Entretien avec .... Margherita Balzerani

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Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h55.
Merci, ça fait toujours plaisir de voir quelqu'un de "sérieux" (=un professionnel à visage découvert RL^^) défendre SL en disant des choses aussi intéressantes que censée pour nous autres résidents de longue date lol

Cependant comme d'hab moi je suis toujours frustrée quand je vois des gens prôner SL avec des images de merde , c'est absolument incompréhensible pour quelqu'un d'extérieur. Certes les images datent, l'avatar qu'elle "reshape" dans le reportage date carrément de 2007^^ comme toujours quand il s'agit de reportages RL.

Concernant l'art dans SL,je trouve, que les galeries genre des panneaux photos installés dans un build médiocre , c'est simplement atroce et ridicule , je préfère feuilleter un site web.
Pour le reste, c'est a dire les installations 3D , je trouve que sl est plus un atelier avec des tas de brouillons que des oeuvres vraiment vouées à dépasser les années. En mon sens une oeuvre d'art même éphémère doit laisser une trace forte et des émotions ou réflexions indémodables.
Ca arrivera peut être un jour, mais pour le moment c'est pas vraiment pris au sérieux tout ça et à juste cause à mon humble avis pas arrêté
Oui, oui, oui. C'est déjà exceptionnel qu'une personnalité officielle se préoccupe d'un metaverse et l'envisage aussi du côté artistique. Mais la question fondamentale reste posée pour tous les univers et aussi bien le prétendu réel.
Qu'est-ce que "L'Art" ?
Je suis dans le "bizenesse" depuis quasiment cinquante ans et je l'interroge toujours. Une des réponses m'est parvenue la semaine dernière, par une de mes meilleures élèves, revenant de la FIAC : "finalement j'ai compris. Il y a l'art CAC 40, qui sert aux placements, aux subventions et aux réductions d'impôts et qui devient l'art officiel, et il y a des artistes qui font ce qu'ils croient devoir faire avec leur vision du monde".

J'ajouterais qu'il y a ceux qui tentent de naviguer entre les deux plus ou moins péniblement. Je vous conseille cette série d'Aude de Kerros, qui explique parfaitement ce qu'il en est : http://www.dailymotion.com/video/x9e...-de-4_creation

Pour ce qui est d SL, j'ai surtout été frappé par les prouesses architecturales telles de "Pteron" ou "Rumpsey maps", beaucoup d'installations (bien meilleurs qu'en réel) comme celles des LEA et des créateurs/trices comme Marcus Inkpen, Bryn oh, Haveit Neox, Sextan Shepherd, "The far away", "Kolor studio", "a rusted développement", "Omega point", etc, etc, etc. J'en ai mille dans l'inventaire. Jamais rien vu de pareil en réel et pour cause : ce serait impossible tant pour les autorisations que pour les sponsors, que pour le prix de la lourdeur administrative.
Je me souviens qu’après avoir construit l'Académie Française sur Paris 1900 j'ai voulu y intéresser deux où trois sénateurs. Outre que deux d'entre eux croyaient qu'il y avait des souris dans l'immeuble, le dernier s'est heurté à l'incompréhension générale de ce qu'on entend par "monde persistant". Le temps qu'ils définissent la chose ont aurait été à l'aube de la cinquième guerre mondiale.
Mais tout est simple finalement. Si il n'y a pas de pognon à gagner, il n'y aura personne.
Et sur SL c'est la gratuité des actes et des intentions qui comptent. Voilà ce qu'elle n'a pas vu et ne verra pas. Pour moi, l'Art n'est pas chez Pineau dans son bric à brac de Venise, ni dans les "arrangements" qui amènent les canards en plastique à Versailles. Il est bien plus présent, à l'état pur, sur Second Life. Là il est offert à tous ceux qui sont capables de le voir.

