Les Vampires?

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Provient du message de Lucain Ravage

Ps: Et pour ceux qui ricanent du mythe des vampires et du fait que certains serais sensibles d'y croire, je vous signale que vous avez des cibles de meilleurs choix, oui oui, des milliers de gens qui vont chaque dimanche louer la gloire d'un type qui a marché sur l'eau, et qui est mort puis rescucité.
Il n'y a rien de plus étrange au christianisme qu'aux divers mythes.


C'est tellement vrai! Entièrement d'accord
les vampires sa existe...sisi...un de mes amis en a rencontré une voila quelques temps....ses mots était ''ahhhh mec tu te rapelle la blondinette....c'était trop génial la maniere qu'elle me su.....''

(je me suis tais sur les mots qui pouraient choquer les enfants :P)

a ne pas prendre au sérieux hein!
y'a eu un reportage sur les vampires de New York dans l'émission Tracks d'Arte de ce vendredi .

Alors les vampires existent,ils portent des piercing et du cuir,prennent le métro,se font poser des prothèses dentaires de canine surdimensionnée,font du karaté (comme dans Blade) et vont en boîte de nuit.
Ah oui,ils organisent aussi des soirées "Bain de Sang"

Et plus généralement,ils considèrent le vampirisme comme une façon de prendre sa vie en main dans une société décadente,certains se proclament des "chasseurs nés".
Oserais-je répondre ?
Sincerement... je suis amoureuse d'etre une vampire
Je trouve un esthétisme certain au dents longues
Mais je prefere l'allure dandy ^^
Citation :
je suis amoureuse d'etre une vampire
C'est drole comme on peu avoir des amis depuis vachement longtemps
et finalement un beau jour ils commencent à vous faire peur

Filez lui un suppo !
Citation :
Cool on voit que tu as bien étudié le vampire , super explication scientifique.


J'adore aussi toute les sortes de mythologies ou mythes, d'une part leur coté "magique" est enchanteur et d'une autre ils nous permettent d'en apprendre sur le fonctionnement de la pensée humaine.
Pour revenir au sujet, il ne faut pas oublier que le phénomène "vampire" peut être le mélange de plusieurs fait comme cette maladie, ces chauves-souris buveusent de sang, etc.
Bref, il n'y a surement pas une seule origine.

Citation :
j y croit puisque j ai l esprit bien plus ouvert que ce que la science veut bien me montrer
La croyance, opposée à la démarche scientifique, est l'acceptation d'un fait sans faire preuve d'esprit critique et de recule. C'est pas le type "d'ouverture d'esprit" que je cherche à atteindre.
Dracula a-t-il existé ?


par ALAIN DECAUX de l’Académie française






Dracula vampire-vedette a fait la fortune du romancier Bram Stoker et de nombreux cinéastes. Il est sans nul doute le produit de l’imaginaire, mais la réalité ne dépasse-t-elle pas la fiction ? L’homme dont la vie a servi de point de départ à l’imagination féconde de l’écrivain n’avait rien à envier en atrocité à son célèbre avatar. Alain Decaux, de l’Académie française, a suivi la piste…

Toutes les histoires de vampires commencent par les mêmes images : un voyageur arrive en Transylvanie, une province de la Roumanie actuelle. Sa voiture gravit et descend les pentes accidentées de ce pays de montagne. Les grelots attachés au cou des chevaux tintent dans un silence ouaté. Et voici, à un tournant du chemin, que se découvre un château. Le voyageur y demande asile. Alors, le maître du logis se présente. Il est long, maigre, sombre, et, du fait de sa seule présence, le voyageur éprouve une inexplicable impression de malaise. C’est d’une voix sépulcrale qu’il accueille son visiteur :

Soyez le bienvenu sous mon toit. Entrez en toute liberté ; faites à votre volonté.

Le plus célèbre d’entre ces voyageurs a évoqué pour nous les impressions alors ressenties devant le châtelain inconnu : « Mais aucun mouvement pour venir à ma rencontre n’accompagnait son geste d’accueil qui paraissait le pétrifier, car il restait là planté comme une statue. Néanmoins, à peine avais-je franchi le seuil qu’un élan spontané le poussait vers moi et, la main tendue, il s’empara de la mienne, la serrant avec une telle force qu’il me fit grimacer, d’autant plus que cette main était de glace, et semblait plus celle d’un cadavre que celle d’un vivant ».

Ce visiteur, je me hâte de le dire, est lui-même un héros de roman. Il s’appelle Van Helsing et il sort tout droit de l’imagination de Bram Stoker, l’auteur de Dracula. Un best seller dès sa publication, en 1897, dont on a vendu depuis des millions d’exemplaires à travers le monde. Nul n’en peut douter : l’extraordinaire floraison de films qui mettent en scène des vampires est née du Dracula de Bram Stoker.




Tous tant que nous sommes, nous avons vu au moins un de ces films. C’est en 1931 qu’est sortie sur les écrans la première production cinématographique adaptée de Dracula. L’acteur Bela Lugosi interprétait le rôle du vampire et devait jusqu’à la fin de sa vie continuer à incarner le personnage de Dracula, au théâtre comme au cinéma. Christopher Lee à son tour s’illustra dans le rôle.

L’un et l’autre ont largement popularisé les rites obligés des vampires. Nous ne pouvons plus ignorer qu’un vampire n’appartient pas au monde des vivants. Le comte Dracula est mort depuis longtemps mais, par un privilège sans égal, il lui a été permis de ne pas s’anéantir tout entier. Le jour, dans son tombeau, il dort, ressemblant à s’y méprendre à un cadavre ordinaire. Dès que vient la nuit, il s’éveille, se lève sort de sa tombe et part à la recherche d’une proie dont il pourra boire le sang. Tel est le secret des vampires : s’ils ne s’abreuvent pas de sang humain, leur corps subira le sort de tous les cadavres de notre espèce. Il deviendra poussière.

