Ce n'est que le début...

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Elle était épuisée, mais tenait tout de même debout.
Voilà déjà une heure où plus qu’elle arpentait les rues et les ruelles de la cité, à la recherche d’une cachette, d’un coin d’ombre, où la milice affolée ne viendrait pas la trouvée.

Pour eux la tâche était facile, Liz perdait du sang de son bras, et pas qu’un peu. A chaque pas elle laissait, une trace, une goutte, qui les remettaient à nouveau sur sa piste.
Elle regretta de ne pas avoir emmené Fiasco, le bouloute l’aurait aidé d’une manière ou d’une autre, mais elle ne pensait qu’à une chose: elle espérait que même sans cavalier Astalté avait réussi à rejoindre la maison et que Kris allait bien.

Le souffle court, elle se cacha derrière un amoncellement de caisses et jeta un coup d’œil à sa blessure qu’elle avait entouré d’un pansement de fortune qui venait de son pantalon. Au moins elle était propre et nette. Si elle avait eu le courage de le levé un peu plus à la lumière de la lune elle aurait pu voir l’éclat des étoiles au travers. « Charmant » se dit-elle à cette pensée.
Elle déchira un autre bande de son pantalon de lin rouge et maudit celui qui l’avait blessé: elle adorait ce pantalon.
Elle inspira une grande bouffée d’air, se leva, et se dit qu’il ne restait plus qu’une allée à traversé avant d’arriver chez Cédric.
Soudain elle se rassit, plus loin quelque chose avait bougé. Elle songea à un chacha, mais se ravisa : c’était plus gros. La chose semblait s’approcher d’elle sans qu’elle puisse l’aperçevoir…
Elle resta parfaitement immobile et posa sa main valide sur sa hache.
A à peine quelques mètres d’elle l’air semblait vibrer : un sram dont l’invisibilité semblait faible.
Elle allait prendre la fuite, se doutant qu’il l’avait repérer, lorsqu’un piège de masse fit volé en éclat une dizaine de caisses.
_Eviana, espèce de crétine tu vas nous faire repérer!
La sramette se tenait devant elle, dagues à la main.
D’une manière ou d’une autre elle avait du s’enfuir de la prison durant l’attaque.
Elles étaient affaiblies toutes les deux, l’une à cause de sa blessure, l’autre du fait du manque de nourriture et des maltraitance des bontariens.
Conscientes de cela elles se jaugèrent un instant avant d’attaquer.

Dans la Unit Compagny tout était calme et organisé. Les dragodindes furent cachés dans l’étable et remerciées avec du poisson. Gondra en fermait les portes tandis que devant la maison se tenaient Cédric et Babou.
_Elles sont toutes là? demanda le chef de guilde à l’osa.
_Non je crois qu’il manque celle de Liz.
_Merde , Kris était dessus aussi , y faut qu’on y retourne…
Le sacrieur allait chercher une monture, lorsqu’une forme pourpre s’approcha d’eux.
Astalté s’arrêta pile devant la porte ouverte, qui déversait un flot de lumière chaude dans la rue, un feca inconscient sur le dos.
_Dipsy!
_Réveillez le, y doit savoir où est Liz.
_Où est l’eni?
_Faites moins de bruit vous allez réveillez tout le quartier.
La situation se compliqua un peu plus lorsque Maoxy sortit à son tour de la maison en s’affolant:
_Pôpa! Qu’est-ce qu’il à? Y va bien?
Rod avait porté le feca à l’intérieur et emmené dans la chambre de la sacri, toutes les autres étant prises par les blessés léger de la soirée, avant que l’eni ne s’occupe de lui.
Tous réunis autour du lit chacun se demandait ce qu’il avait bien pu se passer.
_Elle a du tomber de la dragodinde, proposa Kardigan, dont la tête était entourée d’un bandage.
_Non, c’est une bonne cavalière…
_Alors elle s’est faite prendre…
_Si c’est le cas je vais la chercher… décida Cédric.
Jeew allait l’en empêcher lorsqu’une explosion fulgurante fit vibrer les murs de la maison… une explosion qui devait s’être produite à moins d’une rue d’ici…

Liz esquivait les attaques avec facilité, mais n’arrivait pas non plus à touché son adversaire. Epuisée, elle ne pouvait pas compter sur sa punition, une main invalide, elle ne pouvait pas lancer d’assaut, de plus elle était gauchère et obligée de tenir son arme de la main droite. Elle comptait donc surtout sur ses pieds, trop peu rapide pour la sramette qui se défendait bien mais n’attaquait pas.
La sacrieur trébucha sur un bout de bois et en profita pour faire tomber Eviana qui s’effondra aussi.
Liz était une sacrieur de la terre, son contact sous ses pieds et la force qu’elle donnait lui avait valut de nombreuses victoires, mais elle maîtrisait aussi légèrement le feu, élément à la fois de la destruction et de la vie, l’absorbtion.
Du bout de sa botte du mulou elle toucha légèrement la peau de son ennemie et en absorba la l’énergie.

Ca avait été un combat perdu d’avance pour Eviana. Dès le moment où son sort d’invisibilité s’était levé elle aurait mieux fait de déguerpir pour reprendre des forces au lieu de s’obstiner à vouloir tuer. Dans un dernier effort, alors que la sacrieur se délectait de son énergie, elle tenta de frapper. Elle n’eut même pas le temps de lever sa dague qu’une flèche dorée s’était planté de sa poitrine.
_Cédric…
Elle se senti soulever par le cra avant de s’évanouir…

Lorsqu’elle reprit ses esprits, Liz étaient allongée dans son lit de la maison de guilde, le soleil brillait derrière les rideaux et Fiasco dormait à ses pieds.
C’était plus l’odeur que le piaillement des oiseaux qui l’avair réveillé, une odeur qu’elle connaissait très bien et qu’elle adorait : celle de Kris qui dormait à ses côtés, sa jambe droite surélevée par une pile de coussins .
Elle voulue se tourner vers lui mais un bandage serait son bras gauche, au moins la douleur était partie.
Elle contempla le feca un instant avant de se lever discrètement et de rejoindre le plus gros de la guilde qui déjeunait en bas, réunis autour d’une table bien garnie.
_Liz!
Mao et Cédric s’étaient levés d’un bond, le gamin devançant le cra en se jetant dans ses bras.
_Tu vas bien?
_… Je crois…
_J’ai refermé le trou, intervint Dipsy, maintenant c’est à toi de faire le reste pour bien cicatriser.
_Merci… Et Kris?
Le visage du petit être ailé devint plus sombre.
_Ces salopards lui ont ruiné tout les os du genoux, j’ai fait mon possible pour qu’il puisse remarcher… Il ne nous reste plus qu’à attendre et à trouver un alchimiste qui veuille bien nous fabriquer de puissante potions de soins…
_Je suis alchi il te les faut pour quand?
_Dans deux jours, mais pas avant je le laisse cicatriser tout seul pour le moment.
Elle s’assit parmis eux et entama une brioche, Maoxy toujours collé à elle, tandis que Zack lui racontait les évènements de la veille.
Tout le monde était rentré incognito, et sans blessure grave, mis à part elle et Kris. Les membres de la guilde du Silence avait bien sur été hébergé avec l’accord de tout les membres, et dehors les choses bougeaient…
_Gondra et moi nous sommes sortit pour acheter le petit déjeuner, racontait le iop, on a vu des miliciens de partout, ils ont du doubler la garde pendant la nuit. Ils essaient de trouver des coupables, mais c’est presque mission impossible… Ils n’ont pas le droit d’entrer dans les maisons de guilde, et encore moins dans celles des particuliers s’ils ne sont pas d’accord, quand aux dragodindes, il y en a trop en ville pour qu’ils les confisquent toutes… Le seul problème c’est que maintenant Kris et Kardigan sont activement recherchés, et la guilde du Silence est devenue la bête noire des forces de l’ordre…
_Et Eviana?
_Elle est morte.
Liz soupira. Elle ne regrettais rien mais se sentait tout de même coupable. Cédric posa sa main sur la sienne.
_C’est pas toi qui l’a tué.
Elle se dégagea, fini sa brioche et monta dans sa chambre.
_Qu’est-ce qui lui prend encore?
_Bah, laisses les sacrieurs sont toujours un peu lunatiques, lui répondit Babou.
_T’arriveras jamais à la dragué, plaisanta Zack.
Jeew et Rod se regardèrent tandis que Dipsy souriait discrètement.
_Quoi? demanda Cédric.
_Elle vous l’a pas dit? Liz et Kris sont ensembles, ria le sacrieur.

Elle ouvrit la porte grinçante, le plus doucement possible et eut le plaisir de le voir réveiller.
_Ca va mon cœur?
Il lui sourit et se fut pour elle la plus belle récompense.
_J’ai l’impression qu’on m’a assomé à coup de marteau…
Assise au bord du lit elle lui caressait les cheveux alors qu’il passait sa main sur son visage.
Liz lui raconta ce qu’elle avait entendu précédemment.
_Tu diras merci à ton ami, il aurait pu refuser de nous donner asile… Et ta blessure à toua?
_Ca va t’inquiètes. Maoxy est là.
_C’est vrai! Je peux le voir?
_Bien sur mais tu dois me promettre qu’après tu te reposeras.
_Et toua tu feras quoi?
_J’ai des potions à préparé pour toi, et on dormira ensemble si tu veux…
Le feca lui lança un regard très expressif qui voulait tout dire.
_Ha ha ha! Non Kris, on est convelescent tout les deux!

Dans les jours qui suivirent la situation fut tendue.
Babou, Jeew, Dipsy, Kardigan, et Rod partirent discrètement pour Sufokia, laissant Maoxy près de son père et de Liz qui profitait des riches hôtels de vente pour préparer les potions qui finiraient de guérir Kris.
Mais Cédric ne l’entendait pas de cette oreille, où du moins il ne l’entendait plus ainsi.
Secoué par le fait que sa précieuse sacrieur puisse être attiré par un autre le mettait dans un état de jalousie folle. Il essaya par tout les moyens de lui faire comprendre son désaroi et sa tristesse en affichant une mine maussade… qu’elle ne vit guère, avant de passer à la tactique des cadeaux intempestifs.
Ainsi, sans raison valable, il lui offrit des guêtres pour Astalté, de l’Eupého pour Fiasco, un dîner aux chandelles et une proposition d’aller chasser le koalak dans les montagnes.

Mais la jeune femme ignorait toutes ses tentatives pour attirer l’attention, elle ne se souciait que de la guérison du feca et dit un jour à Cédric:
_Si tu veux vraiment m’aider, aide moi à payer les plantes pour mes potions.
Une réplique simple mais qui avait fini par clouer le bec au cra.
Ce jour là elle s’était rendue à l’hôtel de vente des ressources de Bonta. Une boutique qui avait plus l’air d’un marché ambulant que d’un véritable commerce.
Les objets en vente étaient amassés dans de caisses, triés par nature, certains puaient la viande avariée d’autres sentaient bon les fleurs.
Mais Liz cherchaient des bulbes, ceux que l’on trouve sur les carapaces des crustorails d’Otomaï.
_Mille kamas pour un bulbe passoha, c’est de l’abus.
_Désolé mademoiselle, c’est le moins cher que j’ai.
Elle soupesa la graine, la retourna, inspecta ses feuilles, vérifia son état de fraîcheur, et soupira. Les commerçants étaient tous les même, ils ne changeraient pas leurs prix sous prétexte qu’elle était jolie… et elle avait déjà essayé.
_Bon ok, si c’est le prix a payé pour le soigner.

Elle finit ses achats et rejoignit Astalté et Fiasco qui sommeillaient un peu plus loin. Elle rangea les précieuse ressources, prit les rênes de la monture en main et marcha en direction de son atelier, lorsqu’une personne de haute taille arriva à sa hauteur.
_Salut.
_Ha ! Salut, apparaît pas aussi soudainement s’il te plaît tu fais peur.
_Désolé… Y faut qu’on parle…
_Je crois aussi.
_Je t’aime…
Elle faillit s’étouffer avec sa propre salive, et du se retenir au bras de Cédric pour ne pas se plier en deux en pleine rue.
_Kof of of!
_Heu, ça va?
_Moui.
_Je sais que t’es avec Kris mais…
_T’abandonnes jamais toi?
_Ouais… J’suis content pour vous…
_Menteur…
_Mais je peux pas m’empêcher d’être jaloux… Ce mec tu le connais à peine et…
Elle stoppa Astalté.
_Pardon?! J’ai risqué ma vie pour lui, et par le passé il a déjà sauvé la mienne, les membres de la guilde du Silence ont toujours été gentils avec moi, mis à part Ténébrux et Eviana je te l’accorde, mais jamais je n’ai eu à me plaindre du reste. De plus c’est toi-même qui a insisté pour m’aider, assume donc tes actes et tes paroles au lieu de jouer le grand frère jaloux. Et puis j’ai laissé la moitié de sa famille chez ma mère, il me fait confiance, je ne vois pas comment je pourrait faire une erreur sur lui.
_Laisse moi finir s’il te plaît. Oui je suis jaloux, mais ne me vois pas comme un grand frère car mes sentiments pour toi iront toujours au delà de ce que tu pourras croire… Seulement tu ne m’as pas laissé une seule chance d’être meilleur que lui… Tu m’ignores, c’est à peine si tu me dis bonjour, suis-je devenue à ce point inutile pour que tu m’oublie aussi vite… Et puis, tu ne m’as jamais donné ta réponse pour la guilde…
Dire tout cela semblait lui coûter, comme un homme ours qui avoue ses sentiments pendant la saison des amours, mais cela fit plaisir à Liz qu’il soit aussi franc.
_Je ne t’ai pas oublié, c’est juste que Kris… je sais pas, il a quelque chose de spécial…
_T’aimes pas les cra, c’est ça?
_Quoi? Non! Pas du tout! Je n’ai aucun préjugé sur aucune race, c’est juste que, l’amour m’est tombé dessus sans prévenir, depuis ce jour j’ai l’impression de flotter, de rêver, de croire que c’est trop beau pour moi… C’est…
_Euphorisant.
_Oui.
_J’connais ça… Alors c’est foutu?
_Je préfèrerais qu’on reste amis, c’est mieux.
_Et pour la guilde?
_J’y réfléchis toujours.
Elle se hissa sur la pointe des pieds, l’embrassa sur la joue, et se rendit à l’atelier, suivit de ses deux compagnons. Lorsqu’elle fut assez loin il murmura :
_Tu as raison, je n’abandonne jamais…

Dans l’atelier au toit troué par un immense arbre centenaire, Liz se plongeait progressivement dans l’état second qu’occasionnait pour elle la pratique de l’alchimie.
Pour elle c’était plus qu’un métier, c’était un art subtil.
Après avoir soigneusement enfilé ses gants en cuir vert synthétiques, elle se mit à préparer ses herbes. Découper les bulbes en fines tranches la détendait, penser uniquement à la juste cuisson des feuilles de kaliptus la rassurait et la satisfaction du futur résultat la réjouissait déjà.
Bientôt le feca serait sortit d’affaire et commencerais pour elle une chasse à l’homme qui déboucherait sur un meurtre… Elle n’était pas sur de gagner en combat singulier contre lui, mais cela ne lui faisait pas peur, la mort était bien peu de chose et elle estimait avoir assez vécu pour ne pas regretter.
Elle n’avait pas encore eu le courage d’en parler à Kris… Mais chassa ce détail d’un mouvement de tête, elle n’aimait pas être dérangé en plein travail.
Lorsque tout les ingrédients se furent mélangés à la perfection elle referma le flacon de terre cuite avec un bouchon de liège et contempla sa crétion pendant quelques secondes. Trois gouttes suffiraient à guérir son ami, le reste serait pour plus tard…

Une fois rentré elle voulut tout de suite aller soigner Kris mais rencontra Angel dans le couloir de l’étage, apparemment agité.
_Qu’est-ce qu’il y a?
_J’ai voulu me rendre à Tainéla pour une superbe promotion de cuir et de laine mais le zaap est bloqué… Et j’ai demandé aux bontariens de la guilde, là-bas y a aucune bataille et aucun prisme.
_Curieux en effet… Bon excuse moi mais j’ai un blessé a voir.
_Liz attends…
Il l’arrêta et la prit soudainement dans ses bras.
_Je me suis trompé sur lui… Il aurait pu me tuer et à la place y m’a aidé… En plus il est pas si brak que ça…
_J’ai compris Angel…
Il lui sourit et partit sans rien ajouter.
_Ca va mieux!
_Alors tu vas pouvoir te lever?
_Oui j’ai plus mal du tout.
Liz et Maoxy le soulevèrent un instant, avant de le laisser vaciller, puis marché tout seul.
_Cool pôpa, on va pouvoir rentrer chez nous.
_Oui.
Liz baissa la tête.
_Viens aussi Liz.
_Moi? Non, j’ai autre chose à faire…
_Ténébrux est plus là bas, à Sufokia, rajouta Kris, tu peux venir vivre avec nous…
_Non, ça me fait vraiment envie, j’vous assure, mais non… Je vais informer ma mère que vous allez passer pour récupérer Sojio et Emrick, je partirais de mon côté… D’ailleurs y faut que je vous dise…
Le cœur de la sacrieur se mit à s’affoler. Elle redoutait ce moment depuis une semaine et avait tournée la phrase dans tout les sens avec le même résultat. D’une manière ou d’une autre se serait difficile à entendre, aussi bien pour le mari veuf que pour le fils orphelin.
Enfin elle se lança :
_Mon père était un sériane, il est mort il y a à peu près 10 ans dans une fausse embuscade commandité par Ténébrux et qui avait pour but de tuer une ecaflip bontarienne, nommée Eolia Gealis.
Kris se rassit sur le lit et Maoxy ouvait grand les yeux et la bouche.
_C’est… c’est de la faute à mon père si elle est morte. Et il est mort aussi ce jour là…
Les larmes montaient à ses yeux sans qu’elle le veuille.
Le feca ne semblait plus savoir ou il était, il se releva subitement. Elle aurait voulu qu’il la frappe, étrangement ça lui aurait fait du bien… Mais il n’en fit rien. Il la pris dans ses bras, la serra contre elle, Maoxy les rejoignit et ils pleurèrent ensembles.
Ainsi serré contre eux, à respirer leurs odeurs et à sentir leur chaleur, elle se sentit bien plus en sécurité qu’elle ne l’avait jamais été.

Elle ne les mit pas au courant de sa décision d’aller tuer Ténébrux par vengeance et apparemment ils ne s’en doutaient pas. Cela dit Kris lui confia que si jamais l’osamodas revenait à Sufokia il serait certainement mal reçue par toute la guilde, mise au courant de ce qu’il était capable de faire.
Le soir même ils sortirent de la ville, accompagnés par la sacrieur et par Cédric, montés sur leurs dragodindes. Les portes étant moins surveillées que le zaap lui-même mieux il valait qu’ils rejoignent celui des plaines rocheuses.
Kris embrassa Liz et elle fut heureuse de voir qu’il ne lui en voulait pas pour son père. Puis les deux chef de guilde (puisque Kris tenait ce titre en l’absence de Téné) se serrèrent la main, légèrement tenduent tout les deux.
Enfin le père et le fils se perdirent dans les champs plongés dans l’ombre, laissant la jeune femme et le cra, seuls.
_Toujours décidé à tuer, demanda Cédric le regard fixer sur l’immensité des plaines pour ne pas croiser les yeux de Liz.
_Oui, mais ne compte pas me suivre cette fois.
_Inutile d’essayer de me dissuader, je t’aiderais quand même.
_Sauf si je t’attache ici
_Tu oserais me défier?
_Evidemment puisque je sais que tu n’oserais pas me tirer dessus.
Ils se sourirent et il se dit que, peut-être, tout n’était pas perdu… Quand à elle, elle comptait le semer en chemin… Tout de suite.

Sans prévenir et par un simple mouvement de rênes Astalté démarra au quart de tour. La dragodinde orchidée et son cavalier mirent un moment à réagir.
Liz entendit à peine le « ATTENDS! » de Cédric et encouragea sa monture à aller un peu plus vite. Elle risqua un regard en arière et appercut une vague forme rose qui les suivait.
_Bêêêêh!
_Oui Fiasco vient.
Elle installa le bouloute qui était balloté dans les sacs de selle entre ses jambes et continua sa course à travers les cultures de blé et d’avoine.
L’air frais de la nuit allié à la vitesse de sa dragodinde lui procurait un sentiment indéfinissable de liberté.
Elle bifurqua en angle droit derrière un bosquet, fit asseoir Astalté avant de s’accroupir elle-même à coté de lui. Elle camoufla la laine blanche et trop voyante de Fiasco sous sa cape et attendit…
Jusqu’au moment ou des bruits de pas se mêlèrent aux chants des grillons, brisant le calme de la nuit.
Elle posa un doigt sur ses lèvres pour ordonner à son familier d’arrêter de bouger.
_Liiiiz!! Pu****! Quel con! J’aurais du m’en douter…
La voix s’éloignait et elle était tenté de le suivre pour savoir ce qu’il disait d’elle mais resta sur place.
Elle caressa le museau d’Astalté et la fourure de Fiasco, à présent ils étaient ses seuls alliés.

Elle s’allongeat à leurs cotés, cachés par la végétation Cédric ne les remarquerait pas, à moins qu’ils leur marche dessus. Elle commençait à sommeiller lorsqu’Astalté se mit à s’agiter.
_Chuuut, As… Dodo…
_Grrrraaaaaahh!
La monture s’était levé d’un seul coup, frappant la tête de Liz au passage. Complètement réveillée par un raffut de grognements elle se mit en garde, les paupières encore lourdes.
Dans la pénombre elle vit une forme s’agité sur le dos de sa monture, quelqu’un lui avait sauté dessus… Où plutôt quelque chose. Pendant un instant elle crut à un voleur coiffé d’une champcoiffe… Mais du se rendre à l’évidence qu’il s’agissait d’un maître bolet.
Sans réfléchir elle saisit sa hache et fonça sur l’ennemi qui essayait d’atteindre la tête de la monture avec son sabre.
Clink! Paf!
Il avait intercepté son arme mais pas son pied. Le monstre tomba du dos de la drago et Liz prit sa place. Sans aucun ordre Astalté piétina son attaquant tandis que la sacrieur hissait Fiasco derrière elle. Le bolet se dégagea, lançant un regard assassin à la cavalière.
_Qu’est-ce que tu nous veux?!! cria la sacrieur.
Pour seule réponse il fit un mouvement souple du bras, faisant apparaître deux champchamps, au même moment Liz invoqua une épée volante argentée qui fonça directement sur l’ennemie le plus proche.
Les invocations, bêtes et disciplinées, lancèrent leurs poisons sur l’épée, tandis que Liz en profitait pour foncer sur le bolet.
Comme pour le craqueleur elle le frôla et lui assena un violent coup de pied. Puis, comme s’il obéissait à ses moindres pensées, Astalté fit un autre passage. Elle l’acheva à la hache. Les champchamps disparurent dans un nuage de fumée, laissant l’épée seule et brillante sous l’éclat de la lune.
Liz descendit du dos de sa monture, d’un regard elle fit venir vers elle l’invocation qui éclaira le cadavre du monstre.
Depuis quand ces créatures agressaient-elles les gens sans raison? Et depuis quand étaient-elles activent la nuit.
Du bout du pied elle retourna le petit être qui était face contre terre. Dans ses yeux vides brillait une lueur orangée. Lorsqu’elle se pencha pour mieux l’examiner la lueur avait disparut.
_Grrrr, grogna Astalté.
_Ouais, j’suis d’accord c’est bizarre… Mieux vaut ne pas passer la nuit ici… On dormira dans les massifs.
_Bêêêêh?
_Il est à Brakmar je pense… Mais qu’est-ce qui me prend de parler à mes familiers?
_Groumph!
_Au point ou j’en suis… Aller en route mauvaise troupe, Ténébrux nous attend…

Amakna, cimetière, donjon des squelettes :
Un xélor, une pandawa, et un iop arpentaient les couloirs du donjon des squelettes, défiant quiconque s’opposerait à leur route et cherchant la sortie à travers les différents salles peuplées de monstres. Ils savaient tout trois que la prochaine salle serait plus dur que la précédente mais aucun ne se souciaient de ce détail.
Plusieurs fois ils avaient vaincu les créatures de ces couloirs, aucune ne leur faisait peur.

_C’est bon, la voix est libre…
Le iop à la panoplie du meulou fit signe à ces amis de s’avancer. La prochaine embuscade était plus loin… Ils le savaient. Ils savaient aussi que se serait vite réglé.
Chlak!
La pandawa venait d’intercepter une flèche de chafer archer avec une rapidité de félin.
_C’est parti!
Les trois aventuriers se lancèrent dans le combat. Le xélor ralentit le temps, le iop dégaina son épée et la jeune panda sa hache.
La bataille faisait rage.
_Qu’est-ce qui se passe?!!
Le xélor essaya de lancer un sort de ralentissement, le chafer devant lui fut à peine effleurer par l’attaque, il se stoppa quelques seconde avant de reprendre son assaut.
_Mes attaques ne font plus d’effet!
_Les miennes non plus, hurla le iop qui essayait veinement d’attaquer.
_Hiiii!!
_Kiria!!!! crièrent le iop et le xélor ensembles
Blessée la pandawette s’était recroquevillée à terre, assaillit pas les squelettes.
_On va y arriver! Kiria relève toi!
_Nos sorts n’ont plus d’effets mais on peut encore s’en sortir avec nos armes!
Le xélor sortit un immense marteau de nulle part, étrangement l’arme, bien qu’imposante, semblait s’harmoniser avec le tout petit être qui le maniait avec habileté.
D’un mouvement circulaire il réduit en tas d’os les chafers qui s’en prenaient encore à la pandawa.
_Regardez!
Du doigt, le iop pointait le crane d’un chafer mort, dans les yeux de celui-ci luisait un étrange éclat orange fonçé.
_Attention!
Kiria, sortit de sa rêverie après cette étrange vision, avait bondit en avant, coupant la tête à un rib.
_Y faut qu’on fasse demi tour!
_Quoi? On a jamais fait demi tour!
_Y a un début à tout!
Poursuivit par des ennemis bien plus nombreux que la normal ils rebroussèrent chemin…

Devant les portes de Brakmar, Liz faisait les cent pas, où plutôt Astalté les faisait à sa place.
Brakmar la sombre méritait bien son nom. Entourée d’un torrent de lave et de haute murailles noires elle comprenait que les bontariens n’aient pas pu la prendre dans toute l’histoire de la civilisation. Des corbacs planaient au dessus de la lande de sidimote, leurs cris résonnant avec le murmure de la douve enflammée qui s’écoulait lentement entre la roche carbonisé, sous un ciel de plomb.
Prenant son courage à deux mains Liz continua sa route jusqu’à trouver la porte principale de la ville. Elle ferma les yeux durant la traversé du pont qui enjambait le brasier, prise de vertige elle fit confiance à sa monture pour trouver tout seul le bout de terre ferme.

