Bagnard
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Je suis en train de lire ce livre, et ma foi, pourquoi ne pas en parler ici, la recherche jovlienne n'ayant rien donné.
![]() Le pitch du bouquin, paru en 2001 et qui fit un énooOoorme scandale dans les cercles franco-français bien pensants mais qui a fait des ventes apparemment assez monstrueuses, est une femme, Catherine Millet, qui raconte sa vie sexuelle comme d'autres préfèrent généralement une autobiographie plus tournée vers l'accomplissement éthique et professionnel. Le "choc" du bouquin est double : d'une part, il raconte crûment (plus que ça d'ailleurs), chirurgicalement, froidement les diverses expériences, étapes et conditions de ses (forts nombreux et variés) échanges ; à part Sade, qui date un peu au niveau publication, peu d'auteurs se livrent à un tel déballage d'un sujet aussi privé que le sexe, et plus loin encore, que le cul. D'autre part, parce que Catherine Millet n'est pas une sombre inconnue qui s'est livrée au jeu du voyeurisme choquant exposé à tous. C'est un pilier incontournable des hautes sphères de l'Art, en tant que critique d'art, commissaire d'exposition, et fondatrice et directrice de rédaction de la revue Art Press, publication bilingue faisant autorité dans le milieu depuis plus de 20 ans. Sans être une politique ou une femme en vue, ça n'est donc pas le premier péon venu, et c'est pourquoi comme d'ordinaire le mix de tout ça fit un gros bordel il y a 7 ans. Et puis, il faut l'avouer, le livre est cru, sans ambages ni fards, et on n'est pas habitués à ça, généralement. Voici l'auteur aujourd'hui (bien conservée hein. Les vertus du sperme sur la peau semblent donc confirmées, mais je m'égare) : ![]() Et sa succinte page Wikipedia. Donc je suis en train de le lire (ça fait son petit effet dans les transports en communs, c'est assez marrant d'ailleurs) et ma foi, c'est une lecture assez étrange. L'auteur le dit elle-même en prologue, ce n'est pas tant un exercice d'exhibition gratuit à notre encontre auquel elle se livre, qu'un acte de "confession" ; elle en est arrivé au point où l'envie d'écrire autre chose que sur l'Art la démangeait, et quel sujet maîtrisait-elle mieux que sa vie sexuelle ? D'où le livre au succès important. Je le trouve intéressant, mais la lecture est curieuse. Intéressant par le style rédactionnel choisi, sans émotion, sans passion, tout au plus de temps en temps une petite allégorie, une petite ponctuation réchauffante ; le reste, des faits, des faits et encore des faits, tous plus cliniques les uns que les autres, entrainant forcément (si vous êtes une personne normale) des réactions, physique à un moment, répulsion à un autre (enfin, ça dépend vos goûts sexuels). C'est un exercice pas forcément facile auquel Millet s'est livrée, et il en est d'autant plus intéressant. On ne raconte pas sa vie et comment on a donné son cul au premier venu pendant plus de 30 ans en termes crûs sans s'attendre, dans une société bien psychorigide comme la notre actuelle, à des réactions diverses et variées ; le seul regard des gens, des clients, des fournisseurs, allait changer, et pourtant elle l'a fait, avec une impavidité et un détachement plutôt surprenants. Et vous, comment percevez-vous le livre ? Vis-à-vis des faits, vis-à-vis de la personne, et vis-à-vis, bien sûr, de vous-même ? Quand je l'ai pris à la Fnac la semaine dernière, la vendeuse m'a regardé de manière appuyée, et la caissière a rougi légèrement devant la couverture et m'a regardé par en-dessous, et je lui ai fait un grand sourire ; stigmatisez-vous la sexualité, pratiquée ou racontée ? Un tel récit vous parait-il le fait d'une dégénérée, d'une dépravée, d'une libérée, d'une inconsciente ? De manière plus générale, si on la connaissait, on serait surpris de la sexualité de cette jolie blonde à l'air sévère qu'on croise tous les matins, de cette petite brune discrète, ou de cette grande plante rousse habillée comme une avocate ; comment voyez, ou verriez-vous quelqu'un qui ne se cache pas de ses préférences ou de ses pratiques ? Cela altèrerait-il votre considération de sa personne, une hausse ou une baisse de l'estime, mettriez-vous sa sexualité au premier-plan de votre appréciation sur elle, tenteriez-vous d'en profiter ? Un débat un peu ouvert, tant sur le livre de l'auteur que sur vous. |
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La vie sexuelle de Catherine M.
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Juste comme ça, chte reprends sur le côté "cru inhabituel". Tu devrais test la littérature trash japonaise, "Extasy" de Ryu Murakami est une expérience en soit.
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C'est exactement ce que je me demandais à propos de maman.
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Bagnard
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Il faut savoir parler à ses parents.
Si, enfant, tu n'as ni vu ni entendu :/ |
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Citation :
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Au final, c'est un livre érotique à la sauce biographique ou une vraie histoire à part entière, le sexe étant le "plus" du livre commun ?
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Ce livre n'a aucun intérêt car il ne présente ni pensée globale sur la sexualité extraite de l'expérience individuelle, ni érotisme par ailleurs intéressant d'un point de vue littéraire. Nous avons donc à faire (à faire ou affaire?) à un témoignage digne de cette époque où chaque péon (car s'en est une, assurément) est persuadé que sa petite vie vaut le coup d'être vue, entendue et lue par le grand nombre, ce qu'en d'autres temps on nommait "l'exhibitionnisme".
extrait wikipédia:"Chez les névrosés obsessionnels, la pratique de l'apodysophilie renvoie probablement au stade anal, qui se caractérise par l'ambivalence et la bisexualité, et qui correspond à l'apprentissage de la propreté (contrôle des sphincters). En s'exhibant entièrement nu, le sujet veut sans doute démontrer qu'il a acquis la maîtrise du fonctionnement de son corps dans son intégralité et qu'il est à la disposition d'éventuels partenaires sexuels." http://fr.youtube.com/watch?v=13YtT5...eature=related |
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Ssiena Samedisþjófr |
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À la périphérie des interrogations soulevées par la lecture de ce livre, il y a cet article récent du NY Times : France. Sex. Problem?
On y parle notamment de Catherine Millet. |
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J'ai trouvé l'article très mauvais et à milles bornes d'une vraie compréhension de la culture française.
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non mais pour les américains ça n'existe plus la culture française
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La moquerie est mon objectif
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