La croyance aux fantômes remonte à la plus haute antiquité. Toutes les mythologies, toutes les religions font état de morts qui viennent apparaître aux vivants. Cependant, c’est à partir de la Renaissance que l’on commence à raconter, en Allemagne, en Autriche, surtout en Europe de l’Est, que certains morts, sortent parfois de leur tombeau pour s’en prendre aux vivants !1 Le siècle de prédilection des vampires semble avoir été le XVIIIe siècle. L’époque foisonne de récits, presque tous venus de l’Europe orientale, qui relatent les méfaits causés par des vampires. Si certains témoignages ne sont que de seconde main, nous avons affaire, pour un nombre de cas non négligeable, à des rapports officiels très précis.

Des rapports officiels
Celui par exemple du colonel March Botta Adorna devant la Cour martiale de Belgrade. Il résume les enquêtes dont a été l’objet en 1732 la commune rurale de Metwett, sur la Morava. Le village accusait de vampirisme une vieille femme nommée Miliza, morte depuis sept semaines et dont ceux qui l’avaient connue disaient qu’elle était « de nature maigre et sèche ». Elle racontait de son vivant à ses voisins qu’elle avait autrefois mangé de la viande de deux moutons morts à la suite d’attaques de vampires et que pour cette raison, lorsqu’elle mourrait, elle deviendrait à son tour vampire.

Voici comment s’exprime le médecin qui a procédé à l’ouverture de la fosse : « Cependant, exhumée, nous trouvâmes qu’elle était plus grosse, et imbibée de sang ; un sang frais coulait de sa narine et de sa bouche. Tout ceci m’a paru bizarre. Aussi, on ne peut donner tort aux gens.

« Par contre, après ouverture de quelques tombes renfermant des adolescents qui étaient, eux, gras de leur vivant, et qui étaient desséchés après une maladie moins grave que celle de la vieille, je notais qu’ils étaient décomposés, comme un cadavre normal doit l’être ».

Cette même année 1732, Jozsef Faredi-Tamarzsi, chirurgien major au régiment « Wurtemberg infanterie », doit répondre à l’appel des habitants du village de Radojevo qui se plaignent de faits de vampirisme. « Après avoir vainement tenté de leur faire admettre l’impossibilité de pareilles choses », le chirurgien major se résigne à faire ouvrir la tombe d’un homme, un certain Miloch, qu’on lui a désigné comme étant sorcier. Ce Miloch était enterré depuis quinze mois : « Le cadavre a été trouvé dans la fosse, entier, absolument intact, mais les yeux sont toutefois grands ouverts, bien que sa veuve affirme les lui avoir fermés à l’époque. Fait confirmé par la femme Diena, laveuse des morts dans le village. Les membres sont sans aucune roideur, le corps du dit Miloch, est maigre et musclé ».

Le rapport se poursuit par la même invraisemblable constatation que celle enregistrée à Metwett : « Ce qui m’a empêché de convaincre les villageois de Radojevo, c’est que du sang coule doucement, mais abondamment et sans cesse, de la bouche ouverte du dit Miloch, les dents en sont souillées, également les narines ».

Infiniment troublé, ce médecin sceptique s’est résigné, pour assurer l’ordre public, à en passer par les volontés de la population du village : « Devant l’insistance des habitants de Radojevo, j’ai dû donner l’ordre de le frapper d’un coup d’épieu porté à travers le cœur, avant de refermer la tombe. Ayant compris qu’ils avaient en outre l’intention de le brûler lorsque je serais parti, j’ai donc fait jeter de la chaux vive sur tout le corps ».

Naissance d’un mythe
Cela aussi, de par notre culture cinématographique, nous le savons : il n’y a qu’un moyen de venir à bout d’un vampire, c’est de lui percer le cœur d’un coup d’épieu. De même, une croix brandie éloigne le vampire qui, par ailleurs, déteste l’ail. Dans la Transylvanie actuelle, il n’est pas rare de voir pendre aux fenêtres des chapelets d’ail…

Si le mythe a fleuri en Europe de l’Est bien plus que partout ailleurs, c’est probablement parce que les populations y pratiquaient la religion orthodoxe. L’historien roumain Radu Florescu fait observer que, selon les rites de l’église orthodoxe orientale, « le corps d’une personne décédée alors qu’elle se trouve sous le coup d’une malédiction divine ne peut être reçu en terre et ne se décomposera pas. Le cadavre d’un excommunié est condamné à demeurer entier, incorruptible ». C’est ainsi que ce malheureux se voit maintenu dans un état qui n’est ni la vie ni la mort. Il sort de son tombeau lorsque le soleil est couché, il erre toute la nuit et ne peut regagner et ne pourra acquérir une mort définitive que lorsqu’il sera pardonné2.

Avant de situer en Transylvanie l’action de son Dracula, Bram Stoker avait été parfaitement renseigné, par un professeur à l’Université de Budapest, Arminius Vambery, sur les mœurs et coutumes de la région. C’est également par Vambery que Stoker a connu l’existence du vrai Dracula. Car si le héros du roman vivait au XIXe siècle, il avait eu un prédécesseur qui s’appelait – lui aussi – Dracula. Bram Stoker ne cache pas que le vampire qu’il met en scène, celui qui veut quitter son château pour partir à la conquête de l’Angleterre et établir le règne des vampires sur le monde entier, celui-là n’est autre que la réincarnation du vrai Dracula.

Van Helsing, celui qui viendra à bout du monstre assoiffé de sang humain, confirme tout cela. Il a acquis la certitude que le vampire qu’il combat n’est autre que la réincarnation de ce prince qui vivait au XVe siècle :

- Toutes les sources permettent de penser qu’il a été autrefois le grand voevod Dracula qui gagna son surnom en combattant les Turcs sur le grand fleuve à la frontière même de la terre turque. S’il en est ainsi, ce n’était pas un homme ordinaire, car, en son temps, et dans les siècles qui suivirent on l’a réputé le plus intelligent, le plus rusé et le plus courageux des fils de « la Terre au-delà de la forêt ». Il a emporté ce puissant cerveau et ce caractère de fer dans la tombe et il les utilise maintenant contre nous. Les Dracula étaient, nous dit Arminius, une grande et noble race, bien que certains de ses rejetons, selon leurs contemporains, eussent eu des accointances avec le diable. Ils ont appris les secrets de Satan dans le Scholomance, au milieu des montagnes, sur le lac Hermanstadt, où le démon réclame pour dû le dixième érudit. Dans le manuscrit on trouve des mots tels que stregoïac (sorcier), Ordog (Satan), Polok (enfer) et dans ce document on dit de Dracula qu’il est un « wampyr »…

Arminius Vambery avait mis Stoker sur la piste du vrai Dracula. Il n’allait plus la quitter. Reste à savoir qui était ce Dracula qui, lui, ne devait rien à l’imagination d’un romancier, mais tout à l’Histoire.