Enfin l’air devint plus doux, moins chaud, et puait moins le souffre. Elle demanda aux nombreux passant la position du zaap et le mémorisa avant de commencer ses recherches.
_Ténébrux Zodo? Oui il me doit 100 000 kamas. Pas vu depuis deux mois.
_Ténébrux? J’ai entendu dire qu’il possédait plusieurs maison à Brakmar et une à Sufokia. Mais je sais rien de plus.
_Ouais j’ai vu un osamodas noir avec un dragoune, y a deux jours à l’atelier des forgemages.
_Zodo, y fait peur à pas mal de gens, on dit qu’il prend ses ordres brakmariens a Djaul lui-même.
_Si tu veux voir Ténébrux je te conseille pas de le déranger pour rien.
_Ténébrux? Ouais y viens de passer, cherche à l’arène.
Liz avait filé, en direction du monument, même de l’extérieur on pouvait y entendre des cris d’allégresses et de combats.
Dans l’entrée un groupe de personne était groupé autour d’un hôtel de vente qui vendait des pierres, des pierres brillantes et apparemment précieuse étant donné que leurs prix se comptait en milliers de kamas sur le tableau noir derrière le vendeur.
Lorsqu’elle fut certaine que sa cible ne se trouvait pas parmis eux elle ne perdit pas une seconde de plus et se précipita dans l’arène…




Voilà voilà, que d'émotions durant ces deux semaines d'abscence et je ne parle pas que des émotions de Liz ^^ (Bah oui aujourd'hui c'est mon anniv' :P)
En espérant toujours que cela vous a plut. La suite est déjà en route, elle n'attend que vos commentaires pour bien vouloir montrer le bout de son nez...
Merci et à bientôt
Un rayon de soleil filtrant à travers les nuages noires l’aveugla une seconde avant de lui offrir le plus impressionnant spectacle qu’elle n’eut jamais vu.

Devant elle, et tout autour, retentissaient des applaudissements, des cris, de joie ou d’effort, des huées, des sifflements, dans un décor hauts en couleurs.
Un public important était amassé sur les gradins, en famille, entre amis, entre parieurs et tricheurs qui jouaient de l’argent sur les combats qui se déroulaient sous leurs yeux.
Et quels combats!

Des giclures de sang écarlates éclaboussaient les aventuriers et les monstres, des os se brisaient, des râles de douleurs fusaient, les sorts et les armes se combinaient, produisant les attaques les plus fulgurantes possibles.
Elle sentit Fiasco frémir au bas de son dos, mais peu importe, il était là devant elle, toujours accompagné de son dragoune rose, distribuant des coups de marteau à un bouftou royal qui n’en avait plus pour longtemps.
Elle resta un moment ainsi en plein milieu de l’arène, à le regarder combattre. Et ce que les spectateurs prenaient pour pur folie n’était qu’un moyen d’attirer l’attention sur elle tout en détaillant sa manière de bouger.

Apparemment il ne ressemblait pas aux autres osamodas qui invoquait à tout bout de champs, et cela ne l’étonnait guère. Il devait être bien trop égoïste pour oser partager une victoire avec une autre créature, qu’elle vienne de lui où non…
C’était une bonne chose pour la sacrieur qui aimait les combat rapprochés… Il faudrait donc faire attention à son arme. Marteau contre hache, cela n’a jamais été très équilibré, et pourtant elle savait très bien que c’était possible.

Elle leva les yeux au ciel, une éclaircie avait percée la voûte capricieuse des nuages sombres qui recouvraient la ville, baignant de lumière ce qui serait le dernier lieu ou à vécu Ténébrux l’osamodas… ou Liz Aurore la sacrieur.
Au moment ou elle baissait les yeux vers lui leurs regard se croisèrent… elle put y lire l’étonnement et le haine, ainsi qu’une soif de sang qui dépassait les limites du concevable.
Elle sentit Astalté se raidirent légèrement avant qu’il ne prenne une posture de combat, là tête en avant prête à frapper.

Il acheva le bouftou royal dans un craquement sinistre et ne prit même pas la peine de récupérer la précieuse laine imbibée de sang.
Liz ajusta sa coiffe et sa cape, avant de défaire le bandage qui serrait son bras gauche. Une légère cicatrice brillait sur ses muscles fins, mais qu’importe cela ferait un bon souvenir… Si elle vivait assez longtemps pour en avoir.
Ce n’était pas tant la peur de mourir qui lui retournait le ventre, mais la peur d’échouer tout simplement.
Elle ne supporterait pas de se savoir morte si lui était encore vivant dans le monde des douzes…

Il s’avança lentement vers elle.
Bien que sa silhouette eut été squelettique elle attirait l’attention de la plupart des spectateurs qui c’étaient tut pour mieux entendre ce qui allait être dit.
Le vacarme des combats alentour semblait s’être atténué aux oreilles de la sacrieur, dorénavant il n’existait plus qu’elle, lui et le sol qui s’abreuverait de leur sang.
_Liz Aurore…dit-il de sa voix suave et froide, si j’avais su qu’un jour ce nom m’inspirerait autant l’envie de tuer je l’aurais déjà fait.
_J’t’en prie Téné, pas de ça entre nous… Tu m’as détesté à la seconde ou tu m’as vu.
_C’est vrai, mais qui sait, tout n’est pas perdu, tu ferais une excellente brakmarienne. Tête brûlée comme tu es…
_Pour devenir comme toi ? Plutôt mourir !
_Tes désirs sont des ordres princesse.

Sans prévenir il se jeta sur elle, mais le coup était déjà prévu, Astalté s’esquiva au dernier moment et lui assena un coup de tête en plein milieu de la colonne vertébrale, le projetant plusieurs mètres plus loin. Sans attendre elle se précipita sur lui, hache en avant, qu’il stoppa avec son marteau. Ils mesurèrent leur force un instant mais c’était inutile, un osamodas ne faisait pas le poids contre une sacrieur de la terre…

Venu à l’évidence qu’il ne gagnerait pas comme ça il roula à terre.
Combattre sur une dragodinde contre des monstres était une chose, mais contre un humain s’en était une autre. Bien que sa monture obéisse aux moindres frôlements de ses pieds et de ses mains elle ne se sentait pas maîtresse de la situation. D’un bond elle descendit du dos d’Astalté qui protesta en grognant.
Une fois de plus face à face la tension était palpable. Aucun n’osait attaquer…
Jusqu’au moment où ensemble il lancèrent un sort : Liz attirance et Ténébrux une invocation de bouftou.
Des rires fusèrent des gradins lorsque l’osamodas, aspiré, trébucha sur l’invocation. La sacrieur en profita pour le roué de coups de pieds avant de saisir sa hache.
CHTOING!!!
La pierre de son arme vibra contre le fer de son marteau, remontant jusqu‘à son coude. Elle craignait qu’elle ne cède mais ce concentra sur son ennemi. Dans son dos l’invocation se dégageait et allait mordre les cheville de la jeune femme lorsqu’une forme pourpre la chargea.
Astalté avait fonçé sur le bouftou, prêt à en découdre même si il était hors jeu…
« Décidemment cette dragodinde m’étonnera toujours »pensa Liz alors qu’elle avait un mal fou a tenir son adversaire au sol.
Paf!

Elle n’avait pas vue le poing venir, légèrement sonnée, elle recula et reprit ses esprits.
_Moi qui voulait la jouer soft , si tu veux la jouer hard… c’est ton problème.
Elle lança l’assaut une fois de plus, et visa l’entre jambe, cette fois.
Paf!
Visé sous la ceinture n’était pas dans ses habitudes, mais elle repenssa à son père, puis à Eolia, et frappa encore une fois. Tans pis pour les bijoux de famille, ce type là ne méritait pas d’avoir une progéniture.
Dans les gradins on sifflait ce coup bas, alors que d'autres étaient tordus de rire face à cette nouveautée.

Plié en deux il se recula du mieux qu’il put pour éviter les coups de hache de la sacrieur. Du coin de l’œil il vit son bouftou se faire piétiner par la drago pourpre et disparaître dans un nuage de fumée blanche. Sa diversion n’avait pas réellement marché mais qu’à cela ne tienne…
Il inspira un grand coup, essaya d’oublier la douleur et se redressa. Une fois de plus il se mesurèrent au corps à corps… et invoqua son dragonnet.
Le monstre devait peut être pesé plus lourd qu’Astalté, mais cela ne l’empêcha pas de charger l’invocation.
A présent tout le public avait les yeux rivés sur ces deux combats titanesques, et mieux encore: deux combats uniques.

Jamais, de mémoire d’éleveurs, une dragodinde apprivoisée ne s’était battue sans cavalier sur le dos et contre un ennemi de son propriétaire.
Jamais, de mémoire de parieurs, l’on avait vu une agression entre aventuriers d’une telle violence.
Chacun prenait son partie, encourageant les coups de pieds de l’un , les coups de marteau de l’autre.
Tout le monde y allait de son « AH !» de son « HO !» et de son « ALLER! TIRE LUI LES CHEVEUX! ».
Quand aux deux combattants il n’y avait que les faiblesses de l’adversaire qui comptaient.

Liz esquivait les moulinets dévastateurs de la masse de métal, Astalté courait en tout sens, évitant les jets de flamme du petit dragon.
Ténébrux fatiguait au fur et a mesure qu’il devait levé son arme, ou échappé à une hache ou un pied, l’invocation s’époumonait, ratant de peu la monture, mais brulant un groupe de koalaks que des aventuriers s’évertuait à tué depuis plus d’une heure.

Et dans un coin un autre combat, plus petit, mais tout aussi impressionnant se déroulait. Fiasco et le dragoune rose se débattaient dans la poussière de l’arène. A coup de crocs, de cornes, de sabots, de queues, tout était bon pour faire tomber l’autre et lui faire le plus de mal possible.

Le cœur de Liz battait à lui faire exploser la poitrine, pourtant elle adorait ça.
La peur et l’exitation la prenait au ventre, ses muscles étaient tendus, sa peau était mouillée de transpiration, sa respiration se faisait aux rythme des sorts qu’elle lançait à la chaîne.
Coups de pied, assaut, absorption , elle testait les résistance de son adversaire aussi bien qu’elle voyait qu’il s’essoufflait… Un osamodas n’était pas bon en endurance. Très peu de vie pour beaucoup d’invocations, derrière lesquelles ils se cachaient. Mais pas cette fois.

Lui qui espérait vite en finir, voilà déjà dix minutes qu’il la harcelait et que son dragonnet essayait tant bien que mal de brûler sa dragodinde. Trop de vie, trop de réflexes, un ecaflip aurait eu les mêmes, où peut être était-ce lui qui était lent?
Cette sacrieur était réellement animée d’un esprit de vengeance qu’il connaissait bien pour en avoir affronter d’autres… Pourquoi donc avait t-il tant de mal à la toucher?

FLIIISHH!
Une flammiche aveugla la jeune femme. Par chance elle ne lui avait fait roussir que quelques cheveux, mais lui avait aussi fait perdre l’avantage qu’elle avait si durement gagné.
Elle sauta par-dessus le marteau qui essaya de lui faucher les jambes, et entendit grogner devant elle. C’était Astalté.

L’invocation l’avait bloqué dans un recoin de l’arène obligeant la dragodinde a frappé de ses pattes et de sa tête, bientôt le dragonnet l’acheverait d’un jet de flammes.
Sans plus réfléchir Liz lança une coopération avec le dragon. Et c’est là que les forces s’échangèrent.
Le dragonnet et la jeune femme se mirent à briller intensément, avant de se retrouver à la place de l’autre.
Liz rassura sa monture affolée, tandis que derrière elle l’invocation ne semblait pas s’être rendue compte du statagème. Il gonfla ses poumons et vomit un torrent de flammes sur son propre maître.
Ténébrux eut juste le temps de crier :
_NON!
Avant d’être frappé par l’attaque.

Sa première pensée fut qu’il aurait du fermé sa bouche et se protégé directement derrière sa cape au lieu de crier comme un demeuré. Sa deuxième pensée... Il n'en eut pas vraiment...
La chaleur ne mit qu’un battement de cil à l’étouffé. Il sentit sa peau brûlée, fondre, dans une douleur qu’il est impossible de décrire. Sa cape, sa coiffe, et même ses cheveux disparaissaient, calcinés.
Liz n’attendit pas une seconde de plus, elle sauta sur le dos d’Astalté et s‘approcha lentement de l’ancien chef de guilde allongé au sol.
Vidé de ses forces qu’il utilisait pour combattre la douleur le dragonnet disparu, laissant sur l’arène un silence totale, ou presque.

Le brakmarien toussait, cherchant un peu d’air à respirer de ses poumons brûlés, la rumeur de son râle résonnant sur les parois en pierre de l’édifice. Il n’osait plus bouger, la douleur était trop forte. Une ombre le recouvrit et il reconnut la sacrieur qui descendait de sa monture pour s’accroupir à ses côtés.
_Bien joué, arriva-t-il à articuler malgré la douleur et sa respiration sifflante.
Elle avait commis l’irréparable. L’osamodas allait mourir dans d’atroce soufrance mais cela ne lui faisait ni chaud ni froid. A présent sa seule peur était que la communauté brakmarienne ne la pourchasse pour avoir tué un de leur haut gradé…
_Tu le mérites.
_Peut-être… Kof kof ! C’est dommage…Kof ! J’aurais aimé être là…
_Pouquoi?
Il ne répondit pas et se contenta de fixer le ciel qui s’assombrissait.
Un nuage recouvrit le rayon de soleil qui avait éclairé leur combat, au même moment les yeux de ténébreux devinrent flous, puis complètement terne.

Liz se releva lentement, ramassa sa hache, l’accrocha à sa ceinture avant de s’emparer du marteau, dorénavant sans propriétaire, et seule preuve qu’elle avait réussi ce que d’autres auraient pris pour de la folie pure.
Ténébrux Zodo s’éteignit en même temps que naissait une pluie fine et douce sur Brakmar.
Dans les gradins les spectateurs se dispersèrent, et la sacrieur n’attendit pas de voir arrivé la milice pour aller chercher Fiasco.
Il bêlait dans un coin, mais ne se battait plus. Le dragoune rose observait de loin la dépouille fumante de son maître avec dans le regard de l’incompréhension et un totale désaroi.

Il sursauta légèrement lorsque Liz caressa le haut de sa tête écailleuse.
_Je ne sais pas si tu comprends aussi bien ce que je dis que Fiasco, mais si tu veux tu peux venir avec nous…
Le familier la regarda, un regard sévère et direct, comme savent si bien les faire les dragounes. Il ne bougea pas, mais lorsque la jeune femme se dirigea vers Astalté, au lieu de sentir une seule présence près de ses jambes elle en sentit deux…

Flap, flap, flap, flap…
Le bruissement des ailes du dragoune atténuait guère le martèlement de la pluie aux oreilles de Liz.
A présent c’était une véritable tempête qui s’abattait sur le sud du Monde des Douzes. Ils étaient tout les quatre trempés jusqu’aux os, et la sacrieur craignait la pulmonie pour chacun d’eux si ils ne trouvaient pas très vite un coin ou passer la nuit au sec.

Elle avait évité le zaap de Brakmar ainsi que celui des landes de sidimote au cas ou une escouade de brakmariens voudraient sa peau. Et voilà le résultat : un détour de 3 jours à travers une plaine dépourvue de toute vie. Mis à part quelques invités…
Et cela se gâtait de jour en jour : une nuée de corbacs la prenait pour cible depuis la veille. Ils la survolaient avec insistance lançant leur cris aigus, si désagréable, la narguant à chaque croisement de chemin.
C’était dans ses moments là qu’elle regrettait de ne pas être munie d’un arc, comme l’était son père.

Elle jeta un coup d’œil au dessus de sa tête et découvrit une fois de plus le groupe d’oiseaux de malheur, toujours plus nombreux.
Ce n’était pas dans leurs habitudes de prendre un cavalier solitaire et fort loin de la lente agonie sous le soleil pour proie, et encore moins un cavalier accompagné de deux familiers, en pleine forme et prêt à donner cher de leurs peaux.
Elle bifurqua à l’est… Avec un peu de chance les montagnes pouuraient lui épargner la violence de la tempête.

BROUUUUM!
Un éclair avait déchiré le ciel éclairant la nuit mieux que la lune ne l’aurait fait. Malgré la course d’Atalté elle senti le sol vibré sous ses pieds.
_C’est pas passé loin, murmura-t-elle à Fiasco, emmitouflé dans sa cape.
CRÔA!
La monture stoppa net. Le corbac avait foncé sur Liz sans prévenir. Evitant de justesse d’être éborgné par son bec, elle s’était plié en deux sur sa selle.
_Putain de m****!! Mais vous allez me foutre la paix, bande de dégénérés à plumes!!!
Elle brandit sa hache au dessus de sa tête, menaçant, avec d’autres jurons bien plus effroyables, ce qu’elle ferait de leurs corps une fois mis en pièce.
Mais les monstres ne semblaient pas se souciés de ce qu’elle disait. Il croassaient ricanant presque de la voir ainsi démunit.
C’était injuste. Pourquoi les eniripsas pouvaient-ils volés et pas les autres?
Elle crut au retour du calme un instant, avant qu’une fois de plus, sa dragodinde ne se stop.
Devant elle un corbac barrait le chemin boueux qui la mènerait aux montagnes protectrices des koalaks, visibles derrière le rideaux de pluie grise qui entourait tout le décor.
Elle fit tourner sa hache une fois, puis deux avant de se précipiter sur lui. L’oiseau n’avait pas bougé. Il se fit décapiter sans un bruit…
Là haut en revanche les choses bougeaient.

A la vue du sang de l’un des leurs il fondirent sur leur proie.
_Qu’est-ce qu’y foutent…
_LIZ ! SAUVES TOI !
Astalté comprit pour elle et prit ses jambes à son cou, sans même qu’elle le lui demande.
Une bulle brillante l’entoura, elle et ses trois compagnons, avant qu’un paquet de carte entier ne viennent se planter dans les corps de ses assaillants.
_Astalté STOP !
Elle avait beau tiré sur les rênes, se penché en arrière, appuyé sur ses étriers de toutes ses forces, cela n’y faisait rien, la monture poursuivait sa route, tandis que derrière elle un feca et un ecaflip retenaient les oiseaux devenus fous de rage.

Sans plus attendre elle sauta à terre… où plutôt dans la boue.
Elle glissa dans la gadoue, avant de reprendre constance et de foncer sur le combat inégal… Pas si inégal que ça en fait.
Les deux combattants ne sentaient rien des coups de becs qui leur pleuvaient dessus, et n’entendaient aucun des cris stridents et déstabilisants que poussaient leurs ennemis.
Protégés par un amoncellement de bouclier lumineux l’ecaflip distribuait ses cartes tranchantes et ses coups de bluff, un fotome luisant à ses pieds, tandis que le feca frappait du bâton quiconque s’approcherait de trop près.
Liz n’eut même pas le temps d’arriver que c’était déjà finit…

Sur le sol les cadavres noirs et trempés des monstres jonchaient le sol alors que quelques plumes voletaient encore sous la pluie battante.
Une boule de poils sombres et trempées la serra contre elle avant qu’une main, douce et chaude, malgré la température qui descendait de plus en plus, ne viennent lui caresser le visage.
_Maoxy, Kris ! Qu’est-ce que vous faites là?
Le garçon la lacha et le feca put prendre sa place.
_Ca fait des jours qu’on te cherche, lui dit-il alors qu’il la serrait à l’étouffer. Il y a des choses dont tu n’est peut-être pas encore au courant et on a préféré venir te trouver plutôt que d’attendre comme des imbéciles.
_Quoi quelles choses?
Elle se dégagea légèrement et il prit le temps de l’embrasser avant de déclarer :
_On en discutera au chaud et en sécurité. Le village des éleveurs n’est pas loin on trouvera bien de quoi nous loger.

La sacrieur siffla Astalté qui revint, un peu penaud mais fière tout de même.
Lorsque Kris et Maoxy virent le dragoune qui l’accompagnait et la marteau accroché sur la selle ils comprirent tout de suite mais ne dirent pas un mot et se contentèrent de sourire tristement.
Liz ne sut pas si c’était une larme ou une goutte de pluie sur le visage de son aimé, mais il serra sa main plus fort et l’encouragea à l’accompagné…

Un feu ronflait dans la cheminée et Kris remerciait Feca de les avoir menés à un propriétaire généreux, membre d’une guilde amie de la sienne, qui les laissaient passés la nuit dans sa deuxième petite maison.
Il recouvrit Maoxy d’une couverture en patcwork avant de rejoindre Liz, affalée sur le lit dans la chambre d’à coté.
Il ferma la porte et commenca :
_Si les braks ne t’ont pas poursuivit c’est qu’ils ont d’autres chachas à fouettés. Depuis une semaine les monstres deviennent fous et agressifs un peu partout en amakna et même ailleurs. Ils sont toujours plus nombreux et plus forts, le roi Allister à décréter l’état d’urgence, en ce moment même il prépare ses troupes au combats…
_Ca doit vraiment être grave pour qu’il se prépare à la guerre…
_Je sais po…
_Moi j’le sais… Ma mère à travailler un moment au château avant de connaître mon père. Elle connaît assez bien le roi et m’a toujours dit qu’il était sage de l’écouter… Si Allister a sentit quelque chose il vaut mieu l’écouter et prendre garde…
_Moui…
Il s’allongea à ses côtés et la prit dans ses bras.
_Il y a deux jours j’ai appris qu’il était désormais impossible de rejoindre le cimetière d’amakna… Personne n’en ait ressortit depuis un moment, à par un seul. Un iop célèbre pour bien connaître les chafers lui et ces compagnons… Sauf que maintenant il n’a plus de compagnons…
_C’est horrible…J’ai été agressé par un maître bolet quand j’ai traversé les champ de Cania…
_Quoi!!?
_Soit pas si étonné, après ce que tu viens de me dire tu devrais plutôt m’expliqué pourquoi il m’a sauté dessus comme ça.
_Il avait… quelque chose de particulier?
_Oui, une lueur orangé dans le regard, alors que je venais de le tué. Mais ça a disparu quand j’ai voulu regarder de plus près.
Elle sentit la poitrine de Kris se gonfler dans un soupir.
_Les monstres infectés ont tous cette lueur, sauf qu’elle s’assombrit de jour en jour…
_Et personne ne sait ce que c’est? Tout le monde se cache et aucun ne cherche d’où sa peut bien venir?
_Comment ferait-on? Une fois mort c’est comme s’ils étaient normaux, on ne peut même pas faire d’hypotèses. Certains ont bien essayé d’en capturer mais…

Elle réfléchit un moment, collée contre le corps du feca elle se sentait apaisé et bien plus en état de penser que si elle était seule.
Des bribes d’images et de sons défilaient dans sa tête… Elle songea à l’attaque du bolet et des corbacs mais les repoussa, la réponse ne se trouvait surement pas là. Cela devait être plus profond, plus mystérieux… où tout simplement bête.

Liz ne croyait pas en une maladie, la plupart des monstres y étaient insensibles. Une révolte? Non trop idiots pour certains et ça n’explique pas la lueur. Une folie? Peut-être mais à cause de quoi?
Elle entendit Maoxy miauler dans son sommeil et pensa à Sojio et Emrick, retournés à Sufokia. Puis à sa mère qui devait à nouveau se sentir bien seule, à moins qu’un potin ne l’ait détourné de ses taches ménagères… Un potin? Oui, elle lui en avait raconter un qui l'étonnait encore lorsqu'elle y repensait...

_LE DOFUS!!
_Ca va pas de crier comme ça tu m’as fait peur !
Elle se leva précipitamment pour regarder à la fenêtre.
_Merde on voit pas la lune.
_Qu’est-ce qui te prend là?
_Ma mère m’a dit, quand je suis arrivé à Astrub, qu’un dofus avait été trouvé… Le pourpre je crois…
Elle s’agita dans la chambre mettant tout les tiroirs sans dessus dessous, jusqu’à ce qu’elle trouve ce qu’elle cherchait.
_Ah voilà!
Elle sortit le calendrier et sauta sur le lit pour montrer à Kris:
_Regarde, on est le 27. Le dofus à du être découvert deux semaine plus tôt, j’ai été attaqué il y a 4 jours. Ok ça correspond pas au jour près mais je vois que la puissance d’un œuf de dragon pour faire devenir les monstres fous…
Kris était dubitatif. Il passa sa main sur son visage, qu’une barbe de trois jours recouvrait, avant de s’ébourrifer les cheveux dans un nouveau soupir.
_Pourquoua po… Après tout on ignore quand ça a commencé. Peut être que d’autres que toi on été agressé avant…
_Oui, soutint Liz, et je pense que comme la lueur s’assombrit, au début elle devait être totalement invisible, donc il n’y a eu aucun soupçon.
Il plongea ses yeux dans les siens.
_Voilà pourquoi je t’aime.
Il lui prit le calendrier des mains puis l’allongea sur le lit et lui chatouilla les côtes.
_Kris! Arrêêêêête!!! Ha ha!!
_Chuuut, Maoxy dort.
_Espèce de petit pervers y a d’autre moyen de me déshabiller…
_Qui te dit que je veux ça?
_Tu viendrais chercher le dofus avec moi?
_Je te suivrais jusqu’au bout du monde s’il le faut…
Il la prit par la taille et la serra aussi fort qu’il le put sans pour autant lui faire mal. Elle sentit ses lèvres se posés sur son cou, au creux de son épaule, tandis qu’il descendait toujours plus bas…
_Kris tu crois que c’est le moment pour ça? demanda-t-elle faussement outrée
_C’est même le moment idéal, sinon pourquoua tu aurais commencé à délacer ton corsage?


Vive les vacances ^^
Sea, sex and sun, enfin pour les deux tourtereaux je crois que ça va être surtout du sexe pour le moment...
Bah quoi c'est naturel.
Voilà j'attends toujours de savoir si je dois m'arreter pour aller prendre le frais dans la piscine ou bien si je dois rester sur la terrasse et taper encore et toujours comme la folle de travail que je suis (pfff la bonne blague^^)
Merci
Bonjour à tous

Non ce n'est pas pour vous faire partager la suite de mon histoire (qui n'est pas près d'être écrite étant donné que les vacances sont enfin là)

C'est juste pour vous prévenir que, en effet, après plus d'un mois où tout allait bien les modérateurs ont enfin décidé de se réveiller (où plutôt une modératrice... oui les autres ont l'air de s'en foutre royalement et ils ont bien raison).

