Un enseignement de qualité
Saviez-vous que si vous franchissez les portes d’Ascalon, que si vous poursuivez votre route vers le sud-ouest dans les vertes plaines, que si vous laissez le cours d’eau derrière vous et commencez à grimper dans les montagnes, qu’une fois que la neige devient le seul élément visible, vous pouvez encore y faire des rencontres intéressantes ?!
Là-haut il y a une personne, un ermite, qui dit vivre en harmonie avec la nature et les éléments qui la composent. On raconte que pour la trouver il faut suivre le bruit du vent… mais l’entendez-vous chanter le vent ? On dit également que seules les personnes assez humbles peuvent tirer profit et maîtriser avec soin son enseignement.
Vala vient de franchir la rivière, remplissant son outre au passage, elle doit maintenant s’attaquer à la montagne, heureusement le soleil est haut dans le ciel, et sa chaleur l’aidera à supporter la neige et le vent froid des montagnes. Les premiers versants sont difficiles, le corps doit s’habituer à un autre rythme, cependant au fur et à mesure elle accélère le pas.
Après quelques heures de marche, là voilà arrivée à destination, devant cette immense « tour ». Elle se met immédiatement à la recherche de son « professeur », elle écoute, elle sent le vent, elle se laisse porter par ce dernier sans se soucier de la direction. Enfin elle s’arrête devant une petite grotte creusée dans la montagne, elle s’apprête à y entrer quand une voix se fait entendre de derrière, elle fait volte-face…
« Enfin te voilà ! Je t’attendais depuis longtemps, je t’ai suivie depuis ta sortie d’Ascalon.
Si tu as su arriver jusqu’ici, alors c’est que le vent guide tes pas. Je puis donc compléter ta formation, si tu es disposée à le faire bien sûr ! »
Vala ne répond rien, elle se contente de hocher la tête puis elle s’agenouille en guise de respect et d’obéissance.
« Fort bien ! Tu es arrivée ici en quête de savoir et pourtant je vais déjà te renvoyer, sache que pour maîtriser correctement les quatre éléments il te faut apprendre à les dominer ! Va, ramène moi la terre, le feu, l’eau et le vent ! Mais réfléchis bien à tout ceci, ce n’est pas une simple « récolte », c’est une recherche de soi… reviens me voir quand tu auras rassemblée tout cela ! »
Vala acquiesça encore une fois, se releva et partit aussitôt à la recherche de ces quatre éléments. Là voilà en train de redescendre la montagne, se faisant elle en profite pour réfléchir aux paroles de son professeur : « …une recherche de soi… » « …dominer les 4 éléments… ». Voilà encore une épreuve bien difficile…
« Le feu… l’eau… la rivière ? Mais oui bien sur il me faut trouver la source du cours d’eau ! » Au pied de la montagne, la rivière serpente entre les collines d’Ascalon, Vala se met alors à suivre le cours d’eau depuis les berges. Bien vite ces dernières deviennent escarpées et elle n’a pas d’autre choix que de se glisser dans l’eau pour poursuivre sa route. Le courant est par endroit très fort et elle doit souvent lutter et nager pour ne pas se faire emporter. Enfin elle arrive au pied d’une cascade, elle escalade la roche jusqu’à trouver le point de sortie de l’eau, elle sort une fiole vide de son sac, la remplit et la range précieusement ! Elle en profite également pour se désaltérer, l’eau est si pure et si fraîche à la source… finalement ce n’était pas si compliqué…
Le retour est évidemment beaucoup plus simple, il suffit de se laisser entraîner par le courant…
Il fait déjà presque nuit lorsqu’elle arrive enfin aux portes d’Ascalon, elle est trempée et le vent froid la fait frissonner, elle court jusqu’à sa maison et s’allume un bon feu pour se réchauffer. Elle se met alors à réfléchir aux trois autres éléments…
« Le feu, bien sur je l’ai devant moi, mais si c’était aussi simple… je ne peux le transporter dans un bocal lui, et en plus il me faut du feu « sacré », pas ce bête petit feu que je viens d’allumer…» Elle s’endort, le corps fatigué, l’esprit occupé…
Lorsqu’elle se réveille, l’aube se lève à peine, elle tourne la tête vers la fenêtre, pensive, Ascalon est calme, paisible, la ville entière dort encore. Soudain son regard est attiré vers une lumière… le fanal de la ville… Elle se lève d’un bond ! « Mais oui, pourquoi n’y ais-je pas songée plus tôt ! Le fanal reste allumé jour et nuit, sa flamme doit brûler depuis des années ! »
Elle prend une torche, en met trois autres dans son sac, éteint son feu et court en direction du fanal de la ville, elle monte les escaliers quatre à quatre et arrive devant la flamme.
Elle reste là, un moment, à contempler cette flamme qui danse dans la pénombre, puis plonge sa torche au milieu du foyer et la regarde s’embraser.
Il lui faut maintenant partir de suite à la recherche des deux autres éléments, sa torche ne durera pas éternellement et il faut encore faire le chemin jusque dans la montagne.
Elle quitte à nouveau la ville, via le chemin de terre menant à l’abbaye d’Ascalon.
« La terre m’entoure, je marche dessus, mais comment ramener un morceau de tout cela, je ne peux me contenter de poussière, de sable ou d’herbe… »
Un peu plus loin un fermier la salue, il est occupé à ensemencer la terre, celle-là même qui donnera vie aux végétaux, qui fera pousser les fleurs et qui embellira le paysage.
