Le Journal des Larmes, une trilogie apocalyptique.

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Bonjour à tous. Mon nom est Drellath et je suis fou. Attention pas un pfou psychopathe sanguinaire, non un gentil fou. Le gentil fou, c'est l'artiste, l'écrivain, le chanteur, le dessinateur. Pour moi ce serait plutôt l'éc'rivain. Ce que je vous présente ici, c'est une grande trilogie wowesque, qui vous fera redécouvrir Azeroth tel que vous ne l'avez jamais vu. Entre x files, Da Vinci Code, le seigneur des anneaux et Bernard Werber, Le Journalk des Larmes ce sont des complots, des secrets, des personnages aux destins étrangement tracés. Pour l'intrigue je vous donnerai un indice: L'Histoire du monde a été faussée. Ce que vous connaissez n'existe pas. On vous a menti. Si à présent vous souhaitez découvrir la vérité, il vous faudra soulever les voiles sombres du passé.

Sur ce je vous laisse, bonne lecture! N'hésitez pas à poster vos coms sur ce forum ou sur mon blog (http://lejournaldeslarmes.oldiblog.com)
Une auberge quelque part dans les vastes terres d'Azeroth à la tombée du crépuscule. Dans la salle éclairée par la lumière des lanternes les habitués et les voyageurs de passage se réunissent autour d'une table pour parler. La discussion est animée, on parle de guerres, d'alliances, de trahisons. Parfois sont évoqués les temps d' "avant", oui, avant que le monde ne tombe une nouvelle fois dans les ténèbres. Les esprits s'évadent dans le souvenir des anciennes nations tombées, des ruines autrefois villes grandioses. Parfois intervient l'aubergiste, un grand tauren au poil sombre. Très respecté par ceux qui le connaissent, tous savent ici qu'il a eu plus que sa part de violence et de désolation, mais nul ne devine sa véritable histoire. Ses traits sont marqués par le temps et les conflits. Il se montre pourtant toujours accueillant, toujours jovial, si bien qu'il possède grands nombres d'amis. Ce soir il raconte l'histoire des guerres trolls et tout ceux présents restent suspendus à ses lèvres, sans se soucier de la grêle qui commence à tomber au dehors. Soudain un courant d'air, la porte s'ouvre laissant place à une silhouette encapuchonnée. Le visiteur rentre sans faire attention aux regards rivés sur lui. Il avance jusqu'à l'aubergiste sa capuche dissimulant son visage. Celui-ci sourit et se prépare à l'accueillir. L'individu s'assit au milieu des autres clients de l'auberge. Sans enlever son manteau, il demande d'une voix douce:

- Je crois qu'il serait temps pour vous d'aller dormir messieurs.

Puis, il ajoute avec insistance:

- Je souhaite parler seul à seul avec l'aubergiste, se retournant vers celui-ci, je suis venu pour le Livre.

Le visage du tauren se fait soudain grave et d'un geste il invite les personnes présentes à quitter la pièce. Lorsqu'ils se retrouvent enfin seuls, il s'adresse à l'individu:

- Il devait venir... Après toutes ses années. C'est lui qui t'envoie?

L'inconnu esquisse un sourire énigmatique.

- Si on veut... Ca ne fait pas beaucoup de différence. Vous l'avez?

L'aubergiste part fouiller derrière son comptoir, il en ressort un vieux livre écorné à la couverture poussiéreuse.

- Il me l'avait confié si il devait revenir. Son journal, il l'avait déjà commencé avant qu'on se rencontre. Il peut paraître banal mais après avoir passé une vingtaine de pages on commence vraiment à rentrer dans le coeur de l'histoire. Tant de secrets sur notre monde enfermés ici... Comment savoir si je peux vous faire confiance?

Sans attendre de réponse, il pose le lourd volume sur la table et souffle sur la couverture laissant apparaître en lettres dorées: Le Journal des Larmes, de Drellath.
Attention.

Vous êtes prévenus. Vous êtes sur le point d'accomplir une action importante.

Êtes vous prêt à tourner cette page?

C'est une décision que vous devez prendre ici et maintenant. Ne vous pressez pas, réfléchissez. Je ne dois pas être ouvert à la légère. Moi objet inerte, simple amas de feuilles de papier, je peux contenir votre bonheur comme votre malheur.

Si vous êtes seul vous trouverez en moi un ami.

Si vous êtes aventurier vous découvrirez de nouveaux horizons.

Choisissez.

Je ne vous force à rien.

Sachez seulement que certaines histoires ne peuvent être quittées lorsqu'on y a pénétré. Un fois de plus vous pouvez accomplir le pacte qui vous lie à moi. Le Pacte des larmes et du sang.

Prenez votre décision. Mais ne vous pressez pas, vous avez le temps tellement de temps.

Si jamais vous êtes sûr de votre choix je vous attendrai à la page suivante, mais je vous le répète: réfléchissez.
Parfait. Ainsi tu as choisi cette voie.

Ne regrette rien. Je te ferai découvrir des mondes que tu n'aurai pu entrevoir qu'en rêve. Je commencerai par une simple histoire. Mon histoire. Je me présente mon nom est Drellath.
L'inconnu marque une pause dans sa lecture et tourne sa tête encapuchonnée vers l'aubergiste:

- Drellath... Il me semble avoir déjà entendu ce nom. Comme un mythe, une légende... Mais personne ne sait vraiment quelque chose de lui. Je ne saurais dire si on m'en a parlé en bien ou en mal, parfois j'ai l'impression qu'il n'a jamais existé.

- C'est vrai, dit le tauren en posant une chope de bière d’avant son interlocuteur, les êtres exceptionnels laissent étrangement peu de traces dans la mémoire des gens. Leur souvenir finit par disparaître après avoir été maintes fois déformé au fil des contes. Je crois bien que ce livre reste la seule preuve de sa vie parmi nous.

- Parlez moi de lui. Vous le connaissiez bien?

- Comment dire... Il parlait assez peu de son passé, mais je me suis laissé dire qu'il avait été élevé par les elfes. Surprenant n'est-ce pas? J'imagine que c'est là bas qu'il a dû recevoir ce goût immodéré pour la nature. Comme chasseur il différait réellement des autres, toujours prêt à épargner ses proies si c'était nécessaire. C’était là notre point commun, il ramenait l'équilibre naturel par la force et moi je préférais les voies plus mystérieuses de la Terre mère.

- Vous étiez druide?

- C'est cela, mais comment avez vous...

L'inconnu attrape le bras de l'aubergiste et ramène la manche en arrière, dévoilant un dessin tracé à l'encre. Un arbre au formes sinueuses dont les branches prennent un aspect singulier: l'une ressemblant à une gueule béante, une autre à un tourbillon, et une troisième à une main recourbée en signe d'apaisement.

- Les trois voies de la magie druidique murmure l'inconnu en relâchant le bras du tauren, l'arbre bestial, l'équilibre et enfin la guérison. J'ai aperçu ce tatouage quand vous m'avez tendu le Livre. C'est la troisième fois que je rencontre un druide d'un tel niveau dans ma courte existence. Mais je vous en prie continuez.

L'aubergiste ramène son regard bien loin derrière les murs de la vieille bâtisse, et reprend le cours de son histoire:

- Nous étions très liés, tous les trois... Je me rappelle que Drellath était toujours émerveillé durant nos voyages, il faut dire qu'il avait longtemps vécu à Ashenvale avec son maître elfe.

