Une auberge quelque part dans les vastes terres d'Azeroth à la tombée du crépuscule. Dans la salle éclairée par la lumière des lanternes les habitués et les voyageurs de passage se réunissent autour d'une table pour parler. La discussion est animée, on parle de guerres, d'alliances, de trahisons. Parfois sont évoqués les temps d' "avant", oui, avant que le monde ne tombe une nouvelle fois dans les ténèbres. Les esprits s'évadent dans le souvenir des anciennes nations tombées, des ruines autrefois villes grandioses. Parfois intervient l'aubergiste, un grand tauren au poil sombre. Très respecté par ceux qui le connaissent, tous savent ici qu'il a eu plus que sa part de violence et de désolation, mais nul ne devine sa véritable histoire. Ses traits sont marqués par le temps et les conflits. Il se montre pourtant toujours accueillant, toujours jovial, si bien qu'il possède grands nombres d'amis. Ce soir il raconte l'histoire des guerres trolls et tout ceux présents restent suspendus à ses lèvres, sans se soucier de la grêle qui commence à tomber au dehors. Soudain un courant d'air, la porte s'ouvre laissant place à une silhouette encapuchonnée. Le visiteur rentre sans faire attention aux regards rivés sur lui. Il avance jusqu'à l'aubergiste sa capuche dissimulant son visage. Celui-ci sourit et se prépare à l'accueillir. L'individu s'assit au milieu des autres clients de l'auberge. Sans enlever son manteau, il demande d'une voix douce:
- Je crois qu'il serait temps pour vous d'aller dormir messieurs.
Puis, il ajoute avec insistance:
- Je souhaite parler seul à seul avec l'aubergiste, se retournant vers celui-ci, je suis venu pour le Livre.
Le visage du tauren se fait soudain grave et d'un geste il invite les personnes présentes à quitter la pièce. Lorsqu'ils se retrouvent enfin seuls, il s'adresse à l'individu:
- Il devait venir... Après toutes ses années. C'est lui qui t'envoie?
L'inconnu esquisse un sourire énigmatique.
- Si on veut... Ca ne fait pas beaucoup de différence. Vous l'avez?
L'aubergiste part fouiller derrière son comptoir, il en ressort un vieux livre écorné à la couverture poussiéreuse.
- Il me l'avait confié si il devait revenir. Son journal, il l'avait déjà commencé avant qu'on se rencontre. Il peut paraître banal mais après avoir passé une vingtaine de pages on commence vraiment à rentrer dans le coeur de l'histoire. Tant de secrets sur notre monde enfermés ici... Comment savoir si je peux vous faire confiance?
Sans attendre de réponse, il pose le lourd volume sur la table et souffle sur la couverture laissant apparaître en lettres dorées: Le Journal des Larmes, de Drellath.
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