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Je vous parle d'une époque lointaine... très lointaine. Vous étiez jeunes, certains d'entre vous n'étaient peut être pas encore nés.
JoL-Aion lançait son triple concours, et depuis... rien.
C'est reparti
Vous avez une semaine pour élire les 3 plus beaux textes. Attention, 3 gagnants, mais vous n'avez qu'une voix.
15 participants, voici les 5 présélectionnés
ps: l'orthographe non de dieuye
n°1
Il y a une chose d’universelle avec les enfants… ils n’écoutent jamais. Peu importe que l’ordre leur ai été donné pour leur propre sécurité, ils iront systématiquement à l’encontre de la volonté de leurs parents. Une douce insouciance qui mena plus d’un dans les ténèbres pour les priver à jamais de leur innocence.
Cette histoire est celle d’une petite fille et de la fascination qu’elle avait pour le bosquet qui s’étendait au-delà de son village. Les doyens vénéraient ses bois, des arbres si anciens que même leurs ancêtres les avaient connus vieux. Un lieu sauvage et interdit, car nul n’aurait osé manquer de la plus élémentaire des sagesses en s’aventurant là où seul le monde animal était encore à même de régner.
Personne sauf elle, pensait elle quand ses yeux se posaient sur ce lieu intense et mystérieux. Car au-delà de l’ombre des arbres, elle imaginait la douce couleur de l’herbe et le parfum enivrant des fleurs. Et une croyance de vieux fou ne l’empêcherait pas de connaître ce jardin paradisiaque.
Depuis toujours son père la disait vaillante, et il était temps de lui donner raison. Elle prit donc une pomme de son jardin et quelques tranches de jambon dans la réserve puis l’emballa dans un torchon qu’elle avait subtilisé à sa mère. Et peu avant que l’aube ne se montre… elle se faufila à l’extérieur et couru à en perdre haleine vers son jardin secret.
Mais au-delà de la pénombre, il n’y eut pas la lumière qu’elle convoitait. Seulement plus de ténèbres, plus de peur … des yeux et une soif qu’elle pouvait sentir malgré la terreur qui gênait sa raison. Elle cherchait le chemin du retour, mais les arbres semblaient y faire obstacle, changeant devant elle et révélant la nature sombre et inquiétante qu‘elle leur avait si longtemps niée. Elle se sentit devenir la proie de ce lieu qu’elle aimait tant et se mit à courir avant d‘être dévoré par lui. Mais dans son empressement, elle ne vit pas l’homme qui lui faisait face, pas plus que la route qui l‘avait conduite vers lui. Elle l‘heurta de plein fouet, tombant en arrière sur le sol boueux dans un hoquet de surprise.
« Tu sembles perdue petite fille. »
« Aidez… moi… » dit-elle dans un sanglot.
« Tu n’as pas à avoir peur. Tu as faim ? Je m’apprêtais à manger. »
Elle fit un hochement de tête, et l’homme prépara un feu. Ensemble ils partagèrent leurs provisions et tandis qu’elle se mit à manger, il commença à lui raconter ses voyages dans un flot mélodieux de paroles et d’images. Il détailla avec soin chaque être et chaque animal qu‘il lui avait été donné de rencontrer, provoquant chez son auditrice tantôt un visage éclairé d’une incroyable fascination, tantôt une moue sceptique et boudeuse lorsque ceux-ci paraissaient peu subtilement empruntés aux contes de son enfance. Mais il était toujours si souriant qu’elle finissait inlassablement par lui faire confiance, ses yeux se remplissant d’éclat devant tant de splendeurs.
Après le repas, il sortit une couverture de son sac, et l’en enveloppa. Puis il lui dit de s’allonger et de se reposer, ce qu’elle fit, se laissant bercer par les rêves qu’il lui avait inspiré.
Au matin… elle chercha l’homme du regard, le trouvant à quelques pas. Il travaillait le bois minutieusement avec un couteau, ses yeux montrant un calme et une concentration captivante.
« Que fais tu ? » lui demanda-t’elle.
« Je prépare des flèches. Tu veux me regarder ? »
Elle hocha la tête avec vigueur et s’assit à ses cotés. Elle l’observa ainsi une heure durant, affinant la forme et pesant leur poids. Puis elle le vit se lever, le suivant du regard sans comprendre ni réaliser que devant elle allait se passer une chose qu’elle n’aurait jamais cru voir de toute sa vie.
