cylindrée d'une voiture et la matière du moule à cake, je ne vois pas de différence.

L'article oppose les échanges intelligents des mâles à ceux futiles des femmes. Enfin, je lis cela.
Citation :
Publié par Nuage G
entre mâle, n'en étant pas un.
.
Toff ?
Je plussoie Nuage !
Je suis totalement d'accord avec toi.... la cylindrée d'une voiture ou l'importance de la forme d'un moule à cake ne sont absolument pas des sujets essentiels.

Je voulais surtout parler du principe qu'un homme a "généralement" plus de difficultés à exprimer ses émotions qu'une femme. Avec pour résultat que les femmes "généralement" exposeront plus facilement leur vie personnelle sur les réseaux sociaux que les hommes, accroché à leur sacro-sainte virilité ("Pas un bébé, pas une femme, pas un homosexuel" Définition d'Elisabeth Badinter).

Maintenant, et c'est heureux, on rencontre des personnes "équilibrées"

Un échange entre des mâles dépend du nombre qui le compose....
A deux ca va à moins de tomber sur un psychopathe....
Mais les conversations de vestiaires.... JOL ne m'autoriseras pas à t'en donner un exemple !
Beaucoup de femmes m'ont cependant avouer que les conversations dans leurs vestiaires volaient tout aussi bas !
Citation :
Publié par Nymphétamine X_x
Toff ?
Le fait que je pinaille sur des détails, c'est pas suffisant?
Citation :
Publié par Julesig Aeon
Je suis totalement d'accord avec toi.... la cylindrée d'une voiture ou l'importance de la forme d'un moule à cake ne sont absolument pas des sujets essentiels.

Je voulais surtout parler du principe qu'un homme a "généralement" plus de difficultés à exprimer ses émotions qu'une femme. Avec pour résultat que les femmes "généralement" exposeront plus facilement leur vie personnelle sur les réseaux sociaux que les hommes, accroché à leur sacro-sainte virilité ("Pas un bébé, pas une femme, pas un homosexuel" Définition d'Elisabeth Badinter).

Maintenant, et c'est heureux, on rencontre des personnes "équilibrées"

Un échange entre des mâles dépend du nombre qui le compose....
A deux ca va à moins de tomber sur un psychopathe....
Mais les conversations de vestiaires.... JOL ne m'autoriseras pas à t'en donner un exemple !
Beaucoup de femmes m'ont cependant avouer que les conversations dans leurs vestiaires volaient tout aussi bas !
Ça cadre bien au sujet. Et aux outils, aussi. En quelques mots, comment nos élans de bonne humeur, de bienséances sur les réseaux sociaux, dont SL, ne nous remettent pas le nez dans notre triste réalité.

J'aime bien Jules, quand tu sépares le groupe du tête à tête. Cela s'applique à toutes les situations RL, SL et surtout les réseaux de masse. Il y va de l'individu à l'image que l'on donne de l'individu. Le luxe c'est de ne pas avoir à donner une image de soi. Mais comme tu le soulignes, il faut avoir un peu de recul face à soi.

