[Texte] J'ai pas de titre...

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Petit texte, début d'une histoire sans doute plus longue, dont je ne sais si j'aurai un jour l'envie ou le temps de l'écrire. C'est simplement une petite heure que je viens de tuer ce soir, avec des images que j'avais. Pas relu et écrit sous bloc note, donc probable qu'il y ait de vilaines fautes, désolé.

Donnez vos avis, ça m'intéresse toujours, et ça peut aider.

Citation :
- Oui ? Attends deux minutes s'il te plait... non... attends... s'il te plait ! Non ! Mais non je ne t'ai pas oublié ! Mais bien sûr que j'allais t'appeler... écoute... non, s'il te plait... mais laisse moi t'expliquer ! Là je ne peux pas mais... non, attends... bien sûr que... non ! Allo ? Allo ? T'es toujours là ? Allo ? Rah mais merde à la fin ! Pourquoi elles réagissent toutes de la même manière ?!
- Raccroche ça on est arrivé.
- On va où ?
- Manger italien...
- Encore ? Ca te tente pas de changer un peu ? Je sais pas moi, un chinois, une fois ou deux. Je connais un excellent Mexicain aussi, dans la ruelle derrière le Santa Monica, j'suis sûr que ça te plairait !
- Clayton...
- Quoi ?
- On est arrivé.
- Mario Luisani ? C'est ici ?
- Ecoute, on vient, on fait ce qu'on a à faire et on repart. On ne perd pas de temps, rien. Ok ?
- C'est une vraie question ? Non, mais je veux dire... t'as pas confiance ? Parce que si c'est le cas je peux partir aussi hein, je le connais pas moi ce type.
- Et bien allons faire connaissance.

Clayton était un de ces types paumés comme on pouvait en rencontrer à tous les coins de rues, la gueule en plus. Jeune homme à minettes, qui devait en sortir une douzaine chaque semaine, au point que je me demandais comment il se souvenait de chacun de leurs noms. Ici on ne se fait jamais beaucoup d'amis, mais pourtant je pouvais utiliser ce mot pour le désigner, aussi j'oubliais son coté décalé... et puis quelque part on est tous un peu comme lui, non ?

- Mario ! Comment vas-tu l'ami ?

Luisani, de son vrai nom Breth O'Connor, avait ouvert son petit restaurant voici quelques années, alors que tous ces pâtés de maisons n'étaient que de la terre. Son accent, un peu trop forcé pour un vrai Italien, l'aidait grandement à faire marcher son commerce, et la cuisine n'était pas mauvaise. De toute la côte ouest, Breth était sans doute le seul Irlandais à se faire passer pour un Italien, sans même avoir jamais mis les pieds dans ce pays, mais peu importait. Il avait choisi ce nom et cette vie, c'est ça qui fait un homme aujourd'hui, il choisi qui il est.

- Micky ! Bon sang ça fait un baille ! Et tu nous as amené un ami en plus ! Allez, venez par ici, à ma meilleure table !
- Je te présente Clayton, on bosse ensemble.
- Oh ? Vous... vous n'êtes pas venus pour le boulot au moins ?
- Je ne bosse jamais aux heures de repas, tu devrais le savoir Mario. Je suis passé voir la famille, alors je me suis dis 'et pourquoi tu ne passerais pas voir ce bon vieux Mario ?', alors me voilà ! Je ne te dérange pas au moins ?
- Non, non, ne t'inquiètes pas. Tu es toujours le bienvenu ici, qu'est ce que je te sers ? Et à ton ami aussi, qu'est ce que vous prendrez ?

Clayton était au bar, accroché à une des serveuses, piochant allègrement dans le bocal d'olives. Il lui aurait vendu la lune sans même qu'elle ne le comprenne, trop jeune qu'elle était.

