[Poésie] Attention !

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Bon, alors pourquoi ce titre.

Le "Attention!" signifie qu'ici, il n'y a pas le droit au simple "je copie colle une poésie, et ça m'éclate."

Si vous voulez répondre dans ce topic, il faut me donner des raisons.

Si vous pouviez éviter de retransmettre des auteurs connus, ce serais encore plus mieux. (français, non?)

Donc : J'aimerais que vous me transmettiez le pourquoi de ce texte...

Un commentaire, pas de 5 mots "J'ai mis poème parce que moi aimer."
Mais : J'ai mis cette oeuvre parce que ça me fais vibrer / ça me rappel quelque chose / etc...

Je ne vous demande pas non plus une dissertation, juste un petit texte d'accompagnement, qui pourrais me faire comprendre ce que vous ressentez exactement a la lecture d'un texte.

En fait, c'est juste une interrogation pour moi de savoir ce que ressent des personnes qui viennent d'autres horizons que moi, on eu un vécu différent et apprécie d'une autre manière toussa toussa.

Voila.
Enjoy.

( Je n'ai pas trop le temps maintenant, j'éditerais pour faire un exemple =) )

Ps : Je vous demanderais de ne pas "trop" flooder....

Enfin nous verrons... !

Edit : Aprés un post un peu plus bas, au final, je prefererais avoir des auteurs peu connus du grand public... enfin, vous pouvez poster ce que vous vouler, du moment qu'il y as de bons arguments avec, que ce n'es pas hors-charte et evidement que ca n'ai pas déjà était poster... (comment obliger les gens a regarder ce que post les autres )

Si je fais ce post ce n'es pas que pour moi, mais pour que les uns et les autres découvrent de nouvelles choses =)
La nuit passe
Les grues s'envolent
au-delà les sommets

Les haïkus

Pourquoi avoir choisir les haïkus?
Parce qu'ils arrivent a exprimer le plus démotions et de sensations en le moins de mots possibles.
C'est d'une pureté et d'un ésthétisme qui m'ont toujours fasciné.
Je vous laisse découvrir par vous même...
Il est dommage que tu imposes autant de restrictions sur le choix de l'auteur. Un auteur connu ne l'est pas forcément de tout le monde. Personnellement, mon poème préféré est El Desdichado de Gérard de Nerval et ceci loin devant le reste.

Néanmoins, puisqu'il me faut faire un autre choix, je dois avouer que j'ai un faible pour Coleridge et Wordsworth. Voici donc un poème des ballades lyriques. J'aime beaucoup ce poème car sa sonorité est agréable (It crack'd and growl'd, and roar'd and howl'd). J'apprécie d'autant plus ce poème qu'il me rappel un peu L'albatros des fleurs du mal (Baudelaire). Il y a beaucoup d'autres raisons qui font que je j'aime à lire ce poème, la première étant que je possède une édition "massicotés" (ce qui veut dire qu'il faut détacher les pages avec un coupe papier et donc "découvrir" le livre) des ballades lyriques. Quant aux autres, elles sont toutes personnelles et resteront donc miennes

Il s'agit d'un extrait de The Rime of the Ancyent Marinere in seven parts


The Ice was here, the Ice was there,
The Ice was all around:
It crack'd and growl'd, and roar'd and howl'd--
Like noises of a swound.
At length did cross an Albatross,
Thorough the Fog it came;
And an it were a Christian Soul,
We hail'd it in God's name.

The Marineres gave it biscuit-worms,
And round and round it flew:
The Ice did split with a Thunder-fit;
The Helmsman steer'd us thro'.

And a good south wind sprung up behind,
The Albatross did follow;
And every day for food or play
Came to the Marinere's hollo!

-- Samuel Taylor Coleridge and William Wordsworth
Rimbaud, je ne connais pas le poeme entier , ni l'oeuvre d'ou c'est tirée, mais c'est mon passage préféré, je le connais par coeur :


"Je m'en allais les poings dans mes poches crevées,
Mon patelot aussi devenait idéal,
J'aillais sous le ciel,
Muse ! Et j'étais ton féal ...
Oh la la ! que d'amours splendides j'ai rêvées"

JE sais pas si c'est le texte original par contre mais c'est cité dans Corto Maltesse ( tsss vla les références ... ).

