Petites histoires philosophiques, histoires zen, etc..

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On demanda un jour à un homme qui savait méditer,
comment il faisait pour être si recueilli,
en dépit de toutes ses occupations.

Il répondit:

Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, Je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle.

Les gens l'interrompirent en lui disant:

"Nous faisons de même, mais que fais-tu de plus ?"

Quand je me lève, je me lève.
Quand je marche, je marche.
Quand je suis assis, je suis assis.
Quand je mange, je mange.
Quand je parle, je parle.

Les gens lui dirent encore une fois:

"C'est ce que nous faisons aussi !"

Non, leur répondit-il.

Quand vous êtes assis, vous vous levez déjà.
Quand vous vous levez, vous courez déjà.
Quand vous courez, vous êtes déjà au but...
Présentement !
Dans un monastère japonais, à la fin du Moyen-Age, vivait un vieux moine qui inspirait aux jeunes moines une sorte de terreur respectueuse, car rien ne semblait pouvoir troubler sa sérénité. bien qu'il répétât à toute occasion qu'il n'y a rien de mal dans une émotion, quelle qu'elle soit, à condition de ne pas se laisser emporter par elle, il restait calme et inaltérable. On ne pouvait ni l'irriter, ni l'effrayer, ni l'inquiéter.

un matin d'hiver, alors que la nuit obscurcissait encore tous les couloirs du monastère, les jeunes moines s'assemblèrent silencieusement dans l'ombre. Le vieux moine, ce matin-là, devait apporter la tasse de thé rituelle jusqu'à l'autel. A son passage, ils jaillirent brusquement de l'obscurité comme des fantômes hurleurs.

Le vieil homme continua sa marche paisiblement, sans faux pas, sans tressaillement. un peu plus loin dans le couloir se trouvait une petite table, il y posa doucement le thé, le couvrit d'un morceau de soie pour qu'aucune poussière ne pût y tomber. Puis il s'appuya contre un mur et poussa un grand cri de frayeur.


****


C’est l’histoire d’un Samouraï, guerrier farouche, qui pêchait le long d’une rivière.
Il attrape un poisson, s’apprête à le faire cuire, lorsqu’un chat tapi sous un buisson bondit et lui vole sa prise. Furieux, le Samouraï sort son sabre, rejoint le chat et le coupe en deux.
Ce guerrier était un bouddhiste fervent et le remords d’avoir tué un être vivant l’accabla. Et l’obséda.

En rentrant chez lui, le bruit du vent dans les arbres chantait MIAOU.
Le bruit de ses pas sur le sol résonnait MIAOU.
Les gens qu’il croisait sur son chemin semblaient lui faire MIAOU.
Les paroles que lui adressait sa femme étaient autant de MIAOU.
Le regard de ses enfants reflétait des MIAOU.

Ses amis également miaulaient sans cesse à son approche.
En tous lieux, en toutes circonstances, c’étaient des MIAOU lancinants.
La nuit il ne rêvait que de MIAOU.
Le jour, chaque son, chaque pensée, chaque acte de sa vie, se transformait en MIAOU.
Lui-même était MIAOU.

Et cet état ne faisait qu’empirer, son obsession le poursuivant, le torturant sans trêve et sans relâche.
Ne pouvant venir à bout de tous ces MIAOU, il se rendit dans un temple pour demander le conseil du vieux Maître Zen qui y résidait.
- S’il vous plaît, s’il vous plaît, délivrez moi... aidez moi ....supplia-t-il.
Et le Maître Zen lui répondit :
- Vous êtes un guerrier, comment avez-vous pu tomber si bas ? Si vous ne pouvez vaincre par vous même tous ces MIAOU vous ne méritez que la mort. Vous n’avez pas d’autre solution que de vous faire Hara-Kiri.
Ici et maintenant.

