Projets avortés : le BlueStorm

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Le projet BlueStorm est longtemps resté l'un des plus grands secrets d'Inspacecom (maintenant filiale de Thukker), un projet confié à un groupe d'ingénieurs triés sur le volet et chargés de plancher sur ce qui devait être le forçeur de blocus ultime.


Très vite au courant de la sensibilité chronique des blindages Amarr contre les dégâts EMP et thermiques, le haut commandement a demandé à Inspacecom de travailler au développement d'un vaisseau de ligne capable de briser le blocus mis en place par l'Empire à quelques points stratégiques, blocus que la Republic Fleet n'arrivait pas à briser malgré des assauts répétés, coûteux en équipages et en matériel.


Les ingénieurs avaient quasiment carte blanche, et des crédits pratiquement illimités. Il fallait néanmoins que l'appareil puisse être fabriqué rapidement, en employant un maximum d'équipements disponibles, et facilement réparables, même dans les chantiers en gravité zéro.


Inspacecom s'y est pris d'une manière peu habituelle pour tracer les grandes lignes du BlusStorm : elle a contacté un petit groupe de pilotes servant la Flotte pour leur demander leur définition personnelle du forçeur de blocus. Sans surprises, ceux-ci voulaient un appareil rapide, résistant, et surtout capable de clouer l'adversaire sur place en quelques minutes.


Vu que la totalité des archives d'Inspacecom ont été perdues lors de la destruction de leur laboratoire principal de Lustrevik, il est difficile de savoir ce qui a pu orienter leur choix vers une solution aussi peu orthodoxe sur le BlueStorm.


Des smartbombs, et du web


Lors de la présentation de l'avant-projet, le haut commandement, pourtant habitué aux approches atypiques, en resta proprement médusé. Le Blue Storm serait une gigantesque smartbomb volante dotée de scrambleurs-webbeurs à longue portée. Selon Inspacecom, le BlueStorm n'aurait qu'à foncer sur sa cible, activer ses scrambleurs-webbeurs, et déclencher une smartbomb dont le rayon d'action initial couvrirait une zone pas moins de 40 kilomètres de diamètre. De quoi réduire au silence tout vaisseau de ligne... et son escorte avec, pour faire bonne mesure.


Plutôt sceptique, le haut commandement préconisa à l'issue de cette réunion la construction d'un premier prototype fonctionnel à l'échelle 1/10e, pour au moins évaluer la faisabilité technique d'un tel monstre, et jauger son intérêt stratégique.


Inspacecom n'eût aucun mal à réaliser un tel appareil, vu le nombre de smartbombs de moyenne puissance disponible en grand nombre sur le marché. Ils commandèrent chez plusieurs fournisseurs des scrambleurs et des webbeurs, et les asservirent les uns aux autres.


Les premières démonstration eurent l'air suffisamment convaincantes pour que le haut commandent donne son feu vert pour la construction d'un prototype taille réelle et fonctionnel.


Deux réacteurs sinon rien


Mais passer à cette échelle posa immédiatement à Inspacecom un problème de taille, à savoir la disponibilité de capaciteurs assez puissants pour alimenter une batterie de 4 smartbombs en plus du reste, mais suffisamment petits pour être logés dans un vaisseau de ligne. Au lieu de chercher le mouton à cinq pattes, ses ingénieurs optèrent pour le montage de deux réacteurs en tandem dans la carlingue : le premier, classiquement, servirait à alimenter tous les systèmes du vaisseau, et le 2e n'aurait qu'à alimenter les smartbombs. C'est en toute logique le capaciteur "Vulcain" de 500 Mw qui fut retenu.


Toutes les photos ayant disparu, il ne reste plus que les témoignages visuels de quelques personnes encore vivantes pour donner une idée de la forme de l'appareil. Selon eux, il ressemblait à une paire de Typhoons en plus court et plus bombé, reliés entre eux par une structure tubulaire de forte section. Les capaciteurs étaient placés chacun dans un des pontons, et le poste de commandement situé à l'avant de celui recevant le capaciteur conventionnel.




http://z1.zod.fr/z/reacteur2-Lmy.jpg

Une chambre de confinement en train d'être descendue dans la puits d'un Vulcain (coll. auteur)


La propulsion faisait appel à deux réacteurs annulaires, probablement assez proche de ceux qui ont équipé les tous premiers modèles de Typhoon -c'est à dire un propulseur à gaz assez classique avec régulation par barres de béryllium.


Des "screbbeurs" aux méga-smartbombs


Pour les fabricants de smartbombs, augmenter la portée de leurs armes n'était pas un problème tant qu'ils pouvaient disposer de la puissance nécessaire. Un Vulcain utilisé à cette seule fin avait largement de quoi alimenter quatre smartbombs surdimensionnées (deux thermales et deux EMP), portant probablement aux alentours de 28 kilomètres pour les prototypes qui équipèrent le tout premier BlueStorm.


Lors des tous premiers tirs des smartbombs géantes, les observateurs furent frappés par l'intense lumière bleue émanant du système d'armes, qui donna son nom de baptême au vaisseau.