Parmi les lecteurs du Dracula de Stoker, un de nos contemporains, l’Américain Raymond Mc Nally, passionné de cinéma d’horreur, avait remarqué que Stoker situait l’action en Transylvanie. Presque tous les cinéastes se sont empressés d’adopter ce même cadre. Les Américains ne sont pas précisément des puits de sciences en ce qui concerne la géographie de l’Europe : longtemps, Mc Nally devait croire que la Transylvanie de Stoker était un pays imaginaire. Un jour, fort étonné, il a découvert qu’elle existait bel et bien. Restée hongroise pendant près de mille ans, elle fait aujourd’hui partie de la Roumanie. Stoker citait notamment les noms de villes comme Cluj et Bistrita, parlait du col de Borgo et fournissait même des descriptions précises de la région où s’élevait le château de Dracula. Se penchant sur une carte, Mc Nally découvrit que tout cela existait. Il enseignait au collège de Boston. L’un de ses collègues, le professeur Radu Florescu, était d’origine roumaine et il l’encouragea vivement à se rendre en Roumanie pour enquêter sur ce Dracula historique dont il lui confirmait l’existence. Raymond Mc Nally raconte :

- J’ai suivi ce conseil et j’ai découvert une tradition populaire gardant vivace le souvenir du prince authentique qui gouvernait la Valachie au cours du XVe siècle et qui fut aussi un épouvantable vampire crée par le roman et porté à l’écran. Sa cruauté se manifesta sur une telle échelle que d’horrifiques récits, nés de son vivant même, perpétuèrent sa réputation diabolique, bien au-delà de la tombe, puisque de génération en génération, jusqu’à aujourd’hui encore, les grands-mères menacent les petits enfants du « si tu n’es pas sage, Dracula t’emportera !3 »

Le Dracula historique
Décidément, le mythe de Dracula obsédait Mc Nally. Vers la fin des années 60, avec plusieurs historiens roumains, il forma un groupe de travail pour tenter de retrouver les lieux où avait vécu le Dracula historique. Ce qu’il voulait, avant tout, c’était retrouver le château de Dracula. Un jour de l’automne 1969, il allait parvenir à ses fins.

Rasé par les Turcs, il ne restait de ce château que des ruines, perdues dans une forêt en pleine montagne. Pour les paysans de la région il s’agissait du château de Vlad Tepes qu’ils appelaient aussi Vlad l’Empaleur en souvenir de la façon discutable dont ce Vlad se débarrassait de ses ennemis.

- En fait, dit Raymond Mc Nally, Vlad et Dracula ne faisaient qu’un, mais ces paysans ignoraient ce nom de Dracula. Quant au vampire imaginé par Stoker, il leur était complètement inconnu.

La question était posée : existait-il un point commun entre ce personnage du XVe siècle et le Dracula évoqué quatre cents ans plus tard par Bram Stoker ?

Dans la ville fortifiée allemande de Schassburg, que les Roumains appellent Sighisoara, s’élève aujourd’hui encore une maison massive avec une façade typique aux couleurs éclatantes. C’est là qu’est né, en 1431, le Dracula historique.

Devant cette demeure bourgeoise, nous sommes libres de rêver. L’enfant qui est né là était le petit-fils de l’illustre prince Mircea, que ses sujets avaient dénommé le Grand après qu’il eût écrasé en 1394 l’armée turque du sultan Bajazet et qui, par deux fois, en 1397 et 1400, vainquit d’autres armées turques4.

La même année 1431 où naissait Dracula, son père Vlad, fils de Mircea, avait été couronné prince de Valachie. Malheureusement il avait un demi-frère, Dan qui, sans vergogne, s’était déjà emparé du trône. Geste nullement exceptionnel en ces temps et en ces lieux où l’usurpation ne cessait de le disputer à l’assassinat.

Vlad allait donc se mettre à la conquête de son trône légitime. L’empereur germanique Sigismond de Luxembourg l’y encouragea hautement lorsque Vlad vint à Nuremberg lui exposer une situation pour le moins précaire.

En témoignage de son amitié, Sigismond décora Vlad de l’Ordre du Dragon en même temps qu’il le faisait duc d’Amlas et de Fagaras. Dès lors, Vlad fut appelé Dracul. Les historiens sont en désaccord sur l’origine du surnom. Pour les uns il s’agit soit d’un jeu de mots autour de Dragon (Draco-Nis), soit d’une allusion ironique car Vlad portait un « diable » (Drac) sur la poitrine5.

Le combat était inégal mais au bout de la route Vlad Dracul remporta la victoire. Il put chasser son demi-frère du trône et, dès l’année 1436, fut prince régnant de Valachie.

Gouverner en ce temps-là la principauté de Valachie ne représentait rien d’enviable. Au nord, une Hongrie hostile était maîtresse de la Transylvanie. Au sud, l’empire ottoman exerçait une écrasante pression. Pour mesurer la puissance du sultan, il suffit de rappeler qu’il n’existait alors en Europe qu’une seule puissance capable de réunir des armées dépassant deux cent mille hommes : la Turquie.

Comment la Valachie à peine sortie d’une terrible guerre civile entre deux frères allait-elle pouvoir faire face à cette double menace ? A plusieurs reprises, comme son père, Vlad Dracul dut se battre contre les Turcs. Il sentait que les succès provisoires qu’il remportait ne faisaient que reculer une échéance inéluctable. Pourquoi ne pas s’entendre plutôt avec les Turcs ? Peut-être serait-il possible à la Valachie, au prix de concessions d’importance mineure, de conserver son indépendance ?

En 1437, Vlad s’en fut rencontrer le sultan Mourad II. Celui-ci venait d’écraser les Serbes et les Bulgares et il se préparait à s’en prendre aux Grecs. Il fit alors ce qu’aucun prince chrétien ne s’était résigné à accepter : il conclut une alliance avec les Turcs, ce qui l’amena, en 1438, à faire campagne contre la Transylvanie aux côtés de Mourad II.

