Jaguar !

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Avant même la sortie des premiers Rifter de série, les as du poste à soudure planchaient déjà sur les spécifications techniques de l'appareil pour essayer de voir ce qu'il serait possible de modifier pour en améliorer les capacités offensives et défensives. Mais la version Block 1, avec seulement deux emplacements intermédiaire, doucha un peu l'enthousiasme.

Les passionnés se mettent malgré tout au travail, et plusieurs Rifter Block 1 se voient revus de fond en comble avec un Capacitor plus puissant, des déflecteurs améliorés, un blindage revu à la hausse et une puissance de feu accrue par l'utilisation de logiciels d'acquisition et de tracking customisés.

A l'arrivée des Block 2, dotés d'un med-slot supplémentaire, les Block 1 sont petit à petit délaissés avant que Thukker Mix ne reprennent les travaux pour développer le Wolf.

Du Block 1 eu Block 2

Sur la base des Block 2, en plus de l'éphémère Lynx, des mécaniciens de fortune explorent les limites de la cellule, travaillant entre autres sur la vitesse (on ne se refait pas), l'agilité et la stabilité en évolution aux hautes accélérations, point faible du Rifter (ce qui explique que la cellule du Slasher lui sera préférée lorsqu'il s'agira de développer les Claw et Stiletto). Bizarrement, le système d'armes n'évolue pas de manière drastique, la plupart des amélioration tournant autour du gain en portée optimale.



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Les senseurs des premiers super-Rifter offraient surtout des gains en optimal de portée


En revanche, les résistances du bouclier sont augmentées dans des proportions proprement impressionnantes par l'emploi de sur-satureurs. La résistance native aux armes électromagnétiques passe ainsi de virtuellement nulle sur un Rifter à 60% sur les appareils les plus performants.



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Les stabilisateurs à turbines apportent un net gain à haute vitesse, par rapport à un Rifter un peu trop fébrile par moment


Mais les sur-satureurs sont gourmands en énergie, et le Capacitor d'origine du Rifter montre assez vite ses limites. Vu la place limitée dans la coque, la situation la plus courante -mais la plus risquée- est l'implantation de générateurs auxiliaires à l'emplanture des ailes, afin de passer de 37 à 43 MW, pour un temps de rechargement identique. Une capacité très appréciable au regard de la taille de l'appareil : pour rappel, un Thrasher, bien plus lourd, développe 43,7 MW.

Le blindage reçoit lui aussi quelques modifications, avec une sur-couche supplémentaire apportant un gain appréciable face aux dégâts EM et thermiques.

Reste que ces ajouts se sont fait au détriment de la masse et de l'agilité. Si la vitesse de pointe s'en ressent peu, ces super-Rifter sont moins maneuvrants que les Block 1 et 2.

Débuts très prometteurs

Les toutes premières formations de super-Rifter ont pris plutôt par surprise la flotte Amarr. Avec une signature radar à peine inférieure à celle du Rifter, les futurs Jaguar et Wolf, bien plus résistants, ont fait de véritables massacres dans les formations mixtes de Punisher et d'Executioner.

Les escadres dispersées sur les frontière, souvent laissées avec une large latitude de manoeuvre vis à vis du commandement de la Flotte Minmatar, n'hésitaient pas à intégrer à leurs escadrilles des super-Rifter fortement allégés qui jouaient le rôle de simili-croiseurs rapides, en comptant sur leur résistance pour engager des convois ou des avant-postes faiblement défendus. Face aux super-Rifter, même les Coercer n'avaient que peu de chance de s'en sortir, sauf à disposer d'une supériorité numérique certaine. Auquel cas l'agilité et la vitesse de pointe des super-Rifter leur permettaient de rompre le combat.

