lol...
Juste pour rétablir : je ne prône pas le libéralisme de droite et je suis profondément athée.
En fait il n'y avait rien d'économique, politique et religieux dans mes propos que tu as tordu.
Comme déjà dit, je répondais plutôt à Darcy, en cela je n'ai rien tordu qui t'appartienne

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Il serait fastidieux de passer en revue le vocabulaire, les notions employées qui font que l'on situe l'interlocuteur à droite ou à gauche. Certaines références font partie de tel ou tel corpus idéologique. Ainsi pour faire court les notions de mérite, de responsabilité individuelle sont plutôt de droite.
La liberté d'indifférence, ou d'indépendance, degré le plus bas de la liberté pour Rousseau, est également le seul niveau de liberté que semble pouvoir atteindre la droite.
Un anarchiste individualiste est plutôt de droite.
Un test simple et qui réussit à tout coups : après avoir demandé à quelqu'un s'il est de droite ou de gauche, si la réponse est "ni l'un, ni l'autre", c'est qu'il est de droite.
Ajoute à cela qu'individualiste s'oppose communément à humaniste, et le message se brouille.
C'est exactement ce que je te disais en ce qui concerne la réalité, cher Fabrice. Nous ne vivons donc pas dans la même.
Mais je trouve ça tout à fait normal et ta vision de ton monde m'intéresse et ne me parait pas inepte. Il n'y a aucune raison pour qu'elle n'enrichisse pas mon panorama.
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.....Cependant, si je ne peux pas faire autrement que de voir le monde à partir de mes yeux, mon cerveau et ma faible culture, je vois bel et bien que le monde est composé d'autres humains. Tous différents. Dont je sais qu'ils sont aux prises avec les mêmes problèmes que moi, plus ou moins. Et surtout qu'ils ont besoin d'être aimés pour ce qu'ils sont et non pour ce qu'ils représentent.
Précisément, cette notion de réalité préexistante et qui nous serait commune ne recueille pas ton approbation.
Nous serons d'accord sur le fait que la réalité à laquelle nous avons chacun accès n'est pas absolue, mais ne nous est accessible que par le filtre de l'interprétation cérébrale (tu n'es même pas sur que ce que tu vois est ce que tes yeux "voient").
Je soutenais pour ma part que le réel existe en soi, préexiste, et que nous y avons accès de façon commune, partageable, par nos caractéristiques d'espèce (possible également en partie en inter-espèce, les plus proches), source de l'empathie.
Tu adoptes une position radicale en réduisant cette connaissance sensible à l'individu, au moi, de façon indépassable. C'est précisément le solipsisme. Tu avais même écrit que rien ne te permettait de savoir si le réel avait existé avant toi et existerait après, ou au moins que rien ne pourra te démontrer qu'il y était ou y sera.
Mon monde, ton monde, dis-tu. Tu assimiles ainsi le monde à un individu. C'est du solipsisme. Tu me soutiens dans un mouvement de retrait que j'existe, que les autres existent. Mais dans cette même logique, rien ne te permet de le démontrer, et je ne suis qu'un élément de plus dans ton monde, une simple interprétation.
Dans ce cadre le dialogue, la responsabilité, ou toute valeur n'ont plus aucun sens.
Reconnaitre la possibilité d'une interprétation commune, ou du moins partageable, sensible, identique, ouvre la porte à une réalité commune, qui n'est pas la réalité absolue mais une réalité d'espèce ou de groupe (que l'on soit universaliste dans le premier cas ou pas dans le second).
Fabrice se positionne en rationnel universaliste La réalité devient quelque peut univoque et prévisible.
Darcy est un rêveur pétri de d'humanisme et d'expérience. Un vagabond du réel qui à l'image des poststructuralistes a abandonné l'idée d'un sujet isolé, séparé, et même rationnel. Il dessine sa vie à chacun de ses pas. Le solipsisme est un concept qui lui convient peu, parce qu'il baigne totalement dans le monde.
Ben tu vois que je peux te comprendre, même si pour autant je ne suis pas tout à fait d'accord

Rationnel universaliste, ok, matérialiste aussi (donc pas vraiment post structuraliste, mais avec des morceaux d'essentialisme à petites doses dedans). Relativiste intellectuellement (déterminisme oblige) mais non culturaliste, justement pour un universalisme, trait de la gauche, opposé au post-colonialisme (donc sans l'essentialisme de bazar)
Bon faudrait entrer dans les détails

Dis comme ça c'est un peu brut de décoffrage.
Darcy, post-structuraliste ? J'en doute. Bien sur si l'on se réfère au relativisme affiché ça pourrait coller, avec l'idée que rien ne préexiste à l'interprétation.
Seulement il pense que la liberté de l'individu est totale, là où le structuraliste et post pense que l'individu est déterminé par les structures (le relativisme consiste alors à montrer que le changement de structures change les valeurs). Bon, en plus il y a plusieurs post modernes ou post-structuraliste qui s'opposent, sinon dans la méthode au moins dans les interprétations (forcément)
Cette idée de liberté de choix ferait plutôt de Darcy un existentialiste, dont le structuralisme and bros est la critique radicale. Le structuralisme est une immanence en extériorité, une vision du dehors (quadrature du cercle pour un individu) alors que Darcy apparait comme replié au dedans jusqu'au solipsisme, comme les deux extrémités opposées d'un anti-humanisme.
En plus Darcy renvoie à l'expérience, et là je perds pieds avec sa propre logique. D'ailleurs le structuralisme aussi ne suit pas cette voie, puisqu'il renvoie toute référence à l'expérience à un retour de l'essentialisme. Si y'en a un qui aurait pu se vautrer bêtement dans l'essentialisme, c'est bien le matérialiste. Je vous rassure, on peut être matérialiste et subtil. L'histoire d'un monde pour chacun, inaccessible aux autres, est précisément purement théorique. C'est l'exemple même de la théorie, de l'interprétation préexistante. C'est une construction idéale, de l'idée, et en cela il m'apparaissait plutôt spiritualiste en quelque sorte, plutôt que matérialiste. C'est quoi ce retour de l'expérience ? J'approuve, mais ça rend le raisonnement bancal.
(tout ça me fait penser qu'au bac, y'a bien longtemps, j'avais choisi la question "mathématiques et expérience")
Bon, voilà un beau pavé qui paraitra indigeste à beaucoup. C'est salaud, non ?
J'ai l'impression de lire des arguments spongieux qui absorbe tout ce qui passe à proximité.
Evidemment je ressens aussi bien souvent ce côté émollient.
C'est mon côté abrasif de l'éponge qui démange.