Publié par Fabrice Tebaldi
Alors, SL, réseau social ?
Ma foi... probablement que oui, mais peut-être que non, finalement.
Dans la mesure où chacun(e) ne peut raisonnablement parler que de l'expérience qui lui est propre sur Second Life, je me cantonnerai donc à narrer la mienne (ceci est un scoop Moebiusien, isn' it ?).
Voici 2 ans 10 mois et 5 jours que j'ai rezzé dans l'univers des pixels, sur un ordinateur quelque part à San Fransisco. Il est évident qu'au début, ne sachant vraiment pas trop par quel bout prendre ce monde étrange, mon premier objectif fut de me faire quelques "amis" - plus précisément, quelques contacts - afin d'apprendre à me débrouiller face aux fort déconcertants menus et interfaces made in LL. Est-ce là un lien social que j'entretenais ? Bof... oui et non. Certains avatars ont attiré ma sympathie et la gardent toujours (et réciproquement), d'autres ne furent que de simples mentors à vocation utilitaire, et je les ai oublié depuis déjà longtemps (et réciproquement as well).
S'ensuivit une période d'acclimatation (comme le jardin du même nom) de 5 à 6 mois durant laquelle je me laissais charmer par le mystère d'un rendez-vous nocturne ou l'attente désirée d'une rencontre matinale. Un réseau social mondial dis-donc ! Oui, mais non... car tout s'acheva rapidement par autant de désillusions. D'ailleurs s'agissait-il bien d'un réseau social, en cela que cette pauvre aventure ne compta pas plus de 3 ou 4 personnages ?
Depuis deux ans maintenant, la liste des amis se réduit à très peu de choses : 17 contacts en tout et pour tout, dont seuls 5 ou 6 ont une réelle importance, selon que nous partageons des intérêts communs tant sur SL que dans le monde réel. Alors, en presque 3 années, 5 ou 6 amis, cela constitue-t-il ce fameux "réseau social" dont les média (sans "S") à la mode si changeante nous rebattent les oreilles. Je n'en sais rien. C'est possible, et l'inverse est probablement tout aussi envisageable.
SL réservé à des aficionados qui le défendront contre toute logique ?
Contre "toute" logique, je sais po. Puisqu'il faut nécessairement une logique antagoniste à ce "tout" qui, en soi, ne constitue "rien" par définition. Pour ma part, oui, je défends Second Life, avec de simples arguments que certains trouvent un peu naïfs : le plaisir de construire, celui de visiter des endroits dignes de Lewis Carroll ou du Metropolis de Fritz Lang (peu nombreux, cela dit), et le plaisir de dialoguer par instants avec un peintre péruvien, un architecte bruxellois, un musicien américain, ou encore ma plus vieille connaissance et presque jumeau, puisque nous rezammes à quelques petites semaines d'intervalle (un certain Bolek).
SL concept dépassé, en perte de vitesse, sans impact ?
Je ne sais pas si c'est dépassé, pas dépassé, s'il ne faut pas dépasser, s'il y a un radar ou une limitation de vitesse, un sens giratoire llGetLocalRot, un croisement avec Facebouque ou pas, l'impact d'un accident de prims physiques, les pompiers virtuels, ou un embouteillage au login semblable à ceux du périf'. Mais bon. Pour l'instant, moi, ça va.
Les avis de l'extérieur sont-ils toujours irrecevables ?
Alligators 427
Aux ailes de cachemire safran,
Je grille ma dernière cigarette.
Je vous attends.
Sur cette autoroute hystérique
Qui nous conduit chez les mutants,
J'ai troqué mon cœur contre une trique.
Je vous attends.
Je sais que vous avez la beauté destructive
Et le sourire vainqueur jusqu'au dernier soupir.
Je sais que vos mâchoires distillent l'agonie.
Moi je vous dis : "bravo" et "vive la mort !"
(H.F. Thiéfaine)