Il lui reste toujours la possibilité d'une modification de la constitution, avec l'appui d'un référendum ça me parait jouable.
Non comme je le disais plus haut il n'a même pas besoin de réviser la constitution, un simple référendum législatif suffit, c'est a dire les référendum prévue l'article 11 de la constitution, et qui offre la possibilité au président de la république de faire voter un projet de loi par référendum au lieu de passer par le Parlement, a quoi ça sert?
Et bien depuis 1962 ou le général de Gaulle la utilisée pour le 1ere fois pour faire passer l'élection du président au suffrage universel direct(de façon toute a fait anticonstitutionnel d'ailleurs, car cela relevait d'un domaine constitutionnel et il aurait donc du passer par la procédure de référendum de l'article 89, celui pour réviser la constitution, mais qui nécessite un vote préalable du projet par le Parlement, vote qu'il n'aurait jamais obtenu...bref^^), le Conseil constitutionnel refuse de contrôler de la constitutionnalité d'une loi qui a été votée par référendum, il se déclare incompétent, au motif qu'il ne peut s'ériger en juge de l'expression directe de la volonté générale, en gros il prend une position "rousseauiste", on ne peut aller a l'encontre de la volonté directe du peuple etc, mais il faut se remettre dans le contexte de 1962, a l'époque le Conseil n'est presque rien, un jouet aux mains de De Gaulle(Mitterand déchaîna d'ailleurs ces foudre contre lui dans son fameux "le coup d'état permanent"), et il était de toute façon politiquement impensable qu'il censure le référendum voulu par le Général, (pourtant anticonstitutionnel comme je le disais plus haut) et il s'est donc réfugié derrière cet argument...
Les constitutionnalistes appellent ça le "péché originel" du Conseil et il n'a jamais changée sa jurisprudence en la matière, et c'est effectivement très regrettable on en a la un bel exemple, le président peut au mépris le plus profond du notre texte fondateur qu'est la DDHC de 1789, qui est inscrite en préambule de notre constitution et a la même valeur qu'elle, rendre des lois pénales plus sévères rétroactives, faisant de nous du même coup la seule démocratie a admettre des lois aussi liberticides et une telle dérive dans la justice pénale...
Mais bon il reste tout de même un rempart de taille avec la convention européenne des droits de l'homme, que toutes les juridictions françaises ont le pouvoir(et l'obligation même) d'appliquer et qui prohibe fermement la rétro-activité des lois pénales plus sévères, et les juges doivent la faire primer sur toute loi nationale contraire au nom de l'article 55 de notre constitution, autrement dit sa loi restera en vigueur, mais a chaque fois qu'un avocat soulèvera la CEDH en défense, la loi sera écartée et ne sera donc jamais appliquée, ce qui serait un moindre mal...
En tout cas, tout cela démontre bien le respect de notre président pour les institutions, la séparation des pouvoirs(ainsi que du même coup l'autorité absolue de chose jugée du Conseil), et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, qu'aucun président n'ont jamais violés depuis 1958, lui il les viole tout cela d'un coup, c'est ça le sarkosysme, quand on veut on peut, la fin justifie les moyens, même si on doit violer le droit ou des principes fondamentaux de notre démocratie ce n'est pas grave...
Enfin en tout cas c'était amusant de voir la tronche ma prof de droit constitutionnel qui a pourtant votée pour lui, quand elle nous a dit la semaine dernière que le président venait de très sérieusement ébranlé ces certitudes et de très nettement compliqué son cours et sa vie de prof de constit, car elle est obligée de tenir un tas de réunion auprès de ces collègues ou étudiants pour leur expliquer...l'inexplicable