Théorie en GameDesign

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Bonjour,

Sous mon titre peu évocateur voire carrément mensonger, se cache une question simple :

Connaissez-vous des ouvrages intéressants traitant de ce sujet. Sachant que je recherches des ouvrages :

- en français exclusivement
- Plus théoriques/philosophiques que techniques
- pas forcément sur le jeu vidéo

A titre purement oisif, j'aimerai me documenter sur le sujet. Des questions telles que "Qu'est ce qui fait qu'une action est ludique ?" "Qu'est-ce qu'une bonne règle de jeu ?" "Comment crée-on un mécanisme de jeu ?" "Comment anticiper les réactions et interactions mises en cause dans un jeu ?" "Pourquoi la réponse est 42 ?" hantent mes nuits, et j'aimerai assouvir ma curiosité.

Je suis à votre écoute pour m'approprier les oeuvres que vous me conseillerez.
Bonjour !

Je ne l'ai pas encore lu, mais on m'a conseillé Philosophie du jeu vidéo de Mathieu Triclot. Il est même mis à disposition gratuitement sur le net par l'éditeur !
http://www.editions-zones.fr/spip.ph...ge=lyberplayer

Il y a également L'art du game design de Jesse Schell, qui est un peu plus technique.
http://www.pearson.fr/livre/?GCOI=27440100949530

Il y en a sûrement d'autres, mais c'est les deux qui me viennent tout de suite à l'esprit.

En espérant t'avoir aidé =)

- Lapin
En école, il y a deux bouquins qui ressorte très souvent, Jesse Schell cité au dessus, et theory of fun également http://www.theoryoffun.com/

C'est la base en fait.

Après plein de sites sont intéressant, genre gamasutra, dernièrement sur Rayman Origins http://gamasutra.com/view/feature/16...e_core_of_.php
Citation :
Publié par StudioCime
Bonjour !

Je ne l'ai pas encore lu, mais on m'a conseillé Philosophie du jeu vidéo de Mathieu Triclot. Il est même mis à disposition gratuitement sur le net par l'éditeur !
http://www.editions-zones.fr/spip.ph...ge=lyberplayer

Il y a également L'art du game design de Jesse Schell, qui est un peu plus technique.
http://www.pearson.fr/livre/?GCOI=27440100949530

Il y en a sûrement d'autres, mais c'est les deux qui me viennent tout de suite à l'esprit.

En espérant t'avoir aidé =)

- Lapin
Merci pour tes propositions. Le premier a l'air intéressant, le second ne me tente pas, je l'avais feuilleté, j'ai pas du tout accroché. Pas tant le côté technique que l'impression d'acheter un livre de développement personnel

edit : merci aussi à toi, Etheon, ton lien gamasutra était intéressant.
Quand on souhaite aborder les théories gouvernant les mondes virtuels et jeux en ligne, les ouvrages de Richard Bartle restent intéressants (l'incontournable Designing Virtual Worlds : c'est très prétentieux, assez indigeste et pas traduit, mais il a néanmoins le mérite de partir du joueur - des différents profils de joueurs - pour ensuite décliner des solutions de game design afin de répondre à leurs attentes).

Sinon, pour la forme (et parce que des joliens y ont participé ^^), on peut mentionner aussi Culture d'Univers, qui aborde le jeu en ligne sous des angles philosophiques, économiques, sociologiques, historiques, etc. - et pas du tout technique.

Et quand on fait des recherches sur un sujet précis, il est toujours pertinent de consulter aussi les interventions des différentes GDC (c'est souvent en anglais).
Effectivement en français c'est délicat de trouver de bons ouvrage, et à par ce que fait Mathieu Triclot, c'est la croix et la bannière.
Sinon en anglais Bartle reste un must have, et tout ceux qui tourne autour de Terra Game (Castronova etc...).
Smile
Fun Théorie
Bonjour,

Pour répondre à Zephiel, L'ouvrage de Shell est de très loin le meilleur de tous. Même son traducteur s'était passionné par son écrit.

Pour ceux qui s'interrésse à ses question, je tien un petit blog d'analyse de game concept. Mon but : répondre à la question ''qu'est-ce qui est ludique dans un jeu ?''
J'essais de ne pas trop me perdre dans les barbarisme du jargon, j'essais d’écrire pour tous le monde...

L'adresse :


http://funtheorie.wordpress.com
Citation :
Publié par Zankior
La traduction du livre de Jesse Schell semble introuvable, sauf à 1999€ sur amazon
Il n'existe pas une version eBook ?

