Entretien avec .... Margherita Balzerani

Répondre
Partager Rechercher
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
Aude de Kerros est une activiste d'extrême droite, qui officie sur Radio Courtoisie et qui milite contre l"art dégénéré" qui plaît à l'élite dégénérée (forcément homosexuelle, juive, franc-maçonne, etc.). Ainsi, elle a soutenu les cathos intégristes qui ont détruit des oeuvres "blasphématoires" à Paris, à Avignon, etc.
Quand tu parles d'une "rupture" inventée "dans les années soixante par les américains", j'ignore si cela vient de cette Aude de Kerros (mais vu la dame, cela ne m'étonnerait pas qu'elle assène que cette influence vienne de l'étranger judéo-cosmopolito-commercial, à l'opposé des "fondements culturels de la civilisation occidentale"), c'est oublier que la peinture non figurative est apparue auparavant en France. Le "conceptuel" est d'ailleurs né bien avant les abstraits américains des années 60 (cf Duchamp).
Je ne la connais absolument pas sous cet angle et d'ailleurs il ne m'intéresse pas. Je parle de son analyse d'historienne et d'artiste. Si tu avais regardé mes liens, tu aurais vu avec quelle prudence elle parle de ces choses et tu découvrirais qu'elle dit la même chose que toi dans ta conclusion. (cf Duchamp)
Citation :
Publié par Loee
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ça. Ceux qui s'enferment dans un "style" parce que tout d'un coup ça marche ont une fâcheuse tendance à s'y user, rares sont ceux qui (s')en sortent. Alors dans ce cas il vaut mieux beaucoup beaucoup vendre, et bien, parce que la chute peut être rapide et rude.
Un artiste est en perpétuel mouvement, il se cherche en permanence, explore une foultitude de choses, évolue, régresse aussi parfois, un artiste finalement ça n'aboutit jamais. Ca me fait sourire quand j'incite un ami très cher à exposer, à se montrer, à sortir d'ebay et FB pour vendre ses gribouillages (et ma foi il y a son petit succès), et qu'il me répond sans cesse "je ne suis pas prêt". Mais un artiste est-il jamais prêt ? Je ne le pense pas...
La difficulté, et la dangerosité, réside dans la continuité, continuer à plaire en osant sortir des créneaux imposés par les acquéreurs, ce qui marche un temps ne doit durer qu'un temps sinon on lasse, on n'est qu'une mode en somme, et quand la mode est passée...
...et bien moi, j'en connais beaucoup, et pas des moindres, qui vivent de leur copie d'eux-mêmes depuis quarante ans a nous fournir la même chose jusqu'à épuisement. Qui auraient probablement lassé dans les années 50, mais qui ont un marché splendide au japon ou dans les émirats et sont présidents de grands salons internationaux. Des "valeurs sures" des grandes galeries, sans cesse relayés par les magazines d'Art. Heureusement, j'en connais aussi qui ne sont pas lassés d'eux-mêmes et qui ont l’appétit de se remettre en cause.
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
ce n'est pas parce qu'une oeuvre a une valeur marchande qu'elle a moins de valeur artistique (et inversement).
Bien sûr que non. Il y a toutes sortes d'artistes et toutes sortes de publics. Lorsque je peins un tableau, je ne pense jamais à sa destination. Je pense seulement à ce qu'il soit conforme a ce qu'il doit être selon moi et qu'il exprime ce que je veux raconter. Si ça me va, je le laisse ensuite vivre sa vie, c'est à dire aller à la rencontre de la personne qui va l'aimer. Et qui l'aimera pour des raisons qui sont siennes. Le tableau ne m'appartient plus. Mais je m'interdis formellement de le refaire ou de l'imiter parce qu'il pourrait plaire a quelqu'un d'autre et que la galerie a un loyer à payer.
Maintenant, tout cela peut être nuancé. Rien n'est si grave. c'est juste un truc entre soi et soi. J'imagine parfaitement que mon avis ne va rien changer au monde.
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
Je ne la connais absolument pas sous cet angle et d'ailleurs il ne m'intéresse pas. Je parle de son analyse d'historienne et d'artiste. Si tu avais regardé mes liens, tu aurais vu avec quelle prudence elle parle de ces choses et tu découvrirais qu'elle dit la même chose que toi dans ta conclusion. (cf Duchamp)
Son "analyse" est orientée et c'est dommage que tu ne cherches pas davantage à savoir d'où proviennent ses partis pris. Analyse entre guillemets, car elle ne fait que décliner des poncifs sur l'art contemporain, que d'autres ont formulés avant elle. On connaît la chanson, comme on dit. Il n'y a qu'à lire les "réactions" des internautes de base sous un article de presse consacré à une expo: c'est formulé plus directement qu'avec cette dame (qui je le répète est animée par un militantisme d'extrême droite), mais c'est du même acabit.

Perso, je suis suis assez inculte dans la matière (art contemporain) mais tous les 2 ans, j'aime aller à la Biennale de Venise et je prends un plaisir sincère, avec un goût certainement moins sûr que les spécialistes, à regarder des oeuvres (y compris conceptuelles). Et pour ces oeuvres que j'aime, j'aimerais lire des trucs sur la démarche de l'artiste. Je ne le fais pas par paresse, négligence, manque de temps, etc. mais je ne m'en vante pas et je suis sûr qu'il y a beaucoup de choses à apprendre. Aussi, je respecte ceux qui connaissent ce domaine, en font leur passion. Je ne crois pas à l'idée d'une vaste supercherie dont seraient dupes tant de personnes savantes. Mon ignorance reste dans l'humilité alors que beaucoup, qui savent encore moins que moi, ont une arrogance agressive.