Et oui comme si souvent répéter "les MPs sont faits pour cela" seulement voilà : à quoi sert un forum si on ne peut pas s'exprimer...

Comme vous ça me gonfle à un point que vous ne pouvez même pas imaginer
Mais bon : "pas de violence, c'est les vacances"

Oui je sais ce post ne sert à rien, à part à exprimer ma colère, et si ça plaît pas je vous emm****!!!
Citation :
Publié par LizAurore
...
(Je vais tacher de t'expliquer.

Comme tu le dis si bien, un forum est fait pour discuter, échanger des idées, partager des connaissances et tout le tralala tsoin, tsoin. Du moins ceci s'applique uniquement dans les cas généraux.

Or ici, le forum est d'une utilité différente, il s'agit avant tout de raconter des histoires, c'est à dire qu'une personne écrit et les autres lisent et nous ne sommes plus dans le schéma classique émetteur > récepteur, puis les rôles s'inversent.

Les encouragement, félicitations, critiques ne servent uniquement à celui qui a rédigé son texte et non aux autres lecteurs. Les voir en public ne servent strictement à rien, excepté se gargariser et rentrer dans un concours de c'est moi qui ai le plus beau texte. Donc aucun avantage et que des inconvénients. Pire lire une histoire entrecoupée de "GG", "Trop bien !" etc... ça gène la lisibilité et dessert une oeuvre.

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Autre chose. Si tu estimes qu'une règles ou qu'une modération ne te convient pas, au lieu de poster inutilement sur le forum (et donc en étant hors sujet puisque les forums ne servent pas à régler des problèmes de modération), contacte le modérateur chargé des lieux ou un RdM.

Pour finir, je te déconseille de garder le ton que tu emploies lorsque tu t'adresses à l'un de mes modérateurs, surtout quand c'est injustifié et que tu cherches uniquement le conflit...)
Le lendemain matin ils prirent la décision de se rendre au château d’Amakna.
_Maoxy vient avec nous?
_Oui pourquoua?
_Tu crois pas qu’il serait plus en sécurité avec ses frères à Sufokia? En plus là-bas il n’y a pas de monstres qui pourraient les attaquer…
Kris se redressa , sortant de l’inventaire qu’il faisait des choses utiles à emporter dans toute situation. Il posa ses yeux sur l’ecaflip qui mettait les guêtres de cuir sur les pattes d’Astalté avant de dire :
_Il est grand et il en a connu de plus dur que ça… En plus je pourrais pas lui demander de rester bien sagement, y voudrait po… Y est comme sa mère…
_Bon… ok…
A cette simple allusion Liz se sentit coupable. Coupable pour son père…
_Hey…
Elle leva les yeux vers lui.
_T’as pas à prendre sa place. C’est Ténébrux le responsable. Sans lui y seraient tout les deux là…
_Sans lui on serait pas ensemble à l’instant…
_Peut-être…
Ils finirent de faire leurs sacs en silence avant de charger la dragodinde avec et de partir vers le portail magique.

Sur la place lumineuse, entourée des jolies maisons en bois du village, régnait une atmosphère de panique modérée.
L’on discutait, se rendait précipitamment à la banque, cherchait quelqu’un , tandis que d’autres emmenaient des troupeaux entiers de montures à travers le zaap.
_Que ce passe-t-il? demanda Kris à un vieillard assis sur la petite terrasse de sa cabane.
_L’exode monsieur… Cette nuit les crocodailles ont attaqués l’un des enclos qui se trouve à l’est du village. Ils ont tout décimé, y compris les bêtes bien sur. Heureusement la guilde à qui appartenait cette enclos n’était pas loin… ils ont repoussé les monstres à temps…
Le veille homme rabaissa le chapeau sur ses yeux, comme s’il n’était pas concerné.
Liz attrapa le bras du feca.
_S’ils commencent à attaqué les zones peuplés je n’ose même pas imaginé ce qu’il en sera un peu plus tard, fit-elle légèrement paniquée.
_T’en fais po, c’est qu’un petit village, Astrub, Bonta, Brakmar et Amakna sont bien mieux protégés.
Sans plus attendre ils bousculèrent certains éleveurs et disparurent sous le soleil déjà brulant.

De l’autre côté des montagnes tout semblait bien plus calme… Et pourtant la rumeur d’une dispute flottait dans l’air…
_C’EST INADMISSIBLE!!! C’EST UN SCANDALE!!! CROYEZ-MOI VOUS ALLEZ EN ENTENDRE PARLER PENDANT LONGTEMPS!!!
Dans la salle du trône, fermée aux visiteurs lors des auditions royales, Allister s’époumonait depuis déjà une bonne dizaine de minutes.
_Je vous en prie sir, votre santé… suppliait son premier conseiller.
_Je me fiche de ma santé!!! Etant donné que certains ne protègent rien ni personne, ma santé n’en a plus pour longtemps!!
Le capitaine de la garde se ratatina un peu plus dans ses bottes. Voilà une semaine à peine qu’il était fière comme un coq d’être gradé et promu au poste du maintien de l’ordre et de la sécurité dans la petite forteresse, que déjà, il commettait une bourde…

Une petite boulette, si petite qu’il avait pensé qu’elle passerait inaperçue…
S’il avait su que les monstres deviendraient fou peu après sa nomination il n’aurait pas accepté.
La veille il avait fait remplacé les gardes de la porte principales par d’autres… Des novices, et alcooliques avec ça.
Si bien imbibé d’alcool d’ailleurs, qu’ils n’avaient même pas aperçu la petite bande de milimulous et d’abraknydes venu faire un tour en ville…
Fort heureusement d’autres, plus vigilants, ont sonné l’alarme et mit en fuite les monstres.

La petite boulette était devenue énorme en moins de temps qu’il n’en faut à un sadida pour s’endormir.
_JE N’ADMETTRAIS PLUS UNE SEULE, VOUS M’ENTENDEZ??? UNE SEULE PETITE ERREUR DE VOTRE PART CAPITAINE!!
_Oui sire…
Il se courba à toucher le sol du bout de son nez avant de sortir de la pièce aussi discrètement qu’une sousouris.
Allister s’installa sur son trône, légèrement essouflé.
_La journée commence bien, grogna-t-il, à qui le tour?
Son conseillé déplia fébrilement un morceau de parchemin et annonça :
_Hem… Kris et Maoxy Gealis, accompagnés de Liz Aurore…
Les gardes ouvrirent les portes de bois grinçantes et laissèrent passé les trois aventuriers.
Instinctivement, et peut-être parce que sa mère lui avait appris à une époque reculée, Liz se plia dans une révérence gracieuse, imité par ses deux compagnons.
_Très bien, dites moi tout et faites vite…
Intimidé, aucun des trois n’eurent le courage de commencé, jusqu’au moment ou Kris réussi enfin à ouvrir la bouche. Il lui expliqua la raison de leur venu, aidé par Liz qui dévoila son hypotèse.
Le roi semblait écouté d’une oreille distraite, à vrai dire c’était à peine s’il les regardait.
Une fois leur discour finit il soupira, s’étira, jeta un œil à son conseiller qui n’avait pas bougé d’un pouce et dit :
_Interressant, en effet…Cela dit on ne peut se baser sur une idée aussi vague…
_Vague? répéta Liz que le refus de son hypotèse irritait.
_Moui, il peut y avoir des milliers de raisons pour lesquelles il se passe ses choses.
_Alors soit… Dites vous simplement, qu’en effet c’est une hypotèse parmis tant d’autre, mais dites vous aussi que nous ne sommes venus ici, ni pour de l’aide, ni pour un quelconque encouragement. Juste pour vous prévenir de ce que nous allions faire.
_Vous comptez donc remettre se dofus à sa place?
_C’est exact. Et si nous…
Elle hésita sur le mot qu’il fallait employé.
_…échouons, finit Maoxy.
_… nous comptons sur vous pour continuer ce qui a été commencer, conclut Kris.
Rien n’aurait pu faire plus plaisir à Liz que de les voir si engager dans ce qui allait être entreprit.
Allister se leva et s’avança vers eux, puis , d’une voix où l’on pouvait déceler la sagesse des années il ajouta :
_Nous vivrons des jours bien sombres, et parfois pire que ceux qui ont été vécu durant la bataille de l’Aurore Pourpre, mais une chose est sur… Je ne faillirais pas à ma promesse en vous disant que je tenterais tout pour sauver ce qu’il restera de notre civilisation…

Rassurés par l’intervention du roi ils poursuivirent leurs recherches du iop qui détenait le dofus.
Au château ils avaient questionné tout le monde, y compris le monarque, et se retrouvaient bredouilles, personne ne sachant quoi que se soit.
_C’est quand même incroyable qu’une information comme celle-là soit si difficile à avoir, bougonnait Maoxy en mordant dans son sandwiche, en général les gens qui trouvent des dofus le font savoir.
_Moui…
Assise sur le pont-levis du château Liz réfléchissait vaguement, tout en regardant l’eau peu profonde des douves coulée sous ses pieds.
Kris passa un bras réconfortant autour de ses épaules et lui proposa :
_Et ta mère? Y parait qu’elle en sait des choses…
La sacrieur soupira, la simple idée de devoir retournée à Astrub l’épuisait.
_Allons-y pour ma mère, mais je vous préviens que si elle vous propose de goûter à son ragout de bouftou vous dites non de suite !

Une fois Astalté installé dans la petite étable, Maoxy se précipita sur la porte de la maison pour y frapper . Kris se recoiffa rapidement, nerveux de rencontrer pour la première fois sa belle-mère et celle qui avait pris soin de ses fils pendant son absence.
Lorsque Lélia découvrit le jeune ecaflip et sa fille elle fut ravie, jusqu’au moment où ses yeux se posèrent sur le feca. De son regard scrutateur elle le détailla de la tête aux pieds sans prendre garde au soupir de sa fille.
_Maman, j’te présente Kris Gealis, la père des garçons… et mon petit ami…
Liz se mit a rougir, et Kris se ratatina un peu plus sur le pas de la porte tandis que Maoxy rentrait comme chez lui dans le salon et que Lélia en était encore à étudier son « gendre » sous toute les coutures.
Il était trop vieux pensait-elle, bien trop vieux pour sa jeune et jolie fille, et il avait des enfants qui plus est ! Gentils, certes, mais des enfants tout de même. Et puis il ne semblait pas très futé… et pas très propre sur lui. Une barbe naissante lui mangeait la moitié du visage et ses cheveux ébouriffés lui donnait l’air d’un fou. Enfin, comme si cela ne suffisait pas, elle appercut des petites rides aux coins de ses yeux, preuve qu’il devait avoir la trentaine sinon plus… Non décidemment il n’était pas fait pour elle.
_Hem…Maman?
_Hein? Oui, enchanté.
Elle lui tendit froidement la main et les fit entrer.
_Bon excusez-moi mais j’étais en train de faire la cuisine.
_Cool, on arrive au bon moment, intervint Maoxy.
_Tu viens de manger je te rappel, lui dit Liz.
_J’ai encore faim moa…
_T’inquiète pas mon chaton j’ai toujours un petit quelque chose pour toi, minauda Lélia en pinçant les joues poilu de l’ecaflip. Mettez donc la table j’arrive.
Elle se précipita dans la cuisine en sifflotant.
_Merci Mao…souffla la sacrieur avant de suivre sa mère.

Sur le feu mijotait ce qui semblait être une soupe à l’oignon, l’un des plats préférés de Liz lorsqu’elle était enfant. Elle ravala la salive qui lui montait à la bouche et commença à questionner sa mère.
_Le dofus pourpre? Oui et alors?
_Tu nous a dit que c’était un iop qui l’avait trouvé mais est-ce que tu connaitrais son nom?
Elle fit mine de réfléchir une minute et répondit :
_Non, désolé…
_Maman… Je peux savoir ce que tu as contre lui?
_Contre qui?
_Arette t’es ridicule.
_Oh sa oui tu me l’as dit tellement souvent, fit elle sur le ton du reproche, en tout cas je tiens à te préciser que cette homme n’est pas fait pour toi.
_Pfff…
_Viens à l’évidence qu’il est beaucoup trop vieux pour toi. Vous avez combien d’années de différence? Sept? Huit?
_Quatorze…
CLANK!!!
Lélia avait fait tombé une casserole. Par maladresse où sous le choc, Liz n’aurait su le dire.
_Besoin d’un coup de main là-bas, demanda la voix de Kris.
_Non, non tout va bien! Quatorze ans, chuchota la mère de la sacrieur, mais tu es folle!
_Pas aussi folle que toi.
_J’en doute.
_Parce que épouser un tueur à gage c’est mieux?
_Tu…
Lélia ne trouvait pas les mots, elle se contenta de brandir la casserole sous le nez de sa fille.
_Ton père faisait ça pour nous Liz!
_Et bien soit… Moi je l’ai choisi parce que je l’aime… et je ne changerais pas d’avis, inutile d’essayer de m’en dissuader.
Elle s’empara de la corbeille de pain et l’emmena sur la table du salon, suivi de près par sa mère, la soupière à la main.
_Vous avez de la chance, j’en ai fait un peu plus aujourd’hui.
Elle rempli tout les bols avant de rentrer dans un mutisme qui ne lui ressemblait pas.
_Bon aller, vide ton sac, déclara Liz en posant sa cuillère, et fait le devant eux aussi s’il te plait.
_Tu ne seras pas capable d’élever des enfants à ton âge voilà…
Si Liz aurait pu tomber de sa chaise elle l’aurait fait.
_Je crois pas ce que je viens d’entendre, dit-elle lentement, c’est toi qui me dis ça…
_Pardon?
_ « Tu seras pas capable d’élever des enfants »… Et c’est toi qui dit ça… Mais toi maman t’as jamais été capable de rien… Aujourd’hui encore je me félicite d’avoir fugé, parce que c’est à partir de ce moment que j’ai commencé à vivre… Et maintenant tu me dis ça… Tu me connais mal, si mal que ça me donne envie de vomir…
_C’est vrai, admit Lélia qui se dandinait sur sa chaise, je dois avouer que tu es bien plus débrouillarde à ton âge que je ne l’étais au tiens. Mais je refuse de voir la vie de ma fille gâchée.
Elle posa un regard glaciale sur Kris qui n’osait rien dire de peur d’augmenter la colère de la sacrieur qui semblait s’accroître à chaque secondes qui passaient.

Toc, Toc…
La tension redescendit d’un cou lorsque l’on frappa à la porte et que la voix de Cédric retentit.
_Lélia? Liz? Ouvrez s’il vous plait!
_Merde!
Liz se leva d’un bond.
_Faut pas qu’il nous trouve là, surtout moi.
_Pourquoua?
_Juste parce que je lui ai fait faux bond sur la route de Brakmar, aller vous cachez vite.
Le feca et son fils se camouflèrent dans les escaliers tandis que la sacrieur suppliait sa mère de ne pas laisser enter le cra.
Lélia soupira mais ne répondit pas, avant de se diriger vers la porte. La sacrieur rejoins ses amis pour observer ce qui allait se passer.
_Oh bonjour Cédric, quel plaisir de vous revoir, fit Lélia en ouvrant à peine la porte.
Kris grinça des dents : il ne pouvait pas nier la différence de ton entre celui qu’elle lui accordait et celui qu’elle donnait à Cédric.
_Bonjour, est-ce que Liz est là?
_Non je suis désolé elle est partie.
Ils entendirent le jeune chef de guilde soupiré.
_Elle m’avait dit que vous mentiez mal, mais à ce point…
_…
_Sa dragodinde est dans l’étable…
Résignée elle ouvrit grand la porte, laissant entré la forte carrure du jeune homme.
_Aller Liz sort s’il te plait…
La sacrieur descendit l’escalier.
_Comment t’as su?
_Je peux te suivre à l’odeur… tu sens tellement bon…
Le cra rougit avant de bomber le torse quand il vit Kris apparaître derrière la jeune fille.
Il prit à peine le temps de recouvrer sa constance avant d’entrer dans le sujet que Liz évitait depuis des jours.
_On m’a dit qu’il a été tué dans l’arène par une sacrieur inconnue… Tu y es donc arrivée seule…
_Tu as quoi? repris Lélia dans la plus grande incompréhension.
_C’est tout à fait expliquable maman…
_Ce que Liz essai de vous dire c’est qu’elle a débarrassé le monde d’une erreure de la nature…
_Te voilà belle maintenant avec tes : « épouser un tueur à gage c’est pas mieux »!!
_Il le méritait.
_Mais tu aurais pu te faire tuer, rappela Cédric.
_Elle sait parfaitement ce qu’elle fait, la défendit Kris.
_Oh, toi ferme là, si tu l’aimes vraiment, tu la protégerais mieux que ça.
_Pardon?!
_Ma fille est une tueuse, j’arrive pas à le croire.
_Maman, j’ai fait ce qui était juste pour tout le monde.
_Dis moi après que tu es capable d’élever des enfants!
La dispute augmentait de volume un peu plus à chaque phrases prononcées, dans une cacophonie qui rendait les choses d’autant plus énervantes.
_MAOW!!! C’EST PAS BIENTÔT FINIT!
Maoxy, resté dans son soin, avait réussi à faire retomber le calme dans la pièce.
_...Bon… Qui veut du dessert?

Après de courtes explications, ils partagèrent un gâteau aux fraises, sous les yeux des trois familiers : Fiasco, Momo le fotome et le dragoune sans nom.
Elle proposa un morceau de son gâteau au petit dragon qui le renifla sans vouloir y goûter.
_Y m’inquiète sa va faire quatre jours qu’il a rien manger…
_Ca mange des fantômes, lui apprit Maoxy qui s’empiffrait comme un gloutoblop, je dois en avoir un ou deux.
_Berk, c’est horrible.
_Moui…
L’ecaflip ouvrit son sac et en sortit une petite boule lumineuse à l’aspect… fantomatique.
_Si les âmes de ces familiers ne sont pas mangées où ressuscitées elles ne pourront jamais renaître…
Il proposa la boule au dragoune qui la goba avec appétit et sembla tout de suite repu.
L’assemblée demeura sans voix devant les connaissance du jeune garçon.
_C’est Oshimo qui m’a apprit ça, dit-il sur le ton de l’excuse.
_D’ailleurs elle s’appelle comment cette bestiole, demanda Liz pour changer de sujet.
Kris ne répondit pas, le regard résolument fixé sur Cédric, dans une attitude de défi qui semblait plaire au cra assit en face de lui.
_Quand Ténébrux en parlait il disait « elle » donc je pense que c’est une fille, répondit Mao.
_Il ne l’appelait jamais par son prénom?
_Non pas que je me souvienne…
Liz prit la dragonne sur ses genoux et l’examina de plus près. Elle craignait toujours de la voir ouvrir la bouche pour la mordre, ses yeux fixateur, ne prêtant guère à la confiance. Mais jamais le familier n’avait esquisser le moindre geste contre elle, lui permettant même de le prendre sur ses genoux et de lui caresser la tête.
_Comment je pourrais t’appeler toi?
_Holly…
Liz tourna la tête vers sa mère.
_Quand tu étais petite ton père t’avais offert un chacha. On l’avait appelée Polly mais tu n’arrivais pas a prononcé son nom alors on a fini par la nommer Holly…
_J’m’en souviens pas… Qu’est-ce qui lui ai arrivé?
_Ecrasée par la roulotte d’un marchand…

Après cette discussion fort peu agréable Cédric repassa à l’attaque :
_Alors, qu’est-ce que vous comptez faire?
_Retrouvé ce iop, prendre son dofus, et le remettre à sa place.
_En espérant que sa arrange les choses, ne put s’empêcher d’ajouter Maoxy.
_Rien que ça… Je viens avec vous.
_Non!
_Kris… Une personne en plus ne serait pas de trop tu crois pas…
Elle lui prit la main sous la table et tout de suite il se détendit.
_…D’accord, mais souviens toi qu’on ne fait pas parti de ta guilde, tu n’as aucun ordre à donné.
Le cra allait répliqué lorsqu’une forte agitation au dehors attira l’attention de tous.
Dans les rues la panique était de mise. L’on se bousculait et criait, sans pitié pour ceux que l’on mettait à terre.
D’un bond les quatre aventuriers se précipitèrent en direction de la porte. Maoxy allait sortir avec les autres lorsque son père l’en empêcha.
_Restes ici avec la mère de Liz je reviendrais te chercher.
_Non je veux venir, je veux voir!
_Tu seras plus en sécurité ici, je reviens vite.
_Oui c’est aussi ce que tu as dit la dernière fois, répliqua l’ecaflip les larmes aux yeux.
_Oh merde… jura Cédric.

Et en effet la situation méritait bien ce genre de réflexion.
Jamais, depuis le début de sa construction, Astrub n’avait fermée ses portes, laissant vaqué les marchands et les voyageurs à leur aise.
Pourtant, sous leurs yeux, les portes sud de la ville se fermaient, laissant passés les dernières personnes qui cherchaient asile.
Liz vit ceux qui ne possédaient pas de maisons se réfugiés dans la banque ou les hôtels de ventes.
Quand au peu de gardien qui veillaient sur la cité ils s’étaient regroupés près des murs et sur les tours.
_On a pas le temps Kris laisse le, prenez vos panoplies et vos affaires on s’en va! Maman quoi qu’il arrive ne quitte pas la maison, baricade toi dans ta chambre et attends que sa passe.
_Mais enfin que se passe-t-il ?
Malgré les questions de sa mère elle enfila sa cape, sa coiffe et ses bijoux en oubliant pas son sac et sa hache.
Ils quittèrent ensuite la maison au pas de course et se dirigèrent vers les remparts, suivit de d’Astalté qui portait le jeune garçon et les trois familiers dans les sacs de selle.
_A quoi avont nous affaire aujourd’hui, demanda Cédric en mettant la main sur l’épaule d’un sram qui faisait partie des soldats.
_Des sangliers, répondit-il.
BONG!
_Et ça s’en ai encore un qui veut démolir la porte. HEY! Va falloir des bras pour soutenir la porte ici, appela-t-il.
Ils laissèrent les miliciens œuvré, tandis que leurs collègue cra et feca incendiaient les monstres du haut des tours de guet.
_J’voudrais voir sa de plus près, dit Liz.
_Ca sert à quoi, c’est que des sangliers.
BONG!!! CRAK!!
_Ok j’ai rien dit.

Derrière les murs de pierres un autre mur, vivants, se pressait sur les portes de bois, trop fagiles et mals entretenues pour résister à un tel assaut. D’un commun effort les monstres défonçaient petit à petit les gonds de fer. Leurs yeux, plus rouges que jamais, étaient fixé sur cet unique but : causé le plus de tord possible aux humains.
De la bave dégoulinait sous leurs groins qui avaient perdus leurs teinte rosées, remplaçé par un pourpre sanglant. Ils arrivaient par dizaines, un peu plus à chaque minutes sur les cinq portes de la ville, telle une marée de poils et de sueur, prêt à tout détruire.
Les soldats faisaient ce qu’ils pouvaient, aidé par les riverains, ils retenaient les portes qui menaçaient de céder à tout moment et essayaient tant bien que mal de les tuer à l’aide de projectiles enflammées et autres sorts en tout genre.
Un osamodas invoqua son dragonnet dans la foule de monstres. L’invocation en tua une bonne quinzaine avant de finir piétiner par les sabots des sangliers fous.
Pris d’un élan de solidarité les quatre aventuriers décidèrent d’aider à maintenir la porte lorsqu’un soldat déjà à l’œuvre leur dit :
_Allez plutôt à la porte est, il n’y a presque personne là-bas.
_Ok!
Sans plus attendre ils se mirent à courir parmis les centaines de personnes qui attendaient un miracle.
Ils virent des dizaines et des dizaines de fidèles, regroupés autour de la statue de leurs dieux, priant de tout leur cœur que le cauchemar ne s’arrête.
C’est vrai, cela avait été si violent pensa Liz. Elle pourrait mourir dans la seconde qu’elle ne s’en rendrait même pas compte…
En pleine course Maoxy se stoppa, fixant l’hotel de vente des mineurs.
_Maoxy vient vite !
Kris voulut prendre les rênes de la dragodinde pour la faire avancer mais Astalté ne bougea pas d’un poil.
_Les mines…
_Quoi ?
_Les mines d’Astrub refont surface plus au sud, près de la rivière Kawaï… On pourrait les prendres par derrière…
_C’est pas bête, admit Liz.
_A quatre c’est juste de la folie, invectiva Cédric
_Qui te dit que nous sommes quatre?
Il talonna la monture et se précipita sur les groupes de gens recroquevillés devant les statues d’ecaflip et de iop. Il leur informa rapidement de son idée et lorsqu’il revint il était accompagné d’une cinquantaine de ces disciples.
_Bravo mon fils, lui fit Kris, fière de lui.

Serrés dans le boyau caverneux de la grotte, une petite soixantaine de courageux essayaient tant bien que mal de na pas écrasé les pieds d’un autre, tout en avançant à bonne allure. Les rats d’égoutants les observèrent passé sans rien dire et Liz respira un peu mieux : au moins ils ne les attaquaient pas.
Lorsque la lumière du jour pointa au bout du chemin, l’exitation fut à son comble.
Astalté sortit son museau le premier et grogna doucement : la voix était libre.
Ils avancèrent silencieusement, se dispersant afin de pouvoir couvrir les deux portes sud : celle qui menait à la banque, et celle qui donnait sur la statue de sacrieur.
Les quatre aventuriers restèrent ensembles, dégainants leurs armes, Cédric son arc, Liz sa hache et Kris son baton ,tandis que Maoxy préparait ses cartes.
Vue de derrière la bataille semblait encore plus pitoyable.
Idiots, les sangliers attaquaient les portes comme des bourrins tout en se fesant incendier par les sorts qui pleuvaient sur leurs dos.
Lentement leur nombre réduisait mais cela n’empêcha pas Liz de lancer l’assaut.

Dans un cri commun de rage et d’exitation les iops chargèrent épées en avant, suivit de près par la sacrieur.
Mais le premier à les toucher fut Cédric à l’aide d’une flèche punitive qui explosa en dans un bruit sourd.
Kris lança ses boucliers, Mao enchaînait les coups de bluff et une exclamation de joie retentit derrière les remparts.

