Deux jours plus tard…
Pof, pof, pof… Les pattes des cinq dragodindes martelaient le sol recouvert de feuilles de bambou mortes tandis que leurs cavaliers essayaient tant bien que mal de retrouver leur chemin dans la jungle de Terrdala.
_Quand tu veux, baillait Liz dont l’impatience d’Astalté commençait à monter en elle.
_Hem…
La femelle ivoire de la iopette bifurquait à droite, puis à gauche, avant de revenir sur ses pas, sa maîtresse tenant une carte de la région entre ses mains moites.
Maoxy soupira derrière elle, lui faisant perdre un peu plus ses moyens.
_Je croyais que tu connaissais la région, lança Cédric.
_Oui, sauf que ici les forêt de bambou se déplaçent.
_Moi je dis qu’on devrait aller tout droit vers l’est jusqu’à trouver la muraille de Terrdala, reprit la sacrieur en talonnant sa monture.
Seul l’ecaflip, monté sur sa dragodinde amande et rousse, la suivit.
Voilà déjà plus de vingt-quatre heures qu’ils arpentaient cette forêt, suivant docilement la route que leur indiquait Kira, jusqu’au moment ou celle-ci, sans regarder ou elle allait, faillit tomber dans une crevasse naturelle.
Entre elle et la sacrieur on pouvait dire qu’il y avait une relation… inexistante.
Kira essayait tant bien que mal de la faire parler et Liz, aimable comme une porte de prison, lui répondait par des grognement qui signifiaient clairement : « laisse moi tranquille où je t’arrache la tête ».
Pour la sacrieur il était hors de question de laisser cette gamine empiéter sur son territoire. Loin d’une jalousie quelconque il s’agissait d’un véritable défi, et cela Kira l’avait bien compris, surtout lorsque celle-ci avait proposé à Kris un bout de sa couverture. Liz l’avait fixé si méchamment que la iopette eu l’impression qu’une malédiction planait sur sa personne.
Les garçons, quand à eux, se tenaient loin de cette bataille trop féminine.
Même si Maoxy avait largement pris le parti de Liz il aimait les voir se chamailler.
Cédric essayait de rester neutre, et Kris voulait se faire pardonner de son manque de tact en ayant inviter la jeune femme sans sa permission.
_Non, prend à gauche derrière le bosquet.
_Et moi je te dis qu’il faut continuer tout droit !
_Alors vas-y je t’en prie, mais moi je vais à gauche !
_Tu vas te retrouver devant l’océan comme une cruche, je savais que les iops étaient crétin mais toi t’es la reine.
_S’il vous plait sa suffit… On va s’arrêter pour manger.
Les trois garçons mirent pieds à terre et sortirent les provisions avant de s’adosser contre un rocher.
_Un morceau de saucisson Kris?
_Volontiers, merci.
_Popa passe moi les poissons séchés. Diva attrape!
La dragodinde avala le poisson entier et ses semblables orchidée et indigo s’avancèrent pour recevoir leur part.
_Dis moi, pourquoi t’as une drago indigo? C’est pas pour les feca cette race, demanda Cédric.
_C’est un cadeau, et j’ai pas les moyen d’en avoir une autre.
_Ok…
Ils finirent de manger tandis que les filles continuaient de s’insulter…
_Tu crois qu’elles vont continuer encore longtemps?
_Nan, Liz va bien avoir un creux à un moment…
_Possible…
_Si jamais il nous arrive quoi que se soit par ta faute je jure sur sacrieur de faire de ta vie un enfer ! criait-elle à la jeune fille.
_Quoi, tu crois pouvoir te mesurer à moi ?
_Sans les mains très chère !
Tel deux dragons les montures rouge et blanche s’affrontèrent du regard, prêtes à bondir au moindre mouvement.
_S’il vous plaît les filles…
Kira respira profondément et glissa de sa monture, acceptant un morceau de viande séchée proposé par Cédric. Celui-ci baissa les yeux de son décolleté lorsqu’il aperçu Liz lui lancer un regard assassin.