Du côté des scrambleurs-webbeurs, ou "screbbleurs", la difficulté du maintient des deux champs d'interruption fut résolue par l'utilisation non pas en simultané mais en alternance des deux équipements, à des fréquences relativement basses (typiquement de l'ordre de 50 Hz). Le scrambleur et le webbeur n'étaient jamais activés en même temps, mais l'un après l'autre, plusieurs foi par secondes, et en laissant entre les deux activations un temps de "relâche" pour permettre au système de ses re-synchroniser. Ces "screbbeurs", mis au point peu de temps après la validation du comportement des smartbombs, avaient une portée théorique de 35 kilomètres, et 42 kilomètres en surpuissance.



http://z1.zod.fr/z/synchro-Omy.jpg

Seul document à avoir officiellement survécu de l'épopée du BlueStorm, cette photo d'un technicien en train de régler la synchronisation de l'imposant module de "screbbling"


Avec un mode d'utilisation aussi sommaire, le BlueStorm n'avait guère besoin d'un système de traque de cible sophistiqué : il fallait pouvoir obtenir une solution de tir rapidement, même au détriment de la précision. De même, le champ de déflexion et le blindage tel qu'imaginé initialement par Inspacecom devait être le plus léger possible, pour gagner en vitesse de pointe. La rumeur veut qu'à plein charge et sans assistance, le BlueSorm ait atteint la très respectable vitesse de 162 m/s, une performance pour le moins remarquable pour un prototype.


Destruction du premier prototype


On en connaît pas la date exacte des premiers tests, qui furent menés en grand secret dans un système inconnu. Apparemment, ils se déroulèrent suffisamment bien pour que le haut commandement lance la commande de deux autres BlueStorm de pré-série, pour tester différentes option de puissance et de portée de l'armement.


La rumeur veut que sur le 2e appareil, les smartbombs aient été poussées jusqu'à une portée de 39 kilomètres en synchronisant le tir des quatre smartbombs jusqu'à atteindre une forme de résonance au niveau des ondes, un résultat dépassant de loin les prévisions les plus optimistes. Employées de la sorte, les smartbombs vidaient le capaciteur en une vingtaine de secondes, mais était capable d'abattre entièrement le champ de protection de n'importe quel vaisseau de ligne, aussi puissant soit-il.


Les premiers incidents eurent lieu à bord du premier prototype : malgré la présence de larges plaques de fernite chargées de tenir le vaisseau à l'abri de l'effet de ses propres smartbombs, la puissance générée saturait souvent le écrans, menaçant même l'intégrité de la chambre de confinement du capaciteur.


On ignore les circonstances exactes de la destruction du premier prototype, mais il semble justement qu'une défaillance du blindage des smartbombs lors d'un tir à pleine puissance n'ait pénétré le champ du Vulcain d'alimentation, entraînant très rapidement sa fusion catastrophique. On ne sait pas si l'équipage a eu le temps d'évacuer le vaisseau avant sa destruction complète.

Mystérieuse disparition des deux autres BlueStorm


Le haut commandement décida cependant de poursuivre les tests, et notamment l'utilisation conjointe des deux appareils restant sur la même cible.


Là encore, les détails sont assez vagues. On sait que les deux BlueSorm menèrent une attaque conjointe sur les épaves de 3 Apocalypse et d'une douzaine d'autre vaisseaux pour mesurer les capacités de destruction effective de 8 smartbombs à haute puissance déclenchées en même temps. Pour prévenir tout incident, Inspacecom avait particulièrement soigné la synchronisation des champs de confinement des capaciteurs.


Au moment du déclenchement des 8 smartbombs, les gravitomètres de la zone ont enregistré un bref mais puissant pic caractéristique de l'ouverture d'un trou de ver, et les deux BlueSorm disparurent purement et simplement, non sans avoir complètement détruit les appareils présents dans un rayon largement supérieur à ce qui était prévu initialement : plus rien n'a subsisté à 120 kilomètres à la ronde, entièrement détruit par la violence des huit smartbombs synchronisées.



http://z1.zod.fr/z/phot-04b-00-frag-t-01jpg-Nmy.jpg


Sur ce relevé gravitométrique aux environs d'un trou de ver, on aperçoit à la frange la couronne de Karélis, invisible à l'oeil nu


L'enquête lancée à l'époque a conclu à une entrée en résonance non seulement des huit smartbombs, mais aussi des quatre capaciteurs, entraînant une réaction en chaîne. Quant à l'ouverture du trou de ver, les ingénieurs ont été incapables de formuler une hypothèse satisfaisante à ce sujet.


Le haut commandement jugea plus prudent de clore définitivement le dossier BlueSorm. Peu de temps après, le laboratoire d'Inspacecom était détruit dans des circonstances pour le moins étranges (et non élucidées à ce jour officiellement), et les ingénieurs du projet tous tués ou portés disparus dans l'explosion.


Si les BlueStorm ont survécu à leur passage dans le trou de ver, on ignore ce qu'il est advenu d'eux.