La bataille dura quelques heures. A midi on brûlait les corps des sangliers dans des fosses creusées un peu partout autour de la ville. Jamais les cordonnier et les tailleurs n’avaient été aussi content d’avoir une telle profusion de cuir à travailler.
Pendant ce temps Liz s’était séparée de son groupe afin de retrouver sa mère et de la questionner une fois de plus sur le mystérieux possesseur du dofus.
_Je ne connais pas son nom ni son adresse, répéta-t-elle à sa fille, mais en revanche je connais l’un de ses amis…
_Et tu n’aurais pas pu nous le dire plus tôt?!
_Etant donné la manière dont tu m’as parlé je crois que non!
Liz baissa la yeux, inutile de faire la forte tête, il lui fallait cette information.
_Il habite quelque part à Pandala…
_Quelque part? Pandala c’est vaste maman.
_Je le sais bien. Mais tout ce que je peux te dire c’est qu’il habite là-bas… dans la région de Terrdala je crois…
_Tu crois? demanda-t-elle gentiment.
_Hem… J’en suis presque sur…
La jeune femme soupira, inutile de lui en demander plus, sa mère était une vraie passoire.
Elle lui dit au revoir sans ménagement et sortit rejoindre les garçons.

Mao était toujours juché sur la dragodinde pourpre tandis que Cédric et Kris discutaient à une iopette au corsage trop bien aéré pour être honnête. Un pique de jalousie monta en elle tandis qu’elle s’approchait.
_Ah, Liz, tu as dit au revoir à ta mère? questionna Kris comme si de rien n’était.
_Oui et pas seulement, j’ai une nouvelle piste.
Sans même prendre garde au regard insistant que lui lançait la iopette elle leur expliqua où se trouvait leur prochaine destination.
_Et à qui ai-je l’honneur? demanda-t-elle enfin en fixant la gamine qui devait être plus jeune qu’elle d’à peine deux ans.
_Kira, répondit-elle d’une voix chantante en lui tandant la main, j’ai combattu à tes côtés tout a l’heure. Et j’étais justement en train de discuter avec ces messieurs d’une éventuelle place libre pour votre mission. J’ai entendu dire que vous cherchiez un iop. Il se trouve que j’en connais des tas puisque j’en suis une. Hi hi hi !
Liz grinça des dents lorsqu’elle entendit ce rire si aigu. Elle eut à peine le temps d’ouvrir la bouche que déjà Kris lui répondit :
_Mais se sera avec plaisir.
_Quoi? On est trop nombreux et sa pourrait être dangereux, s’interposa la sacri.
_Tu l’as dit toi-même, une personne en plus ne sera pas de trop…
Dans le regard du feca Liz descella une étincelle de vengeance qui lui fit l’effet d’un poignard dans le cœur.
Elle se retourna vers Maoxy et Astalté, fulminante de rage, mais digne.
L’ecaflip lui laissa une place sur la selle et elle dirigea la monture en direction du zaap Holly et Fiasco la suivant à la trace.
Cédric la rattrapa sur sa dragodinde orchidée, il voulut lui parler mais se ravisa.
Derrière eux un pouf sonore retentit. Liz ne se retourna même pas pour voir que Kira avait appelé sa dragodinde ivoire.
_Tu veux monté? lui proposa la iopette.
Liz serra les poings sur les genoux de Maoxy, elle sentit le regard du feca lui brûler la nuque avant qu’il ne réponde :
_Non, merci...




Bla bla bla...
Quoi que l'on dise il n'y a rien de mieux que du soleil et une piscine limpide pour s'inspirer et retrouver le calme qui est indispensable à toute écriture digne de ce nom.
Merci à ceux qui me soutiennent et à un en particulier qui se reconnaîtra^^
Souhaiter moi bon courage, reprendre le travail va être dur
Et encore désolé pour les nombreuses fautes qui sont certainemment présentes, mais un coup de speed m'a pris aux tripes.
Petit retard...
Je le sais...
Presque deux mois que je n'ai pas posté la suite des aventures de ma sacrieur.
Mais j'ai une très bonne excuse

Primo : des vacances fortes en émotions et en évènements !
Secondo : un ordinateur pas toujours très coopératif...
Tertio : la reprise des cours et cette année c'est le bac, le code, le permis avant le début du boulot, de l'appart', du mariage, des enfants.... Ok je vais peut-être un peu loin là^^

Tout cela pour vous dire que je continue à écrire en plein cour de chimie ou d'anglais, et que la suite ne devrait pas tarder...

__________________
Soit donc ami sincère ou sincère ennemi, mais ne reste pas traitre et fidèle demie...

Deux jours plus tard…

Pof, pof, pof… Les pattes des cinq dragodindes martelaient le sol recouvert de feuilles de bambou mortes tandis que leurs cavaliers essayaient tant bien que mal de retrouver leur chemin dans la jungle de Terrdala.
_Quand tu veux, baillait Liz dont l’impatience d’Astalté commençait à monter en elle.
_Hem…
La femelle ivoire de la iopette bifurquait à droite, puis à gauche, avant de revenir sur ses pas, sa maîtresse tenant une carte de la région entre ses mains moites.
Maoxy soupira derrière elle, lui faisant perdre un peu plus ses moyens.
_Je croyais que tu connaissais la région, lança Cédric.
_Oui, sauf que ici les forêt de bambou se déplaçent.
_Moi je dis qu’on devrait aller tout droit vers l’est jusqu’à trouver la muraille de Terrdala, reprit la sacrieur en talonnant sa monture.
Seul l’ecaflip, monté sur sa dragodinde amande et rousse, la suivit.

Voilà déjà plus de vingt-quatre heures qu’ils arpentaient cette forêt, suivant docilement la route que leur indiquait Kira, jusqu’au moment ou celle-ci, sans regarder ou elle allait, faillit tomber dans une crevasse naturelle.
Entre elle et la sacrieur on pouvait dire qu’il y avait une relation… inexistante.
Kira essayait tant bien que mal de la faire parler et Liz, aimable comme une porte de prison, lui répondait par des grognement qui signifiaient clairement : « laisse moi tranquille où je t’arrache la tête ».

Pour la sacrieur il était hors de question de laisser cette gamine empiéter sur son territoire. Loin d’une jalousie quelconque il s’agissait d’un véritable défi, et cela Kira l’avait bien compris, surtout lorsque celle-ci avait proposé à Kris un bout de sa couverture. Liz l’avait fixé si méchamment que la iopette eu l’impression qu’une malédiction planait sur sa personne.
Les garçons, quand à eux, se tenaient loin de cette bataille trop féminine.
Même si Maoxy avait largement pris le parti de Liz il aimait les voir se chamailler.
Cédric essayait de rester neutre, et Kris voulait se faire pardonner de son manque de tact en ayant inviter la jeune femme sans sa permission.
_Non, prend à gauche derrière le bosquet.
_Et moi je te dis qu’il faut continuer tout droit !
_Alors vas-y je t’en prie, mais moi je vais à gauche !
_Tu vas te retrouver devant l’océan comme une cruche, je savais que les iops étaient crétin mais toi t’es la reine.
_S’il vous plait sa suffit… On va s’arrêter pour manger.
Les trois garçons mirent pieds à terre et sortirent les provisions avant de s’adosser contre un rocher.
_Un morceau de saucisson Kris?
_Volontiers, merci.
_Popa passe moi les poissons séchés. Diva attrape!
La dragodinde avala le poisson entier et ses semblables orchidée et indigo s’avancèrent pour recevoir leur part.
_Dis moi, pourquoi t’as une drago indigo? C’est pas pour les feca cette race, demanda Cédric.
_C’est un cadeau, et j’ai pas les moyen d’en avoir une autre.
_Ok…
Ils finirent de manger tandis que les filles continuaient de s’insulter…
_Tu crois qu’elles vont continuer encore longtemps?
_Nan, Liz va bien avoir un creux à un moment…
_Possible…
_Si jamais il nous arrive quoi que se soit par ta faute je jure sur sacrieur de faire de ta vie un enfer ! criait-elle à la jeune fille.
_Quoi, tu crois pouvoir te mesurer à moi ?
_Sans les mains très chère !
Tel deux dragons les montures rouge et blanche s’affrontèrent du regard, prêtes à bondir au moindre mouvement.
_S’il vous plaît les filles…
Kira respira profondément et glissa de sa monture, acceptant un morceau de viande séchée proposé par Cédric. Celui-ci baissa les yeux de son décolleté lorsqu’il aperçu Liz lui lancer un regard assassin.
La jeune femme se détourna et fixa un point au loin en respirant profondément.
Cette gamine osait empiéter sur son territoire, prendre possession de ses amis, et commander l’opération en prime ?! Le dofus pourpre c’était SA découverte, son épreuve à ELLE.
Depuis toute petite elle avait eu l’habitude de vivre entourée de garçons… Elle n’aimait pas les manières des filles. C’était si simple de faire croire que l’on était fragile et sans défense devant une troupe de mâles en quête d’un devoir conjugal, alors qu’il suffisait d’être soi-même pour trouver le bon, celui qui vous fera rêver…
Une femme mature et combative, voilà ce qu’il fallait être pour s’attirer ses bonnes grâces.
Un bâton avec des cheveux, c’était ainsi qu’elle voyait Kira.
Kris et Cédric en revanche, pouvait la voir autrement… Et là était le problème…

Elle brutalisait ses rênes de cuir lorsque le feca la rejoignit.
_Tu m’en veux…
_… je devrais? demanda-t-elle ironiquement. Evidemment…
_C’était idiot de ma part d’accepter qu’elle vienne… Je savais pas que tu serais aussi jalouse. Excuse moua…
_Jalouse? Je n’ai rien à lui envier, ni à elle, ni à personne. Je me trouve très bien comme je suis, et je ne manque de rien, mais à l’avenir évite de me rabaisser comme tu l’a fait l’autre jour…
Au lieu de le rassurer ses paroles le blessèrent mais il n’y laissa rien paraître. Si elle ne manquait de rien à cet instant alors pourquoi cela faisait plus de 3 jours qu’elle ne lui avait même pas tendu la main pour qu’il la prenne?
Il allait battre en retraite mais se ravisa.
_Je t’aime, murmura-t-il. Si ce qu’on a vécu tout les deux doit s’arrêté ici j’aimerais…
_Chut ! Regarde…
Sur le chemin de terre battu les bambous se déplaçaient sur leurs petites jambes de racines, semblant fuirent quelque chose où quelqu’un. Puis, graduellement, un grouillement sourd monta en puissance.
_Remballez tout! cria Kris.
Astalté piaffa d’impatience tandis que derrière eux leurs compagnons s’affairaient à charger les montures rapidement.
Liz voulait voir de quoi il s’agissait, ne pas fuir sans risquer de le faire devant un simple groupe de bulbes égarés…
Elle fixa se bout de chemin au loin, et lorsque les bambous s’écartèrent enfin elle les vit : des kitsous
Au moins au nombre de trente voir plus…

Chassant en bandes, voraces et tenaces, les kitsous étaient des forces de la nature à eux seuls. Magiques autant que physiques, leurs attaques fulgurantes avaient tuées plus d’un imprudent…
Malgré leurs petites bouilles sympathiques et leurs fourrures à l’apparence si douce, Liz et ses amis ne mirent pas longtemps à décamper.
_Vite, vite !
Elle prit les devant avec Astalté, s’assurant que tout le monde la suivait.
La monture se débrouillait comme un chef dans cette forêt aussi éttouffante que vivante. Il allait esquiver un rocher lorsqu’un cri déchirant retentit derrière eux.
Fermant la marche la dragodinde ivoire de Kira s’était étalé de tout son long au sol, les pattes entravées dans un enchevêtrement de fourrures multicolores. Cédric tira une flèche dans le tas tandis que la iopette se défendait à la découpeuse de Yench.
Une bonne partie des bestioles volèrent mais certaines s’étaient accrochées aux vêtements de Kira, la mordant jusqu’au sang.
_KYAAAA!!!
_Kira !
Une intense lumière blanche la fit soudain briller tel un phare. L’instant d’après Liz se trouvait à sa place, sacrifiée pour lui premettre de se remettre, elle et sa dinde, des blessures infligées par les petits crocs tranchants qui s’enfonçaient à présent dans la chair de la sacrieur.
_Kris glyphe et éloignez-vous !
Le sang du feca ne fit qu’un tour.
_Je risque de te tuer toua aussi !
_T’inquiète!

Entre deux coups de hache elle pu apercevoir les yeux injectés de sang des kitsous frappés par le maléfice du dofus pourpre. D’autres en revanche semblaient moins atteints. Ils restaient à l’écart, comme incapable d’obéir encore à la malédiction, leurs yeux, dépourvus de ces traces sanguines observaient le combat à distance.
Elle eu le temps de se réjouir que certains luttaient encore contre ce fléau, lorsqu’une intentse brûlure toucha Astalté, remontant dans ses pattes et atteignant sa maîtresse en pleine poitrine. Une sévère odeur de poils brûlés emplit l’air tandis que Liz s’effondrait lentement du dos de sa monture.
Elle sentit une paire de bras musclés, une douce odeur familière et entendit Astalté grogné avant de sombrer dans l’inconscience…

Le groupe d’aventuriers poursuivait sa route à petits pas rapides vers l’est.
Kris serrait la sacrieur évanouie contre lui, s’assurant toutes les dix secondes que son cœur battait correctement.
Une fois de plus il caressa son visage ensanglanté, repoussant une mèche bleu ciel. Il approcha son visage du sien et sentie son souffle, faible mais régulier, il l’embrassa tendrement et souleva un pan déchiré de son vêtement pour constater une fois de plus les dégâts.
Sa peau était brûlée un peu partout laissant de terribles marques rouges sur sa chair. Certaines blessures suintaient, il faudra vite les désinfectés, mais dans l’ensemble la sacrieur cicatrisait vite et semblait plongée dans un coma qui la soustrayait à toute souffrance.
Si seulement il n’avait pas invité Kira elle n’aurait pas eu besoin de prendre sa place, encore moins de subir son propre glyphe. Si elle ne s’en sortait pas il ne se le pardonnerait jamais, et n’oserais plus regarder son fils dans les yeux.
Lui aussi s’inquiétait beaucoup pour son amie. Voilà déjà une heure que l’ecaflip retenait ses larmes, il savait que Liz n’aurait pas aimé le voir pleuré, il se montrerait donc aussi brave que possible.
Devant lui la iopette était bouleversée. Finalement Liz avait le cœur d’une sacrieur, sinon pourquoi aurait-elle acceptée de subir sa souffrance? Elle baissa les yeux sur ses bras nus recouverts du sang séché provenant des innombrables petite trous dans sa peau qu’avaient causé les kitsous. Des hématomes commençaient à se former partout où ils avaient frapper.
_Ca aurait pu être pire, murmura-t-elle.
_Y faut qu’on s’arrête, proposa Cédric.
_Non, on est bientôt arrivé et il faut que Liz se repose dans un endroit chaud et surtout en sécurité. N’importe quel monstre peut nous tomber dessus, sans oublier le fait que les kitsous peuvent toujours nous rattraper.
_C’est tout à ton honneur de vouloir prendre soin d’elle mais regarde un peu nos montures, elles sont exténuées, la tienne la première. Et je doute que sans elles ont puisse rejoindre Terrdala aussi vite.
Le feca serra Liz un peu plus fort contre lui, elle remua et ouvrit les yeux.
_Hey, ça va?
_Je sens plus mon corps… marmonna-t-elle.
_Regardez ! clama Maoxy.
Au bout de la route s’élevaient les murailles de Terrdala, surveillées par les premiers gardes pandawas.
_Bonta où Brak?
_Surement Bonta, dit Cédric, je ressens la présence d’un prisme pas loin… J’irais.
_Moi aussi, s’empressa le gamin.
_Non Mao, n’y pense même pas, gronda son père.
_Je veillerais sur lui, articula Liz.
_Quoi? Mais tu es même pas capable de tenir en selle toute seule.
_C’est pour ça que ton fils m’aidera…
Elle se redressa et siffla doucement, Astalté s’empressa de venir se coller à la monture indigo et aida sa maîtresse à s’installer. Fiasco et Holly l’empêchèrent de perdre l’équilibre et lorsqu’elle fut callée correctement sur la selle il fut convenu que tout le groupe viendrait hormis Kris, d’alignement brakmarien.

Lorsqu’ils se mirent en route pour les portes de la ville le feca retint la jeune femme, laissant les autres prendre de l’avance.
_Tu ne m’as po dit un mot depuis que tu es réveillé… Qu’est-ce qu’il y a?
_Je veux pas que tu te fasses de soucis pour moi c’est tout… souffla-t-elle en prenant le ton le plus courageux dont elle était capable.
_Tu as vu ton état?
_Je le ressens surtout, plaisanta-t-elle.
_Moi je ris po, c’est à cause de moua si t’as faillis y rester aujourd’hui…
Elle laissa un long silence plané et le l’écouta continuer.
_Ca va peut-être te paraître idiot ce que je vais te dire, mais je t’ai aimé à la seconde ou je t’ai parlé, même si la première fois t’as pas vraiment été aimable…
Elle sourit, en effet ce jour là elle croyait avoir affaire à un fou.
_Les enfants t’adorent, tu me plais beaucoup, vraiment beaucoup… même trop… Quand t’es po là j’arrive po à te sortir de ma tête. Et quand je te vois en danger ou approché d’un autre garçon (son regard se posa sur le dos de Cédric), j’ai le sang qui se met à bouillir, je serais prêt à faire n’importe quoi pour toua. Juste pour toua…
Un liquide chaud roula sur ses joues et tomba sur ses mains, il fallut que Kris le fasse séché de ses doigts pour qu’elle se rende compte qu’elle pleurait.
Il s’approcha et l’embrassa à pleine bouche. A ce moment elle se dit qu’elle aurait mieux fait de rester sur sa monture pour pouvoir encore plus profiter de ce baiser et se laisser enlacer dans ces bras qu’elle aimait tant.
C’était si magnifique ce sentiment qu’elle ressentait… L’impression que des pétard explosaient dans ses oreilles, que son cœur allait éclater et qu’elle était la fille la plus heureuse du Monde des Douzes et au-delà…
Bref elle était amoureuse…

_Qui êtes-vous, et que faites-vous aux portes de la cité de Terrdala ?!
_Je m’appelle Cédric, bontarien, et chef de la Unit Compagny, ici pour affaire, brailla-t-il pour que ses paroles atteignent le haut de la muraille où trônait plusieurs gardes en factions.
_Et les trois autres?!
_Mes bras droits, je me porte garrant d’eux.
Pour accompagner ses paroles il fit apparaître ses ailes, blanches et auréolées de lumières. Malgré la douleur qui parcourait ses membres, Liz ne put être qu’émerveillée de leur ampleur, mais dégouter en pensant à ce qu’il avait du accomplir pour les avoir.
Une fois autorisés à rentrer la sacrieur jeta un dernier coup d’œil derrière elle, afin de s’assurer que son chéri était bien resté caché à l’abri des bosquets, assez loin pour être dissimulé aux yeux des bontariens et assez proche pour ne pas se faire attaquer par un quelconque groupe de monstres.

Arriver à l’intérieur de la ville ils se séparèrent sans pour autant se perdre de vue.
Cédric garda un œil sur la sacrieur qui vacillait à chaque pas que faisait sa monture.
Ils déambulèrent ainsi entre les maisons de terre séchée avisant les passants, pour la majorité pandawa, leur demandant si un iop vivait dans les environs.
Curieusement ils firent comme si la langue que les aventuriers parlaient leur était inconnue.
_Criss ! Les pandawa sont mal élevé ou quoi ? s’énerva Maoxy.
Kira eut juste le temps de le faire taire avant que les soldats en faction un peu partout ne le jette dehors.
_Lâche moi, se défendit-il en repoussant la main que la iopette avait collé sur sa bouche , on y arrivera jamais s’ils ne nous répondent pas !
_Crie un peu moins fort espèce d’écervelé, siffla la jeune fille entre ses dents, il faut les comprendre et je pense que tu es trop jeune pour ça…
Elle poussa sa femelle ivoire un peu plus loin, tandis que le jeune ecaflip la suivit en trottinant sur sa vieille drago.
_Y a rien à comprendre y s’agit du destin de notre monde.
_Non, il s’agit de la peur de tout un peuple… Comme les brigandins, les pandawas sont soumis aux durs loi de Bonta et Brakmar. Ils sont déchirés par cette guerre qui ne dure que trop, qui tue leur famille, détruit leurs maisons. Imagine toi, vivre dans la peur tout les jours de voir leurs portes brisés par des soldats à la recherche du prisme que le camp adverse cache si bien…
Derrière les deux jeunes, Liz et Cédric écoutaient patiemment. Kira n’avait pas tord. Dans le regard des habitants brillait une lueur de peur lorsqu’ils levaient les yeux sur eux, un nuage de doute, comme au moment où l’on hésite à dégainer sa hache devant un ennemi incertain.
Mais dans le fond il s’agissait des paroles de la iopette qui les touchaient, plus que de la vérité des faits qu’elle décrivaient.
Liz n’aurait jamais cru qu’elle puisse être si mature, pourtant elle semblait bien connaître la guerre et ses méfaits, peut-être elle aussi en avait-elle fait les frais dans le passé… Tellement d’orphelins pour une cause inutile… Dans la tête de la sacrieur elle vit le nom de Kira monté d’un cran dans son estime…
Cédric pour sa part avait une idée bien défini de ce qu’était la guerre, étant lui même rangé d’un côté il ne pouvait pas affirmer ses dires mais ne pouvait pas non plus les contester. Le cœur tendre et l’esprit fragile il pouvait comprendre la peur de ce peuple.
Du coin de l’œil il avisa une femme pandawa et son enfant. En les voyant approchés elle fit signe à son petit de rentré à l’abri de la maison, obéissant le gamin rangea ses jouets fébrilement et courut à l’intérieur en claquant la porte. La mère posa la main sur sa hache au nuances vertes accrochée à sa taille. Le cra lui adressa un signe de tête amical, qu’elle lui rendit. Il posa ensuite son regard sur le dos de la iopette, qui inspectait les quelques noms inscrit sur les portes, décidément cette jeune femme avait plus de cervelle que ses congénères et peut-être avait-elle d’autres qualités cachées…
_Par ici !
Du bout de son épée bleutée elle pointait une maison adossée à la muraille, une position dangereuse pour une habitation lorsque l’on savait que certains les jours les attaques pouvaient se succéder sans cesse. A gauche de l’entrée s’élevait un immense saule pleureur dont la ramure se répandait sur le sol tel une pluie de feuilles argentées à l’arrêt.
Dans l’ombre on pouvait apercevoir les contours d’une porte entrouverte. Maoxy fut le premier à mettre pied à terre et à s’approcher de la masure. Par réflexe Liz et sa monture s’interposèrent, hors de question de laissé entrer le jeune ecaflip dans un bâtiment inconnu et éloigné des autres maisons, surtout en l’absence de son père.
_On reste ensemble, murmura-t-elle.
D’une main tremblante elle se saisit d’une fiole bleue enfouie dans son sac. Elle avala d’une traite le contenu pétillant et sentit tout de suite certaines de ses blessures se refermer instantanément. Inutile d’en utiliser une autre, sa résistance et sa capacité de récupération de sacrieur fera le reste.
_Tu aurais pu nous dire que tu avais des potions de soins sur toi ! se contraria Cédric.
_Etant une alchimiste de renom et te connaissant depuis assez longtemps pour que tu le saches, j’aurais cru que tu y aurais pensé seul…
_Kris n’y a pas pensé non plus… bougonna-t-il en silence dans son dos.
Elle coupa court à la conversation en glissant avec souplesse au sol, et caressa le museau d’Astalté.
_Soit sage mon cœur et veille sur Fiasco. Holly vient !
Elle déposa un baiser dans la fourrure du bouloute, un autre sur l’encolure de la dragodinde avant d’attraper la dragoune au vol.
Une fois les montures à l’abri des curieux derrière une palissade de bambou, ils détaillèrent de plus près la bâtisse, mais rien, mis à part l’obscurité que procurait le saule, et la porte ouverte, ne laissait paraître qu’il s’agissait bien de l’endroit qu’ils recherchaient.
_Kira… ? commença Cédric.
_Il est là , affirma-t-elle tout en renforçant sa prise sur son épée.
_Comment tu sais ?
_Ca pu l’alcool de pandala, pas le mort.
_J’y vais, décida courageusement Cédric.
Trop faible pour protester Liz, qui en temps normal se serait interposer, ne bougea pas d’un pouce, elle se concentrait surtout sur le fait de rester debout sans trop perdre l’équilibre. Rapidement elle jeta un cou d’œil sur ses avant-bras, brûlés et encore horriblement douloureux, mais qu’importe, là n’était pas le problème.
Quand au cra, il sembla profondément déçu qu’elle ne dise rien, mais pensa vite à autre chose lorsqu’il poussa le panneau grinçant…
Comme l’avait prévu Kira une forte odeur d’alcool le prit à la gorge, à part cela tout semblait calme. Son amulette lui murmura de faire attention avant de se blottir un peu plus contre sa gorge…
L’obscurité cachait tout, il apercevait à peine un mobilier en ruine et l’absence totale de fenêtre n’arrangeait pas les choses.
" FFfff " Avec la vitesse de l’éclair il banda son arc et ponta sa flèche enflammée à l’endroit où il avait cru entendre quelque chose bouger.
Il balaya la pièce du mince faisceau lumineux que produisait le bout sa pointe et le vit enfin.
Allongé sur le sol crasseux une silhouette longue et mince semblait respirer faiblement.
_Monsieur ça va ?
Sans réfléchir il se précipita au secours de l’homme agonisant… qui ne l’était pas.
Tout à coup l’inconnu se dressa sur ses pieds avec une souplesse hors du commun, sous sa cape était cachée une grosse épée avec laquelle il fendit l’air, ses yeux vides de iop était injecté de sang et dans ses mouvements désordonnés le cra reconnu les méfaits de l’alcool trop longtemps distillé.
Il esquiva facilement le premier coup et s’attendit au deuxième, mais du mauvais côté. Le guerrier lui assena un violent coup du plat de la lame sur la tête. Il ne lui en fallut pas plus pour tomber à terre et sombré dans l’inconscience la plus total.
Au même moment dehors, les filles et Maoxy s’étaient précipité lors des derniers mots prononcé par Cédric. Malgré ses réflexes ralentit par ses multiples blessures Liz fut la première à rentré dans le combat.
Sa hache frappa bien vite la razielle du iop qui avait tenté d’achever son ami à terre.
_Kira occupé toi de Cédric !
Un flot de carte rouges et noires surgirent à sa droite, leurs bords tranchants se fichant dans la cape de l’étranger le clouant ainsi au mur.
D’un large mouvement d’épaule il la détacha et se fonçait une fois de plus dans le tas. La sacrieur para comme elle pu, très vite aidé par l’ecaflip.
Pendant ce temps la iopette tirait tant bien que mal leur compagnon en dehors de la maison. Lorsque ce fut fait elle examina sa tête, le sang coulait à flot d’une blessure profonde à la tempe et une ecchymose bleuâtre commençait déjà à se former tout autour.

