Réforme du CNRS

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Salut

Depuis quelques semaines j'entend parler d'une réforme du CNRS qui serait transformé en 8 centres selon les disciplines.

Citation :
La nouvelle organisation de l’établissement repose essentiellement sur :
• 6 départements scientifiques dont 2 départements transverses
• Une direction scientifique générale – DSG – qui regroupe les départements
scientifiques et les instituts nationaux
• Une mission de la stratégie et de la prospective, auprès du président et du
directeur général, chargée d’impulser les réflexions prospectives et de coordonner la
réflexion sur l’élaboration de la politique générale de l’organisme.
• 5 directions interrégionales : Ile-de-France, Nord-Est, Nord-Ouest, Sud-Est et
Sud-Ouest. Le directeur interrégional est membre du comité de direction du CNRS.
Avec les délégués régionaux de l’interrégion, qui sont ses adjoints, il représente le
CNRS en région.
Ces 4 mesures ont été approuvées par le conseil d’administration du CNRS le 19 mai
2005.
Pourquoi une organisation en 6 départements scientifiques ?
Les objectifs sont de :
• développer l’interdisciplinarité en décloisonnant davantage,
• renforcer la politique scientifique,
• stimuler l’émergence de nouveaux axes de recherche.
6 départements scientifiques, dont 2 « départements transverses », seront mis en place,
consacrés aux grands domaines suivants :
- Mathématiques, informatique, physique, planète et univers (MIPPU)
- Chimie
- Vivant
- Homme et société
- Environnement et développement durable
- Ingénierie
Les deux instituts nationaux, IN2P3 (Institut national de physique nucléaire et de
physique des particules) et INSU (Institut national des sciences de l’Univers), seront
reliés au département « Mathématiques, informatique, physique, planète et univers ».
Le passage des 8 départements scientifiques actuels à 4 départements
« thématiques » regroupant les principales disciplines présentes au sein du CNRS est un
facteur de décloisonnement de la vie scientifique.
La création de 2 départements scientifiques « transverses » vise à renforcer l’action du
CNRS dans deux domaines très pluridisciplinaires :
- « Environnement et développement durable »
C’est un domaine porteur de grands enjeux pour l’avenir de nos sociétés, et
dans lequel le CNRS est très bien placé pour apporter des contributions
majeures.
- « Ingénierie »
Ce domaine, situé au carrefour entre science et technologie, entre recherche
fondamentale et innovation, nécessite bien souvent de combiner les apports de
plusieurs disciplines pour embrasser une problématique de systèmes
complexes.
L’autre nouveauté de cette organisation est la possibilité de rattachement des laboratoires
à plusieurs départements. Notamment, une très grande partie des laboratoires rattachés à
l’un des deux départements « transverses » seront aussi rattachés à l’un des quatre
départements « thématiques ».
Source: http://www2.cnrs.fr/presse/communique/680.htm

Beaucoup de chercheurs sont opposé a cette réforme. Etant juste étudiant en M2 Pro l'an prochain, je ne comprend pas pourquoi il y a tant de virulence. Ce ne serait pas mieux de subdiviser en plusieurs discipline et de pouvoir alleger le système?

Citation :
Les opposants à la réforme qui prévoit de scinder le CNRS en six entités ont obtenu le report du conseil d'administration qui devait l'avaliser.
Environ 2.000 personnes ont empêché le conseil de se tenir en manifestant devant le bâtiment et à l'intérieur de celui-ci, à Paris, et en occupant la salle où il était prévue, a-t-on appris auprès du Centre national de la recherche scientifique.
Un nouveau conseil d'administration sera convoqué dans les 20 jours avec un ordre du jour inchangé, a-t-on précisé.
Les manifestants refusent le découpage en instituts, souhaité par la ministre de la Recherche, Valérie Pécresse, pour "améliorer les partenariats, donner plus de cohérence à la politique nationale de recherche et utiliser plus efficacement les moyens".
Source:http://www.lepoint.fr/actualites/les.../1037/0/254218