Et il ajouta :
- Cependant je suis moine et j’ai pitié de vous. Dès que vous aurez commencé à vous ouvrir le ventre, je vous trancherai la tête avec mon sabre pour abréger vos souffrances.
Le Samouraï acquiesça, et malgré sa peur de la mort, se prépara pour la cérémonie. Lorsque tout fut en place, le Samouraï s’assit sur ses genoux, prit son poignard à deux mains, et l’orienta vers son ventre. Derrière lui, debout, le Maître brandissait son sabre...
- C’est le moment lui dit il. Commencez !
Lentement le Samouraï posa la pointe du couteau sur son abdomen. Et à cet instant le Maître reprit la parole :
- Vos MIAOU, les entendez-vous toujours ?
- Oh là là, pas maintenant. Vraiment pas maintenant.
- Alors, s’il n’y a plus de MIAOU, pas nécessaire de mourir.

Nous sommes en réalité tous semblables à ce Samouraï. Anxieux et tourmentés durant notre vie, nous sommes effrayés par la moindre chose, peureux et craintifs à tout propos. Pourtant tous les problèmes qui nous accablent n’ont pas en fait l’importance que nous leur accordons. Il sont pareils aux MIAOU de l’histoire.
Face à la mort, qu’est ce qui est vraiment important ?

****

Il était une fois un garçon avec un sale caractère. Son père lui donna un sachet de clous et lui dit d'en planter un dans la barrière du jardin chaque fois qu'il perdrait patience et se disputerait avec quelqu'un.

Le premier jour il en planta 37 dans la barrière. Les semaines suivantes, il apprit à se contrôler, et le nombre de clous plantés dans la barrière diminua jour après jour : il avait découvert que c'était plus facile de se contrôler que de planter des clous.

Finalement, arriva un jour où le garçon ne planta aucun clou dans la barrière.

Alors il alla voir son père et il lui dit que pour ce jour il n'avait planté aucun clou.
Son père lui dit alors d'enlever un clou dans la barrière pour chaque jour où il n'aurait pas perdu patience.
Les jours passèrent et finalement le garçon pu dire à son père qu'il avait enlevé tous les clous de la barrière.

Le père conduisit son fils devant la barrière et lui dit : "Mon fils, tu t'es bien comporté mais regarde tous les trous qu'il y a dans la barrière. Elle ne sera jamais comme avant. Quand tu te disputes avec quelqu'un et que tu lui dis quelque chose de blessant, tu lui laisses une, blessure comme celle là. Tu peux planter un couteau dans un homme et après lui retirer, mais il restera toujours une blessure. Peu importe combien de fois tu t'excuseras, la blessure restera. Une blessure verbale fait aussi mal qu'une blessure physique.


****

C'était une famille dans une situation difficile. Ce jour là le père punit sa fillette de 3 ans pour
avoir inutilement dépensé un rouleau de papier doré.
L'argent se faisait rare et il ne put supporter que la fillette utilise le
papier pour décorer une boite à cadeau pour occuper le dessous de l'arbre de
Noël.
Le lendemain matin, la petite enfant apporta le cadeau à son père en lui
disant : "C'est pour toi Papa !"
Embarrassé, son père regretta sa trop vive réaction. Toutefois, elle se
raviva et ne fit qu'empirer quand il découvrir que la boite était vide.
Il cria alors à sa fille "Ne sais-tu pas qu'en offrant un paquet-cadeau, il
doit toujours y avoir quelque chose dans la boite ?
La fillette regarda son père les yeux pleins d'eau et lui dit : "Mais Papa,
la boite n'est pas vide, je l'ai remplie de baisers, juste pour toi, Papi !"
Le père était chaviré. Il enlaça sa fille, la priant de lui pardonner sa
réaction.
Mais peu de temps après, un accident vint faucher la fillette. Le père garda
longtemps la boite, tout près de son lit. À chaque fois que le découragement
l'assaillait, il prenait la boite, en tirait un baiser imaginaire et se
rappelait l'amour que l'enfant y avait mis.
Je passe souvent lire quand le sujet est remonté, même si je poste pas à chaque fois Voilà ça fait déjà trois ^^

Et j'avais bien aimé celle du "quand je marche, je marche" etc, j'essaye de le faire et c'est pas facile :/
Un malin génie rendit visite au Premier ministre d'un certain pays et lui proposa le marché suivant : "Je sais que votre économie est languissante. Je suis désireux de vous aider à la raffermir. Je puis mettre à votre disposition une invention technologique fabuleuse, qui doublera votre Production Intérieure Brute et le nombre d'emplois disponibles. Mais il y a un prix à payer. Je demanderai chaque année la vie de 20 000 de vos concitoyens, dont une forte proportion de jeunes gens et de jeunes filles." Le premier ministre recula d'effroi et renvoya son visiteur sur-le-champ.