A présent elle paniquait vraiment, sous ses doigts s’échappait la vie d’un être humain sans qu’elle puisse y faire quoi que se soit, tandis qu’à à peine dix mètres d’elle le reste de son groupe se battait en duel avec un iop ivre, mais pas moins doué en combat.
Lorsque soudain une lumière s’alluma quelque part. L’image de la sacrieur sortant une fiole de potion de son sac lui donna un regain d’espoir.
_Astalté !
La monture toisa cette jeune inconnue qui criait son nom avant de reprendre sa discussion dragoniène avec sa congénère ivoire.
_Astaltééé !! Viens là tête de mule !
Une fois de plus il tourna la tête et cligna bêtement des yeux. Peut-être s’adressait-elle à lui ? Peut-être était-ce sa maîtresse qui le demandait par son intermédiaire ? A cette furtive pensée il se décida à trottiner jusqu’à elle, mais une fois arriver, pas d’humain vêtu de rouge et coiffé de bleu turquoise en vue, déçu il baissa la tête et renifla le sol à la recherche d’un ou deux vers de terre.
Pendant ce temps la iopette avait pu se saisir d’une demi-douzaine de potions de tailles et de couleurs différentes dans les sacs de selle en cuir. D’une main tremblante elle allait déboucher la plus grosse, une bouteille verte foncé avec une étiquette où l’on pouvait voir dessiner un cœur rouge , lorsque Liz cria :
_Non !
_Quoi ?
_Pas celle là !
_Mais il est en train de se vider de son sang !
_ " Ce n’est pas par la taille d’une fiole que l’on reconnaît ses vertus " première loi de l’alchimie.
Essoufflée mais en un seul morceau elle s’accroupit près de la jeune fille qui semblait ébranlée par tant d’événement. Cédric en revanche ne respirait presque plus, sa poitrine, d’habitude si massive ne faisait plus un mouvement.
D’un geste expert elle se saisit d’abord d’une petite boule de verre remplie d’un liquide rose bonbon qu’elle versa lentement à même la plaie. Le bleue partit presque instantanément.
Ensuite elle demanda à Kira de tenir la tête du jeune homme surélevée afin qu’il puisse avaler le contenue d’une fiole pareille à celle qu’elle avait engloutie précédemment. Et pour finir elle lui fit ingurgiter une mixture pétillante aux couleurs marrons pas très appétissantes mais qui eu pour effet de lui faire ouvrir les yeux et reprendre son souffle.
Il cracha et s’étouffa quelques secondes avant de s’accrocher au bras de Liz. Tout comme lui Kira souffla un grand cou, elle se laissa tomber sur le sol, mais se releva en vitesse en repensant qu’un iop ivre et fou furieux n’était pas loin.
_Maoxy l’a assommer, il est avec lui… assura la sacrieur.
_ Tu lui fais confiance ? s’exaspéra-t-elle.
_Une confiance aveugle…
_Plus qu’à moi…
Liz leva les yeux sur elle. Les deux jeunes femmes se toisèrent pendant un moment, le regard triste et encore apeuré de l’une, assuré de l’autre. Entre les deux Cédric gémissait de douleur mais lorsqu’il vit que personne ne prenait soin de lui il se dressa sur ses coudes, observa Liz, puis la iopette, ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais fut coupé par la sacrieur.
_Il y a longtemps j’avais une amie à Astrub, ma meilleure et la seule que j’ai jamais eu, plus jeune que moi. On était les seules filles du quartier parmi un groupe de garçons . Pour une raison inconnue ses parents ont déménagés. Du jour au lendemain je n’ai plus eu une seule nouvelle de cette fille, ça m’a fait énormément de peine à l’époque et encore aujourd’hui quand j’y repense je me demande ce qu’elle est devenue… Quand je te vois j’ai l’impression de la revoir, et la seule chose qui m’obsède c’est de ne pas te voir faire de bêtises…

A partir de cet instant la relation entre les deux jeunes femmes fût beaucoup plus amical…





Voili voilou, gros retard mais cette année c'est le bac et je résiste à la tentation (pourtant très forte) d'emmener mon ordinateur portable avec moi. (Styyyyle la grosse intello)
J'espère que cela vous a plu et surtout ne faites pas attention aux fautes, y en a trooooooooop et je le sais mais pas le temps...


Bla bla bla, dites moi donc ce qu'il en est...
__________________
Soit donc ami sincère ou sincère ennemi, mais ne reste pas traitre et fidèle demie...

_Vous croyez qu’il va se réveiller un jour? demanda Maoxy.
_Avec le coup que tu lui a mis sa m’étonnerait, dit Cédric.
_C’est sur, c’est pas avec ce que tu as fait qu’on allait y arriver, le nargua Kira.
_Moi je dis que quelque un devrait retourner voir Kris pour lui dire comment on avance… bougonnait Liz.
_Laisse le un peu ou il est, grogna le cra en se massant la tempe.
_Toi tu devrais plutôt être reconnaissant en la vitesse d’esprit de Kira, sans elle tu serais mort, le rabaissa la sacrieur.
_Et au talent et à la prudence de Liz d’avoir emmener avec elle autant de potions, renchérit la iopette.
Les deux jeunes femmes se lancèrent un regard triomphant lorsque Cédric grogna de plus belle.

Une pluie fine avait commencé à tomber sur Terrdala et ses alentours. Et tandis que les habitants s’abritaient chez eux le groupe d’aventuriers s’était installés dans la demeure du iop.
A en juger par l’intérieur de la bâtisse cela devait faire un moment qu’il était dans un état d’ébriété avancé. Une épaisse couche de poussière ornait le vieux lustre en bambou, le sol était jonché de papiers en tout genre, de nourriture avarié et partout l’on pouvait voir les morceau d’un meuble fracassé.
Hormis l’apparence c’était surtout l’odeur qui témoignait de l’état des lieux, il régnait dans le séjour (puisqu’ils n’avaient pas osés aller plus loin dans la maison) un relent mélangé de sueur, d’alcool et… de tristesse. Peut-être parce qu’elle était plus sensible que les autres elle avait remarqué, dès que ses pieds avaient touchés le parquet, qu’une immense peine touchait ces lieux.
A part tout cela la sacrieur jugea qu’il devait s’agir auparavant d’une maison coquette de gens normaux.

L’orage s’approchait lentement lorsque Kira entreprit de secouer avec douceur le iop allongé à même le sol.
_Monsieur ?
_Laisse, on attendra c’est tout, intervint Cédric.
_Oui et pendant ce temps Kris est sous la pluie !
Le cra n’eut même pas le temps de répondre qu’un puissant souffle chaud fit voler les feuilles mortes et les papiers dans tout les sens, laissant apparaître un feca, les cheveux trempés et ébouriffés.
_Kris !
Liz se jeta dans ses bras et il fut content de la voir plus en forme.
_Comment tu as fait?
_Je me suis téléporté, j’ai juste eu à suivre les voix qui m’étaient familières.
_Des voix ? demanda Cédric, sarcastique.
_Oui un truc de feca tu peux pas comprendre… Et heureusement j’ai entendu la plus belle des voix pour me guider…
Il serra sa douce contre lui et ils s’embrassèrent amoureusement avant que Maoxy ne rentre dans le récit mouvementé de son combat contre le iop.
_…alors j’ai évité son épée et j’ l’ai assommé avec un coup de griffe de Ceangal !
_Heureusement qu’il était là, ajouta Liz, j’étais bien trop épuisé pour faire quoi que se soit de plus.
Kris serrait son fils dans ses bras lorsqu’un grognement de douleur se fit entendre.

Le iop se réveillait et instantanément tout le monde se mit sur ses gardes, ils s’étaient fait prendre une fois, mais pas deux.
Il chercha son épée à tâtons, un réflexe de guerrier, puis se massa les tempes et se redressa sur ses coudes. De ses yeux vitreux il lança un regard circulaire sur la pièce, rencontrant ceux de cinq étrangers, armés.
Son cerveau, encore embrumé par l’alcool, se foutait royalement de qui étaient ces gens, tout ce qu’il voulait c’était que cet horrible mal de tête cesse. Il fouilla sa mémoire à la recherche du souvenir du dernier endroit où il avait pu ranger une bouteille d’alcool, car après tout si on veut qu’un mal de tête s’arrête autant ne pas le laisser commencer.
Une fois bourré il ne sentirait plus rien, il oublierait encore…
_On voudrait vous parler…
_P… ks… or…
_Pardon?
_Pas… si … fort…
A chaque syllabe il devait se retenir de vomir tout ce que son ventre vide contenait.
_On devrait aller demander du lait de bambou aux voisins, chuchota Maoxy.
_Pourquoi? On est dans une maison de pandala, y doit bien y en avoir une bouteille cachée quelque part, dit Cédric.
Joignant l’acte à la parole il se mit à fouiller dans tout les placards que contenait la pièces. Il y trouva une demi-douzaine de bouteilles de bière de pandala avant de tomber sur une fiole sphérique à l’odeur sucrée. Il la tendit à Liz qui ouvrit de gros yeux ronds.
_Qu’est-ce que tu veux que j’ fasse avec ça?
_C’est toi la pro des potions.
_Débrouille toi je suis pas ta mère !
_Mmm… Moins fort… gémit le iop.
Déjà légèrement irrité par l’arrivé du feca, sa colère s’intensifia encore un peu plus.
Il s’accroupit donc à côté de l’inconnu et l’aida à boire le lait de bambou.
Liz n’avait pas rencontré énormément de panda, et encore moins qui se serait servit, devant elle, une rasade de lait de bambou. L’effet fut donc immédiat sur le iop et assez impressionnant pour ceux qui n’avaient jamais assistés à ce spectacle.

Le corps de l’inconnu se recroquevilla sur lui-même avant d’étirer tout ses muscles dans une convulsion inhabituelle, il irradia pendant quelques secondes d’une lueur laiteuse, tandis que les pores de sa peau semblèrent recracher tout ce qu’il contenait d’alcool dans une fumée brunâtre et malodorante.
_Kof of !
Il toussa fortement, se redressa sur son postérieur, puis observa ses « invités ».
_Bonjour, fit poliment Kira.
_’jour… Qu’est-ce vous faites chez moi?
_On voulait simplement vous parlez quand vous nous avez attaquer, répondit la sacrieur.
Kris s’accrocha à sa taille, elle tremblait encore mais tenait debout, d’un effleurement de lèvres sur sa tempe il lui fit comprendre de ne pas se fatigué.
_Ah…
Dans un mouvement souple le iop se mit sur ses pieds, d’instinct, les aventuriers s’emparèrent de leurs armes.
_Hola, baissez ça, vous allez vous blessez… dit-il calmement.
Il se dirigea lentement vers un ancien meuble en bois, assez moderne pour le style de pandala, et en tira une bouteille d’alcool a moitié pleine sous les yeux effarés de la petite troupe.
_Ne me dites po que vous allez encore boire? s’indigna Kris.
_Et pourquoi pas ? J’étais très bien dans l’état dans lequel vous m’avez trouver, et je compte bien m’y remettre.
Joignant le geste à la parole, il avala une rasade du liquide ambré sans une grimace, discrètement le feca se sépara de Liz et passa devant elle, son bâton toujours pointé sur lui.
_Lâchez-ça…
_Sinon quoi? Souriait l’ivrogne.
En un battement de cil l’arme de Kris fendit l’air et vint briser la bouteille en mille morceaux.
_Vous répondez à nos questions d’abords, vous vous mettrez minable ensuite…
Le iop considéra cet intrus avec étonnement.
_Ok… Mais fermez la porte, il y a bien assez de bazar ici sans que le vent n’apporte encore ces saloperies de feuilles chez moi…
Ils fermèrent donc la porte, Kris étant toujours sur ses gardes malgré le comportement désinvolte de leur hôte, puis ils s’installèrent sur le sol, où les canapés défoncés.
_Vite, qu’on en finisse, que voulez-vous savoir?
_D’abord qui vous êtes, ce qui est arrivé à cette maison, et ce qui vous arrive à vous?
_A quoi bon demander des choses sur moi si vous ne me connaissez même pas…
Il se heurta à un silence emplit de méprise et se rendit à l’évidence que plus vite ils partiraient, plus vite il retournerait à sa bouteille.
_Bon ok, je m’appel Iolas, j’ai 48 ans, natif des plaines du sud, j’aime les longues balades sur la plage et l’odeur de l’herbe coupée…
_Ca suffit arrêtez de vous foutre de nous ! Qu’est-ce qui s’est passé ici? s’énerva Cédric.
_C’est moi qui ai tout envoyer en l’air, ok ? Terrdala est une région libre, où presque, on a encore le droit de faire ce qu’on veut de son mobilier à ce que je sache.
_Et on peut savoir pour quelle raison vous avez tout foutu en l’air?
Iolas s’assombrit tout à coup…
_Non…
_Ca nous aiderait énormément si vous posiez les bonnes question, souffla Liz qui vacillait légèrement de fatigue.
_Je suis d’accord avec la sacri, s’empressa-t-il de dire, allez droit au but !
_Que savez-vous de la folie des monstres?
Le iop changea soudain de visage, il passa de l’impertinence à la tristesse réelle, un enutrof aurait paru moins vieux, tellement les rides de son visage se creusèrent.
_Les monstres… commença-t-il sinistrement, ils m’ont pris ce que j’avais de plus cher au monde… Depuis des années je vend leurs peaux, leurs poils, les objet qui leurs appartiennent… Je prends des commandes et je livre le butin… J’ai toujours aimé ce métier… On l’a toujours aimé… Tout les trois… C’était pas prévu… Si j’avais su…Vous connaissez sûrement cette guilde qui offre ses services de recherche d’une où plusieurs ressources rares contre des kamas… J’en fait partit… Ou du moins j’en faisait partit. C’est de l’histoire ancienne comme tout le reste…
Ils le virent serré les dents avant qu’il ne reprenne.
_Ma fiancée s’appelait Kiria, on devait se marier l’été prochain, ici même, dans cette maison. Mon meilleur ami devait être mon témoin… Toute ma vie, tout mes rêves ont basculé en une seconde à peine. On devait ramener des côtes de rib. Une mission simple, presque pour s’occuper… Mais ils étaient trop nombreux…
Moi le grand Aloïs, incapable de repousser des chafers, incapable de protéger les personnes qui m’étaient le plus cher… Ils sont morts… Sa aurait pas du se passer comme ça…
Cette fois le iop était au bord des larmes, quand aux aventuriers ils n’osaient que dire, mais l’étranger reprit la parole :
_Alors pour répondre à vos questions, oui je connais la folie des monstres, non je n’ai aucune solution à vous proposer, et oui je préfère mourir imbiber d’alcool plutôt que de me rendre compte que jamais je ne la reverrais… Vous voyez, au final les monstres gagnent toujours, ils finissent constamment par se venger… Maintenant sortez…
Il se frottait le front d’une main, cachant ses larmes et pointait la porte de l’autre. Ses amis commençaient à sortir lorsque Liz se pencha en avant.
_Et si nous, nous avions une solution… Vous nous aideriez?
Il leva les yeux sur elle.
_Et qu’est-ce qui me prouverais que vous êtes sur la bonne piste?
_A vous, qu’est-ce qui vous prouverait que nous avions tord si vous ne nous aidez pas?
Le cerveau du iop sembla marché en accélérer, ses amis s’étaient arrêtés sur le pas de la porte et écoutaient attentivement.
_Nous savons qu’il y a quelqu’un ici, qui possède un dofus pourpre…reprit-elle. Selon nous il s’agirait de la cause du délire des monstres. Nous voulons donc nous approprier ce dofus et le ramener où il a été trouver, que son propriétaire soit d’accord ou pas. Maintenant c’est à vous de choisir, vous nous aider, tout va plus vite et vous venger votre fiancée et votre meilleur ami. Ou bien vous restez ici comme un lâche, à vous morfondre et à attendre la fin du monde…

Elle était fatiguée de cette journée, et n’attendait que le moment ou elle pourrait boire un fond de potion, calmer ses douleurs et se blottir dans les bras de son chéri avant de s’endormir profondément. Autant dire qu’elle attendait avec une pointe d’impatience et d’énervement la décision du iop.
_Qu’est-ce que j’y gagnerais?
_La paix de l’esprit, si vous vous bourrez la gueule à longueur de temps c’est que quelque part vous vous sentez coupable…
Il s’enfonça un peu plus dans le fauteuil en cuir déchiré et répondit :
_D’accord…
Il fut ainsi convenu que la compagnie ne dormirait pas à la bonne étoile mais en sécurité se soir. Etonnement Iolas semblait impatient de partir, son paquetage était déjà fait et tandis que les autres installaient leurs sacs de couchage dans le séjour il ne cessait de faire la navette dans la maison, retournant un meuble, un tiroir, claquant une porte.
_Qu’est-ce que tu fais?
Le tutoiement de Kira vis-à-vis du iop surpris tout le monde mais elle ne sembla pas s’en rendre compte. Lorsque celui-ci avait su comment s’appelait la jeune fille il n’avait pu s’empêcher de noter le peu de différence qui la séparait de sa défunte fiancée, le prénom y compris, mais tout cela mis à part il semblait qu’elle se fichait de la politesse.
_Je cherche… Liz vient voir.
Elle se leva péniblement en soupirant et le suivit dans l’escalier en bois. Kris allait lui emboîter le pas lorsqu’il surpris le regard moqueur du cra.
Iolas conduisit la sacrieur dans une petite chambre confortable qui avait pour seul mobilier un lit et une armoire. Il ouvrit cette dernière et découvrit une panoplie complète de l’abraknyde ancestral.

Elle resta bouché bée devant cet étalage de richesse qui correspondait pour elle a deux années entières de travail à l’atelier d’alchimie.
_D’où elle est, elle ne lui sert plus à rien. Je lui avais acheter en cadeau de mariage…
Comprenant qu’il la lui offrait elle s’avança un peu plus et détailla la coiffe en bois précieux, et l’anneau ambré.
_Je peux pas… Et puis je suis pas sur d’être capable de la mettre.
_Tu sais ce qu’on dit, qui ne tente rien n’a rien. Et essayé un équipement surclassé pour soit n’a jamais tuer personne.
D’un geste elle dégrafa sa cape du kitsou qui recouvrit Holly , enleva ses bottes, son amulette, son anneau et essaya tout de suite ce qu’il lui tendait avant de se retourné vers le miroir craquelé.
_… Je sais pas quoi dire… Chez moi avoir un équipement comme celui-là relève de plusieurs années de travail.
Il ne répondit pas et ajusta la coiffe sur sa tête. Un impressionnant afflux de force et de vie parcourue ses membres. Ses brûlures la firent moins souffrir, sa fatigue s’envola, et son humeur en fit de même. Le bonheur se transforma en euphorie lorsque la panoplie fût entièrement mise. Elle se sentit puissante et invincible, un véritable contraste avec son état de l’heure précédente.

Le miroir reflétait l’image d’une sacrieur de taille moyenne, affublée d’un équipement fait dans les bois les plus rares d’Amakna. L’amulette n’était pourtant qu’une simple planche accrochée par du cuir, la cape, un enchevêtrement habile de plusieurs écailles de bois, les protèges tibias s’accordaient parfaitement avec ses pieds nus, lui permettant ainsi de sentir la terre sous sa peau et de protégé ses jambes lorsqu’elle donnerait des coups. La coiffe tenait en équilibre mais bizarrement elle ne tombait pas, quel que soit le mouvement effectué, quand à l’anneau, un insecte était prisonnier de l’ambre brillante, mais il était certainement l’objet le plus seyant de tout l’équipement,
_Et voilà !
Le sourire jusqu’aux oreilles elle empoigna sa hache et la fit tournoyer autour d’elle pour voir quel effet cela faisait, lorsque le iop l’arrêta dans son geste.
_Hors de question que tu garde ça comme arme.
_Ça ? C’est ma toute première arme et la meilleure que j’ai eu !
_Il y a bien mieux…
Il ouvrit un coffre qu’elle n’avait pas remarqué et en sortit une magnifique lame courbée d’une couleur rose absolument splendide. Sur sa poignée était incrustée différentes pierres précieuses qui ne la rendaient que plus belle.
Il la lui tendit.
_Non, cette fois je peux pas.
_Tu me rembourseras en temps utile, moi… je n’ai plus besoin de toutes ces choses. Je comptais les vendre de toute façon, et quitte à les donner je préfère que se soit dans les mains de quelqu’un qui sache à qui cela appartenait…
Liz sonda le regard vide mais pourtant empli d’émotion du iop. Elle lui aurait planté deux poignards dans les yeux que le résultat aurait été le même.
_Tu sais que ce n’est pas en m’offrant tout ça que tu feras revivre ta femme ?
_Peut-être… Mais disons que comme ça elle est un petit peu moins morte…
Et elle prit l’épée.

Tristement, elle posa sa hache contre le mur et sentit un puissant sentiment de regret l’envahir. Avec cette arme elle avait connue ses premiers affrontements sérieux, c’était aussi l’une des premières choses qu’elle s’était acheté après avoir quitter son foyer à Astrub.
Bref c’était une amie fidèle sur qui elle avait toujours pu compter et à qui il fallait dorénavant renoncer.
Comme pour son nouvel équipement, l’épée l’emplit de force et de vigueur, et tel un enfant avec un nouveau jouet après nowel elle avait hâte de l’essayer.
Le métal était léger mais, selon Iolas, d’une solidité à toute épreuve. Sa couleur rosée était due au fait que l’on avait trempé la lame dans un bain de viscères de scarafeuilles durant plusieurs siècles, et sa forme courbée lui avait valu le nom de Griffe Rose, une désignation qui parut tout à fait appropriée à la sacrieur.
Après l’avoir détailler sous toutes ses coutures elle la rengaina et accrocha le fourreau à sa nouvelle ceinture.
Puis dans un mouvement inopiné elle sauta au cou du iop, qui , bien qu’impressionner, lui rendit son étreinte.
C’est à ce moment là que Kris choisit d’apparaître dans l’encadrement de la porte.

_Je vous dérange po trop?
_Kris !
_C’est pas ce que tu crois, se justifia tout de suite Iolas lorsqu’il le vit faire tournoyer son bâton.
_Regarde ce qu’il m’a donné ! Un équipement complet de l’ abraknyde ancestral ! Et une épée toute neuve !
Elle sautillait devant son cher et tendre, n’ayant apparemment pas fait attention au quiproquos, tandis qu’il baissait doucement son arme en souriant distraitement à la jeune femme.
_C’est super, lui dit-il.
Elle descendit les escaliers quatre à quatre pour montrer nouvel accoutrement aux autres, alors que Kris restait planté devant Iolas avec une expression de défi dans les yeux.
_J’ai déjà assez de mal avec Cédric sans que tu t’y mettes toua aussi. Alors ne compte pas sur tes cheveux grisonnants pour me faire peur.
_T’énerves pas… J’ai aucune intention de te piquer ta copine. J’ai déjà donner… Mais à ta place je ferais plus attention à elle et moins à ceux qui lui tournent autour… On va entreprendre quelque chose de dangereux, se serait bête qu’elle finisse comme Kiria…
_Je me sacrifierais pour elle s’il le faut.
_Et elle ? Que crois-tu qu’elle va faire? C’est une sacrieur, à un moment ou à un autre elle donnera son sang pour l’un de vous, et étant donné les brûlures qu’elle a sur le corps c’est déjà fait . Personne ne peut protéger un sacrieur…
Sur ses sages paroles il descendit lui aussi, laissant le feca à une profonde réflexion.

A quoi servait-il d’être la race la moins sensible aux coups en tout genre s’il ne pouvait pas protéger les personnes qui lui étaient chères?
Il avait déjà perdu la mère de ses enfants, il ne voulait pas retenter l’expérience avec Liz. Cela dit Iolas avait raison, protéger un sacrieur relevait du défi, et bien qu’il pouvait partager ses bouclier avec elle il voulait faire plus…
A son tour il rejoignit les autres, qui s’extasiaient du cadeau offert par le iop, le même qui les avait attaqué une heure plus tôt.
Décidemment cette aventure n’avait rien à voir avec n’importe quelle quête qu’il aurait pu entreprendre avec la guilde…

La nuit tombait sur Terrdala en même temps que le ciel se couvrait, une fois de plus, d’une nappe de nuages noirs et angoissants. Ils rentrèrent les dragodindes dans l’étable de Iolas en compagnie de ses montures émeraude et dorée qui semblaient souffrir d’un manque d’activité flagrant.
_Elles sont magnifique, ne put s’empêcher de dire la sacrieur.
_Elles aussi je comptais les vendrent. Trop de souvenirs… Mais puisqu’on repart autant qu’elles nous accompagnent.
_Et popa pourra monter une drago plus approprié. Lyknao est pour un énutrof.
_Il servira à porter nos vivres alors, décida Iolas.
En entendant son prénom la monture indigo releva la tête et huma l’air. Maoxy caressa son museau puis le laissa faire connaissance avec ses hôtes. Fiasco galopa vers sa maîtresse en bêlant alors que Holly lui lançait un regard cynique.
Ils fermèrent l’étable avec précaution, un vent violent soufflant tout à coup sur la ville. Malgré le fait que la maison soit dans un mauvais état de propreté Liz s’y sentit en sécurité lorsqu’elle vint s’abriter des fines gouttes de pluie.
Kris la rejoignit, savourant avec elle leurs premiers instants d’intimités depuis qu’ils avaient quittés Astrub.
Elle enleva ses nouveaux atours un par un, laissant réapparaître ses brûlures au fur et à mesure que l’envahissant sentiment d’invincibilité la quittait. Il la soutint lorsque ses jambes faiblirent légèrement puis l’aida à s’allonger dans ses couvertures. Là, ils restèrent collés ensembles, insouciants du bruit que pouvait faire les autres.
Du coin de l’œil Liz le vit en train de surveiller Maoxy. L’ecaflip avait beau être assez mature pour son âge il lui arrivait de faire des gaffes. Mais il se comportait vraisemblablement bien avec le iop qu’il avait lui-même assommé, écoutant le récit de ses aventures, devant le feu qu’ils venaient d’allumé.
La sacrieur ne vit pas l’obscurité tombé et encore moins Kira et Cédric se rapprochés au cour d’une longue discussion nocturne. Elle ne vit pas non plus les yeux ouvert du feca qui la scrutèrent pendant une bonne partie de la nuit, ne sentit pas qu’il l’embrassait et l’entourait de ses bras , et elle n’entendit pas les ronflements de Maoxy et de Iolas.
Un silence pesant tomba donc sur la maisonnée, rythmé par la pluie qui battait violemment le toit et par les fous rires discrets de la iopette et du cra…




Courte suite en effet mais indispensable pour le reste. J'espère que ça vous plaît toujours autant^^
A plus sur dofus et que la force soit avec moi pour les révisionS
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Soit donc ami sincère ou sincère ennemi, mais ne reste pas traitre et fidèle demie...