Vlad avait trois fils, l’un appelé Mircea en souvenir de son grand-père ; le second portait son propre nom : Vlad ; le troisième prénommé Radu. Pour distinguer les deux Vlad, on allait prendre l’habitude de désigner le fils comme Vlad Dracula : Dracula voulait dire fils de Dracul.

Les Turcs ne furent pas longs à se rendre compte que Vlad ménageait souvent les Transylvaniens auxquels le rattachaient tant de liens de sang et de religion.

C’était plus que n’en pouvait supporter le sultan. Au cours de l’été, Mourad II invita Dracula à lui rendre visite. Confiant, Vlad passa le Danube avec ses deux fils cadets, Dracula et Radu. A peine arrivés au camp du sultan, le prince valaque allait être arrêté et enchaîné. D’évidence sa vie ne tenait qu’à un fil. Il sut se défendre avec éloquence, jurant qu’il était le plus fidèle des alliés du sultan. Mourad se sentit ébranlé et finit par le mettre en liberté, exigeant toutefois – un tel usage se pratiquait alors d’un bout à l’autre de l’Europe – qu’il lui laissât ses deux fils en otages. Dracula et Radu furent désormais tenus sous bonne garde à Egrigoz en Asie Mineure.

Un enfant prisonnier : telle est la première image de Dracula que peut enregistrer l’Histoire.

Il apprend à mépriser la vie
Vlad Dracul est reparti guerroyer. Dracula et Radu grandissent à la cour du sultan. Les chroniques nous montrent Dracula, notre héros, élevé comme un jeune Turc. La langue turque a été sa langue. Il a goûté très jeune les mœurs très libres et souvent perverses que les Turcs avaient héritées de Byzance. Très jeune, il a assisté aux exécutions qui étaient monnaie courante à la cour du sultan. Il a appris à mépriser la vie. La sienne, d’abord, dont il savait qu’elle ne pesait pas lourd. Et par voie de conséquence, celle des autres. Les témoignages turcs sur cette période de sa vie le montrent « de plus en plus rusé, fourbe, rebelle et brutal ». Sans cesse, il ressasse les circonstances du piège dans lequel son père est tombé et qui a fait de lui un captif. Toute sa vie, il refusera sa confiance à quiconque. Les deux sentiments qui vont dominer chez lui, si l’on excepte la cruauté, sont la vaillance et la méfiance. Jamais il n’oubliera une offense. Dix-huit ans plus tard, l’homme qui avait organisé le guet-apens dans lequel s’étaient jetés Vlad et ses fils, tombera au pouvoir de Dracula : il sera abominablement torturé puis mis à mort.

Il y a quatre années que Dracula est prisonnier. Il a vingt ans. Il apprend un jour que son père, tombé entre les mains du régent de Hongrie, Jean Hunyadi, a été condamné à mort comme félon et décapité en même temps que son fils aîné Mircea. Sur le trône de Valachie, Hunyadi a placé le prince Vladislav, héritier de l’usurpateur Dan.

Pour Dracula, c’en est trop. Il s’évade, parvient à quitter la Turquie. De toutes ses forces il est décidé à reprendre le trône occupé indûment par Vladislav. Mais il est seul, sans armée, sans argent. Dans un premier temps, il doit s’exiler à la cour de Moldavie sur laquelle règne son oncle Bogdan.

En 1456, coup de théâtre : Vlad Dracula scelle une alliance avec Jean Hunyadi. A-t-il oublié que ce même Hunyadi a naguère fait massacrer son père et son frère ? Assurément non, mais il a estimé que, politiquement, cette réconciliation était indispensable. L’essentiel pour lui est de reconquérir son trône. Après tout, qu’importent les moyens ! Il ne peut méconnaître que Hunyadi incarne l’image idéale du héros chrétien : sa vie toute entière s’est passée à guerroyer, souvent victorieusement, contre les Turcs. Or, depuis que ceux-ci, en 1453, ont pris Constantinople, le péril turc doit passer avant tout ressentiment inutile. Nul ne peut méconnaître les prouesses accomplies par Dracula aux côtés d’Hunyadi et lui-même sait qu’il ne peut trouver meilleur maître pour apprendre l’art de la guerre.

Son calcul va se révéler positif. Voulant lui témoigner sa gratitude, Hunyadi lui fait rendre les fiefs de son père, les duchés d’Amlas et de Fagaras.

Ainsi Dracula a-t-il éliminé Vladislav-Dan et repris son trône. La même année, Jean Hunyadi, apprenant qu’une armée de trois cent mille Turcs commandée par le sultan Mohammed II le Conquérant marche sur Belgrade, bat le rappel de toutes les troupes chrétiennes et marche à la rencontre de l’éternel ennemi. Dracula chevauche à ses côtés. Le résultat ? Mohammed II est écrasé.

Une épidémie de peste va malheureusement emporter quelque temps plus tard le grand Jean Hunyadi. Dommage car la plus belle page de la vie de Dracula est tournée.

Le voilà maître chez lui. Il entend bien le rester. Pour cela il faut mettre de l’ordre dans sa principauté. Il sait que le principal danger qui menace son pouvoir tout neuf lui viendra des nobles et singulièrement des plus puissants d’entre eux : les boyards. Il n’oublie pas que les boyards, pour la plupart, ont servi les usurpateurs successifs qui ont occupé le trône de Valachie. Ces boyards, il les convoque dans son palais de Targoviste, sa capitale. Il s’agit de fêter dignement son avènement. Il a fait annoncer que des fêtes superbes seraient données, que la chair la plus recherchée serait servie lors d’un grand banquet et que le meilleur vin coulerait à flots. Ravis, les boyards se sont mis en route pour Targoviste. Le prince est là qui les accueille avec de bruyantes protestations d’amitié. Les boyards s’s'empiffrent et boivent plus de vin que de raison.

Cependant, à la fin du banquet, Dracula s’approche de ses convives repus et, comme si la question était de peu d’importance, il les interroge :

- Combien de princes avez-vous vu régner au cours de votre vie ?

