C'est pas bien constructif de se battre sur la forme. Le terme "daube" était très provoquant, mais comme le rappelle ScHmOOze, employé dans une phrase tournée de manière à faire comprendre qu'il s'agit d'une opinion personnelle (donc rien à voir avec une vérité absolue), la réception n'aurait pas été la même.
Or, cette façon de faire d'une opinion une vérité absolue, un fait, a été le sujet de l'argumentation sur les chiffres. Je ne suis pas d'accord moi non plus sur le fait que des courbes -qui demeurent beaucoup trop généralistes et n'offrant aucune visibilité sur les réelles causes qui les expliquent- puissent démontrer LA vérité.
Cependant, ce que tu as expliqué par la suite, Dark Cador, permet de mieux comprendre ton point de vue. Et même si je n'ai pas changé d'avis, il est vrai qu'il fait preuve d'une certaine pertinence d’émettre un jugement de valeur sur un produit, s'il est boudé par le public à qui il était destiné. D'une certaine manière, et pour continuer le parallèle avec d'autres choses, telles que des émissions de TV ou de restaurants, on pourrait l'appliquer à tout sans prendre trop de risque de se tromper. Cela dit, j'ai bien fait de ne pas écouter les avis des différents amateurs de Bowie qui m'avaient vivement déconseillés d'acheter l'album "Young Americans" car il s'avère que ce disque, bien que boudé par un large public à qui il était destiné, fait partie de ses plus grandes productions selon moi. J'en connais pas mal qui ne l'aimaient pas à qui je l'ai refait écouté et qui ont totalement changé d'avis.
Cet exemple, à mon avis, prouve que la réussite commerciale chez le public ciblé par un produit ne peut pas entièrement permettre de déterminer la réelle qualité de celui-ci, même si le plus souvent, c'est tout à fait représentatif.
Le domaine du jeu vidéo, enfin non, plutôt le domaine du MMO si on veut être légèrement plus précis, est assez délicat sur de telles considérations. Déjà, comme on l'a déjà mentionné, en 2003, il n'était pas forcément possible de bien déterminer les différents publics qui composaient le public des MMO. Un peu difficile donc de limiter les risques quand on développait un jeu sachant que dans tous les cas, le développement représente beaucoup d'investissement. La réussite, et la pérennité d'un MMO dépend beaucoup de sa rentabilité, et dans le contexte d'un public qui évolue beaucoup, et dans lequel beaucoup de jeux sont en cours de développement (dont de très grosses licences populaires, SF et Heroic Fantasy), celle-ci est dans un équilibre précaire. Il suffit de pas grand chose pour faire basculer un grand projet. Or, d'après ce que j'en ai lu, AC2 s'est retrouvé sacrément plombé.
Ce que je veux dire, ce qui peut expliquer l'échec d'un MMO n'est pas forcément sa "daubilité" (pardon pour cette batardisation du mot

), mais tout simplement par une rentabilité négative. Dans d'autres circonstances, AC2 auraient tout à fait pu être un succès, et aujourd'hui, on ne débattrait pas de sa mauvaise qualité, mais au contraire, des raisons qui auraient expliqué sa réussite. Je dis ça parce que je prends en considération la réaction des joliens qui ont attendu tant d'années la réouverture de AC2, tout comme je constate que Turbine a ré-ouvert un serveur.
Maintenant que tout ça est dit, j'ai lu à plusieurs reprises (deux fois il me semble) que Jessica Mulligan aurait fait partie des facteurs qui auraient plombés AC2. Ça m'intrigue beaucoup, car je la connais plutôt pour ses études intéressantes sur les genres de publics dans le milieu des MMO, et une très grande et longue expérience dans ce domaine. Est-ce que quelqu'un veut bien m'en dire plus sur sa responsabilité (supposée*?) dans l'échec de AC2*?