La jeune femme se détourna et fixa un point au loin en respirant profondément.
Cette gamine osait empiéter sur son territoire, prendre possession de ses amis, et commander l’opération en prime ?! Le dofus pourpre c’était SA découverte, son épreuve à ELLE.
Depuis toute petite elle avait eu l’habitude de vivre entourée de garçons… Elle n’aimait pas les manières des filles. C’était si simple de faire croire que l’on était fragile et sans défense devant une troupe de mâles en quête d’un devoir conjugal, alors qu’il suffisait d’être soi-même pour trouver le bon, celui qui vous fera rêver…
Une femme mature et combative, voilà ce qu’il fallait être pour s’attirer ses bonnes grâces.
Un bâton avec des cheveux, c’était ainsi qu’elle voyait Kira.
Kris et Cédric en revanche, pouvait la voir autrement… Et là était le problème…
Elle brutalisait ses rênes de cuir lorsque le feca la rejoignit.
_Tu m’en veux…
_… je devrais? demanda-t-elle ironiquement. Evidemment…
_C’était idiot de ma part d’accepter qu’elle vienne… Je savais pas que tu serais aussi jalouse. Excuse moua…
_Jalouse? Je n’ai rien à lui envier, ni à elle, ni à personne. Je me trouve très bien comme je suis, et je ne manque de rien, mais à l’avenir évite de me rabaisser comme tu l’a fait l’autre jour…
Au lieu de le rassurer ses paroles le blessèrent mais il n’y laissa rien paraître. Si elle ne manquait de rien à cet instant alors pourquoi cela faisait plus de 3 jours qu’elle ne lui avait même pas tendu la main pour qu’il la prenne?
Il allait battre en retraite mais se ravisa.
_Je t’aime, murmura-t-il. Si ce qu’on a vécu tout les deux doit s’arrêté ici j’aimerais…
_Chut ! Regarde…
Sur le chemin de terre battu les bambous se déplaçaient sur leurs petites jambes de racines, semblant fuirent quelque chose où quelqu’un. Puis, graduellement, un grouillement sourd monta en puissance.
_Remballez tout! cria Kris.
Astalté piaffa d’impatience tandis que derrière eux leurs compagnons s’affairaient à charger les montures rapidement.
Liz voulait voir de quoi il s’agissait, ne pas fuir sans risquer de le faire devant un simple groupe de bulbes égarés…
Elle fixa se bout de chemin au loin, et lorsque les bambous s’écartèrent enfin elle les vit : des kitsous
Au moins au nombre de trente voir plus…
Chassant en bandes, voraces et tenaces, les kitsous étaient des forces de la nature à eux seuls. Magiques autant que physiques, leurs attaques fulgurantes avaient tuées plus d’un imprudent…
Malgré leurs petites bouilles sympathiques et leurs fourrures à l’apparence si douce, Liz et ses amis ne mirent pas longtemps à décamper.
_Vite, vite !
Elle prit les devant avec Astalté, s’assurant que tout le monde la suivait.
La monture se débrouillait comme un chef dans cette forêt aussi éttouffante que vivante. Il allait esquiver un rocher lorsqu’un cri déchirant retentit derrière eux.
Fermant la marche la dragodinde ivoire de Kira s’était étalé de tout son long au sol, les pattes entravées dans un enchevêtrement de fourrures multicolores. Cédric tira une flèche dans le tas tandis que la iopette se défendait à la découpeuse de Yench.
Une bonne partie des bestioles volèrent mais certaines s’étaient accrochées aux vêtements de Kira, la mordant jusqu’au sang.
_KYAAAA!!!
_Kira !
Une intense lumière blanche la fit soudain briller tel un phare. L’instant d’après Liz se trouvait à sa place, sacrifiée pour lui premettre de se remettre, elle et sa dinde, des blessures infligées par les petits crocs tranchants qui s’enfonçaient à présent dans la chair de la sacrieur.
_Kris glyphe et éloignez-vous !