Pour le théâtre contemporain, je m'y connais davantage: je n'aime pas tout (en gros 1 spectacle sur 20 mais parce que le talent est rare) et quand un truc me plaît, là je lis beaucoup de trucs sur le sujet, je regarde des interviewes de l'artiste, etc. Je comprends très bien que pour beaucoup de monde, ceux qui n'ont jamais entendu parler d'Artaud par exemple ou n'ont aucune idée de ce que peut-être la scénographie, il faille une histoire bien ficelée, un décor naturaliste, des "mots d'auteur".

En revanche, j'ai du mal avec ceux qui déclarent d'emblée que le théâtre contemporain, c'est nul, sans jamais voir de pièces. Pour moi, cela a la valeur d'un préjugé, le truc qui t'empêche de connaître des choses par une bêtise contente d'elle-même. Ils n'ont un respect des auteurs anciens que parce qu'ils ont été consacrés par l'école, mais on peut être sûr qu'au 19e siècle, ils auraient trouvé Hernani nul, au XXe siècle auraient sifflé Pelleas, se seraient scandalisés du Sacre du Printemps, etc.

Aujourd'hui, ces préjugés (qui se parent du "prestige" idéologique de penseurs réacs) veulent s'imposer comme une norme, et il se développe une haine pour ceux qui aiment cela, on veut faire supprimer les subventions pour ce théâtre (alors qu'il me semble légitime que ce théâtre plus difficile soit plus aidé par l'Etat que le théâtre commercial). Bref, un néo-poujadisme tendance, tristement révélateur de notre époque.
Citation :
Son "analyse" est orientée et c'est dommage que tu ne cherches pas davantage à savoir d'où proviennent ses partis pris.
Qu'ils soient de droite, de gauche ou du milieu, les parti pris sont des partis pris.
Je n'ai aucune idéologie. J'ai des préférences personnelles qui ne sont que personnelles.
Je n'entends rien à ces choses.
Mon père était communiste, j'admirais son rêve, mais ça n'a jamais pu être autre chose pour moi qu'un rêve qu'il avait d'un monde meilleur.
Je suis bien plus pragmatique. Pour moi les choses sont ce qu'elles sont parce qu'elles sont le reflet et la conséquence de ce que nous sommes.
C'est déjà pas mal à se farcir.
Il se trouve que ce monde est fait d'une foultitude de choses disparates et contradictoires qui ont toutes leur raison d'exister. Je ne suis pas venu là pour décider qu'elles ont le droit d'y être ou pas. Même si j'ai mon idée, je suis déjà bien content de pouvoir les voir et de trouver mon propre chemin dedans. Ou au travers. Car je ne me suis jamais senti chez moi sur cette planète. J'ai toujours su que je ne faisais que passer.

Ce que je te dis, c'est moi qui te le dis, mais ça n'a aucun critère de vérité ni de dogme. C'est juste ma vision. Elle a déjà beaucoup changé depuis que je suis né et j'espère qu'elle continuera de s'enrichir. Je ne vois pas pourquoi une vision d’extrême droite serait plus mauvaise que celle d’extrême gauche ou d’extrême n'importe quoi. Puisque personnellement je ne suis d'aucune extrémité. J'essaie d'être au milieu du monde et je vois que le monde ne m'appartient pas.

Je suis peintre parce que je peins. Je suis né avec. J'aurais préféré être chanteur, mais bon, la vie en a voulu autrement et voilà que j'ai exposé un peu partout dans le monde, que des galeries ont voulu de moi et qu'elles m'ont vendu pendant quarante ans. Jamais eu de problèmes ni de gloire excessive. je ne suis pas le nec plus ultra, on ne me trouvera pas dans "Voici", je ne suis pas people ni invité à Venise, mais comme dit mon agent : "tu n'es pas connu, tu es notoire.."

Mais la vie fait ce qu'elle veut parce que beaucoup de choses nous dépassent. Pour avoir épousé une comédienne je me suis retrouvé au théâtre, comme comédien d'abord (dix ans dans les années 70), puis dans la technique : lumières, son, affiches, scénographies, costumes, jusqu'en 1995. Et là je te rejoins sur ton sujet préféré, qui est aussi le mien.

Mais là aussi nous allons diverger un peu. Je crois être moins intellectuel que toi. Je ne pense pas mes émotions. J'aime admirer et me fondre dans ce que j'admire. Sans penser. Juste tout avaler par tous mes pores. J'ai connu Shakespeare parce que j'ai servi Shakespeare, Marivaux parce que j'ai servi Marivaux, parce que j'en ai dessiné les costumes, plongé dans la période, j'ai vécu presque huit ans avec Van Gogh de Varsovie à Toronto en passant par Porto et la Réunion. Tout ce que je sais, c'est parce que je l'ai vécu. Et ça j'y tiens : vivre en direct.

Je ne sais pas ce qu'est le monde, ni ce qu'il devrait être. J'essaie d'y voir clair si c'est possible et surtout j'essaie de l'aimer quand je le rencontre. Par tous les moyens possibles. Et je sens bien que tu fais pareil avec tes moyens à toi.
Au fond, c'est tout ce qu'il veut, le monde : qu'on l'aime.

