Qui connait Glenaa?

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...
J'etais son père RP d'adoption. (mariage avec The Panther) J'ai eu plusieurs fois l'occasion de discuter avec elle. Je ne la connaissais pas énormément mais suffisamment pour en être attristé quand j'ai appris cette mauvaise nouvelle il y a qq mois.


Red face
Oh? je crois que je connaissais Panther elle m'avait aidé à pas me faire trucider aux krakras il me semble...
Je crois que Glen m'avait présenté à toi aussi... tu te rappelle pas d'une petite Newbie nommée Nova, protégée de Glenaa?
...........
Je l'avais déjà posté je le remet.

De la part de Galadriel/Nienna/Indis/Earwën etc etc



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Le Baron de Montignac


Ce matin là, alors que les hommes continuaient à fertiliser aux quatre coins du royaume, l’humus de la violence, Charles Célestin Grégoire, Baron de Montignac apparut à la fenêtre de sa gentilhommière, au fond des bois, et, la main portée en visière, scruta la ruralité. Insomniaque, et la tripe à l’envers, il n’avait goût de rien. Il rota bruyamment, noyé dans ses sucs et ferments.
Il tenta de vocaliser, puis se prît à hurler soudain, si fort que, à une portée de cloches seulement, le bon père Niuss, se signa par trois fois et en conclut en écoutant les brames du châtelain, à une de ces indigestions dont le seigneur était coutumier…

Il urina moins loin que d’habitude, écouta le flux tomber dans les douves, et, seulement ensuite, se pencha au dehors, et put entrevoir Laquenouille son valet sortir de la cave et recevoir sur la tête le pissat de son maître.
Il s’apprêtait à abreuver d’injures le drôle, quand celui-ci, l’œil en biais, fit son entrée, un pichet de vin à la main.

- Voilà de quoi vous déssoiffer, messire.
- Où étais-tu ? interrogea Montignac
- Nulle part, votre altesse.
- Je suis sceptique, dit le baron, en s’apprêtant à frapper le dessus de la tête ébouriffée de son valet. Tu as mis ta culotte à l’envers.
-
L’autre sentant venir la grêle, rentra la tête dans ses épaules.

- Jetais avec mademoiselle Flavie, conclut le malheureux. Elle a encore le feu…
- Nom de Dieu ! J’ai bien envie de te casser le dos !
- Ce serait fort injuste ! et je n’y suis pour rien ! Avec les hommes votre fille s’y entend.
- Que s’est il passé ? Grogna le baron. Dépêche toi ou je te hache !
- Elle m’a montré son écrin à mamelles.
- Ha ! Je devine la suite ! Elle t’a remplit la main ?
- Elle a de fiers tétons, mademoiselle Flavie. Difficile de passer à côté.
- Bon, tu la tâtes et après ?
- Elle s’est mise toute nue.
- Et moi je vais te mettre en pièces ! Gronda le baron.

Laquenouille sauta de côté et esquiva un coup de pied.

- Je n’ai rien fait ! Je le jure ! Douze petits degrés…pour attraper un rhume.
- Je suis sceptique, dit le baron

Il frappa donc La quenouille, et le roua de coups.

- Ha ! Que j’ai mal ! J’ai l’estomac au bord des lèvres ! Finissez-moi, que je ne souffre plus !
- Combien de fois ?
- Trois.

Le baron redoubla de coups sur l’amant de sa fille.

- Stop ! Je me rends !
- Alors, parle sale gueux !
- Sept fois par-devant, messire Charles, et après, mademoiselle Flavie à voulu retourner sa carte.
- Ho ! Ho ! Tu l’as ferraillée à l’envers ?
- Vous le dîtes excellemment.

Le baron s’arrêta net de frapper.

- Vois tu, Laquenouille, ce que tu m’apprends sur ma fille, me fait penser à ma femme.

Il releva le bougre et le réconforta d’une vigoureuse claque entre les omoplates.

- Dis-m’en plus, supplia l’aimable baron. Flavie a-t-elle aussi bon ventre qu’on le prétend ? Et de l’ardeur aussi ?
- Messire, votre descendance est un piment enragé. Elle ne trouvera jamais un mari qui fera son affaire.
- Je suis sceptique, réitéra le baron…


Le lendemain le baron s’éveilla, en caleçon de pilou et sortit de son baldaquin avec l’œil bien frais, débarrassé des excès de la veille.
Premier geste, il ouvrit la gazette populaire, où étaient exposés en titre et articles, les noms des notables et quelques grands commis de l’Etat.

L’époque est bien malade, pensa Charles Celestin en se grattant la barbe.
Il pensait sans penser. Il pensait façon de dire. Il se grattait aussi sous les aisselles.
A la vue de tant de boue, il poussa trois soupirs, péta sur le côté, et se reporta à la rubrique locale.

- Merdecon ! s’effondra-t-il. Quelle volière !

En effet, il lut pêle mêle et par le biais, qu’il fallait éliminer les privilèges, juguler les esprits rebelles, et dire adieu à la combine.
Sur ce, il égrena un chapelet d’anathèmes et se traîna jusqu’à son cabinet.
Il se désinfecta dans un bouillonnement d’eau chaude, et resurgit du bain avec la grâce d’un éléphant de mer.

Enfin il talqua, aisselles, plantes et entre-orteils, coupa également le surplus de ses poils d’oreilles, astiqua les conduits, ébouriffa la tignasse et se dirigea nonchalant vers son linge de corps disposé sur un banc.

Il s’harnacha enfin et enfila une paire de chaussures qui n’étaient pas faites pour lui. Il grimaça : le contrefort des chaussures lui martyrisait les chairs.

Puis, après une période de récupération, il garda l’air heureux, voleta de toute son envergure afin de restaurer son aplomb, et, les bras écartés sur les côtés …

- Je vaincrai ! murmura t-il, en fermant les yeux, parce que j’ai un projet féroce et que je suis de la confrérie de ceux qui sont vivants…
Petite pause de l’auteur…

J’allume mon PC, j’active la page du Baron de Montignac….

Charles Celestin Grégoire baron de Montignac m’apparaît à une tourelle de son château et coiffé d’un chapeau de paille,

- Que me veut ‘Madaaaaaaaaame l’auteur ?
- Partons encore pour de nouvelles aventures, veux-tu ?
- Aventures ? Je n’y tiens pas !!
- Vite !! Habilles toi ! c’est bien la nature sent bon…
- Nenni, l’Auteur ! Je ne suis pas corvéable à merci.
- Grouille !! il y va de ma peau !

Le baron crache, éructe, et dit :

- Hier, je suis allé au bordel, avec Laquenouille et … Ce matin je dors !
- Si tu viens sur ma page, je te ferai rencontrer une fille, a la bouche pleine d’eau
- Ma foi j’ai les bourses vides. Je n’ai besoin de rien.

Il sort un petit miroir, s’examine, tourne la tête offrant son profil au nez gros comme une fraise…tire la langue …

- Sorry je suis incapable de gambader sous ta plume aujourd’hui, demande donc à Niuss il est serviable…

Je clique sur « Démarrer, quitter »
Je jure de me venger du Baron…….


Dans la pièce voisine du cabinet, le chien Morlosse aplati comme une crêpe sur un tapis de sol, se dressa en apercevant Laquenouille entrer avec un plateau chargé de victuailles. Seuls le valet et le chien avaient la primeur d'assister aux ablutions de leur maître.

Car bien qu'il marine de plus en plus dans son jus trouble, personne ne se risque à approcher la baignoire du vieux sanglier.

- Messire Charles, je vous apporte quelques collations.





Montignac ouvrit un oeil. Il avait le teint d'une huitre hors saison, hors des mois en "R".

- Bah !! retire toi ! Je n'ai plus le gout de vivre.

- Oh ! plaignez vous pas, notre maître. Vous êtes propre, tandis que moi, je n'ai meme pas droit à la plus élémentaire hygiène.

- Bah ! Je m'en fiche ! Rétorqua le baron.
Moi, je me plaisais dans mon suif. J'eusse préféré garder ma garnison à poux !!