Le tauren pousse un soupir.

- Je ne suis pas tout à fait sûr de la raison qui l'avait poussé à quitter sa forêt d'adoption, il était assez discret sur ce point. Mais vous devriez trouver des réponses dans ce livre.

- Vous ne l'avez jamais ouvert?

- J' y ai pensé mais il avait insisté pour que je lui promette de ne jamais l'ouvrir, et vous savez la vieillesse efface les défauts de la jeunesse comme la curiosité. Néanmoins après tant d'années, je pense qu'il ai temps que j'obtienne moi aussi des réponses.

Il tourne la page.
JOUR 1

Ashenvale... Refuge éternel des elfes et des ombres. Cette forêt est aujourd'hui la dernière frontière séparant les territoires arides de la Horde et ceux plus mystérieux des Kaldorei. Lieu magique où arbres et fleuves laissent encore entendre leurs murmures chantants. Cette forêt, ancienne et secrète, se distingue par ses paysages sombres aux reflets bleus et violets. Elle abrite de gigantesques arbres aux formes étranges; quiconque y pénètre se verra ensorcelé par ces gardiens silencieux et immuables.

Toujours cachée dans l'ombre, la bête m'observe, immobile. Malgré la semi obscurité omniprésente je devine sa nature: il s'agit bien d'un ours. D'instinct je regarde autour de moi, cherchant une issue mais les arbres me bouchent toute sortie. Je tente de maîtriser mes émotions, de rester impassible. Sans un bruit l'animal commence à se mouvoir. Je ne peux m'empêcher d'admirer la grâce avec laquelle il s'avance vers moi. A nouveau l'inquiétude me saisit mais la bête ne semble pas d'humeur belliqueuse. Au contraire son comportement est étrangement calme; sans se soucier de ma présence l'ours continue ses activités nocturnes. Un rayon de lune vient éclairer sa fourrure claire et j'entrevoie un instant l'animal en son entier. Splendide oeuvre de la nature que cette créature. Ses yeux mauves se tournent dans ma direction et je me sens comme happé par une aura de force et de sagesse.

Je détourne mon regard, l'occasion est trop belle. Mais alors que je bande mon arc un doute m'assaille: ai-je le droit d'attaquer l'animal sans que ça soit par défense ou par besoin? Tout ce que m'a appris mon maître m'inspire en ce sens. J'abaisse mon arc, vaincu. Devant moi l'ours émet un grognement amusé comme si il comprenait mes préoccupations. Tant pis, je ne peux chasser pour mon simple orgueil. C'est la première règle à respecter si je veux demeurer l'égal de ma proie.

Pris par le sommeil je décide de m'allonger contre un arbre pour attendre le lever du jour. Demain je rentrerai.

A l'aube des temps seuls étaient les elfes, humains, nains et autres natifs du monde d'Azeroth. Puis des terres perdues de Draenor surgit la Horde corrompue des orcs, rendue sanguinaire et dévastatrice par les pouvoirs sombres de la Légion Ardente. Les combats qui s'en suivirent ravagèrent les deux continents, marquant le début d'une nouvelle ère de guerre et de sang. Des êtres maudits foulèrent ce monde de leurs pieds, réveillés par la fureur des conflits. Cela tous nos livres et contes font mention, mais certains évènements furent occultés de la mémoire des peuples libres de notre monde.

Les Oubliés de l'Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions
JOUR 2

Traditions sauvages:

Par tous les temps, la chasse a consisté l'une des plus anciennes traditions retrouvées chez l'ensemble des civilisations. Permettant à la fois de rétablir l'équilibre naturel et de contrôler les créatures de mère nature. Cependant aujourd'hui, cette culture est reniée au profit du progrès chez bien des races. Nous ne devons pas oublier d'où nous venons et continuer à respecter les croyances de nos aïeux.

Les Oubliés de l'Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions.

Je suis surpris de voir à mon réveil que l'ours est toujours là. Assis à quelques mètres de moi on pourrait croire qu'il me surveille tant il me regarde fixement. Je repense à mon maître; ne m'a t-il pas dit que je pourrai adopter un animal à la fin de mon apprentissage? Peut-être pourrai-je prendre cet ours.

Je me rends compte que je viens de penser à haute voix. Une lueur d'intelligence semble passer un court instant dans le regard de l'animal. A t-il compris mes paroles? C'est peu probable, il doit simplement réagir au son de ma voix. Encore une fois je me prends à prêter une âme à une créature dont les gestes sont dictés par l'instinct le plus primaire. Cependant le regard fixe de la bête me met mal à l'aise. Elle semble me jauger. C'est agaçant de se sentir observé par si différent de soi...

Je décide de repartir, mon maître doit s'inquiéter. Je me relève péniblement, mon corps porte encore les traces de ma nuit passée dehors. Je rattache mes dagues à ma ceinture et passe mon carquois en bandoulière sur mon épaule droite. Mieux vaut être prudent. Dans mon dos l'ours émet un grognement sourd, peut-être me dit-il adieu. Je commence à m'éloigner à grands pas quant une vive douleur me prend à la tête. Sous la surprise je m'effondre au sol le sang battant contre mes tempes. Que se passe t-il? La douleur s'intensifie à chaque seconde, irradiant l'ensemble de mon corps. Ma respiration se bloque, je suffoque. Tout en me tordant sous l'effet de la souffrance je croise le regard de l'ours toujours assis derrière moi. Son comportement a changé, il retrousse à présent ses babines dans une attitude menaçante. Je pense un instant que mes cris l'effraient mais une idée plus inquiétante commence à germer dans mon esprit. La douleur s'estompe soudain, laissant place à une sensation de vide. Je me relève péniblement pour faire face à l'animal. Je me saisis lentement de mon arc, prenant garde à ne pas rendre la bête plus nerveuse. Je commence à tendre la corde et aie juste le temps de tirer avant que l'ours furieux ne me charge. La pointe acérée se plante dans le cuir épais de la créature mais ne semble pas la ralentir. Vite je réitère la manœuvre avant qu'elle ne soit sur moi. Cette fois je fais mouche. La flèche s'enfonce avec un sifflement vers l'emplacement du coeur. L'ours se fige étonné et baisse les yeux vers la tache pourpre qui s'étend sur son poitrail. Je ne suis cependant pas rassuré. L'animal repose sur moi son regard, secoué par ce qui semble des tremblements incontrôlables. Il est en train de rire... S'ensuit une scène dont le souvenir devrait me hanter toute ma vie. Dans un scintillement de lumière blanche l'ours se redresse, rapetisse pour prendre la forme de... d'un elfe! Je regarde avec stupéfaction l'être qui se tient face à moi. Un elfe... Ce doit être l'un de ces druides dont mon maître m'a déjà parlé. Il les décrivait comme nos amis et nos frères. Je n'ai cependant pas le loisir de rester plus longtemps plongé dans mes pensées; là bas mon "frère" entame une incantation que je devine d'intention meurtrière. Je ne lui laisserai pas le temps de me surprendre une nouvelle fois. Alors qu'il ferme les yeux pour se concentrer, je me précipite sur lui, dague au poignet et lui porte deux coups à la gorge. Nous roulons tous les deux sur le sol, sans même que le druide ait pu esquisser un geste pour se défendre. Interrompu dans son sort, il s'affale ses yeux mauves s'attardant sur moi. Cette fois il ne pourra pas se régénérer... Un instant je suis tenté d'abréger ses souffrances mais le souvenir de ma douleur passée m'ôte tout reste de pitié. Je le lâche donc et tourne le dos au mourant. J'ai conscience de ne pas agir avec honneur mais il est parfois tellement plus agréable de faire souffrir... Mais... Ces pensées... Sont-elles vraiment les miennes? Je secoue la tête pour évacuer les idées néfastes quant une voie s'élève dans la pénombre. Volupté et fragile, elle déclame des mots inconnus. Je crois reconnaître l'ancienne langue des elfes employée bien avant l'invasion de la légion. Le druide! Je me retourne précipitamment mais il est trop tard. Les derniers mots de l'incantation retentissent comme un roulement de tonnerre et un vent froid m'enveloppe aussitôt. Une malédiction... Maudissant l'elfe je m'écroule sur le sol avant de sombrer dans l'inconscience.
JOUR 3

