Petites histoires philosophiques, histoires zen, etc..

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J'apprécie beaucoup ce thread (comme d'autres apparemment ^^ Merci Soir ) Je le trouve passionnant et enrichissant ! Promis si je tombe sur quelque chose qui peut vous intéresser je vous en fait profiter !
Merci .

On m'a envoyé une histoire que l'on m'a dit vraie :


Il était une fois un homme qui s'appelait Fleming. il était un pauvre fermier Ecossais.

Un jour, alors qu'il tentait de gagner la vie de sa famille, il entendit un appel au secours provenant d'un marécage proche. Il laissa tomber ses outils y courut et y trouva un jeune garçon enfoncé jusqu'Ã la taille dans ce marécage, apeuré, criant et cherchant à se libérer. Le fermier sauva le jeune homme de ce qui aurait pu être une mort lente et cruelle.

Le lendemain, un attelage élégant se présenta à la ferme. Un noble, élégamment vêtu, en sortit et se présensenta comme étant le père du garçon que le fermier avait aidé.

- Je veux vous récompenser, dit le noble. Vous avez sauvé la vie de mon fils !
- Je ne peux accepter de paiement pour ce que j'ai fait ! répondit le fermier écossais.
Au même moment, le fils du fermier vint à la porte de la cabane.
- C'est votre fils? demanda le noble.
- Oui, répondit fièrement le fermier.
- Alors, je vous propose un marché. Permettez-moi d'offrir à votre fils la même éducation qu'à mon fils. Si le fils ressemble au père, je suis sur qu il sera un homme duquel tous deux seront fiers.
Le fermier accepta.


Le fils du fermier Fleming suivit les cours des meilleures écoles et fut diplômé de l'Ecole de Médecine de l'Hôpital Sainte-Marie de Londres. Porteur d'une grande aspiration, il continua jusqu'à être connu du monde entier. Le fameux Dr Alexander Fleming avait en effet découvert la pénicilline.


Des années plus tard, le fils du même noble qui avait avait été sauvé du marécage était atteint d'une pneumonie. Qui lui sauva la vie, cette fois ?...La pénicilline. Comment s'appelait le noble ? Sir Randolph Churchill et son fils, Sir Winston Churchill.


Quelqu'un a dit un jour :
Tout ce qui s'en va revient.
Un petit coup d'oeil sur google qui semble confirmer la véracité de l'histoire ... c'est vraiment fascinant les coïncidences ^^ En tout cas Winston Churchill peut (euh ... aurait pu ... a du) remercier les Flemming qui l'auront sauvés à deux reprises
Le génie menteur


Il y avait une fois un jeune prince qui trouvait les gens autour de lui méchants et égoïstes. Il en parla un jour à son précepteur qui était un homme sage et avisé et qui confia une bague au prince.

- "Cette bague est magique. Si tu la tournes trois fois sur elle-même, un génie t’apparaîtra. Toi seul le verra. Chaque fois que tu seras insatisfait des gens, appelle-le. Il te conseillera. Mais fais attention : ce génie ne dit la vérité que si on ne le croit pas. Il cherchera sans cesse à te tromper."


Un jour, le prince entra dans une violente colère contre un dignitaire de la cour qui avait agi contre ses intérêts. Il fit tourner trois fois la bague. Aussitôt, le génie apparut:
- "Donne-moi ton avis sur les agissements de cet homme, dit le prince."
- "S’il a fait quelque chose contre toi, il est indigne de te servir. Tu dois l’écarter ou le soumettre." À ce moment, le prince se souvint des paroles étranges de son précepteur.
- "Je doute que tu me dises la vérité", dit le prince.
- "Tu as raison", dit le génie, "je cherchais à te tromper. Tu peux bien sûr asservir cet homme, mais tu peux aussi profiter de ce désaccord pour apprendre à négocier, à traiter avec lui et trouver des solutions qui vous satisfassent tous deux."


Pour l’anniversaire du prince, le roi fit donner un grand bal où furent conviés rois, reines, princes et princesses. Le prince s’éprit d’une belle princesse qu’il ne quitta plus des yeux et qu’il invita maintes fois à danser sans jamais oser lui déclarer sa flamme. Un autre prince invita à son tour la princesse. Notre prince sentit monter en lui une jalousie profonde. Il appela alors son génie.
- "Que dois-je faire, selon toi ? "
- "C’est une crapule", répondit le génie. "Il veut te la prendre. Provoque-le en duel et tue-le. " Sachant que son génie le trompait toujours, le prince ne le crut pas.
- "Tu as raison", dit le génie, "je cherchais à te tromper. Ce n’est pas cet homme que tu ne supportes pas, ce sont les démons de tes propres peurs qui se sont éveillés quand tu as vu ce prince danser avec la princesse. Tu as peur d’être délaissé, abandonné, rejeté. Tu as peur de ne pas être à la hauteur. Ce qui se réveille en toi dans ces moments pénibles te révèle quelque chose sur toi-même. "


( ... )

Un jour, dans une auberge, le prince vit un homme se mettre dans une colère terrible et briser tables et chaises. Il voulut punir cet homme. Mais il demanda d’abord conseil au génie.
- "Punis-le", dit le génie. "Cet homme est violent et dangereux."
- "Tu me trompes encore", dit le prince.
- "C’est vrai. Cet homme a mal agi. Mais si tu ne supportes pas sa colère, c’est avant tout parce que tu es toi-même colérique et que tu n’aimes pas te mettre dans cet état. Cet homme est ton miroir."