- Hi ! Hi! Hi ! Chevrota Laquenouille. Même le Frère Nuiss dit que vous êtes moins salopeux sur votre corps !

- Nom de Dieu !! de quoi se mêle le moinillon ?
Ah ! Foireux de capucin ! Que connait-t-il exactement de la vie en ce monde ?

- Plus que vous ne croyez, Messire.

- Je suis sceptique .... dit le baron.

- Et pourtant.... ajouta Laquenouille, un éclair goguenard dans l'oeil.

- Peuh !! Pas d'expérience sexuelle ! Rien ! Glapit le baron, même pas ça ! Joignant le geste à la parole, il fit claquer l'ongle de son pouce gras contre une de ses incisives supérieures. Rien ! toujours à farfouiller les jupes du Seigneur !

- Hé ! Hé ! Sussurra le valet. Messire ! Votre chapelain est champion de la gaudriole post Vêpres.

- Que me chantes tu là ?

- Ce que chacun fredonne, Messire.

- Parles !! Effronté!! ou je te bastogne !

Le valet s'approcha de son maître et lui glissa sa confidence à l'oreille.

- Pendant que vous marinez, Charles, avec seulement quelques flatulences passagères, votre moine, troussouille les hautes Dames du royaume.

- Je suis sceptique.... grommela le baron.
Ces pisse froid ! Ces grenouilles de bénitier ! Ces bourgeoises à figue triste !! Je ne te crois pas !

Coupé net aux cuisses, le baron envoya voltiger son chapeau au nez de son valet, porta la main aux sueurs de son front et s'affala sur le banc.

- Je suis sceptique.... dit-il dans un souffle


…Le 4 avril, si l’on en croit Flavie qui tenait son journal intime, (Flavie s’arrondissait du fruit de ses entrailles) Charles Célestin Grégoire, apparut en haut de la muraille, coiffé du célèbre tricorne d’amiral de la famille, trois fois coulé en mer de Chine, et regarda la lande..

Ses traits étaient décomposés. Il était amaigri. A force de cafarderie, c’était affligeante chose de le voir marcher si piteux, les joues molles et jaunasses.

Il respira le chant des oiseaux et offrit ses paumes ouvertes à la vérité de la lumière, puis reprit sa ronde, trébucha sur une pierre déchaussée, ramassa un gadin en glissade, s’écorcha le genou et, Hilh de pute ! (*) étouffa un juron.Lorsqu’il se fut redressé sur ses flageolantes guiboles, le baron avait le regard au flou, délesté du tricorne, le front de monsieur de Montignac était grillagé d’incertitude.

Comme il s’apprêtait à cracher des insultes à l’encontre de Laquenouille, le coquin surgit au détour d’une échauguette.
Le vilain avait les yeux fuyards, la goule empourprée. Il était comme à l’ordinaire, porteur de petit vin régional.

- Voilà votre carafon de soif, messire. Jourd’hui, je vous ai porté un haut-médoc.

La guibolle mal assurée, le drôle en avait prit un coup dans le nez et traviola jusqu’à son maître.

- Où étais tu quand je t’appelle ? Interrogea sévèrement Montignac.
- J’étais en votre chapelle, messire.
- Qu’y faisais-tu mécréant ?
- Heu, je réparais les lumières du Bon Dieu.
- Tout ce temps pour venir ? Tu t’es perdu ?
- J’y voyais goutte
- Tu parles ! Couic ! Je ne te crois pas !
- Alors, visez ma pommette ! j’ai pris un ramponneau dans le manteau de Saint Martin.

Le baron était furieux.

- Serait-ce pas ma fille qui t’aurait cassé une potiche sur le groin ?

Il tendit la main, attrapa un verre qu’il vida cul-sec et attendit. Le vin emparfuma son nez gascon. Il claqua la langue. Vite, qu’on lui versât une seconde rasade.

- Foutre dieu ! Rugit-il au troisième coup de langue. J’en suis sûr ! Tu m’as volé mon château-malescasse ! Tu l’as coupé d’eau et de mauvais vin de messe !…
- J’ai seulement goûté au tonnelet. Faut il pas savoir qu’on verse à autrui ?

Et sans prévenir davantage, le baron assénât un terrible coup de poing dans l’œil de son valet.

- Ouyouyouille ! Vous êtes bien avancé, maintenant que vous m’avez éborgné !

Le baron s’approcha, jeta un regard d’expert à son coquard, et renifla plusieurs fois son haleine.

- Souffle !

Laquenouille souffla un zéphyr.

- Plus ! Ourague ! Bourrasque-moi ça dans le pif je t prie.

Laquenouille, gonfla les outres de ses joues et déballa tempête et postillons.

- Tu es tombé sur mon médoc, diagnostiqua le baron.

L’autre prit un air de faux jeton.

- Je me suis embouti dans un pilier de votre voûte.
- Pas de blabla ! Rien ne m’échappe, tu sais comme je suis pointilleux sur le chapitre du vin. Tu peux t’empiffrer à la cuisine, piller ma fille si elle demande du mieux en surplus de ses amants. ! Mais pas siffler mes estèphe et mes pauillac !
- J’aimerais mieux, finir sous une charrette que de vous mentir !
- Jamais vu pire que ton espèce !
- Et mes gages ?
- Tu réponds ?
- Je rétorque.
- Tu discutes tout noir coquin !
- Attention ! Si je veux demain je descends dans la rue, je tonitrue et vous pancarte !
- Des menaces ? Viens là que je te caresse le nez !
- Nenni ! Je suis cégété ! Encore un soufflet et je vous fais épingler !
- Tu ferais cela ! A ton bon maître ? A ton protecteur ? A ton ami ?
- Ouida ! fini le travail au noir et les privilèges !

Charles de Montignac écrasa une larme insincère et opéra un rapide repli dans ses appartements.
Le valet l’avait suivi.

- Est-ce ma faute à moi si je vois rouge dès que tu me voles mon vin ? plaida-il en guise d’excuse.
- Moi, quand vous me sucrez mon salaire, je deviens mauvais, rétorqua le drôle en resservant son maître.

Et ce fut tout pour ce jour là…

(*) Hilh de pute = Fils de pute (patois gascon)

Le lendemain matin, le baron de Montignac se leva de bonne heure. Il se sentait gai. Gai comme celui qui va à l’azur.

Trop content de retrouver ses forces et d’échapper à la monotonie du bain, le seigneur décida qu’avant de passer aux choses sérieuses il allait pinter quelque rouge millésimé…

Il corna à tue tête Laquenouille et trouva le gueux assoupi devant sa porte. Il attisa le coquin en le réveillant d’un coup de savate, et, sitôt que le valet se fut jeté sur ses pieds, claqua des doigts pour se faire obéir. Cédant à l’éloquence du geste, Laquenouille attrapa le tonnelet de vin qui traînait à portée et lui versa à boire comme il le commandait. Illico le baron vida son verre avec la soif de celui qui n’a jamais bu auparavant.

Afin de faire table rase et de bien montrer qu’il effaçait les mots âpres échangés la veille avec son domestique, le baron piaula quelques paroles aimables à propos du bon vin qu’il venait de boire. Il s’enquit du menu et se trouva fort réjoui à la pensée d’avaler une portion de fanfarons qui sont comme on le sait en Gascogne, des haricots blancs dont la féculence et la texture de de peau sont propices à faire parler la culotte…

Plus tard, quand il fut rassasié, il se frotta les mains et s’écria en usant d’une feinte ferveur dans la voix :

- Jeannot !!! Aujourd’hui est jour d’avenir ! L’esprit d’aventure et de chevalerie rôde autour de mon cœur

- Quelle mouche vous pique mon bon monsieur Charles ! se résigna l’ébouriffé valet en se tenant sur ses gardes. Si vous scandez mon nom par son patronyme véritable c’est que vous allez encore me tabasser dans la gueule.

- Je ne te bats jamais par cruauté. Seulement pour me rendre heureux.