Happant toute lumière autour de lui, l’homme fut bientôt baigné d’une aura puissante et chaude, irradiant comme le soleil. La jeune fille se figea alors devant le spectacle, n’osant respirer de peur de casser la magie qui s’affichait ainsi devant elle. Puis elle les vit. Ses ailes. Deux magnifiques ailes tels celles d’un oiseau, se déployant avec autant de puissance que de douceur devant ses yeux ébahies. Car cet homme était un Daeva, un des élus qui s’était approché du pouvoir d’Aion, et à cet instant il avait pour elle tout d’une divinité dont les deux lames blanches pointés vers le ciel tranchèrent la peur et les ténèbres de ce lieu afin que s’évanouissent enfin ses peines de la veille.
Mais ces yeux s’embuèrent bien vite de larmes et elle pleura quand elle le vit en arracher quelques plumes, de petites gouttes d’un sang écarlate perlant sur le sol humide.
« Pourquoi ? Pourquoi fais tu ça… ?! »
« Chaque flèche est une partie de moi-même. C’est un peu l’accord que j’ai avec elles. En échange d‘un peu de mon sang et de ma chair, elles m‘offrent leur protection et protègent ma vie. Ainsi que celle de ceux que je m‘évertue à défendre.»
Ayant achevé de nouer ses plumes aux flèches, il lui en offrit une qu’elle serra contre elle comme un trésor. Puis il l‘a raccompagna à la lisière de la forêt.
Elle ne vit jamais la montagne de cadavres près de leur camp, les corps criblés de flèches jusqu’à ce que leurs apparences, autrefois aussi inquiétantes que gigantesques, en soient devenues méconnaissables. Autant de prédateurs auxquelles elle avait échappé sans le savoir, trouvant par chance la sécurité auprès d’un de ceux qui sont éternel. Mais en rentrant chez elle, elle sut qu’une chose ne faisait aucun doute. Elle avait fini par trouver son jardin de rêve. Là, à l’ombre de ces ailes.
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n°2
A Après ces milles ans, de guerre sans merci
I Il n'y a de changement, que nos apparences
O Oh toi divinité, n'entends-tu plus nos cris ?
N N'oublie pas tes enfants, laisse nous une chance
T Ta voix ne résonne plus, dans nos coeurs comme au ciel
H Hordes de vils démons ! Vous paierez cet affront
E En nos âmes chaque jour, la vengeance sommeil
T Tout votre sang versé, sera purifié
O Odieux dragons maudit ! Vous nous avez mentit
W Walkyries aidez-nous ! Daevas combattez !
E Ennemis depuis lors, nos frères nous ont trahis
R Restez sur vos terres, ou vous serez châtié
O Opulente planète, déchirée en son sein
F Fidèle Atréia, ton aether nous pénètre
E Energie éternelle, elle contrôle notre vie
T Transformée par nos soins, en énergie divine
E Elle nous transmet sa force, une puissance infinie
R Réveil toi ho Aion ! Que ton silence termine
N Ne vois-tu pas tes fils, s'entretuer pour toi ?
I Ils n'arrêteront pas, cet éternel conflit
T Tes obscures abysses, ton univers de foi
Y Y seront au final, détruits comme toutes vies
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n°3
Enfants d’Aion, défenseurs d’Atréia
Ô Atréia, monde d’équilibre ancestral, Que le fol ego des êtres fît éclater. Peuples séparés par cet espace Abyssal, Larmes amères de la Tour d’Eternité.
Ombre et lumière, désormais désunies, S’affrontant, s’ignorant et se faisant face. Un monde hier en paix, que la guerre a ternie, Dont le souvenir historique s’efface.
Asmodaè, ô Atréia ombrageuse, Jalouse de l’inondant soleil de sa sœur, Elyséa, ô Atréia lumineuse, Orgueilleuse du brillant éclat de son cœur.
Asmodaè, royaume crépusculaire, Dame Nature aux couleurs ensorcelantes. Elyséa, royaume de lumière, Belle enchanteresse aux contrées rayonnantes.
Daevas, votre affrontement millénaire Est pour vous source d’une gloire fugace. Cependant vos peuples respectifs ont souffert, Alors qu’au fond le Dragon toujours menace.
Ennemis acharnés d’une guerre sans fin, Dépassez votre haine et votre vengeance, Pour que se termine et que soit banni, enfin, Le long temps de cette draconique engeance.
Nobles Daevas, enfants bénis d’Aion, Vains du rejet de la faute originelle, Retrouvez le vrai sens de votre mission, Fiers défenseurs d’Atréia l’éternelle.
Ombre et lumière à nouveau en harmonie, Daevas, ange ou démon, c’est dans l’union Que la Tour d’Eternité renouera nos vies, Augurant la paix et le retour d’Aion.
