Publié par vahnnfire
tu cautionnes donc par ton raisonnement la diffamation sur les fonctionnaires.
Euh, j'aimerais savoir où ?
Je n'ai pas du tout participé au fil sur la Taverne, pas plus que je ne me souviens l'avoir fait dans un autre fil sur le sujet par le passé. Et je n'ai pas donné mon avis sur le fond du sujet dans ce fil-ci. Si tu as cru le contraire, soit j'ai mal exprimé ma pensée, soit tu as mal lu mon message.
De plus, la phrase « les fonctionnaires sont des fainéants » (ou toute autre affirmation du même type) n'est pas une diffamation. Même à supposer que son auteur ne puisse prouver la vérité de son affirmation (ce qui est une condition de la diffamation), l'affirmation n'est pas une diffamation. En droit français, l'infraction est prévue par l'article 29 de la loi du 29 juillet 1881, et l'interprétation de la jurisprudence sur cet article considère que pour constituer une diffamation les faits doivent atteindre une ou plusieurs personnes déterminées et non une profession ou une collectivité dans son ensemble. Dire que les fonctionnaires sont ceci ou cela, que les patrons sont ceci ou cela, que les prêtres catholiques sont ceci ou cela, ne constitue pas une diffamation. Pas d'infraction pénale donc dans ce cas, mais le problème peut néanmoins se poser sur le plan de la responsabilité civile de l'auteur (sur un autre fondement, différent de celui de la diffamation).
Cela est le principe. Par exception, l'article 30 de la même loi punit la diffamation contre les corps constitués et les administrations publiques. Reste que cela ne concerne toujours pas les affirmations sur les fonctionnaires en général. Toujours par exception au principe, certaines affirmations diffamantes à l'égard de collectivités peuvent être punies : par exemple les diffamations racistes. En dehors de ces exceptions, on retombe sur le principe. Par contre, cela n'empêche pas que les messages haineux à l'égard d'un groupe de personnes puissent tomber sous le coup d'autres infractions pénales, distinctes de la diffamation.
Pour ce double motif (même si le second est technique et donc peu important), je trouve étonnant que tu m'accuses de cautionner une diffamation.
Publié par vahnnfire
"ON" désigne évidemment une partie des membres.
Venir dire que "tous les fonctionnaires sont des feignants" en disant ensuite "j'ai un ami qui...." c'est bel et bien de la généralisation je t'invite à regarder la définition de ce terme dans le dictionnaire.
Non, ton exemple correspond à l'illustration d'un préjugé.
D'ailleurs, plutôt que parler de généralisation, il serait plus correct de parler d'induction, qui correspond au raisonnement par lequel on infère le général du particulier.
Si tu affirmes que le soleil se lève le matin, parce que tu as observé le phénomène du lever du soleil tous les matins jusqu'à présent, c'est une induction.
L'induction peut être vraie ou fausse, mais ce qui est essentiel, c'est qu'il s'agit d'un raisonnement : le fait observé, à la base de l'induction, est essentiel puisque c'est lui qui permet d'affirmer quelque chose de nouveau. Si jamais je n'avais observé le soleil se lever, jamais je n'aurais eu l'idée d'affirmer qu'il se lève tous les matins.
Le préjugé est différent. Le préjugé, par définition, est une opinion reçue avant d'avoir jugé, avant d'avoir examiné, avant d'avoir raisonné.
Quand je dis que l'affirmation « les fonctionnaires sont des fainéants » est un préjugé, cela implique que les personnes peuvent le penser même si elles n'ont aucun exemple. Dans l'induction, le fait particulier n'était pas un exemple, il était la base du raisonnement, l'élément qui permettait d'affirmer (de manière exacte ou fausse, peu importe) un fait nouveau. Le fait particulier, par rapport au préjugé, ne fait que l'illustrer : il renforce la personne dans sa croyance d'une chose dont il était convaincu avant tout exemple.
Cela implique aussi des conséquences sur la façon de réfuter. Il est facile de démontrer qu'une induction est fausse, avec un contre-exemple notamment, et facile pour l'autre d'accepter son erreur. Un contre-exemple ne suffit pas pour un préjugé : au mieux l'autre ne fera que cantonner le domaine de son préjugé : « ok, tes parents ou ces fonctionnaires-ci ne sont pas des fainéants » (ce qui sous-entend qu'on continue de le penser pour les autres).
Néanmoins, je te remercie pour ta sollicite en m'invitant à lire mon dictionnaire.