Chacun, pour lui répondre, renchérit. C’est à qui en a connu le plus grand nombre. En lui-même, Dracula constate que les plus jeunes ont au moins connu cinq princes régnants. Donc ils les ont servis. Donc ils leur ont juré fidélité. Or, parmi ces princes, il faut nécessairement compter les usurpateurs. Soudain, l’amiral Dracula change de visage. Il hurle un ordre. Ses soldats se précipitent sur les boyards, les arrêtent. Ils sont cinq cents. Tous doivent mourir !

Ces boyards-là ne sont pas précisément des enfants de chœur. Ils se sont tous battus un grand nombre de fois dans leur vie. La mort ne leur fait pas peur. Va-t-on les pendre ? Va-t-on leur couper la tête ? Ils attendent la réponse avec plus de curiosité que d’angoisse.

Mais voici que l’on plante alentour de longs pieux dont la pointe a été effilée. Les boyards comprennent : on va les empaler ! C’est plus que l’homme le plus courageux n’en peut supporter. Le pal, dont Dracula a appris l’usage à la cour du sultan, c’est pour tous ces hommes le supplice absolu. Alors ils protestent, ils supplient, ils hurlent leur désespoir. Rien n’y fait. Bientôt ils seront assis sur le pal qui s’enfoncera dans leurs entrailles, déchirera leur corps, ressortira par les reins ou la poitrine. Tous d’ailleurs ne seront pas empalés par le fondement. Dracula aime le raffinement : il advient que le pal pénètre par la bouche ou simplement transperce le condamné de part en part. Ce que les bourreaux savent, c’est que, pour plaire au prince, il faut que les condamnés meurent lentement.

Vlad l’Empaleur
Ce n’est pas trop de dire que Dracula vient de forger son image devant l’histoire. Désormais on l’appellera Vlad l’Empaleur. Le pal devient son sport favori. Il le réserve non seulement à ses ennemis, mais à ses amis.

Il semble n’avoir de plaisir qu’au spectacle de milliers d’êtres humains empalés ensemble. Cela arrivera souvent.

Il a jugulé les risques qu’il courait du fait de la turbulence des boyards. Un autre problème se pose à lui : celui des marchands saxons. Ceux-ci, appelés au sud de la Transylvanie par les rois de Hongrie, ne se sont jamais réellement assimilés. Ils restent des étrangers. Sous le règne de Vladislav-Dan, ils ont obtenu d’exorbitants monopoles commerciaux. Dracula n’est pas homme à les confirmer. Il tente une négociation. Si en apparence, les Saxons acceptent la nouvelle réglementation, en sous-main ils lèvent une armée et, en 1457, envoient contre le prince un de ses propres frères, un bâtard appelé lui aussi Vlad. Dracula n’a pas de mal à le battre et à l’éliminer. Après quoi, il délimite trois marchés frontaliers qui devront être les seuls de Valachie. C’est là uniquement que les marchands saxons auront le droit de commercer. Il ne lui faut pas longtemps pour constater que ses édits ne sont nullement respectés. Sa colère se déchaîne. Il fait prendre tous les marchands saxons convaincus de désobéissance et les fait empaler.

Les Saxons ne se résignent pas : ils suscitent contre Dracula un autre rival. Cette fois encore, il s’agit d’un Dan, représentant de la dynastie rivale. Ce candidat usurpateur n’est pas de force : il est vaincu par Dracula, conduit devant lui et sur-le-champ enterré vivant.

Le témoignage des chroniques
Dracula estime que sa patience a été infinie. Ce n’est peut-être pas l’avis de tous ceux qu’il a déjà empalés, mais lui le croit sincèrement. Le moment a sonné de la vengeance. Partout où il pousse son armée, il brûle, il pille, il tue. La chronique a gardé un souvenir épouvanté du massacre qui eut lieu le 2 avril 1459 sur une colline proche de Brasov. Là, des milliers de prisonniers ont été massacrés.

Une fois de plus, les Turcs menacent. Pour faire face à une invasion qu’il prévoit prochaine, Vlad Dracula veut mettre son pays en défense. Inguérissables, les boyards échappés à l’exécution s’agitent de nouveau, en particulier un certain Albu, surnommé le Grand. Dracula le fait arrêter. Que croyez-vous qu’il arriva ? Albu fut empalé avec toute sa parenté. « Ce fut, écrit un historien, un coup terrible pour l’indisciplinée féodalité roumaine ». On le croit volontiers.

Dans le même temps, Dracula ordonne de faire arrêter tous les voleurs, brigands et mendiants qui hantent sa principauté. Va-t-on les mettre en prison ? Ce serait là engager des frais inutiles. Le pal se révèle plus économique.

Ce qui nous apparaît étrange, c’est l’attitude des Turcs. Ils semblent avoir longtemps gardé à l’égard du prince valaque des illusions peu justifiées. En 1459, Constantinople lui envoie même des ambassadeurs. Ils font savoir qu’il lui faudra désormais, non seulement leur payer chaque année un tribut mais leur envoyer aussi des jeunes garçons pour le corps des janissaires.

Les voici, ces ambassadeurs, qui font leur entrée dans le palais de Targoviste, la capitale de Dracula. Conformément à leurs coutumes, ils portent le turban. Vlad, qui connaît déjà le sens du message qu’ils sont venus lui apporter, les regarde s’avancer vers lui. Est-elle feinte, la terrible colère qu’il laisse soudain éclater ? En tout cas, il écume :

- De quel droit restez-vous couverts devant moi ?

Respectueusement, les Turcs expliquent que leurs coutumes leur interdisent d’ôter leur turban.

Dracula se calme. Il semble approuver un tel respect des traditions. Son approbation va si loin que, sur le ton de la bienveillance, il explique aux ambassadeurs :

- Voilà un usage excellent. Pour que votre turban ne glisse pas sur votre front, je vais prendre les mesures nécessaires.

Un peu plus tard, des hommes s’avancent, munis de clous et de marteaux. Sous le regard ravi de Dracula, ils clouent les turbans sur les crânes des ambassadeurs !