Dernière modification par Darcy Mokeev ; 02/11/2013 à 09h54. Motif: fôoote
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
Et sur SL c'est la gratuité des actes et des intentions qui comptent. Voilà ce qu'elle n'a pas vu et ne verra pas. Pour moi, l'Art n'est pas chez Pineau dans son bric à brac de Venise, ni dans les "arrangements" qui amènent les canards en plastique à Versailles. Il est bien plus présent, à l'état pur, sur Second Life. Là il est offert à tous ceux qui sont capables de le voir.
J'ai oublié : il y a une fois par an, un Salon au Grand Palais, à Paris, dans le cadre appelé "Art en Capitale" qui regroupe le Salon des Indépendants, le Salon des Artistes Français et celui qui s'appelle : "Comparaisons" auquel je participe chaque année, dans le groupe "Maxiréalistes". Ce dernier a ceci de spécial qu'il offre un véritable panorama de l'Art actuel (qui n'est pas "contemporain" au sens publicitaire du mot), avec toutes ses tendances et justement permet la comparaison entre ces genres. Tout y est. Chaque tendance est gouvernée par un artiste confirmé - souvent un grand talent reconnu - qui invite les créateurs qu'il estime (les critères sont l'intérêt de l'oeuvre). On peut, grâce à cela, avoir une vue assez exacte de ce qui se passe dans l'Art actuel, non pas du point de vue des médias, mais reflet de la réalité. J'aurais bien voulu inviter ce salon sur Second Life pour que tous en profitent. Mais c'est un sacré boulot. Vous verriez que l'art de Second Life n'a rien à envier à celui là. Qu'est-ce que vous en pensez ?

https://www.facebook.com/photo.php?f...type=1&theater

Dernière modification par Darcy Mokeev ; 02/11/2013 à 11h33.
Il faudrait préciser que Margherita Bertolucci ne s'est pas connectée dans SL depuis trois ans. Cela permettrait de relativiser un peu l'intérêt portée par elle à SL.

En revanche, une grande exposition au centre Pompidou est consacrée actuellement à un immense artiste, qui a terminé sa carrière en s'échouant sur SL: Chris Marker. Mort l'an dernier à 91 ans, proche de Resnais, Godard, etc., auteur de La Jetée, il a tourné ses derniers films dans SL (Margherita Balzerani en parle un peu autour de 19 min).
Celui-ci date de 2008, qui utilise le morceau le plus célèbre d'Arvo Part:


Interview décoiffante "in world" de Chris Marker dans les Inrocks.
Une phrase dans l'article du Monde consacré à cette exposition, qu'on aurait souhaité voir développer parce qu'elle aurait pu donner un éclairage nouveau à notre discussion sur SL et Utopie:
Citation :
Or, Marker n'a jamais rencontré une utopie qui ne l'ait séduit : du rêve soviétique à Second Life, le monde virtuel dans lequel il avait ouvert un musée, en passant par le Vietnam, Cuba et Israël (on peut revoir à Beaubourg l'étonnant Description d'un combat –– 1960 ––, magnifique ode au sionisme socialiste), il n'a jamais voulu renoncer à l'espoir.

Darcy:
Citation :
Pour moi, l'Art n'est pas chez Pineau dans son bric à brac de Venise, ni dans les "arrangements" qui amènent les canards en plastique à Versailles. Il est bien plus présent, à l'état pur, sur Second Life.
La différence, c'est que les oeuvres de Jeff Koons proposaient un discours sur le kitsch (notamment dans leurs rapport avec le décor de Versailles), se désignent elles-même comme kitsch, alors qu'il n'est pas sûr que les créateurs SL (y compris ceux qui multiplient les signes d'artcontemporanéité) aient toujours conscience de leur kitsch.

Bestmomo:
Citation :
Pour toi: SL équivaut à une forme de militantisme qu'on aurait autrefois qualifié de poujadiste???

Dernière modification par Poisson.Soluble ; 02/11/2013 à 12h23.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Pour toi: SL équivaut à une forme de militantisme qu'on aurait autrefois qualifié de poujadiste???
Je n'ai pas décelé de militantisme dans le propos, juste une vision et un constat que je partage.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
La différence, c'est que les oeuvres de Jeff Koons proposaient un discours sur le kitsch (notamment dans leurs rapport avec le décor de Versailles), se désignent elles-même comme kitsch, alors qu'il n'est pas sûr que les créateurs SL (y compris ceux qui multiplient les signes d'artcontemporanéité) aient toujours conscience de leur kitsch.
Tout à fait d'accord.

