Sinon, je suis d'accord avec l'opinion d'Andro sur la vision économique libérale ; c'est une vision qu'on a déjà connue ; Toute la révolution industrielle s'est déroulée dans le cadre d'une absence totale de régulation. Du coup, franchement, j'ai l'impression que, quel que soit le modèle défendu, à part l'anarcho-syndicalisme, en dehors de la parenthèse catalane, on y a goûté. C'est pour ça que j'ai un peu de mal à comprendre ta vision d'une nouveauté politique.
Il est assez logique avec le recul que la révolution industrielle se soit déroulée sans régulation : si comme maintenant les politiques d'alors ont été plus soucieux de préserver un ordre établi que d'accompagner les changements, il est compréhensible que ces changements aient eu lieu hors la loi.
Mon point de vue s'articule précisément autour de cette notion : comme au XIXème, on est face à une structure du travail en train de changer, à des modes de production et de consommation qui sont en train de changer. Et le seul référentiel politique qu'on tente d'y appliquer à connu son heure de gloire il y a 135 ans !
Aujourd'hui on a :
- Un chômage délirant ET des freins mis à la possibilité de se créer son propre emploi
- 10% de la population active non salariée qui n'est pas sous le socle de la protection sociale, avec des carrières bien plus éclatées qu'auparavant, rendant très compliqués les calculs d'indemnité et de retraite. Avec une augmentation nette de ce type de travail tous les ans, grévant d'autant le financement de la protection sociale
- Une technologie qui se révolutionne tous les 4 ou 5 ans et des cursus de formation qui continuent d'être structurés comme il y a 30 ans
Donc à terme :
- Plus de chômage
- Une protection sociale toujours plus déficitaire
- Une population de moins en moins employable
Et pour se sortir le cul des ronces, je ne crois ni au libéralisme vieux de 135 ans, ni au Colbertisme que l'UMP appelle du libéralisme, ni au machin rosatre du PS qui est un gloubiboulga socialo-UDF, et encore moins aux incantations surranées de l'extrême gauche ou aux incantations mortifères de l'extrême droite.
Le monde a changé et la politique doit changer avec lui. Ou crever avec lui.
Pour le moment l'intégralité de notre classe politique a pris la seconde option. Et on me demande encore pourquoi je ne vote pas ...
Le problème c'est pas le modèle mais les gens qui sont derrière, si c'est des enflures malhonnêtes qui pensent qu'à leur gueule plutôt qu'au bien commun, bah tu pourras avoir un système libéral, neo libéral, socialiste, communiste, bah ça sera la merde quand même.
Dis donc, ce serait pas un flagrant délit de relativisme ça ?
Evidemment, si tu mets des connards à la tête d'un système il n'en sortira rien de bon. Mais le système lui même est ancré dans une époque et dans une conscience économique et sociale précise. Quand le paradigme autour de lui change, il doit changer avec.