Désormais il est difficile aux Turcs de se méprendre quant à l’attitude de Dracula. Pour se débarrasser de lui, ils décident d’utiliser la ruse. Ils lui proposent une négociation dans la ville de Giurgiu. Vlad accepte de s’y rendre. Mais il est fidèle à sa règle de vie : ne jamais oublier. Son père n’avait-il pas été fait prisonnier à l’occasion d’une autre prétendue négociation ?

Une abondante escorte, apparemment pacifique environne Vlad quand il paraît au camp turc.

Ce qu’il a prévu arrive : les Turcs se jettent sur lui pour le capturer. Grave erreur ! L’escorte de Vlad se mue en un instant en un commando furieux. Sous les sabres qui s’abattent, les têtes turques volent. En quelques minutes la situation est totalement retournée. Non seulement les Turcs de l’embuscade sont anéantis, mais Vlad va prendre d’assaut la cité, s’en emparer et la piller !

Têtes de Turcs !

Le retentissement de cette victoire vaudra à Dracula des renforts accourus de toutes parts. Durant le seul hiver de l’année 1462, Vlad ne va pas cesser de ravager les territoires frontaliers de l’empire ottoman. On possède un bilan très précis de ses succès : il aurait tué 23 809 Turcs, sans compter 884 dont les têtes, nous dit-on, ne purent être retrouvées. Le sultan Mohammed II n’est pas homme à supporter une telle humiliation. Dans les premiers mois de 1462, il réunit une armée gigantesque pour l’époque : 250 000 hommes. Il marche sur la Valachie.

Vlad Dracula ne dispose que de 40 000 hommes. Il sait qu’il lui est impossible de battre les Turcs dans un combat ouvert. Une seule solution : pratiquer la tactique de la terre brûlée tout en harcelant l’armée turque sans trêve ni répit.

L’avant-garde turque passe le Danube entre le 20 et le 25 mai. Vlad lance ses troupes contre elle. Sur 30 000 Turcs, mille seulement vont pouvoir s’échapper. Quand le gros de l’armée turque s’avance, elle trouve partout les villages incendiés, les vivres et les troupeaux enlevés. Impossible de se procurer un seul sac de farine. C’est la faim au ventre que s’avance l’armée turque. Et, sans cesse, elle voit surgir des petits groupes armés qui fondent sur elle, massacrent tous ceux qu’ils rencontrent et disparaissent. L’audace de Vlad Dracula est telle qu’il a même tenté, au cours d’une nuit, en pénétrant avec quelques hommes dans le camp turc, de tuer Mohammed II. L’obscurité l’a desservi : il n’a frappé qu’un des conseillers du sultan6.

Il parvient à Targoviste, ce sultan. Pour lui, cette ville c’est le havre. Les survivants de son armée vont pouvoir s’y rassasier, s’y reposer. Mais quand ils pénètrent, ils se trouvent en présence d’un spectacle inouï : « La ville était tout aussi vide de vie et de nourriture que toutes les régions par lesquelles ils étaient passés. Les portes étaient largement ouvertes. A l’intérieur, dans chaque rue, devant chaque maison se trouvaient des pals, une véritable forêt de pals et sur chaque pal une tête de Turc. Sur le pal le plus haut se trouvait la tête de Hamza, ami personnel et conseiller du sultan ».

Le sultan, dont chacun connaît le cœur dur – il avait mis Constantinople à feu et à sang – est saisi de nausées. On va dénombrer plus de 20 000 cadavres empalés dans la ville !

Selon le chroniqueur Chalcocondil, le sultan aurait déclaré qu’il ne pouvait s’emparer du pays d’un tel homme « et son armée en fut effrayée ».

Comble de malheur, la peste va faire son apparition, ce qui n’est guère étonnant avec tous ces cadavres ! Le désespoir au cœur, Mohammed II doit donner l’ordre de la retraite. Cela, Vlad Dracula l’attendait. Les soldats turcs en fuite représentent une proie quasi offerte. Jusqu’au bout, les survivants vont être harcelés par des Valaques impitoyables. Epouvanté, le sultan turc finit par abandonner son armée et par s’enfuir à la tête de 4 000 cavaliers.

Mohammed traîne depuis longtemps dans son camp le dernier frère de Vlad, Radu, surnommé le Bel tant la nature l’a comblé et qui d’ailleurs est devenu le mignon du sultan. D’où un plan fort simple, ultime ressource du souverain turc : il charge Radu de soulever les boyards et de les jeter contre son propre frère. Question : il restait donc des boyards ?

Contre toute attente, Radu parvient à rallier les innombrables mécontents et les Moldaves qui se retournent contre Vlad. Celui-ci, manquant de soldats, doit se retirer vers la Transylvanie. Il espère voir arriver une armée de secours que lui a promise le roi Mathias de Hongrie. Rien ne vient. Les marchands saxons – toujours eux ! – ont fait tenir au roi de Hongrie une fausse lettre de Vlad, dans laquelle celui-ci promettait au sultan de se soumettre à lui. Puisque le danger turc est écarté, il semble que Mathias se soit montré ravi de saisir le prétexte de mettre hors d’état de nuire un voisin pour le moins encombrant. Il appelle auprès de lui Dracula, mais à peine celui-ci est-il arrivé dans son château, qu’il le fait charger de fers. Le prince de Valachie sera transféré à Budapest puis au palais de Visgrad à cinquante kilomètres de là. Il y restera prisonnier pendant douze ans.

Cette longue captivité, comme on devine qu’elle a dû le rendre littéralement enragé ! Comment ne pas l’imaginer dans sa prison, ce prince impétueux qui n’a d’autre horizon que les barreaux de sa prison ? Comment ne pas deviner ce qu’a pu ressentir cet orgueilleux qui revit quotidiennement son humiliation ?

Sa captivité va s’achever de curieuse façon. Dans le château où il est emprisonné réside la fille de Mathias. Comme dans un roman de chevalerie, la jeune princesse vient visiter le prisonnier. Elle le trouve à son goût. De son côté, Vlad, dès qu’elle a paru, s’est senti délicieusement ému. Il ose demander la princesse en mariage et Mathias, qui voit sa fille se consumer sur place, la lui donne. Comment le propre beau-fils du roi resterait-il en prison ? A peine libéré, Dracula va s’installer avec sa jeune épouse dans un palais de la petite ville de Pest en face de Buda.