Pour moi, l'Homme est le fruit de sa culture, c'est dire qu'il est son propre fruit. Et son fruit principal est sa vision du monde. De là coule tout le reste : son comportement induit son avenir. Mais il ne faut pas être naïf. Il existe une échelle de l'intelligence dont les premiers barreaux ne sont pas angéliques. Les calculs de rentabilité des guerres sont excellemment calculés. Il y a des équipes pour imaginer comment détourner les lois. Et ce monde a toujours fonctionné sur l'esclavagisme. Cela est vrai aussi.
Je ne connais pas personnellement Aude de Kerros. J'ai lu son "Art caché" et vu ses vidéos. Ce qu'elle dit est fort bien documenté et correspond parfaitement à ce que j'ai observé personnellement dans ce milieu (notamment le blocage institutionnel voulu par Jack Lang). Personnellement je m'en fous, je n'ai ni besoin de l'état ni même de la Mairie de mon quartier. Mais bon, quand il s'agit d'orienter le marché, tout le monde est d'accord pour ramasser le paquet. Que ce soit à droite ou a gauche, et même au milieu en haut et en dessous.
C'est facile d'être honnête quand on n'a pas accès au tapis.

Pour moi, l'Art est le commencement de l'évolution spirituelle. Ce n'est pas un métier, c'est une passion. Et il n'y a de place pour rien d'autre. Elle bouffe tout. Mais ce n'est pas grave : elle donne tout aussi.

Et si c'était à refaire, j'en veux plus. Jusqu'à la dernière seconde. Jusqu'au dernier souffle.
Passionnément.
Citation :
Publié par Yongho.

Elle a par contre la dent dure : SL est un désert artistique, peu d'artistes sont intéressants ...
Mais bon, on la sent motivée et passionnée par SL.
Non non c'est totalement vrai, parcoures un peu les vernissages
Combien de blaireau pour un Moya ??
Citation :
Publié par Amberline
Je vais me coucher...

Tu as raison, tu es un alien

NB : mode taquin de nuit
...c'est encore pire que ce que tu imagines.
J'ai beaucoup d'affection pour ce minuscule coin du monde qui s'appelle "ici", ce "JOL" qui pourrait aussi bien être du "Jupiter on line", puisque notre brandisseur d'éclairs représente la conscience sociale. Un lieu improbable dérivé d'un machin inexistant nommé Second Life, lui même engendré par des machines serveuses qui nous permettent de communiquer. Miracle incompréhensible où quelque chose est a entendre et à dire, comme des neurones qui feraient des synapses en catimini et sans réveiller le "Grand Chef".

Je me souviens de cette installation nommée "Cancerland", qui est à peu près la première rencontrée sur SL. Ce n'était pas grand'chose au milieu d'une sim déserte. Des genres de tuyaux dans lesquels il fallait entrer et suivre un parcours de photos et d'objets. Et dès l'entrée, j'ai sursauté. Une voix de fille racontait, d'étape en étape la progression de son cancer de la thyroïde, ses doutes, ses angoisses, ses espoirs. D'une voix calme déclenchée par mes pieds de pixels, elle posait les questions de savoir ce que valait sa vie, ce qu'elle pouvait en faire, ce qu'elle aurait voulu en faire. Ce qui lui restait à faire. Elle racontait sa conscience de n'être "personne", "une parmi tant d'autres". Puis elle montrait la photo de son chat, dont on comprenait qu'il représentait sa capacité d'aimer. (Et que faire de tout cet amour inemployé ?) Une capacité bientôt sans objet. Pas de plaintes. Pas de récriminations. Juste une voix douce qui disait.
Je suis resté dans le tuyau à pleurer comme un con, complètement bouleversé, espérant de toutes mes forces qu'elle s'en sorte.
Elle était américaine, de la région du lac Érié, ordinaire, travaillant dans le social. Une table. Des pilules sur la table. Une chambre. Un lit. Un nounours assis. Et toute une vie de l'intérieur.
Simple. Est-ce que je vais mourir ?
Pas de réponse à la fin.
J'y suis retourné chaque jour. Pour voir si il y avait une issue. Et puis un jour il n'y avait plus rien. Tout avait disparu.
La sim était vide.



L'Art sur Second Life ?
Miniatures attachées
Cliquez sur l'image pour la voir en taille réelle

Nom : cancerland_002.jpg
Taille : 1052x633
Poids : 418,0 Ko
ID : 208131  

Dernière modification par Darcy Mokeev ; 05/11/2013 à 08h38.
Citation :
Publié par Jeanal Bert
Combien de blaireau pour un Moya ??
ça, ce n'est pas gentil et c'est surtout complètement faux. Chacun est libre d'aimer ce qu'il aime. ça ne rend pas les autres nuls. Pourquoi faudrait-il que tout le monde se taise parce qu'il y a un bavard ? Moya a un immense talent de communicateur. Il n'est pas difficile a trouver et il a sa place. Il n'a pas "toute" la place" pour autant.

Combien de Blaireaux pour un Mozart ? ça doit être incalculable !!!
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
ça, ce n'est pas gentil et c'est surtout complètement faux. Chacun est libre d'aimer ce qu'il aime. ça ne rend pas les autres nuls. Pourquoi faudrait-il que tout le monde se taise parce qu'il y a un bavard ? Moya a un immense talent de communicateur. Il n'est pas difficile a trouver et il a sa place. Il n'a pas "toute" la place" pour autant.