Les oiseaux aux chants feutrés de la canopée de bambou s’étaient mis à chanter lorsque la sacrieur se levait afin de prendre l’air. Kris dormait comme un loir tandis les autres se réveillaient lentement.
Elle sortit de la maison et apprécia le calme du village ainsi que le retour du soleil à travers un mince filet de nuages blancs. Puis elle en fit le tour, immergeant ses pieds dans une couche de boue considérable, tout en prenant soin de regarder si les dragodindes n’avaient pas été inondées durant la nuit. Elle joua un moment à faire bouger ses orteils dans la terre si douce de cette région fertile, dessinant des arcs de plus en plus grand dans la gadoue.

Liz fit ainsi jouer ses muscles encore endolories, mais désormais intacts de la veille, dans un balai de pirouette et de gerbes de terres. Sa peau n’avait pas encore retrouvée cette teinte mate qui lui était propre mais cela ne saurait tardé.
Elle s’imagina une fois de plus entourée de méchants kitsounes et regretta de ne pas avoir pris sa nouvelle épée avec elle afin de leur mettre une raclée fictive. Son corps tournoyait aussi vite qu’il était possible de le faire, dans une danse de la mort que lui avait enseigné, en théorie, un disciple de sacrieur de passage à Astrub.
_Quel énergie.

L’intervention de Iolas la surprit si bien qu’elle s’arrêta net en pleine acrobatie, ce qui eut pour effet de la faire tombée dans la boue.
_Raaah ! C’est malin !
Elle se redressa, mitraillant du regard le iop, une tasse de café chaud à la main, et l’écaflip adossé à l’encadrement de la porte, hilares et pas près de s’arrêter.
Une boule d’air, venant de sous ses pieds, fit voler le doyen qui atterrit sur ses fesses dans une grande gerbes de terre et d’eau. Maoxy rentra vite à l’intérieur de peur qu’il ne soit le prochain, laissant la place à son père, les cheveux en bataille, les yeux encore à demi-fermés.
_Kes-vous avez fait? demanda-t-il perplexe.
_Y en a certains qui ont pas d’humour, lui répondit Iolas, en constatant les dégâts sur son pantalon désormais bon à changé.
_Où qui ne savent pas s’amuser, renchérit la sacrieur.
Elle entoura son chéri de ses bras boueux, l’embrassa, et ne nettoya que ses pieds lorsqu’elle rentra dans la maison.
_Hey, tu vas en mettre de partout.
_Mais non.
Elle bouscula un peu le sac de couchage de Cédric au passage avant de monter dans la salle de bain où elle fit couler abondamment les robinets.

Il y eut comme un moment de flottement dans le séjour entre l’instant où Iolas demanda à Kris si à son avis elle était toute nue sous l’eau où bien si elle avait enlevé ses vêtements et les avaient mis à rincer, et l’instant où ils remarquèrent que Maoxy avait bloqué sur le sac de couchage trop bien remplie du cra.
Deux formes remuèrent sous les couvertures, une main apparue, puis un pied et enfin deux visages, sous les yeux effarés des trois garçons.
_Je veux pas savoir ce que vous avez fait, se détourna Iolas.
_Moi j’veux, s’empressa Maoxy.
_C’est pas ce que vous croyez, s’expliqua tout de suite Cédric.
_Comment ça ’’pas ce que vous croyez‘’, s’excita tout de suite Kira, j’vais t’en mettre moi du ‘’pas ce que vous croyez ‘’!
Joignant le geste à la parole elle lui envoya tout ce qui lui passait sous la main, y compris sa cape et sa coiffe, en pleine figure.
Après quoi elle se leva rageusement et sorti dehors… avant de revenir enfilé ses chaussures sur ses pieds pleins de boue.
_Vous croyez qu’elle va faire du bruit, demanda Iolas tout en continuant de siroter son café.
_De la part de Liz ça m’aurait pas étonné mais elle…répondit Kris pour cacher la gêne palpable de la pièce.
_Du moment qu’elle réveille pas les voisins… en conclut le iop.
L’ecaflip, quand à lui, n’avait pas omis le fait que la jeune fille était sortit presque sans vêtements sur le dos et brûlait d’impatience de connaître le fin mot de l’histoire.
_Beh raconte ! insista-t-il.
_Un moment d’égarement…
Il allait raconter la suite lorsque Liz passa la tête entre les barreaux de l’escalier et s’exclama :
_Dites, c’est moi où ce que je viens de voir par la fenêtre est une iopette à moitié à poil qui s’excite sur le saule?
_Nan, t’as pas rêvé mon cœur… Et par pitié rhabille toé on est pas tout seul !

Quelques minutes plus tard la sacrieur rejoignit Kira dehors. Les deux jeunes filles se scrutèrent un moment avant que la benjamine ne se jette dans les bras de l’autre. Un peu embarrassé Liz lui caressa maladroitement les cheveux et lui dit :
_Aller, avoue ce qu’il t’a fait de si horrible pour que ça te mette dans cet état.
_Rien… Les hommes sont justes tous des … des…
_Incapables?
_Oui ! Ils devraient passé une sorte d’examen d’entré avant de se prétendre apte à draguer une fille ! Et puis s’ils échouent ont devrait les envoyer en prison ! Et les privés de nourriture ! Et d’eau ! Et…
_Et rien du tout. Les hommes sont ce qu’ils sont et nous aussi. Ce n’est pas parce que Cédric est un crétin fini, qui tombe amoureux de la première fille qu’il voit, qu’il faut tous les condamner. Regarde Kris…
_Moui…
_Tu sais les filles aussi sont parfois traîtresses… Et caractérielles. Il faut être patient…
La iopette se calma et regarda la sacrieur dans les yeux.
_Alors qu’est-ce que je devrais faire maintenant?
_Fait comme si rien ne s’était passé. Tu verras ça lui feras bien plus mal que si tu essayais de lui botter le derrière avec ton épée et puis…
Elle s’arrêta dans son discours et s’écarta de sa camarade.
_Et puis quoi?
_J’vais vomir…
Sans prévenir son estomac se contracta douloureusement dans une nausée à faire pâlir la sacrieur qu’elle était. Elle eut juste le temps de se détourner derrière le pauvre saule pleureur, qui en voyait des vertes et des pas mûres ce jour là, et vomit tout ce qu’elle pouvait.
_Liz, ça va ?
Son amie lui frottait le dos alors que Fiasco et Holly avaient accourus prêt de leur maîtresse lorsqu’ils avaient sentit son malaise. Evidemment, la course des familiers avait attiré les garçons.
_Liz !
Elle sentit un bras passé autour de sa taille.
_Qu’est-ce que t’as? la questionna Kris.
_Je sais pas mais c’est passé.
_T’es sur?
_Oui, t’inquiètes pas… J’crois que je vais retourner dans la salle de bain cinq minutes. J’reviens.

Elle se libéra de l’étreinte du feca un peu brusquement et se réfugia à l’étage.
Alors qu’elle se rinçait la bouche elle ne pensait même pas à la cause de son trouble, mais au trouble en lui-même. Elle détestait vomir.
Depuis toute petite déjà elle évitait les épidémies de grippes comme la peste tellement son dégoût de rendre son déjeuner lui répugnait. Elle espérait seulement que cela ne se reproduise plus et que le goût infâme qui lui collait à la langue, au palais et même dans le nez, la quitte.
Lorsqu’elle redescendit les montures étaient chargées, harnachées et prêtent à quitter leur étable. Cela dit il manquait quelque chose d’essentiel à leur voyage.
_C’est bien beau tout ça, fit-elle, mais où on va?
Les aventuriers se regardèrent tous les uns les autres, se demandant pourquoi ils n’y avaient pas pensé plus tôt, même les dragodindes semblaient un peu perdues, sauf celle de Iolas et Iolas lui-même.
_Moi je sais, dit-il.
La sacrieur arqua un sourcil presque inexistant.
_Etales ta science grand chef.

Nonchalamment et avec une lueur de défi dans les yeux il sortit de l’un de ses sacs de selle un œuf énorme. Six fois plus gros qu’un œuf de tofu et presque aussi rouge que les yeux des monstres fous qui peuplaient à présent presque toutes les régions du monde. Leur compagnon avait déjà une certaine classe dans sa panoplie du meulou mais en brandissant ainsi cet œuf c‘était autre chose.
Une exclamation de surprise différente sortie de chacune des bouches qui observaient la scène.
Liz avait déjà contempler des dofus en image, dans ses livres scolaires, mais jamais en vrai. La plupart qu’elle avait vu sur le marché d’Astrub n’étaient que des dofawas, de pâles copies insignifiantes. Mais ça, ce qu’elle avait sous les yeux, c’était quelque chose…
Cela dit quelque chose clochait, selon elle il aurait du être…
_Plus scintillant… Ouais c’est ce que je me suis dit aussi quand il s’est éteint.
_Eteint?

Ils avaient préférés attendre que le iop leur explique avant de partir. Ainsi ils se retrouvaient tous devant la maison, assis sur leurs dragodindes, elles-mêmes accroupis, tandis que Liz revêtait sa nouvelle panoplie et rassemblait ses affaires.
_Du jour au lendemain le feu qui brillait tout autour s’est éteint. J’ai pas vraiment compris pourquoi et à vrai dire j’ai pas cherché. Mais Liz à raison, toute ces choses bizarres ont commencées au même moment.
Kris lança un petit regard de triomphe à la sacrieur, alors qu’elle s’asseyait sur le dos d’Astalté, vêtue de se nouvelle panoplie.
_Et depuis qu’il s’est éteint il recommence lentement à s’embraser.
_Vous avez vu que les yeux des monstres sont de la même couleur que le dofus, remarqua Maoxy.
_C’est vrai…
Ils observèrent l’objet magique encore orange foncé duquel de rares flammes s’échappaient sur sa surface lisse et transparente.
_S’il redevient aussi pourpre qu’au premier jour et si cette folie ne s’arrête pas…
_Ca veut dire qu’il faut régler le problème avant que les monstres aient les yeux de la même couleur que cet œuf, en conclut Cédric.
_Alors qu’est-ce qu’on attend?

Les 6 aventuriers allaient sortir de la ville lorsque les gardes pandawa les stoppèrent sans ménagement.
C’est à ce moment que Kris se rendit compte de son erreur.
Alors que les miliciens commençaient à demander l’identité de chacun il fit lentement entendre à sa nouvelle dragodinde dorée de faire demi-tour et heureusement pour lui il était au bout de la fil.
Liz, qui s’était rendu compte de l’énormité de leur imprudence, essaya de se mettre devant le feca, afin que celui-ci passe inaperçu.
Quand à Cédric, Mao et Kira, ils tremblaient en espérant qu’il puisse atteindre l’abri d’une maison et ai la faculté de se téléporter loin.
Enfin Iolas ignorait totalement que Kris était brakmarien puisque celui-ci était arrivé avant son réveil. Il discutait donc naturellement avec les vigiles de la cité qui ,eux , avaient senti les présence d’un étranger parmi le petit groupe.
La situation était donc critique.
Le cœur battant, Liz essayait d’afficher une mine naturelle lorsque ce qu’elle redoutait le plus arriva.
_Hey, vous !
Du haut de sa tour de garde un panda avait repéré la monture, peut être un peu trop voyante, de son chéri.
Tout se passa très vite, ce fut la panique.

En à peine trois secondes, Kris déploya tout les boucliers dont il était capable, un réflexe qui lui valut de sauvegarder son bras gauche, sans quoi il aurait été sectionné par la hache de jet de l’un des panda. Il vit Maoxy accourir vers lui pour lui prêter main forte, retenu par Kira qui le força à sortir de la ville tout les deux suivi par Cédric.
Il comprenait que la jeune femme veuille protéger son fils mais le cra aurait pu au moins rester, de plus étant bontarien il ne craignait rien… Il lui en reparlerait en temps voulu… s’il survivait à cette journée.
Il aperçut Liz dont la dragodinde courait ventre à terre le plus loin possible sur le chemin de glaise et s’en réjouit, pensant qu’il valait mieux qu‘elle ne se mêle pas de ça. Il lui avait attirer assez de problèmes jusqu‘à maintenant.
Il la perdit de vue lorsque le iop vint s’interposer. L’aura de puissance qu’il dégageait stoppa les assaillants.
_Il est avec moi, je vous interdit de le toucher, gronda-t-il.
_Il est brakmarien, nous avons ordre de capturer ou tuer, tout ceux qui pénètre sur ces terres. C’est d’ailleurs une chance qu’il soit encore en vie.
Le feca jugea que celui qui parlait devait être le chef. Une longue balafre creusait la fourrure noire et blanche de son visage et il semblait moins débauché et titubant que les autres.
Un grincement provenant du haut de la muraille lui fit tourner la tête et il constata qu’une pandawette le pointait avec son arc. Décidemment il aurait mieux fait de rester coucher aujourd’hui.

Peu lui importait le sort de Kris… Après tout chacun pour soi…
Préférant suivre Kira, Maoxy, et Liz il avait opté pour la solution de facilité… Le danger était déjà loin derrière eux, pourtant il valait mieux pour lui de ne pas se mêler de ça. L’évasion qu’il avait commandité à Bonta pouvait lui coûter bien plus.
Et encore il l’avait fait pour Liz… Liz qui s’était montré à peine plus reconnaissante qu’un bwork à qui l’on offre de la bière. Celle qui occupait ses rêves et son quotidien ne la voyait plus que comme une personne de plus venue leur prêté main forte…Cette même sacrieur de qui il était tombé fou amoureux dès l’instant ou il l’avait vu, n’avait d’yeux que pour Kris, de 14 ans son aîné… Décidemment la vie était mal faite…
Et Kira… Kira qui rêvait qu’il soit le preux qui allait la sauver de tout les dangers… Bien naïve était la iopette… Ou bien idiot avait été le cra d’avoir cru qu’il pourrait en profiter sans en payer les conséquences.
La jeune femme et sa dragodinde immaculée courrait devant lui sans savoir qu’il les regardait. Il réfléchit quelques secondes, alors que sa propre monture suivait les autres, et se dit qu’après tout, perdue pour perdue, il valait mieux se réconcilier avec Kira plutôt qu’avec la sacrieur dont le cœur était déjà pris…

A la seconde où le pandawa avait signalé la présence de Kris, Astalté avait démarré au quart de tour. Sa maîtresse ne comprit pas sa réaction et voulue le stopper afin de pouvoir protéger le feca en cas de combat. Puis une voix lui murmura un conseil, où plutôt un souffle, comme une idée magnifique à laquelle sa monture avait pensé avant elle.
Liz n’essaya même pas de savoir comment As avait pu deviner comment procéder.
Elle se mit donc en position de course et fila le plus loin possible. Au son de leurs pattes frappant le sol elle devina que Kira Cédric et Mao l’avait suivi et pria pour qu’ils ne reviennent pas sur leurs pas une fois qu’ils auraient compris ce qu’elle avait fait… surtout Cédric.
L’ombre de la forêt de bambous les recouvrit, Liz stoppa net, prenant le risque que ses amis ne la percute.
Mais à vrai dire ils n’eurent même pas le temps de s’arrêter à ses côtés.
La sacrieur se concentra sur l’endroit ou devait se trouver Kris quelques secondes avant. Son inconscient le trouva et elle n’eut qu’à fermer les yeux pour se transposer avec lui.
Une intense lumière blanche et pourpre irradia de son corps et l’instant d’après un feca remplaçait la sacrieur.

Au village de Terrdala on devina tout de suite que cette lumière provenait d’un sacri.
Kris ne comprit la situation que lorsqu il se retrouva dans la forêt de pandala, quand à Liz, elle reçut de plein fouet une flèche provenant de l’arc de la pandawette, qui ne savait plus vraiment ce qu’il fallait faire.
Le souffle coupée elle glissa du dos d’Astalté, les pandas allaient se précipités sur elle, tandis que Iolas tirait son épée dans une position de défense.
_Ca suffit ! cria-t-il. Vous voyez bien qu’il n’est plus là ! Stop !
Sa monture émeraude assena un violent coup de tête au panda le plus proche, ce qui eu pour effet de refroidir leurs ardeurs.
A terre, Liz suffoquait. Le projectile s’était planté un peu au dessus de son cœur, dans le creux de son épaule.
_Hey, chef ! C’est pas la sacrieur que Bonta a signalé ?
Ils formèrent un cercle autour d’elle et de Iolas.
_Moui, répondit-il en frottant sa barbe inexistante, elle a les cheveux de le même couleur.
_Aller vous faire foutre, cracha-t-elle alors qu’elle essayait de se relever.
Holly grogna lorsque l’un d’eux essaya de s’approcher, Fiasco bêlait son impuissance et Astalté attrapa, du bout de son bec, le col de sa cape, l’aidant à se redresser. Elle s’accrocha à son cou , fusillant du regard quiconque la fixerait trop longtemps, particulièrement la pandawa, toujours perchée sur son mur. Si ce n’avait pas été elle, elle aurait pu tuer Kris. Dans tout les cas il fallait vite déguerpir, leurs soupçons allaient bientôt s’avérer dangereux.
_Quelle sacrieur? demanda Iolas, ignorant.
_Il y a quelques semaines un groupe de personnes inconnues ont ouvert les cellules de la prison de Bonta. Une seule est restée en arrière, blessant un garde qui a seulement pu décrire la couleur de ses cheveux.
Liz ria intérieurement. Ce qu’elle lui avait infligé n’était rien en comparaison de ce qu’elle aurait pu vraiment faire.
Elle voulu dire à Iolas de se taire, mais s’étouffa dans un flot de sang. Il fallait qu’elle enlève cette flèche avant qu’elle ne cause trop de dégâts. Son cœur battait déjà difficilement, bientôt se serait pire.
Sous les yeux dégoûtés des pandas elle tira violemment le projectile de sa poitrine. Son cœur reprit sa course tandis que ses vêtements s’imbibaient de sang.
_Chef, qu’est-ce qu’on fait?
Le panda fixa la sacrieur qui lui rendit son regard. Il y eut un moment de silence alors qu’il semblait réfléchir. Seul la respiration difficile de Liz était audible.
_Emparez-vous d’elle.

Le iop assomma tout ceux qui se trouvaient à sa porter. Holly et Fiasco se resserrèrent autour de leur maîtresse tandis que celle-ci joignit ses mains et invoqua la coagulation des sacrieurs.
Elle fut vite dépassée par le nombre, chacun d’entre eux la frappant de leurs têtes d’ivrognes. Recroquevillée au sol elle ne pouvait que subir leurs attaques. Mais cela lui faisait du bien. Un bien fou même.
A chaque heurt sa blessure arrêtait de saigner, ses bleus s’estompaient aussi rapidement qu’ils apparaissaient. Et lorsque l’effet du sort eut fini d’agir elle dégaina sa griffe rose.

Dans un mouvement circulaire elle déchira leurs fourrures, faisant gicler leur sang sur les murs. Il y eut des cris des coups, bref tout ce qu’elle aimait.
« Pas de pitié pour ceux qui veulent ta mort » lui souffla son inconscient. Une flèche se planta à ses pieds, l’instant d’après le mur tout entier sur lequel la panda se trouvait s’effondra sous le choc d’une attaque de iop.
Liz finit tout ceux qui se prétendaient encore assez fort pour la vaincre… Sans sa nouvelle panoplie elle serait sûrement déjà morte. Puis elle chercha Astalté du regard.

Des bontariens l’avait emmené plus loin. La dragodinde leur donnait du fil à retordre, piétinant ceux qu’il faisait tomber, donnant de violents coups de tête à celui qui essayait de tenir ses rênes. Il mordait, griffait, grondait, sans s’arrêter, appelant sa maîtresse au secours, invectivant sa congénère émeraude, bien trop occupée pour que celle-ci ne l’entende.
Suivi pas ses familiers elle chargea le panda le plus proche tel un bouftou. Le choc fut rude, tellement qu’il perdit l’équilibre et elle n’hésita pas à lui marcher dessus.
Esquivant une hache elle attira un panda qui se cogna contre un autre avant de coopérer pour une place plus proche de sa monture.
Elle sauta sur le dos d’Astalté, qui mugit à l’émeraude de déguerpir.
Sans même que Iolas ne comprenne elle courut en dehors de la ville.
La force que lui prodiguait la drago s’ajouta à sa panoplie, puis, dans un ultime effort elle punit le dernier panda encore debout devant la sortie et fila derrière Iolas.

Alors qu’ils couraient sous une pluie d’injures et de projectiles qui ne les atteignaient pas, Liz put enfin souffler.
_On a eu chaud !
_Oui, mais vous auriez pu me prévenir de tout ce que vous avez fait auparavant, s’exaspéra Iolas.
_C’est certains, fit la voix d’Astalté…







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Soit donc ami sincère ou sincère ennemi, mais ne reste pas traitre et fidèle demie...

Abasourdis par ce qu’ils venaient d’entendre, les deux aventuriers s’arrêtèrent prêt de leur groupe la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés d’étonnement.
Kris descendit de sa monture en vitesse avant de prendre la sacrieur, qui glissait du dos d’Astalté, dans ses bras.
_T’es folle d’avoir fait ça !
_J’vais bien, bredouilla-t-elle, c’est juste que… Iolas t’as bien entendu la même chose que moi?
_J’en ai bien peur, répondit-il en jaugeant la dragodinde pourpre d’un mauvais œil, c’est sûrement de la sorcellerie.
_Où l’action des dieux peut-être…
Au son de cette voix sortie du bec de la créature, les aventuriers se reculèrent tous d’un pas, sauf Liz. Elle se détacha des bras du feca et s’en approcha.
_Comment est-ce possible?
Pour la première fois depuis qu’elle en était propriétaire la monture la dévisagea de ses deux yeux. Eux, qui d’habitude partaient dans tout les sens, étaient fixes et expressifs. Cette nouvelle façon d’être observé fit peur à la sacri avant qu’elle ne reprenne constance et ne lève la main afin de caresser son museau.
A ce contact Astalté ferma les yeux de plaisir, ce qui eut pour effet de détendre l’atmosphère.
Lorsque ses lourdes paupières se soulevèrent, elle ne put que constater l’humanité qu’il y avait dans ce nouveau regard…
_Qui es-tu?
_Ta monture, Astalté…
_Alors comment expliques-tu que tu puisses parler ? s’irrita Iolas qui, décidemment, n’aimait pas ne pas comprendre.
_Mon corps est… habité.
Il remua légèrement sur ses deux pattes et une fois de plus ils constatèrent que sa façon de bouger n’était plus du tout la même.
_Mais si vous le voulez bien nous allons d’abord nous mettre en sécurité. Je vous expliquerais en chemin.
Il se courba légèrement afin que la sacrieur puisse mettre le pied à l’étrier tout en fixant la porte de Terrdala.
Là-bas, les soldats semblaient se regrouper et préparer une chasse aux fugitifs.
_Nos têtes valent de l’or à présent, remarqua Cédric, mieux vaut écouter la… le… enfin bref ! Allons nous en !

Alors qu’ils couraient Astalté se lança dans une explication, qui selon les grognements de Iolas, virait au délire un peu plus à chaque phrase.
_Les dieux ne sont pas idiots. Ils savent parfaitement que les dofus sont en grande partie responsable de l’équilibre de notre communauté. Et puisque les dragons, qui sont les parents de ces œufs, ne sont plus là pour les protéger, ils les ont remit aux monstres les plus puissants du monde des douzes.
_Comme le Dragon Cochon? demanda Kira.
_Par exemple, oui. Rares sont ceux qui arrivent à les trouver, mais la preuve en ait que quelqu’un a réussi…
Le iop ne rougit pas de cette accusation à peine dévoilée, au contraire il bomba le torse sur sa monture émeraude, croyant qu’on lui faisait un compliment.
_Sachant que si jamais l’un de ces oeuf viendrait à être découvert, ils ont réunis leurs pouvoirs afin de permettre à une âme de l’au dela de revenir sur terre afin d’aider à remettre les choses en ordres.
_Et pourquoi ils ne le font pas eux-mêmes? Pourquoi que maintenant?
_Parce qu’ils ont cru qu’un seul dofus ne serait pas capable de tout chambouler. Ils sont peut-être divin mais pas moins insouciants, caractériels, ou obstinés ! Ils ont laissés faire jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leur erreurs. Eniripsa a été la plus sensible et la plus prompte à agir… Ensuite ils vous ont observés, ils m’ont appelés… et me voilà.
Dans sa voix perçait une certaine lassitude, mais Liz n’écoutait plus…

Voilà déjà quelques minutes que sa propre dragodinde, son cadeau d’anniversaire de ses 20 ans, lui parlait, à elle et à ses compagnons. Autant dire que si elle faisait un rêves fantaisiste cela reviendrait au même.
Mais elle ne se concentrait que sur une chose : la voix d’Astalté.
Elle était pratiquement sur qu’elle l’avait déjà entendu quelque part… Cette information semblait bloquée au fin fond de sa mémoire. Elle essaya de changer ses pensées avant d’y revenir pour voir si cela lui rappelait quelque chose mais toujours rien.
Elle se mordit la langue, les joues, et au fur et à mesure qu’il débitait ses réponses aux questions de ses amis et que sa voix résonnait dans la tête de la sacrieur, l’évidence devenait plus proche… mais toujours insaisissable.

Au bout d’une heure complète de cavale ils se retrouvèrent face au pond de pandala.
_On aurait du prendre le zaap du village, les pandas y auraient perdu notre trace, reprocha Cédric.
_Je te conseil de suivre mes conseils jeune cra, justifia Astalté, car pour ta gouverne il nous auraient certainement rattrapés avant que nous puissions l’atteindre. C’est en passant par les chemins les plus inattendus que l’on sème l’ennemi.
_Quel sagesse, ironisa méchamment le jeune homme.
La dragodinde fronça des sourcils inexistants et se contenta de lui lancer un regard des plus meurtriers. Jamais Cédric n’eut aussi peur d’une monture.