Il venait de rejeter l'invention de l'automobile.



Dans une conférence d'astrophysique, quelqu'un dans l'auditoire pose la question suivante : "Combien de temps avez-vous annoncé avant que le soleil vaporise tout ce qui se trouve sur la terre ?"
Entendant de nouveau la réponse : "Six milliards d'années", le questionneur pousse un soupir de soulagement : "Ah bon, Dieu merci ! J'avais compris six millions."

Citation :
Publié par Snotlingus
Socrate est mortel,
Or mortels sont les chats
Donc Socrate est un chat.
Il me semble que ce syllogisme est faux lui aussi.
Un syllogisme repose sur un axiome qui affirme que "l'universel entraîne le particulier".
Donc, on pose un proposition universelle (Tous les hommes sont mortels) et on considère un cas particulier de cette proposition (Socrate est un homme). Conséquemment, le cas particulier possède les caractéristiques de l'universelle (Donc Socrate est mortel).

C'est pourquoi ça ne marche pas avec les chats.
Les passages de Nasr Eddin Hodja sont toujours aussi plaisants a lire, ce qui me donne envie de retrouver quelques bouquins ...

EDIT : J'ai retrouvé un passage, en espérant que n'ai pas été déjà posté :



Citation :
Un soir que Nasr Eddine revenait de son travail dans les champs avec des vêtements sales et crottés, il entendit chanter et rire et il comprit qu'il y avait une fête dans les environs.


Or, chez nous, quand il y a une fête, tout le monde peut y participer. Nasr Eddine poussa donc la porte de la maison et sourit de bonheur, une bonne odeur de couscous se dégageait de la cuisine. Mais il ne put aller plus loin: il était tellement mal habillé qu'on le chassa sans ménagement. En colère, il courut jusqu'à sa maison, mit son plus beau manteau et revint à la fête. Cette fois, on l'accueillit, on l'installa confortablement et on posa devant lui à manger et à boire. Nasreddine prit alors du couscous, de la sauce et du vin, et commença à les verser sur son manteau. Et il disait : " Mange, mon manteau! Bois, mon manteau! " L'homme assis à son côté lui dit:


" Que fais-tu, malheureux ? Es-tu devenu fou? "


" Non, l'ami, lui répondit Nasr Eddine. En vérité, moi je ne suis pas invité; c'est mon manteau qui est invité.
Citation :
Publié par Aracknor

Il me semble que ce syllogisme est faux lui aussi. Etc.
En effet, ce syllogisme n'est pas valide. En revanche, celui-ci l'est:


Tous les chats sont mortels.
Or Socrate est un chat.
Donc Socrate est mortel.
Citation :
Publié par Aracknor
Il me semble que ce syllogisme est faux lui aussi.
Il me semble que justement c'était une parodie.

Sinon, toujours des trucs très sympas dans ce thread.
Citation :
Publié par La Clef
En effet, ce syllogisme n'est pas valide. En revanche, celui-ci l'est:


Tous les chats sont mortels.
Or Socrate est un chat.
Donc Socrate est mortel.
Euh.. je m'en voudrais de dire une bêtise mais Socrate n'est pas vraiment un chat... a moins de le considérer de cette manière :

Tous les chats sont mortels.
Socrate est mortel.
Socrate est un chat.
Citation :
Publié par Belga
Euh.. je m'en voudrais de dire une bêtise mais Socrate n'est pas vraiment un chat... a moins de le considérer de cette manière :

Tous les chats sont mortels.
Socrate est mortel.
Socrate est un chat.
Ton syllogisme n'est pas valide, Belga.