Combien de Blaireaux pour un Mozart ? ça doit être incalculable !!!
Hélas ,tu sais très bien que j'ai raison... Je parle de Moya mais il n'est pas le seul heureusement..... Vue mes connaissances artistiques proche du néant , j'ai une vision "Deschanellienne" de la chose. C'est à dire que je fonctionne à l'émotion ..... Ben c'est pas souvent mais ça arrive

Pas contre, je pleins M. Ou Mme Soluble qui vie dans un monde ou l'art "intelligent" de gauche à besoin du pognon fasciste de droite pour survivre
Citation :
Publié par Jeanal Bert
Hélas ,tu sais très bien que j'ai raison... Je parle de Moya mais il n'est pas le seul heureusement..... Vue mes connaissances artistiques proche du néant , j'ai une vision "Deschanellienne" de la chose. C'est à dire que je fonctionne à l'émotion ..... Ben c'est pas souvent mais ça arrive
En fait, j'ai remarqué que je me lasse doucement de la technique Esselienne, les "machins" qui remuent, qui s'entrecroisent dans des couleurs criardes. On sent qu'il y a plus de recherche dans la forme que sur le fond. C'est un peu la même chose en RL, mais sur SL c'est plus frappant. Ce n'est pas vrai pour tout le monde ni partout.
J'ai une grande préférence pour le fond plus que pour la forme. Je veux dire que je suis plus intéressé par ce qui est raconté que par la manière dont c'est raconté. Donc comme je fonctionne aussi à l'émotion, celle ci n'est que très rarement due à la forme, que je souhaite généralement la plus simple et la plus directe possible. Les effets de style m'encombrent. Le Grand Art c'est évidemment quand le style est au service du fond, comme dans "à rebours" de Huysmans, où pour décrire et définir le vide il passe par le trop-plein.
Donc reste à savoir si ton émotion naît du spectaculaire ou de la correspondance entre le discours de l’œuvre et toi-même. Des fois, ce peut juste être un regard comme celui de l'âne presque dissimulé par le Pierrot de Watteau. Un regard où tu comprends que c'est ce que le peintre pense de lui-même. ça, c'est d'une beauté ravageuse.
J'organise souvent des voyages pour mes élèves. Sur des thèmes précis, comme la différence entre la lumière et l'éclairage, mais aussi sur ce que représentent les peintures, les symboles qu'elles mettent en scène. Peu de gens ont le temps de croiser tout ça. Il ne faut pas oublier que l'immensité de l'Art, tout en soignant une forme agréable, transporte un message littéraire et des concepts venus de l'antiquité. Il faut vraiment le vouloir pour étudier tout cela, avoir le temps. Juste ça.

(Et pas s'y intéresser seulement pour passer le concours d'entée aux Beaux-Arts.
Citation :
Publié par Darcy Mokeev
En fait, j'ai remarqué que je me lasse doucement de la technique Esselienne, les "machins" qui remuent, qui s'entrecroisent dans des couleurs criardes. On sent qu'il y a plus de recherche dans la forme que sur le fond.
Il serait idiot de penser que la création numérique, ou même le jeu vidéo ne s'inscrit pas dans le monde de l'art.
Maintenant les possibilités techniques de création sont sans doute bien plus performantes ailleurs que sur sl qui reste un outil limité.
Il convient de s'interroger sur le lieu même, sl. Et si il est en soi, par ses qualités propres, le lieu de l'art, ou de l'expression artistique. Sinon qu'est-il ? Le simulacre est-il de l'art ?
Duchamp a montré que ce qui n'était pas l'art pouvait en devenir s'il était mis en situation de l'être. Un urinoir dans un musée, c'est de l'art, et ce n'en est pas chez bricochose. Et que le commentaire de l’œuvre était encore l’œuvre.
Et singer Duchamp, qui s'inscrivait dans un discours, un parcours, est-ce encore de l'art ?

Je passe sur la notion d'intentionnalité, de sincérité, de vérité, de rapport à l'autre, à la réalité, sur le titre d'une oeuvre conceptuelle ou même la notion d'exégèse comme prolongement de la création (parfois même plus riche), de rapport à la réalité, de kitsch (entre autre selon la def de Kundera), de l'art comme expression commune à une espèce (et pas limité à un individu), des notions d'émetteur,de récepteur, de feedback, j'en passe et des meilleurs.
Votre débat est trop riche, et part dans tous les sens. Il s'accomoderait mieux soit d'un tronçonnage sur thèmes plus précis et limités, soit d'un échange verbal autour d'une table.
Darcy tu m'inquiètes ....

Finalement, je me demande si c'est pas la technique plutôt que la finalité ou le résultat qui me procure l'émotion. Je baigne dans le milieu artisanal depuis plus de 30 ans et je dois avouer que le "Métier" m'impressionne toujours ...
.

Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h55.
Citation :
Publié par Fabrice Tebaldi
Il serait idiot de penser que la création numérique, ou même le jeu vidéo ne s'inscrit pas dans le monde de l'art.
Maintenant les possibilités techniques de création sont sans doute bien plus performantes ailleurs que sur sl qui reste un outil limité.
Il convient de s'interroger sur le lieu même, sl. Et si il est en soi, par ses qualités propres, le lieu de l'art, ou de l'expression artistique. Sinon qu'est-il ? Le simulacre est-il de l'art ?
Duchamp a montré que ce qui n'était pas l'art pouvait en devenir s'il était mis en situation de l'être. Un urinoir dans un musée, c'est de l'art, et ce n'en est pas chez bricochose. Et que le commentaire de l’œuvre était encore l’œuvre.
Et singer Duchamp, qui s'inscrivait dans un discours, un parcours, est-ce encore de l'art ?