Le sang du feca ne fit qu’un tour.
_Je risque de te tuer toua aussi !
_T’inquiète!
Entre deux coups de hache elle pu apercevoir les yeux injectés de sang des kitsous frappés par le maléfice du dofus pourpre. D’autres en revanche semblaient moins atteints. Ils restaient à l’écart, comme incapable d’obéir encore à la malédiction, leurs yeux, dépourvus de ces traces sanguines observaient le combat à distance.
Elle eu le temps de se réjouir que certains luttaient encore contre ce fléau, lorsqu’une intentse brûlure toucha Astalté, remontant dans ses pattes et atteignant sa maîtresse en pleine poitrine. Une sévère odeur de poils brûlés emplit l’air tandis que Liz s’effondrait lentement du dos de sa monture.
Elle sentit une paire de bras musclés, une douce odeur familière et entendit Astalté grogné avant de sombrer dans l’inconscience…
Le groupe d’aventuriers poursuivait sa route à petits pas rapides vers l’est.
Kris serrait la sacrieur évanouie contre lui, s’assurant toutes les dix secondes que son cœur battait correctement.
Une fois de plus il caressa son visage ensanglanté, repoussant une mèche bleu ciel. Il approcha son visage du sien et sentie son souffle, faible mais régulier, il l’embrassa tendrement et souleva un pan déchiré de son vêtement pour constater une fois de plus les dégâts.
Sa peau était brûlée un peu partout laissant de terribles marques rouges sur sa chair. Certaines blessures suintaient, il faudra vite les désinfectés, mais dans l’ensemble la sacrieur cicatrisait vite et semblait plongée dans un coma qui la soustrayait à toute souffrance.
Si seulement il n’avait pas invité Kira elle n’aurait pas eu besoin de prendre sa place, encore moins de subir son propre glyphe. Si elle ne s’en sortait pas il ne se le pardonnerait jamais, et n’oserais plus regarder son fils dans les yeux.
Lui aussi s’inquiétait beaucoup pour son amie. Voilà déjà une heure que l’ecaflip retenait ses larmes, il savait que Liz n’aurait pas aimé le voir pleuré, il se montrerait donc aussi brave que possible.
Devant lui la iopette était bouleversée. Finalement Liz avait le cœur d’une sacrieur, sinon pourquoi aurait-elle acceptée de subir sa souffrance? Elle baissa les yeux sur ses bras nus recouverts du sang séché provenant des innombrables petite trous dans sa peau qu’avaient causé les kitsous. Des hématomes commençaient à se former partout où ils avaient frapper.
_Ca aurait pu être pire, murmura-t-elle.
_Y faut qu’on s’arrête, proposa Cédric.
_Non, on est bientôt arrivé et il faut que Liz se repose dans un endroit chaud et surtout en sécurité. N’importe quel monstre peut nous tomber dessus, sans oublier le fait que les kitsous peuvent toujours nous rattraper.
_C’est tout à ton honneur de vouloir prendre soin d’elle mais regarde un peu nos montures, elles sont exténuées, la tienne la première. Et je doute que sans elles ont puisse rejoindre Terrdala aussi vite.
Le feca serra Liz un peu plus fort contre lui, elle remua et ouvrit les yeux.
_Hey, ça va?
_Je sens plus mon corps… marmonna-t-elle.
_Regardez ! clama Maoxy.
Au bout de la route s’élevaient les murailles de Terrdala, surveillées par les premiers gardes pandawas.
_Bonta où Brak?
_Surement Bonta, dit Cédric, je ressens la présence d’un prisme pas loin… J’irais.
_Moi aussi, s’empressa le gamin.
_Non Mao, n’y pense même pas, gronda son père.
_Je veillerais sur lui, articula Liz.
_Quoi? Mais tu es même pas capable de tenir en selle toute seule.