- Viens t'asseoir Clayton, elle a pas dix huit ans cette gamine.
- Et ? Je viens, mais je ne vois pas le problème. Je te rappelle qu'on n'est qu'à peine plus vieux !
- C'est ça... de sept ou huit ans. Bon, c'était qui sinon ?
- Hein ? J'aurai pu le savoir si tu ne m'avais pas gêné ! Là tu m'as cassé mon coup, va falloir attendre une autre fois.
- Je te parle de ton coup de fil tout à l'heure, quand on arrivait.
- Ah ça ! Je sais pas, elle a pas donné son nom...
- Clayton...
- Quoi ? Comment veux-tu que je retienne le nom de toutes celles qui ne demandent qu'à passer une nuit avec moi ? T'es face à un dieu sache le ! Je ne suis pas n'importe qui !
- La prochaine fois préviens la, elle ne semblait pas le savoir.
- Oh hein... monsieur deux fois divorcé à vingt et un ans, tu ne vas pas me donner de leçon non ?
- Je me suis rangé tu le sais, je me suis calmé sur ces conneries.
- Rangé ? Je ne t'ai pas vu coucher une fille depuis au moins deux ans ! C'est carrément dans les ordres que tu passes là... à moins que ce ne soit autre chose, t'as viré de bord ! C'est ça ? Je le pariais ! L'autre fois avec le vieux j'en discutais, et il me disait que c'était pas possible, je le savais !
- Clayton...
- Ouais, bon, ça va... je déconnais. Mais tu devrais quand même sortir plus souvent, moi je dis ça je dis rien hein... mais ça reste vrai.
- Ferme la et commande, je vais téléphoner une minute.
- Téléphoner ? A la cabine ? Toujours pas acheté de portable ? Non mais regarde toi, on dirait un quinquagénaire, et encore j'en connais des plus actifs que toi !
- Clayton, va commander.
- Oui, bon, ok, de suite. Eh Mario ! Ou je ne sais pas qui là ! Y a pas moyen de trouver quelqu'un pour prendre ce qu'on va grailler dans ce restaurant ?

Il est certains boulots qu'on n'aime pas faire, mais on les fait quand même. Je ne sais pas pourquoi, mais même les parents dans ces cas là ne comptent pas. J'avais de plus en plus de mal à accepter, comme si avec l'âge l'envie de passer à autre chose était insoutenable. Ca n'est pas le cas pourtant, entre le fric et les filles, qui voudrait faire autre chose ? Quand on est né pour ça, difficile d'aller voir ailleurs.

- Oui, des pâtes. Je ne sais pas moi, votre spécialité, vous servez bien de la bouffe italienne non ? Donc servez nous en !
- Bien monsieur.
- Et pensez à mettre du fromage dessus, beaucoup de fromage. Eh, oh ! Et pas de cette merde râpée qu'on trouve dans les supermarchés hein ! Je veux du vrai fromage, pas une merde chimique. Compris ?
- Oui monsieur.
- Et on me regarde quand on me parle ! Merde, mais où ils ont appris la politesse ceux-là ? Eh ! Tu te retournes ! Eh ! Tu m'écoutes ?
- Calme Clayton, il t'a entendu oui.
- Bah alors pourquoi il me répond pas ? Merde Mickey, tu sais comme moi qu'y a pas plus impoli que ça !
- Calme toi, tu vois pas que tu gênes les autres tables ?
- Quoi ? Je devrais me taire parce que qu'une merde me tourne le dos ? Mais c'est du délire... sortez les caméras, j'ai compris, on me fait une blague ! C'est ça ? Non ? Merde Mickey, tu sais qu'il ne faut pas m'énerver, j'ai plus faim maintenant, et où il est l'autre ? Mario ? Mario ! Où il est ?
- Rassied toi, on va manger, et après on repart, ça s'arrête là.
- Non, on fait ce pour quoi on est venu, et on repart, voilà. C'est toi qui l'a dit, on le fait, et basta.

J'avais espéré que ça se passe autrement, Mario était un ami de ma mère depuis longtemps, je pourrai presque dire avoir grandit dans ses caves. Je me souviens quand encore gamin il me couvrait après mes conneries. Je me demande même si ma mère l'a jamais su, probable que oui.
Clayton était parti vers les cuisines, bousculant quelques clients et la serveuse d'auparavant. Il s'énervait trop facilement ces temps-ci, jamais bon. J'aurai dû le prévoir, j'aurai dû venir seul, il allait encore faire une connerie. C'est avec Luisani que je l'ai retrouvé, dans le bureau derrière la cuisine, tous les deux. Mario semblait effrayé, contre son bureau. Clayton faisait les cents pas devant lui, à marmonner... comme d'habitude, ça a toujours été son petit jeu ça, compter, comme s'il priait, il attendait toujours que l'autre parle.