- Justement, Messire. Depuis ces dernières lunes, vous rossez la main lourde…

- C’est parce que le monde est morose. C’est que ma fille est pleine comme génisse. C’est que l’époque est aux abrutis…

Du regard il interrogea l’espace… et affirma mollement…

- Je suis sceptique… très sceptique vois-tu… quant a notre devenir…

… Puis retrouvant ses esprits, il se prit à penser à la demande de Laquenouille

- L’argent ! L’argent maudit ! Toujours l’argent ! Tonne et gesticule le baron à toute bringue.
Fendu par l’insistance du coquin à réclamer ses gages, il fit un grand pas en arrière.
Il clame et déclame, en s’éloignant.

- Au moment où tu me parles, corniflot, la piécette est un état d’esprit qui n’est pas le mien.

- Le contraire m’eût étonné, Messire ! Rapiasse comme vous êtes
- Oh volaille ! je t’en prie, prenons de la hauteur !

- Inutile de louvoyer aux vertigineuses trajectoires Messire ! Il s’agit seulement de mettre la main à votre poche et de payer ce que vous devez à votre fidèle serviteur !

Le baron paraît redescendre sur terre et pose son index en travers de sa carotide.

- Tes gages ? Me faire dégorger ? … Mais tu m’assassines !

- L’époque est sociale ! Vous n’avez pas le choix !

- Je m’amuse ! Ironisa le baron avec une infinie tristesse.

- Et moi je tire la langue ! dit le valet qui ne lâche pas prise.

- Ingrat ! Dans mon castet, tu pitances et biberonnes à ta convenance…

- Gardez votre vie au pair ! Votre paternalisme à la gomme !Je suis de l’autre côté de la flaque moi ! Je m’éraille ! Je fulmine ! Je marche avec les pauvres !Partout les affamés, les rebutés, défilent en tablier de sang !…

D’un revers agacé, le baron chasse le contradicteur ainsi qu’une mouche inopportune.

- Permets que je m’en lave !…

Laquenouille prend l’air heureux comme un fagot d’épines :

- Vous êtes fait ! Le syndicat des gens de maison s’exprime par ma bouche ! La revendication est dans l’air. La cégété y maille de toute son influence.

- Arrêtes tes concédés ! Tu crois encore aux syndicats ?

- Je crois à la justice sociale !

- Je suis sceptique dit le baron.

- Le scepticisme, c’est quand même tout ce qui reste, rétorque le serviteur.

Et plantant la son maître, le drôle tourne des talons sans prévenir.

C’est la première fois depuis longtemps que Monsieur de Montignac se trouve livré à lui-même. Il déchausse ses bésicles de myope. Il avance au hasard devant lui. Il a une grande soif d’hommes. Il écoute la rumeur des voix. Le désaccord des gorges et des idées. Prêt à toutes les farines. Follement perdu par avance. Il exécute le début de son projet mirobolant. Ses oreilles grandissent à mesure. Après une longue absence du monde des vivants, il va au-devant du mauvais vin…

De retour au château, le baron commença à se demander où était passé son couard de valet. Le visage enflammé de colère bleue, il roula sa main en cornet et fit conque aux quatre coins du chemin de ronde.

- Ohé ! L'enflure ! Où es-tu ? Héla t-il son souffre douleur.

Faute de réponse, il saccada trois pas désœuvrés.
Puis de retour dans ses appartements, au détour d'un couloir, il croisa son larbin qui baillait près d'un meuble.

- Que fais-tu comme un piquet ?

- La grève !

- Tout cela est rigolo

Il commanda à Laquenouille de lui ôter sa robe de chambre...

- Nenni ! Allez vous faire mettre !

- Qu'entends-je ?

- Que tant que vous n'êtes pas à jour de mes gages, arriérés et
augmentations, je n'assure plus le service.

- Alors je te fous à la porte !

- Je reste ici !!

- Où te tiendras-tu ?

- A la cave, à la salle à manger, dans le lit de votre fille. Où il me
plaît.


Tu squattes ?

- J'occupe mon instrument de travail !

Devant tant de fermeté, Monsieur de Montignac se trouva fort déconfit et se prit à penser...

Point de méprise, se dit-il ! S'il faut évaluer la facture de chacun et traîner Laquenouille devant le tribunal de nos arrières pensées, ne traitons pas le valet avec des paroles trop rigoureuses.

Le fait est que Montignac est incapable de faire un pas vers le monde sans recourir aux services de son valet à tout faire, une créature laide, poivrote, couperosée, couillarde et sans élévation d'âme, qui n'en est pas moins d'une fidélité à toute épreuve, d'une race qui prend des coups sur le groin et en redemande par méfiance de soi-même et de ses vices ...

Approchez- vous de Laquenouille, même s'il est tordu, chicaneur, et empeste comme une viande séchée, le drôle est fait d'une écorce rustique.
Recevoir sa tannée, avoir les yeux en étoiles, pochtronner soir et matin à la cave, sont de sa destinée.
Se faire ouvrir les chairs à grande volée.. pose ses pieds sur terre.
Baiser la fille du castet, l'entretien dans sa façon de vivre sur l'habitant...

D'autres ne viendront jamais au monde.
On n'achète pas la vie...

Pendant ce temps, notre vilain s'en alla encanailler la crémeuse Flavie, occupée à siester sur son lit où elle se fabriquait des songes.

Après un bel assaut où le coeur des amants fut devenue cent horloges, Laquenouille fit mine de chercher un second souffle. Il s'allongea sur le côté, les yeux dans les yeux de la fille du baron. Il les découvrit verts avec des paillettes d'or. Il parut réfléchir, ce qui était surprenant. Du bout des doigts il explora les tâches qu'avait attisé le soleil autour du gracieux nez de l'ex-jouvencelle. Il se sentait ému. Il risqua même une question :

- Ca boume ?

Il étrennait des sentiments inconnus.

- Et bien, Laquenouille, que fais-tu là ? Le brusqua t-elle. Trêve de muserie ! Saute moi dedans !

Et comme il tardait à la ragasser, elle ajouta en détachant ses prunelles des siennes :

- Jamais plus ne me regarde ainsi !

Ils se séparèrent aussitôt.
Chacun de son côté se tenait immobile sur l'oreiller; les yeux grands ouverts sur une immensité de graminées ...

- Si longtemps dans le pré, je ne bouge pas, se disait Flavie, est-ce que les oiseaux de l'amour véritable finiront par se poser sur moi ?

Elle se sentait lasse et soupirante.

De son côté, Laquenouille ruminait des perspectives nouvelles.

- Mille dieux ! Et si j'étais le père de votre enfant ? Interrogea -t-il soudain en se retournant sur le ventre.

Alors, dans le regard marécageux du servitieur, du badin qui presque louchait, la demoiselle vit passer l'oiseau.

L'Oiseau !

- Tu es pourtant le plus môche balbutia Flavie.
- Taupin vaut marotte, répliqua son amant à la machoir pesante. Je suis couillu, vous êtes pute !

A ces mots, les yeux de la jouvencelle s'éclairèrent comme un grand ciel d'été.

- Ah ! Mon buffle mal fait ! Ah mon amour ! Comment ne l'ai-je dicerné plus tôt.

Joignant le geste à la culbulte, de sa menotte agile, elle fît hocher Laquenouille par son arbre.
Elle exhala un soupir, long et tiède et entrouvit pour lui son écrin encore chaud.

Alors, avec des yeux aimants, une infinie tendresse, elle le fit pénétrer sur le cours de la rivière souterraine pour en cueillir plus de fruits...

... Tandis que tendrement enlacés, Flavie et Laquenouille choisissaient ensemble le prénom de leur possible progéniture, les autres possibles papas du bambin poursuivaient leur irrésistible ascension...

- Je t'aime, Laquenouille, disait Flavie avec une parfaite innocence.
La nature nous force à tout manger. Tu es tordu, abominable et mal lavé, mais je m'aperçois maintenant que je t'ai toujours aimé.

Et renouant avec mille effleurements propres à entretenir la chaleur, la rouée rafistolait l'ardeur du valet, émerveillé par cette fredaine d'ondes.