Une autre fois, le prince vit un marchand qui voulait fouetter un jeune garçon qui lui avait volé un fruit. Le prince avait vu filer le vrai voleur. Il arracha le fouet des mains du marchand et était sur le point de le battre lorsqu’il se ravisa.
- "Que m’arrive-t-il", dit-il au génie. "Pourquoi cette scène m’a-t-elle mis dans cet état ?"
- "Cet homme mérite le fouet pour ce qu’il a fait", répondit le génie.
- "Me dis-tu la vérité ?"
- "Non", dit le génie. "Tu as réagi si fortement parce que l’injustice subie par ce garçon t’a rappelé une injustice semblable subie autrefois. Cela a réveillé en toi une vieille blessure."


Alors le prince réfléchit à tout ce que le génie lui avait dit.
- "Si j’ai bien compris", dit-il au génie, "personne ne peut m’énerver, me blesser ou me déstabiliser.
- "Tu as bien compris", dit le génie. "Ce ne sont pas les paroles ou les actes des autres qui te dérangent ou que tu n’aimes pas, mais les vieux démons qui se réveillent en toi à cette occasion : tes peurs, tes souffrances, tes failles, tes frustrations. Si tu jettes une mèche allumée dans une jarre d’huile, celle-ci s’enflammera. Mais si la jarre est vide ou qu’elle contient de l’eau, la mèche s’éteindra d’elle-même. Ton agacement face aux autres est comme un feu qui s’allume en toi et qui peut te brûler, te consumer, te détruire. Mais il peut aussi t’illuminer, te forger, te façonner et faire de l’autre un allié sur le chemin de ta transformation. Toute rencontre difficile devient alors une confrontation avec toi-même, une épreuve, une initiation."
- "J’ai besoin de savoir encore une chose", dit le prince. "Qui es-tu ?"
- "Je suis, moi aussi, ton reflet dans le miroir."

Charles Brulhart Janvier 2004




***


L'idéogramme chinois qui signifie "crise" est la résultante de l'association de deux idéogrammes "Wei" danger + "Ji" opportunité.



***



Le vieux Sage


Un très vieux sage vivait tout là haut dans une montagne aux pentes très abruptes. Les gens d'en bas, dans la plaine, allaient régulièrement le consulter lorsque se présentait un problème insoluble pour eux. Et vous savez quoi, le vieux sage avait toujours la solution juste.


Pour se faire, les gens d'en bas devaient escalader cette montagne aux pentes très abruptes pendant trois jours et trois nuits pour le consulter, c'était une tâche très ardue.


Un beau jour, les gens d'en bas se réunirent pour parler du vieux sage. Un jeune homme de forte tête leur dit qu'il en avait assez d'avoir à grimper la montagne à chaque fois qu'il avait une question d'ordre existentielle. Il en avait assez et voulait que cela cesse et ne plus avoir à grimper là-haut pour consulter le vieux sage et tenter de mettre celui-ci en déroute avec une question piège. En fait, il demanda aux gens qui étaient avec lui de l'aider.


Il imagina toute sortes de questions et chaque fois que quelqu'un en proposait une nouvelle, une autre personne disait : "je lui ai déjà demander cela et il m'a répondu".


Alors le jeune homme entêté à réussir son exploit, à savoir, intimider le vieux sage, dit :
« Je sais, je vais attraper un oiseau à l'aide d'une cage et lorsque je serai en face du vieux sage je lui demanderai: est-ce que l'oiseau que je tiens dans mes mains est mort ou vivant ? S'il répond qu'il est mort, je le laisse s'envoler, et s'il répond qu'il est vivant je le tue et lui montre l'évidence de sa tromperie. » Alors tous les habitants d'en bas escaladèrent la montagne pendant trois jours et trois nuits pour voir la défaite du vieux sage. Ils arrivèrent en haut avec les vêtements tout déchirés un peu partout, et voilà que le jeune homme dit : bonjour vieux sage comment allez-vous ?


Le vieux sage regarda chacun, un par un dans les yeux en les scrutant de haut en bas. Notre jeune homme dit alors, vieux sage, nous avons une question pour toi, « L'oiseau que je tiens dans mes mains, est-t-il mort ou vivant ? » Alors le vieux sage ragarda chacun encore dans les yeux un par un en prenant son temps et en les scrutant de haut en bas.

Ensuite le vieux sage regarda le jeune homme et dit : « Mon jeune ami... la vie de cet oiseau est entre vos mains »



****

Extraits de "Le Prophète"


A propos de Mariage...


Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours.
Vous serez ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours.

Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu. Mais laissez l'espace entrer au sein de votre union. Et que les vents du ciel dansent entre vous.

Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une chaîne.
Laissez le plutôt être une mer dansant entre les rivages de vos âmes.

Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe.
Donnez à l'autre de votre pain, mais ne mangez pas de la même miche.

