Publié par Datian
Dans une éducation basée sur la domination, l'accent est mis sur l'ordre en lui-même, qui est imposé par la coercition : ne pose pas ta main sur la porte du four, sinon tu vas prendre la mienne sur la gueule. Dans une éducation basée sur l'émancipation future, il est mis sur la finalité de la règle : si je te dis de ne pas poser ta main sur la porte du four, c'est parce que tu vas te brûler, et tu sais que je suis l'un de tes parents, donc que tu peux me faire confiance, parce que ce que je te dis, c'est pour ton bien-être, pas pour mon confort.
T as deja vu/eu un gamin ? Deja la notion de "c'est chaud" ou "ca brule" pour un gamin qui ne s'est jamais brule, c'est une notion totallement inconnue (et non, authorite != de mettre la main dessus pour qu'il se crame).
L'injonction (injection != negatif != domination) que tu donnes en exemple, pour un gamin, ca va bien l'inciter à toucher quand t auras le dos tourner plutot qu'autre chose. Dans le cadre d'un four ce n'ai pas "tres" grave, car il y a un reflexe tres rapide de retirer la main. Pour les produits menagers c'est beaucoup plus dangereux. Dire à un gamin dans une tranche d'age entre 2-6ans "ne mets pas ces produits dans ta bouche parce que [blablabla]", heu, je veux bien croire que ca peut marcher, mais je reste perplexe. C'est estimer qu'un gamin de la tranche d'age au dessus à des notions de logique et de raisonnement d'un adulte, ce qui est TRES loin d'etre le cas. Simplement sur la notion du danger qu'il n'a pas du tout. Donc dans le cas d'un four ou de produit dangereux, à bas age, l'injonction doit etre "NON, tu ne touches pas", que tu peux exprimer comme tu veux, mais il faut que ce soit clair.
Je sais qu'on est dans une societe d'enfant roi qu'il ne faut pas punir & co. Mais n'importe quel psy te dirait qu'il faut punir l'enfant (et pas à coup de clef à molette) pour qu'il comprenne les limites et le cadre du monde dans le quel il vit, sinon il n'a pas de moyen d'apprendre ces dites limites.
Tout ca pour revenir à ma question de depart que je vais expliciter. Car autant on peut categoriser l'anarchisme d'utopie (utopie a une definition bien clair), autant sur cette base, je comprends mal comment on peut vouloir justement un systeme "gouvernemental" utopique. C'est un poil paradoxal.
Donc concernant l'education des enfants. Autant je peux admettre que entre adulte reflechit, ce type de systeme peut etre mis en place. Car les adultes ont une experience, une notion des limites, une education, etc etc qui leur permettent de se cadrer dans de nouveau cadre geopolitique et de changer leur maniere de vivre. A la fois par la reflexion, et a la fois par l'organisation de ce nouveau systeme politique. Mais dans une societe, ce qui est concret, c'est la perinnite de ce systeme.
Dans un bouquin de SF ("La compagnie des glaces"), l'auteur decrit tres rapidement un systeme autogere ou les adultes sont consideres comme pervers et nefaste pour la bonne marche de la societe. Ce sont les "enfants" d'une tranche d'age inferieur à 30ans qui dirige, et apres 30ans, les personnes sont reclassés en esclave inutil. Ce type de systeme est totallement autodestructeur et n'a aucune perenite possible car pratiquement aucun renouvellement des generations. Bon, c'est decrit tres rapidement, je sais pas si c'est comprehensible.
Le rapport avec l'anarchisme, c'est justement la prise en charge des enfants qui permet donc la perinite du systeme. Si on schematise à deux systemes qui sont l'authorite parentales assumés et la liberte d'action (qui est symbolise par ton exemple, car dans tes propos, ca fait un peu "je te conseille de pas toucher mais si tu touches, je n'y vois pas d'objection" on en vient à une problematique lors de leur insertion dans la vie active.
Dans le premier cas d'authorite parental, clairement ils vont etre en dephasage avec un monde où ils ont "toutes" libertes de faire ce qu'ils veulent. Ils passent d'un systeme où ils sont "gouvernes" par une authorite (parental en l'occurence) et seront perdu dans un monde, où d'une part cette authorite parentale n'existe pas/plus (dans la notion de groupe familliale), d'autre part, l'authorite sociale qui devrait prendre le relais n'existe pas non plus (dans la notion de groupe sociale).
Dans le second cas de "liberte d'action", concretement, l'exemple des jeunes des cites livrés à eux meme est un bon exemple. Leur parent leur donne souvent des injonctions sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire, mais concretement, on peut pas dire que le resultat soit terrible. Tu peux tout à fait invoquer que c'est un probleme de societe, ce qui est vrai. Mais dans une societe anarchique, est ce qu'ils ne seraient pas les premiers generateurs d'un mouvement de violence ? En effet, si tu ne recadres pas precisement ce qui est permis ou non (par exemple, ne pas tuer), pourquoi ne le ferait il pas ? Parce que tu leur dis que c'est mal ? Personnellement, je trouve cela un peu faible.
Tu parles d'education scolaire et d'enfants qui comprennent ce que tu dis. Un enfant qui n'a pas recu pour information, precisement, qu'il faut aller etudier parce que. Bah croit moi, il preferera aller jouer que de passer sa journée sur un banc d'ecole.
Tout cela pour dire que tes reponses n'ont pas repondu à mes questions, soit parce que j'ai mal formule soit parce que tu as mal repondu (

). Je n'ai pas lu le bouquin precedement evoque, et ne compte pas le lire, mais est ce qu'il parle justement de cet aspect la ?
Personnellement, je conseille de lire l'experience de milgram qui montre en substant que l'homme à toujours besoin d'une authorite, entre autres pour ne pas assumer ses actes.