" J'ai parlé à mon maître de ma mésaventure en forêt. Il m'a examiné mais dit n'avoir décelé aucune trace d'une malédiction quelconque. Il a paru étonné d'apprendre l'agressivité du druide à mon égard, il dit ne rien savoir. J'ai l'impression qu'il me cache quelque chose."

Oui, c'est sûr. Au fur et à mesure que je relis ces lignes ma certitude ne cesse de se renforcer. Cela paraît évident à présent. Depuis que je lui ai narré la rencontre de l'autre jour le vieil elfe semble distant et me lance parfois des regards étranges. Peut-être m'en veut-il seulement pour avoir tué l'un de ses semblables, pourtant... Je sens qu'il y a autre chose. Malgré ses dires il ne m'a pas semblé surpris d'apprendre la présence de druides si près de nous. Les connaissait-il? Non je me fais des idées. Mon maître n'aurait jamais permis quoi que ce soit qui puisse mettre ma vie en danger. Et puis je connais son ressentiment vis-à-vis de ses congénères. Néanmoins... Autre chose me trouble. Quelle était cette étrange incantation prononcée par le druide avant d'expirer? Si il est bien mort d'ailleurs. Mon maître est parti chercher le cadavre mais n'a rien trouvé d'autre que du sang séché sur les herbes. Pas de corps, pas de certitude. Quant à ce sort je suis pourtant sûr d'avoir ressenti ce malaise si caractéristique des malédictions. Me serais-je trompé? J'aimerais le croire.
JOUR 4


" Toujours ce mal de tête, cette affreuse migraine qui me poursuit. Ma fièvre n'est pas descendue malgré les soins prodigués par mon maître. Mes crises de délire sont terribles, je vois des visages hurlants, grimaçants qui me parlent dans ma tête. Je ne veux pas mourir."
JOUR 5

Est-il prêt?

- C'est-à-dire... Il est peut-être trop tôt pour agir.

- Nous ne pouvons plus attendre. Le druide a t-il réussi?

- Nous ne sommes sûrs de rien.

Je me réveille en sueur. Il me semble avoir entendu des voix. Mes crises de délire qui reprennent? Je tâte mon front, il est froid. La fièvre est tombée. Je me sens parfaitement rétabli. Trop peut-être, à dire vrai je me sens tellement bien que s'en est presque inquiétant. Mais bon. C'est étrange je n'entend pas mon maître. Il devrait pourtant être là. Il doit être sorti pour chasser.

Je me lève avec lenteur et retire les bandages qui m'enveloppent la tête. Rien. Aucune trace de ma subite "maladie". Je crois soudain entendre quelque chose. Raaah. Encore? Raaah. Qu'est-ce que... Il semble que le bruit provienne de la pièce d'à côté. Je passe ma tête dans l'encadrement de la porte et m'arrête tétanisé. Je baisse les yeux tant le spectacle est insoutenable. A quelques mètres de moi gît le corps d'un elfe, lacéré par ce qui semble des griffes énormes. L'espace d'un instant, l'image d'un ours s'impose à mon esprit. Une boule se forme dans ma gorge, bloquant ma respiration. Mon maître... Un flot de larmes coule le long de mes joues et je me remémore tous ces moments passés ensemble. Ma première chasse... Nos éclats de voix... Son sourire fier lorsque j'accomplissais ses directives avec succès...

La boule de tristesse au fond de ma gorge éclate soudain, libérant un hurlement de rage. Je tombe à genoux devant le cadavre supplicié. Raaah. Un cadavre? Non... Je perçois une faible respiration, comme un râle qui s'échappe du corps mutilé. J'ai un frisson de joie, il est en vie! Avec difficulté, les yeux vert émeraude s'entrouvrent pour regarder vers moi. Aussitôt les lèvres desséchées du blessé s'agitent, tentant de prononcer des mots d'abord inaudibles.

- Dre... Drell... ath.

- Qui a fait ça? Les druides?

Mon maître esquisse un sourire triste.

- Tu... Tu dois partir. Loin. Si ils te trouvent ils te tueront.

- Qui "ils"?

- jai été... Bien puni de croire... Ma mission est un échec.

- Quoi? Quelle mission?

- Ecoute. Tu dois rejoindre Durotar, la cité d'Orgrimmar. Tu y seras en sécurité.

- Je ne peux pas partir sans vous!

Je saisis la main de l'elfe et la serre, mais il repousse mon étreinte.

- Non... Je vais mourir. Tu dois parler à...

Je devine qu'il peine déjà à trouver ses mots. Je rapproche ma tête pour mieux l'entendre mais il est trop tard. Il est mort.

Je reste un moment à contempler le corps sans vie de mon maître. Puis soudain, mu par le sentiment de devoir lui rendre un dernier hommage, je le soulève pour le porter à l'extérieur. Tout est calme, la nature elle-même semble donner son ultime adieu au vieux chasseur. Sous un de ces grands arbres dont il prenait grand soin je l'enterre. Je sais que c'est ce qu'il aurait voulu. Retourner à la terre. Pendant que j'improvise une maigre prière funèbre, je me dis qu'il y avait encore tant de choses que j'ignorais de cet individu exceptionnel. Pourquoi s'être séparé des siens par exemple. Et puis... Cette fameuse mission qu'il a évoquée avant sa mort. Quelle étais-ce? Demain je partirai pour Orgrimmar. Peut-être y trouverai-je la réponse à mes questions.

Malédictions:

L'art des malédictions fut apporté au début par les démons de la légion ardente. Jugés dangereux ces pouvoirs furent par un commun accord, prohibés de la communauté magique. Les sorciers qui en usaient alors étaient vite condamnés au bûcher pour éviter la corruption de ce monde. Cependant il se trouve aujourd'hui des individus assez avides pour faire ressurgir les anciennes terreurs du passé.

Les Oubliés de l'Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions.
JOUR 6

" Mon premier voyage hors d'Ashenvale. J'avoue mon appréhension à quitter ces lieux pour des terres inconnues. Comment vais-je être accueilli? On verra bien."