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n°4
Le crépuscule posait son gant de velours noir sur les terres Asmodiennes, mais quiétude restait force de loi. Les nuages échangeaient indifféremment reflets gris sombres contre uniformité ébène et la fine ondée, en légion lacustre déferlant sur le monde, donnait voix aux feuillages de la canopée alentour.
A la limite de la clairière, se dressaient les ruines d’un ancien temple, stigmate d’une guerre passée ou d’une foi antique foulée au pied. Sur son parvis dégradé, Lyrhon, daeva à la stature impressionnante, attendait un évènement connu de lui seul.
D’un teint céruléen pâle, presque glacial, les traits taillés à la serpe, le regard froid mais droit, la musculature proéminente, harnaché dans une armure de plaque partielle finement ciselée, il dégageait une impression de rare puissance. L’eau ruisselait sur lui, accentuant les reliefs musculeux des parties non protégées de son corps mais il ne cillait point.
Improbable ! Prémonition… ou vue de l’esprit ?! Et si finalement, ce doux rêveur se fourvoyait ?
Nul, jusqu’à présent, n’a pu prévoir le lieu d’apparition. Pourquoi en serait il autrement aujourd’hui ?
Un infime changement l’alerta, mettant un terme à ses doutes intérieurs. Les nuages se teintèrent d’un rouge orangé comme si le ciel s’embrasait au dessus de la forêt. La sylve, plongée dans l’obscurité de la nuit naissante, fut soudain éclairée d’une intense lumière intrinsèque. L’éclat hoqueta peu après puis périclita, cédant à nouveau les sous-bois aux ténèbres.
Prenant une longue inspiration, il s’étira, faisant rouler sa puissante musculature. Se cabrant, mâchoires crispés, il fit apparaître ses ailes sombres à membrane alaire. Extensions de son corps, il en déploya toute l’envergure pour les dégourdir.
Il fit un pas, ramassa son arme d’hast posée sur une colonne brisée puis d’un battement d’ailes vigoureux, se propulsa jusqu’au centre de la clairière, face au ciel empourpré.
Il disait donc vrai…
Un combattant Elyséen ne tarda pas à faire son apparition à l’orée des bois puis s’avança vers le centre de la trouée végétale. Malgré la pénombre, ses ailes d’une candeur immaculée, renforçaient la magnificence de l’armure de plaque d’un bleu profond lumineux. Son pavois, frappé d’armoiries étranges, le faisait « forteresse ». Epée en main, nulle peur ne transpirait dans sa foulée résolue.
Il s’arrêta à dix pas et dévisagea son opposant.
Lyrhon, en défenseur de ses terres, chargea le premier.
L’ample mouvement circulaire horizontal de sa bardiche de plus de deux mètres, laissa une traîné lumineuse éphémère.
Mais, d’un saut souple vers l’arrière, l’Elyséen se mit hors de portée. Profitant de la flexion lors de la réception, il imprima à son corps un rapide mouvement vers l’avant. Mouvement amplifié par la portance de ses ailes.
Naturellement emportée par l’élan, la lourde lame en croissant finissait sa révolution lorsque Lyrhon encaissa l’impact de la charge de bouclier.
Le bruit en résultant fut à la hauteur de la violence du choc.
Il fit un vol plané et retomba âprement dans l’herbe détrempée où sa glissade laissa une large séquelle. Le sang dont sa bouche se gorgea, suinta à la commissure de ses lèvres, coula au menton avant de se mélanger à la teinte cramoisie de son armure.
La pluie dilua hâtivement le méfait.
L’indésirable, ouvrit sa garde pour porter un large coup de taille avec son épée mais Lyrhon lui opposa d’instinct, la hampe de son arme.
Bandant tous ses muscles, mettant en branle ses puissantes ailes, il se remit debout puis dans un cri rageur, bondit en avant, corps tendu. Les deux mains derrière la tête, tenant fermement le manche de sa bardiche, il donna un maximum d’élan à la lame-hache qui passa à la verticale de sa tête puis s’écrasa devant lui avec une vitesse décuplée.
La violence de l’impact fit non seulement reculer l’Elyséen mais ébranla également la structure du pavois en profondeur. Sans attendre la riposte, il initia une rotation destructrice. Acculé, l’Elyséen prit son envol et le surplomba.
Lyrhon le rejoignit dans les airs où le combat fit rage. Mais le bouclier tenait bon et les quelques coups bien placés en retour le diminuaient peu à peu, le sang coulant abondamment des diverses entailles.