Dès qu'elle eût annoncé qu'elle avait quitté tous ses maris, Laquenouille, sût que sa grève était brisée ...

... Plus tard...

Comme à l'accoutumée, le valet apporta sur un plateau la bouteille de vin matinal et un beau chandelier d'étain à son Maître.
Ses cheveux étaient mouillés. Il s'était dessiné une raie sur le côté. Il portait une chemise repassée...

- Voilà votre piveton de soif, Messire Charles. Millesime 74. Grand bien vous fasse !
- Merci, mon garçon. Où en sommes-nous avec la grève ?

L'autre prit le soin d'allumer la bougie et commença à décanter le vin devant la flamme.

- Oh, elle a prit fin hier, dit-il en humant l'odeur de sous-bois du cru bourgeois. Sans trop de casse. Sur l'oreiller.
- Je m'en réjouis, Jeannot. Ma famille a cotoyé la tienne pendant près de trois siècles. Ta pauvre mère m'a donné le sein. C'eût été pitié que nos chemins se séparassent au moment de l'épreuve !
- A voir ! Trois cents ans de servage et de métairie, pour une famille de ma sorte, ça n'a jamais été un chemin tranquille...

Le baron prit l'air de celui qui ne veut pas rallumer une dispute inutile.

- Adepte de cette sagesse réfléchie en laquelle je crois, tout en lui restant toujours inférieur, je ne pense pas qu'il puisse y avoir de grandes réformes sociales sans que l'on change le fond de l'homme...
- Je vous entends bien, notre maître, mais l'homme n'est pas le même, selon qu'il est né ou non du côté du magot.

Le baron hala un gros soupir.
Il avait passé une mauvaise nuit à réfléchir.
Vagabond de l'esprit continuant à chercher le commencement de la sérénité dans l'oubli de soi-même, il était désireux, ce matin-là de prouver à son serviteur qu'il était un abolitionniste, un homme de bonne foi, courageux et désintéressé, un être de sagesse capable d'embrasser de nouveaux principes, un vrai philosophe rompu à tous les excercices de liberté.

- Je veux faire du neuf avec toi, Laquenouille ! Aussi, je te le propose, assassinons l'argent !
- Chaleur ! moussu ! Ce n'est pas pour demain !
- Pourquoi ?... Du moins entre nous, tuons le vilain fric !

Laquenouille se tordit de rire, et lâcha la chandelle.
- Eh bé ! écuma le baron, serre ta bougie droite !

Il avait avancé le poing levé, prêt à frotter l'oeil du maladroit, mais alors que d'habitude il eût borgné le drôle, il décerna un franc sourire à son serviteur déjà garé sous la table.

... Et le faciès radieux, transfiguré par une illumination céleste, Charles de Montignac s'exclama d'une voix de caverne :

- Laquenouille ! Aujourd'hui, décidons que tout ce qui me reste de biens ou d'usage de terres est à toi!
- Depuis quand ?
- Depuis maintenant !

Message formidable ! Laquenouille n'en croyait pas ses oreilles.

- Ainsi j'ai du vin à la cave ?
- Trente barriques !
- A ce moment-là... j'ai aussi de l'argenterie dans votre vaisselier ?
- Dix-huit écrins de vermeil blasonné et deux grands services.
- Et en contrepartie ?
- Je prendrai le peu que tu me donnes !
- Hic, mon prince !... Qu'ai-je à vous offrir ?

La réponse de Montignac était toute prête :

- Ton entière confiance.
- Mais alors, c'est du troc ? Et si c'est du troc, j'y perds fatalement !
- Comment se pourrait-ce, ingrat ?
- Je le sais de mille façons, messire : l'expérience !
- Mais tronche de piaf ! puisque c'est moi qui te donne...
- Justement ! ... Je crois bien que c'est cette putain de confiance que vous me faites qui ne m'arrange pas... ergo, je la refuse !

- Tu repousses les avances de ton Maître ?
- Je préfère vous voler... c'est plus conforme à ma nature.
- Blague sous les aisselles, Jeannot ! Il n'y a que l'âne qui ne sait pas ou le bât blesse, s'emporta Monsieur de Montignac, seul le vilain, le salopeux argent à gâché nos rapports jusqu'ici !
- Et quelques ramponneaux...

Le Baron balaya ce dernier argument de peu de poids. Il se leva avec gravité.
Il répéta avec force et conviction :

- Pour te montrer que je me rends tout à fait à ton égalité sociale, j'augmente tes gages de cinq cents ! et pour solder l'arriéré, tiens, ! c'est dit ! nous allons vendre un bois feuillu !

L'autre semblait frappé par le foudre :

- Monsieur le baron, merci vous venez de me rendre la force de regarder l'avenir !

- Ce n'est point tout, écoute-moi ! J'ai assez longtemps regardé l'herbe lever. Dans la minute qui va suivre, tout à l'heure si ça se trouve.. après-demain au plus tard... vers midi ... nous allons partir en voyage... je veux que tu prépares nos sacs, nos provisions de bouche...
- C'est que...
- Quoi encore ?
- ... J'ai quèque chose plus à vous demander ...
- Nous n'avons pas le temps ! Prépare mes pantalons !
- C'est au sujet de votre fille...
- Tu la veux ? Prends-la ! Je te la donne ! elle fera partie du lot ! Prends tout ! D'ailleurs, son mariage est nul ! Ses maris sont des entôleurs ! Les cuistres l'ont répudiée vive ... Sitôt fortune faite ! Elle ne t'a rien dit ? La grougne ! La voilà sur le sable ! Spoliée ! Nude ! Mûre dans son ventre d'un chapelet de triplés à ce qu'il paraît !
- Des triplés ?
- Trois petits cancres ! Une portée ! Tu découvriras tes chiots en revenant ! Partons au plus vite !... En route, Laquenouille ! Dieu au travail ! Face au grand projet ! tant il est jour et date que nous allions sur le terrain mesurer si le chaos des hommes est aussi grand et funeste que tu le penses !
- Coquin diou ! notre maître ! Qu'est-ce qui m'arrive ? J'ai les couillons qui grossissent ! s'écria Laquenouille en pointant son entrejambe.

Il avait l'air effrayé et stupide.
Son pantalon se déchira. Ses boutons de braguette se détachèrent. Sol La Si La, sur le sol, par petites notes, il musiquèrent. L'un se perdit sous la baignoire, l'autre roula sur la dalle, Laquenouille regardait ses organes.

- De partout, je suis trop riche, constata amèrement le valet à tout faire.

Il avait les balles comme des outres.

Et ce fut tout pour ce jour-là mais c'était bien assez...
la suite
Le lendemain, le Baron décida de faire une promenade sur les terres devenues celles de son valet...

Il se surprit à parler seul ...

Voyez comme tout se touche, mes compagnons de village, terre de résistance et de désharmonie, d'où vont s'envoler pour la quatorzième fois, concert d'apparitions-disparitions soli sauvages...

- Je suis fier, se dit-il.. nous sommes fiers de faire alliance avec la forêt. Nous acceptons les nuages de pluie, la force du soleil, le noir limon des trous dissimulés sous la perruque ébourrifée des ajoncs. Nous acclamons la plainte d'écorces des pins balancés par le zef océan. Nous acceptons les griffures de broussailles, la vermoulure des vieilles planches.

Ici, l'horloge du monde ne doit pas venir ! Nous sommes tous des Indiens...

Ici, à l'heure où le progrès desséchant, utilme convultion de l'orgueil de l'homme, devient un vol d'oiseaux aveuglés, nous n'oublions rien ! L'odeur du sol et des racines en pourritude nous atteind ! Laissez-nous écouter le "troisième silence" !

Ici, à l'heure brûlante de l'inégalité de peaux, en ces temps d'indifférence et de piétinement de l'autre, en ces circonstances putrides et entremêlées où le vétiver, les tremblements de terres, la libérations des moeurs disputent la faveur des gazettes aux enfants écrabouillés du chaos, nous pleurons.