Sinon, je confirme, oui, les nanas volent aussi parfois bien bas, mais on rigole, et c'est bon. Pour le moral.
Citation :
Publié par Jalicia
Second Life est une peu spécial car effectivement certains veulent s'en servir comme un réseau social pour faire des rencontres RL ou simplement trouver une écoute. Ok. Mais dans ce cas là ils faut surtout oublier l'aspect visuel et les apparences.
Et ça ne va sans doute pas s'arranger.
En me connectant ce matin une mise à jour de mon viewer (le 2) se fait, et je constate que désormais le profil ne s'affiche plus à droite mais dans une grande fenêtre à gauche qui est une page web. On peut choisir d'afficher son profil sur tout le web, ou uniquement aux gens sur Second Life, ou encore uniquement aux amis, on peut aussi le partager sur Facebook et Twitter, et enfin y indiquer nos "identités sociales" : Facebook, Flickr, Twitter... pour le connecter aux réseaux sociaux auxquels on participe.
Citation :
Publié par Loee
Et ça ne va sans doute pas s'arranger.
En me connectant ce matin une mise à jour de mon viewer (le 2) se fait, et je constate que désormais le profil ne s'affiche plus à droite mais dans une grande fenêtre à gauche qui est une page web. On peut choisir d'afficher son profil sur tout le web, ou uniquement aux gens sur Second Life, ou encore uniquement aux amis, on peut aussi le partager sur Facebook et Twitter, et enfin y indiquer nos "identités sociales" : Facebook, Flickr, Twitter... pour le connecter aux réseaux sociaux auxquels on participe.
La grande pieuvre cybernétique étend ses longs tentacules, il y a ceux qui risquent de s'y diluer en dispersant leur être dans des miroitements factices et ceux qui en joueront comme d'un nouvel instrument aux possibilités élargies...

Cette fusion-confusion entre des réseaux sociaux qui donnent à voir le réel même dans ce qu'il peut avoir de plus intime et les plateformes virtuelles est susceptible de créer des chausses-trappes pour les plus fragiles...
Citation :
Publié par bestmomo
Cette fusion-confusion entre des réseaux sociaux qui donnent à voir le réel même dans ce qu'il peut avoir de plus intime et les plateformes virtuelles est susceptible de créer des chausses-trappes pour les plus fragiles...


Mais ... Chut !
Faut surtout pas le dire
Je pense un peu la même chose...

Mais en creusant un peu dans ma p'tite tête assez brouillonne, surtout le matin, je me dis que ça peut être un mal pour un bien, bien que je déplore cet amalgame. Je considère SL comme un cocon à part, une sorte de petit jardin presque secret où je rencontre chaque jour de nouvelles personnes et non mes collègues de travail, ma famille ou mes vieux copains d'école. Je serais certainement ravie de les croiser sur SL mais je n'y vais pas pour ça.

Hormis Facebook que je fréquente avec beaucoup de parcimonie et dans le cadre d'une activité bien précise je ne connais pas trop les réseaux sociaux. Mais je constate que sauf à se créer un personnage particulier et pour le coup isolé, du moins au départ, il est difficile de sortir de la réalité puisque l'on est en permanence connecté à des amis, de la famille, des collègues... tout un faisceau de gens face auxquels on peut difficilement mentir ou se dissimuler sans se trahir à un moment ou à un autre puisqu'on leur affiche tout ou presque. Cette "clareté" quasi obligée pourrait bien amener un peu plus de réalité chez certains "SLiens".

Inversement la "virtualité" parfois exacerbée dont s'entourent d'autres sur SL pourrait très bien aussi s'immiscer dans leurs activités sur les réseaux sociaux, le personnage inventé sur SL s'y affichant avec son profil de Role Player, de Furry, de Tiny, de Neko ou autre, la palette est très variée.
Citation :
Publié par bestmomo
Cette fusion-confusion entre des réseaux sociaux qui donnent à voir le réel même dans ce qu'il peut avoir de plus intime et les plateformes virtuelles est susceptible de créer des chausses-trappes pour les plus fragiles...
Ouais, mais tout est risque pour les plus fragiles, le moindre souffle d'air. Et peut-on blâmer l'air pour autant ?

L'interconnexion des réseaux sociaux (et sl en est un parmi d'autres, avec ses spécificités cosmétiques) ne pose pas de problème en soi, en tout cas si on joue avec une identité numérique assez forte et stable pour supporter le retour au réel.