- Je... je vous dédommagerai, Pablo est un gentil garçon, mais il ne réfléchit pas à ce qu'il fait.
- Pablo ? C'est qui ça encore ? Mickey ! Tu connais un Pablo toi ?
- C'est... je croyais que vous en vouliez à mon serveur...
- Lui ? C'est lui Pablo ? Merci de l'info, mais tu crois vraiment que je déplacerais mon cul dans un bureau aussi merdique pour un type comme ça ?
- Arrête Clayton... laisse moi lui parler.
- Micky ! S'il te plait Micky, dis moi ce qu'il y a ! Dis moi ce que veut ton ami, je suis de la famille s'il y en a besoin je peux t'aider tu le sais...
- Mario... je crois ici que c'est toi qui a besoin d'aide. Tu n'as pas que des amis Mario, tu le sais, et certains ne sont pas contents de toi. Tu parles trop, on raconte même que tu lies d'étranges amitiés... avec la police, les fédéraux et plusieurs autres. On raconte que tu joues double jeu Mario, alors s'il te plait, dis moi que c'est faux... s'il te plait Mario.
- Micky, tu me connais... je changeais tes couches quand t'étais encore un môme... tu ne peux pas les croire.
- J'aimerai l'ami... j'aimerai vraiment, mais tu sais ce que c'est, les doutes, et tout ça. Je ne serai même pas venu si je ne l'avais pas vu de mes yeux, mais nous aussi on a des amis dans la police, et ils parlent. Pourquoi tu as fait ça ? Et pourquoi tu m'as menti à l'instant ? Tu me déçois Mario, c'est toi qui me disais que la vérité est toujours la plus importante, et que la parole l'était bien plus encore... je suis triste là, vraiment triste.
- Mic... Mickey. Je... non... tu m'as dit que tu ne venais pas pour le boulot, s'il te plait Mickey. je peux partir, je pars cet après midi, et vous n'entendrez plus jamais parler de moi. Crois moi, je ne l'ai pas fait exprès, je ne savais pas ce que je faisais. Je suis désolé Micky, je me tairais désormais, je te le promets !
- Je sais... je sais. Calme toi, ce n'est rien. Sâches que je ne t'en veux pas surtout, mais les règles sont ainsi, ça n'est pas moi qui décide. Tu aurais dû réfléchir avant Mario, je n'y peux rien...

Il était en larmes, pauvre vieux de presque soixante ans. J'étais sorti quand Clayton l'a abattu, il m'a rejoint après dans la salle, alors que je payais. Rien n'a été entendu, si ce n'est la chute sourde, mais ça ne pouvait parler à personne. Non, ce qui les avait fait deviner, c'est mon visage. Je n'ai jamais été bon lorsqu'il fallait se séparer de la famille, on ne se change pas.

- Bon, on y va, tu es prêt Mickey ?
- C'est bon.
- Attend, avant, une dernière chose à faire.

La connerie que j'attendais depuis le début. Clayton s'est retourné alors que le Pablo entrait dans la salle, deux assiettes sur le bras. Il l'a pointé, sourire aux lèvres, et a tiré. Un coup en pleine tête, provoquant les cris et la peur des clients et employés. il a crié à son tour, essayant de les calmer, mais rien n'y faisait. Je sortais donc, je l'attendrai dans la voiture, il avait recommencé.


- J'ai merdé, je sais... désolé.

On se retrouvait le soir même au Brighton, un vieux bar que nous connaissions depuis notre adolescence. Il y était avant que j'arrive, la tête entre les mains, presque à pleurer. Plusieurs verres étaient déjà empilés, une connerie de plus à son actif... une de plus.

- Faut pas t'en faire Clayton, ça peut arriver à tout le monde...
- Arriver à tout le monde ? J'avais même plus de cartouche à la fin, vingt trois morts selon les informations, tu crois vraiment que ça peut arriver à tout le monde ?!
- Et ? Qu'est ce que tu veux que je te dise ? C'est pas grave, ça va passer ? Ils sont raides maintenant, tous autant qu'ils sont...
- Et c'est toi qui dis ça ! Toi qui ne pense qu'à te barrer ? Tu veux me faire la morale, tu vas me faire croire que t'es un saint c'est ça ? T'es pire que moi tu le sais, tu savais très bien comment ça allait tourner, c'est pour ça que tu m'as amené ! Tu voulais pas faire le boulot toi même ! C'est ça n'est-ce pas ? J'ai raison... dis le que j'ai raison ! Un ami que tu dis, tu parles !
- Désolé Clayton, mais je n'y serai pas arrivé.

