"Psychanalyse des contes de fées" et "Désordres mentaux dissociatifs"

Répondre
Partager Rechercher
Pourquoi une telle fascination pour les créatures fantastiques, les êtres surnaturels ? Serait-ce pour leurs pouvoirs ? Leurs dons ? Pourquoi n'accrocher aux murs que des oeuvres de Sandrine Gestin ? Pourquoi les anges, les fées, les sylphides, les hamadryades, les lutins, les trolls, les elfes, les succubes, les stryges, les farfadets... ? Et surtout, pourquoi penser que là où ils sont, eux, c'est mieux ? D'où peut bien venir cette fascination pour un étrange imaginaire rempli de mystères et de magies ? Tout y semble plus léger, les êtres eux-mêmes sont aériens, opalescents voire transparents. On les imagine tellement purs, exempts des vices humains, capables de se débarrasser de leurs peaux dès que celles-ci seraient entachées d’impuretés… Du moins, j’imagine cela pour les peuples de l’air, d’un battement d’ailes pour ceux qui en sont pourvus ou d’une simple décision ; ils s’échappent, abandonnent le terrestre et planent, langoureusement, amoureusement, sur des nuages de coton ou entre deux vents tièdes et légers.

" Rien n’existe qui n’ait au préalable été rêvé. "

* Ismaël Mérindol *


Ou bien est-ce simplement leurs représentations qui me plait ? Sans aller jusqu’à considérer leurs mœurs, je crois que leur apparence est source de première fascination. L’androgynie qui règne dans les physiques d’êtres du Merveilleux semble perfection, gommant tout attribut superflu, ils se contentent de porter l’essentiel avec grâce et dignité. Le tableau « Fées et esprits dans les sous-bois » de Picard présente une femme qui semble habillée de nuage et de neige, celle-ci entourée de petits êtres enfantins riant aux éclats dans une clairière duveteuse et verdoyante… Scène paradisiaque, intense et légère à la fois.

Je voudrais moi aussi me vêtir d’air, de soleil et de pluie ; danser sans poser le pied à terre, et prendre la main d’un enfant, voler, loin, loin, loin…On en revient toujours encore à la même chose, volonté de fuite aérienne dans un corps diaphane et intemporel… Et toujours ce cri lancé à hue et à dia : « Pourquoi ??? »



Il semblerait que la boucle soit bouclée ; quoique l’on dise, quoique l’on pense ; Elle est là, insidieusement terrée dans le marais de pensées immondes et quasi nauséabondes, suintant la peur et faisant proliférer les questions torturées torturantes. Tant pis, je te dompte, tu ne pourras pas te nourrir de mes peurs, je les apprivoise et dresse celle que l’on appelle maladie pour en faire un futur docile. Lorsque seule la névrose est source de bien être, pourquoi ne pas l’apprivoiser et la conserver pour façonner la vie désirée ? Et pourquoi l’affubler du nom de psychose, de pathologie ? Je ne fais l’apologie de rien. Je cherche juste à comprendre pourquoi on démystifie certaines maladies et que l’on accorde à d’autres le privilège d’être nobles. Personne ne devrait souffrir de rien, mais détourner la souffrance et la sublimer, cela est encore plus beau que de n’avoir jamais souffert. Il n’y a, je crois, aucune chose qui puisse être plus impressionnante et époustouflante que l’invisible être diaphane qui se donne avec passion à ses maux et qui les dompte habilement pour s’élever et se sentir fée, sylphide, succube, ange, elfe, salamandre ou djinns…





[tam' : édition du titre]
Tu restreins aux creatures imaginaires mais je pense que c'est tout ce qui est imaginaire qui nous attire, et justement parce que c'est imaginaire donc inaccessible. Un desir satisfait c'est nul, et le fantastique ne serait jamais satisfait. N'est-ce pas genial ^^





[Edit]@Nerwen : pour une fois que c'est un pave ou on peut repondre portnaouak :/
C'est les autres paves simili-RP qu'il faut virer
Content
J'ai eu un peu de peine à comprendre la transition entre le texte, et le dernier paragraphe. Je crois avoir capter maintenant.