Marcher. J'ai l'impression de me répéter ce mot dans ma tête depuis des heures. Encore un pas en avant sous le soleil brûlant. Je regrette l'ombre de la forêt à présent. Ces terres semblent si différentes... Lorsque j'ai dépassé le rempart -dernière limite d'Ashenvale- le paysage a commencé a changer. Je ne reconnais même plus les animaux; bruits et odeurs me sont inconnus. Encore un pas. Mes muscles se contractent sous l'effort. Je lance un regard vers l'horizon, seuls quelques arbres de grande taille subsistent sur cette terre couleur sable. Epuisé par ma longue marche, je m'approche de ces géants pour profiter de leur ombre. Mais des animaux à la fourrure dorée somnolent déjà sous leurs gardiens. L'un d'eux pousse un long rugissement me signifiant de partir. Il ne me poursuit pas, mais demeure les yeux rivés dans ma direction veillant à ce que je m'éloigne au plus vite des siens. Ce n'est rien je trouverai sûrement un abri plus loin. Encore un pas.
JOUR 7

" La chaleur semble s'être quelque peu atténuée et la région se fait plus accueillante. La nuit a cependant été éprouvante, contrastant par sa fraîcheur avec mon calvaire de la veille. Je n'ai pu fermer l'oeil avec toutes ces bêtes qui rodent"

Les difficultés du premier jour passées, il n'est pas si désagréable de traverser ces nouveaux territoires. La faune et la flore toujours aussi étranges à mes yeux sont passionnantes à observer. Je marche maintenant avec allégresse, la nature s'étant faite plus clémente à mon égard. En guise de repas, une sorte d'oiseau à longues pattes capturé le jour même. Cette chair est la bienvenue. Je continue de suivre la route qui me guide jusqu'à un embranchement. Un panneau indicateur indique deux directions à suivre: à droite la Croisée des Chemins, à gauche Durotar. Je lève les yeux vers la seconde direction. Un mince filet de fumée noire s'élève à l'horizon, révélant la présence du village dans le lointain. Je suis tenté d'aller observer ce lieu célèbre. Qui en effet n'a pas entendu parler de la Croisée, bastion de la Horde et centre de toutes les voies aériennes et terrestres du pays. Mon maître m'a tant parlé de ce petit village, résistant continuellement aux attaques répétées des elfes et de leurs alliés. Le souvenir du vieux chasseur me trouble et je me hâte sur la route menant à Durotar. La lumière du jour commence à s'estomper et les hurlements des bêtes s'éteignent avec le crépuscule.

JOUR 8

J'entends le chant familier des eaux. Je ne dois plus être loin de le rivière marquant mon entrée en Durotar. Des formes inhabituelles se dessinent à l'horizon. Je marque une pause avant de m'aventurer plus loin. Un avant poste orc se tient à quelques mètres, gardant le pont permettant de traverser les rapides. Des gardes marchent le long du fleuve, fiers dans leurs armures scintillantes. Je n'ose approcher. C'est la première fois que je dois entrer en contact avec mes congénères et j'avoue que cette idée m'inquiète plus que je ne l'avais imaginé. Je me résous cependant à avancer vers eux. Aussitôt les gardes m'entourent et s'enquièrent de mon origine. Suis-je un aventurier de la Croisée? Ai-je été en contact avec des animaux malades récemment? Je réponds par la négative. Rassurés ils s'écartent pour me laisser passer. Je demande alors la direction d'Orgrimmar. Un grand orc à l'aspect patibulaire s'avance vers moi. Il esquisse un geste en direction des gardes en direction des gardes qui retournent à leurs occupations. Les pauvres ne doivent pas avoir beaucoup de distractions par ici. L'orc m'invite à l'accompagner dans ses quartiers pour discuter. Nous nous installons confortablement tandis que mon hôte présente des excuses pour le comportement méfiant de ses subordonnés. Un maladie serait en train de se propager dans le nord des Tarides -c'est le nom de la région que je viens de traverser- et tout voyageur doit être examiné pour éviter que la contamination ne s'étende. Je lui demande l'origine du mal mais il me répond qu'elle est inconnue.

- Certains de mes orcs pensent que ce sont les elfes mais je n'y crois pas.

- Pourquoi?

Il est rare de rencontrer un orc qui ne soupçonne pas immédiatement les elfes.

- Pourquoi? Ce n'est pas leur genre. Même pour nous atteindre les elfes ne perturberaient pas ainsi l'équilibre naturel, non pour moi c'est autre chose.

Il me regarde d'un air soupçonneux.

- Dites moi, vous posez beaucoup de questions, d'où venez vous déjà?

- Il ne me semble pas vous l'avoir dit. De très loin c'est tout.

- Bien. Vous me pardonnerez mon indiscrétion mais... On ne peut pas laisser n'importe qui se rendre à la Cité. Heureusement vous ne semblez pas une menace, je vous propose donc de passer la nuit ici. Je vous donnerai une lettre demain pour que vous puissiez entrer à Orgrimmar. Calumet?

Il me tend une longue tige de bois en souriant.

- Il a été confisqué à un voyageur tauren et je dois avouer que je m'en réjouis. Vous devriez essayer ça vous calmera, vous me semblez assez tendu.

Je porte l'objet à mes lèvres par politesse et tire une bouffée. Le garde fait de même puis souffle un nuage de fumée rose. Ce n'est pas désagréable.
JOUR 9

" Ce garde m'aura rendu bien des services. Je suis parti très tôt avec la lettre -et le calumet- qu'il m'a donné. J'espère arriver à Orgrimmar avant la nuit. Durotar semble encore moins accueillant que les Tarides et ces canyons escarpés paraissent hostiles. Les habitants de Tranche Colline m'ont averti des créatures qui les hantent..."

Les heures passent et je continue à errer dans le gouffre sans fin. Quelle erreur d'avoir quitté la route! Soudain un battement d'ailes, je me plaque contre la paroi. La harpie passe à quelques mètres au dessus de moi sans me voir. Elle reste là un moment, scrutant les alentours avant de rebrousser chemin. Soulagé je me dégage et regarde autour de moi. Le boyau étroit débouche sur une vaste corniche dont le sommet est parsemé de formes noires. On dirait des sortes de cocons. Des harpies volettent autour d'eux et s'y agrippent avec des bruits de succion. Je comprends qu'il s'agit de gardes manger suspendus. Je m'approche intriqué quand mon pied heurte un objet dur. Des ossements. Tout devient silencieux. Je relève la tête; les harpies se sont tues et me fixent, leurs visages affichant tous une expression mi indignée, mi gourmande. J'ai encore le temps de penser: comment vais-je m'en sortir? avant qu'elles ne piquent sur moi.

Une brèche ouverte dans les terres de Durotar, telle une gueule dentelée. Un canyon. Des cris, des sifflements, puis plus rien. Seules quelques plumes restent en suspension en l'air, derniers témoins du massacre. Leurs propriétaires, muettes, gisent au sol, le corps distordu. Un orc s'extirpe de la montagne de chair ensanglantée. L'air hagard il ne semble pas avoir conscience de ses gestes. Une main gantée de cuir le rattrape avant qu'il ne s'effondre.
- Est-ce qu'il va mieux?

- Tu n'as plus à t'en occuper Kelch. Tu en as fait suffisamment en le ramenant ici.

- Cela fait déjà trois jours qu'il est dans le coma! Vous ne pouvez rien faire de plus?

- Il faut être patient. Dis moi plutôt ce que tu comptes faire à présent.

- A présent?