C'est moche pour les francophones. Une réédition serait bienvenue.
En attendant, vous pouvez profiter de la mise à jour du blog.
Ce mois-ci, vous trouverez un article de John Sutherland. Il vient compléter celui de Bob Bates, au sujet de l'histoire dans les jeux.

http://gamedesign4blondes.blogspot.f...-jeu-doit.html

A suivre...

Dernière modification par Celber ; 23/12/2014 à 02h17.
Citation :
Publié par Fun théorie
''qu'est-ce qui est ludique dans un jeu ?''
Ludique qui vient de ludos, "le jeu, l'amusement"
Et si on considère l'amusement par ce qui est agréable, la question revient à "Qu'est-ce qui donne du plaisir dans un jeu ?" c'est bien ça ?

Si tel est le cas, je trouve que Pascal ébauche une belle théorie sur le divertissement qui se décline parfaitement sur l'amusement.

Tu peux le trouver ici : http://agora.qc.ca/documents/diverti..._blaise_pascal
Ce texte est magnifique, bonne lecture à ceux qui ne connaissent pas.

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«139. Divertissement. Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s'exposent, dans la cour, dans la guerre, d'où naissent tant de querelles, de passions, d'entreprises hardies et souvent mauvaises, etc., j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre. Un homme qui a assez de bien pour vivre, s'il savait demeurer chez soi avec plaisir, n'en sortirait pas pour aller sur la mer ou au siège d'une place. On n'achètera une charge à l'armée si cher, que parce qu'on trouverait insupportable de ne bouger de la ville; et on ne recherche les conversations et les divertissements des jeux que parce qu'on ne peut demeurer chez soi avec plaisir.

Mais quand j'ai pensé de plus près, et qu'après avoir trouvé la cause de tous nos malheurs, j'ai voulu en découvrir la raison, j'ai trouvé qu'il y en a une bien effective, qui consiste dans le malheur naturel de notre condition faible et mortelle, et si misérable, que rien ne peut nous consoler, lorsque nous y pensons de près.

Quelque condition qu'on se figure, si on assemble tous les biens qui peuvent nous appartenir, la royauté est le plus beau poste du monde; et cependant, qu'on s'en imagine [un] accompagné de toutes les satisfactions qui peuvent le toucher, s'il est sans divertissement, et qu'on le laisse considérer et faire réflexion sur ce qu'il est, cette félicité languissante ne le soutiendra point, il tombera par nécessité dans les vues qui le menacent, des révoltes qui peuvent arriver, et enfin de la mort et des maladies qui sont inévitables; de sorte que, s'il est sans ce qu'on appelle divertissement, le voilà malheureux, et [plus] malheureux que le moindre de ses sujets, qui joue et qui se divertit.

De là vient que le jeu et la conversation des femmes, la guerre, les grands emplois sont si recherchés. Ce n'est pas qu'il y ait en effet du bonheur ni qu'on s'imagine que la vraie béatitude soit d'avoir l'argent qu'on peut gagner au jeu, ou dans le lièvre qu'on court : on n'en voudrait pas, s'il était offert. Ce n'est pas cet usage mol et paisible, et qui nous laisse penser à notre malheureuse condition, qu'on recherche, ni les dangers de la guerre, ni la peine des emplois, mais c'est le tracas qui nous détourne d'y penser et nous divertit.

De là vient que les hommes aiment tant le bruit et le remuement; de là vient que la prison est un supplice si horrible; de là vient que le plaisir de la solitude est une chose incompréhensible. Et c'est enfin le plus grand sujet de félicité de la condition des rois, de [ce] qu'on essaie sans cesse à les divertir et à leur procurer toute sorte de plaisirs.

Le roi est environné de gens qui ne pensent qu'à divertir le roi, et l'empêcher de penser à lui. Car il est malheureux, tout roi qu'il est, s'il y pense.

Voilà tout ce que les hommes ont pu inventer pour se rendre heureux. Et ceux qui font sur cela les philosophes, et qui croient que le monde est bien peu raisonnable de passer tout le jour à courir après un lièvre qu'ils ne voudraient pas avoir acheté, ne connaissent guère notre nature. Ce lièvre ne nous garantirait pas de la vue de la mort et des misères, mais la chasse qui nous en détourne nous en garantit.

Le conseil qu'on donnait à Pyrrhus, de prendre le repos qu'il allait chercher par tant de fatigues, recevait bien des difficultés.

Dire à un homme qu'il vive en repos, c'est lui dire qu'il vive heureux; c'est lui conseiller d'avoir une condition tout heureuse et laquelle il puisse considérer à loisir, sans y trouver sujet d'affliction; c'est lui conseiller... Ce n'est donc pas entendre la nature.