_C’est pour ça que ton fils m’aidera…
Elle se redressa et siffla doucement, Astalté s’empressa de venir se coller à la monture indigo et aida sa maîtresse à s’installer. Fiasco et Holly l’empêchèrent de perdre l’équilibre et lorsqu’elle fut callée correctement sur la selle il fut convenu que tout le groupe viendrait hormis Kris, d’alignement brakmarien.
Lorsqu’ils se mirent en route pour les portes de la ville le feca retint la jeune femme, laissant les autres prendre de l’avance.
_Tu ne m’as po dit un mot depuis que tu es réveillé… Qu’est-ce qu’il y a?
_Je veux pas que tu te fasses de soucis pour moi c’est tout… souffla-t-elle en prenant le ton le plus courageux dont elle était capable.
_Tu as vu ton état?
_Je le ressens surtout, plaisanta-t-elle.
_Moi je ris po, c’est à cause de moua si t’as faillis y rester aujourd’hui…
Elle laissa un long silence plané et le l’écouta continuer.
_Ca va peut-être te paraître idiot ce que je vais te dire, mais je t’ai aimé à la seconde ou je t’ai parlé, même si la première fois t’as pas vraiment été aimable…
Elle sourit, en effet ce jour là elle croyait avoir affaire à un fou.
_Les enfants t’adorent, tu me plais beaucoup, vraiment beaucoup… même trop… Quand t’es po là j’arrive po à te sortir de ma tête. Et quand je te vois en danger ou approché d’un autre garçon (son regard se posa sur le dos de Cédric), j’ai le sang qui se met à bouillir, je serais prêt à faire n’importe quoi pour toua. Juste pour toua…
Un liquide chaud roula sur ses joues et tomba sur ses mains, il fallut que Kris le fasse séché de ses doigts pour qu’elle se rende compte qu’elle pleurait.
Il s’approcha et l’embrassa à pleine bouche. A ce moment elle se dit qu’elle aurait mieux fait de rester sur sa monture pour pouvoir encore plus profiter de ce baiser et se laisser enlacer dans ces bras qu’elle aimait tant.
C’était si magnifique ce sentiment qu’elle ressentait… L’impression que des pétard explosaient dans ses oreilles, que son cœur allait éclater et qu’elle était la fille la plus heureuse du Monde des Douzes et au-delà…
Bref elle était amoureuse…
_Qui êtes-vous, et que faites-vous aux portes de la cité de Terrdala ?!
_Je m’appelle Cédric, bontarien, et chef de la Unit Compagny, ici pour affaire, brailla-t-il pour que ses paroles atteignent le haut de la muraille où trônait plusieurs gardes en factions.
_Et les trois autres?!
_Mes bras droits, je me porte garrant d’eux.
Pour accompagner ses paroles il fit apparaître ses ailes, blanches et auréolées de lumières. Malgré la douleur qui parcourait ses membres, Liz ne put être qu’émerveillée de leur ampleur, mais dégouter en pensant à ce qu’il avait du accomplir pour les avoir.
Une fois autorisés à rentrer la sacrieur jeta un dernier coup d’œil derrière elle, afin de s’assurer que son chéri était bien resté caché à l’abri des bosquets, assez loin pour être dissimulé aux yeux des bontariens et assez proche pour ne pas se faire attaquer par un quelconque groupe de monstres.
Arriver à l’intérieur de la ville ils se séparèrent sans pour autant se perdre de vue.
Cédric garda un œil sur la sacrieur qui vacillait à chaque pas que faisait sa monture.
Ils déambulèrent ainsi entre les maisons de terre séchée avisant les passants, pour la majorité pandawa, leur demandant si un iop vivait dans les environs.
Curieusement ils firent comme si la langue que les aventuriers parlaient leur était inconnue.
_Criss ! Les pandawa sont mal élevé ou quoi ? s’énerva Maoxy.
Kira eut juste le temps de le faire taire avant que les soldats en faction un peu partout ne le jette dehors.
_Lâche moi, se défendit-il en repoussant la main que la iopette avait collé sur sa bouche , on y arrivera jamais s’ils ne nous répondent pas !