- Tu as mis toute la tribu contre toi en ramenant cet étranger ici. Tu ne connais m^me pas son nom! As-tu seulement songé au danger qu'il peut représenter?

- Il était mourant!

- Je sais. Mais ce n'est pas la première fois que tu agis contre notre volonté. Ce que tu as fait dans le passé ne compte peut-être plus aujourd'hui mais... Tu dois quitter le village.

- Ce n'est pas possible...

- Tu étais prévenu.

- Très bien. Je partirai dès que lui se réveillera. Mais vous faîtes une grosse erreur en me laissant partir.

- Nous en assumerons les responsabilités. Nous ne pouvons plus te garder ici désormais.
JOUR 10

"Me suis réveillé dans un endroit inconnu. Ne sait pas ce qui s'est passé."

Nous contemplons longuement l'océan. Le soleil finit sa course à l'horizon, sombrant dans l'abîme bleu. Ses derniers rayons donnent une couleur rosée aux nuages environnants. Je resterais bien plus longtemps à regarder ce spectacle mais mon compagnon se lève. In spirant une bouffée d'air, le troll courre vers la mer et plonge dans les eaux nacrées. Il réapparaît quelques secondes plus tard, un poisson frétillant à la main.

- Voici notre repas Drellath.

- Non merci Kelch, ta dernière prise n'a pas été très encourageante. Le troll a en effet péché la veille un poisson énorme mais non comestible qui aurait pu décimer tout le village. Il hausse les épaules, vexé, puis se rassit pour commencer à découper l'animal, décidé à le manger quoi qu'il en coûte.

- Tant pis pour toi. Tu ne peux pas apprécier mon bon goût de toute façon.

- Si tu le dis...

Je lance un regard vers Kelch qui continue de dépecer son poisson. Il lâche un juron -en langue troll- alors que sa dague glisse sur les écailles lui râpant la main au passage. Je souris et m'étends sur le sable. Je me sens tellement bien ici; j'ai l'impression que ma mésaventure dans le ravin remonte à une éternité. C'est tout de même une chance que Kelch soit passé par là, il m'a récupéré juste avant que je ne tombe dans le coma. Un nouveau juron me sort de ma rêverie. Le troll s'empare de sa prise à la cuirasse récalcitrante et la lance dans la mer d'un geste rageur.

- Je crois qu'on ferait mieux de rentrer au village dit-il pour couper court à toute moquerie éventuelle.

Un quart d'heure plus tard nous arrivons au village de Sen'jin, petit hameau troll perdu sur la côte de Durotar. La tribu m'accueille chaleureusement mais évite soigneusement le regard de Kelch (Je crois qu'ils lui en veulent encore pour le poisson de l'autre jour). Mon ami m'invite à entrer dans sa case pour parler un peu. Nous discutons longtemps. Lui des merveilles de l'océan et moi de la beauté d'Ashenvale. Le voleur - il n'est encore qu'apprenti- est le seul à qui j'ai parlé de mes liens avec les elfes pour l'instant. Si il sait pour la mort de mon maître, j'ai préféré occulter le passage du druide pressentant que ce n'était pas encore le bon moment. Je reparle de mon voyage à Orgrimmar, malheureusement j'ignore la distance exacte qui me sépare de la capitale. Mon compagnon propose de m'accompagner, il n'a pas l'intention de rester au village toute sa vie si il veut poursuivre sa formation de voleur. Kelch précise cependant qu'il doit finir quelque chose pour le village avant de partir pour la Cité. J'accepte avec empressement cette mission imprévue, on n'a pas souvent le temps de s'amuser.
JOUR 11

" Ah les Iles d'Echo... Quel magnifique endroit pour une partie de chasse."

Les vagues me portent sur le rivage, déferlant sur moi leurs embruns salés. Péniblement je me hisse sur la plage. A mes côtés, Kelch s'est déjà sorti de l'immensité glacée. Soigneusement le voleur retire les dagues attachées à sa ceinture avant de me prêter main forte. Une fois tous deux tirés au sec, nous commençons à explorer les environs. Encore un paysage insolite pour moi; l'archipel ne couvre qu'une faible superficie mais regorge de vie. La flore y abonde en de multiples teintes de vert ou de jaune et nous passons plusieurs fois près de nids signalant la présence d'animaux. Mon compagnon me recommande la prudence tandis que nous pénétrons plus en avant vers le coeur de l'île; malgré son apparence paradisiaque le lieu ne manque pas de dangers. Finalement nous débouchons sur une vaste clairière et devant nous un village troll presque identique à celui que nous avons quitté quelques heures plus tôt. Kelch m'intime le silence d'un signe de la main. D'un geste discret il me demande de regarder attentivement les habitants trolls vaquant à leurs occupations. Une pulsation continue semble provenir d'eux. Un sortilège démoniaque. Je me demande ce que Kelch compte faire ici mais il me fournit la réponse de lui même, désignant un grand troll au milieu des autres. Celui-ci semble différent. Vêtu d'une longue robe sombre il déambule parmi ses congénères vérifiant qu'aucun ne se dérobe à son emprise. C'est donc lui le sorcier Zalazane... Mon ami esquisse le geste de tirer une flèche dans sa direction. Il ne m'en faut pas plus pour comprendre.

Anciennes civilisations:

Les ruines l'attestent, les trolls furent plusieurs siècles (ou millénaires) auparavant la civilisation dominante de cette planète. Possesseurs d'une culture florissante, la race était alors bien moins primitive que celle que nous connaissons aujourd'hui. Comment et pourquoi a t-elle sombré dans l'obscurantisme le plus complet, nul ne le sait. Nous ne pouvons que tenter de deviner la terrible découverte de nos précurseurs, avides de savoir.

Les Oubliés de l'Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions.
JOUR 12

" Enfin... Demain nous serons en vue de la fabuleuse cité d'Orgrimmar. Mais qu'y ferai-je?"

Kelch et moi nous arrêtons émerveillés devant la splendeur de la cité. L'imposant mur d'Orgrimmar se dresse devant nous marquant la fin de notre voyage.

Nous déambulons dans les rues de la capitale. Je garde l'esprit en éveil, tentant de graver dans ma mémoire chacune de ces images stupéfiantes. Les habitations et autres bâtiments orcs portent la marque des nombreux artisans ayant participé à leur élaboration. Toits de tuiles rouges, grandes tours de granit, l'endroit ne manque pas de charme. Partout aventuriers de passage, marchands, gardes courent, crient, se bousculent. L'expression la plus élémentaire de la vie semble se retrouver ici.

Kelch m'indique un attroupement qui paraît inhabituel. Au milieu de la foule, deux taurens se battent à mains nues, s'empoignant et roulant au sol si=ous les sifflements et huées des spectateurs en délire. Le duel a atteint un paroxysme de violence quand les gardes orcs interviennent enfin, séparant les deux adversaires en sueur et dispersant la foule déçue.

Passé cet épisode nous nous dirigeons à présent vers une grande bâtisse de pierre taillée où vont et viennent nombreux individus. Il s'agit de l'Hôtel des Ventes d'Orgrimmar. Tandis que nous observons ce centre des activités économiques de la ville, un éclair vert sort promptement de l'Hôtel et me percute de plein fouet. Lorsque je reprends mes esprits, Kelch est occupé à sermonner le petit être au visage moqueur: un gobelin.

