Je sais bien que JoL n'est pas forcement le lieu pour ca, mais il serait de bon ton de nuancer légèrement vos propos. Tout n'est pas tout blanc ou tout noir, et il n'est pas question non plus que ceux qui ne sont pas avec moi soient contre moi (vous suivez ?).
On relèvera tout de même, que la presse a beau appartenir aux marchands de canon (ce qui est loin d'être une fierté, mais après tout on a la presse qu'on mérite et inversement elle a le lectorat qu'elle mérite), les rédactions ne s'en laissent pas compter pour autant (fronde de la rédaction au Figaro après les déclarations de S. Dassault).
Néanmoins, ce qui à mon sens mine le plus la presse française, c'est principalement l'image dégueulasse que renvoient les journalistes politiques. Aucun n'est capable de tenir tête a un homme de pouvoir, fait facilement étayable sur plusieurs émissions différentes/chaînes différentes. Le copinage avec le pouvoir est beaucoup trop important. J'attend avec impatience le mec qui sera capable de se cogner en face un responsable politique, ce jour la peut êre que les ventes redécolleront. Bref, ladite presse hexagonale a mis le doigt dans un engrenage d'ou il va être difficile de sortir, elle a perdue l'essentielle de sa crédibilité, elle n'est plus le relais entre le pouvoir et le peuple et pour le peuple, mais dans la majeure partie des cas le relais du pouvoir tout court. C'est en règle général ce qui me hérisse quand on crache un peu trop volontiers sur la presse anglo-saxonne, qui elle ne prend pas de pincette avec ses politiques (mais elle reste une presse d'opinion, et ou est le mal ?), et bas des records de vente tous les ans (U.K, pays scandinaves et Etats-Unis). La c'est sur, les ventes leur assurent la majeure partie du budget, donc pas besoin de compromission, les annonceurs viennent d'eux-même, ne peuvent poser leurs conditions et ainsi de suite. Chez nous les quotidiens perdent des ronds, et deviennent soit "Opéables", soit rachetables suite a dépôt de bilan. La perte d'indépendance éditoriale est donc le cadavre suivant.
Tout ceci étant, une fois de plus à nuancer. On trouve quand même encore de bons papiers dans grosso modos tous les quotidiens : le fruit n'est pas complètement pourri. Pour pouvoir l'apprécier, il faut garder à l'esprit que le jeu de la presse est un jeu de donnant donnant (et ainsi la descendre de son pied d'estal pour la remettre à sa vraie place, celle de médias développé par des humains, toi, moi, vous, eux, elles. etc...). Par exemple, et sans troller (suffit les procès d'intention
), quand je lis que le Canard Enchaîné est un journal rebelle, je me dis en moi-même : "touchante naïveté :')". Les sources du Canard, et c'est de notoriété public, viennent de la classe politique elle-même (reglement de comptes et ainsi de suite...), mais aussi de certains services de police bien informés (mais si vous voyez lesquels) dont l'interet est de balancer un "truc" pour avoir un autre "truc".
Le jeu est le suivant : "Je te file une info, mais toi tu la publie". L'interet du journal est d'avoir l'info, celle de l'informateur est de la voir publiée (reglement de comptes (bis), mise au point et ainsi de suite ...). Pas de reporter infiltré, de taupe ou de d'intrusion a la Batman dans les bureaux de untel ou untel. Le romantisme n'est pas (completement) de ce monde la. Pour savoir décoder une info la vraie seule question est toujours et encore : "à qui profite le crime ?"
Je termine vite fait cet exposé sur la pratique journalistique en revenant sur l'affaire du Rer.
Le but du journaliste, à ce moment la de l'histoire, c'est de savoir ce qu'il se passe. Il appel donc le comico de la commune concernée, voir son pote place Beauveau pour être tuyauté. Le pote n'en sait pas forcement plus, il se rabat donc sur la version officielle et la relais mot pour mot. Le truc tourne au vinaigre, et après plusieurs jours d'indignation nationale (les gens s'émeuvent de bien peu de chose tout de même), on découvre le pot au roses. De suite on prend les médias pour bouc émissaire, alors que la classe politique, jusqu'au plus HAUT SOMMET DE L'ETAT s'est relayée pour s'indigner, condamner, etc... Les médias sur qui on cogne, n'ont été que l'écho des coulisses du pouvoir, de la police, et de la gendarmerie. Ils ont fait amende honorable, les excuses publiques se sont empilées pour finalement un "crime qu'ils n'avaient pas commis". Mais il était trop tard et il s'agissait de sauver les meubles.
Et c'est bien tout le problème de la presse française aujourd'hui, elle essaye de sauver les meubles.