Citation :
Il n’y a, je crois, aucune chose qui puisse être plus impressionnante et époustouflante que l’invisible être diaphane qui se donne avec passion à ses maux et qui les dompte habilement pour s’élever et se sentir fée, sylphide, succube, ange, elfe, salamandre ou djinns…
Je suis d'accord avec toi. Du moment que ça ne fait de mal à personne, où est le problème ? Je pense que si certaines personnes ( j'aime pas généraliser ) cherchent à donner des noms, à diagnostiquer, à guérir, c'est surtout parce qu'ils ne peuvent pas le comprendre, qu'ils ne savent pas ce que c'est. C'est en dehors de leur réalité, c'est quelque chose de trop fort qu'ils ne peuvent pas comprendre, et je pense que c'est surtout effrayant, d'où le malaise et la gêne.

Mais cela est pathétique. Nous vivons tous dans nos mondes, avec nos propres coutumes, nos moeurs, nos valeurs et notre manière d'appréhender tout ce qui nous entoure. Chacun a une conception de chaque chose qui l'entoure intiment différente de l'autre. Certains ont la chance de s'accorder sur certains points, voir même beaucoup ( pour les plus hypocrites ou en mal d'affection ), mais la plupart du temps c'est rarement le cas. Ainsi pourquoi blâmer et cracher sur quelqu'un qui assume clairement sa différence ? Sa propension à vivre autrement, interprétant la vie qui l'entoure de manière plus poétique, magique ? Il n'y a pas de raisons valables à cela.

Vivons heureux, vivons comme nous le voulons, tant que cela ne fait de mal à personne.


Ps: ( j'espère ne pas être HS, si c'est le cas je t'autorise à me dénoncer à Interpole Diaphane, sans rancunes :') )
L'être magique, aérien, asexué, insouciant et immortel est une personnification, un prolongement de l'enfance rêvée.
Je trouve normal de regretter le temps sans soucis de la pensée magique, où l'on croit que tout est possible et vrai.
Je rapproche ça du Père Noël, le jour où l'on cesse d'y croire, on perd beaucoup d'innocence, on cesse de croire tout court parce qu'on a découvert le mensonge.

Si je devais, en tant qu'adulte, croire à quelque chose de surnaturel, j'accepterais plus facilement de rencontrer un lutin au détour d'un bois que de voir un adulte faire de la télékinésie. Disons que ça serait moins dérangeant pour moi. Sans doute à cause de mon vécu d'amateur de légendes et de mythes fondateurs plutôt que de fan d'Uri Geller.
Ou parce que j'aimerais vraiment croire que le monde merveilleux de l'enfance existe "pour de vrai"

Mais refuser entièrement le monde tangible (même s'il est déprimant bien souvent), c'est une fuite en avant sans issue, qui n'a rien à voir avec le fait de conserver un "jardin secret".
Et ce n'est pas viable en société.
En d'autres époques ou d'autres lieux, certainement.
Citation :
Pourquoi les anges, les fées, les sylphides, les hamadryades, les lutins, les trolls, les elfes, les succubes, les stryges, les farfadets... ? Et surtout, pourquoi penser que là où ils sont, eux, c'est mieux ? les êtres eux-mêmes sont aériens, opalescents voire transparents. On les imagine tellement purs, exempts des vices humains
Tu verrais ma succube a Wow ... elle est pas franchement exempt de vices humains ... mais j'admets que son fouet est mieux que mon epée.

Ce sont des personnification anthropomorphique d'un imaginaire soit commun dans sa conception globale, mais dont les details sont personnels.

Chaque Dryade a un visage different pour chacuns d'entre nous. Parce que chacun cherches la son idéale.