- C'est bon, vous énervez pas dit-il de sa voix flûtée, tenez, pour me faire pardonner je vous offre à boire. La taverne est juste là.

Mon ami et moi nous entre-regardons avant d'acquiescer. Notre voyage nous a assoiffé.

- Ce breuvage est la spécialité de la maison s'exclame le gobelin en levant sa chopine. Un véritable délice croyez moi!

Autour de nous rires gras et bruits de mastication résonnent dans la taverne. Notre hôte nous fait un grand sourire dévoilant une rangée de dents pointues. Je me saisis d'une grande tasse fumante et hume son contenu avec méfiance, l'odeur est indéfinissable. A côté de moi, Kelch vide d'un trait la sienne.

- Tu ne bois pas Drellath? s'enquiert le troll.

- Je ne suis pas sûr que...

- Allez, ce n'est pas du poison que je vous offre dit le gobelin toujours souriant.

Je repousse ma tasse en signe de dénégation.

- Votre ami est prudent dit le gobelin en se tournant vers Kelch, c'est toujours utile en affaires. Au fait mon nom est Taldez. Taldez Boots pour vous servir.

- Je m'appelle Kelch et voici mon ami Drellath répond le voleur avec une politesse qui m'étonne, nous arrivons du village de Sen'jin.

- Ah, c'est donc la première fois que vous venez à Orgrimmar n'est-ce pas? Je l'avais tout de suite deviné. Si vous avez besoin de quoi que ce soit je connait toutes les échoppes de cette ville. Je peux vous servir de guide si vous voulez.

Décidément le petit être ne m'inspire pas confiance, je m'apprête à refuser sa proposition mais Kelch me devance:

- Nous serions ravis de pouvoir profiter de vos services monsieur Boots, mais voyez vous mon ami et moi devons régler quelques affaires personnelles rapidement et n'avons malheureusement pas le temps pour du tourisme.

- Je vois dit le gobelin dont le sourire s'est subitement effacé, si malgré tout vous changez d'avis, voici ma carte.

Il sort un petit carton de couleur grise de sa poche et la tend au troll avant de sortir précipitamment de la taverne.

Taldez Boots, Faille des ombres.

- La faille des ombres? Qu'est ce que c'est que ça?

- Un quartier des bas fonds d'Orgrimmar je crois répond le troll, enfin ne t'inquiète pas nous nous passerons des offres de ce gobelin.

- Il ne m'est pas sympathique. Pourquoi t'es tu montré si aimable avec lui?

- La politesse est la meilleure façon de percer les défenses de sa future victime répond le voleur en me faisant un clin d'oeil.

Je le regarde sans comprendre.

- Au moins nous avons de quoi payer une chambre pour la nuit dit-il en sortant une bourse de cuir de sa veste.

Le nom de Taldez Boots y est brodé.
Une à une les lumières s'éteignent dans la cité endormie. Seules les étoiles et la Lune illuminent encore les allées silencieuses. Aucun bruit si ce n'est le cri de quelque oiseau nocturne. Des pas. Il reste encore une âme éveillée parmi les murs rougis d'Orgrimmar. La silhouette avance à l'aide d'une torche. Discrète elle surveille les alentours avant de repartir vers le poste de garde. Tandis qu'elle disparaît une respiration étouffée se fait entendre dans les ténèbres. Le voleur surgit de l'ombre sautant agilement de toit en toit. D'un bond il atterrit sur les pavés sans éveiller les habitations muettes. Le pas souple et rapide il se dirige vers une ruelle sombre. Reniflant avec dégoût les relents d'alcool qui en proviennent il s'engage dans la voie obscure. Le tunnel n'est éclairé que par la pâle lueur des torches disposées sur les parois. Peu à peu le voleur s'enfonce dans les entrailles de la cité, en ces lieux souterrains nommés par leurs familiers "faille des ombres". Même à cette heure tardive l'endroit demeure agité. Plusieurs individus discutent entre eux avec des mines de conspirateurs. Ils regardent passer l'intrus d'un air méprisant.

Voleurs, assassins, démonistes et maîtres de la magie noire, tous se retrouvent ici pour vaquer à leurs tristes activités. La silhouette s'arrête soudain devant l'une des échoppes à la vitrine crasseuse. Silencieusement elle pénètre dans la bâtisse et sonne une cloche dans l'entrée. Quelques instants plus tard un gobelin à l'aspect peu avenant apparaît.

- Kelch, je suis heureux de te voir.

Le troll prend place sur un fauteuil en face du gobelin.

- Moi aussi Taldez, comme tu vois j'ai répondu à ton appel.

Un grand sourire se dessine sur le visage du petit être qui s'installe sur une chaise trop haute pour lui. Le voleur lui tend une bourse vide.

- Je te rends ceci. Si tu me permets un conseil sois plus prudent à l'avenir.

- Toujours aussi agile de tes mains remarque le gobelin sans se départir de son sourire, mais j'imagine que tu n'es pas venu seulement pour me remettre mon bien.

Son interlocuteur prend une expression contrite.

- Tu me vexes Taldez. N'ai-je donc pas le droit de rendre une visite de courtoisie à un ex collègue de travail? Cela dit tu as raison. Je ne suis pas là pour ressasser de vieux souvenirs. J'ai cru comprendre que tu connaissais du monde ici? J'imagine que tu pourrais... Me rendre un petit service.

- Ne me dis pas que tu penses encore à ça dit le gobelin dont la face se décompose soudain, tu sais bien que ce serait trop dangereux ici. J'espère que tu vas plutôt me proposer une affaire rentable pour une fois. Tiens cet orc que tu as ramené avec toi nous pourrions l'utiliser, je connais quelqu’un qui...

Le voleur saisit le cou du gobelin et le plaque contre le mur, son visage à quelques centimètres du sien.

Tu ne touche pas à mes amis compris articule t-il lentement, non... On va continuer selon mes plans.

Le voleur lâche le petit être qui tombe sur le sol, les mains crispées sur sa gorge.

Il fouille dans les poches intérieures de sa veste et sort la tête coupée d’un troll qu’il jette aux pieds du gobelin. Celui- ci s’en écarte avec répugnance.



- C’est la tête du sorcier Zalazane, tu vas m’en faire extraire toute la corruption démoniaque reprend le troll, j’imagine que tu saisis pourquoi.



Quelques minutes plus tard Kelch ressort de la boutique un sourire satisfait aux lèvres. Il remonte vers la surface en sifflotant.

JOUR 13


« Aujourd’hui nous allons à la forteresse de Thrall. C’est la première fois que je verrai le chef de guerre. »



- Remontez vers la vallée des esprits, après la Herse et vous tomberez juste dessus. C’est la grande bâtisse entourée de gardes, vous ne pouvez pas la manquer.

La sentinelle s’éloigne d’un pas rapide, partant sermonner un groupe de réprouvés occupés à un rituel démoniaque.

Kelch et moi courons dans la rue, bousculant les passants, impatients d’arriver à la forteresse. Enfin nous débouchons sur l’imposant monument. Des orcs à la mine patibulaire patrouillent le long des murailles, grognant vers les rares qui oseraient s’approcher.

- Leurs haches sont trop volumineuses pour qu’on en tiennent pas compte me chuchote Kelch, je ne pense pas qu’il nous laisserons entrer comme ça.

Soudain un cri retentit en provenance du Hall de la forteresse.

-Vous regretterez de m’avoir humiliée, vous auriez du m’écouter. Ils causeront notre perte à tous !

La furie sort en trombe du bâtiment sous les rires des gardes, passant devant nous elle lance à nouveau :

-Mes actions se poursuivront après moi, je vous aurai prévenu.

Enfin elle disparaît dans un dernier avertissement.

Intrigués nous demandons à un tauren qui observait la scène non loin de nous ce que signifie l’étrange spectacle. Sans se faire prier le bovidé s’empresse de nous conter les dernières nouvelles. La troll –car s’en était une – serait le leader d’une secte extrémiste anti-morts vivants se faisant appeler « Les Annonciateurs ». Loin d’inquiéter les autorités, leurs actions font le bonheur de la populace toujours prête à rire à leurs dépend.

-Si vous voulez rentrer ne vous gênez pas. Je vous voie qui attendez sur le seuil depuis un moment, le chef de guerre Thrall sera, je pense, prêt à recevoir n’importe quelle visite après celle-ci.

-Voila qui est bon à savoir le remercie mon compagnon.

Nous nous avançons vers le bâtiment, franchissons l’entrée. Les gardes nous laissent passer sans mot dire.

-Mais… C’est le maître voleur Vol’jin !

Kelch se précipite sur un grand troll à l’aspect rusé en pleine discussion avec plusieurs grands officiers de la Horde. Ceux-ci échangent des propos inquiets sur la situation des conflits.

J’ai juste le temps de retenir le voleur par le col avant qu’il ne saute sur son idole.

- Excusez nous dis-je à l’attention du groupe qui nous regarde avec étonnement.

-Non mais tu ne te rends pas compte ! C’est Vol’jin, le chef de tous les trolls Darkspear, j’ai pu le voir enfin ! continue à crier le troll tandis que nous passons dans la pièce suivante, j’ai…

Kelch s’interrompt soudain. Devant nous un orc de haute taille et à la barbe drue nous observe fixement. Situé au fond de la pièce, au sommet des marches de pierre il continue de nous scruter de son regard de braise. Autour de nous le silence est complet, tous les individus présents étant comme figés par notre irruption. L’autorité du personnage est presque palpable. J’imagine qu’il doit s’agir de Thrall, ce nom souvent murmuré, toujours pensé lors de l’évocation des conflits ébranlant le pays.

-Heu, j’ai l’impression qu’on arrive un peu à l’improviste, Drellath me chuchote Kelch à l’oreille.

J’acquiesce d’un hochement de tête, les yeux rivés sur le chef de guerre.

-Je te laisse continue le troll, après tout c’est ton affaire.

Le voleur sort discrètement de la pièce sous le regard des gardes.

Sans trop savoir quoi dire, je m’avance vers Thrall et, me surprenant moi-même, m’agenouille devant lui.



Le jeune et le vieil orc discutent longtemps à l’abri des oreilles indiscrètes. Aucune émotion ne passe sur le visage du chef de guerre tandis que le chasseur lui raconte son histoire. Enfin il pose une main réconfortante sur l’épaule de son jeune interlocuteur l’invitant à sortir. Nul n’entend ce qu’ils se disent mais les paroles de l’ancien semblent redonner confiance au novice. Celui-ci prend une expression résolue avant de quitter les appartements du vieux chef d’une démarche sûre.




Poussant un soupir Thrall se retourne vers un orc affairé sur des parchemins non loin. Un masque de loup cache la partie supérieure de son visage révélant simplement la bouche et le menton de l’individu.



-Nazgrel tu as toujours été de bon conseil, j’aurais besoin de ton opinion sur cette affaire.

-Tout dépend si il s’agissait bien de lui ou non répond l’orc masqué d’une voix étrange, le troll qui l’accompagne pourrait également devenir sujet de nos préoccupations.

-Tout concorde, l’un d’eux choisiras cette voie sans doute...

-Nous n’aurions jamais dû laisser les elfes s’en occuper seuls.

-Si tu veux mon avis Nazgrel, nous approchons de temps bien sombres…



Je retrouve Kelch quelques minutes plus tard en pleine discussion avec le chef troll Vol’jin :

-C’est ma recette à moi, il suffit d’ajouter de l’essence de scorpide et… Ah te voila Drellath ! Ca s’est passé comment ?

Je saisis mon ami par le bras, libérant ainsi le maître voleur qui semble soulagé d’être enfin débarrassé de ce visiteur quelque peu envahissant. Son regard perçant me jauge tandis que j’entraîne le troll à l’écart.

-Qu’est-ce que tu lui racontais ? Interrogeai-je.

-Oh seulement ma recette spéciale de poison répond le voleur l’air dégagé, tu sais le métier tout ça. Mais toi comment ça s’est passé avec Thrall reprend t-il plus intéressé, tu lui as tout raconté ?

-Si on veut…

Je reste évasif dans mes réponses mais le troll se fait de plus en plus pressant.

-Ca t’intéresse un voyage à la croisée lâchai-je enfin.

-Un voyage à… Oui bien sûr mais pourquoi…

-Très bien nous partons demain.

Sans donner plus d’explications je pars vers la taverne toute proche, j’ai besoin d’un bon remontant.
JOUR 14



Destin ?

Sommes nous obligés de tout recommencer à nouveau ? De disparaître comme ceux qui nous ont précédés ? Déjà les premiers signes annoncent notre déclin. Les civilisations plus anciennes vont vers la tombe tandis que les races naissantes reprennent le flambeau. Nos grandes villes tombent, comme témoignent la chute de Gnomeregan et la corruption, lente mais assurée des territoires elfiques. Sommes nous condamnés à laisser place aux nouveaux arrivants ? Orcs et réprouvés ne seront peut-être pas les seuls à se disputer nos ruines si cela se produit. Pour éviter de répéter les erreurs de l’Histoire je ne vois qu’une solution, nous devons redécouvrir notre passé.

Les Oubliés de l’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.


« Les paroles de Thrall m’ont laissé dans le doute. Que dois-je faire ? Dois-je tout révéler à Kelch ? Non… Pas encore. »



Le wyverne grogne et manque de happer la main de Kelch.

-Dis donc s’écrie le troll en reculant apeuré, elles seraient pas un peu dangereuses vos bêtes ? On ferait peut-être mieux d’y aller à pied Drellath reprend t-il en se retournant vers moi.

-Ne soyez pas stupide lui répond le maître des cavaliers célestes d’un air impatient, avec ces destriers vous serez à la croisée en moins d’une heure. Si vous ne vous amusiez pas à les agacer comme vous le faites il n’y aurait aucun risque.

-Vous êtes sûr ? Parce que moi ces bêtes…

-Ecoute le un peu Kelch ordonnai-je au voleur, il n’y a rien à craindre !

Pour démontrer mes dires je caresse le museau de l’animal qui ronronne de contentement. Je n’en suis pourtant pas moins désarçonné par l’aspect peu commun de la créature. Surmonté d’une tête de lion, son tronc est couleur fauve et parsemée de taches brunes en cercle. De larges ailes semblables à celles des chauves souris partent de son dos. Mais le plus impressionnant reste encore la queue de scorpide recourbée au-dessus de son arrière-train qui fouette l’air autour d’elle. Le wyverne s’étire, puis revient vers moi cherchant sûrement d’autres caresses.