Quand aux artistes SL que cite Darcy, et y'en a beaucoup d'autres que malheureusement on voit jamais dans les reportages RL, je suis tout à fait d'accord que ceux sont de talentueux builders et pourvu qu'ils continuent à donner de l'intérêt à SL, mais pour moi un univers de bryn-oh ou Inkpen et une sim RP particulièrement inspirée ça ne fait pas de différence. C'est pas parce que les choses sont bien réalisées, que c'est de l'art. A ce moment là les décor des autres jeux videos de plus en plus poussés et détaillés c'est de l'art...?
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Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h55.
Citation :
Publié par Yongho.
Effectivement, quand Margherita dit ne pas voir beaucoup d'art dans SL, je pense qu'il s'agit d'art monnayable comme le souligne Darcy.
Après, cela date effectivement mais cette interview n'avait jamais été relayée ici et je trouve sa présentation de SL assez complète même si ya sans doute mieux ...
Qui s'y colle ?
Toi? tu en as les velléités, non.
Citation :
Publié par Yongho.
(...)
http://creative.arte.tv/fr/community...se-second-life

Elle a par contre la dent dure : SL est un désert artistique, peu d'artistes sont intéressants ...
Mais bon, on la sent motivée et passionnée par SL.
Merci pour la vidéo. Vraiment intéressant.
Par contre... son discours sur l'art ne se contente pas par un "SL est un désert artistique". Ce qu'elle dit c'est "peu d'artistes sont intéressants, un peu comme dans la vie réelle". Tu réduits un peu trop son discours, pas bien

Ce qu'elle dit sur l'art dans Second Life est justement très intéressant je trouve.
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
...
Et sur SL c'est la gratuité des actes et des intentions qui comptent.
Voilà ce qu'elle n'a pas vu et ne verra pas.
Pour moi, l'Art n'est pas chez Pineau dans son bric à brac de Venise, ni dans les "arrangements" qui amènent les canards en plastique à Versailles.
Il est bien plus présent, à l'état pur, sur Second Life.
Là il est offert à tous ceux qui sont capables de le voir.


Et SL permet de rencontrer la plus part du temps les artistes.

Après, on aime ou n'aime pas mais on a tout les éléments pour comprendre leurs démarches
__________________
Même si ce n'est qu'un rêve, je pense souvent que la Matrice nous libèrera un jour ou c'est l'inverse.

