Publié par Coffy
Oui des groupes comme les australiens d'ACDC ont commencé à émerger réellement à ce moment là.
J'ai été un peu vite en besogne et j'ai en effet carrément oublié AC/DC. Mais si je voulais être de mauvaise foi je ne qualifierais pas AC/DC de Hard Rock, mais je les rangerais dans la catégorie "fous furieux qui ne savent faire qu'une chanson", au même titre que les Cramps, les Ramones, Motörhead et quelques autres. C'est de la mauvaise foi, je vous l'accorde. En fait, on peut même avancer que les White Stripes font du hard-rock avec ma définition... (ce qui ne me semble pas choquant).
Publié par MaOui
hm t'as un argumentaire un peu sérieux (technique ou historique) pour étayer ce postulat, parce que moi ca me semble être un peu n'importe quoi.
Meci de rester courtois, et de préciser exactement ce que je dois développer.
Je précisais en tout cas juste que j'adoptais un point de vue
historique. En 1966 ou 1967, les journalistes qualifiaient les morceaux "You Really Got Me" des Kinks ou surtout "The Train Kept A Rollin' " des Yardbirds de hard rock, c'est pas moi qui l'invente, l'expression date de cette époque. L'expression heavy-metal vient, quant à elle, de la chanson "Born To Be Wild" de Steppenwolf ("heavy metal thunder") en 1968.
Musicalement, les Kinks, les Yardbirds, les Who étaient des Anglais s'appropriant d'une manière crue et électrique la musique noire américaine (le blues et le rythm'n'blues). Les premiers groupes metal étaient, eux aussi, anglais (Deep Purple, Black Sabbath, Budgie...) et ont essentiellement apporté un concept jusqu'ici non utilisé jusqu'ici par la musique
pop anglo-saxonne : la virtuosité.
Comparons par exemple les styles respectifs des guitaristes de Led Zeppelin et de Deep Purple. Jimmy Page ne sort que très rarement de la pentatonique et du 8/12 dans ses soli, son fond reste essentiellement blues (il se lancera, certes, dans les gammes folk celtiques dès
Led Zeppelin III, mais, pour citer un exemple facile, même le solo de "Stairway To Heaven" est en gamme pentatonique, la gamme du blues). Page n'oublie jamais que son fond de commerce, c'est le blues. Ritchie Blackmore, au contraire, tente très tôt de se départir des 5 notes du blues, et propose vite des modes mineurs inspirés de Bach. Le premier album de Deep Purple n'est-il pas enregistré avec un grand orchestre ? Oui, c'est une grosse bouse, aussi, ce disque, je vous le concède. Certes, des morceaux comme "Black Night" renvoient plutôt au blues, mais "Child In Time", "Highway Star" ou même l'inénarrable "Smoke On The Water" n'ont plus grand chose à voir avec. D'un strict point de vue
technique, les gammes et les rythmes employés ne sont pas les mêmes.
Il faut savoir que chronologiquement, Blackmore est l'un des premiers solistes à sortir des idiomes rockabilly et blues (écoutez les Beatles, par exemple, c'est frappant, ils n'en sont jamais sortis entièrement malgré leur expérimentation perpétuelle). Tommi Iommi lui a vite emboîté le pas, le tout a dégénéré et on s'est retrouvé avec des horreurs comme Satriani ou Steve Vai (avis personnel, ne vous emballez pas, merci). D'où à mon sens la scission entre "hard rock" et "heavy metal". Difficile de comparer des guitaristes comme Page ou Angus Young d'une part et des gens comme Blackmore ou Randy Rhoads d'autre part. Par contre, il est évident que les deux genres sont consanguins : les deux sont nés avec les "supergroupes" à partir de 1968 (Cream, les New Yardbirds devenus Led Zeppelin, Deep Purple...), conglomérats de musiciens de studios reconnus assemblés avec plus ou moins de bonheur.
En schématisant, on aurait l'opposition suivante : le hard-rock, c'est le blues, une musique américaine, plus chaleureuse que virtuose, le heavy metal, c'est l'Europe, l'influence classique et la virtuosité.
Après, comment on en arrive au doom metal ou au grind core, c'est un peu une autre histoire.
PS : ne vous enflammez pas, je ne prétends pas détenir une quelconque vérité universelle, c'est bien plutôt une théorie personnelle basée sur de vrais arguments. On pourrait évidemment me démontrer le contraire, mais on n'arrivera pas à me convaincre en répondant "c'est n'importe quoi", "arrête la drogue" ou "va te coucher".