Un cri de Kelch me sort de ma contemplation. Aux prises avec un deuxième animal, le troll se débat au sol cherchant à échapper à la gueule féroce.

-Ho, ho ! s’écrie le maître des destriers qui se précipite pour retenir la bête, venez m’aider crie t-il dans ma direction.

A nous deux nous arrivons à maîtriser l’animal qui continue de cracher vers Kelch qui se dégage en prenant soin de ne pas approcher des griffes tendues de la créature.

- Par la légion, mais qu’est-ce que vous fabriquiez ! hurle le maître qui ne contient plus sa colère, vous voulez vous faire tuer ?

- C’est que… balbutie le voleur hésitant, je voulais vérifier si il avait du venin sur sa queue, vous savez c’est la première fois que je rencontre des bêtes pareilles et…

Nous levons les yeux au ciel et retournons finir les préparatifs pour notre baptême de l’air. J’ajuste la selle sur ma monture veillant à ce que toutes les attaches soient bien nouées. A mes côtés Kelch tente de faire de même avec la sienne. Enfin nous sommes prêt pour le départ. Je frissonne à l’idée de me retrouver à mille pieds du sol, mais le dresseur nous rappelle qu’il n’y a pas de danger. Nous enfourchons les wyvernes pour nous précipiter dans du haut de la tour des cieux. Avant de nous pousser dans le vide le maître me murmure à l’oreille :

-Faites attention à votre ami, j’ai l’impression qu’il va vous en faire vivre de dures.

Avec ces dernières paroles il donne une tape sur le dos de nos destriers qui s’élancent dans le vent.

Le ciel azur de Kalimdor. Deux ombres filent, ailes déployées, au-dessus des terres de Durotar. S’agrippant à la crinière de leurs montures, les deux voyageurs sentent l’air glacé leur fouetter le visage. Le tourbillon de couleur se fait de plus en plus flou alors qu’ils prennent de la vitesse. Enfin ils sentent un imperceptible plongeon vers le bas avant d’atterrir au milieu de la Croisée des chemins.
Le mythe du voyage :

Chez toutes les races, on retrouve dans les légendes et les contes le mythe du voyage. Un individu ordinaire partant soudain pour un long périple en quête de connaissance, de pouvoir, de pardon ou simplement pour l’aventure. La vie de ce héros est alors bouleversée voir brisée tandis qu’ils vit des épreuves épiques. Toutes les civilisations ont leurs héros qui suivent le même schéma malgré quelques nuances. Artas, Illidan ou encore Thrall sont des personnages vivants illustrant ces mythes. A la fin de son voyage, le héros revient après avoir acquis de nouvelles connaissances ou accompli un but. Il revient toujours radicalement changé, en bien, ou en mal. Peut-être les cultures créent ces légendes pour se convaincre qu’un individu exceptionnel veillera toujours à leur bonheur ou au contraire à leur malheur.

Les Oubliés de l’Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions.





Je… Je ne comprends pas.

- Comment a-t-il survécu dans le ravin ? Il ne peut quand même pas s’en être sorti seul.

-Non assurément pas. Nos informateurs sont formels, il n’aurait pas pu tuer toutes ces harpies au niveau actuel de ses compétences. Il a dû recevoir une aide extérieure. Peut-être que le troll qui l’a sauvé…

-Le troll est arrivé après le massacre. Non, la vérité c’est que nous ne savons rien de ce qui s’est passé là bas et… Espérons qu’il n’en sache rien non plus.

JOUR 15


-Tu es sûr que tu ne veux rien me dire au sujet de notre venue ici ?

-Pas maintenant Kelch, je suis occupé. Laisse moi tranquille tu veux.

Le troll sort de la pièce en claquant la porte. Je mordille le bout de ma plume, anxieux. Je n’arrive décidément pas à retracer tous ces évènements sur mon journal. Et si Kelch le lisait ? Je m’en veux de ne rien lui avoir dit pour l’instant mais j’avoue être un peu perdu moi-même. M’essuyant le front je reprends la rédaction du carnet. Mon écriture est un peu hésitante, peut être suis-je tendu pour rien.

« Nous séjournons actuellement à l’auberge de la Croisée des chemins. Thrall m’a dit que je devrai y rencontrer quelqu’un pour je ne sais quelle raison. Cependant je pense que ce n’est pas en lien direct avec le meurtre de mon maître. Le chef de guerre m’a pourtant assuré qu’il rechercherait dans toutes les voies possibles. Je ne dois pas me préoccuper de ça pour l’instant. »
JOUR 16


-Monsieur Drellath ?

Je me réveille en sursaut pour me retrouver face au visage du tauren.

-Ce voyageur dit l’aubergiste, demande à s’entretenir avec vous et votre ami.

Il m’indique une silhouette dans l’embrasure de la porte.


Attablés devant un déjeuner consistant, nous écoutons les déclarations de l’inconnu assis face à nous. Le mort-vivant mord avidement dans le jambon posé devant lui. D’un geste machinal, il arrache un lambeau de chair en décomposition qui se détache de son bras, puis nous regarde de ses orbites vides.



-Vous dites venir nous enseigner demandai-je m’efforçant de dissimuler mon dégoût mais quoi au juste ?

-Le chef orc Thrall estime répond le réprouvé d’une voix où perce le mépris, que votre ami et vous devez poursuivre les études et exercices que nécessitent vos professions respectives.

-Vous voulez dire s’écrie soudain Kelch en se levant, que vous venez m’apprendre comment devenir un bon voleur ?

-Oui c’est exact, ainsi qu’à l’orc pour qu’il devienne un excellent chasseur.

Le troll se lève brusquement et quitte la table sans donner d’explications.

-Kelch criai-je en le rejoignant, mais qu’est-ce qui te prends ?

Le voleur se retourne, la fureur se lisant sur son visage.

-Je n’y crois pas ! s’exclame t-il avec colère, depuis quand décide t-on ce que moi je dois faire !

-Regarde le côté positif des choses Kelch, tu ne voulais pas trouver un instructeur justement ?

Le troll reste sourd à mes arguments, jetant un regard de dédain à notre visiteur il reprend :

-Ne sois pas aveugle Drellath. Tu l’as vu ? C’est un réprouvé, on ne peut pas leur faire confiance. Il nous poignarderait dans le dos.

-Excuse moi de te dire ça, lâchai-je avec humeur, mais il me semble que si Thrall l’a choisi il ne doit pas être bien dangereux. Fais ce que tu veux, moi je vais suivre ses conseils.

Kelch hausse les épaules, mais finit par me suivre jusqu’à la table où nous attend toujours le mort-vivant, occupé à redresser les os de sa main droite.

-Nous acceptons lui dis-je simplement.

Il sourit, dévoilant une mâchoire vide de dents.

- Vous faites le bon choix.



Nos racines :

Si il y a bien des êtres passionnés par la recherche de leurs ancêtres ce sont les nains. Aujourd’hui cette race en pleine expansion a envoyé ses explorateurs et autres archéologues au quatre coins d’Azeroth. Si beaucoup de ces enquêtes sont restés sans résultats, certains rapports évoquent des faits troublants voir inquiétants.
Les Oubliés de l’Histoire, Aneth,
Le Livre des Malédictions.
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