Chantez et dansez ensemble et soyez joyeux, mais laissez chacun de vous être seul.
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu'elles vibrent de la même harmonie.

Donnez vos cœurs, mais pas à la garde l'un de l'autre.
Car seule la main de la Vie peut contenir vos cœurs.

Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus :
Car les piliers du temple se tiennent à distance,
Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l'ombre l'un de l'autre.



A propos d'enseignement ...

Personne ne peut vous apprendre quoi que ce soit qui ne repose déjà au fond d'un demi-sommeil dans l'aube de votre connaissance.

Le maître qui marche parmi les disciples, à l'ombre du temple, ne donne pas de sa sagesse, mais plutôt de sa foi et de sa capacité d'amour.
S'il est vraiment sage, il ne vous invite pas à entrer dans la demeure de sa sagesse. Il vous conduit jusqu'au seuil de votre esprit. L'astronome peut vous parler de son entendement de l'espace. Il ne peut vous donner son entendement.

Le musicien peut vous interpréter le rythme qui régit tout espace. Il ne peut vous donner l'ouïe qui capte le rythme, ni la voix qui lui fait écho.

Celui qui est versé dans la science des nombres peut décrire les régions du poids et de la mesure. Il ne peut vous y emmener.
Car la vision d'un être ne prête pas ses ailes à d'autres.
De même que chacun de vous se tient seul dans la connaissance de Dieu, chacun de vous doit demeurer seul dans sa connaissance de Dieu et dans son entendement de la terre.


A propos de la Connaissance de Soi...

Vos cœurs connaissent en silence les secrets des jours et des nuits. Mais vos oreilles se languissent d'entendre la voix de la connaissance en vos cœurs. Vous voudriez savoir avec des mots ce que vous avez toujours su en pensée.

Vous voudriez toucher du doigt le corps nu de vos rêves.
Et il est bon qu'il en soit ainsi. La source secrète de votre âme doit jaillir et couler en chuchotant vers la mer,

Et le trésor de vos abysses infinis se révéler à vos yeux.

Mais qu'il n'y ait point de balance pour peser votre trésor inconnu, Et ne sondez pas les profondeurs de votre connaissance avec tige ou jauge,
Car le soi est une mer sans limites ni mesures.

Ne dites pas: "J'ai trouvé la vérité", mais plutôt: "J'ai trouvé une vérité".

Ne dites pas: "J'ai trouvé le chemin de l'âme". Dites plutôt: "J'ai rencontre l'âme marchant sur mon chemin".
Car l'âme marche sur tous les chemins.
L'âme ne marche pas sur une ligne de crête, pas plus qu'elle ne croit tel un roseau. L'âme se déploie, comme un lotus aux pétales innombrables.


A propos des enfants...

Vos enfants ne sont pas vos enfants.

Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie à la Vie.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne sont pas à vous.
Vous pouvez leur donner votre amour, mais pas vos pensées.
Car ils ont leurs propres pensées.

Vous pouvez héberger leurs corps, mais pas leurs âmes.
Car leurs âmes résident dans la maison de demain que vous ne pouvez visiter, pas même dans vos rêves.

Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux, mais ne cherchez pas à les faire à votre image.
Car la vie ne marche pas à reculons, ni ne s'attarde avec hier.

Vous êtes les arcs desquels vos enfants sont propulsés, tels des flèches vivantes.
L'Archer vise la cible sur le chemin de l'Infini, et Il vous tend de Sa puissance afin que Ses flèches volent vite et loin.
Que la tension que vous donnez par la main de l'Archer vise la joie.
Car de même qu'Il aime la flèche qui vole, Il aime également l'arc qui est stable.
Cela se passe dans une prairie quelque part dans le monde. Chaque matin une petite abeille et un petit homme volant endossent un joli costume. La petite abeille et le petit homme sont à la recherche de miel.
Afin de trouver ce miel tant convoité ils vont tous les deux utiliser leurs atouts. La petite abeille ne possède pas l'intelligence de l'homme mais elle a un très bon instinct et une grande force de travail. Le petit homme va s'appuyer sur son éducation et sa volonté de réussir. Après avoir volé pendant des heures et des heures ils ne trouvent toujours rien. Le petit homme commence à s'inquiéter.
Le soir venu il regagne son quartier. Ils parlent de son aventure à ses amis et à sa famille. Au lieu de l'encourager dans son projet tout le monde le critique. Ils lui font comprendre que son objectif est trop ambitieux. Si eux n'en sont pas capable pourquoi lui pourrait-il réussir? De son côté la petite abeille n'analyse pas la situation. Elle va se reposer pour mieux chercher demain. Le lendemain matin le petit homme et l'abeille repartent à la conquête du miel. Pour la petite abeille la situation est simple. Il faut trouver le chemin qui mène à la ruche. Le petit homme entend encore les voix de ses amis lui dire "impossible". Cependant il a encore suffisamment de volonté pour continuer sa route.
Toute la journée ils vont chercher et chercher cette ruche. Malheureusement ils ne trouvent rien. Le petit homme commence à croire que ses amis avaient raison. Le jour suivant leurs efforts ne sont toujours pas récompensés. Le petit homme s'est maintenant persuadé que son rêve de trouver une belle ruche était impossible. La petite abeille se retrouve seul à la recherche de la ruche. Elle n'est pas handicapée par des pensées négatives. Après tout ce n'est qu'une abeille elle n'est pas supposée avoir la faculté de penser.
Quelques jours plus tard l'abeille trouve enfin une belle ruche. Quel bonheur! De son côté le petit homme se morfond sur son lit en accusant la société, son manque de chance, son peu de relations. Pour lui ce n'est pas de sa faute. C'est de la faute des autres.