_Crie un peu moins fort espèce d’écervelé, siffla la jeune fille entre ses dents, il faut les comprendre et je pense que tu es trop jeune pour ça…
Elle poussa sa femelle ivoire un peu plus loin, tandis que le jeune ecaflip la suivit en trottinant sur sa vieille drago.
_Y a rien à comprendre y s’agit du destin de notre monde.
_Non, il s’agit de la peur de tout un peuple… Comme les brigandins, les pandawas sont soumis aux durs loi de Bonta et Brakmar. Ils sont déchirés par cette guerre qui ne dure que trop, qui tue leur famille, détruit leurs maisons. Imagine toi, vivre dans la peur tout les jours de voir leurs portes brisés par des soldats à la recherche du prisme que le camp adverse cache si bien…
Derrière les deux jeunes, Liz et Cédric écoutaient patiemment. Kira n’avait pas tord. Dans le regard des habitants brillait une lueur de peur lorsqu’ils levaient les yeux sur eux, un nuage de doute, comme au moment où l’on hésite à dégainer sa hache devant un ennemi incertain.
Mais dans le fond il s’agissait des paroles de la iopette qui les touchaient, plus que de la vérité des faits qu’elle décrivaient.
Liz n’aurait jamais cru qu’elle puisse être si mature, pourtant elle semblait bien connaître la guerre et ses méfaits, peut-être elle aussi en avait-elle fait les frais dans le passé… Tellement d’orphelins pour une cause inutile… Dans la tête de la sacrieur elle vit le nom de Kira monté d’un cran dans son estime…
Cédric pour sa part avait une idée bien défini de ce qu’était la guerre, étant lui même rangé d’un côté il ne pouvait pas affirmer ses dires mais ne pouvait pas non plus les contester. Le cœur tendre et l’esprit fragile il pouvait comprendre la peur de ce peuple.
Du coin de l’œil il avisa une femme pandawa et son enfant. En les voyant approchés elle fit signe à son petit de rentré à l’abri de la maison, obéissant le gamin rangea ses jouets fébrilement et courut à l’intérieur en claquant la porte. La mère posa la main sur sa hache au nuances vertes accrochée à sa taille. Le cra lui adressa un signe de tête amical, qu’elle lui rendit. Il posa ensuite son regard sur le dos de la iopette, qui inspectait les quelques noms inscrit sur les portes, décidément cette jeune femme avait plus de cervelle que ses congénères et peut-être avait-elle d’autres qualités cachées…
_Par ici !
Du bout de son épée bleutée elle pointait une maison adossée à la muraille, une position dangereuse pour une habitation lorsque l’on savait que certains les jours les attaques pouvaient se succéder sans cesse. A gauche de l’entrée s’élevait un immense saule pleureur dont la ramure se répandait sur le sol tel une pluie de feuilles argentées à l’arrêt.
Dans l’ombre on pouvait apercevoir les contours d’une porte entrouverte. Maoxy fut le premier à mettre pied à terre et à s’approcher de la masure. Par réflexe Liz et sa monture s’interposèrent, hors de question de laissé entrer le jeune ecaflip dans un bâtiment inconnu et éloigné des autres maisons, surtout en l’absence de son père.
_On reste ensemble, murmura-t-elle.
D’une main tremblante elle se saisit d’une fiole bleue enfouie dans son sac. Elle avala d’une traite le contenu pétillant et sentit tout de suite certaines de ses blessures se refermer instantanément. Inutile d’en utiliser une autre, sa résistance et sa capacité de récupération de sacrieur fera le reste.
_Tu aurais pu nous dire que tu avais des potions de soins sur toi ! se contraria Cédric.
_Etant une alchimiste de renom et te connaissant depuis assez longtemps pour que tu le saches, j’aurais cru que tu y aurais pensé seul…
_Kris n’y a pas pensé non plus… bougonna-t-il en silence dans son dos.
Elle coupa court à la conversation en glissant avec souplesse au sol, et caressa le museau d’Astalté.
