Je reconnais que mon propos est mal formulé. Star Wars n'a pas inventé la SF.
Mais jusqu'à l'époque de Star Wars, la science fiction supposait EN GENERAL un minimum de vernis scientifique. De la Terre à la Lune, La Guerre des Mondes, On a marché sur la Lune, 1984, le Meilleur des mondes, Fahrenheit 541 cherchaient à anticiper l'évolution de notre monde ou l'évolution des possibilités offertes à l'humanité en fonction de l'évolution de la physique, de la mécanique, de la biologie, de la politique, des media, de la sociologie, etc.
Là ou Lucas a eu du culot, c'est de placer son histoire "Il y a longtemps" (aux temps pour l'anticipation) et "dans une galaxie lointaine" peuplée d'humains sans qu'on sache si elle a eu ou aura un rapport avec la Terre. Là bas il y a du bruit et de la gravité dans l'espace. Y'a rien de crédible dans son histoire et il s'en fout (si, si c'est normal, c'est la Force). Et au final c'est une réussite complète.
Cyrano de Bergerac et le baron de Munchausen prétendaient déjà aller sur la Lune avec des moyens farfelus, mais ensuite il y a eu une révolution industrielle qui a changé les grilles de lecture des gens et la cohérence scientifique du propos est devenue nécessaire pour qu'une oeuvre futuriste ne soit pas classée "pour lecteur attardé".
Et je pense que Star Wars, à défaut d'être le premier, est le meilleure symbole de la SF décomplexée qui a ensuite suivi, où on ne cherche plus à rien prouver/deviner/anticiper mais seulement à divertir, en calquant un décor futuriste sur des éléments d'un passé étranger aux USA (un ordre Jedi qui fait fortement penser aux Templiers, des uniformes de l'Empire qui sortent tout droit du IIIè Reich, un contexte politique qui nous ramène à la chute de la République Romaine au profit de l'Empire des César) qu'ils recyclent au passage.
Bref, de l'heroic fantasy avec des boulons...