Quelle est la morale de cette histoire?
L'echec fait partie de la vie. On ne peut pas tout réussir du premier coup. Lorsqu'on est à la recherche de miel il faut beaucoup butiner pour trouver la ruche. Le miel est une métaphore pour ce que vous désirez. Cela peut-être un travail, des études, la santé, l'amour, de l'argent etc...
*****

Le Dernier Coup


Tangen avait étudié avec Sengai depuis qu'il était tout jeune. Lorsqu'il fut dans sa vingtième année, il demanda à son maître la permission d'aller voyager un peu, pour parfaire sa connaissance du Zen. Ce que Sengai commença par refuser. A chaque occasion d'évoquer cette possibilité, Tangen recevait simplement un coup sur la tête.

Finalement, le moine résolut de confier sa demande à l'un des aînés du monastère. Peu après celui-ci revint trouver Tangen et lui dit :
- "Tout est arrangé avec le maître, tu peux commencer ton pèlerinage."
Tangen alla aussitôt remercier Sengai de lui avoir accordé cette permission. Et là, à nouveau, il reçut un coup sur la tête.
Le jeune moine revint compter ses déboires à son intermédiaire, lequel s'étonna :
- "Je connais bien Sengai, il n'est pas du genre à donner son accord et le refuser ensuite…"

Sur ces mots, il retourna voir l'enseignant.
Sengai dit alors :
- "Je ne suis pas revenu sur ma parole, je lui ai seulement donné un dernier coup sur la tête, parce qu'il va nous revenir comme un être illuminé, et je n'aurai plus jamais cette occasion de lui faire la leçon …"




***

À propos d’Arturo Toscanini, quelqu’un demanda à son fils, Walter, qu’est-ce que son père considérait comme sa plus grande œuvre. Le fils répondit que pour son père, cette notion n’avait pas de sens. Quoi qu’il soit en train de faire dans l’instant présent – diriger une symphonie ou peler une orange, c’est la chose la plus importante de sa vie.


***
(personne, pour ajouter des histoires ?)
Que voudrais-tu faire quand tu seras grand ?


Une mère de 26 ans était très pensive en regardant son fils qui se mourait de leucémie terminale. Même si son coeur était abattu par la tristesse, elle conservait un grand sens de détermination. Comme toutes les mères elle souhaitait que son fils croisse et réalise tous ses rêves. Mais maintenant cela n'était plus possible pour son fils. La leucémie ne le lui permettrait pas. Mais même ainsi, elle voulait que les rêves de son fils se réalisent.

Elle prit la main de son fils et lui demanda : "Billy, as-tu déjà pensé à ce que tu aimerais être quand tu grandiras ?... As-tu rêvé et pensé parfois à ce que tu ferais de ta vie ?"
"Maman, j'ai toujours voulu être un pompier quand je serais grand."
La mère sourit et dit:
"Voyons si nous pouvons faire de ton rêve une réalité."


Plus tard ce jour-là, elle se rendit au Poste de Pompiers de Phoenix, Arizona.
Là elle connût le Pompier Bob, un homme avec un coeur grand comme Phoenix
Elle lui expliqua le dernier désir de son fils et lui demanda s'il était possible de donner à son fils de six ans une promenade autour du carré de maisons dans un camion de pompiers.


Le Pompier Bob dit :
"Voyez madame, nous pouvons faire quelque chose de mieux que cela.
Que votre fils soit prêt mercredi, à sept heures du matin exactement et nous le ferons "Pompier Honoraire" durant toute la journée. Il peut venir ici à la station avec nous, manger avec nous, sortir avec nous quand nous recevrons des appels pour incendies sur tout notre territoire. Et si vous nous donnez ses mesures, nous aurons pour lui un véritable uniforme de pompier avec un vrai chapeau qui portera l'emblème de la Station de Pompiers de Phoenix, non pas un jouet, mais l'emblème jaune que nous portons et il aura aussi ses bottes de caoutchouc. Tout cela est fait ici à Phoenix, ainsi ce sera facile de l'avoir assez rapidement."


Trois jours plus tard le Pompier Bob alla chercher Billy, il lui mit son uniforme de pompier et il le conduisit de son lit d'hôpital jusqu'au camion-pompe. Billy dû s'asseoir à l'arrière du camion et aider à conduire durant le trajet de retour à la station. Il se croyait au ciel. Il y eut trois appels ce jour-là à Phoenix et Billy a dû sortir pour les trois appels. Il y alla dans trois camions différents. Il est revenu dans le mini-bus paramédical et aussi dans l'auto du Chef des Pompiers. Ils filmèrent l'évènement pour les nouvelles locales de la télévision.