_Soit sage mon cœur et veille sur Fiasco. Holly vient !
Elle déposa un baiser dans la fourrure du bouloute, un autre sur l’encolure de la dragodinde avant d’attraper la dragoune au vol.
Une fois les montures à l’abri des curieux derrière une palissade de bambou, ils détaillèrent de plus près la bâtisse, mais rien, mis à part l’obscurité que procurait le saule, et la porte ouverte, ne laissait paraître qu’il s’agissait bien de l’endroit qu’ils recherchaient.
_Kira… ? commença Cédric.
_Il est là , affirma-t-elle tout en renforçant sa prise sur son épée.
_Comment tu sais ?
_Ca pu l’alcool de pandala, pas le mort.
_J’y vais, décida courageusement Cédric.
Trop faible pour protester Liz, qui en temps normal se serait interposer, ne bougea pas d’un pouce, elle se concentrait surtout sur le fait de rester debout sans trop perdre l’équilibre. Rapidement elle jeta un cou d’œil sur ses avant-bras, brûlés et encore horriblement douloureux, mais qu’importe, là n’était pas le problème.
Quand au cra, il sembla profondément déçu qu’elle ne dise rien, mais pensa vite à autre chose lorsqu’il poussa le panneau grinçant…
Comme l’avait prévu Kira une forte odeur d’alcool le prit à la gorge, à part cela tout semblait calme. Son amulette lui murmura de faire attention avant de se blottir un peu plus contre sa gorge…
L’obscurité cachait tout, il apercevait à peine un mobilier en ruine et l’absence totale de fenêtre n’arrangeait pas les choses.
" FFfff " Avec la vitesse de l’éclair il banda son arc et ponta sa flèche enflammée à l’endroit où il avait cru entendre quelque chose bouger.
Il balaya la pièce du mince faisceau lumineux que produisait le bout sa pointe et le vit enfin.
Allongé sur le sol crasseux une silhouette longue et mince semblait respirer faiblement.
_Monsieur ça va ?
Sans réfléchir il se précipita au secours de l’homme agonisant… qui ne l’était pas.
Tout à coup l’inconnu se dressa sur ses pieds avec une souplesse hors du commun, sous sa cape était cachée une grosse épée avec laquelle il fendit l’air, ses yeux vides de iop était injecté de sang et dans ses mouvements désordonnés le cra reconnu les méfaits de l’alcool trop longtemps distillé.
Il esquiva facilement le premier coup et s’attendit au deuxième, mais du mauvais côté. Le guerrier lui assena un violent coup du plat de la lame sur la tête. Il ne lui en fallut pas plus pour tomber à terre et sombré dans l’inconscience la plus total.
Au même moment dehors, les filles et Maoxy s’étaient précipité lors des derniers mots prononcé par Cédric. Malgré ses réflexes ralentit par ses multiples blessures Liz fut la première à rentré dans le combat.
Sa hache frappa bien vite la razielle du iop qui avait tenté d’achever son ami à terre.
_Kira occupé toi de Cédric !
Un flot de carte rouges et noires surgirent à sa droite, leurs bords tranchants se fichant dans la cape de l’étranger le clouant ainsi au mur.
D’un large mouvement d’épaule il la détacha et se fonçait une fois de plus dans le tas. La sacrieur para comme elle pu, très vite aidé par l’ecaflip.
Pendant ce temps la iopette tirait tant bien que mal leur compagnon en dehors de la maison. Lorsque ce fut fait elle examina sa tête, le sang coulait à flot d’une blessure profonde à la tempe et une ecchymose bleuâtre commençait déjà à se former tout autour.
A présent elle paniquait vraiment, sous ses doigts s’échappait la vie d’un être humain sans qu’elle puisse y faire quoi que se soit, tandis qu’à à peine dix mètres d’elle le reste de son groupe se battait en duel avec un iop ivre, mais pas moins doué en combat.
Lorsque soudain une lumière s’alluma quelque part. L’image de la sacrieur sortant une fiole de potion de son sac lui donna un regain d’espoir.