A cause de la surinformation, de la désinformation et de la confusion des esprits, nous rugissons. Par peur du suivisme, de l'intégrisme et de la barbarie, nous implorons l'espèce humaine de ne jamais tout à fait perdre le sens de l'humour, le bons sens aussi, et son libre arbitre.
Résisterait-il encore quelques héros sous le boisseau des arbres, qu'il leur faudrait emporter au maquis un grand peu d'acharnement à survivre et la science du vin...

Tout à ses pensées, Charles Célestin Grégoire de Montignac s'élance vers sa demeure, marche sur la patte de son chien Morlosse, le cabot aboie de douleur, notre homme veut se rattraper, et s'en est finit de lui, cul par dessus tête, il dégringole, il tournoie, et se reçoit sur les reins.

- Miloudiou !! S'écrie le Baron , en tâtant son occiput encorné d'une bosse de la taille d'un oeuf de palombe, si je vire de l'oeil, du moins, je n'irai pas plus bas !



Adressées par Laquenouille, il reçoit à l'instant même deux ruades dans les côtes. Sous le choc du savatage, il roule en bas des dernières marches, il a du feu dans les poumons.

- Ho mais ! Enfi ! va te laver les pieds ! fulmine-t-il en reconnaissant son agresseur.

Vexé de donner devant autrui le spectacle de sa douleur, il fusille du regard son valet qui le domine d'un sourire immobile. Il sent qu'il est à l'entrée de quelque chose de nouveau et de lugubre. Il demande :

- Maintenant tu lèves la main sur ton maître ?
- On achève bien les syndicalistes, répond le valet.

Il lui galoche deux fois l'abdomen.

- Oh, yi ! Yaïe !

Le coeur du baron lui remonte à la bouche. Le coquin lui tend la main, le redresse et l'installe sur ses jambes.

- Expllique-moi ton geste inqualifiable ! expire Montignac.

L'autre fait risette. il montre ses dents de cheval.

- La fable est évidente, Charles. Je pratique le troc. Hier tu m'as donné tous tes biens, je te les rends au centuple.
- Et en plus tu me tutoie !
- Ouida ! et je te carde la peau ! Tiens !

Il lui botte le cul.
Montignac recule. il sent que le courage n'est plus de son territoire. Il a les oreilles rouges.

- Tu vois ? j'ai compris comment va le monde, insiste le valet.

Il shoote sur l'os du genou de son maître.

- Je tape où ca fait mal, commente-t-il illico, c'est comme ça que tu m'as appris.

Il gratte le carillon de ses grosses parties, fait un bruit de sonnaille et croise ses bras en fixant le baron d'un air satisfait.

- File à la cave, Charles, va nous tirer du vin. Fais qu'il soit du meilleur.

Montignac se voûte. Ses lèvres restent arides. Il ne sent plus de jus dans ses veines. Qu'est-ce donc qui lui arrive ?

Faute de réponse envisageable, il risque un sourire de fin négociateur :

- Un ami intransigeant est un puissant soutien, admet-il. La morale que tu viens de m'administrer, Laquenouille, a valeur de trésor.
- Tel on est, telle est l'amitié qu'on se forge, rétorqua le valet. Hier en me proposant votre argent, vous avez voulu changer de camp. Aujourd'hui, chacun dans le rôle de l'autre, l'auteur nous prend à l'essai.

La vérité, personne n'en veut. Montignac fait la grimace.

- Tu veux que je te serve le vin et savonne les pieds ?
- C'est ça.
- Comment se peut-ce ? dubite le baron en se grattant le tête, l'auteur, cette sournoise t'aurait prêté ma force et mon caractère ?
- Et aussi votre argent. Pendant quelques feuillets.
- Je suis sceptique, dit le baron.
- Ca ne change rien, répond le valet. Prépare mes affaires.

Il bombarde une bûchée fantastique sur la mâchoire de son maître. Il lui marche jusque sous le nez et lui délivre une autre torgnole sur les dents :

- Grouille-toi, couillon ! Et ne saigne pas des gencives ! Je ne te dérouille pas par méchanceté ! Je te bats pour ton bien !

Charles Célestin fait des yeux de bête courante et chagrine. Dans ce géant courbé et pleurard, qui reconnaîtrait le bombu baron au torse d'athlète de foire ?

Larbinisé, il bredouille :

- Un éléphant s'est assis sur mon coeur...

Faute de pouvoir exprimer un propos plus exact sur l'injustice de son sort, il marche en toupie, fait trois huit et s'écroule. Sa grande carcasse étranglée d'émotion, il attrape le cruchon de vin de soif et plonge vers les profondeurs de la cave. Se cogne...

- Bon ! Dit le badoc, cessez vos mièvreries !! nous partons dans moins de cinq minutes !!

Ce qui fut fait...

Le valet Laquenouille, était posté à l’avant, et marchait sans un mot, Monsieur de Montignac, qui jusque-là avait pas mal tricoté du mollet et accompli plus que sa large part de travail musculaire, pensa qu’il était temps de donner une leçon à son serviteur et de se conformer au rôle passif et subalterne que l’auteur lui avait assigné.

Pendant un grand bouquet d’hectomètres, le drôle marcha donc seul (ou presque), le profil en hirondelle et les yeux écarlates. Il aurait battu, tous les records de l’effort humain sur départementale si le baron n’était pas devenu lézard, coince bulle, tire aux fesse, et ne rosissait pas à l’arrière, du plaisir de ne rien faire.

Sans jamais se douter du vilain fourbi que lui préparait son maître, le valet marchait de plus belle allure.
A l’amorce d’une montée longue et difficile, le naïf aux gros couillons, voulant se surpasser, commença à mouliner comme un dératé. De mauvais plis s’installèrent sur sont front, sur son visage. Devant ses yeux se jouait un feu d’artifice. Sa pompe à sang frappait ses tempes.
Le baron, à l’affût d’une défaillance, s’avisa qu’il commençait à évacuer de sa bouche une mauvaise salive.

- Coquin Diou, Laquenouille ! Flûta-t-il dans le dos du forcené, depuis que j’ai endossé ta peau, je comprends mieux pourquoi tu voulais rester domestique, et refusais hier le troc de ma confiance.

Et trois cents mètres plus loin, il susurra, encore plus vil, encore plus salaud, usant d’un ton d’humanité candide pour mieux emmailloter le truc :

- Té ! Je suis bien dans mon rôle ! Et je fais comme si j’étais toi ! Et pendant que tu t’assassines aux grimpettes, moi, comme il est naturel, je vidange l’esprit.

Joignant une feinte vacuité à ces paroles pleines de fiel, Monsieur de Montignac, ventre pansu, jambes pendantes, mangeait des tartines, buvait du vin à la gourde, saluait les villageois qu’ils croisaient...

Laquenouille, mélange de fatigue et d’énervement, épongea son front, posa la main sur son flanc et donna à son maître les signes qu’il venait de perdre en un clin d’oeil toute puissance dans les jarrets.

- Je suis trouble devant les yeux. Passe-moi la musette de ravitaillement, intima le valet.
- Il n’y a plus rien à bouffer, rétorqua le baron en vidant son carquois.
- C’est bien de votre caste de moussus d’avoir du vice ! Lança-t-il amèrement.
- Je ne fais rien qui puisse te désespérer, se défendit le gros sac.
- Avancera-tu enfin, outre à vin ? s’égosilla Laquenouille.
- C’est toi qui portes la couronne ! marche sans te retourner !
- Je ne sais même pas où je vais.
- Tu es le maître de notre affaire. Moi, je suis seulement là pour te piller....

Au même instant, dans l’air immobile, le tonnerre roula lugubrement et la nuée s’ouvrit, inondant l’espace d’une carté vacillante. Le vent qui portait devant lui la mouillure d’une grande averse verticale, commença à noyer tout. A tromber. A raviner. A serpillier. A faire rigole et essorage sur la visière de la casquette de Montignac et grosse trempe sur la tignasse de Laquenouille.
Il vit à la lueur des chalumeaux de foudre que le faciès aviné du baron irriguait au rouge bordeaux et comprit que ce dernier l’avait mené par le bout du nez.

