Publié par Wulfram
Moi je me demande surtout pourquoi être triste de la mort de quelqu'un...?
L'homme est-il pessimiste de nature ?
La réponse courante à cette question est de dire que si l'on est triste de la mort de quelqu'un, c'est parce qu'on appréhende soi-même sa propre mort, et plus particulièrement parce qu'on a peur de sa propre postérité (de ce qu'on restera pour les autres) et parce qu'il y'a trop d'inconnues relatives à l'après-mort. Par extension, être malheureux pour quelqu'un, c'est considérer que les malheurs de cette personne pourraient également nous atteindre. C'est bien sûr une vision totalement égoïste des choses et un peu pessimiste.
Pour ma part... je n'ai pas vraiment d'opinion arrêtée. Je considère la mort d'une personne comme un fait triste, mais en général ça ne m'affecte pas plus que ça. Certainement à cause de la théorie que j'ai précédemment énoncée, mais aussi (comme beaucoup l'ont dit) parce que bien souvent les-dites personnes me sont étrangères (mêmes les personnalités). Pourtant, il m'arrive de penser à la mort (pas parce que je cherche à l'atteindre mais plus parce que j'aimerai la comprendre ou du moins l'envisager) mais j'en viens surtout à me demander ce qui se passe après. N'étant pas de confession particulière, j'ai deux hypothèses qui se confrontent lorsque j'y pense, bien que je préfère largement la deuxième (égoïsme oblige):
-la première très cartésienne, est de considérer qu'après la mort il n'y a rien. Ce serait un peu comme une sorte de nuit éternelle dont on n'aurait jamais conscience. Mais là, pas de recommencement, ni question de rejoindre un état de conscience supérieur (le paradis, le valhalla, le nirvana ou *argh trou de mémoire pour le Coran, enfin le paradis mais avec des vierges consentantes*) parce que l'esprit n'est que le jeu de combinaisons chimiques et électriques. En même temps, c'est très animiste que de considérer qu'un être rejoint inéluctablement le cycle de la nature, mais globalement l'existence d'un être n'a d'autre intérêt que la pérennité de son espèce. Car au final, l'homme et ses prouesses/créations/réalisations finiront un jour par disparaître (mais quand?), et l'existence même de l'homme sera oubliée (voire totalement ignorée). En somme, un point de vue très nihiliste.
-la deuxième hypothèse est plus en relation avec les traditions religieuses de différentes cultures. Pas dans le sens où lorsqu'un homme meurt, il rejoint le Paradis. J'ai plutôt l'impression qu'une espèce de Grand Tout est en mesure de récolter la vie, les âmes et les destinées des individus et qu'en fonction de ses actions, l'homme sera réincarné (quelque soit la chose, quelque soit l'endroit) pas pour qu'il s'améliore ni pour qu'il purge le quelconque jugement d'un quelconque tribunal divin. Non. L'homme (ou plutôt l'esprit) se réincarne justement parce qu'il le doit, et que son existence propre est d'être. En fait, ça rejoint très fortement mon premier point de vue (nihiliste) dans le sens où l'homme qu'il existe ou non n'a pas vraiment d'utilité. Il existe seulement parce qu'il s'est trouvé que les aléas de la nature (les facéties de Dieu?) ont voulu qu'il existe. Mais cette hypothèse ajoute un point de vue d'éternalité, d'infini et de continuité que la première ne possède pas. D'un point de vue égoïste, la postérité est une chose très importante, et ce même si on n'en a pas conscience. La Terre, un gigantesque Purgatoire?
Bon c'est un résumé grosso modo, parce que je ne me connais pas très bien, et que les mots ont souvent bien du mal à retranscrire ce que l'esprit sait
PS: pour l'auto-psychanalyse, à qui je paie la consultation?