J'adore ces 4 lignes, je trouve que les mots sont magnifiques et s'accordent bien entre eux. Et la derniere ligne est splendide, ou comment 7 mots sont si bien ensemble ...
Aaah, un sujet sur la poésie ! J'ai toujours un petit frisson de plaisir qui me parcours le corps dés que j'en vois un. De plus, la manière dont il est lancé, bien qu'un poil trop restrictif, laisse espérer qu'il ne finira pas comme la grande majorité en simple liste-à-flood de divers poèmes.

Pour ma première intervention, j'ai choisi un auteur connu mais pas spécialement pour c'est poèmes. J'ai nommé : Primo Levi. En fait il s'agit du poème liminaire de Si c'est un homme, son roman / témoignage le plus célèbre.
J'ai choisi ce texte parce qu'il représente pour moi un des meilleurs exemples d'appel à la mémoire. L'avertissement que Levi profère dans les derniers vers à l'encontre de ceux qui oublient est vraiment très fort et aussi très important à mon sens. Esthétiquement parlant, la traduction française fait qu'on perd mais je n'ai pas trouvé la version italienne, j'ai juste recopié à partir de mon édition.
Enfin voilà, à l'instar du roman qu'il introduit, ce poème m'a vraiment beaucoup touché.


Citation :
Si c'est un homme, de Primo Levi.

Vous qui vivez en toute quiétude
Bien au chaud dans vos maisons
Vous qui trouvez le soir en rentrant
La table mise et des visages amis
Considérez si c'est un homme
Que celui qui peine dans la boue,
Qui ne connaît pas de repos,
Qui se bat pour un quignon de pain,
Qui meurt pour un oui pour un non.
Considérez si c'est une femme
Que celle qui a perdu son nom et ses cheveux
Et jusqu'à la force de se souvenir,
Les yeux vides et le sein froid
Comme une grenouille en hiver.
N'oubliez pas que cela fut,
Non, ne l'oubliez pas:
Gravez ces mots dans votre coeur.
Pensez-y chez vous, dans la rue,
En vous couchant, en vous levant;
Répétez-les à vos enfants.
Ou que votre maison s'écroule;
Que la maladie vous accable,
Que vos enfants se détournent de vous.
Merci de m'avoir rappelé Primo Levi (un livre inoubliable)(et un auteur majeur)

Comme poète, je commencerais par Baudelaire (ok, il est connu), surtout ses "petits poèmes en prose" que je ne me lasse pas de lire et relire.

Sinon, mais je n'arrive pas a me rendre compte si il est connu ou pas, je citerai Maïakovski (poète russe "futuriste" du début du siècle dernier), et son oeuvre "le nuage en pantalon".
Par exemple ces vers (je ne suis pas certain de la césure, n'ayant pas actuellement le texte sous les yeux (pretature de bouquin oblige)) :

Voulez-vous que je sois
un enragé de la viande
Ou alors, changeant de ton comme les couleurs du ciel
Voulez-vous que je sois
impeccablement tendre
Un nuage en pantalon au lieu d'un homme charnel

Lorsque j'ai acheté ce bouquin (qui a pour titre "le nuage en pantalon") ce titre me paraissait bizarre, incongru, voire ridicule. Ces mot en eux seuls ne m'attirez pas, mais c'est en les trouvant associé aux autres vers que j'ai ressenti cette force, cette possibilité d'associer (de combiner) des mots qu'offre la poésie. Je trouve ces vers élégants et extrêmement expressifs (en fait, tout le recueil m'a plu).

Dans un autre registre, et que je considère aussi comme de la poésie, il y a un livre de Thierry Metz : "L'homme qui penche".
C'est le témoignage d'un homme, à travers des textes courts, qui s'est fait volontairement interné (deux fois) en hôpital psychiatrique pour alcoolisme et qui s'est suicidé.
Les mots utilisés dans ses phrases n'ont pas de sens (en terme strict du dictionnaire), mais ils constituent une sorte de langage hiéroglyphique, remplis de sensations et de matières, une sorte de langage animal avec des mots actuels.