La guerre a recommencé contre les Turcs et le roi Mathias ne saurait mésestimer les talents guerriers de son gendre. Vlad Dracula reçoit un commandement et, faisant honneur à sa réputation, il prend d’assaut la ville de Sabac. La ville tombe le 16 février 1476. Pas de quartier naturellement ! Dracula revient avec volupté à ses amours d’antan. Ce qu’il fait empaler c’est une véritable « forêt de Turcs ».

Il n’a pas changé. Seulement il exige que, pour le supplice auquel il a attaché son nom, on emploie des pieux ou des lances dont la pointe soit arrondie, ceci afin d’éviter des perforations qui pourraient abréger les souffrances des condamnés. Il ne cesse de réitérer les mêmes ordres : il veut que l’on empale différemment selon l’âge, le sexe et le rang.

C’est toute une politique que Vlad l’Empaleur fonde sur le supplice du pal.

Ce n’est pas par hasard qu’il exige des bourreaux qu’ils plantent les poteaux sur les collines entourant les villes. Ainsi les survivants, lorsqu’ils considèrent cet affreux spectacle, demeurent glacés d’effroi.

On pourrait croire que cette multiplication paroxystique du pal lui suffit. Erreur. Il faut aussi décapiter, étrangler, brûler, bouillir. Il fait couper les jambes, les bras, les nez, les oreilles. Il fait crever les yeux, il fait châtrer, il fait écorcher vif de la même façon que l’on dépouille un lapin mort.

Une seule pensée pour Dracula : reprendre son trône. Il marche sur la Valachie. Tous les obstacles tombent devant lui.

Au début de 1477, il rentre dans Targoviste, acclamé par le même peuple qui, peu de jours plus tôt, obéissait encore à un usurpateur.

Il périt par les siens

Dracula est trop intelligent pour méconnaître la fragilité de sa position. A son mariage, le roi Mathias avait mis une condition : Vlad Dracula devrait se faire catholique. Il a accepté. Et maintenant, son peuple orthodoxe le traite en pestiféré. Il sait que les boyards qu’il a tant persécutés lui ont voué une haine mortelle, que les marchands saxons ont juré sa perte. La dynastie des Dan est prête à tout pour retrouver le trône qu’elle a perdu. Les Turcs ont de nouveau lancé contre lui son frère Radu. Combien il se sent seul !

Quand il apprend que les Turcs ont repris l’offensive – une manie décidément – il ne songe nullement à se dérober.

Réunissant ses forces, il marche sur les forces du sultan. Il leur livre bataille non loin de Bucarest. Et une fois de plus il les bat. Une tradition roumaine veut que, pour mieux suivre les phases du combat, Vlad Dracula ait gravi les pentes d’une colline toute proche. Comme les soldats ottomans étaient partout, il a cru se dérober à leurs recherches en s’enveloppant dans un manteau turc et en coiffant un turban.

Or, un peu plus tard, un groupe de ses propres partisans l’aperçoit. Encore un de ces Turcs honnis ! Les Valaques foncent vers lui sans le reconnaître et l’un d’eux le perce de sa lance. La même tradition dit que Vlad quoique grièvement blessé, s’est battu comme un lion, tuant de sa main cinq de ses assaillants. « Mais il succomba sous le nombre ».

Après la bataille, les Turcs devaient reconnaître son cadavre, lui trancher la tête et l’envoyer à Constantinople. Là, on l’y exposa sur un pieu – on n’ose dire sur un pal.

L’Empaleur avait quarante-cinq ans.

Le château de Dracula

Avouerai-je que j’aurais voulu me trouver aux côtés de Raymond Mc Nally lorsqu’il a réalisé le rêve de sa vie : partir à la recherche du château de Dracula ?

Cette quête fut longue et difficile. Les chroniques comme les traditions se révélaient contradictoires.

Il fallut procéder par élimination avant d’en venir à cette certitude : le nid d’aigle de Dracula se trouvait sur la rive gauche de l’Arges, au-dessus du village d’Arefu.

C’est peu après son avènement que Vlad Dracula l’a fait construire. Pour ce faire, il a – en précurseur – imaginé à la fois la déportation et le travail forcé. Après qu’il se fût débarrassé des boyards en les empalant, il a fait rafler leurs serviteurs et leurs familles. Le misérable troupeau a été conduit jusqu’au château de Poenari. Il leur a fallu parcourir quatre-vingts kilomètres en deux longues journées de marche. On ne leur accordait ni repos ni nourriture. En route, beaucoup de femmes et d’enfants tombèrent. Ceux qui parvinrent à destination furent aussitôt mis au travail. Il fallait démanteler le château de Poenari et en transporter les matériaux jusqu’au site d’Arges.

Pourquoi ? Parce que là existait déjà une antique forteresse. Vlad Dracula, conscient que le site était un remarquable lieu de défense, avait décidé de le faire rehausser et de doubler l’épaisseur des murs par des briques. Ainsi deviendrait-il propre à essuyer sans dommage le feu des canons turcs de l’époque. De plus, il voulait flanquer les remparts de quatre tours rondes, ainsi qu’on en usait en Occident. Et cela fut fait. Et cela coûta la vie à bien des hommes, des femmes et des enfants.

Quelques pans de murs effondrés dans une forêt sauvage : est-ce donc tout ce qui reste de Vlad Dracula ?

L’étrange de l’affaire est que, si les populations ont conservé intact le souvenir de l’un des princes les plus féroces de l’histoire, nul ne semble avoir songé, après sa mort, à faire de lui un vampire.

« Mort d’épuisement »

Ce qui nous frappe malgré tout, c’est que Raymond McNally, lorsqu’il est arrivé jusqu’au château de Dracula, y a trouvé de nombreux animaux qui ont, de ce piton, fait leur terrain de chasse. Là vit l’aigle de Valachie, aux ailes gigantesques. Là courent et rampent des rongeurs et des serpents. Mais surtout, dans ces pierres usées par les ans, logent des chauves-souris. « Celles de Roumanie, nous dit Raymond McNally, sans être aussi grandes que le vampire d’Amérique du sud, sont de taille respectable ».