Ayant réalisé son rêve et avec tout l'amour et l'attention qui lui furent donnés, Billy fut touché si profondément qu'il réussit a vivre trois mois de plus que ce dont n'importe quel médecin pensait qu'il vivrait.


Une nuit, tous les signes vitaux commencèrent à faiblir de façon dramatique et l'infirmier en chef, qui croyait dans l'idée hospitalière que personne ne doit mourir étant seul, commença à appeler les membres de la famille pour qu'ils viennent à l'hôpital. Ensuite, il se souvint du jour que Billy avait vécu comme s'il était un pompier et il appela le Chef de la Station et lui demanda si c'était possible qu'il envoie à l'hôpital "un pompier" en uniforme pour qu'il soit avec Billy quand il rendrait l'âme. Et le Chef lui dit : "Nous ferons quelque chose de mieux. Nous serons là dans cinq minutes. Vous pouvez me faire une faveur ?... Quand vous entendrez sonner les sirènes et verrez clignoter les lumières, avertissez dans les haut-parleurs qu'il n'y a pas d'incendie, mais que le Département des Pompiers vient visiter une fois de plus un de ses plus importants membres. Et s'il–vous-plaît ouvrez la fenêtre de sa chambre."


Cinq minutes plus tard, un camion de pompier arriva à l'hôpital avec un crochet et un escalier télescopique qui se levèrent jusqu'au troisième étage où était la fenêtre ouverte de la chambre de Billy et"16 pompiers" montèrent dans la chambre de Billy. Avec la permission de sa maman, chacun d'eux l'embrassa et le berça lui disant qu'il l'aimait.


Billy regarda le Chef des Pompiers et de sa voix d'agonisant lui demanda : "Chef, suis-je maintenant un vrai pompier?"
Le chef lui répondit : "Oui, billy, tu l'es".
A ces mots Billy sourit et ferma les yeux pour la dernière fois.





****




Monde étrange



Un soir, étendu sous un grand chêne, un homme réfléchit :


- Dans quel monde étrange vivons-nous !
Que la nature est mal faite ! Tout marche à l'envers.
Tiens, par exemple, pourquoi ce chêne énorme porte-t-il ces minuscules glands qui pendent de façon ridicule alors que la magnifique citrouille se traîne lamentablement à terre comme une tortue ?


A ce moment-là, il reçoit un gland sur la tête.


- Dieu est grand ! dit-il humblement.





*****



La vague


Je me sens triste ! dit une vague de l’océan en constatant que les autres vagues étaient plus grandes qu’elle.
Les vagues sont si grandes, si vigoureuses et moi je suis si petite, si chétive.


Une autre vague lui répondit :
Ne sois pas triste. Ton chagrin n’existe que parce que tu t’attaches à l’apparent, tu ne conçois pas ta véritable nature.
Ne suis-je donc pas une vague ?"
La vague n’est qu’une manifestation transitoire de ta nature. En vérité tu es l’eau.
L’eau ?
Oui. Si tu comprends clairement que ta nature est l’eau, tu n’accorderas plus d’importance à ta forme de vague et ton chagrin disparaîtra.
Le sentier de la vie

Un Roi avait pour fils unique un jeune Prince courageux, habile et intelligent.
Pour parfaire son apprentissage de la Vie, il l'envoya auprès d'un Vieux Sage.

"Eclaire-moi sur le Sentier de la Vie", demanda le Prince.

"Mes paroles s'évanouiront comme les traces de tes pas dans le sable, répondit le Sage.
Cependant je veux bien te donner quelques indications.
Sur ta route, tu trouveras 3 portes. Lis les préceptes indiqués sur chacune d'entre elles.
Un besoin irrésistible te poussera à les suivre.
Ne cherche pas à t'en détourner, car tu serais condamné à revivre sans cesse ce que tu aurais fui.
Je ne puis t'en dire plus. Tu dois éprouver tout cela dans ton coeur et dans ta chair.
Va, maintenant. Suis cette route, droit devant toi."

Le Vieux Sage disparut et le Prince s'engagea sur le Chemin de la Vie.
Il se trouva bientôt face à une grande porte sur laquelle on pouvait lire "Change le monde".

"C'était bien là mon intention, pensa le Prince, car si certaines choses me plaisent dans ce monde, d'autres ne me conviennent pas."
Et il entama son premier combat. Son idéal, sa fougue et sa vigueur le poussèrent à se confronter au monde,
à entreprendre, à conquérir, à modeler la réalité selon son désir.
Il y trouva le plaisir et l'ivresse du conquérant, mais pas l'apaisement du coeur.
Il réussit à changer certaines choses mais beaucoup d'autres lui résistèrent.
Bien des années passèrent.

Un jour il rencontra le Vieux Sage qui lui demande : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, à discerner ce qui est en mon pouvoir et ce qui m'échappe,
ce qui dépend de moi et ce qui n'en dépend pas".
"C'est bien, dit le Vieil Homme. Utilise tes forces pour agir sur ce qui est en ton pouvoir.
Oublie ce qui échappe à ton emprise."
Et il disparut.