Les problèmes générées par la poly-identité, et toutes les confusions, les fantasmes, les illusions, les légendes, entretenus précisément par l'étanchéité entre les univers (indispensable à la préservation de la bulle du mythomane) seraient moindre si l’ancrage au réel et la validation par le réel étaient constants.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Les problèmes générées par la poly-identité, et toutes les confusions, les fantasmes, les illusions, les légendes, entretenus précisément par l'étanchéité entre les univers (indispensable à la préservation de la bulle du mythomane) seraient moindre si l’ancrage au réel et la validation par le réel étaient constants.
Mouais
Ben vous faites comme vous voulez, mais moi, mon personnage sado-maso, il reste dans SL
C'est plus "confortable"

Cela m'évite pas mal de problèmes je trouve et pas de tristesse en vue ... juste du jeu.
Pour moi SL est un outil,

et toujours dans une vision Mac Luhannienne, un outil est un amplificateur de nos fonctions physiques et cognitives...

Une chose que SL amplifie, comme beaucoup de media (littérature, cinéma, BD... ) ce sont les émotions.

Les émotions amoureuses, sexuelles, dépressives, morbides, taciturnes, agressives... sont donc amplifiées par le medium... et ça on peut le constater tous les jours :-) ... que ce soit d'ailleurs sur SL ou dans d'autres réseaux sociaux numériques.

Il ne me paraitrait donc pas étonnant de voir amplifier des états dépressifs dans SL...

cependant...

Depuis 2007, j'ai rencontré pas mal de personnes dépressives sur SL... (dépression suivies médicalement et confirmées après rencontres RL) avec deux fois, des scénarios spectaculaires de pseudos "suicides" en ligne...
Au point de me dire que SL "attirait" les personnes dépressives, en faisant miroiter cette alternative utopique à la vie RL, induite par son nom, et la stratégie publicitaire de LL.

Mais, j'ai constaté aussi, et curieusement, à de rares exceptions près, et comme il en est témoigné ici, qu'au fil du temps les personnes ainsi rencontrées se portaient de mieux en mieux.
Il y aurait donc je pense un effet "thérapeutique" à SL... bien sur à confirmer, par une véritable étude, qui n'existera sans doute jamais...

ça m'évoque une rencontre très émouvante...

À mes débuts sur SL en 2007, j'explorais les "donjons" américains, et mes noopérégrinations m'avaient conduites dans un magnifique palais en altitude, à l'esthétique démoniaque.
Il venait d'y avoir un Rolling Restart qui avait éjecté l'ensemble des usagers de la sim, et la place était déserte, seule au milieu de la salle principale, trônait la "Maîtresse" du lieu, dont l'avatar représentait une démone pulpeuse. Par les hasards de l'informatique, et comme ça arrivait de temps en temps, nous étions tous les deux toujours connectés sur sa sim entourée d'océan, le reste du continent de mainland ayant disparu autour de nous.
Profitant de cette espace miraculeux, métaphoriquement hors du temps SL, et comme si cette anomalie du métaverse nous avait déconnectés aussi du jeu de rôle, nous avons conversé de façon plus intime et directe que si cette rencontre avait eu lieu dans des circonstances normales.
Nous parlions BDSM en RL, et lorsque je lui ai donné un lien vers les photos des soirées parisiennes sur mon site, elle m'a dit qu'on avait de la chance à paris, car dans sa ville, ce genre d'activités étaient illégales en soirées publiques, mais que de toute façon, même si ça l'avait été, elle n'aurait pas pu y participer.
C'est ainsi que j'ai appris qu'elle était alité et très malade en RL. Elle souffrait d'un cancer aggravé d'une sclérose en plaque, et ses jours étaient comptés. SL lui offrait l'opportunité de simuler une vie, et une sensualité qui lui étaient désormais inaccessible, et qu'elle ne s'était jamais autorisé, à regret, lorsqu'elle était en bonne santé.
Je suis repassé plusieurs fois dans son donjon, jusqu'à ce qu'il disparaisse en 2008.

Bien sur, rien ne prouve que ça ne soit pas aussi un RP derrière le RP. Mais je la pense sincère, et l'histoire est belle ainsi. :-)

Yann NooExplorateur
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