Champ de vision réduit sous l’effet de la douleur et de la fatigue, souffle court en quête d’une faille utopique, la défense de l’Elyséen ne lui céderait pas.
D’un battement d’ailes à lui rompre le coeur, il se positionna au-dessus de son adversaire puis plongea immédiatement sur lui. La main gauche crispée au milieu de la hampe de son arme, il l’enserra de ses puissants bras. Le visage et le corps plaqué contre le bouclier en interposition, il sentit la lame de l’épée lui mordre la chair de la jambe gauche, puis la transpercer. Un cri presque étouffé par le sang et la pluie, tonna dans les cieux.
Se sentant défaillir, il puisa dans ses réserves et accentua son étreinte.
Son ennemi, entravé bras et ailes, fit tourner la lame dans ses chairs faisant monter la douleur en flèche. Le temps jouait en sa défaveur et le ferait lâcher prise.
Supportant le poids de deux, à trente mètres du sol, Lyrhon ne put empêcher leur chute. Puis une folie lui traversa l’esprit.
Chaque mouvement d’ailes se muait en torture mais il précipita leur fin. Dans l’ondée, ils ressemblaient à une météorite d’eau entrant dans l’atmosphère. Il ne fallut que quelques secondes avant que l’impact avec le sol ne se produise.
A l’ultime instant, il dégagea ses bras et son arme. Le choc fut terrible et un cratère se forma.
Il sentit ses ailes et plusieurs os de son corps se briser comme de la porcelaine. Toutefois l’essentiel de l’énergie fut absorbé par le corps de l’Elyséen.
Allongé à côté de la dépouille sans vie de son ennemi, seule l’adrénaline le privait d’inconscience.
Immobile, tourné vers le ciel, la pluie cessa. A la périphérie de son champ de vision, brouillé par le sang ruisselant sur son visage, il vit les nuages orangés.
Une force intérieure indicible s’employa à le remettre sur pieds et le fit. Appuyé sur sa bardiche, incapable de faire le moindre pas de plus, il fit néanmoins face.
Des bruissements sourds précédèrent l’entrée en scène d’un élémentaire de terre, puissant et majestueux. Puis rapidement l’orée de la canopée se colora d’ennemis.
Refoulant la douleur, il s’appuya sur sa jambe invalide pour libérer son arme d’hast et prit une posture défensive. Le brasier dans son regard se réactiva et il leur hurla, d’un ton qui ne souffrait aucun doute,
- Hors d’ici, Elyséens ! Je suis Gardien et garant de ces terres… Asmodiennes !
Pour toute réponse, la cohorte chargea bruyamment.
Il cria sa rage et porta le premier coup…
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n°5
Je posai mon sac et levai les yeux. La ville était sublime, immense, un peu effrayante. Le soleil d’un rouge de feu embrassait les toits cobalt, et je savais que, quelque part à des lieues d’ici, ma mère le regardait mordre dans les collines boisées, debout sur le seuil de la porte, serrant dans ses mains les plis de sa robe, les yeux peut-être un peu inquiets. Il faudrait que je pense à lui envoyer une lettre pour l’informer de mon arrivée à Sanctum.
L’agitation qui régnait là était extrême. De nombreux étrangers attendaient assis à côté de leurs bagages : la plupart des jeunes de mon âge avaient répondu à l’appel aux armes.
Il y avait également beaucoup de Shugos. J’avais toujours apprécié cette race neutre et amicale, malgré le fait que nous en voyions peu dans les montagnes. Ils transportaient des caisses de marchandise et semblaient un peu paniqués de voir cet afflux soudain de monde dans la capitale. Le manque de nourriture serait donc peut-être à craindre dans les prochains jours, en attendant un nouveau ravitaillement ?
Je serrai les poings, un peu inquiète. D’un naturel plutôt solitaire, je n’avais pas l’habitude de côtoyer la foule, ses visages anonymes et ses odeurs rances.
Si tout s’était bien passé, le chef des armées avait déjà reçue la recommandation de mon maître d’arme et une chambre m’était réservée dans une auberge. J’avais eu la chance, dès mon plus jeune âge, de suivre l’enseignement d’un instructeur réputé connu sous le nom d’Esyon, qui, en plus de m’enseigner à la perfection l’art de l’épée, était devenu un ami sincère.
Je me mêlai à la foule qui entrait dans un grand bâtiment et attendis plusieurs minutes.
A mon grand étonnement, quelques hochements de têtes approbateurs de soldats haut gradés suivirent l’annonce de mon nom, et je souris à l’idée de ce qu’avait bien pu raconter Esyon à mon propos.