La première prémisse dit que tous les "chats" sont "mortels", pas que tous les "mortels" sont des "chats". Tu ne peux donc pas conclure que: "Socrate est un chat".

Et, soit dit en passant, pourquoi "Socrate" ne serait-il pas un nom possible pour un chat ?
Citation :
Publié par Fantom
Les passages de Nasr Eddin Hodja sont toujours aussi plaisants a lire, ce qui me donne envie de retrouver quelques bouquins ...

EDIT : J'ai retrouvé un passage, en espérant que n'ai pas été déjà posté :
Celle là est tellement d'actualité, en nos beaux pays fondé en grande partie sur l'apparence...
Bn, ce fil est vivant, cela fait plaisir.


Citation :
Publié par Belga
Euh.. je m'en voudrais de dire une bêtise mais Socrate n'est pas vraiment un chat...



Citation :
Publié par Fantom
Les passages de Nasr Eddin Hodja sont toujours aussi plaisants a lire, ce qui me donne envie de retrouver quelques bouquins ...
Ces histoires sont attribuées à diverses sagesses. La manteau invité, j'en ai l deux versions, dans des cultures différentes.
Citation :
Publié par Soir
Bn, ce fil est vivant, cela fait plaisir.

Ouais désolé je pensais sophisme à la place de syllogisme... et puis Socrate m'a induit en erreur
Citation :
Publié par Turpitude
... euh Socrate est probablement un chat.

C'est une abduction, déduction qui n'est pas certaine, mais hautement probable.

Hop là


Non?
Non, car on a vite fait de voir que Socrate n'est pas un chat
Par abduction, en fait, on émet une hypothèse, on construit une lois sur un cas particulier (c'est une sorte de parie). Puis on vérifie que tous les cas particuliers possible suivent cette lois.
C'est ainsi que procèdent les détectives, lorsqu'ils parlent de déductions, ce sont en fait des abductions (la déduction étant le résultat de faits certains, or ce n'est pratiquement jamais le cas dans la réalité).
On est d'accord sur la définition de l'abduction et ce que ça implique, mais ne peut-on pas écrire l'histoire de Socrate et du chat sous forme d'abduction?

On a:

X < Y (< = implique, je sais pas faire le signe sur mon clavier )
Z est Y
---------

Z est X

X = Homme
Y = Mortel
Z = Chat


C'est pas une abduction, ça?

C'est juste que le pari est un échec.....
Je ne suis pas super fort en logique, mais on va essayer de faire quelque chose avec Socrate, le chat, l'homme et la mort

1 : La déduction :
Je sais que tous les Hommes sont mortels, car cela a été prouvé (on va estimer qu'il n'existe pas d'immortel, même si pour avoir un travail de déduction totalement cohérent, on ne pourrait pas l'affirmer sans avoir la preuve absolue ).
Or Socrate est un Homme.
J'en déduit que Socrate est mortel.


2 : L'induction :
Je ne sais pas si les hommes sont mortel ou non (ou les deux).
Je prend un échantillon d'Homme. Je m'aperçois qu'au bout d'un certain temps, ils meurent tous.
Je prend un autre échantillon : idem.
Un autre, un autre, un autre : idem.
J'estime que le nombre d'échantillon est suffisant pour affirmer que tous les hommes (dont Socrate), sont mortel.
Le problème du raisonnement par induction, c'est qu'il suffit d'un seul contre exemple pour casser toute sa théorie.

3 : L'abduction :
Elle est basée sur l'induction :
On prend un cas particulier : un Homme.
Je l'observe, et je m'aperçois qu'il est mortel.
Je vais émettre une hypothèse, sur ce cas particulier, qui sera : Tous les Hommes sont mortel. C'est ce que j'appelais le parie : on peut très bien être tombé sur le seul Homme mortel.
Ensuite, on va estimer que cette théorie est vrai tant qu'on ne trouve pas de contre exemple l'infirmant.
Si on en trouve un, on modifie notre théorie en conséquence.
C'est ainsi que procède les scientifiques, par exemple, qui se base sur une observation pour émettre une hypothèse (La lune est ronde, tous les corps célestes sont rond), et qui parient que ce cas particulier qu'ils ont observé est en fait un cas général. C'est comme ça qu'on a découvert que la Terre était ronde, ou que le chien démon des Baskerville était en fait... Enfin, j'en dis pas plus.