Peu après, le Prince se trouva face à une seconde porte. On pouvait y lire "Change les autres".

"C'était bien là mon intention, pensa-t-il. Les autres sont source de plaisir, de joie et de satisfaction
mais aussi de douleur, d'amertume et de frustration."
Et il s'insurgea contre tout ce qui pouvait le déranger ou lui déplaire chez ses semblables.
Il chercha à infléchir leur caractère et à extirper leurs défauts.
Ce fut là son deuxième combat.
Bien des années passèrent.

Un jour, alors qu'il méditait sur l'utilité de ses tentatives de changer les autres, il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, que les autres ne sont pas la cause ou la source de mes joies et de mes peines,
de mes satisfactions et de mes déboires. Ils n'en sont que le révélateur ou l'occasion.
C'est en moi que prennent racine toutes ces choses."
"Tu as raison, dit le Sage. Par ce qu'ils réveillent en toi, les autres te révèlent à toi-même.
Soit reconnaissant envers ceux qui font vibrer en toi joie et plaisir, mais sois-le aussi envers ceux qui font naître en toi souffrance ou frustration,
car à travers eux la Vie t'enseigne ce qui te reste à apprendre, et le chemin que tu dois encore parcourir."
Et le Vieil Homme disparut.

Peu après, le Prince arriva devant une porte où figuraient ces mots "Change-toi toi même".

"Si je suis moi-même la cause de mes problèmes, c'est bien ce qui me reste à faire." se dit-il.
Et il entama son 3ème combat.
Il chercha à infléchir son caractère, à combattre ses imperfections, à supprimer ses défauts,
à changer tout ce qui ne lui plaisait pas en lui, tout ce qui ne correspondait pas à son idéal.


Après bien des années de ce combat où il connut quelque succès mais aussi des échecs et des résistances, le Prince rencontra le Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, qu'il y a en nous des choses qu'on peut améliorer,
d'autres qui nous résistent et qu'on n'arrive pas à briser."

"C'est bien." dit le Sage.
"Oui, poursuivit le Prince, mais je commence à être las de ma battre contre tout, contre tous, contre moi-même.
Cela ne finira-t-il jamais ?
Quand trouverai-je le repos ?
J'ai envie de cesser le combat, de renoncer, de tout abandonner, de lâcher prise."
"C'est justement ton prochain apprentissage, dit le Vieux Sage.
Mais avant d'aller plus loin, retourne-toi et contemple le chemin parcouru."
Et il disparut.

Regardant en arrière, le Prince vit dans le lointain la 3ème porte et s'aperçut qu'elle portait sur sa face arrière
une inscription qui disait "Accepte-toi toi même."

Le Prince s'étonna de ne point avoir vu cette inscription lorsqu'il avait franchi la porte la première fois, dans l'autre sens. "Quand on combat on devient aveugle, se dit-il."
Il vit aussi, gisant sur le sol, éparpillé autour de lui, tout ce qu'il avait rejeté et combattu en lui :
ses défauts, ses ombres, ses peurs, ses limites, tous ses vieux démons.
Il apprit alors à les reconnaître, à les accepter, à les aimer.
Il apprit à s'aimer lui-même sans plus se comparer, se juger, se blâmer.

Il rencontra le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, répondit le Prince, que détester ou refuser une partie de moi, c'est me condamner
à ne jamais être en accord avec moi-même.
J'ai appris à m'accepter moi-même, totalement, inconditionnellement."

"C'est bien, dit le Vieil Homme, c'est la première Sagesse. Maintenant tu peux repasser la 3ème porte."

A peine arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut au loin la face arrière de la seconde porte et y lut "Accepte les autres".

Tout autour de lui il reconnut les personnes qu'il avait côtoyées dans sa vie ;
celles qu'il avait aimées comme celles qu'il avait détestées.
Celles qu'il avait soutenues et celles qu'il avait combattues.
Mais à sa grande surprise, il était maintenant incapable de voir leurs perfections, leurs défauts,
ce qui autrefois l'avait tellement gêné et contre quoi il s'était battu.

Il rencontra à nouveau le Vieux Sage. "Qu'as-tu appris sur le chemin ?" demanda ce dernier.
J'ai appris, répondit le Prince, qu'en étant en accord avec moi-même, je n'avais plus rien à reprocher aux autres, plus rien à craindre d'eux.
J'ai appris à accepter et à aimer les autres totalement, inconditionnellement."

"C'est bien" dit le Vieux Sage. C'est la seconde Sagesse. Tu peux franchir à nouveau la deuxième porte.

Arrivé de l'autre côté, le Prince aperçut la face arrière de la première porte et y lut "Accepte le monde".

"Curieux, se dit-il, que je n'aie pas vu cette inscription la première fois.
Il regarda autour de lui et reconnut ce monde qu'il avait cherché à conquérir, à transformer, à changer.
Il fut frappé par l'éclat et la beauté de toute chose.
Par leur perfection.
C'était pourtant le même monde qu'autrefois.
Etait-ce le monde qui avait changé ou son regard ?