Ma chambre se trouvait au dernier étage d’une tour. Elle était un peu petite, et plutôt sombre, mais se serait bien suffisant pour les quelques jours que j’avais à passer là. Par la lucarne, j’apercevais en contrebas les rues où l’agitation régnait encore malgré l’heure assez tardive. Le silence de la montagne me manquait, en cet instant, et je tentai tant bien que mal de m’isoler à l’intérieur de mon propre esprit, retraçant sur le contour de mes paupières l’horizon profond du ciel, les nuits d’étés, quand nous dormions sur l’herbe humide, bercés par le son infime du vent. Le vacarme de la ville était incessant, informe, discontinu, si bien qu’il était impossible de s’attacher à un son pour s’y blottir, de s’accrocher à un réconfort constant.
Malgré la fatigue, je m’assis à la table, collée contre la fenêtre, et sortis de quoi écrire. Je jetai un coup d’ ?il au dehors histoire de trouver l’inspiration et entamai ma lettre. La rassurer, lui dire que je viendrais bientôt la voir, que Sanctum était une ville impressionnante, mais que, oui, tout allait bien. Que, quelque part, le bruit de la ville n’était pas si déplaisant, qu’il donnait l’impression de ne pas être seul. Et puis, de toute façon, le ciel était toujours le même. Chez nous ou ici, les étoiles, dans leur scintillement éternel, avait quelque chose de rassurant…
« Kanlay ! Votre présence est requise d’urgence ! »
Je me réveillai en sursaut. Un soldat avait ouvert la porte précipitamment. Je le regardai sans bouger pendant plusieurs secondes, rassemblant dans mon esprit les pièces éparses de ma mémoire qui s’étaient éparpillées durant mon sommeil.
« Un espion a pu emprunter un portail vers Pandemonium, une attaque asmodienne est imminente !
Tout en parlant, il tentait vainement de reprendre son souffle, tenant son ventre de la main droite, et s’appuyant au chambranle de la porte de l’autre. Je me levai brusquement et rassemblai quelques affaires, les sens toujours un peu perdus dans les brumes du rêve.
- Le général.. vous demande… »
Je sortis en trombe et dévalai les escaliers étroits et raides. Des maisons alentour, d’autres personnes sortaient, l’air hagard. Je courus en direction du donjon, et m’arrêtai net. Esyon était en train de discuter, la mine grave, avec un officier. Je m’approchai d’eux à pas lents, lorsqu’il me vit, il cessa de parler et me salua d’un hochement de tête.
« Kanlay… - Que faites-vous ici ?
- Une attaque a eu lieu…
- Une…
- Le village est sain et sauf, nous avons été prévenus à temps.
- Les habitants ! Où sont-ils ?
- Ils sont en route, ils viendront vivre ici pendant quelques temps.
Un souffle de soulagement, mêlé d’une crainte pas tout à fait éteinte, se posa sur moi. - Vous devez partir dès à présent pour les Abysses. L’armée asmodienne est en route. »
Je hochai la tête.
Tout se passa très vite. La cohue grossière dans les rues, le portail, et alors, pour la première fois, les Abysses légendaires m’apparurent, chaos éternel, ruines d’un monde prospère, lieu de mort insatiable.
La terre gronde, une rumeur lointaine résonne dans l’atmosphère. A l’horizon, envahissant le ciel, une nuée sombre se dessine. Je retiens ma respiration. Je sens monter en moi un sentiment d’excitation extrême. Mes mains sont moites, mon épée glisse de mes doigts. A mes côtés, je sens pourtant la présence rassurante des vieux guerriers qui nettoient tranquillement leurs ailes en attendant l’assaut.
Et du fond de moi-même, je ressens une force invisible qui me pousse à agir. Une entité omnisciente qui sait ce que je dois faire, et qui n’a qu’à faire un signe du doigt pour que j’exécute.
L’armée des ombres est toute proche, mon c ?ur bat comme leurs tambours, mon propre souffle me brûle. Mon regard tente de se stabiliser sur un point, mais toutes mes pensées se mélangent. Un instant, le monde se fige. Et puis... Plus rien.
Ni l'alpha, ni l'oméga, Juste la bêta.
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Prénom : Mygolas
Nom : Lonewolf
Race : Bosmer
Profession : Sniper
Cibles préférées : Genoux
Faits marquants : A mis 85% des aventuriers de Skyrim à la retraite, forçant la plupart à une reconversion de garde
Citation préférée :
« L'archer a un point commun avec l'homme de bien : quand sa flèche n'atteint pas le centre de la cible, il en cherche la cause en lui-même. » Confucius
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