Reste que depuis ce temps, aucun appareil n'a été doté de deux réacteurs en parallèle, et aucune smartbomb de forte puissance n'est en vente dans la Galaxie. Quant à l'armement principal des Titans, il fait appel à une technologie radicalement différente que nous évoquerons prochainement.
(CCP se la pète avec son extension de mars prochain ? Ben tiens, voilà ce que je propose à la place de leurs zincs en kit : du bon gros Battleship qui pète tout -pas longtemps, mais qui pète tout quand même. [WTB] BlueSorm cheap, kthxbye)
Toutes ces histoires et vaisseaux avorté sont le fruit de ton imagination ou tu te base sur des textes officiels (l'histoire du trasher par exemple?).

En tout cas c'est excellent, tu devrait proposer des versions traduites à CCP.
A quand la même chose pour les vaisseaux amarrs?
@Grag : je suis en négos préliminaires avec une corp de ta connaissance, ça dépend de plusieurs facteurs dont le patch de demain et le relançage de la cash-machine pour pouvoir péter du zinc tranquillou.

@Dino : non, non, c'est du pur jus de cervelles de Tata Juju. Bosser sur des zincs qui n'existent pas ouvre des perspectives intéressantes. Les Amarr ? Désolé, je n'ai jamais volé sur des zincs Amarr, l'exercice serait périlleux en me basant sur la simple lecture de la fiche technique des appareils en question.
Quant à la trame générale, elle est aller chercher du côté des articles historique du Fana de l'Aviation, le plus dur étant de dégotter des illustrations réalistes pour éviter l'effet "pavé".

Allez, je me colle à imaginer ce que pourraient être les vaisseaux modulaires de la prochaine extension, avec background et tout et tout.
Citation :
Quant à la trame générale, elle est aller chercher du côté des articles historique du Fana de l'Aviation, le plus dur étant de dégotter des illustrations réalistes pour éviter l'effet "pavé".
Il n'y avait aucun doute sur ce point, j'avais l'impression de lire juste un articles sur l'histoire de vieux prototypes, c'est ce qui m'a plus^^
Message roleplay
A l'époque ou j'espionnais chez Carthum Conglomerate pour le compte de la RSS il m'a été possible de fouiller dans certains rapports transmis par les services secrets de l'empire a des fin d'analyse.

Je me souviens d'un vieux dossier qui n'avait pas vraiment attiré mon attention à l'époque.
En voici une copie :

Citation :
Secret défense.

Rapport préliminaire :
par Pr Amyr Kar'Atioth, responsable de l'équipe "True Faith" en charge des projets spéciaux.
Vaisseau de classe battleship extrapolé du classe Typhon,
Nom de code : XB46 "BlueStorm"
Développeur : Probablement Inspacecom,
Armement : inconnu, toutefois nous notons aucun point d'ancrage d'artillerie ni de tubes lance missiles. Sur extrapolation de la structure du Typhoon, les ouvertures avant pourraient être des baies d'accostage pour drones.
Au nombre de deux, cela porterait la capacité d'emport du vaisseau à une douzaine de drones lourds.
Blindage : haute résistance à fernite démagnétisée. Capacité d'encaissement : faible.
Bouclier : aucune donnée disponible ; les relais déployés sur la coque laissent à penser une forte résistance aux très haute température et impulsions électromagnétiques.
Systèmes électronique : la quasi absence de senseurs externes et d'antennes de communications pourtant très nombreux sur les vaisseaux de conception Minmatar laissent nos équipes très perplexes et s'avère être en totale contradiction avec une plateforme mobile pour drones lourds.
Propulsion : peut de données disponible mais ce navire semble capable de hautes vitesses probablement supérieur à 150m/s en vitesse propre.
Fonction : inconnue possible forceur de blocus.

Analyse : Ce design de vaisseaux nous parait emplis de contradictions : aucun armement disponible si ce n'est une capacité d'emports de drones hors normes. La quasi absence de relais pour le contrôle de ces derniers laisse toutefois peut de chance à cette éventualité.
Sa forte vitesse potentielle, et des capacités de défense accrus, laisse supposer qu'il s'agit d'un vaisseau de transport lourd destiné à forcer un blocus.
Les soutes à drones seraient alors reconverties en espace de stockage pour une cargaison classique. Le volume de cargaison estimé serait alors supérieur à 1000m3.

Ne constituant pas une véritable menace offensive, quelques frégates agiles de types tacklers permettraient une immobilisation rapide et une destruction toute aussi rapide par le support déployés en configuration de blocus standard.

Conclusion : Viabilité faible, survivabilité nulle, niveau de menace faible.
Dans la marge était ajouté un commentaire manuscrit anonyme :
L'hypothèse d'un forceur de blocus correspond aux rapport de nos espions concernant la consultations de pilotes il y a quelques temps à ce propos. Comme à leur habitude ces incapables ont assembler quelques bouts d'épaves et dépensé des millions d'Isk pour aboutir à rien de bien menaçant.
Sur la première page du rapport était agrafé une photo de très mauvaise qualité qui à probablement servi à sa rédaction :

bluestorm_1_espionage.jpg
Désolé de réagir si tard, mais c'est de la faute de Tessen aussi, n'avait qu'à pas le coller en lien dans un autre post...


Passionnant à lire, vraiment. j'ai adoré
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