Rien que des photos : http://www.flickr.com/photos/timdeschanel/
Citation :
Publié par doudi
c'est de l'art...?
...on ne va pas recommencer avec la beauté pas beauté. Tout le monde sait qu'on ne sait pas ce qu'est l'Art, sinon que c'est la première partie d'Art-tifice. En même temps, chacun sait ce qu'il entend par ce mot. Et il en décide lui-même, comme dit Aude de Kerros (citée plus haut), en comparant ce qui est comparable, soit par l'émotion provoquée ou ressentie, soit par le concept qui y est exprimé. Ensuite on peut préférer qu'une peinture s'accorde avec les rideaux de la chambre et qu'une sculpture fasse joli dans le salon. C'est chacun selon soi. Heureusement, sinon ce serait une pure dictature. ça ne l'est déjà que trop sous certains égards. Et il vaut mieux que ce soit "bien réalisé" que pas. Ne serait-ce que parce que ça résiste mieux au temps. Mais là, ce n'est que mon avis. L’éphémère peut aussi avoir son intérêt. Pour moi, la seule distinction que je fasse dans tout ça est le motif pour lequel il est fait. Si ce n'est que pour la spéculation, ce n'est pas de l'Art, mais de la combine. (Et même là, ça se discute, après tout...)
Citation :
Publié par Chloe Seljan
Ce qu'elle dit c'est "peu d'artistes sont intéressants, un peu comme dans la vie réelle".
Hahaha, ça oui, ça me fait rigoler. Parce que les "Artistes" sont exactement comme tout le monde. Et ce qui est intéressant, c'est ce qui nous intéresse. Et c'est celui qui s'intéresse qui crée l'intéressant, l'attention qu'il lui confère, le regard qu'il lui porte. Si on ne comprend pas ce que fait un artiste et qu'on attend de lui qu'il vous l'explique, on perd son temps. Il ne le sait pas. Il a suivi une succession d'étincelles, il y est allé quasi au hasard, s'arrangeant avec lui, le justifiant au fur et à mesure. Un artiste n'est pas "intéressant" par nature. Il subit un phénomène qui lui échappe totalement et qu'il DOIT réaliser en aveugle. Et ses yeux sont dans son oeuvre. C'est elle qui parle, pas lui. Regardez ce que fait Roland Cat, par exemple. http://danslecielalylie.blog.ca/2006...que_en~941138/
ou Dino Valls : http://www.dinovalls.com/ ou Odd Nerdrum http://oddnerdrum.com/
Darcy, si on en juge par les exemples que tu donnes, on a l'impression néanmoins que ta définition de l'art se restreint à une forme de naturalisme (au sens large), bien fait. Ce qui exclut pas mal de choses.
Quant à l'art et l'argent... Que je sache, les commanditaires de Léonard de Vinci ou du Bernin n'étaient pas des pauvres. Va dans la moindre petite galerie de peinture et tu constateras que même pour des toiles vendues mettons à 500€, les acheteurs éventuels s'engagent intérieurement dans une spéculation (ça vaudra combien dans 10 ans?) et auront des considérations de petit bourgeois du type "est-ce que cela ne fera pas trop tache avec les couleurs de mon salon".

Personne n'a commenté le petit film de Chris Marker donné plus haut, mais voilà justement quelque chose qui échappe au kitsch des machininia habituels, qu'on nous présente comme des chefs d'œuvre. Les petits films de Doudi par exemple m'ont toujours paru beaucoup plus inventifs que ces vidéoclips pseudo esthétiques et tournoyants, censés célébrer la beauté de SL.

Ok, le sujet, c'est margherita B. Mais ses œuvres dans SL, c'est quoi au juste?
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Darcy, si on en juge par les exemples que tu donnes, on a l'impression néanmoins que ta définition de l'art se restreint à une forme de naturalisme (au sens large), bien fait. Ce qui exclut pas mal de choses.
Quant à l'art et l'argent... Que je sache, les commanditaires de Léonard de Vinci ou du Bernin n'étaient pas des pauvres. Va dans la moindre petite galerie de peinture et tu constateras que même pour des toiles vendues mettons à 500€, les acheteurs éventuels s'engagent intérieurement dans une spéculation (ça vaudra combien dans 10 ans?) et auront des considérations de petit bourgeois du type "est-ce que cela ne fera pas trop tache avec les couleurs de mon salon".

Personne n'a commenté le petit film de Chris Marker donné plus haut, mais voilà justement quelque chose qui échappe au kitsch des machininia habituels, qu'on nous présente comme des chefs d'œuvre. Les petits films de Doudi par exemple m'ont toujours paru beaucoup plus inventifs que ces vidéoclips pseudo esthétiques et tournoyants, censés célébrer la beauté de SL.