A la fin de la journée ils avaient mis pied à terre du côté ouest du pont et semblaient à présent hors de danger. Le soleil se couchait et ne s’étant pas arrêté le midi pour manger ils désiraient tous dîner et se reposer.
Maoxy et Kira partirent chercher du bois sec à travers les arbres de le prairie d’Astrub, tandis que Cédric les toisait de loin, réfléchissant au meilleur moyen de se faire pardonner son manque de délicatesse auprès de la jeune fille.
Iolas parlait à Astalté, qui lui expliquait que les dieux avait choisi de le réincarner momentanément en dragodinde car il trouvait cela plus commode et plus discret.
_Un humain aussi aurait parut discret, observa le iop en s’asseyant dans l’herbe aux côtés de la monture parlante.
_Pas pour certaines personnes, répondit celui-ci.
_Donc si je comprend bien, récapitula Kris, tu est une ancienne personne…
_Décédée, l’aida Astalté.
_Voilà, qui a été réincarnée en dragodinde afin de nous aidé à remettre le dofus en place.
_En gros c’est ça.
Toujours dubitative, Liz aida ses compagnons à cuisiner les quelques ressources comestibles qu’ils possédaient. Puis, après ce repas assez copieux, ils s’allongèrent tous dans l’herbe et admirèrent les étoiles tout en songeant à la tache qui les attendait.
La voix de Kira brisa le silence :
_Nous allons donc à l’endroit ou tu à trouver le dofus, demanda-t-elle.
_Oui, répondit Iolas, sur l’île du minotoror.
_Pfff, c’est à l’autre bout du monde, remarqua Maoxy.
_Oui, et j’ai pas le zaap pour là-bas, ajouta Cédric.
_Moi non plus.
_Moi non plus.
_Moi non plus.
_Quoi je suis le seul à l’avoir? s’étonna le vieux iop.
_Faut croire…
Un ventre gargouilla, le feu crépita, puis Liz se serra un peu plus contre Kris et s’endormit sans sentir venir le sommeil.

Lorsqu’elle ouvrit les yeux il faisait encore nuit noire. Le feu de camp mourrait et Cédric, qui était censé le ranimer ronflait bruyamment.
Elle soupira, se décolla délicatement du feca et se leva en direction du tas de bois mort.
Tout était calme, les familiers comme les dragodindes dormaient à point fermés. Astalté aussi, malgré ces manières humaines, étaient accroupit à la manière des montures et sommeillait près d’elles.
La sacrieur, après avoir attiser les flammes, se réchauffa les mains et les pieds. Sa nouvelle panoplie lui donnait force et vigueur mais était tout de même moins isolante que sa cape kitsou.
Lorsqu’elle se redressa elle se rendit compte qu’elle n’avait plus du tout sommeil, elle ceint donc son épée a sa ceinture et fit les cent pas autour du camp, puis entre les arbres, jusqu’à s’éloigner vraiment de ses compagnons et de retrouver la solitude qui était la sienne auparavant.
Elle aperçu deux larves, légèrement fluorescentes dans la nuit, ramper à l’abri d’un buisson, puis se rappela à quel point elle aimait cet endroit.
Il y a quelques mois encore elle s’y entraînait, avec Angel parfois, appréciant la quiétude des lieux et les monstres abondants. C’était aussi ici qu’elle avait ouvert le parchemin qui lui donnait le droit de posséder Fiasco. C’était ici qu’elle avait rêvé à des retrouvailles romanesque avec Kris…
Alors qu’elle marchait son esprit dérivait sur tout ce qu’elle avait dit ou fait ces derniers temps, jusqu’à arriver au moment où Astalté avait parlé.
Décidemment cette voix lui était familière… ou peut-être était-ce seulement un effet de son imagination. Sa mémoire ne pouvait pas lui fournir cette information, ou ne voulait pas. Dans tout les cas s’était étrange…

Elle allait retourner auprès de ses compagnons lorsqu’une présence derrière elle lui fit glacer le sang.
N’osant pas encore se retourner elle se contenta de poser sa main sur le pommeau de son épée.
Un souffle chaud caressa le bas de son dos… son cœur allait la trahir s’il ne ralentissait pas un peu. Quel bête affreuse devrait-elle encore affronter?
A la vitesse de l’éclair elle dégaina son épée et fit volte face, posant la lame recourbée sur la gorge… d’Astalté.
_Espèce d’idiot tu m’as fait peur !
_Pas autant qu’à moi.
_Ne refait plus jamais ça !
_Comme tu voudras, mais j’ai beau être déjà mort, il en va de la vie de ta monture si tu n’enlèves pas ça très vite de son cou.
S’exécutant, Liz remit son épée au fourreau dans ce bruit métallique qu’elle aimait tant.
_Tu devrais dormir, dit-il après un cour instant de silence.
_Non, toi tu devrais dormir, c’est toi la monture qui va me porter toute la journée de demain.
_C’est une impression, ou tu ne m’aime pas beaucoup.
_Un macabé prend possession du corps de la dragodinde que j’aime, celle qui m’a sortie de tas de galère, non je n’aime pas beaucoup ça !
Elle commença à sentir la colère montée en elle et se lança dans tout un discours tout à fait digne d’un sacrieur de mauvais poil.
_D’ailleurs je sais même pas si c’était vraiment lui qui m’a aidé depuis le début. Peut-être que tu as pris possession de son corps bien avant, où que ton fantôme lui soufflait tout ce qu’il devait faire, « viens ici, mange pas ça, on va là-bas » peut-être que tout ça tu le comprenais mais tu ne voulais pas me le faire savoir ! Et quand j’ai combattu Ténébrux et que tu m’a si vaillamment aidé, cela aussi ça devait être toi. Car après tout quel dragodinde serait assez intelligente pour le faire sinon une drago possédée?? Et quand tu n’as pas voulu t’arrêter pendant l’attaque des corbacs et pas plus tard que hier quand tu as filé vers la sortie, devinant déjà ce que j’allais faire, c’est de toi aussi? Enfin « toi » c’est un bien grand mot, je ne sais même plus comment appelé ma monture ! Dis moi donc comment tu t’appelais avant de mourir je verrais quel nom est le plus approprié…
Paraissant légèrement blessé dans son orgueil, il se contenta de tendre le cou et de regarder la sacrieur de haut avant de lui répondre :
_C’était moi… pour la plupart du temps. Je ne faisais pas encore partie intégrante de ta monture, je ne faisais que lui donner quelques ordres… Mais rassures toi, de ce côté-là tu n’as pas de soucis à te faire, Astalté est une dragodinde intelligente par nature… Quand à mon nom avant ma mort il vaut mieux que tu l’ignore…
_On va devoir travailler en binôme dans les jours qui vont suivre, et je ne serais sûrement pas la dernière à te poser cette question, alors je te serait reconnaissante de me répondre tout de suite le plus franchement du monde.
La monture soupira.
_Alors tu n’as pas encore deviné?
A cette phrase Liz se dit que ce n’était pas son imagination qui lui jouait des tours lorsque son cerveau lui disait qu’elle connaissait cette voix, mais que sa raison lui disait l’inverse.
La sacrieur resta ainsi planté devant lui sans rien dire. Tout en dévisageant sa face rouge et lisse elle scruta son regard, à cet instant rempli d’émotion. Peu importe qui était cet homme avant sa mort, il l’aimait c’était sur.
_Evite moi de dégainer mon arme encore une fois, dit-elle calmement.
Il la regarda dans les yeux et dit :
_Auparavant on m’appelais Xéto Aurore, ton père.
« Pouf »
Avant même qu’elle eut le temps de dire quoi que se soit elle s’était évanouie.

Lorsqu’elle se réveilla cette fois ci le ciel avait une couleur orange légèrement rosée. « Le matin, songea-t-elle ». Puis, comme un flash, la déclaration d’Astalté lui revint en mémoire et son cœur bondit dans sa poitrine. Elle voulut se redresser mais une main douce et ferme la maintenait allongée.
_Ola, doucement. Qu’est-ce qui s’est passé ma chérie? On t’as retrouvé inconsciente à coté d’Astalté qui criait au secours cette nuit.
_Un truc… démentiel… tu devineras jamais.
_Dis moé.
_Y faut que j’lui parle.
Elle repoussa la main de Kris, le bol de tisane que lui tendait Maoxy et fila vers les montures, ignorant les questions de Iolas, Kira et Cédric qui préparaient le petit déjeuner.
Les dragodindes étaient toute attachées comme la veille, sauf As bien sur, qui somnolait sous un chêne.
_ Y faut qu’on parle !
_Tu voulais savoir, tu sais maintenant…
_Comment c’est possible ? Pourquoi tu me l’as pas dit plus tôt ? Tu… tu es mort depuis si longtemps…
Il n’ouvrit même pas une paupières mais remua ses ailes d’impatience.
_Pour que tu t’évanouisse en plein combat ou devant tout le monde? Certainement pas.
_Maman va…
_Non !
Il se leva tout à coup et s’avança vers elle, menaçant.
_Personne ne doit savoir, personne !
_Mais pourquoi?
_Pense à ce qu’elle me dira quand elle se rappellera de ce que j’ai du faire pour racheter la maison. Regarde derrière toi et imagine la réaction de ce jeune ecaflip quand il apprendra que je suis celui qui a tuer sa mère… ou celle de son père, à qui j’ai arracher sa femme… Non Liz… Personne ne devait savoir sauf toi…
_Ah ouais… J’avais pas vu ça sous cet angle… Mais Kris et Mao te pardonneront, ils savent que tu es mon père, et maman…
_Tout ce qu’elle voulait c’était me voir rester, être ensemble, à la rue ou non, c’était tout ce qui comptait pour elle… je sais. Mais comme d’habitude j’en ai fais qu’à ma tête. Et je suis mort tout en détruisant la vie d’autrui.
Il se rassit lourdement dans un nuage de poussière. Son regard se posa sur Maoxy qui s’évertuait à vouloir faire manger Holly.
Liz ne savait plus trop quoi faire. C’était vraiment du délire. Elle parlait à son père, réincarnée en dragodinde, qui devait l’aidé à ramener l’un des six dofus à sa place parce que les dieux en avaient décidés ainsi… Plus tard elle en ferait sûrement un bouquin.
_J’aurais pu vivre encore des années entières… et j’ai tout gâcher. C’est pour ça que j’ai insisté auprès des dieux pour qu’ils m’envoient, moi, au lieu d’un autre. J’ai tellement de choses à me faire pardonner… Ca me donne la nausée quand j’y repense…
_J’te le fais pas dire…
Il se tourna vers sa fille.
_Quoi, je t’ai autant déçu que ça?
_Non, j’ai vraiment la nausée… En fait j’vais vom… Buaaaaarrrrrrp!!

_Y faut que tu vois un médecin.
_Mais non je t’assures que ça va très bien, c’est juste la soupe de champignons d’hier soir qui a pas bien du passer.
_Ok…
Alors qu’ils entraient dans la ville d’Astrub afin de faire des provisions Kris et Liz se disputaient légèrement à cause de son évanouissement et de son malaise. Kira ouvrait la marche, suivit de près par Cédric, qui ne savait pas comment débuté la conversation avec elle, et par Iolas, qui cachait sous sa cape une bouteille d’alcool, millésime 654, tout droit sortie des meilleures caves de Pandala. Quand à Maoxy il ne rêvait que d’une douche chaude et d’un matelas confortable après une nuit passée sur ce qui lui avait semblé être un tas de mousse alors qu’il s’agissait de cailloux recouverts de feuilles de pissenlits diabolique mortes.
_Bon, où allons nous en premier, demanda Kira au groupe.
_A la taverne, prendre des provisions d’eau et de nourritures, qu’est-ce que tu en penses Astalté? questionna Iolas.
_Je vous serais gré de bien vouloir vous adresser à moi plus discrètement maître iop, murmura-t-il entre ses longues dents, les gens d’ici n’ont sûrement pas l’habitude de voir une dragodinde parlé.
_Soit… désolé.
_Que ceux qui veulent faire des achats plus personnel ou réviser leur équipement y aillent, je m’occupe des provisions, décida Kris.
_Je viens avec toi, dit Liz
_Moi je vais faire un tour, voilà longtemps que j’étais loin de la ville, fit Iolas.
_Je peux venir avec toi ? demanda Maoxy.
_Et bien… Je… Euh…
Le iop, qui voulait seulement dégusté sa bouteille dans un coin tranquille, fut bien obligé d’accepté.
Kira partie du côté des forgerons, très vite suivie pas Cédric.

Alors qu’ils se séparaient Liz put observé que les portes de la ville, ainsi que les murs et la garde avaient été renforcés depuis l’attaque des sangliers. Les rues semblaient aussi moins encombrées, certains avaient du fuir Astrub pour la sécurité des grandes villes.
En revanche la taverne était toujours autant bondée. Une épaisse fumée caressait le plafond en bois sombre, ajoutant un peu plus d’originalité au lieu.
Kris fit sa commande au patron bossu et ajouta au bout de sa liste deux boissons fraîches à consommer sur place.
_C’est en quel honneur ? voulut savoir la sacrieur.
_Ca va bientôt faire deux mois qu’on se connaît… Deux mois de pure bonheur…
_Oui sans compter, les coups et blessures, les attaques de monstres sauvages, de iops défoncés et les péripéties de drago parlantes.
_Tout à fait.
Ils trinquèrent et le bonheur continua malgré le brouhaha incessant qui les entourait.

Devant l’étalage extérieur du marchand d’armes de la ville Kira observait, comparait les prix, et testait parfois les créations du forgeron sous son œil avisé.
Un peu plus loin Cédric dansait d’un pied sur l’autre, hésitant.
Comment réparer son erreur et sa bêtise? Par bonheur il n’avait fait que l’embrasser, il n’imaginait pas l’état de la situation si ça avait été plus loin. Et pire : si ça avait été Liz.
Voilà déjà quelques jours qu’il désespérais de voir la sacrieur changé d’avis, elle aimait bien trop son satané feca pour ça. Qu’avait-il de plus que lui à la fin?
_Une cervelle, lui souffla son amulette parlante.
_Oh sa suffit toi !
_Tu me nourris, il faut bien que je te donne mon avis en contrepartie.
_Tout ce que je veux c’est que tu laisses mes pensées tranquilles.
Il prit le bandana et l’enfoui un peu plus sous sa chemise, mais celui-ci continua tout de même à parler.
_Cela fait des jours que tu ne penses plus a la sacrieur, tournes un peu la page et passe à autre chose…
_Comment ? ne put-il s’empêcher de demander.
_Tu as la réponse en face de toi…
A cet instant Kira croisa le regard du jeune homme et cela lui fit l’effet d’un frisson glacé parcourant tout son corps. Il détourna rapidement les yeux pour contempler ses bottes et lorsqu‘il la regarda à nouveau elle avait disparue.
_Mince elle est où? murmura-t-il.
_A vrai dire je distingue juste une tache de gras à l’intérieur de ton chandail, pour la iopette je ne pourrais te répondre.
Il frappa rageusement le sol du pied et se retourna, tombant nez à nez avec un ravissant minois.
_Ah… salut.
_Tu me cherchais peut-être?
La jeune femme lui lança le regard le plus expressif de ses sentiment, ce qui eut pour effet de délier la langue emmêlé du cra.
_Je suis désolé, lâcha-t-il enfin, j’aurais jamais du dire que c’était sans importance…
Kira se contenta d’attendre la suite qui tardait à venir.
_… faut que tu sache que je regrette pas ce que j’ai fait… A part quand j’ai dit que c’était sans importance bien sur ! Ce que je veux te faire comprendre c’est que… si je devais revivre un moment de cette aventure encore une fois, ce serait celui-là…
Un long silence suivit sa réplique.
_Est-ce que… tu m’en veux encore?
_Non… mais à l’avenir soit un peu plus adulte.
_Ok.
La iopette lui sourit et ce fut pour lui sa plus belle victoire.
Alors que le temps semblait s’être arrêté autour d’eux il se pencha lentement vers elle et au moment où leurs lèvres allaient se toucher une forte explosion retentit.

Des gens criaient, couraient, appelaient à l’aide. Lorsque Cédric et Kira remontèrent sur leurs dragodindes il purent apercevoir la source de cette agitation.
Une vingtaines de miliciens brakmariens et bontariens se livraient bataille au beau milieu de la rue. Et entre eux, deux personnes, se défendaient comme elles pouvaient.
_C’est Maoxy et Iolas, cria Kira.
Les ailes d’anges se mêlaient à celles des démons dans un vacarme de guerre que Cédric ne connaissait que trop.
_Va chercher Liz et Kris, j’vais essayer de les sortir de là.
_C’est bon on est là.
A la vue du combat Liz sortit sa griffe rose de son fourreau.
_Range ça, siffla Astalté, les brakmariens sont sûrement venu pour toi, n’oublie pas que tu as tué l’un de leur plus grand et plus puissant chef.
_MAO !
Avant qu’ils ne puissent réagir le feca fonça dans la bataille, s’entourant lui et sa monture, de différentes sphères translucides.
Par réflexe la sacrieur talonna sa monture qui refusa obstinément d’avancer.
_Les bontariens vont le réduire en miettes avance ! s’énerva-t-elle.
_Ils ne vont pas faire que ça, rappela Cédric, oublie pas que c’est l’un des seuls à s’être échappé de leur prison.
_Alors pense à ce qu’ils te feront si jamais ils apprennent que c’est toi qui a commandité ça. Fiasco !
D’un bond elle descendit de sa monture, suivit par le bouloute.
_Liz ! Reviens !
_C’est inutile, dit Kira, on se retrouve au zaap y faut déguerpir.
A son tour la jeune fille fonça dans la bataille laissant Cédric et Astalté seuls.
Le cœur battant, le cra ne se posa pas une question de plus et fit apparaître son arc.

Un bordel sans nom. Voilà comment la sacrieur qualifiait le combat dans lequel elle s’était lançé. Devant elle Kris essayait tant bien que mal de rejoindre son fils et Iolas, qui s’était réfugiés dans l’abri précaire que procurait un coin de mur. Sur ses côtés des soldats se livraient un combat acharné et sanglant, aucun doute que les miliciens de Terrdala y étaient pour quelque chose, ils les avaient sûrement suivis.
Quand à Brakmar ils devaient là chercher depuis longtemps. Elle qui croyait que le meurtre de Ténébrux passerait un peu plus inaperçu…
Un enutrof enragé portant les couleur de Bonta failli l’assomer avec sa pelle avant qu’une découpeuse de Yench ne vienne l’arrêter dans son élan.
_Fonce Liz, j’assure tes arrières, lui dit Kira.
_Merci.
S’exécutant elle rejoint Kris prêt de son fils et du iop.
Celui-ci semblait mal en point, ses paroles étaient incohérentes et il tournait de l’œil. Quand à Maoxy il pleurait et saignait abondamment du côté gauche. Momo, son fotome toujours invisible à la lumière du jour, émettait de faibles gémissements de compassion.
_Ca va aller t’inquiète po.
_Par tout les dieux quel est le fils de Djaul qui vous a fais ça ?
_Iolas a rien, sanglota l’ecaflip, il a bu en cachette alors que j’étais juste à côter, et puis y nous sont tombé dessus, y ont demandé ou était papa et …
_C’est rien mon cœur. Je vais te soigner j’ai encore plein de potions, tinquiète pas, assura Liz.
Kris aida Iolas à se mettre en selle. Il attendrait le moment ou celui-ci serait sobre pour lui infliger la correction qu’il méritait d’avoir oser boire en la présence de son fils et de le mettre ainsi en danger.
La sacrieur remit Mao sur Diva tandis que dans la bataille des flèches explosives faisaient voler les combattants.
_Au zaap ! leur cria Kira. Vite !
Elle se mit hors de porté de l’assaut d’un eni dans un bond fulgurant et les suivit dans la mêlée.
Plus loin Cédric et Astalté firent de même en prenant une rue adjacente.

Alors qu’elle courait et que les miliciens se rendaient compte que leurs cibles fuyaient, sa monture arriva à sa hauteur et elle put grimper sur son dos en oubliant pas de prendre Fiasco avec elle.
Sur la place encombré de passants ils arrivèrent à se fondre dans la masse.
Arrivés devant le portail magique Liz s’arrêta et vit que Cédric et Kira étaient loin derrière eux, plantés face aux soldats qui arrivaient lentement dans leur direction.
_Venez !
Le cra se contenta de la regarder dans les yeux et elle comprit tout de suite quelle était leur intention.
_Si vous ne venez pas tout de suite…
_Tu vas nous savater ? Alors tu le feras plus tard. Contente toi de remettre se dofus à sa place. On va les retenir.
_Aller Liz, viens, l’encouragea Kris. Je prend quel zaap ?
_N’importe, dépêche toi ! le pressa As.
Elle voulut au moins dire au revoir à Kira et Cédric, leur dire merci, pleurer peut-être, mais sa monture franchi le portail lorsqu’elle les vit se prendre par la main une dernière fois…





Coup d'inspiration durant la fin de ces belles vacances.
Merci à tous ceux qui m'ont lu, soutenu, et même dessiné, ceux-ci se reconnaîtront.
Au diable les fautes d'orthographes.
Merci à tous et reprenez bien les cours, le boulot, et pour moi se sera deux mois de stage
Lorsque Liz eut traversé le zaap elle fut éblouie par un soleil étincellant. Une fois que ses yeux y furent habitués elle découvrit un village de corail incrusté sur une plage de sable blanc.

_Où on est? demanda-t-elle à Kris.
_Heu, Otomaï je crois.
_Comment ça Otomaï ? s’écria Astalté. Je croyais que tu allais prendre la plaine de Cania, ou les landes de Sidimotes à la rigueur.
_On était pressé, j’avais la tête ailleur, alors j’ai choisi le zaap le plus lointain possible.
_Ah oui ? Et où trouverons nous un bateau qui nous emmenera sur l’île du minotoror ?
_Moins fort, As, on est pas tout seul, le remit à l’ordre la sacrieur.

Irrité par ce contretemps, la dragodinde se contenta de faire la moue.
Ils s’éloignèrent des rares passants qui occupaient la petite place centrale du village pour se mettre à l’abri du soleil sous la passerelle d’une maison à étage.
_Si j’ai choisi cette île c’est aussi parce qu’il y a une maison à ma guilde ici, expliqua le feca, on pourra s’y reposer et Mao doit être soigné. Quand à Iolas…
Le iop, avachit sur sa monture, se mit à ronfler bruyamment. Même sous sa panoplie du meulou il avait l’air pitoyable et sentait fort l’alcool.

Quelques heures plus tard la nuit tombait sur l’île. Le petit groupe s’était installé dans la-dite maison, apparemment inhabité depuis des mois. Elle n’était pas grande mais confortable, et malgré les trous dans les planches des murs qui laissaient filtrés l’air marin et le bruit des vagues sur la plage toute proche, Liz s’y sentait en sécurité. Et le fait qu’elle soit située à trois mètres du sol ne la mettait pas mal à l’aise.

En effet il était déconseillé de construire une maison de plein pied sur les plages d’Otomaï, la nuit les puces des sables étaient d’une férocité égale à celle d’un Raul mop.

Maoxy était désormais guéri de ses blessures grâces aux potions de l’alchimiste. Il se remettait doucement de ses émotions dans le divan défonçé de la salle de séjour, tout en lapant un bol de lailait chaud.
En revanche Iolas allait passé un sale quart d'heure.

Avec une installation précaire, Liz fabriquait une potion de dégurisement. Durant son voyage initiatique à Pandala elle avait pu en confectionné les bases grâce aux études qu’elle avait faite sur du lait de bambou. Bien sur, tout le monde n’étant pas pandawa , elle comptait bien commercialisé ses potions une fois que la recette serait au point.

Les fêtards étants de toutes races, elle trouverait bien une clientèle.
Mais Liz avait autre chose en tête que ses objectifs commerciaux. Elle se demandait ce qui était arrivé à Cédrci et Kira. Elle ne doutait pas qu’ils soient en vie, les nouvelles allant vite on parlait déjà d’une escarmouche à Astrub entre Bonta et Brakmar, mais on ne déplorait aucun mort.

Ce qu’elle redoutait c’était qu’ils aient été fait prisonniers ou une bêtise de ce genre. Elle se rassura en pensant que la ville était neutre et que de ce fait aucune initiative de l’une ou de l’autre autorité ne pouvait être prise…

Elle sursauta et perdit le fil de ses pensées lorsque Kris se colla dans son dos.
_Je suis sur qu’ils n’ont rien, lui dit-il.
La sacrieur continua de remuer sa mixture, silencieusement.
_A la tête que tu faisait je savais à quoi tu pensais.
_Ah bon ? Et j’ai quelle tête alors ?
_Celle de quelqu’un qui s’inquiète.
_Parce que c’est pas ton cas ?
Elle rajouta deux doses de baves de bouftou et une fleur d’orchidée séchée avant de reprendre.
_Ils se sont sacrifiés pour nous. C’est la moindre des choses de vouloir savoir ce qui leur aient arrivé. Toi tu t’en fiches parce que tu n’aimais pas Cédric.
_N’oublie pas qu’il m’a laissé seul face aux bontariens à Terrdala…
_Considère que ça rachète son erreur alors…
Tandis qu’elle continuait à touiller sa potion il lla serra un peu plus fort et l’embrassa dans le cou.

Ils restèrent ainsi jusqu’à ce que le récipient en cuivre émette un léger sifflement strident.
_C’est quoé ça ?
_Ca veut dire que la tem bouille de monsieur est prête.
Elle se saisit de la casserole et s’avança jusqu’au sac de couchage de Iolas.
_Debout vieux, s’écria-t-elle en lui donnant des coups de pied. Kris surélève sa tête.
Il s’exécuta et bien que le iop gémissait Liz lui ouvrit la bouche et lui pinça le nez avant de lui faire avaler cul sec le liquide marron peu appétissant dans sa totalité… après cela il sembla perdre conscience…
_Tu l’as tué, remarqua Kris.
_Mince… Je crois que j’ai trop dosé le pollen de blop… Ou le bourgeon d’abraknyde a pas assez infusé…
_Ca veut dire ?
_Que tu devras remettre ta correction à plus tard, y va dormir au moins jusqu’à demain midi.
_Quoua ?!
Il lacha la tête du vétérand qui heurta le plancher dans un bruit sourd.
_Tu l’as fait exprès, l’accusa-t-il.
_Peut-être…
Elle se redressa avec un sourir malicieux aux coins des lèvres.
_Il a mit en danger Mao et toi tu lui évites les ennuis.
_Il a eu de graves problèmes… Et puis de toute façon on se serait fait attaqués un jour ou l’autre.
Il allait répliquer lorsque Liz le força à se taire en l’embrassant.
_Tu crois pas qu’on a d’autres choses à faire plus intéressantes ? lui souffla-t-elle.
Il jeta un œil sur Iolas, assomé, puis sur Maoxy qui s’endormait en compagnie de Holly, Momo, et Fiasco.
_Là, tout de suite ?
_Dans la chambre dans cinq minutes, le temps que j’aille voir si Astalté est bien installé.
_Ok.
Il l’embrassa encore une fois et fila.