Dans un autre registre, après avoir acheté l'anthologie de la poésie française (aux éditions de la pléiade, car ça fait bien sur une étagère) je me suis surpris a prendre plaisir à lire Villon a haute voix, tout seul, dans mon appart. Le vieux français a aussi son charme

Il y a en tout cas une chose dans la poésie qui apparaît, c'est que c'est un art "charnel" voire compulsif. Il créé et répète des canons de beauté sans jamais s'y attacher. Par exemple, ça me rappelle un cours au lycée (ce qui commence a dater ) ou il fallait disserter sur une phrase de Renée Char : "Espace couleur de pomme".
A l'époque cette phrase, ces mots, ne m'évoquais rien. Et, j'avoue, que même maintenant ces mêmes mots ne m'offrent rien, ils sont lettres mortes. Non pas qu'ils ne soient intenses, beaux, véridiques, puissants, descriptifs ou tout autre adjectifs, mais ils ne s'accrochent simplement pas a mes sensations.

Pour finir, même si on s'éloigne de la définition consentuel de la poésie, j'aimerais citer "Je me souviens" de Perec, ainsi que le l'auteur originel de ce concept, Joe Brainard, avec "I remember".

Bonne lecture.
Citation :
Publié par healeers
"Je m'en allais les poings dans mes poches crevées,
Mon patelot aussi devenait idéal,
J'aillais sous le ciel,
Muse ! Et j'étais ton féal ...
Oh la la ! que d'amours splendides j'ai rêvées"
Il s'agit de "Ma Bohème", de Rimbaud.

Citation :
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées;
Mon paletot aussi devenait idéal;
J'allais sous le ciel, Muse! et j'étais ton féal;
Oh! là là! que d'amours splendides j'ai rêvées!

Mon unique culotte avait un large trou.
--- Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
Des rimes. Mon auberge était à la Grande-Ourse.
--- Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou.

Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur;

Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur!

Référence. Rimbaud, Poésies.
----

Pour ma part, un poème m'avait marquée lors de mon adolescence. Il s'intitulait "Tristesse", ou quelque chose s'en approchant.

Les premiers vers de ce poème sont :

Citation :
Je ne veux de personne auprès de ma tristesse,
Pas même ton cher coeur* et* ton visage aimé

--
Je n'arrive pas à le trouver sur le net. Je n'ai pas non plus souvenir de l'auteur.
Si quelqu'un pouvait m'aider à le retrouver, ce serait gentil de sa part.

Ce poème m'avait marquée quand j'étais en 1ère (16 ans), et il reflétait exactement ce que je ressentais à l'époque. Un mal-être doublé d'une propension à la rêverie romantique exacerbée.



* pas sûre de ces mots
Citation :
Publié par So'
Je n'arrive pas à le trouver sur le net. Je n'ai pas non plus souvenir de l'auteur.
Si quelqu'un pouvait m'aider à le retrouver, ce serait gentil de sa part.
La Voix

Je ne veux de personne auprès de ma tristesse,
Ni même ton cher pas et ton visage aimé,
Ni ta main indolente et qui d'un doigt caresse
Le ruban paresseux et le livre fermé.

Laissez-moi. Que ma porte aujourd'hui reste close;
N'ouvrez pas ma fenêtre au vent frais du matin;
Mon cœur est aujourd'hui misérable, et morose
Et tout me paraît sombre et tout me semble vain.

Ma tristesse me vient de plus loin que moi-même,
Elle m'est étrangère et ne m'appartient pas,
Et tout homme, qu'il chante ou qu'il rie ou qu'il aime,
A son heure l'entend qui lui parle tout bas,

Et quelque chose alors se remue et s'éveille,
S'agite, se répand et se lamente en lui,
A cette sourde voix qui lui dit à l'oreille,
Que la fleur de la vie est cendre dans son fruit.

Auteur : Henri DE REGNIER ? (1864-1936)
So > "La Voix"

Citation :
Je ne veux personne auprès de ma tristesse,
Ni même ton cher pas et ton visage aimé,
Ni ta main indolente et qui d'un doigt caresse
Le ruban paresseux et le livre fermé.