Je passe sur la notion d'intentionnalité, de sincérité, de vérité, de rapport à l'autre, à la réalité, sur le titre d'une oeuvre conceptuelle ou même la notion d'exégèse comme prolongement de la création (parfois même plus riche), de rapport à la réalité, de kitsch (entre autre selon la def de Kundera), de l'art comme expression commune à une espèce (et pas limité à un individu), des notions d'émetteur,de récepteur, de feedback, j'en passe et des meilleurs.
Votre débat est trop riche, et part dans tous les sens. Il s'accomoderait mieux soit d'un tronçonnage sur thèmes plus précis et limités, soit d'un échange verbal autour d'une table.
Oui, mais tout ça je m'en fous. Je suis cerveau droit. L'Art - ou ce qu'on appelle comme ça, existait bien avant Duchamps, qui n'est qu'un minuscule épiphénomène dans l'Histoire de l'Art. Il n'y a pas de définition de l'art et c'est tant mieux. C'est une aventure personnelle entre quelqu'un qui crée quelque chose et quelqu'un d'autre qui voit ce que l'autre fait, et va le communiquer éventuellement aux autres ce qui peut devenir un évènement de société. L'Art n'est pas un événement collectif. Il commence avec l'individu. Avant l'individu, il y a un singe déterminé par la loi de l'espèce. L'Art est une sorte de miracle, une histoire d'amour au fond d'une caverne où un mec tout seul pense pour les autres, agit pour les autres sans même s'en douter. Son acte peut provoquer la surprise, l'émerveillement ou la peur. Mais il es là et il faut compter avec. Le pire étant l'aveuglement et l'indifférence. L'Art, pour moi, n'est pas une théorie, c'est du vécu, de la chair et du sang, du combat et du courage : reculer à chaque instant les limites du néant. Le néant qui menace tout le monde. Ce n'est pas seulement une pensée, c'est un acte.
je préfère la définition d''Oscar Wilde : "l'Art ne sert à rien" ( parce qu'il n'est pas "utilitaire") Avec Duchamps, on peut pisser dedans, donc ce n'est pas de l'Art.

Les théories sont se qu'elles sont : des commentaires sur un train qui passe. Il est déjà passé.
(Heureusement j'ai un peu de cerveau gauche (analytique), sinon, je ne comprendrais rien à ce que tu dis. C'est très intéressant.)
Citation :
Publié par Yongho.

Elle a par contre la dent dure : SL est un désert artistique, peu d'artistes sont intéressants ...
Mais bon, on la sent motivée et passionnée par SL.
Intéressant aussi sa distinction entre "Créatif" et "Artiste". Elle ne dit pas en quoi elle consiste selon elle, mais cela a déjà été plus ou moins exprimé par ailleurs. C'est un peu la différence entre "Artisan" et "Artiste".
Pour moi la différence est dans l'utilitaire. La frontière n'est pas facile dans les faits parce la chose n'est pas tranchée. Néanmoins, l'artisan est dans la lignée d'un "savoir faire" issu d'une tradition, qu'il a appris, qu'il peut améliorer, mais qui sert un but concret, comme une maison, une commode, un cadre pour un tableau, des décors d'assiettes. Il s'agit d'un métier. Certes, un artiste possède aussi son "artisanat", mais le but n'est plus utilitaire.
Il ne sert à rien concrètement (matériellement). Il s'adresse à l'esprit et non plus au corps. Il s'agit à présent d'un état d'être plus que d'un état de "faire". Il va exprimer des concepts abstraits et faire en sorte qu'ils soient perceptibles aux autres par le truchement de la culture et d'un artisanat. La compréhension n'est possible que dans le cadre d'une même culture, ou d'une culture étendue, ce qui explique que la première forme d'art ait été religieuse, sans pour autant quitter le décoratif, qui s'adresse aux sens.
On peut donc voir là trois catégories : 1) l'artisanat utilitaire destiné au corps; 2) l'artisanat décoratif destiné aux sens; 3) l'artisanat Artistique destiné à l'esprit, qui consiste en la communications d'idées et de concepts selon une forme agréable et perceptible. Rien n'empêche, ensuite que les trois catégories puissent être fondues par l'Artiste, puisque dans le domaine de l'Esprit, ne peut comprendre que celui qui comprend déjà. Ainsi, selon qui on est spirituellement, on verra dans une oeuvre son côté utile ou valorisant pour une société donnée, son aspect esthétique ou le message qu'elle transporte. Ou les trois. Ce n'est pas interdit.
Ainsi, les Musées sont bourrés d'oeuvres qui parlent dans le désert, parce qu'il n'y a personne pour comprendre ce qu'elles racontent, dans l'ignorance qu'on est des symboles ou de leurs interprétations détournées. Le principal est qu'elles soient là, disponibles, présentes pour tous au moment où l'eureka viendra. Voilà ce qu'est un patrimoine : merde à celui qui lira, quand il saura lire
Finalement, au delà de l'esthétisme et même de la technique, ce qui est formidable sur SL n'est-il pas que n'importe qui puisse se dire "tiens, je vais essayer d'exprimer quelque chose et oser l'exposer à la vue de tous ceux qui passeront par là" ? Le tout avec plus ou moins de réussite bien sûr, et plus ou moins de talent, etc... mais bon, voilà, c'est là.
Bon, certes, c'est aussi à la portée de tout un chacun de faire la même chose avec un papier et un crayon à la maison ou ailleurs, mais j'ai le sentiment que sur SL les artistes en herbe et en arbre se montrent plus audacieux. Je me demande même si SL ne donnerait pas carrément envie à beaucoup de se lancer dans l'aventure artistique alors qu'en RL ce n'est encore qu'un petit noyau caché au fond de leur cerveau.
L'art n'est individuel qu'en ce qui concerne la création d'une oeuvre précise (ou même d'un parcours individuel), bien sur.