_Astalté !
La monture toisa cette jeune inconnue qui criait son nom avant de reprendre sa discussion dragoniène avec sa congénère ivoire.
_Astaltééé !! Viens là tête de mule !
Une fois de plus il tourna la tête et cligna bêtement des yeux. Peut-être s’adressait-elle à lui ? Peut-être était-ce sa maîtresse qui le demandait par son intermédiaire ? A cette furtive pensée il se décida à trottiner jusqu’à elle, mais une fois arriver, pas d’humain vêtu de rouge et coiffé de bleu turquoise en vue, déçu il baissa la tête et renifla le sol à la recherche d’un ou deux vers de terre.
Pendant ce temps la iopette avait pu se saisir d’une demi-douzaine de potions de tailles et de couleurs différentes dans les sacs de selle en cuir. D’une main tremblante elle allait déboucher la plus grosse, une bouteille verte foncé avec une étiquette où l’on pouvait voir dessiner un cœur rouge , lorsque Liz cria :
_Non !
_Quoi ?
_Pas celle là !
_Mais il est en train de se vider de son sang !
_ " Ce n’est pas par la taille d’une fiole que l’on reconnaît ses vertus " première loi de l’alchimie.
Essoufflée mais en un seul morceau elle s’accroupit près de la jeune fille qui semblait ébranlée par tant d’événement. Cédric en revanche ne respirait presque plus, sa poitrine, d’habitude si massive ne faisait plus un mouvement.
D’un geste expert elle se saisit d’abord d’une petite boule de verre remplie d’un liquide rose bonbon qu’elle versa lentement à même la plaie. Le bleue partit presque instantanément.
Ensuite elle demanda à Kira de tenir la tête du jeune homme surélevée afin qu’il puisse avaler le contenue d’une fiole pareille à celle qu’elle avait engloutie précédemment. Et pour finir elle lui fit ingurgiter une mixture pétillante aux couleurs marrons pas très appétissantes mais qui eu pour effet de lui faire ouvrir les yeux et reprendre son souffle.
Il cracha et s’étouffa quelques secondes avant de s’accrocher au bras de Liz. Tout comme lui Kira souffla un grand cou, elle se laissa tomber sur le sol, mais se releva en vitesse en repensant qu’un iop ivre et fou furieux n’était pas loin.
_Maoxy l’a assommer, il est avec lui… assura la sacrieur.
_ Tu lui fais confiance ? s’exaspéra-t-elle.
_Une confiance aveugle…
_Plus qu’à moi…
Liz leva les yeux sur elle. Les deux jeunes femmes se toisèrent pendant un moment, le regard triste et encore apeuré de l’une, assuré de l’autre. Entre les deux Cédric gémissait de douleur mais lorsqu’il vit que personne ne prenait soin de lui il se dressa sur ses coudes, observa Liz, puis la iopette, ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais fut coupé par la sacrieur.
_Il y a longtemps j’avais une amie à Astrub, ma meilleure et la seule que j’ai jamais eu, plus jeune que moi. On était les seules filles du quartier parmi un groupe de garçons . Pour une raison inconnue ses parents ont déménagés. Du jour au lendemain je n’ai plus eu une seule nouvelle de cette fille, ça m’a fait énormément de peine à l’époque et encore aujourd’hui quand j’y repense je me demande ce qu’elle est devenue… Quand je te vois j’ai l’impression de la revoir, et la seule chose qui m’obsède c’est de ne pas te voir faire de bêtises…
A partir de cet instant la relation entre les deux jeunes femmes fût beaucoup plus amical…
Voili voilou, gros retard mais cette année c'est le bac et je résiste à la tentation (pourtant très forte) d'emmener mon ordinateur portable avec moi.

(Styyyyle la grosse intello)
J'espère que cela vous a plu et surtout ne faites pas attention aux fautes, y en a trooooooooop et je le sais mais pas le temps...
Bla bla bla, dites moi donc ce qu'il en est...