Donc je voudrais en savoir plus sur les raison de l'opposition à cette réforme et savoir ce qu'en pensent les chercheurs, thésard et scientifiques de JOL.
Je ne suis plus au CNRS depuis quelques années déjà.
Ce que j'aimerais savoir c'est qui veut cette réforme et dans quel but vous aurez compris que ce que j'ai lu me semble pleins de mots creux, moi je veux du concret, pas de la rhétorique) ? Et qui ne la veut pas et pour quelles raisons ?
Je vais lire et écouter les interviews avec interêt, j'ai beau avoir lu plusieurs articles dans le Monde sur ce sujet, j'ai toujours rien compris. Il y a des anti qui présentent la réformes comme la fin de la recherche en France. Et les pro qui la présentent comme la solution au retard français dans ce secteur. Au final, j'ai toujours pas compris si c'est un bon ou un mauvais changement!
Voilà ce que j'avais écrit sur la taverne il y a quelque semaines :
Citation :
La réforme du CNRS prévoit l'absorption du département des sciences de la vie par l'INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Les missions de l'INSERM n'étant pas celles du CNRS, cette réforme se traduira par un affaiblissement de la recherche française en biologie fondamentale.
Je me permets de partager un texte qui m'est parvenu au sujet de cette réforme, en espérant qu'il pourra vous convaincre de l'utilité de cette recherche qui est par définition inutile aux yeux des non-initiés.

Citation :
Il faut soutenir la biologie fondamentale en France

L’exploration des propriétés fondamentales du Vivant est le socle de toutes les avancées majeures dans le champ des applications biotechnologiques et biomédicales. Elle est aussi la base de nos enseignements, de notre culture et de notre expertise collective des grandes problématiques mondiales de santé et d’environnement. Ses dernières découvertes, consacrées par plusieurs prix Nobel de Physiologie ou Médecine, concernent notamment la mort cellulaire, la mémoire, le cycle de développement des cellules, le contrôle de l’expression génétique. Elles ont toutes été réalisées sur des modèles expérimentaux aussi inattendus que la levure de boulangerie, la limace de mer, la mouche du vinaigre, des vers parasites des sols ou des plantes réputées indésirables, choisis par les chercheurs pour leur simplicité et leur portée générale. Les travaux ayant conduit à ces découvertes n’étaient attachés à aucune finalité prédéfinie autre que celle de faire progresser la connaissance du Vivant. Ces avancées sur la compréhension du Vivant naissent essentiellement aujourd’hui dans le cadre d’une démarche transdisciplinaire impliquant la chimie, la physique, les mathématiques, l’informatique, les sciences de la terre.

Tous les pays industrialisés ayant intégré ces dimensions stratégiques, la recherche sur le Vivant a pris la forme d’une compétition mondiale acharnée du fait de ses enjeux culturels et économiques. Grâce aux principaux organismes de recherche impliqués dans la recherche fondamentale en biologie que sont le CNRS, l’INSERM, l’INRA et le CEA, la France y a tant bien que mal, souvent de façon chaotique, préservé des moyens significatifs et une présence internationale. Il est indispensable aujourd’hui que notre pays réponde aux défis de notre temps en concentrant et mobilisant ses moyens sur la base d’une organisation simple et lisible permettant de dégager des horizons scientifiques partagés par la communauté des acteurs. L’histoire récente de la recherche française dans le domaine est malheureusement marquée de nombreuses fluctuations stratégiques et d’une insuffisance de coordination qui ont affaibli sa puissance globale et entretenu une rivalité entre organismes de recherche. A l’heure où le CNRS et l’INSERM revoient leur structuration, une opportunité unique apparaît de bâtir un projet ambitieux pour les sciences du Vivant. La création de structures de coordination entre organismes, tels que les nouveaux instituts biomédicaux de l’INSERM, constitue une première avancée.

Nous devons maintenant franchir une étape décisive de façon à coordonner, au niveau national, toutes les dimensions de la recherche publique dans le secteur des sciences de la Vie et de la Santé, en plaçant au cœur du système la biologie fondamentale, ressource des progrès de demain. Cette coordination devrait reposer sur un Institut des Sciences de la Vie et de la Santé ayant reçu mission de définir une stratégie d’ensemble, claire et ambitieuse. Elle assurerait la reconnaissance par la nation de la recherche fondamentale comme démarche essentielle des organismes de recherche et reconnaîtrait à chacun de ces organismes ses spécificités et compétences scientifiques. Ainsi, loin de conduire à un démembrement des organismes de recherche concernés, elle préserverait leur rôle stratégique et opérationnel ainsi que leur identité au niveau international.

La création de l’Institut des Sciences de la Vie et de la Santé est nécessaire à la réalisation du couplage entre stratégie et opérationnel qui est essentiel à la conduite de toute recherche. Elle renforcera assez rapidement la compétitivité de notre pays en optimisant l'efficacité de la recherche, en activant les synergies sur les sites d'excellence, notamment au niveau des partenariats avec les pôles universitaires autonomes, et en favorisant l’adaptation de nos recherches aux émergences thématiques. Elle répondra aussi à l’ambition des chercheurs de dépasser les frontières institutionnelles pour porter au plus haut niveau une recherche source de connaissance à partager, d’innovation et de compétitivité économique.