Mais tout le reste :

Y'a pas de définition de l'art, ou du moins sont-elles variables. Tu as raison. Cela varie selon les époques et les cultures. Et ces variations s'inscrivent dans un collectif.
Selon les définition cela peut aller de Tata Yoyo aux variations Goldberg en passant par la musique militaire (tout cela peut bien entendu être contesté, ce que je ferais si c'était le propos). C'est aussi l’ébénisterie, le macramé, la fabrication de lavabos, la lutte gréco romaine, que sais-je.
On se rend bien compte que cette relativisation, tout est art, finit par diluer et faire disparaitre l'art lui-même dans ce qui est plus large, la vie même.

Une fois accomplie, le collectif s'empare de l’œuvre. Et la réflexion collective sur l’œuvre est encore l’œuvre. Elle échappe à l'individu qui l'a conçu, trouve une vie propre, génère des influences, des commentaires, et tout ça devient collectif.

L’œuvre est accomplie par un individu, et lui-même s'inscrit dans l'espèce. Ses moyens de créations sont issus de son fonctionnement cérébral qui nous est commun à tous. Tu me diras que le cerveau des uns ne fonctionne pas comme celui des autres, certes, mais ces différences minimes (acquises) ne sont rien au regard de celles qui nous séparent des autres espèces.
De fait, rien de ce que fait l'autre, en tant qu'individu d'une même espèce ne m'est étranger. Et c'est pour cela qu'une création individuelle, ponctuelle, s'inscrit dans une communauté de fonctionnement cérébral. C'est pour cela que l'expression individuelle devient précisément universelle (dans l'espèce uniquement) et résonne collectivement.
Ce fonctionnement cérébral nous permet d'entrer en contact avec l'extérieur, le monde. Alors bien entendu nous n'avons pas accès à un réel qui serait un absolu, au delà de l'humain, mais par nos moyens de perception, qui nous sont communs, ceux de l'espèce, nous avons accès à un réel commun, un réel d'espèce.
Les autres espèces n'ont pas accès à cette même expérience. Et il est fort à parier que si une espèce "intelligente" extra-terrestre survenait, pour peu que ses organes d'appréhension du monde soient différents des nôtres, et par voie de conséquence son fonctionnement cérébral, elle resterait hermétique à nos expressions artistiques.

C'est cette sensualité indépassable commune qui lie l'art à ce que tu appelais une matérialité, et que j'apparente à une perception commune de notre réalité.
L'art est sensuel par définition, une sensualité commune. C'est ainsi que nous le partageons, que nous communiquons. L'art est de fait intimement lié à la matérialité et au fatum commun. Un art qui chercherait à masquer ce lien, à masquer cette vérité, serait kitsch selon la définition de Kundera.
Sur mon flickr, à la date de 2008, j'affichais déjà un snap de toilettes sur sl avec cette citation de Kundera

" Le kitsch, par essence, est la négation absolue de la merde; au sens littéral comme au sens figuré: le kitsch exclut de son champ de vision tout ce que l’existence humaine a d’essentiellement inacceptable"

Selon cette définition l'art est intimement lié au réel humain, commun, d'espèce.
C'est en cela que sur sl plus que nulle part ailleurs, du fait même de la recherche d'une utopie consolatrice, fausse, le kitsch est un risque permanent.

Je n'avais pas encore lu ta réponse sur art et artisanat. La différence peut là aussi être subtile et varier selon les époques. La distinction entre utilitaire ou pas, ou ailleurs entre vénal ou pas est recevable, mais il arrive parfois que ce soit plus compliqué, et on pourrait je pense trouver des contre-exemples. Tu l'évoques d'ailleurs.
Le corps, les sens, l'esprit....c'est des trucs de spiritualiste ça. Tu auras bien compris que je suis matérialiste (au sens philo), par hasard, nécessité et par profession. Le corps, les sens et l'esprit sont indissociables.

Dernière modification par Fabrice Tebaldi ; 03/11/2013 à 14h03.
.

Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h56.
Citation :
Publié par Jeanal Bert
Pas contre, je pleins M. Ou Mme Soluble qui vie dans un monde ou l'art "intelligent" de gauche à besoin du pognon fasciste de droite pour survivre
OK, merci de cette contribution.

A Darcy, réponse en vrac à ton message d'hier soir:



- Le positionnement politique de cette dame ne me paraît pas anodin. En effet, c'est uniquement ce positionnement politique qui fait qu'elle a quelque audience, qu'elle peut publier des bouquins, etc. Car elle se contente de mettre en musique, au service de son idéologie, des arguments développés par d'autres avant elle et qui, eux, sont de vrais érudits, des autorités intellectuelles incontestées (Fumaroli, Jean Clair, etc.), même si on n'est pas d'accord avec eux. Elle, elle n'est rien: "critique d'art" cela ne veut pas dire grand chose. Par ailleurs, qu'elle puisse soutenir des actions de destruction d'œuvres d'autres artistes la discrédite complètement comme artiste à mes yeux (et je ne parle pas de sa production personnelle, qu'on peut voir sur son site. Franchement, tu trouves ses tableaux top?).

- Comme tu l'as bien lue, tu te focalises sur Jack Lang (et Buren, ah oui, les fameuses colonnes du début des années 80) qui, je te le rappelle, n'est plus ministre de la culture depuis au moins 20 ans. J'imagine que comme elle est dans la resucée, elle recycle toujours les mêmes exemples. Quand Fumaroli publie au début des années 90 L'Etat culturel (je l'ai lu), ces exemples sont alors d'actualité et font partie de la polémique, ils ont encore une certaine vigueur. Sauf que Fumaroli montre que "l'état culturel" s'est mis en place bien avant Jack Lang (au moins dans les années 30). Jack Lang n'invente pas l'art contemporain. Sa politique culturelle est dans la lignée de ses prédécesseurs (ce n'est pas lui qui choisissait les tableaux des Pompidou) et ses successeurs de gauche comme de droite continueront cette politique. La différence, c'est que Lang avait un talent publicitaire plus affirmé que les autres, donc cela a eu un retentissement forcément plus spectaculaire.

- Ce n'est pas Jack Lang qui a inventé non plus les artistes contemporains qui sont aujourd'hui les plus cotés. Ce sont des collectionneurs passionnés (ex le galeriste Yvon Lambert), qui patiemment ont su révéler ces artistes, souvent inconnus auparavant. André Breton, qui était collectionneur, a su lui aussi repérer la beauté des arts "premiers", des naïfs, etc. avant d'autres. L'institution n'a fait que suivre ces découvreurs.

- Dans FIAC, il y a le I comme international. L'art contemporain, ce n'est pas Jack Lang ni les têtes pensantes du ministère de la culture ni la France: c'est donc un complot international!!! Par ailleurs, cet art, contrairement à l'idée reçue, n'intéresse pas que la petite élite qui peut se l'offrir: puisque tu parlais de Jeff Koons à Versailles, il faut bien admettre que cette exposition a reçu une forte réponse du (grand) public.

- Contemporain: c'est une appellation sujette à caution. Au sens propre du terme, tu es un artiste contemporain. Il est possible que lorsque tu as commencé, il était difficile de trouver un appui institutionnel (que tu n'as jamais réellement cherché non plus d'après ce que tu dit) si l'on ne s'inscrivait pas dans une démarche non figurative, conceptuelle ou "contemporaine". Or, en parcourant l'exposition de la Biennale, qu'est-ce que j'ai vu: effectivement du non figuratif, du conceptuel (parfois gadgetuel mais au moins, c'est fun et astucieux et comme on le disait plus haut, à quelque niveau en art, il faut bien épater le bourgeois, grand ou petit, puisque c'est son spectateur/acheteur) mais aussi beaucoup de figuratif, beaucoup d'œuvres palimpsestes (en gros des clins d'œil à de grandes œuvres du passé, des réécritures picturales), beaucoup d'hyper réalisme (cf succès de Ron Mueck), beaucoup (trop) de vidéo (et là on n'est pas vraiment dans le non-figuratif). Autrement dit, le contemporain reconnu par l'institution est beaucoup plus varié que l'idée qu'on en donne et il ne semble pas qu'il n'y ait désormais qu'une seule voie possible.

- Il y a beaucoup d'artistes qui ont choisi le "contemporain" (au sens restreint) et qui n'ont jamais été soutenus ni institutionnellement ni commercialement. Le contemporain n'est pas forcément la voie la plus facile. Tu disais que tu as toujours pu vivre "de ton pinceau", de ton art. Crois-tu vraiment que tu aurais eu le même succès si tu avais fait du contemporain? Crois-tu que tes acheteurs, qui se préoccupent de l'effet des couleurs par rapport à la moquette de leur salon, iront acheter du contemporain même à 100€? Je suis sûr que le marché du contemporain est moins important que le marché global du "traditionnel".

- Les spéculateurs: moi, cela ne me choque pas qu'il y ait des gens prêts à investir des sommes importantes dans l'art. Il y a des bulles, des planches pourries mais c'est pareil avec les actions. Au moins, si ça part en fumée, l'artiste ou le vendeur en aura peut-être profité avant. De plus, je pense que François Pinault est réellement (sincèrement) passionné, que c'est quelqu'un d'intelligent, de cultivé, que c'est autre chose qu'un simple spéculateur. Qu'importe si ces spéculateurs n'ont aucun intérêt pour ce dans quoi ils investissent. Ça les regarde. Tu ne vas pas refuser une vente à un client si tu sais qu'il achète parce qu'il est persuadé qu'il pourra revendre ta toile 500€ de plus sur eBay.

- 2e moitié du XIXe siècle, l'essentiel de l'histoire de la peinture se fait en dehors des institutions, des académies, des salons officiels, je ne vois pas alors pourquoi il faudrait regretter aujourd'hui de ne pas en être. Cela n'enlève rien de la valeur intrinsèque d'une œuvre. On peut tout à fait considérer que Hitchcock (qui a fait des films commerciaux, avec une histoire linéaire) est aussi important dans l'histoire du cinéma que Godard. Inversement, j'ai du mal avec ceux qui décrètent que Godard c'est nul.

- Tu sembles opposer intellect et émotion. Tu crois donc que j'aime assister à une pièce contemporaine parce que cela me fait penser à la page 236 du livre d'Antonin Artaud ou de tel théoricien du théâtre. Ce n'est pas cela que j'ai voulu dire, c'est plutôt: mes lectures, mon expérience de spectateur vont faire que je ne serai pas d'emblée bloqué par une certaine idée préconçue du théâtre, que je serai plus à l'aise (et puis, effectivement je vais repérer deux ou trois trucs, comme toi lorsque tu regardes la technique d'un autre peintre). Non, ce que je recherche, c'est bien évidemment le choc émotionnel, sortir d'un spectacle complètement bouleversé (cela m'est arrivé, même si c'est rare). L'émotion esthétique, ce n'est pas l'émotion sentimentale (rire, pleurer, on aime bien l'histoire, satisfaction parce qu'on trouve que c'est bien dit, écrit, bien fait, etc), mais elle vient de l'œuvre elle-même, qui vous happe. Ce genre d'émotion (sans doute plus forte au théâtre parce qu'il y a parfois catharsis), très rare, est à mon sens celle qui fait qu'on a affaire à une œuvre sortant du commun, à un geste d'artiste.
Citation :
Publié par Jeanal Bert
Hélas ,tu sais très bien que j'ai raison... Je parle de Moya mais il n'est pas le seul heureusement..... Vue mes connaissances artistiques proche du néant , j'ai une vision "Deschanellienne" de la chose. C'est à dire que je fonctionne à l'émotion ..... Ben c'est pas souvent mais ça arrive
Pas contre, je pleins M. Ou Mme Soluble qui vie dans un monde ou l'art "intelligent" de gauche à besoin du pognon fasciste de droite pour survivre
Une vision "Deschanellienne" de la chose C'est à dire que je fonctionne à l'émotion
Qu'attend on d'une oeuvre artistique ?
Ressentir une émotion, un bien être, sentir son esprit et parfois son corps s'envoler ou simplement vivre un instant de bonheur.
Cela m'arrive souvent dans SL et même en RL
Mais il m'arrive tout aussi souvent de rester imperméable à ce qu'a voulu montrer l'artiste

Ainsi, les Musées sont bourrés d'oeuvres qui parlent dans le désert
Effectivement, j'ai pu voir autrement ce que l'artiste voulait exprimer en discutant avec lui ou en ayant des explications sur le sens de certaines œuvres.

Une fois accomplie, le collectif s'empare de l’œuvre
Dans ma démarche, je ne conçois pas cette notion de collectif qui s'empare de l’œuvre, même si je le vois très souvent pour des raisons qui n'ont rien d'artistiques !
__________________
Même si ce n'est qu'un rêve, je pense souvent que la Matrice nous libèrera un jour ou c'est l'inverse.

Rien que des photos : http://www.flickr.com/photos/timdeschanel/
Citation :
Publié par Poisson.Soluble
- Les spéculateurs: moi, cela ne me choque pas qu'il y ait des gens prêts à investir des sommes importantes dans l'art. Il y a des bulles, des planches pourries mais c'est pareil avec les actions. Au moins, si ça part en fumée, l'artiste ou le vendeur en aura peut-être profité avant. De plus, je pense que François Pinault est réellement (sincèrement) passionné, que c'est quelqu'un d'intelligent, de cultivé, que c'est autre chose qu'un simple spéculateur. Qu'importe si ces spéculateurs n'ont aucun intérêt pour ce dans quoi ils investissent. Ça les regarde. Tu ne vas pas refuser une vente à un client si tu sais qu'il achète parce qu'il est persuadé qu'il pourra revendre ta toile 500€ de plus sur eBay.
Les spéculateurs permettent entre autre de faire vivre les oeuvres en les faisant circuler. Il y a un mouvement, on sort de l'idée de la toile accrochée au mur pendant X années puis reléguée à la cave ou au grenier, ou au mieux dans une collection privée ou un musée.
Le même ami peintre que j'évoque plus haut adore les spéculateurs et il est aux anges quand il voit que ses toiles sont revendues. Outre l'idée que ça fait monter sa modeste côte d'artiste émergent, il aime par dessus tout cette notion de circulation, de "vie".
Citation :
Publié par Loee
Les spéculateurs permettent entre autre de faire vivre les oeuvres en les faisant circuler. Il y a un mouvement, on sort de l'idée de la toile accrochée au mur pendant X années puis reléguée à la cave ou au grenier, ou au mieux dans une collection privée ou un musée.
Le même ami peintre que j'évoque plus haut adore les spéculateurs et il est aux anges quand il voit que ses toiles sont revendues. Outre l'idée que ça fait monter sa modeste côte d'artiste émergent, il aime par dessus tout cette notion de circulation, de "vie".
Et tout ce système parle de notre "modernité" aussi (qu'on la rejette ou non).
Citation :
Publié par Tim Deschanel
Une fois accomplie, le collectif s'empare de l’œuvre
Dans ma démarche, je ne conçois pas cette notion de collectif qui s'empare de l’œuvre, même si je le vois très souvent pour des raisons qui n'ont rien d'artistiques !
Mozart est mort depuis belle lurette, et son œuvre, dont s'est emparé le monde, la collectivité humaine, lui a survécu fort heureusement, et l'a dépassé, et s'est inscrite dans l'histoire de l'art, marquant ce qui est venu après. Son œuvre n'appartient plus à l'auteur. Le collectif s'en est emparé, parce qu'elle est universelle, qu'elle parle de la nature humaine, du réel partagé, de la tragédie, de l'émotion qui nous réunit tous.

Citation :
Publié par Yongho.
J'aime bien ta définition du patrimoine et j'attends avec impatience que certain(e)s apprennent à lire
Merci pour cette contribution à une ambiance réussie.
.

Dernière modification par Compte #393338 ; 10/01/2014 à 23h56.
Répondre

Connectés sur ce fil

 
1 connecté (0 membre et 1 invité) Afficher la liste détaillée des connectés