Le Baron se tapait la cuisse. Ruinait la colère du valet d’un seul regard, retournait la gourde vide. La secouait l’air givré. Vide ! Vide ! Ses dents grimaçaient des reflets de lumière crépitante.

- Ah ! Ah ! Bonheur fulminant ! La voûte dilate ! Divin cliquetis dans le ciel ! Aux anges ! Apocalypse proche ! Je suis en rêve ! J’hallucine !

Pendant que le baron ivre démasquait son instinct de mort et déconnait dans la boue, Laquenouille témoin de leur faiblesse se cachait le visage dans les mains. Entre les interstices de ses doigts, il surveillait la foudre, ses fontaines de lumière et son feu girant. Autour des deux compagnons, l’orage continuait ses beuglées fusantes. Les peupliers tombaient comme des quilles.

Inconscient du danger, les yeux écarquillés par sa grande vision du monde, Monsieur de Montignac s’était redressé face aux maléfices de la nature en colère. Il brandit violemment son sexe à la cantonade et, fort de ce geste obscène et dérisoire fait pour conjurer le sort, s’éloigna en titubant ses pas au hasard des éclaboussures et cataractes.

Le valet, avec un sourire pitoyable, s’était aussi remis debout. La pupille dilatée, il avait posé sa main en visière devant le visage pour ne pas être aveuglé et quand, suractivée par la colère du haut, il vit descendre une colonne de foudre sur la silhouette d’un noyer proche, il plongea la main à ses poches, fourragea les recoins de sa musette, en retira les pièces d’or qu’il avait volées au château, une liasse d’emprunts, la montre “au laboureur” du baron, le trousseau de clés de sa cave, et, se précipitant sur les traces du gentilhomme, le rattrapa, le contourna, lui déposa toutes ses finances, obligations et objets de pourvoir entre les mains.

- Tenez, Messire ! reprenez tout ! Je ne veux point de votre fortune, pas de responsabilité ! Je veux rester simple Laquenouille, c’est là mon billet !

La respiration courte, ronflant l’air dans sa gorge, il ânonnait, il dansait dans la gadoue :

- Rendez-moi mon coeur gai, Messire ! Je suis votre larbin !
- Un coeur gai, Laquenouille ? Voilà pour ton avoine !

A l’instant, le baron retrouvé décocha une magistrale baffe qui enleva la tête du drôle et lui coupa le souffle vital.

- Toujours abuser de vos forces ! gémit l’ébouriffé en allant au fossé. Je me crève ! Je trime ! Voilà la récompense !
- En plus il revendique ! Gaffre ! Bouffre !

Tout naturellement, il retrouvait les accents du passé.

- Je veux un monde juste ! Nous sommes plusieurs à chercher plus loin. Nous inventerons des utopies.
- Pour ça qui ne doit pas se faire sans moi, je t’abîme le pif comme hier. Encore en plus vilain ! Tiens ! attrape cette giroflée à cinq feuilles ! Et digère moi ce gniac, direct aux glaouis !
-Ouyouyouille ! Quelles retrouvailles ! J’ai le nez cassé ! Merci mon maître ! J’ai bien repris mon enveloppe ! Cela suffit assez ! Je suis votre serviteur !

Ils étaient là sous une pluie battante, sous une mouillure extrême, au milieu des éclairs et le baron était bien joyeux, Il avait recouvré sa prestance, son air jargonnant, sa glotte, son verbe haut, son odorat infaillible, sa stature de mousquetaire, sa jaunure sur les canines. Quel tartre ! Quelle emphase ! Quelle trompe à salive !
Goguette, musard, joyeux malgré la pluie tambourinant, il s’avança vers son valet à tout faire et lui tendit la main pour le treuiller debout.

- A la bonne heure, Laquenouille ! Voilà bien pourquoi nous sommes faits ! s’écria-t-il gaiement en donnant l’accolade à son domestique. Moi pour te rosser et toi pour raisonner dans mon dos !

- Ma foi ! j’entends votre discours, Monsieur ! Vous êtes né pour les grands chantiers de vertu et moi pour rogner votre gruyère !

Maître et valet se seraient volontiers congratulés davantage si un yatagan de lumière froide n’avait passé le paysage au fil d’un éclair autrement plus proche et plus fort que les autres.
Le sang retiré de ses veines, Laquenouille dénoua l’étreinte de son maître et resta interdit à scruter la crête bleue des brisures électriques qui roulaient sur le sol comme mille dynamites.

- Monsieur, j’ai peur dans tous les coins de ma cervelle ! et je ne resterai pas ici à faire jeu avec la mort ! s’écria-t-il soudain.

Il courut et s’arrêta en voyant que le baron s’éloignait en direction d’une levée de terre.

- Il nous faut repartir, moussu ! Pensez au moins à votre grand projet !

- Viens ça me rejoindre, poltron ! Amène toi ! hurla le baron en dominant la tempête.

L’instant d’après, depuis le talus où il avait rejoint son maître en claquant des mâchoires, Laquenouille découvrit, comme un long spectre noir, sans borne et sans limite, « l’autre côté » martelé par l’averse.

- Telle une onde persévérante, elle coule vers Barcelone, dit le baron
- En êtes-vous sûr ?
- Je l’ai lu sur les cartes.

Comme deux marins humant l’immensité de l’océan au bord de l’embarcadère, il passèrent une longue minute incertaine.

- La navigation commence, murmura le baron.

Puis élevant la voix pour dominer le tumulte :

- Plus de tergiverse ! A nos risques et périls, élançons-nous ! Libre aventure ! Libre jeu ! Suis-moi Laquenouille ! Nous entrons dans la maison du temps…

Ayant écarté le maillage de la clôture avec ses grands bras, sa poigne d’acier, Monsieur de Montignac se coula de l’autre côté et prit pied sur de l’asphalte … Les deux compagnons se laissèrent doucement boire par la nuit aux cent raffuts, prêts à affronter les cris affreux, cabrades et rugissements de sa ménagerie d’ombres, lardée jusqu’à l’infini par le couteau froid des éclairs…

… Propulsés dans un autre temps, sous une pluie battante à la piquette de l’aube du 14 juillet de l’an de grâce de cette fichue année où toutes les écluses pagayeuses de la vacherie humaine étaient ouvertes, 5 bahuteurs-transporteurs, épaulé dans leur action de grève par 37 semi-remorques roulant de front, eux-mêmes suivis de 1 788 véhicules de tourisme habités par 5 844 automobilistes en colère, leurs enfants, animaux de compagnie, planches à voiles, valises et cendriers pleins, virent surgir dans la balayante folie des essuie-glaces, puis grossir et fondre sur eux la silhouette trouble et bicéphale qui marchaient à un train d’enfer à contresens de l’autoroute A 62…

Voilà scellé le destin de nos explorateurs du vaste monde !

Le long serpent qui roule avec une lenteur d’escargot et qui phare-code au milieu des éclairs, klaxonne, barrit, sirène, pile, percute et fracasse de plein fouet nos deux larrons…

Fou cabri, comme un clown qui veut mettre sa vie à l’épreuve, le baron monte en flèche, cul par-dessus tête. Il volte et fait looping interminablement dans les airs alors que Laquenouille termine sa course dans une barrière de sécurité.

Monsieur de Montignac qui a poursuivi sa chandelle avec un effet de catapulte, entre en pirouette arrière dans l’habitacle d’un camion customisé dont le pare-brise explose et s’émiette sur ses occupants.
Charles Célestin Grégoire, se retrouve assis entre Philomène Amadou 118 kilos, fruits et légumes, et René Lejard, le petit mari volage de sa frangine.

Au début tout est étrange. Un ours en peluche se balance, une pin-up sourit sur le tableau de bord et la radio chante « No woman no cry ». Les trois hommes assis dans la cabine ont les yeux blancs et le front couronné de verre. Amadou s’est foulé le poignet à hauteur de tatouage. Lejard qui était occupé à gratter un bulletin du « Millionnaire » balbutie « perdu » et s’en tire avec une coupure supplémentaire aux lèvres. Le baron à demi assommé regarde en direction du ciel.