Je ne sais si c'était ma voix ou autre chose, mais Clayton dessaoula sur l'instant, presque pleurant. C'était dans ces instants ou vraiment je ne doutais pas de lui, il est juste arrivé là par un concours de circonstances, un malheur en entrainant un autre.

- Mais qu'est ce qui t'arrive Clay ? Ca fait dix ans qu'on se connait, et jamais je ne t'ai vu comme ça. Il y a deux filles qui nous regardent depuis tout à l'heure, et tu n'as même pas changé de table.
- J'crois que j'aime une fille...
- Aimer ? De la même façon que les autres ou bien pire encore ?
- Je déconne pas Mickey... c'est pas pareil, je comprends enfin les conneries que j'ai fait jusque là.
- J'en rirais presque si je ne te connaissais pas. Clayton qui veut se caser ? Il y en a plus d'une qui va être déçue ! Levons nos verres à ça !

On a bu, sans penser ni réfléchir. Pas pour oublier, juste pour nous saouler, encore une fois. Pas de drague ce soir là, pas d'engueulade, à remémorer nos vieux souvenirs. Rien d'autre que deux vieux amis heureux de se retrouver, comme s'ils ne s'étaient jamais quittés, ce qui était le cas, mais peu importe. De minuit à quatre heure, alcool à volonté ! Difficile de tenir debout, mais l'habitude jouait... nos chaussures connaissent le chemin, cela suffira.


Tu sais Clayton, ce soir là j'ai mis quelques minutes à comprendre, à te voir allongé là, sur la route, sans bouger. La première minute je me suis dit que tu t'étais évanoui, trop saoul pour avancer, mais ce sang... tellement de sang. Et puis ce chauffeur qui répétait sans cesse qu'il ne t'avait pas vu traverser. Putain Clayton, qu'est ce que t'as encore fait ? Tu es là aujourd'hui, sur ce lit, depuis six ans... six ans.
Merci à ceux qui ont lu et qui laisseront un avis.
Pas trop le genre d'histoire que j'aime, mais c'est plutôt bien écrit et ça se lit facilement...
Pourquoi tous ces prénoms anglais ? ça se passe hors de France ?
Sinon petit jeu : tu as oublié une majuscule, sauras-tu la retrouver ( non en fait, plusieurs ) ?
__________________
http://img441.imageshack.us/img441/9672/sig5hi.jpg
Citation :
Mic... Mickey. Je... non... tu m'as dit que tu ne venais pas pour le boulot, s'il te plait Mickey.je peux partir, je pars cet après midi
OMG OMG Je rox du ponay!

Deux heure du mat, et compter les majuscule, y a de ces malades des fois j'te jure!
Citation :
Publié par Genichirou Sanada
Pourquoi tous ces prénoms anglais ? ça se passe hors de France ?
A l'origine, le thème de l'histoire aurait dû être un synopsis pour un ami qui bosse en école de cinéma. C'est censé se passer sur la côte ouest US, mais je ne la connais pas des masses... d'où ces noms. Sauf que son projet n'aura pas de fin, mais ayant quand même les images en tête, j'ai voulu l'écrire.
Le style est assez plaisant, ça se laisse lire.

Par contre, ça m'a fait une impression de déjà vu, un peu trop classique comme scène je trouve, c'est un peu ce que l'on trouve dans tout film parlant de la pègre etc.

Le seul truc qui fait un peu original c'est que c'est dans un format "nouvelle".
La chute aurait pas été trop mal dans un autre cas, mais bon je trouve pas évident d'essayer d'émouvoir sur un mafioso sanguinaire

enfin pas trop mal.
Message supprimé par son auteur.
Citation :
Publié par Canivo
Aider à quoi ?
De ?

Citation :
Publié par Ex-voto
Le style est assez plaisant, ça se laisse lire.

Par contre, ça m'a fait une impression de déjà vu, un peu trop classique comme scène je trouve, c'est un peu ce que l'on trouve dans tout film parlant de la pègre etc.

Le seul truc qui fait un peu original c'est que c'est dans un format "nouvelle".
La chute aurait pas été trop mal dans un autre cas, mais bon je trouve pas évident d'essayer d'émouvoir sur un mafioso sanguinaire

enfin pas trop mal.
Pour le fait que ce soit bourré de clichés, la suite aurait dû en avoir aussi. Théoriquement, Clayton sort de son comas au bout de six ans, alors que Mickey s'est marié avec celle dont il est amoureux et élève sa gosse. A l'origine je devais juste écrire les dialogues moi.



Merci pour les commentaires.
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