Beaucoup de légendes entourent ces chauves-souris que l’on accuse en Roumanie d’annoncer le malheur. Les paysans de la région se déclarent certains qu’elles s’attaquent à l’homme. Ils citent des cas de personnes blessées gravement et qui, devenues folles, se jettent à leur tour sur les personnes les plus proches pour les mordre. Elles meurent dans la semaine qui suit.

Ne sommes-nous pas en présence du lien qui nous manquait entre le Dracula historique et celui de Bram Stoker ? Les chauves-souris qui volent encore la nuit dans les ruines du château d’Arges nous conduisent tout droit aux vampires de la légende.

On a retrouvé la tombe de Dracula, celle où les moines ont inhumé clandestinement son corps privé de tête. On l’a ouverte. Elle ne contenait aucun reste humain, mais des ossements de bovidés.

Ce n’est pas tout. Bram Stoker, l’auteur de Dracula, s’éteignit en 1912 sans avoir donné les signes d’une maladie définie. Son certificat de décès porte seulement : « Mort d’épuisement ». Comme les personnes dont un vampire a bu le sang…
Citation :
Provient du message de Gregson †
Dans le même genre, il y avait aussi Elizabeth Bâthory.

Cf ici.

Elle fut surnommée Comtesse Sanglante, Comptesse Vampire.



De quelle BD vient cette citation? [/i]
je l'ai lut dans un "curiositas" tres vieu livres qui receuil plusieur nouvelles
Citation :
Provient du message de Nocturn

La croyance, opposée à la démarche scientifique, est l'acceptation d'un fait sans faire preuve d'esprit critique et de recule. C'est pas le type "d'ouverture d'esprit" que je cherche à atteindre.
tu devrai
la mentalité " je crois que ce qui est prouvé" est vraiment la preuve d 'une fermeture d esprit

d accord rien n'a prouve qu'ils ont existé ou existe encore
mais rien n'a prouve non plus qu 'il n 'ont jamais exister

il n'y a pas de preuve de leur existence , il n'y as pas de preuve de leur non existence

donc un "vrai" scientifique avec un esprit ouvert dirait juste " je n ai pas d avis sur la question car je manque d element pour confirmer ou infirmer leur existence .

voila la reponse la plus scientifique que l'on peut donner a cette question .

quelqu un qui dit ca existe pas parce que rien as ete prouve est autant dans la faute que quelqu un qui dit ca existe par ce que rien ne m a prouve le contraire


donc les esprit obtue et bornés , arretez de clamez que la science moderne et de votre coter en disant qu'il n 'existe pas puisque c 'est absolument faux

vous vous accrocher a un bout de rationnalité qui ne fait que prouver votre étroitesse d'esprit

non le monde moderne n'a pas encore tout trouvé , tout prouvé , tout demontré ;et croire le contraire c 'est etre encore plus credule que ceux que vous critiquez
Faith t'as trop regardé "Buffy contre les vampires" .
En disant que "tant que que ça n'a pas été prouvé, ça à peut-être exister", on peut dire n'importe quoi. Moi je dis que les ETs sont venus il y a 1 milliard d'années pour coloniser la Terre mais ils n'ont pas survécu car il y a eu une épidemie de Hertie et ils sont tous morts désintegrés ce qui n'a laissé aucune trace.Et ben tu peux pas dire que c'est faux car t'as pas de preuves.
Ensuite tu nous sors une thèse soit disant "scientifique" sur le vampire alors que t'as du voir ça dans des séries ou des films alors hein.
Citation :
Provient du message de Faith
tu devrai
la mentalité " je crois que ce qui est prouvé" est vraiment la preuve d 'une fermeture d esprit

d accord rien n'a prouve qu'ils ont existé ou existe encore
mais rien n'a prouve non plus qu 'il n 'ont jamais exister

il n'y a pas de preuve de leur existence , il n'y as pas de preuve de leur non existence

donc un "vrai" scientifique avec un esprit ouvert dirait juste " je n ai pas d avis sur la question car je manque d element pour confirmer ou infirmer leur existence .

voila la reponse la plus scientifique que l'on peut donner a cette question .

quelqu un qui dit ca existe pas parce que rien as ete prouve est autant dans la faute que quelqu un qui dit ca existe par ce que rien ne m a prouve le contraire


donc les esprit obtue et bornés , arretez de clamez que la science moderne et de votre coter en disant qu'il n 'existe pas puisque c 'est absolument faux

vous vous accrocher a un bout de rationnalité qui ne fait que prouver votre étroitesse d'esprit

non le monde moderne n'a pas encore tout trouvé , tout prouvé , tout demontré ;et croire le contraire c 'est etre encore plus credule que ceux que vous critiquez
Se méfier de ses propres fermetures et étroitesses d'esprit...

Pour ma part les Vampires sont des héros de littératures fantastique ou des petits mammifères volants, et autrement la folie du genre humain recèle nombre de déviances que nous n'avons pu encore découvrir, soit, ceci dit, cessons d'enfermer les gens dans ce qu'ils disent...

Rien n'est pire que ce faire enfermer dans ces propos par autrui, ça ne donne pas envie de répondre...
Faith, des humanoïdes qui se transforment en chauve-souris, c'est super super crédible.
Les morts-vivants aussi, et la transmission de la "malédiction" par morsure, tout autant que la force surhumaine pour une créature sensiblement humaine.
Des preuves que ça n'a jamais existé, elles sont énoncées juste au-dessus
Citation :
Provient du message de Frida
Il existe une sorte de chauves-souris que l'on appellent vampires... Ce sont les seuls vampires que je connaisses.
Moi j'en connais un autre, la Télévision !

@Sarga : sisi, par un raisonnement par l'absurde ! donc on peut démontrer que quelque chose n'existe pas, enfin bref, c'est jouer sur les mots

Pour les Vampires, comme toute Légende/Mythe, il y a une base de vérité, après, c'est du farfelue...
Citation :
Des preuves que ça n'a jamais existé, elles sont énoncées juste au-dessus
On ne peut en aucun cas assurer, prouver ou promettre qu'un mythe, une legende ou autre dans le genre n'à jamais exister.

A moins que vous ne soyez immortels messieurs?
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