Laissez-moi. Que ma porte aujourd'hui reste close;
N'ouvrez pas ma fenêtre au vent frais du matin;
Mon coeur est aujourd'hui misérable, et morose
Et tout me paraît sombre et tout me semble vain.

Ma tristesse me vient de plus loin que moi-même,
Elle m'est étrangère et ne m'appartient pas,
Et tout homme, qu'il chante ou qu'il rie ou qu'il aime,
A son heure l'entend qui lui parle tout bas,

Et quelque chose alors se remue et s'éveille,
S'agite, se répand et se lamente en lui,
A cette sourde voix qui lui dit à l'oreille,
Que la fleur de la vie est cendre dans son fruit.
Pour l'auteur, je crois que c'est Henri de Regnier mais pas sûr.



[Edit]Melchio, j'te hais
'L'aprés-midi d'un faune ' de Mallarmé, parce que j'ai beau le lire et le relire je le trouve toujours aussi puissamment evocateur bien que mystérieux



Ces nymphes, je les veux perpétuer.


Si clair,
Leur incarnat léger, qu'il voltige dans l'air
Assoupi de sommeils touffus.



Aimai-je un rêve?
Mon doute, amas de nuit ancienne, s'achève
En maint rameau subtil, qui, demeuré les vrais
Bois même, prouve, hélas! que bien seul je m'offrais
Pour triomphe la faute idéale de roses.
Réfléchissons...

ou si les femmes dont tu gloses
Figurent un souhait de tes sens fabuleux!
Faune, l'illusion s'échappe des yeux bleus
Et froids, comme une source en pleurs, de la plus chaste:
Mais, l'autre tout soupirs, dis-tu qu'elle contraste
Comme brise du jour chaude dans ta toison?
Que non! par l'immobile et lasse pâmoison
Suffoquant de chaleurs le matin frais s'il lutte,
Ne murmure point d'eau que ne verse ma flûte
Au bosquet arrosé d'accords; et le seul vent
Hors des deux tuyaux prompt à s'exhaler avant
Qu'il disperse le son dans une pluie aride,
C'est, à l'horizon pas remué d'une ride
Le visible et serein souffle artificiel
De l'inspiration, qui regagne le ciel.

O bords siciliens d'un calme marécage
Qu'à l'envi de soleils ma vanité saccage
Tacite sous les fleurs d'étincelles, CONTEZ
« Que je coupais ici les creux roseaux domptés
» Par le talent; quand, sur l'or glauque de lointaines
» Verdures dédiant leur vigne à des fontaines,
» Ondoie une blancheur animale au repos:
» Et qu'au prélude lent où naissent les pipeaux
» Ce vol de cygnes, non! de naïades se sauve
» Ou plonge... »

Inerte, tout brûle dans l'heure fauve
Sans marquer par quel art ensemble détala
Trop d'hymen souhaité de qui cherche le la:
Alors m'éveillerai-je à la ferveur première,
Droit et seul, sous un flot antique de lumière,
Lys! et l'un de vous tous pour l'ingénuité.
Autre que ce doux rien par leur lèvre ébruité,
Le baiser, qui tout bas des perfides assure,
Mon sein, vierge de preuve, atteste une morsure
Mystérieuse, due à quelque auguste dent;
Mais, bast! arcane tel élut pour confident
Le jonc vaste et jumeau dont sous l'azur on joue:
Qui, détournant à soi le trouble de la joue,
Rêve, dans un solo long, que nous amusions
La beauté d'alentour par des confusions
Fausses entre elle-même et notre chant crédule;
Et de faire aussi haut que l'amour se module
Évanouir du songe ordinaire de dos
Ou de flanc pur suivis avec mes regards clos,
Une sonore, vaine et monotone ligne.

Tâche donc, instrument des fuites, ô maligne
Syrinx, de refleurir aux lacs où tu m'attends!
Moi, de ma rumeur fier, je vais parler longtemps
Des déesses; et par d'idolâtres peintures
À leur ombre enlever encore des ceintures:
Ainsi, quand des raisins j'ai sucé la clarté,
Pour bannir un regret par ma feinte écarté,
Rieur, j'élève au ciel d'été la grappe vide
Et, soufflant dans ses peaux lumineuses, avide
D'ivresse, jusqu'au soir je regarde au travers.