- C’est pas la peine de me demander si ya du bobo, grince le chauffeur routier en crispant la masse de ses gros poings. Je vais d’abord te casser la gueule !

Le Baron se découvre et salue. Avant que le mastar ait fait risette, il l’accable de petites marques de politesse, caresse le dos de sa main velue prête à le frapper et lui dit avec civilité :

- Monsieur, je comprends votre juste colère. Votre sincérité m’entraîne d’ailleurs à vous dire que les choses présentent m’embarrassent !...

- Quelle farce ! Tout est cassé la dedans ! Je vais te filer une toise ! Te racler la viande ! Te vider de tes boyaux !

Le colosse se dresse, il arme son bras.

- Je comprends votre empressement, commence la baron en se mettant en garde.
Il veut ajouter un mot mais bientôt sa voix tourne au flou. Il tâte sa pauvre tête et dérive.
Divinement lavé du poids de son corps, il entre en lévitation verbale, en douce déconnade et sourit au poids lourd. Il lui vient tout naturellement à la bouche, des phrases décousues, qui ruissellent en vers de douze pieds…

- Ce gars là est un taré, soupire Amadou dans son maillot de corps, il marchait à contresens.
- Et le pire est encore devant nous… pessimise Lejard. J’ai comme l’impression que son copain est touché… peut-être bien mortibus.
- Si ce con s’est buté en s’explosant contre mon radiateur, c’est quand même pas d’ ma faute !
- C’est plutôt pour ta licence que j’ai peur, lui rétorque son beauf. Les asquidents, c’est jamais bon les jours de grève

Il ouvre la portière. Il court vers les badauds. Derrière une forêt d’épaules, il découvre Laquenouille qui ricane, allongé sur le côté. Lejard a un mal fou pour se faufiler. Personne ne veut lui laisser sa place au premier rang.

- Marcel ! crie une femme hystérique, surtout empêche les enfants d’approcher, je ne veux pas que la petite voit ça !
- Qu’est-ce qu’il a, se renseigne Lejard, y s’est cassé le col du fumeur ?
- Non, il a déchiré son pantalon.
- Et alors, c’est pas grave ça.
- On ne vous a pas dit que c’était grave, on vous a dit que c’était surnaturel.

Lejard veut en savoir davantage, cette fois il joue des coudes pour s’approcher.

- Ah, il fait Lejar, chapeau ! c’est encore mieux que dans la famille de ma femme, quand son premier mari s’est payé un Christ sur les tentacules.
- On s’en fout de votre famille, dit une blonde naturelle. Ce type là nous montre des choses sérieuses.
- Le premier mari de ma femme aussi c’était sérieux ! Le docteur a eut beau lui donner des jésules, sa tentacule avait triplé de volume ! D’ailleurs il en est mort ! Et sa mère avant lui avait eu une tumeur sur les horaires.
- Vous êtes dyslexique ? demande un monsieur en imperméable.
- Oui, c’est l’émotion, l’énervement.
- Je peux comprendre. Moi, je suis stérile. Et la blonde, c’est ma femme…
...Pendant ce temps, dans la cabine customisée, Amadou remet un peu d’ordre dans sa petite salle à manger. La photo a Elvis s’en tire avec un œil crevé … celle de Jeanne d’Arc en statue, pas de problème, le plus emmerdant c’est la pluie. L’eau monte dans les vide-poches.

- S’pèce de corps étranger ! Grogne Amadou en se tournant vers le baron. Des rognures comme toi j’les fais bouffer par mon chien !
Il dit :

- Vise un peu !

Il exhibe le portrait d’un pitt-bull blanc aux yeux rouges installé près d’une poupée espagnole en bas résille, l’animal montre ses crocs sur un canapé recouvert de dentelle au crochet.

- Sclum, y s’appelle le cador ! Ca veut dire muscle en verlan.

Il s’essuie le visage, avec une serviette nid d’abeilles. Il retourne à de vagues ressasses personnelles…

- Toujours sur les routes… toujours à faire fissa… les cadences… les embauches…les rotations.. les légumes qui viennent d’Espagne, le mouton d’Australie, les télés de Hong-Kong… les négros exportés boeing… les zarabes… les turcs… les jaunes… même des invendus dans ton genre !

Ah ! on est cuit ! à force, le speed, ça rend méchant… les frustrations d’cette putain de vie !... Sclum, j’l’ai lâché une fois au cul d’un bougnoule. Un quart d’heure après, ya m’a ramené un pouce et l’index. Des doigts complets. T’aurais vu ça ! Y manquait rien ! C’est fidèle, ces chiens là. C’est de devoir !

Il range la photo de son clébard dans son portefeuille.
Il dit, il s’excite :

- La cité où j’habite, des trucs comme ça c’est courant. Tu saignes à la palette, tu vides au caniveau, personne vient te secourir. C’est rien. C’est la violence comme elle est faite là-bas. L’excès permanent des nerfs, qui veut ça. Les nègres, les mobes, les synthés, les épices, tu disjonctes. Cause du détraquage urbain et de mixité congestive.

Il sort un paquet de cigarettes. Il s’en tasse une sur l’ongle du pouce.

- Voilà mon pote ! Tout ça pour te dire que suis pas gaucho ! ni coco, ni de mes deux. Les bourgeois on les encule ! On est pour l’ordre !

Il allume une Gitane. Il se gratte l’entrejambe. Il s’accroche à sa bête. Il prend une expression emmerdée. Brusquement, il questionne :

- Ton pote et tézigue, ouxé que vous alliez lancés comme des pets ?


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Voila pour ceux qui sont arrivés jusque là c'était le Baron de Montignac écrit par la Fée Clochette.
Je n'en ai pas eu plus, et ne sais pas si il y en avait.


Amicalement,

LJD
Post
Par Glenaa le 16/11/2002 à 15:11:13

Je fais un voyage… sublime, depuis le temps que j’en rêve…je rêve :
Caméra on … !!!

Je suis installée sur mon siège, confortablement …n’est pas le terme exact, mais au moins, je suis assise, et résolument décidée à faire de ce voyage une fête.

Je vérifie les détails essentiels pour moi, ce voyage est long…
Inventaire de l’équipement de survie :

-Livres x 3
-Nécessaire manucure, maquillage, démaquillage (ou inversement)
-Nécessaire d’écriture (notes diverses et éventuellement testament)
-Kleenex (pour éventuelles émotions de tout type)
-Masque pour dormir
-Nécessaire (absolument pas nécessaire mais on ne sait jamais) de survie alimentaire : dix paquets de fraises Tagada , et un mars.
-Nécessaire de survie nerveuse : 1 cartouche de …. « bip … »


L’avion bouge, lentement se glisse sur la piste… je ferme les yeux, à demi, j’ai enclenché le mode « mémory on », rien ne m’échappe, ne peut m’échapper.
Je glisse, au fond d’une délicieuse béatitude.

Je jette un regard par le hublot, « dieu que cet avion est immense ! », ses ailes… la piste est singulièrement étroite… pour moi.

L’avion glisse toujours lorsqu’une voix d’homme se fait entendre, une voix ferme, rassurante...

-Ooups !!! demi-tour !!

L’avion, gracieux, aérien si je puis dire, mais pas encore, opère le demi-tour annoncé. Retour à la case départ.
Il reprend ses marques, sur le tarmac, comme un coureur à pied qui a manqué le départ au coup du pistolet. Normal.
Re-glissade de l’appareil. Voluptueux.
Cet avion a décidément des ailes trop grandes pour lui !! Envol de feuilles, les arbres se rapprochent, se plient, courbent leur ramure non pas en signe de salut, mais d’inexorable soumission.
C’en est trop, je bipe sur le bouton d’appel de l’hôtesse.
Une jeune femme, blonde, jolie, s’approche et me susurre :

-Avez-vous un souci ?
-Et comment j’ai un souci !! Cet appareil va-t-il décoller à un moment, ou bien est-il seulement destiné à l’élagage des arbres ? !!!
-Je vous appelle Debord … restez en ligne...
-… ???