Christian Devaux, Directeur d'unité mixte de recherche CNRS/Université de Montpellier
Jacqueline Godet, Directrice scientifique de la Ligue Nationale contre le Cancer
Bernard Pau, professeur à l'Université de Montpellier
Jacques Samarut, Directeur de l'Ecole Normale Supérieure de Lyon
Pierre Tambourin, Directeur Général de Génopole
Michel Van der Rest, Directeur Général synchrotron Soleil
(Tous sont anciens directeurs de recherche en biologie au CNRS)
Pour m'être détourné de la Biologie "pure" après la licence, je pense que le principal problème de la biologie en France c'est surtout le manque ridicule de moyen pour le slabos, les thésars et les etudiants.
Les débouchés en biologie sont ridicules alors que ca fait 15 ans qu'on parle de "revolution des biotechnologies". Je ne compte plus les étudiants qui ont fait un boulot qui n'a rien a voir après une licence/master/doctorat en Bio, ceux qui sont parti a l'etranger pour gagner leur vie convenablement, les chargés de TD/TP qui nous disaient ( nous étudiants, de se reconvertir car il sont a 35 ans a attendre un éventuel poste de Maitre de Conférence se libère pour avoir un "salaire" proche du SMIC.
Autant en Physique et en Mathématiques, la recherche française est compétente, autant en biologie c'est limite avec quelques découvertes qui cachent la misère de l'ensemble.
Alors réformer pour rendre plus efficace, ramener plus de pognon pour tous, je trouve que c'est pas plus mal. Enfin la biologie fondamentale est très importante, mais il faut aussi penser a l'appliquer. Les processus de depollution en utilisant des micro organismes génétiquement modifiés ne sont pas moins noble que de découvrir la totalités des facteurs de transcription.
La description du protéome est aussi fondamentale qu'appliquée. Seulement il faut des moyens pour y arriver, pas seulement des mots creux ou des manifs stérile. Et je m'adresse au gouvernement et aux anti.
La biologie est moribonde en France depuis un moment, et grâce aux deux camps. Idéologie contre idéologie et les étudiants, chercheurs, thésards qui prennent les coups et se barrent ailleurs.
D'ailleurs je voudrais bine connaitre la date de la dernière avancées fantastique des équipes françaises en Biologie..


Et quand bien même le gouvernement déciderait en concertation avec les industriels et chercheur des pôles de recherche des prochaines années ce serait un bien.
Le gouvernement japonais a mis le paquet sur la robotique, ils sont leader c'est mal?
Le gouvernement coréen encourage les haute technologies, les chinois aussi, les indiens sont a fond dans le biomédical et l'informatique, quel est le mal?
C'est mal de préparer le futur et de mettre les budget dans un domaines, tout en finançant les autres pour être leader dans 10ans, dans 15 ans?


Eol, ex étudiant en Bio desabusé.
Pour comprendre pourquoi les chercheurs disent fuck à cette réforme, il faut juste se rappeler quelques dates clé dans l'histoire.

La réforme du CNRS devait être discutée par le conseil d'administration le 21 mai, qui devait arrêter un plan définitif. A ce CA participent représentants du gouvernement, chercheurs, membres extérieurs (syndicats de salariés et patronaux, représentants d'entreprises), ça promettait une longue séance de discussions, avec avantage au gouvernement qui a potentiellement la majorité des voix, mais bon en discutant/construisant ça se passe mieux.
Sauf que.
Le 20 mai, la ministre est arrivée avec ses gros sabots en disant "on va faire comme ça comme ça et comme ça", passant outre toute la phase discussion au CA. En clair : tout le monde claque des talons, ne moufte pas et se prend une claque dans la gueule en disant "oui maître"

Ben désolé, les gens du CNRS sont prêts à discuter de la réforme, mais étrangement ils n'aiment pas être pris pour des clowns. Après, on habille ça en "démantèlement du CNRS" : c'est prématuré (encore que, vu ce que donne l'ANR), mais la raison de base est que l'intervention intempestive de la ministre a fait déborder le vase. Et ça risque de continuer si elle persiste à vouloir charger sabre au clair.
... si c'est vraiment elle qui charge, ou si plutôt elle est téléguidée par l'Elysée. Encore un point d'achoppement : les chercheurs aimeraient bien savoir qui dirige ces réformes, parce que si c'est Attali ça va faire mal.