Ok, le sujet, c'est margherita B. Mais ses œuvres dans SL, c'est quoi au juste?
On ne sait pas ce qu'est l'art. On peut juste supposer d'une sincérité. D'un véhicule qui saisit d'autres regardants. Moi j'ai tendance à trouver que ce que produisent mes enfants avec un pinceau sur une toile c'est de l'art. D'autant qu'ils partent de mes repentis, qu'ils font leurs mes esquisses. De l'art ou des cochons? A leur âge ils n'ont pas de travers mercantiles, ils griboullent, peinturlurent à leur guise. Il y a la distance encore entre faire qui plaît et faire que qui semble beau.
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Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h55.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Darcy, si on en juge par les exemples que tu donnes, on a l'impression néanmoins que ta définition de l'art se restreint à une forme de naturalisme (au sens large), bien fait. Ce qui exclut pas mal de choses.
Comme l'explique Aude de Kerros, la rupture d'avec la longue tradition picturale est très récente et a été, on va dire "inventée" dans les années soixante par les américains qui voulaient créer un nouveau marché en isolant l'art de ses racines (je schématise forcément sinon, ça prendrait des heures). De là est né le conceptuel, qui ne table plus sur une représentation mais une confrontation. En ce sens, je suis traditionnel puisque attaché aux fondements culturels de la civilisation occidentale. Chaque année, dans les diverses foires, je vois des "œuvres" faites de bouts de ficelles et de carton qu'on me présente comme des chefs d’œuvres absolus, mais évidemment, mes références vont plutôt vers Léonard de Vinci que vers Buren. C'est sûr. J'aime le travail bien fait, soigné et manuel, preuve d'un attachement au respect de la culture, celle sur qui nous reposons quand même.
Ensuite, il y a l'artiste et je lui reconnais son droit à la recherche, au tâtonnement, à l'expérience et à la provocation. Les liens exemples que j'ai donnés vont vers des gens précis, de pays différents, mais dont l'esprit se rencontre sur un accord. Il y en a beaucoup d'autres du même acabit, dont on ne parle jamais. C'est pourquoi j'en parle.

Citation :
Quant à l'art et l'argent... Que je sache, les commanditaires de Léonard de Vinci ou du Bernin n'étaient pas des pauvres.
Certes non. Mais les artistes d'alors n'avaient aucun moyen de faire autrement, car l'art n'était pas populaire. Le "populo" étant tenu à l'écart de toute pensée au dessus de son ventre. Il n'y avait que les puissants qui pouvaient se payer un peintre et leur portraits surévalués dans les belles demeures. C'était moins grave avec les Médicis qu'avec les Borgia, de toutes façons . Tout cela existe toujours et je n'ai rien contre, dans la mesure où il y a un respect pour l'artiste, comme savait le prouver Laurent le magnifique, par exemple.

Citation :
Va dans la moindre petite galerie de peinture et tu constateras que même pour des toiles vendues mettons à 500€, les acheteurs éventuels s'engagent intérieurement dans une spéculation (ça vaudra combien dans 10 ans?) et auront des considérations de petit bourgeois du type "est-ce que cela ne fera pas trop tache avec les couleurs de mon salon".
Parfaitement exact. je confirme. D'autant que j'ai deux galeries. Lol. Il faut que ça aille avec la moquette. Je le comprends. Il y en a même qui veulent te revendre tes propres œuvres dix ans plus tard au taux de l'inflation.