Mais je ne sais pas si on peut appliquer cette méthode au chat et Socrate (Socrate, tout comme les chats, est mortel, donc Socrate est un chat), car il n'y a la dedans aucun cas particulier qui permettrai de construire notre loi.
J'ai du mal avec mon cerveau ce matin

Attention, tout ce que j'indique est ce que j'ai compris de tout cela. Si quelqu'un de compétant n'est pas d'accord, qu'il n'hésite pas à en faire part, que je corrige ma pensée
Pour l'histoire du chat et de Socrate, GuiWald, c'est seulement une manière de montrer qu'on peut effectuer des déductions irréprochables logiquement avec des propositions fausses ou réputées telles.

Tous les chats sont mortels.
Or Socrate est un chat.
Donc Socrate est mortel.


Et encore, la seconde prémisse n'est dite fausse que pour autant que par "Socrate", on entende "le fameux philosophe du V ème siècle avant notre ère, dont Platon fut le disciple". Car "Socrate" peut très bien être le nom donné à un chat.

D'ailleurs, l'exemple typique des limites de la déduction dans la recherche de la vérité est plus vicieux puisqu'il fait intervenir deux prémisses réputées vraies pour aboutir à une conclusion paraissant absurde.

Le voici:

Tout ce qui est rare est cher.
Or un cheval bon marché est rare.
Donc un cheval bon marché est cher.



Sinon, tes présentations de la déduction, de l'induction et du raisonnement hypothétique me paraissent convenir.
C'est pas plutôt un raisonnement par l'absurde ton dernier exemple : En arrivant sur l'impossibilité "ce qui est bon marché est cher", on démontre que tout ce qui est rare n'est pas forcément cher.

Tout ce qui est rare est cher n'est donc pas vrai, et une façon de le démontrer est effectivement de la manière dont tu l'as faite.

(Encore une fois, mes cours de maths sont loin, et je dis p e une connerie. Mais je crois me souvenir que le raisonnement par l'absurde procédait ainsi).
Bon... Chaipa si je fais bien de remonter ce vieux fil ou si j'aurais dû en créer un autre... Mais voilà quelques histoires de plus :



Le temps pour apprendre


Un étudiant jeune mais sérieux a demandé au maître Zen :

- Si je travaille très dur, combien de temps vais-mettre à trouver le Zen ?
Le maître prit le temps de réfléchir et répondit :
- 10 ans
- Et si je travaille vraiment, vraiment dur et que je m’applique ?
- Et bien, 20 ans.
- Si je travaille de tout mon cœur ?
- 30 ans.
- Je ne comprends pas. Plus je travaille, plus longtemps cela me prendra !
Le Maître répondit :
- Quand tu as un œil sur le but, tu n’as qu’un œil sur le chemin.





*****



L’Archer et la Flèche.


Il était une fois un général fort et fier, qui avait passé sa vie entière à livrer des batailles pour plusieurs rois. A la fin de sa carrière, il se lassa des combats. Il avait passé sa vie à perfectionner sa science de la guerre, il était célèbre, mais fatigué. Il ne désirait plus qu’une chose : se retirer du monde, et apprendre l’art du tir à l’arc. Il ne voulait pas devenir un meilleur guerrier, il voulait simplement passer son temps à méditer, et il avait entendu parler de Maîtres de l’arc vivant dans des monastères, ne faisant que du tir à l’arc. Cette vie l’attirait.


Après un long voyage, il trouva le monastère de ses rêves et supplia qu’on l’y accepte, pour qu’il passe le reste de son existence à étudier le tir à l’arc. Et c’est ce qu’il fit pendant 10 ans.