La première représentation de cet idéale est notre maman. Cet etre pure et céleste. C'est notre besoins d'idéal et de pureté qui nous pousse a nous cacher qu'elle aussi a dut avoir des relations sexuelles pour nous avoir. Et c'est la première a tomber de son piedestale a nos yeux ... ou le perne noel ... a voir.
Citation :
Publié par Diaphane
Pourquoi une telle fascination pour les créatures fantastiques, les êtres surnaturels ? Serait-ce pour leurs pouvoirs ? Leurs dons ? Pourquoi n'accrocher aux murs que des oeuvres de Sandrine Gestin ? Pourquoi les anges, les fées, les sylphides, les hamadryades, les lutins, les trolls, les elfes, les succubes, les stryges, les farfadets... ? Et surtout, pourquoi penser que là où ils sont, eux, c'est mieux ? D'où peut bien venir cette fascination pour un étrange imaginaire rempli de mystères et de magies ? Tout y semble plus léger, les êtres eux-mêmes sont aériens, opalescents voire transparents. On les imagine tellement purs, exempts des vices humains, capables de se débarrasser de leurs peaux dès que celles-ci seraient entachées d’impuretés… Du moins, j’imagine cela pour les peuples de l’air, d’un battement d’ailes pour ceux qui en sont pourvus ou d’une simple décision ; ils s’échappent, abandonnent le terrestre et planent, langoureusement, amoureusement, sur des nuages de coton ou entre deux vents tièdes et légers.
Oui mais...

Extraire ces êtres de leur contexte (contes, fables, sagas, récites épiques et etc) et tenter ensuite de les analyser c'est faire la moitié du travail. Il faut voir les récits de ce genre comme des parcours initiatiques ou pédagogiques. Les protagonistes humains sont mis dans des situations où ces êtres représentent des défauts propres aux humains mais élevés en axiomes. Dès lors le héros aura pour tâche de dépasser les défauts de ces êtres, de ne pas tomber dans leurs travers pour parvenir à triompher des épreuves qui l'attendent. Dans la saga de Sigurd (le prototype du Nibelungenlied) le héros, Sigurd fils de Sigerd, prince franc orphelin, est convaincu par le frère de Fafnir de tuer celui-ci afin de s'emparer de son or. Fafnir et son frère sont des nains et fafnir, bien que capable de se métamorphoser (il a d'ailleurs la forme d'un dragon pendant ce récit) n'échappe pas aux travers de sa race : rancunier, méfiant et cupide ; comme son frère. Le meurtre a lieu, Fafnir périt et Sigurd se baigne dans son sang mais surtout trois gouttes touchent ses lèvres et il apprend alors le langage des oiseaux qui le mettent en garde contre le nain restant qui projette de l'assassiner pour garder tout l'or pour son compte. Sigurd tue donc son nouvel ennemi et survit afin d'accomplir son destin.. en réalité tout ceci n'est qu'une parabole : en affrontant Fafnir Sigurd apprend à connaître son ennemi et se sert ensuite de cette connaissance pour vaincre son ancien allié (qui est du même peuple) et s'emparer du butin.

Du côté celte il n'existe pas une fée qui n'ait pas un squelette dans le placard et du côté scandinave ou germain les elfes (ou alfes) sont les alliés des dieux : ces même dieux qui pillent, violent, tuent sans vergogne (mais en sont punis par leur défaite finale.) Aucune de ces créatures ne correspond au tableau rose que tu en dresses.

Je t'invite à te plonger dans les ouvrages traitant des contes anciens et de mettre tes trouvailles en relation avec des traités sur les civilisations celtes et germaines. Ca donne à réfléchir.
Citation :
Lorsque seule la névrose est source de bien être, pourquoi ne pas l’apprivoiser et la conserver pour façonner la vie désirée ? Et pourquoi l’affubler du nom de psychose, de pathologie ?
La psychose n'est pas forcément pathologique, c'est une structure de la personnalité caractérisée par une certaine fragilité à "trouver sa place" dans la société, uni à une difficulté de subjectivation de la réalité. Elle ne devient pathologique que lorsqu'il y a rupture du lien social avec l'autre. ( paranoïa, schizophrénie, etc...)
La névrose non plus n'est pas pathologique. Nous sommes tous soit névrosés soit psychotiques à la base, et certains tombent dans le côté noir de la force, deviennent border-line ou carrément patho.
On y peut rien, c'est comme ça.
Donc psychose n'est pas synonyme de pathologie, donc t'as plu besoin de t'inquiéter !


[tam' : édition des balises :')]
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés