au risque de me prendre une volée de pavés en pleine face
Non, non, il n'y a pas de souci, rassure-toi, on s'est croisés dans plusieurs discussions et il existe suffisamment d'estime entre nous (en tout cas de mon côté) pour que ce ne soit pas mon intention

, pareil pour Elénia. Juste le plaisir d'échanger des idées ou nos façons de percevoir le monde (sans rechercher le rapport de forces,

).
Moi je comprends : "la vraie nature de l'homme/de la femme" dans l'univers de Gor, et je comprends également qu'il y a aussi des "femmes libres" dans Gor, même si elles sont rares (mais ça doit être sympa et ardu à jouer en RP tout bien réfléchi ^^). Je ne vois pas de généralisation vers notre monde contemporain
Excuse-moi, mais quand je lis " Ils soumettent les plus belles créatures féminines afin d’en faire un objet sexuel qui est à leur entière disposition. Cet acte, loin d’être barbare, permet à la femme de vivre totalement sa féminité et d’atteindre l’orgasme suprême qui est hors de portée d’une femme libre, ce qui est à l’origine de sa frustration et de son amertume.", je ne peux que comprendre, que les "femmes libres", implicitement, sont moches (elles ne font pas partie des "plus belles créatures féminines"), frustrées et amères ("ce qui est à l’origine de sa frustration et de son amertume"), incapables d'atteindre le véritable orgasme (" l’orgasme suprême qui est hors de portée").
S'il existe de telles femmes libres dans Gor, envoyez-moi le landmark pour les observer de plus près. Ce n'est pour moi qu'un réglement de comptes vis-à-vis des féministes ou supposées telles.
Elénia, tu te définis comme aimant être dominée par nature. En même temps, je crois me souvenir que tu avais dit dans un ancien post, que tu avais eu du mal à trouver dans SL un véritable mâle dominant. C'est donc que la "servante" que tu es est suffisamment "dominante" pour ne pas se contenter d'une "chiffe molle".
De plus, es-tu sûre que ta nature est marquée à ce point pour ne pas changer? Au fond, es-tu sûre de ne pas tomber follement amoureuse un jour de quelqu'un qui, justement, ne te conduira pas à reproduire ce schéma dominant-dominée?
Je ne crois pas déjà qu'il y ait une identité masculine ou féminine fixée de toute éternité: effectivement, il y a des caractéristiques physiques mâles ou femelles incontestables (encore que), mais il y a une sorte de "roman fictionnel" que l'individu va se faire à partir de cela: cela devrait vous parler, à vous role-players, ce genre d'expression.
L'individu ne se définit pas selon une nature qui serait définitivement ancrée en lui de toute éternité.
Je m'explique avec des exemples plus concrets pour me faire comprendre:
1°) Cas des personnes qui changent complètement d'orientation sexuelle: je ne parle pas des personnes qui, par exemple se sont mariées par convenance sociale, tout en se sachant homosexuelles mais de personnes qui, un jour, des années après, se sont découvert une attirance pour le même sexe et à qui cette idée n'avait jamais effleuré l'esprit. J'ai deux amis dans ce cas, un homme et une femme (qui s'est mise en couple à 57 ans avec une femme) et je les crois suffisamment sincères pour les croire. C'est donc bien la preuve manifeste qu'il n'existe pas une identité figée de toute éternité.
2°) dominant/dominé: là encore, c'est très complexe. J'ai pu lire qu'en matière de BDSM il n'est pas rare qu'un homme socialement dominant (PDG ultra viril qui donne des ordres toute la journée à ses jeunes et jolies secrétaires soumises) prend du plaisir le soir lorsqu'il se fait fouetter par une femme phallique (attaché à un radiateur

). Dans votre système simpliste, vous le casez où cet homme?
3°) Cas de Marguerite Yourcenar: j'en parle car je viens de lire sa biographie vraiment passionnante (par J. Savigneau, Folio). A priori, c'est une personne qui ne m'intéressait guère en dehors de son oeuvre: visage sévère de la femme âgée, alors que jeune, elle était d'une sensualité incroyable. Personnage fascinant dont le récit de la vie m'a bouleversé (oui, oui, c'est vrai).
- Yourcenar aimait les femmes et a vécu 40 ou 50 ans avec Grace dans une petite ville au bord de la mer aux Etats-Unis. Dans le couple, on pouvait considérer que Yourcenar était la "dominante".
- Première particularité: dès le début, dans tous ses romans, le personnage principal est un homme homosexuel (notamment dans ses 2 romans les plus connus, Mémoires d'Hadrien et L'Oeuvre au noir).
- Deuxième particularité: après la mort de Grace, à la fin de sa vie, à plus de 70 ans, elle va se mettre en couple avec un jeune homme d'une 20aine d'années, homosexuel. Et ce jeune homme la frappait. Elle va le suivre partout.
Bref, tous ces exemples, peut-être hors-normes, me semblent montrer qu'il n'y a pas de nature ou d'identité préétablie mais que la réalité des individus, dans leurs désirs, est infiniment plus complexe.
Ce qu'on peut reprocher à Gor (au-delà du côté "immoral" ou "scandaleux"): paradoxalement, des personnes ayant une aptitude à l'imagination suffisamment forte (que je n'ai pas perso, ce qui me rend, comme l'a souligné Elénia, assez inapte au RP), et ayant aussi une ouverture d'esprit assez large (pour ne pas se choquer de voir quelqu'un promené en laisse, par exemple), utilisent cette capacité à se fictionnaliser eux-mêmes pour au final ne recycler que les clichés les plus éculés, proposant une vision restreinte des individus.
C'est-à-dire qu'au delà du procès en "politiquement incorrect" (pour reprendre une expression à la mode), il y a un côté pauvre, décevant.
Un peu comme un pianiste virtuose qui ne se plairait qu'à jouer du Annie Cordy.