Coup d'éclat, coup de maître

Officiellement, la première escadrille entièrement dotée de super-Rifter aux performances à peu près homogènes fut la 143e Escadrille de Support, basée un temps à Arnon. Lors d'un engagement aussi bref que violent, ces six appareils décimèrent littéralement un convoi composé des 6 Bestower de la 23e Flotille du 4e Groupe de Ravitaillement, escortés par les 6 Punisher et 4 Inquisitor de la fameuse escadrille "Poing Divin", commandée par le révérend Alosius "Rage" Fungar, l'as aux 48 victoires. Seulement deux Punisher, dont celui piloté par Fungar, parvinrent à s'échapper après la destruction de tous les Bestowers, alors qu'aucune frégate Minmatar ne fut perdue, ni même sérieusement endommagée.

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Les sur-satureurs additionnels des premiers super-Rifter étaient simplement boulonnés à la coque

Les quatre Inquisitor furent détruits presque immédiatement par les tirs croisés des super-Rifter, sans avoir réussi à prendre suffisamment de distance pour échapper aux autocannons Minmatar. Les Bestowers, tacklés, n'ont pas résisté plus de quelques minutes, alors que quatre pilotes de Punisher sacrifiaient en vain leur appareil pour tenter de briser l'encerclement. La combinaison autocannons + missiles légers, dans ce cas de figure, fit merveille, reléguant les Punisher au rang de simples spectateurs du drame qui se jouait à 50 kilomètres d'eux sans qu'ils puissent intervenir.

Du super-Rifter Block 2 au Jaguar

La nouvelle, prudemment étouffée par la propagande Amarr, fit l'effet d'un électro-choc au sein de l'Amirauté Minmatarr et du Dispensator Astronomica Amarr. Les premiers commandèrent immédiatement une stabilisation des spécification et un lancement en série, alors que le second réclama la mise au point d'une super-frégate, à laquelle participa activement Alosius Fungar, en tant que conseiller auprès de Carthum Conglomerate.

Comme souvent, l'Amirauté s'adressa directement aux escadrilles pour monter un groupe de travail composé de mécaniciens et d'ingénieurs ayant déjà travaillé de leur côté sur les super-Rifter pour accoucher d'un consensus. Ce group de travail finit par se scinder en deux, les premiers travaillant sur le Rifter Block 1 et le second sur le Block 2. Au final, ces marchés furent attribués respectivement à Boundless Creation et Thukker Mix, qui développèrent le Wolf et le Jaguar.

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Les premières lignes d'assemblage du Jaguar, chez Thukker

Deuxième coup d'éclat

A tour seigneur, tout honneur, et c'est à nouveau la 143e Escadrille de Support qui fut chargée des tests en opération des tous premiers Jaguars. Avec des appareils au comportement très proches de leur dotation initiale, l'escadrille se distingua une fois de plus lors de la tragédie de Tull, quand le vaisseau de ligne Proud of Essence rapatriant des réfugiés (et des petits chatons, dirait Razor) fut attaqué par un groupe de 2 Apocalypse et 1 Armageddon en maraude. Appelée à la rescousse, la 143e, forte cette fois-ci de 12 appareils, fit ce qu'elle put pour tenter de sauver le Tempest, qui finit malgré tout par succomber.

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L'épave du Proud of Essence tel qu'il peut encore être vu aujourd'hui

Mais un Apocalypse et un Armageddon furent détruits en représailles. Le 3e Apocalypse, durement touché, réussi à rompre le combat pour être détruit quelques heures plus tard par les Hound de la 2e Flotte. Amère victoire, certes, mais qui contribua à valider le concept de frégates d'assaut.

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Un des Apocalypse détruits pendant l'opération


(et oui, je sais, je suxxe à la coordination des temps mais je m'en fous : le passé simple, c'est lourd et moche)
Bravo pour ce texte !
En "lecture seule" sur ces forums depuis un bail, ta chronique m'a motivé pour enfin créer un compte JoL : très agréable à lire !

Liinen, un ancien nouveau joueur qui reprends EVE après 2 ans d'absence :P
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