En fait, c'est à la fois simple et complexe. Les lois du marché veulent que quand un produit marche, il faut le vendre en grand nombre, ce qui fait qu'un artiste pris dans ce piège est obligé de se copier lui-même pour fournir son propre marché. Échapper à ça est très difficile. C'est aussi très meurtrier. Justement ce que Léonard fuyait et la raison pour laquelle il ne finissait pas ses peintures ou pissait dessus pour voir ce que ça donne. Mais ce génie là était indomptable et quasi incorruptible. Trop passionné pour ça. Je ne juge ni ne condamne rien. Les choses sont comme elles sont. Juste se tenir au courant.
Citation :
Publié par Yongho.
...
Ensuite on peut refaire le débat sur ce qu'est l'Art ...
...
Il y a un moment que je reste à l'écart de SecondLife. Mais j'affirme ici un ressenti, très prégnant: ma présence dans SL, par avatar interposé, fut, et reste, une rêverie, une ballade hors du temps et au coeur d'une grande oeuvre d'art, en mouvement permanent et animée de riches émotions.
Citation :
Publié par Daniel Paul
J'affirme ici un ressenti, très prégnant: ma présence dans SL, par avatar interposé, fut, et reste, une rêverie, une ballade hors du temps et au coeur d'une grande oeuvre d'art, en mouvement permanent et animée de riches émotions.
100% idem Merci
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
Comme l'explique Aude de Kerros, la rupture d'avec la longue tradition picturale est très récente et a été, on va dire "inventée" dans les années soixante par les américains qui voulaient créer un nouveau marché en isolant l'art de ses racines (je schématise forcément sinon, ça prendrait des heures). De là est né le conceptuel, qui ne table plus sur une représentation mais une confrontation. En ce sens, je suis traditionnel puisque attaché aux fondements culturels de la civilisation occidentale.
Aude de Kerros est une activiste d'extrême droite, qui officie sur Radio Courtoisie et qui milite contre l"art dégénéré" qui plaît à l'élite dégénérée (forcément homosexuelle, juive, franc-maçonne, etc.). Ainsi, elle a soutenu les cathos intégristes qui ont détruit des oeuvres "blasphématoires" à Paris, à Avignon, etc.
Quand tu parles d'une "rupture" inventée "dans les années soixante par les américains", j'ignore si cela vient de cette Aude de Kerros (mais vu la dame, cela ne m'étonnerait pas qu'elle assène que cette influence vienne de l'étranger judéo-cosmopolito-commercial, à l'opposé des "fondements culturels de la civilisation occidentale"), c'est oublier que la peinture non figurative est apparue auparavant en France. Le "conceptuel" est d'ailleurs né bien avant les abstraits américains des années 60 (cf Duchamp).
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
En fait, c'est à la fois simple et complexe. Les lois du marché veulent que quand un produit marche, il faut le vendre en grand nombre, ce qui fait qu'un artiste pris dans ce piège est obligé de se copier lui-même pour fournir son propre marché. Échapper à ça est très difficile. C'est aussi très meurtrier.
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça. Ceux qui s'enferment dans un "style" parce que tout d'un coup ça marche ont une fâcheuse tendance à s'y user, rares sont ceux qui (s')en sortent. Alors dans ce cas il vaut mieux beaucoup beaucoup vendre, et bien, parce que la chute peut être rapide et rude.
Un artiste est en perpétuel mouvement, il se cherche en permanence, explore une foultitude de choses, évolue, régresse aussi parfois, un artiste finalement ça n'aboutit jamais. Ca me fait sourire quand j'incite un ami très cher à exposer, à se montrer, à sortir d'ebay et FB pour vendre ses gribouillages (et ma foi il y a son petit succès), et qu'il me répond sans cesse "je ne suis pas prêt". Mais un artiste est-il jamais prêt ? Je ne le pense pas...
La difficulté, et la dangerosité, réside dans la continuité, continuer à plaire en osant sortir des créneaux imposés par les acquéreurs, ce qui marche un temps ne doit durer qu'un temps sinon on lasse, on n'est qu'une mode en somme, et quand la mode est passée...
Darcy:
Citation :
En fait, c'est à la fois simple et complexe. Les lois du marché veulent que quand un produit marche, il faut le vendre en grand nombre, ce qui fait qu'un artiste pris dans ce piège est obligé de se copier lui-même pour fournir son propre marché. Échapper à ça est très difficile. C'est aussi très meurtrier.
Si tu prends comme exemple la peinture hollandaise du 17e, avec les natures mortes, c'est le prototype de la peinture commerciale: on fait des bouquets, de riches tables décorées, des intérieurs bourgeois parce que cela plaît à la riche clientèle c'est-à-dire la bourgeoisie marchande de l'époque (protestante), qui ainsi peut valoriser/exhiber son patrimoine matériel. Mais qui reprochera ses bouquets de fleurs à Brueghel l'Ancien? Chardin, en France, au 18e siècle, se lance aussi dans la nature morte, parce qu'il est refusé à l'Académie, et que cela marche commercialement. Il n'empêche que son oeuvre a révolutionné l'histoire de l'art. Bref, il n'est pas anormal que l'art soit associé à des considérations marchandes et ce n'est pas parce qu'une oeuvre a une valeur marchande qu'elle a moins de valeur artistique (et inversement).
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