Il croisa le Vieux Sage qui lui demanda : "Qu'as-tu appris sur le chemin ?"
"J'ai appris, dit le Prince, que le monde est le miroir de mon âme.
Que mon âme ne voit pas le monde, elle se voit dans le monde.
Quand elle est enjouée, le monde lui semble gai.
Quand elle est accablée, le monde lui semble triste. Le monde, lui, n'est ni triste ni gai.

Il est là ; il existe ; c'est tout.
Ce n'était pas le monde qui me troublait, mais l'idée que je m'en faisais.
J'ai appris à accepter sans le juger, totalement, inconditionnellement."

C'est la 3ème Sagesse, dit le Vieil Homme.

Te voilà à présent en accord avec toi-même, avec les autres et avec le Monde."
Un profond sentiment de paix, de sérénité, de plénitude envahit le Prince.
Le Silence l'habita.
"Tu es prêt, maintenant, à franchir le dernier Seuil, dit le Vieux Sage, celui du passage du silence de la plénitude à la Plénitude du Silence".

Et le Vieil Homme disparut.



******



Ils sont venus te chercher



quand ils sont venus
chercher les communistes
je n'ai rien dit
je n'étais pas communiste

quand ils sont venus
chercher les syndicalistes
je n'ai rien dit
je n'étais pas syndicaliste

quand ils sont venus
chercher les juifs
je n'ai rien dit
je n'étais pas juif

quand ils sont venus
chercher les catholiques
je n'ai rien dit
je n'étais pas catholique

puis ils sont venus me chercher
et il ne restait plus personne
pour protester


poème écrit à dachau, attribué au pasteur martin niemöller
Deux hommes étaient assis dans une barque qui coulait, entourée de requins. L'un d'eux avait un fusil. Son compagnon lui dit:
"Pourquoi ne tire tu pas sur les requins pendant que tu peux encore te servir de ton arme ?"
"Pourquoi le ferais je, aucun d'eux ne m'a encore mordu."
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Deux hommes étaient assis dans une barque, entourée de dauphins. L'un d'eux avait un fusil. Il commence à tirer sur les dauphins.
"Mais pourquoi tire tu sur les dauphins ?"
"l'un d'eux est un requin déguisé ..."
"Lequel ?"
"Je t'ai dit qu'il était déguisé."
Attirée par l'odeur du sang, une meute de requins arrive. Mais l'homme n'a plus de balles dans son fusil.
un rabbin, une ville, une place de marché.
La foule qui traîne une femme adultère devant le rabbin pour qu'il la juge.
Ils ont tous des pierres à la main, prêts à la lapider.

le rabbin s'approche:
"y a il une seule personne ici qui n'ai pas désiré l'épouse ou le mari d'un autre ?"

la foule murmure mais quelqu'un se décide à parler:
"Nous connaissons tous le désir, rabbin, mais nous n'y avons jamais cédé"
"Dans ce cas, agenouillez vous et remerciez Dieu de vous avoir donner cette force".

Le rabbin s'approche de la femme et lui souffle à l'oreille " Dis bien au seigneur gouverneur qui a sauvé sa maîtresse, il saura que je suis son fidèle serviteur".

Ainsi la femme vit parce que la communauté est trop corrompue pour se protéger contre le désordre.
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un rabbin, une ville, une place de marché.
La foule qui traîne une femme adultère devant le rabbin pour qu'il la juge.
Ils ont tous des pierres à la main, prêts à la lapider.

"Lequel d'entre vous est sans péché ? Qu'il jette la première pierre."

Les gens commencent à se détourner. Le rabbin saisit alors une grosse pierre et la jette sur la tête de la femme.
"Je ne suis pas sans péché mais si seuls les gens parfaits peuvent appliquer la loi, elle sera lettre morte et notre ville avec."

Ainsi la femme meurt parce que la communauté est trop rigide pour supporter la déviance.

Un seul Rabbin a osé nous croire capable d'un équilibre parfait nous permettant de conserver la loi tout en acceptant la déviance. Alors nous l'avons tué.

O Scott Card
Une si petite violette

Dans un jardinet vivait une violette, heureuse parmi les siennes, allègre dans l’herbe qui l’entourait.

Un beau matin, elle leva sa tête mouillée de rosée et regarda autour d’elle.
Elle aperçut une rose magnifique. Sa tige était si longue, sa tête si haute…
On aurait dit une flamme sur une lanterne d’émeraude.

Éblouie, elle soupira :
— Je n’ai pas de chance parmi les fleurs, je suis si médiocre parmi les lys. La nature m’a donné une petite taille, je vis proche du sol, incapable de m’élever vers le bleu du ciel, ou d’embrasser les rayons du soleil comme le font les belles fleurs.

La rose la sermonna :
— Ne sois pas ingrate, tu es belle et si parfumée. Contente-toi de ce que tu as. Accepte ce que la nature t’a donné. La modestie t’anoblira, alors que ton avidité pourra te perdre.
— Tu me consoles, c’est facile pour toi car tu possèdes tout ce que je désire. Il est très dur d’écouter les discours des gens comblés quand on est démuni. Je trouve atroce le discours du puissant face aux plus faibles.