Un jour, le Maître du temple vint le voir. « Tu as appris tout ce que tu avais à apprendre, tu maîtrises l’arc, il est temps de partir. » Le général fut choqué, il désirait rester. Mais le Maître était décidé, le général quitta le temple. N’ayant pas de place où aller, il décida de retourner au village de sa naissance, qu’il n’avait pas revu depuis son enfance.


Il voyagea longtemps, et arriva près du village. Alors qu’il marchait dans la forêt, il vit une cible dessinée sur un arbre, et une flèche plantée exactement en son centre. Surpris il continua. Il n’était pas au bout de ses surprises : il trouva plein de cibles, dessinées aux endroits les plus inattendus. Et à chaque fois, il y avait une flèche exactement au centre. Il commença à s’irriter. Après 10 ans passés à se perfectionner à l’arc, il rentre dans son village pour y trouver quelqu’un qui maîtrise parfaitement l’arc ? La jalousie le rongeait.


Arrivé au village, il y avait des cibles partout, avec une flèche en leur centre exact. Il trouva les aînées du village, et leur demanda d’appeler l’archer responsable de tous ces tirs, qu’il le rencontre dans une heure au centre du village.


L’heure était presque écoulée, et personne ne venait, sauf une petite fille, qui jouait dans le coin. Elle s’approcha de lui :
- Vous attendez quelqu’un ?
- Va-t-en, répondit le général, irrité.
- Non, non, on m’a dit de trouver quelqu’un qui attend, au centre du village. Si c’est vous, c’est moi que vous attendez !
Le général la regarda, incrédule.
- J’attends le Maître archer, qui est responsable de tous les tirs parfaits que j’ai vus.
- C’est moi.
- Impossible ! Comment pourrais-tu ?
- C’est simple, je prends mon arc, je mets une flèche, je tire au hasard, et là où tombe la flèche, je dessine une cible, autour.





*****



A la recherche de la puissance



Il était une fois un tailleur de pierre, insatisfait de lui et de sa position dans la vie.


Un jour, il vit passer un riche marchand, et il l’envia : « Ce marchand doit être puissant ! ». Il se dit qu’il aurait aimé être un marchand. Et aussitôt, il se retrouva marchand, à profiter du luxe et de l’argent, envié par les uns et les autres. Mais quelques temps après, il vit passer un prince, transporté sur un éléphant, avec une procession officielle, et tous devait plier le genou devant lui, riches ou pauvres. Il se dit « Voilà le pouvoir ! J’aimerais être comme lui ! »


Aussitôt il se retrouva prince ! Il fit de longues processions, sur son éléphant, et tous devait plier le genou devant lui. Mais l’été devenir chaud, très chaud, le soleil le brûlait. Il songea au soleil, et se dit « Quelle puissance ! J’aimerais être le soleil ! »


Et aussitôt il devint le soleil, brillant férocement sur chacun, brûlant les champs, maudit par les fermiers et laboureurs. Mais un grand et sombre nuage cacha le monde, le soustrayant à ses rayons. Il se dit « Quelle puissance ! Il est capable de cacher le soleil ! J'aimerais être ce nuage ! »


Alors il devint un immense nuage sombre, cachant les villes et villages, noyant tout le monde sous des trombes d’eau. Mais il se rendit compte que le vent le poussait vers la mer… « Quelle puissance, ce vent ! J’aimerais être le vent ! »


Aussitôt l devint le vent, soufflant et arrachant les tuiles des toits, les branches des arbres. Mais au bout d’un certain temps, il trouva quelque chose qu’il ne pouvait bouger, aussi fort qu’il souffle. Un immense rocher, une vraie tour, immuable. « Quelle puissance, se dit-il. J’aimerais être ce rocher !”


Aussitôt, il fut le rocher, puissant, solide, immuable. Mais alors qu’il se tenait là, plus puissant que n’importe quoi sur terre, il entendit un marteau frapper la roche, et sentit un peu changé. Il se demanda « Qu’est-ce qui peut être plus puissant que moi ? »


Il regarda tout en bas et vit un simple tailleur de pierre.
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