A Otomaï les étables étaient situées sous les maisons, comme une sorte de rez-de-chaussée pour dragodindes et tandis qu’elle descendait précautionneusement l’échelle dans le noir, la voix d’Astalté lui dit de faire attention au dernier barreau qui était tordu.
_Merci, répondit-elle doucement. Mais rentre un peu ta tête à l’intérieur , j’ai pas envie que quelque un ne soit tenté de partir avec toi.
_Je sais me défendre…
La sacrieur poussa le panneau en bois et rentra à l’intérieur de la petite bâtisse. Elle en profita pour fermer la fenêtre par laquelle n’importe qui pouvait voir à l’intérieur.
_Pas trop mal installé ?
_Non, le sol est déjà plus confortable qu’à Terrdala. Et puis je ne suis qu’une dragodinde je n’ai pas besoin du grand luxe…
_Tu crois que Kira et Cédric vont bien ?
_J’en suis sur… En revanche ceux pour qui je m’inquiète c’est nous… J’aime bien Kris mais il nous a fait perdre un temps précieux.
_On dirait le ton qu’employait maman pour parler de lui. Le tiens est tout aussi méprisant…
La monture soupira.
_C’est ta mère qui me l’a emprunté… ou l’inverse je ne sais plus. Dans tout les cas nous n’avons rien contre lui. C’est juste… de l’inquiétude. Tu comprendras toi-même quand tu auras des enfants.
_J’en ai déjà…
Le revenant soupira une fois de plus.
_Vas donc te coucher… Et ne faites pas trop de bruit là-haut…

Le lendemain matin, Liz se réveilla tel une petite fleur dans les bras du feca, malgré le fait qu’il se soient endormis tout les deux à une heure tardive pour une raison qui serait censuré en ces lieux…
Elle embrassa son amant et sortit de la chambre, découvrant une maison vide, où presque.

Seul Iolas dormait profondément sur le sol dur et par un soleil radieux qui filtrait à travers les fenêtre poussiéreuses.
_Vraiment puissante cette potion assomante, y faudra que j’en parle à Otomaï, si je le rencontre un jour.
Arrivée sur la terre ferme elle put constater que Mao jouait sur la plage avec les trois familiers, sous l’œil vigilant d’Astalté qui avait rouvert la petite fenêtre en bois.
_Quoi de neuf, lui demanda-t-il discrètement.
_On va se poser ici pendant encore quelques heures. Iolas ne pourra pas tenir seul sur une monture avant cet après-midi au moins.
Choqué, il frappa le sol de sa patte. Liz le calma en lui expliquant le pourquoi du comment et il sembla toute de suite moins enclin à s’énervé.
En effet l’esprit de Xéto Aurore ne pouvait décemment pas disputé sa fille alors que « là-haut » il aurait donné n’importe quoi pour la revoir.

Quand à elle, elle n’arrivait toujours pas à réaliser que son père, où tout du moins sa conscience, se trouvait matérialiser devant elle. Sa seule envie était de lui dire ce qu’elle pensait de sa façon de payer ses dettes, en faisant allusion à sa mort et à sa cause… Mais elle se dit que le moment était mal venu, et le sujet sensible.

Elle s’assit dans le sable, face au soleil levant et à l’ecaflip qui ne lui prêtait guère attention.
_Alors, quel est ton plan ? lui dit-elle.
_A vrai dire je ne sais pas trop…
Son regard sombra dans le vague avant qu’il ne reprenne :
_J’avais pensé que nous pourrions aller vers le nord de l’ïle. Là-bas nous trouverons bien une embarcation pour minotoror, qu’il faudra payer… ou voler.
_J’ai du mal à croire que c’est mon père qui me conseil de voler quelque chose…
Cette réflexion lui fit chaud au cœur.
_On pourrait juste emprunter, il n’y a rien de mal à cela… En revanche ce qui est inquiétant c’est ce que j’ai entendu cette nuit…

Sans prévenir la sacrieur rougit jusqu’au bout de ses oreilles pointues. Elle n’osa pas croiser le regard de sa monture, croyant qu’il parlait de cette nuit torride qu’elle avait passé avec Kris.
La situation était extrêmement gênante.
_Il y a eu du grabuge au nord du village. D’après ce que j’ai compris deux corailleurs ont tenté de détruire une maison.
_Ah…
Elle respira mieux tout à coup.
_Tu n’as rien entendu ?
_Heu non… J’étais occupé, enfin je dormais quoi.
_J’avais pensé à des parchemins d’invisibilités pour éviter les ennuis. Jusqu’à ce que je me souvienne que cela ne cachera pas la dragodinde que je suis.
_Hum, hum…

Ils discutèrent un moment, Liz se risquant même à lui poser des question sur son ancienne vie de mortel, qu’elle ne connaissait pas beaucoup, mais évitait le sujet délicat de sa mort, jusqu’à ce que Kris arrive.

Pendant ce temps, dans toutes les petites ou grandes villes du Mondes Douzes on prenait ses précautions...
Bonta et Brakmar redoublèrent de vigilances, non pas envers leur ennemi mais envers les monstres qui entouraient leurs citées. La garde fut doublée, les murs renforçés, les portes huilées, réparées.
A Astrub l’on fortifiait les maisons autant que les remparts. Le gouverneur de la ville commanda même de nouvelles armes, de l’huile à faire bouillir pour brûler les éventuels assaillants et quelques mercenaires en plus.
En Amakna la tâche était plus rude. Les habitants étants tous réparties sur un vaste territoire il était quasi impossible de les protégés. Le Roi Allister ne put donc qu’envoyer des messagers dans les coins les plus reculés des plaines et des forêts, invitant quiconque le voudrait à venir se loger à l’intérieur des remparts de son château, ou au moins à prendre garde aux monstres les entourants.
Cela dit, beaucoup migraient à Sufokia. Perchée sur les eaux de la baie c’était la cité la moins susceptible et la plus difficile à attaqué. De plus, les gelées n’étaient pas les plus touchées par la folie.
Il en était d’ailleurs de même pour les wabbits. On disait que le Wa en personne avait parlé devant son peuple, prônant la sécurité de leurs terriers, afin que ses sujets ne soient pas contaminés.
Cela prouvait au moins que certains n’avaient pas perdu l’esprit.
Ainsi donc, l’île était déserté, du moins en surface, et les aventuriers ne purent qu’accepter le fait qu’il fallait qu’ils rentrent eux aussi chez eux…
Le village de Pandala aussi était déserté. Entouré d’une forêt infesté de kitsounes voraces et de brigands pandits, imbibés d’alcool jusqu’à la moelle… ça n’aidait pas le tourisme.
Les plus vaillants allaient sur Moon ou au village des Dragoeufs. Certes, pour ces derniers, folie où pas, cela ne changeait pas grand-chose…
Depuis un certains temps, même les bontariens et brakmariens n’osaient plus aller à l’encontre des Dopeuls. Ceux-ci étaient déchaînés.
Quand aux brigandins ils coullaient des jours heureux, sans attaques d’aucunes sortes… Mais sans aucun clients pour leurs transporteurs.
En effet le commerce était l’une des choses les plus touchée.
Les métiers de récolte étaient handicapés par le fait que les artisans n’osaient ou ne pouvaient plus sortir faire leurs réserves, bloquant ainsi tout les autre travaux.
Les seuls bénéficiaires de cette situation étaient les mercenaires. Ils multipliaient les contrats de défense des territoires contre une belle somme de kamas.
Le bon point de la crise était la paix qui régnait à présent. Ormis les combats contres les monstres, anges et démons, oubliaient leurs querelles territoriales et faisaient régner le calme… On avait jamais vu ça depuis la création du monde…
En bref, tout cela ressemblait à un immense bordel sans nom, ou la paix des ménages, contrastait avec l’agitation du dehors des remparts.
Xelor, lui-même, semblait avoir arrêté le temps, et en parlant de xélor…

_Iop de m**** . Si ça tenait que de moua…
_Calme toi mon cœur, s’il te plait. Mao ! Va moins vite tu veux !
Sur la route pour le nord d’Otomaï, Liz et ses trois compagnons s‘approchaient lentement de leur but… enfin trois… disons plutôt quatre sinon il y a une dragodinde qui risque d‘être vexée.
Bref, Iolas était avachi sur sa monture et marmonnait des paroles telles que : « si t’étais à ma place… je t’y verrais bien… »
Quand à Maoxy il jouait, une centaine de mètres plus loin, à esquiver les vagues avec sa dragodinde
Kris contenait son envie de frapper le iop, et Liz gardait un œil discret sur tout le monde.

Il était essentiel que le iop ne les abandonne pas. Car après tout le dofus pourpre était en sa possession.

Pressant les talons sur les flancs d’Astalté elle allait rattrapé Maoxy qui décidemment avait envie de l’énerver un peu plus.
Le jeune ecaflip fit faire un écart à sa monture, évitant ainsi une nouvelle vague. Lorsque celle-ci se retira il se rapprocha de l’eau écumante.
Les pattes de la dragodinde s’enfonçaient légèrement dans la sable mouillé et son maître, de bonne humeur, observait l‘horizon au loin.
Il stoppa Diva un instant afin de profiter de l’air marin et de permettre à Liz de le rattraper, mais quelque chose empêchait sa monture de resté sur place.
L’animal se mit à piaffer, remuer, ruer.

Maoxy eut beau essayer de la calmer rien n’y faisait. Il tira sur les rênes et mit tout son poids sur les étrier comme lui avait enseigné la sacrieur. Cela sembla l’obligé à arrêter de gesticuler mais la monture hurlait à présent, elle hurlait de peur.
La peur, Mao commençait à la ressentir aussi. Pourtant il n’y avait rien d’étrange aux alentours. Les palmifleurs semblaient paisibles, aucun corailleurs à l’horizon, pas même un petit crustorail.
Il n’y avait que lui et cette monture qui braillait d’impuissance de ne pas pouvoir bouger.
_Arette ! lui criait-t-il pour couvrir ses hurlements, STOP, s’il te plaît ! Liiiz ! Viens vite ! Popa !

Aux cris de son fils le feca démarra au quart de tour derrière la sacrieur qui avait déjà une bonne avance. Le iop, quand à lui, mit un peu plus de temps à réagir, mais il les suivit quand même… à son allure.
Liz n’eut même pas besoin de pressé son propre père à courir plus vite, celui-ci fonça sans poser de question.

L’ecaflip se démenait toujours pour que sa monture ne bouge pas. Les poils de ses mains étaient lentement arrachés par l’effet du frottement contre les rênes de cuir. Il savait à quel point une chute de dragodinde pouvait être douloureuse et dangereuse, et en ce moment même, tombé était sa seule frayeur.
Ce dont il aurait du avoir plus peur encore, c’est de la forme noir qui avançait lentement vers lui, encore tapis sous les vaguelettes.
_Un Raul Mop, s’écria Astalté.
_Quoi ?
_Dit lui de dégager de la !
Obéissante, la sacrieur s’époumonna.
_VAS T’EN MAO ! LAISSES LA COURRIR ! DEPECHES TOI !

Trop loin pour qu’il l’entende elle ne put que le voir fronçé ses sourcils d’incompréhension.
Et c’est alors qu’elle crut que son cœur allait s’arrêter lorsqu’elle vit une énorme forme bleutée, à la gueule béante remplie de dents acérées, sortir subitement de l’eau et se jeté sur Maoxy.

Elle voulut tenter quelque chose, attirer la bête, attirer Mao, se transposer avec lui, bref quelque chose, n’importe quoi, mais il était déjà trop tard. Elle assistait impuissante à la scène.

Le monstre avait déjà quasiment ses crocs sur les oreilles de l’écaflip. Même l’humain doté des plus grands réflexes de la terre n’aurait pas eu le temps de faire quoi que se soit …

Et poutant… le temps semblait s’être arrêté. Le requin ouvrait toujours plus grand la gueule mais s’était stoppé dans les airs, comme si un filet invisible retenait tout son corps.
Tout à coup, une longue aiguille noire, sortie de nulle part, frappa de plein fouet le flanc du monstre.
Celui-ci lança une longue pleinte et retomba lourdement sur le côté.
Il n’eut même pas le temps de se relever qu’un murmure, plus léger qu’ un souffle, sembla effleurer les oreilles de tout les spectateurs de la scène. C’était une sorte de phrase prononcée avec rapidité et méchanceté.
Puis le murmure enfla, devenant un hurlement.

Liz ne comprenait pas les mots qui était prononçé, mais elle se dit que s’ils lui étaient destiné, cela la blesserait au plus profond de son âme.
Et en effet ce fut l’impression que donna le requin lorsque les mots blessants le firent se recroquevillé sur lui-même.
Il essayait de boucher ses ouïes avec ses mains palmés, puis frappait le sable de ses poings avant de se rouler par terre de douleur.

Le hurlement désenfla ensuite. Et le Raul Mop se releva comme si de rien n’était. Il fit apparaître un harpon dans sa main, se régalant d’avance du festin qu’il allait faire de cette proie poilue. Dans ses yeux brillait une folie rouge écoeurante que Liz eut à peine le temps de voir avant de se jeter sur lui.
Derrière elle, elle entendit le crépitement des boucliers que Kris commençait à faire apparaître.

Quand au requin il repoussa la sacrieur du plat de la main. Celle-ci tomba lourdement à terre, désarçonnée. Mais c’était sans compter Astalté qui empêcha la bête de l’embrocher en montrant lui aussi ses canines blanches et en faisant jouer son profond grognement.
Sonnée, Liz se releva avec difficulté. Pendant que son père éloignait le monstre en courant autour de lui et en esquivant la pointe acérée de son arme, elle s’approcha de Maoxy qui n’avait pas bougé.

Sa dragodinde ne criait plus, elle avait le regard fixe et effrayée , comme si le simple fait de cligné des yeux la remettrait en danger.
Son maître, lui, avaient les yeux aussi grands que des soucoupes, il ne bougeait plus d’un poil mais tremblait comme une feuille, les mains crispées sur ses rênes.
_Ca va mon cœur, lui demanda la sacri, essouflée.
Il se contenta de faire oui de la tête, le regard toujours fixé au loin.
Liz vit Kris passé devant eux à toute vitesse, tel un éclair dorée, et porté main forte a la dragodinde pourpre.
Iolas, était encore loin, sa monture trottinait mollement.
Liz allait faire descendre l’écaflip de sa monture avant qu’une petite voix ne l’arrête.
_Non !
Elle se retourna et vit s’approcher ce qui semblait être une petite fille aux ailes de papillon.
_Je vais m’en occuper.
A petits pas pressé elle les rejoignit, puis voleta à hauteur de l’écaflip, elle posa ensuite sa main sur son front et demanda :
_Comment s’appel-t-il ?
_Maoxy, répondit la sacrieur, interloquée.
La fée prononça son prénom d’une voix si mélodieuse et a la tonalité si irréelle que le jeune garçon sembla soudain remettre les pattes sur terre. Ses tremblements s’estompèrent et il sembla plus calme. Meme la dragodinde se détendit.

De son côté Astalté galérait. Heureusement Kris arriva à temps. Il harcela le monstre de flammiches, de coups de bâton et d’attaques naturellles, sans que celui-ci ne faiblissent d‘avantage.
La dragodinde souffla une seconde, se mettant à l’écart, et vit arriver calmement un minuscule xélor dans la bataille.
Il allait lui crier de faire attention lorsqu’il se mordit la langue et se rappela qu’une monture n’était pas censé parlé.
Le requin était de dos par rapport au xélor. Il allait lever son harpon et frappé le feca, juste au moment ou le nouveau venu leva la main. A cet instant tout sembla ralentir, enfin, surtout son ennemi.
La monture de Kris esquiva l’arme tranquillement au pas. Le feca, étonné, fit le tour du monstre et aperçut le nain qui commendait le temps comme s’il s’agissait d’une marionnette.
_Ca va ? lui demanda normalement le xélor.
_Heu, ouaip.
_Ok.
Un éclair bleuté déchira soudain le ciel et s’abattit brutalement sur la tête du Raul Mop. Sentant à présent le poisson griller il s’effondra sans un bruit sur le sable blanc.

_Lilian, se présenta le xel en tendant la main au feca.
Kris, un peu perdu , serra la main de l’inconnu en détaillant celui-ci de la tête aux pieds, ou du moins en détaillant le peu qu’il en voyait.
Le dénommé Lilian était donc vêtu de noir dans l’ensemble, il portait des tongues comme chaussures et la presque totalité de son visage était caché sous une ample coiffe de couleur bleu, ressemblant à un saladier qu’on aurait retourné. Sa cape était en lambeaux, mais dégageait une aura de puissance peu commune.
_Un monstre fou, ajouta le nain en souriant sous sa coiffe. Y en a de plus en plus… Mais bon…
Il tourna la tête et observa la sacrieur ainsi que l’écaflip et le iop qui arrivait lentement.
_Vous êtes ensemble ? demanda-t-il en parlant du groupe
Kris, qui croyait qu’il parlait seulement de Liz, bomba le torse de jalousie et dit « oui » d’un ton qui n’engageait pas trop la conversation.
_Ok… Moi je suis avec l’éni… Enfin… je crois…

De son côté Liz écoutait docilement les conseils de cette inconnue ailée. Elle disait que l’écaflip souffrait d’un léger traumatisme dut à la peur bleu qu’il venait de subir, mais que cela passerait vite. En attendant il vallait mieux le ménager.
La sacrieur ne put s’empêcher de détailler les ailes magnifiques de cette petite personne.

Elles étaient d’une couleur dorée et reflétaient la lumière du soleil dans des éclats bleutées splendides. Une fine poudre s’en échappait lorsqu’elle les faisaient battrent et la jeune femme put constater que la cape de l’eniripsa était si fine qu’elle passait entre ses deux omoplates sans empêcher le mouvement de ses appendices.
_Je m’appelle Opale, dit-elle de sa voix d’enfant en lui tendant la main, vous avez eux de la chance il n’y en ait qu’un, parfois ils attaquent à plusieurs…
Liz, étonnée, voulut répondre mais elle fut interrompu par un xélor qui s’approchait d’elles, accompagné par Kris.
_Encore une fois tu sèmes le bonheur et la guérison partout ou tu passes ma chérie.
Au son de la voix du nain, Opale se raidit et devint beaucoup moins sympathique.
_Va donc voir ailleurs si j‘y suis, sale nabot !
Elle serra ses petits poings et rabattit son chapeau feudala sur son visage.
_Hey, c’est aussi grâce à moi que tu as pu les aider, se défendit le xel.
_La seule personne qui a besoin d’être aidé ici c’est toi !
La scène de ménage dura plusieurs minutes, et pour les remercier de les avoir aidés Liz se dit qu’il serait juste de leur offrir le repas du midi.

Une heure après ils connaissaient donc presque tout de la vie du xélor et de l’eniripsa.
Anciennement mariés et après avoir vécu cinq années ensembles, Opale demanda le divorce sans donner de raisons précises, même si la sacrieur se doutait que Lilian avait certainement dut la tromper.

Le xélor, lui, donnait une toute autre version des faits. Il racontait que tout se passait bien dans le meilleur des mondes pour le couple jusqu’au jour ou sa femme ne prenne cette décision stupide et irréfléchie.
Depuis ce jour ce dernier se retrouvait donc, comme par enchantement, sur le chemin de son ex-femme partout où elle allait.
_Où que j’aille je sais qu’il trouvera le moyen de me suivre, expliquait-elle à Liz.
_Oui, soutint celle-ci, surtout qu’être poursuivit ainsi ne doit pas être des plus désagréable.
_Tu veux dire par un fou à lier ?
_Non par quelqu’un qui t’aimes…
La fée ne répondit rien et baissa les yeux sur son assiette.

Apparement ravi de rencontrer de nouvelles têtes le xélor riait aux côté des garçons, leur racontant des blagues parfois interdit aux moins de seize ans, que Maoxy comprenait à peine.
Essuyant une larme de rire cachée sous sa coiffe imposante il reprit un peu de sérieux et demanda :
_Alors, dites nous donc où vous allez comme ça.
Kris jeta un rapide coup d’œil à Iolas qui le fit passer à Liz.
_Et bien…
_On va visiter l’île du Minotoror, coupa l’écaflip.
_Avec tout ces monstres fous ? s’étonna Opale. A votre place je resterais bien à l’abri chez vous, le temps que ça passe…
_Ca passera pas, lança Iolas d’un ton morne.
Un ange sembla passé sur l’assemblée avant qu’il ne reprenne, tout en se levant et en se dirigeant vers les sacs de selles de sa monture.
_Vous aurez beau vous terrez à mille mètres de profondeur pendant mille ans, aucune force ne pourra contrer celle de centaines de millions de monstres assoiffés de sang.
Il ouvrit l’une des besaces et en sortit son dofus pourpre, aux flammes presque éteintes, sous les yeus ébahis des deux inconnus.
_On va remettre ça à sa place. Et toute cette mascarade s’arrêtera. Cela dit…
Il leva des yeux vitreux sur le couple.
_A nous quatre nous ne serons jamais assez fort. C’est pourquoi je vous invite à nous rejoindre.
_Iolas… , commença Liz.
_J’ai déjà arpenté ce labyrinthe Liz, pas toi. De plus tu devrais être consciente que les soins d’une éniripsa et les ralentissements d’un xélor nous seront d’une immense utilité.
La sacrieur dut se rendre à l’évidence.
_Autre chose, reprit le iop, même si vous n’acceptez pas, je veux tout de même que l’on se sépare d’un autre membre du groupe.
Il posa son regard sur l’écaflip.
_Quoi ?! s’énerva celui-ci. J’ai autant ma place que toi danc cette histoire.
_Soit, et tu es surement le plus courageux de nous tous ici, mais bien trop jeune et pas assez fort.
Excédé, Maoxy chercha du soutien autour de lui, mais rien ne vint.
Liz ne pouvait se résoudre à le mettre en danger, l’épisode du Raul Mop était suffisant pour démontrer la dangerosité de la situation. Quand à Kris voilà déjà plusieurs jours qu’il cherchait à renvoyer son fils à Sufokia, mais il connaissait sa réaction. Qu’un autre que lui le mette face à la réalité le soulageait.
_Rentre à la maison Mao, c’est trop risqué maintenant, lui dit-il.
L’écaflip monta à un tel niveau de colère qu’il n’arrivait même plus à reprendre son souffle.
Il chercha du réconfort auprès de Liz, mais celle-ci hocha la tête en signe de dénégation. Inutile d’insister.

Opale et Lilian l’observèrent avec compassion, mais ils n’avaient aucun pouvoir.
Iolas plongea la main dans sa poche et en sortit une fiole de couleur rougeâtre.
_Potion pour Brakmar, de là-bas-tu pourras prendre le zaap pour Sufokia sans passer par des zones dangereuses.
Bouillonnant de rage Maoxy miaula et s’isola près des dragodindes. Il donna des coups de pieds à tout ce qui se trouvait sur son passage, crachant son impuissance.

Il pouvait désobéir. Oh oui, ça il savait faire. Mais connaissant Liz elle lui aurait fait avaler la potion de force.
Tout en s’enfonçant les griffes dans les paumes de ses mains il réfléchissait au moyen le plus efficace de les suivre.
Revenir directement sur l’île une fois arrivé à Brakmar ? Non. La simple vision d’un requin dans son esprit suffit à le faire renoncer à ça.
Essayer d’insister ? Là aussi Liz s’opposerait.
Il s’assit dans le sable, sa dragodinde quémandant un morceau de viande, qu’il repoussa violemment.

Une fois à Sufokia qu’allait-t-il dire à ses frères ? Et à la guilde ?
C’est à cet instant que la petite lumière s’alluma dans sa tête.
Il revint sur le campement avec sa monture, fière et décidé. Il se saisit de la potion que Iolas tenait toujours à la main, puis fit un calin à son père et à Liz avant de dire au revoir à Opale et Lilian. Il caressa l’encolure d’Astalté avec amour (ce que le xélor et l’éni ne comprirent pas vraiment) , puis serra la main de Iolas et but la potion d’une traite.

Lorsqu’il disparut Kris ne put s’empêcher de lâcher un soupir de soulagement. Une bonne chose de faite.
Liz demanda ensuite à leurs deux invités :
_Alors ? Vous voulez bien nous suivre.
Opale sembla réfléchir un moment puis répondit :
_Mourir ici ou ailleurs…
_Où que tu ailles j’irais ma princesse, chantonna Lilian.
La fée grogna. Un nouveau groupe était né.





Un peu de retard mais toujours là, j'espère toujours que cela vous plaît. Et pendant que vous prenez du bon temps y en qui boss ^^. Désolé pour les fautes je corrigerais plus tard... Déjà en retard là ><"
C'est comme ça...
???

-Pas de repos pour les braves n’est ce pas très chère
-Ca suffit…
-Moi je trouve qu’ils se débrouillent plutôt bien, surtout…
-Silence !!!
-Hé hé comme tu voudras…

Ma voix était comme faite de cristal, clair, douce et calme dans ce lieu à la fois vide et emplie de diverses choses, l’autre, reflétait le mal et le mépris souligné par un ton mielleux et désinvolte. Le calme se fit un instant entre nos deux esprits avant que le dernier ne reprenne :
-Bien puisque ma compagnie te déplaît je retourne d'où je viens...


Sans même faire attention à mon interlocuteur je continuais à regarder la scène qui se déroulait sous mes pieds sur un écran apparemment magique, mélange de fumée et d’eau…
Mon « compagnon » disparut donc dans un bruit de succion et de flammes. Un soupir de soulagement angélique s’échappa d’entre mes lèvres désormais dépourvue de couleurs…
Je m’agenouillais ensuite fixant intensément l’écran magique, ne quittant pas des yeux cette petite boule de poils noirs qui courraient à en perdre haleine à travers le dédale de pierre de ce qui semblait être Sufokia. Un nouveau soupir désincarné vint troubler le silence oppressant des lieux.
-Mais où coures-tu ainsi mon fils ?





Héhé, pour rassurer certaines personnes et me donner un peu d'idées supplémentaires tout petit morceaux mystérieux... A vous de savoir de quoi il s'agit (><" Rooo trop simple)
Bonnes révisions à ceux qui ont un exam
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