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Rencontre avec Sire Guesclin L'oeil ensanglanté du Lion Le froid glacial dans la cour du fort les surprit un instant. Ils échangèrent un regard, et de nouveau il fut ébloui par sa blondeur, crucifié par le pur saphir des ses yeux et ses longs cils, captivé par la tache rubis de ses lèvres. La belle highlander se tenait face à lui et se concentrait, invoquant la puissance de la Lumière de Camelot pour bénir les membres du groupe avant de partir au combat. Il regardait ses longs doigts décrire de gracieuses courbes dans l’air. Comme à chaque fois qu’ils partaient du fort pour descendre vers le Val de Béryl, il se préparait, se remémorant les conseils de Guesclin, son Maître. La pierre à aiguiser en main, il réaffûtait ses lames pour que de nouveau la danse de mort et le tourbillon du trépas soient ses amis au combat. Lors du choc, il fendait les rangs ennemis pour y porter la dévastation. Les soigneurs et les fragiles magiciens tombaient les premiers. Puis venait le tour des guerriers, ceux qui tentaient le la tuer, Elle. Et la, la furie le prenait, il revenait vers elle et s’interposait, faisant jaillir des torrents de sang pour que pas une goutte de son précieux sang ne soit versé. Qu’il tombe pour se faire, il n’en avait cure, seule la vie de sa protégée comptait. Elle vivante, il savait que le puissance de sa foi lui épargnerait d’avoir à parcourir le grand tunnel. Que ses entrailles soient déchiquetées par ses ennemis, tant qu’il accomplissait la mission qu’il s’était confié, il était heureux. Seule Eowinael, sa sœur avait compris ce qui se passait en son fort intérieur. Elle l’avait vu de nombreuse fois défendre la belle clerc, seul contre deux ou trois adversaires qu’il avait renvoyés en enfer. Elle avait vu les regards qu’il lui lançait et avait compris que sous son apparent détachement, quelque chose de plus fort couvait. Sœur jumelle d’Arslann, il existait entre eux ce lien si subtil qui lie des jumeaux. Quand elle l’observait, elle ressentait les émotions qu’il éprouvait. Ainsi elle avait entendu les mots silencieux que le cœur d’Arslann adressait à la jeune femme. Je suis ton ange gardien. Je suis celui qui te protège dans nos combats. Comme je te l’ai dit le jour où je me révélais à toi, je suis celui qui veille sur toi, celui dont le sabre te défend, celui dont le corps te protège. Ce que je ne t’ai pas dit, c’est que je suis aussi celui dont le cœur t’appartient. A toi la pureté de la foi, à toi la lumière qui redonne la vie, l’espoir, la consolation, le réconfort. A toi le lait et le miel ; l’encens et la myrrhe. A toi le respect et l’amitié de ceux que tu soignes et que tu sauves. A moi la boue et la fange, la mort donnée pour protéger ta vie. A moi la haine et la crainte de nos ennemis. A toi la pureté sans taches. A moi mes sombres désirs et le renoncement à ton amour. L’amour courtois tel que les chevaliers albionnais l’envisagent m’est interdit. De toi, je n’attends que le simple fait d’exister. Cette simple chose suffit à donner un sens à ma vie. Je suis ton ange gardien, mais pas un ange comme le perçoivent les albionnais. Je suis l’ange destructeur de la mort. Tel Azraël que craignent tant les tribus sarrasines du désert, je suis l’exécuteur, celui par qui la mort arrive, l’exterminateur, le dévastateur. Quand le combat fini, je porte à ma bouche une goutte du sang de ma victime, je te vois frémir. Sans toi, je ne suis rien. Avec toi, j’existe. Sans toi, je suis faible. Avec toi je suis fort. Ton regard suffit à faire de moi cet ange gardien que je veux être. Même si tout espoir de te conquérir m’est interdit, laisse moi être l’ombre de ton ombre, inutile quand tu es heureuse, mais présent pour te protéger du malheur, de la souffrance. Donnes moi simplement tout ce dont tu ne veux pas, pour garder les joies de la vie et illuminer les autres de la puissance de ta foi. Laisses moi te débarrasser de l’horreur de cette guerre, pour que le lait et le miel coulent pour toi, pour qu’à tes narines ne monte que l’odeur enivrante de l’encens et de la myrrhe, me laissant celle de la putréfaction et de la corruption. Il est des êtres de lumière sur cette terre. Je l’ai compris quand je te rencontrais. Quand je te vis, je sus que je voyait enfin la Lumière de Camelot. Chaste vierge, mon cœur est à toi. Pourtant tu ne l’a pas pris, je te le donnais spontanément. Tes vœux te retenaient de regarder dans cette direction. Pouvais je imaginer que tu porterais ton doux regard sur l’ombre de la mort que, pour toi, je suis devenu ? Arslann Farqhard, fils de Chanir et Gwodry La suite est par là |
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Gwodry / Arslann |
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