O nymphes, regonflons des SOUVENIRS divers.
« Mon oeil, trouant les joncs, dardait chaque encolure
» Immortelle, qui noie en l'onde sa brûlure
» Avec un cri de rage au ciel de la forêt;
» Et le splendide bain de cheveux disparaît
» Dans les clartés et les frissons, ô pierreries!
» J'accours; quand, à mes pieds, s'entrejoignent (meurtries
» De la langueur goûtée à ce mal d'être deux)
» Des dormeuses parmi leurs seuls bras hasardeux;
» Je les ravis, sans les désenlacer, et vole
» À ce massif, haï par l'ombrage frivole,
» De roses tarissant tout parfum au soleil,
» Où notre ébat au jour consumé soit pareil. »
Je t'adore, courroux des vierges, ô délice
Farouche du sacré fardeau nu qui se glisse
Pour fuir ma lèvre en feu buvant, comme un éclair
Tressaille! la frayeur secrète de la chair:
Des pieds de l'inhumaine au coeur de la timide
Qui délaisse à la fois une innocence, humide
De larmes folles ou de moins tristes vapeurs.
« Mon crime, c'est d'avoir, gai de vaincre ces peurs
» Traîtresses, divisé la touffe échevelée
» De baisers que les dieux gardaient si bien mêlée:
» Car, à peine j'allais cacher un rire ardent
» Sous les replis heureux d'une seule (gardant
» Par un doigt simple, afin que sa candeur de plume
» Se teignît à l'émoi de sa soeur qui s'allume,
» La petite, naïve et ne rougissant pas: )
» Que de mes bras, défaits par de vagues trépas,
» Cette proie, à jamais ingrate se délivre
» Sans pitié du sanglot dont j'étais encore ivre. »

Tant pis! vers le bonheur d'autres m'entraîneront
Par leur tresse nouée aux cornes de mon front:
Tu sais, ma passion, que, pourpre et déjà mûre,
Chaque grenade éclate et d'abeilles murmure;
Et notre sang, épris de qui le va saisir,
Coule pour tout l'essaim éternel du désir.
À l'heure où ce bois d'or et de cendres se teinte
Une fête s'exalte en la feuillée éteinte:
Etna! c'est parmi toi visité de Vénus
Sur ta lave posant tes talons ingénus,
Quand tonne une somme triste ou s'épuise la flamme.
Je tiens la reine!

O sûr châtiment...


Non, mais l'âme
De paroles vacante et ce corps alourdi
Tard succombent au fier silence de midi:
Sans plus il faut dormir en l'oubli du blasphème,
Sur le sable altéré gisant et comme j'aime
Ouvrir ma bouche à l'astre efficace des vins!

Couple, adieu; je vais voir l'ombre que tu devins.





Si c'est pas beau ça

Devant tant de talent
Seul le silence est grand,
Tout le reste est faiblesse..

Bon j'avoue le silence à bon dos parfois
Alors j'ai choisi un auteur bien français et fort peu connu : Poe !
Le poème choisit est Annabel Lee, difficile à dire ce que je ressens vraiment en le lisant, pour moi ce poème vogue entre chanson et lamentation, j'adore le rythme, j'adore le style (je connais que très peu le système de poésie en anglais, mais je crois me souvenir que c'est un système métrique non ?)

Annabel Lee
by Edgar Allan Poe, 1849


It was many and many a year ago,
In a kingdom by the sea,
That a maiden there lived whom you may know
By the name of ANNABEL LEE;
And this maiden she lived with no other thought
Than to love and be loved by me.

I was a child and she was a child,
In this kingdom by the sea;
But we loved with a love that was more than love-
I and my Annabel Lee;
With a love that the winged seraphs of heaven
Coveted her and me.

And this was the reason that, long ago,
In this kingdom by the sea,
A wind blew out of a cloud, chilling
My beautiful Annabel Lee;
So that her highborn kinsman came
And bore her away from me,
To shut her up in a sepulchre
In this kingdom by the sea.