« Et si c’était ça que je cherchais, la terre nourricière, celle qui donne la vie et fait grandir les choses… »
Elle s’arrêta près d’un champ de fleur, sortit une autre fiole et la remplit d’un peu de terre après quoi elle poursuivit son chemin…
Il ne lui reste plus que le vent à emprisonner, mais c’est tout bonnement impossible. Le vent ne rentrera jamais dans une fiole ! Vala se torture l’esprit à la recherche d’une réponse à cette énigme… sans se rendre compte que ses pas la guide déjà vers son professeur… Le vent s’est levé mais il lui est favorable, il la pousse vers la montagne… Elle ne sait que dire à son professeur, échouer si près du but !
Lorsqu’enfin elle abandonne ses pensées et relève la tête, une surprise de taille l’attend.
Elle se trouve devant son professeur, mais elle ne sait comment elle est arrivée là aussi vite.
Vala s’agenouille une nouvelle fois, la torche toujours dans la main, elle balbutie un « pardon » avant de sentir une main sur son épaule…
« Relève toi et raconte moi ton voyage ! Dis- moi ce que tu as appris et donne-moi ce que je t’ai envoyée chercher. »
Vala réfléchit un instant puis se relève et commence le récit de son périple.
« J’ai remontée la rivière pour puiser de l’eau à sa source, son courant est fort et sa température froide, c’est une eau pure et vivifiante. J’en ai bue et je me suis sentie apaisée et moins fatiguée… » Elle tend la fiole d’eau à son professeur.
« J’ai ensuite allumé cette torche avec le feu sacré du fanal d’Ascalon, il brûle depuis fort longtemps, il ne s’éteint jamais ! » Elle donne la torche qui continue à crépiter.
« La terre, celle que j’ai prise est source de vie, elle nourrit les plantes, elle favorise la vie, elle nous soutient mais elle exprime parfois sa colère quand elle tremble, il faut la respecter. » Voilà la fiole contenant de la terre…
« Le vent… je n’ai pas pu l’emprisonner… je n’ai pas compris comment faire… pourtant j’ai cherchée… je vous l’assure » dit-elle le regard suppliant vers son professeur.
« Ne l’as-tu point senti le vent ? Comment crois-tu que tu es arrivée si vite ici ? Qui crois-tu qui a guidé tes pas jusqu’à moi ? Le vent est présent tout autour de toi, il t’a porté jusqu’ici, tu sais écouter le vent, alors le vent est ton allié ! Pas besoin de l’enfermer dans une fiole, il sera toujours avec toi ! » Lui expliqua son professeur.
« Viens, suis moi dans la grotte, nous allons terminer ton apprentissage ! »
Vala pénètre alors dans la grotte, il y fait sombre mais la torche vient apporter de la lumière et un sentiment de sécurité. Elle doit maintenant s’asseoir en tailleur, elle ferme les yeux et fait le vide dans son esprit. Son professeur lui bande les yeux et s’assoit en face d’elle.
Il lui ouvre la main gauche et y verse le contenu de la fiole de terre, après quoi elle lui ferme le poing et lui demande de bien le serrer. Quoiqu’il arrive, ne pas lâcher son contenu !
Il détache de la torche une braise toujours léchée par les flammes et vient la déposer dans la main droite de son élève ! Cette dernière sent la chaleur, d’abord légèrement mais au moment où le professeur lui fait fermer le poing, c’est toute sa main qu’elle sent brûler ! La douleur est insupportable ! Elle laisse échapper un cri et veut rouvrir sa main mais son professeur l’en empêche ! « Il faut tenir Vala, sent la chaleur emplir ta main, ton corps, mais oublie que cela brûle, tu maîtrise le feu ! Il est ton allié, il ne te brûle pas ! »
Le professeur prend ensuite la fiole d’eau, ouvre les deux poings de son élève et verse de l’eau dans chaque paume… la terre se transforme en boue et coule sur le sol… la braise s’éteint et les cendres tombent à terre… « L’eau t’a purifiée les mains… »
Le vent pénètre alors dans la grotte avec une grande puissance, il vient se faufiler dans les cheveux de Vala et vient lui sécher les mains, c’est un vent chaud, pas désagréable. La torche, elle ne bouge pas d’un poil, comme si le vent l’épargnait !
« Voit, le vent a entendu ton cri ! Il vient te montrer son allégeance, tu peux compter sur lui ! Ton apprentissage est maintenant terminé ! Ôte donc ce bandeau et regarde tes mains ! »
Elle enlève prestement le bandeau et contemple alors ses mains. Elles n’ont absolument rien ! Aucunes traces ! Pourtant elle a bien senti la braise dans le creux de sa main !
« Tu as su te montrer digne, tu as cherché et trouvé les éléments, tu as maintenant le pouvoir des « quatre » avec toi ! Fais-en bon usage ! Mais prends garde, si tu les utilises mal, ils se retourneront contre toi ! Maintenant Va ! Va faire ce que te dicte ton cœur et souviens toi juste de ceci : L’élémentaliste sert la
Terre, l’
Eau, le
Feu et le
Vent,
Pas l’inverse ! »
**************************************************
Vous l'avez attendue, vous l'avez voulue ! Là voilà la suite !
Désolée pour le retard...
*attend les critiques positives comme négatives* (Cela fait progresser)