Mère Nature, ayant tout entendu, s’étonna :
— Qu’est-ce qui te prend, ma petite ? Toi si docile, si mignonne… Deviens-tu envieuse et avide ?
La violette supplia :
— Mère Nature, vous qui êtes toute puissante et si affectueuse, Je vous supplie de toutes mes forces, de tout mon être, faites de moi une rose, ne serait-ce qu’un seul jour.
— Tu ne mesures pas les conséquences de ta demande. Tu pourrais le regretter, mais il sera trop tard.

— Faites de moi une rose avec une longue tige,
Que je puisse me tenir la tête haute.
Ce qui pourra m’arriver ensuite, je l’assume,
Et j’en serai entièrement responsable.

— Ton voeu sera exaucé, mais tu ne devras t’en plaindre qu’à toi-même.


Mère Nature toucha de ses doigts les veines de la petite violette et la transforma
en une magnifique rose, qui s’élevait au-dessus des autres fleurs.

Durant la matinée, le temps fut très beau.
L’après-midi fut nuageux.
La nuit, un orage puissant éclata, avec des tourbillons de vent et des pluies torrentielles.
Il fut d’une rare violence, cassa les branches, arracha les fleurs,
Et plia les pousses, ne laissant rien d’autre sur son passage que
Les petites plantes au ras du sol,
Ou celles qui s’abritaient dans les trous.

Le passage de l’orage dans le jardinet fut un désastre.
Il ne resta rien de toutes ses fleurs splendides.

Rien que quelques violettes, celles qui vivaient au pied du mur…
Ayant retrouvé leurs esprits
Au milieu du paysage de désolation,
Les violettes se félicitèrent d’être en vie.
Elles bénirent leur petitesse qui les protège de la nature et de ses éléments.
Elles regardèrent la rose avec regrets.
Elles s’apitoyaient sur son destin tragique,
La tige cassée, gisant sur le sol, tel un cadavre.

La reine des violettes disserta longtemps sur les dangers de l’ambition,
S’étalant plus longuement sur les vertus de la modestie et l’effacement.
« Que le sort de cette violette vous serve de leçon… »

La rose, agonisante, rassembla ses forces et murmura :
— Écoutez-moi, écoutez bien.
Hier encore, j’étais comme vous,
Je me contentais de vivre entre mes feuilles vertes.
Cette quiétude même faisait barrage entre la vie et moi,
Ce contentement limitait mon être à sa propre sécurité.
Il m’a été donné de vivre comme vous, au ras du sol,
Jusqu’au jour où la neige de l’hiver viendrait pour m’enterrer,
Comme elle enterre toutes les violettes.
Alors je serais partie, n’ayant connu que ce que les violettes savent depuis la nuit des temps.

Il m’a été donné de vivre paisible,
Mais, dans le calme de la nuit,
J’ai entendu un monde suprême dire à ce monde :
« Le but de l’existence est d’aspirer à ce qui est au-delà de l’existence. »

Alors mon âme s’est révoltée,
Et mon esprit s’est envolé vers des niveaux inaccessibles.
J’ai souhaité si fort dépasser mes limites,
Mon désir est devenu force créatrice,
Et lorsque j’ai formulé mon souhait à la nature, elle l’a exaucé,
La nature n’étant autre que l’apparence visible de nos rêves imperceptibles.

Fière, elle reprit :
— Pendant une heure, j’ai vécu comme une reine,
J’ai contemplé l’univers avec des yeux de rose,
J’ai écouté les murmures de l’éther avec l’ouïe d’une rose,
Touché la lumière avec des pétales de rose.
Y en a-t-il parmi vous qui puissent en dire autant ?

À son dernier souffle, elle ajouta :
— Je meurs aujourd’hui ayant été ce qu’aucune violette n’a pu être.
Je meurs après avoir franchi les limites du monde dans lequel je suis née.
C’est le sens caché de l’existence.
La rose ferma les yeux, frissonna, et mourut.
Sur son visage resplendissait un sourire sublime,
Le sourire de celui qui a réalisé ses rêves,
Le sourire de Dieu.




Khalil Gibran, dans Orages
Une rapide...

Citation :
Sous la dynastie du Sud-Nord, il y avait un royaume appelé Tuguhun, qui fut établi par l'ethnie Xianbei à la région frontalière du Nord-ouest. Acai était l'empereur de ce royaume.
Acai avait vingt fils, chacun d'entre eux était fort et doué pour le combat. Chacun avait sa spécialité. Quand Acai fut très malade, il appela tout ses fils ensemble et demanda à chacun d'eux de lui donner une flèche. Puis il dit au plus jeune des frères, Mu Liyan: " S'il te plaît prends ici une flèche et casse la ". Mu Liyan la cassa facilement. Acai dit alors : " S'il te plaît prends ces dix-neuf flèches et casse les ". Mu Liyan fut incapable de casser le paquet de flèches. Acai dit : " Avez-vous compris maintenant ? Une flèche peut être facilement cassée, alors qu'un paquet de flèches est difficile à casser. Aussi longtemps que vous travaillerez tous ensemble avec un seul coeur, notre royaume demeurera stable ".
Thumbs up
Cool !
Je viens de voir sur Gougueul que quand on tape "histoires philosophiques", ce fil vient en première place ! Ceci explique sans doute que des invités le lisent...
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