The angels, not half so happy in heaven,
Went envying her and me-
Yes!- that was the reason (as all men know,
In this kingdom by the sea)
That the wind came out of the cloud by night,
Chilling and killing my Annabel Lee.

But our love it was stronger by far than the love
Of those who were older than we-
Of many far wiser than we-
And neither the angels in heaven above,
Nor the demons down under the sea,
Can ever dissever my soul from the soul
Of the beautiful Annabel Lee.

For the moon never beams without bringing me dreams
Of the beautiful Annabel Lee;
And the stars never rise but I feel the bright eyes
Of the beautiful Annabel Lee;
And so, all the night-tide, I lie down by the side
Of my darling- my darling- my life and my bride,
In the sepulchre there by the sea,
In her tomb by the sounding sea.

- Henri Michaux, un des rare poètes moderne que j 'adore. Né en Belgique mais naturalisé français par la suite. Ses écrits abritent un profond détachement de la race humaine. C'est un poète qui a fait l'expérience de plusieurs drogues pour écrire. Je crois que je trouve chez lui l'alliance d'une certaine misanthropie alliée avec la fatalité, bref ça me plaît, je me retrouve dans les écrits de cet auteur.
Quelques extraits tirés de L'espace du dedans : "Qui cache son fou, meurt sans voix." ; "Le phallus, en ce siècle, devient doctrinaire" ; "Vie en commun : perte de soi, mais diminution des rébus" ; "Qui a rejeté ses démons nous importune avec ses anges" (ma préférée) ; "Le coeur du sensible souffre trop pour aimer" ; "Qui gagne avec l'ordure prend un air dégagé".
A savoir que ce sont que quelques extraits tirés d'un de ses recueils de poésie, il a aussi fait des poèmes beaucoup plus long (mais toujours en prose, vous me pardonnerez hein ?)

J'aurai bien conclu en citant quelques passages de d'Aubigné mais ça serait assez long. J'aurai bien rajouté une fine couche de Ronsard aussi, mais c'est bien connu (alors j'accepterai dans la mesure où on me supplie à genoux). Je ferais bien de conclure mon post, il s'éternise.
Un classique mais que j'aime beaucoup d'un grand marginal, avec tant de messages cachés dans ce texte :

Citation :
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil de la montagne fière,
Luit; C'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pale dans son lit vert où la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.

Les parfums ne font plus frissonner sa narine;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au coté droit.
Citation :
Publié par Mr.T
Un classique mais que j'aime beaucoup d'un grand marginal, avec tant de messages cachés dans ce texte :
Le dormeur du val est l'une de mes poésies préférées, autant que je me souvienne, c'est l'une des première poésie que j'ai apprécié car le final est plus que surprenant.
Message supprimé par son auteur.
(HS)
Je profites des personne ici pour avoir une critique (constructive )

Tu étais la,
A deux mètres de moi,
Tu t'est endormie,
Je voulez te réveiller,

Tu étais la,
Dans mon rêve,
Je venez de m'endormir,
C'est toi qui ma réveiller,

Nous étions la,
Je voyais notre vie passée,
Je penser à un conte de fée,
Mais c'est moi,
Qui me suis réveiller,

Je ne sais pas,
Si tu veux de moi,
Mais j'ai désiré mourrir,
Pour rêver le reste de ma vie,
Avec toi à mes cotés,

Toute ma vie, je regretterais,
De ne pas t'avoir "demander",
Ton coeur, ton âme, ton corps,

Toute ma vie, je regretterais,
Avoir été inviter à ton mariage,
Avoir été le parrain de ton enfant,

Toute ma vie, je regretterais,
D'avoir passez ces années sans toi,
Pour une simple question,


Aujourd'hui, dans ma tombe,
Je regrettes encore,
Mon coeur s'éloigne,
Si seulement j'avais eu un baiser,
Je reposerais en paix.

C'est un de mes textes n'ayant jamais vraiment eu de critique j'en profites ici.
(/HS)

Pour le sujet initial du post je ne lis quasiment pas pour pouvoir en citer des extraits, si quelqu'un avais un livre/auteur à me conseiller
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