Aussi les hommes qui sentent naturellement leur condition n'évitent rien tant que le repos : il n'y a rien qu'ils ne fassent pour chercher le trouble. Ce n'est pas qu'ils n'aient un instinct qui leur fait connaître que la vraie béatitude... La vanité, le plaisir de le montrer aux autres.

Ainsi on se prend mal pour les blâmer; leur faute n'est pas en ce qu'ils cherchent le tumulte, s'ils ne le cherchaient que comme un divertissement; mais le mal est qu'ils le recherchent comme si la possession des choses qu'ils recherchent les devait rendre véritablement heureux, et c'est en quoi on a raison d'accuser leur recherche de vanité; de sorte qu'en tout cela et ceux qui blâment et ceux qui sont blâmés n'entendent la véritable nature de 1'homme.

Et ainsi, quand on leur reproche que ce qu'ils recherchent avec tant d'ardeur ne saurait les satisfaire, s'ils répondaient, comme ils devraient le faire s'ils y pensaient bien, qu'ils ne recherchent en cela qu'une occupation violente et impétueuse qui les détourne de penser à soi, et que c'est pour cela qu'ils se proposent un objet attirant qui les charme et les attire avec ardeur, ils laisseraient leurs adversaires sans répartie. Mais ils ne répondent pas cela, parce qu'ils ne se connaissent pas eux-mêmes. Ils ne savent pas que ce n'est que la chasse, et non pas la prise, qu'ils recherchent. [...]

Ils s'imaginent que, s'ils avaient obtenu cette charge, ils se reposeraient ensuite avec plaisir, et ne sentent pas la nature insatiable de leur cupidité. Ils croient chercher sincèrement le repos, et ne cherchent en effet que l'agitation.

Ils ont un instinct secret qui les porte à chercher le divertissement et l'occupation au dehors, qui vient du ressentiment de leurs misères continuelles; et ils ont un autre instinct secret, qui reste de la grandeur de notre première nature, qui leur fait connaître que le bonheur n'est en effet que dans le repos, et non pas dans le tumulte; et de ces deux instincts contraires, il se forme en eux un projet confus, qui se cache à leur vue dans le fond de leur âme, qui les porte à tendre au repos par l'agitation, et à se figurer toujours que la satisfaction qu'ils n'ont point leur arrivera, si, en surmontant quelques difficultés qu'ils envisagent, ils peuvent s'ouvrir par là la porte au repos.

Ainsi s'écoule toute la vie. On cherche le repos en combattant quelques obstacles; et si on les a surmontés, le repos devient insupportable; car, ou l'on pense aux misères qu'on a, ou à celles qui nous menacent. Et quand on se verrait même assez à l'abri de toutes parts, l'ennui, de son autorité privée, ne laisserait pas de sortir du fond du coeur, où il a des racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin.

Ainsi l'homme est si malheureux, qu'il s'ennuierait même sans aucune cause d'ennui, par l'état propre de sa complexion; et il est si vain, qu'étant plein de mille causes essentielles d'ennui, la moindre chose, comme un billard et une balle qu'il pousse, suffisent pour le divertir.

Mais, direz-vous, quel objet a-t-il en tout cela ? Celui de se vanter demain entre ses amis de ce qu'il a mieux joué qu'unautre. Ainsi, les autres suent dans leur cabinet pour montrer aux savants qu'ils ont résolu une question d'algèbre qu'on n'aurait pu trouver jusques ici, et tant d'autres s'exposent aux derniers périls pour se vanter ensuite d'une place qu'ils auront prise, et aussi sottement à mon gré; et enfin les autres se tuent pour remarquer toutes ces choses, non pas pour en devenir plus sages, mais seulement pour montrer qu'ils les savent, et ceux-là sont les plus sots de la bande, puisqu'ils le sont avec connaissance, au lieu qu'on peut penser des autres qu'ils ne le seraient plus, s'ils avaient cette connaissance.

Tel homme passe sa vie sans ennui en jouant tous les jours peu de chose. Donnez-lui tous les matins l'argent qu'il peut gagner chaque jour, à la charge qu'il ne joue point: vous le rendez malheureux. On dira peut-être que c'est qu'il recherche l'amusement du jeu, et non pas le gain. Faites-le donc jouer pour rien, il ne s'y échauffera pas et s'y ennuiera. Ce n'est donc pas l'amusement seul qu'il recherche: un amusement languissant et sans passion l'ennuiera. Il faut qu'il s'y échauffe et qu'il se pipe lui-même, en s'imaginant qu'il serait heureux de gagner ce qu'il ne voudrait pas qu'on lui donnât à condition de ne point jouer, afin qu'il se forme un sujet de passion, et qu'il excite sur cela son désir, sa colère, sa crainte, pour l'objet qu'il s'est formé, comme les enfants qui s'effrayent du visage qu'ils ont barbouillé.