Un rideau s’ouvre devant mes yeux, et là un homme fier, sublime de prestance, s’approche et m’interpelle :

-Alors !! Quelque chose qui ne va pas ? !! Dépêchez vous le temps presse !
-C’est que…. Je ne comprends pas bien… ce décollage est semble-t-il… laborieux.
-Et alors ? !!! où est le problème ? je suis méticuleux, je ne décolle que si je suis sûr d’un résultat parfait !! Autre question ? !!
-Non….

Je me renfonce dans mon siège…

-En cas de soucis… Sophie !! me lance-t-il en tournant les talons.
-Bien…
-Et n’oubliez pas ! Je suis Debord !! vocifère t-il, Sébastien Debord, commandant à bord !!
-Oui … naturellement … Commandant de bord … enfin …

Il retourne dans son habitacle… moi dans le mien devenu soudain plus étroit… J’éprouve le besoin de croquer dans un sachet de Tagada.

Ultime tentative de décollage… pas meilleure que la précédente, mais plus ambitieuse. Il évite les arbres, devenus soudains plus nombreux, plus volumineux, des baobabs. C’est insupportable, je détache ma ceinture... et fonce vers le poste de pilotage. J’ouvre le rideau et découvre, hallucinée, devant moi une équipe totalement sereine et imperméable aux inquiétudes qui m’assaillent.

-Encore vous !! me dit distraitement Debord
-Oui, j’aimerais comprendre… pourquoi n’arrivez vous pas a faire décoller cet appareil
-Je vous l’ai dit ! je suis méticuleux et de surcroît très têtu ! je vais donc essayer une troisième fois !! Sans toucher une seule branche d’arbre cette fois. C’est la limite que je me donne. Après…je déco…
-Après ?!!....Quoi ?!!
-Taisez vous à la fin ! je vous ai dit : les problèmes… c’est Delair !! Je ne supporte pas qu’une femme ouvre son bec quand je suis chez moi.
-Pardonnez moi, mais… Delair… est une femme !!!
-Certes !... mais c’est différent ! elle est Hôtesse, Delair !
-Et à quoi voyez vous la différence entre L’hôtesse Delair et moi…
-Justement …. Voyez par vous-même… interrogez la et laissez moi ! et si vous m’ennuyez encore, je coupe les moteurs en plein vol… et je me concentre sur ce que j’ai à faire, j’ai assez pris de retard, j’ai des levels à rattraper moi !!!

Je m’approche de la jeune femme et l’interroge du regard…

-Mesdames, Messieurs, bienvenue à bord du vol 3201 des lignes… « bip » …
-Mademoiselle ?!!!
Elle enchaîne :
-Ladies and gentlemen, welcome aboard fly …

Je suis à bout.

-Grrrrrrrrrr !!!
-Vous voyez ? ! Elle connaît son métier. Elle ne parle pas pour ne rien dire. Regardez, (il crie) : Delair !!! ?
-Oui ? dit la voix sucrée ?
-Vérifiez le sac de mademoiselle …

Et la avec la promptitude d’un œil de rapace, Delair fait l’inventaire à voix haute, sans toucher mon sac, de tous ce qu’il me reste de Agada et de mon unique Mars. Je suis soufflée d’une telle compétence de coup d’œil.

-Certes… certes…Je m’incline. Dis-je penaude.

« Dites-moi ? » rajouta-il, en se retournant, vous n’êtes pas de ce monde non ?
-Non en effet... je viens de Harn ...
-Ahhhhhhh !!! et moi d'Apo !! Allez vous asseoir à présent, inconsciente !!! Et estimez vous heureuse que je vous ai prévenue.

Je retourne m’asseoir, très mal à l’aise, laissant l’hôtesse de l’air et le commandant de bord, enfin … Sophie Delair, et Sébastien Debord à leur manège troublant mon voyage…. Je suis en nage.
Je cherche le répit, dans un sommeil réparateur en ajustant fébrilement le masque sur mes yeux….

Une sonnerie retentit !!! Ca y est ! C’est fini ! Je vais mourir ! Je me redresse d’un bond dans un instinct de survie !
Je suis hagarde dans mon lit, je tâtonne et constate que mon homme dort paisiblement sur ses deux oreilles, innocent à mes aventures rocambolesques…

Je ne trouverais la paix que le jour venu, regardant d’un œil torve mon pc…. allant même jusqu’à l’ignorer pour la mâtinée.

Il était temps…
Allez courage, encore un mois ...

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(Dois-je préciser qu'il s'agit d'une fiction?... et puis non, je vous laisse le doute )
Citation :
Provient du message de Shad Wild / Enthyok
Le serveur Angélus a rendu hommage à Glenaa en créant un pnj spécial portant son nom, qui vend des petits objets Rp.

www.pole.fr
Quelle bonne idée. Félicitations à ceux qui l'ont eue!

*Brianos qui se mêle de tout*
Je crois que c'est aussi le cas sur Gaïa mais pas dans le même role. Enfin je n'en suis pas sur. Je ne la connais pas du tout mais malgré tout j'espère qu'elle soit heureuse ou elle est... Et que sa famille est elle aussi 'heureuse'.
Je tenais aussi à souhaiter a ses proches toute smes condoléances...
Glenaa est une fée qui brillera toujours pour moi...
J'avais des poemes qu'elle m'avais envoyé en Aout 2001, mais un plantage caramail me les a effacé, c'est dommage j'aurais souhaité en faire profiter..
Nova, je ne me souviens pas t'avoir vu dans le jeu, par contre en effet je me souviens de Dofinos, avec qui je jouais a cache cache dans Windowl (bon je trichais j'avais invisibilité..).. elle me faisait sourire lorsqu'elle disait: Scronch! ou Greu!... elle a ensuite joué "poussin noir" si mes souvenirs sont bons....
Bref, tout cela pour dire que Glenaa n'etais pas qu'une poète, c'etait surtout une personne attachante, adorable, soucieuse des autres, une personne comme il y a peu...
Puisse-t-elle reposer en paix...
Mes amitiés une nouvelle fois a sa famille et à ses proches.
Salvan qui bave, mais des yeux...
*traine sur le forum...il est tard...*
*tombe la dessus...reste scotché*
*comprend soudain le pourquoi du pnj *
*larmes*
J'aimerais écrire quelque chose , mais la je suis sous le choc...et j'ai mis si longtemps a l'apprendre....
Des condoléances si elles sont la moindre des choses , me semblent bien pauvres...
Ainsi va la vie diraient certains , qui veut que du jour de notre naissance , nous commencions a mourrir...
Elle fut la seule femme a m'offrir une rose...
Aujourd'hui...cela prend une ampleur plus grande encore.
Glenaa , tu etais belle...
*reviendra poster un hommage...en esperant qu'il arrive a faire digne de la personne qu'elle fut , et reste dans les souvenirs et dans les coeurs*

Une fleure , qui s'est épanoui un temps sous le soleil qu'etait le sourire de cette conseillere émérite...


Rose...qui pleure...
Il est bien tard maintenant pour remonter ceci, cependant je ne peux pas passer sans laisser une petite pensée.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu ces forums et cette nouvelle m'a fait un certain choc.

J'ai été animateur sur Harn(2) en même temps qu'elle et il est sûr qu'elle amenait souvent bonne humeur et jovialité !

Inutile de s'étendre plus longuement sur l'ensemble de ce qu'elle a pu nous faire partager, d'autres s'en sont chargés d'après les posts que j'ai pu lire.

Je tiens donc à faire part de mes amitiés à toute sa famille et à ses petites filles, dont l'une a croisé mon chemin (la plus jeune me semble-t-il) et que j'avais aidé avec Glenaa à cette époque ...
Je souhaiterais rendre mes hommages à cette grande dame que je ne connaissais pas pour le beau texte que je viens de lire...

Mes condoléances aux proches qui doivent souffrir...
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