/edit le message initial cite un texte ... de 2005. Je me disais aussi que cette organisation me disait quelque chose (et on en a vu les résultats : l'INSU s'est fait pomper ses crédits au profit de matériels de physique. Paye ta réparation de gravi pour tenter de prévenir les inondations cévenoles ...). Les réformes mises en place depuis 2004 sont des machines à rogner de l'argent par des astuces comptables de base étage, tout en clamant des résultats mirifiques. Après on s'étonne que les chercheurs soient méfiants.
Comme toujours, il doit y avoir du bien et du mal des deux côtés.

Ce que j'entends régulièrement, (France Inter, ou autour de moi), c'est qu'il y a quand même à la base :
- un manque de moyens
- un très fort copinage pour obtenir des moyens

A partir de là, certains voient comme positif tout ce qui peut pallier à ces problèmes, même si certains font valoir que la recherche française se place très bien mondialement, au regard du peu de moyens.

edit : Ca n'a pas l'air de passionner l'Agora la recherche FR
Ah tiens, puisqu'on parlait de la biologie, ça me permet d'illustrer en quoi, si une réforme de la recherche prise isolément peut être inoffensive à première vue, l'imbrication des réformes (ou des réformes futures) fait que ça devient n'importe quoi.

Adoncques la biologie. Vaste sujet s'il en est, puisqu'il recouvre l'anatomie, la virologie, la biologie moléculaire, la biochimie, la biophysique, la neurologie, l'écologie (tiens ! on l'a oubliée celle-là dans l'histoire, alors que la planète connait son Xme cycle d'extinction causé pour la première fois par l'action d'une espèce animale), la génétique, et j'en oublie une pelletée. L'Etat, dans son immense sagesse (j'ai réussi à le dire sans me tordre de rire), a décidé de tronçonner redéployer ses unités en instituts verticaux, avec à la tête de chacun un P/DG (je ne sais plus) ; il est fort probable que chaque institut aura sa propre ligne budgétaire, comme avant.
Jusque là ça ne paye pas de mine, tout au plus pouvons-nous noter que l'institut de biologie est orienté vers la recherche médicale, que l'INSERM (ok) et le CEA (wtf ? et pourtant ... ) lorgnent abondamment dessus en rêvant de s'avaler la bête (et je ne vous raconte pas les dégâts si c'est le CEA qui gagne le gros lot, déjà je pleure rien qu'à affronter leur DRH pour avoir du suivi sur ce putain de poste que je suis le meilleur dessus). On peut noter aussi que des domaines fondamentaux comme la biochimie, la biophysique, l'écologie, situés naturellement à l'interface avec la chimie/physique/géologie-hydrologie, se retrouvent relégués au second rang par l'orientation médicale (enfin moins pour la biochimie, il est vrai).
Bon, pas grave, ça pouvait être le cas auparavant, heureusement existe la mixité des unités de recherche qui permet de s'accoupler à plein d'organismes pour bouffer à tous les râteliers faire une recherche transdisciplinaire (c'était la mode au début des années 2000, ça a forcé plein de labos à se retransformer en vitesse)

Sauf que.
Sauf que la volonté affichée du ministère est de mettre fin à cette mixité , pour en revenir à une dualité université/CNRS. Donc une dualité université/institut, si vous suivez le raisonnement. Donc, en matière de financement récurrent (le plus important, c'est lui qui permet d'impulser les projets avant de recevoir des sous de projet type ANR et autres), c'est soit l'université, soit le CNRS, et rien d'autre hein.
Donc la biophysique et l'écologie (pour prendre ces deux exemples) vont recevoir moins de sous de leur institut (logique : c'est le médical qui prime), et donc vont devoir se tourner vers des sources autres :
- les universités lol, pas besoin de bien développer
- les régions. Dans les régions riches, ça peut le faire, mais ça passe surtout par des financements de thésard sur trois ans et pas un de plus hein. Tout le monde connaît la mirifique insertion professionnelle des thésards, surtout en biologie, et étonnamment depuis peu il devient plus difficile de trouver des candidats au suicide - ou alors des candidats moins compétents.
- l'ANR. OLOLOL² l'ANR quoi, le truc à durée limitée que tu gagnes des clopinettes avec, que les clopinettes sont rognées par des artifices comptables minables, et enfin que la bureaucratie est totalement pesante (avec mépris des technocrates à la clé). Bref, c'est merveilleux de faire fonctionner les recherches par à-coups de trois ans fait n'importe comment, mais l'expérience prouve que c'est un pis-aller très insatisfaisant autant pour les vagues de précaires qui passent le tiers de leur temps à trouver le contrat suivant que pour les permanents qui se retrouvent à faire du jonglage de budget et du bureaucratique au lieu de chercher.
- les entreprises. Ah, enfin une piste intéressante. Sauf qu'on est en France \o/ Les entreprises françaises en biologie (donc les médicaments) sont basses du front, sans vision stratégique (ils sabrent leur propre R&D au profit de la pub), et encore en biologie il existe un bon paquet de docteurs intégrés dans ces entreprises qui font relever le niveau des labos pharmaceutiques par rapport à la moyenne des entreprises françaises (c'est vous dire le niveau moyen). L'avantage, c'est qu'on peut leur vendre du vent vu qu'ils n'y pigent rien, et donc avec un peu de roublardise soutirer des sous. Même que ça peut leur être utile par ricochet, pour la biophysique. Par contre, l'écologie hein.
Donc la biophysique peut s'en sortir, en admettant de transformer des chercheurs en manager (donc avoir moins de chercheurs qui cherchent) ; ça, le pli commence à être pris. Par contre l'écologie, DLC. Ce qui est un peu dommage pour l'étude, par exemple (au hasard) des moustiques, de toute manière un coup de Baygon et hop ! Et puis ça pique mais c'est pas méchant. On passera sur le chikiungaya (qui a retardé l'excelllllent D&L*), la fièvre du Nil, les maladies transmises par cet insecte, et donc la protection en amont des populations ; de toute manière, en aval, on aura des médicaments kirox pour s'occuper de ces maladies.
Ou pas.