D'où vient que cet homme qui a perdu depuis peu de mois son fils unique, et qui, accablé de procès et de querelles, était ce matin si troublé, n'y pense plus maintenant? Ne vous en étonnez point: il est tout occupé à voir par où passera ce sanglier que les chiens poursuivent avec tant d'ardeur, depuis six heures. Il n'en faut pas davantage. L'homme, quelque plein de tristesse qu'il soit, si on peut gagner sur lui de le faire entrer en quelque divertissement, le voilà heureux pendant ce temps-là; et l'homme, quelque heureux qu'il soit, s'il n'est diverti et occupé par quelque passion ou quelque amusement qui empêche l'ennui de se répandre, sera bientôt chagrin et malheureux. Sans divertissement, il n'y a point de joie; avec le divertissement, il n'y a point de tristesse. Et c'est aussi ce qui forme le bonheur des personnes de grande condition, qu'ils ont un nombre de personnes qui les divertissent, et qu'ils ont le pouvoir de se maintenir en cet état.

143. Divertissement. On charge les hommes, dès l'enfance, du soin de leur honneur, de leur bien, de leurs amis, et encore du bien et de l'honneur de leurs amis. On les accable d'affaires, de l'apprentissage des langues et d'exercices, et on leur fait entendre qu'ils ne sauraient être heureux sans que leur santé, leur honneur, leur fortune et celle de leurs amis soient en bon état, et qu'une seule chose qui manque les rendrait malheureux. Ainsi on leur donne des charges et des affaires qui les font tracasser dès la pointe du jour. Voilà, direz-vous, une étrange manière de les rendre heureux! Que pourrait-on faire de mieux pour les rendre malheureux ? Comment! ce qu'on pourrait faire? Il ne faudrait que leur ôter tous ces soins; car alors ils se verraient, ils penseraient à ce qu'ils sont, d'où ils viennent, où ils vont; et ainsi on ne peut trop les occuper et les détourner. Et c'est pourquoi, après leur avoir tant préparé d'affaires, s'ils ont quelque temps de relâche, on leur conseille de l'employer à se divertir, à jouer, et à s'occuper toujours tout entiers.»
Merci Amo pour cette excellente source d'informations!
Je profite de mon post pour vous informer que la seconde partie traduite de l'article de John Sutherland au sujet de l’histoire dans le jeu vidéo est en ligne.
Vous y retrouverez son analyse de l'histoire en se basant sur le jeu Halo sur lequel il a activement participé.
Théorie du Game Design : janvier 2015

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A suivre...
PS : Au sujet du Fun dans le jeux, je me permet de vous recommander deux articles, extrait du livre de Raph Koster : Theory of Fun (article d'août et de septembre 2014)
http://gamedesign4blondes.blogspot.f...r-sources.html
http://gamedesign4blondes.blogspot.f...er-source.html

Dernière modification par Celber ; 16/01/2015 à 17h18. Motif: ajout image
En même temps en France t'as pas trop le choix je pense. Soit effectivement t'es une superstar dans ton domaine et tu peux négocier ton salaire dans les grosses boites qui cherchent des pépites (Arkane part exemple), soit t'es "bon mais pas trop" et faut partir aux US / Canada pour avoir un salaire "intéressant" en tant qu'employé.

Hier j'ai vu un reportage sur des animateurs 3D français qui sortaient d'école et qui travaillaient dans des grosses boites US, ça commence facilement à + de 6k$ par mois, alors qu'en France si tu commences 1600-1800€ net t'es content.

Enfin ça reste mon impression. Quand elle dit qu'il faut accepter en tant que Junior, bah oui, parce que t'as pas vraiment le choix en fait, et que si tu craches sur une proposition, quelqu'un d'autre sautera dessus.
Fin bref, en France y'a un gros problème là dessus je trouve.

Dernière modification par TargueT ; 16/02/2015 à 10h22.
Citation :
Publié par kAzama<Off>
C'est quoi ce délire de dire aux étudiants d'accepter des jobs pourris et mal payés ? De dire aux designers de ne pas avoir peur d'être pauvres ?
Lorsque Edmund McMillen affirme qu' " il ne faut pas avoir peur d'être pauvre ", il s'adresse aux développeurs qui souhaitent devenir indépendants. En vrai, la peur de la pauvreté paralyse et pousse à faire des compromis pour rentrer dans les clous. Et c'est souvent contre productif dans ce domaine.
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