Ceci était un scénario que j'ai foncé, mais je ne suis pas certain d'avoir poussé très loin le pessimisme. Déjà actuellement l'ANR se transforme en cauchemar bureaucratique pour la recherche, donc j'ai toute confiance au gouvernement pour pondre des usines à gaz pires au titre de la "simplification". Si quelqu'un peut me donner des raisons d'espérer avec des arguments solides et raisonnables, je prends : après tout, je suis dans le circuit, et je n'aimerais pas spolier l'Etat de l'engagement décennal en me recasant dans l'industrie après avoir embobiné un DRH pas très leste ...

* oui, nous sommes sur un forum de jeux online, ne l'oublions jamais. Et D&L représente l'apex de la création vidéoludique française dans ce qu'elle peut faire de pire.

@Hipparchia : la recherche en France, tout le monde s'en fout, sauf à cracher sur les MCF qui "ne font que 192h/an" (cité de mémoire de Capital, je crois), à dire que le CNRS est une institution créée sur le modèle soviétique (sous peu on va dire que c'était la 5me colonne du stalinisme en France, et que Khroutchev a été directeur du CNRS Sciences Humaines), à brandir le classement de Shangai (qui favorise implicitement les établissements anglosaxons, au dire même des créateurs de ce classement qui ne se veut pas universel), et simultanément à se frotter le kiki quand on a un Nobel ou amener les gosses en garderie à la Fête de la Science en espérant que les nenfants deviendront intelligents par simple osmose.
Ah, de temps à autre, on clame aussi au complot scientifique sur le réchauffement climatique en citant ce nouveau Galilée qu'est Claude Allègre, qui lutte courageusement contre le mammouth.
I'm teh aigri man
Ah bah tiens, tant qu'on en parle, voilà l'arme de 2004 ressortie :
http://sciences.blogs.liberation.fr/...ment-119948456
Le gouvernement serait bien capable de dire "chiche", le petit canaillou, et en profiter pour activer le vrai démantèlement du CNRS (avant de se rendre compte trop tard qu'il y a des équipements lourds à gérer).
[aigri] ou alors une bande de vautours se presse pour récupérer les postes de direction vacants et le tube de vaseline qui va avec. En tout cas, dans certains labos, je vois bien certains tenir ce rôle.
Si les CNRS s'étaient plus bougés contre la LRU, ils n'en seraient pas là ... [/aigri]
Citation :
Publié par Un petit ange
Je vais lire et écouter les interviews avec interêt, j'ai beau avoir lu plusieurs articles dans le Monde sur ce sujet, j'ai toujours rien compris. Il y a des anti qui présentent la réformes comme la fin de la recherche en France. Et les pro qui la présentent comme la solution au retard français dans ce secteur. Au final, j'ai toujours pas compris si c'est un bon ou un mauvais changement!
Je te donne un indice: Valerie Pecresse presente la reforme comme de nature a ameliorer les synergies et l'interdisciplinarite. Le fond de la reforme c'est de tronconner un institut multidisciplinaire en plusieurs instituts aux financements et directions distinctes. Je te laisse conclure sur qui ment et qui dit la verite.
Je continue à faire France-Info sur ce sujet, parce qu'il y a vraiment de quoi se marrer.

Adoncques, conseil du 19 juin bloqué pour éviter un vote en force et engager une réelle discussion entre ministère et chercheurs. Discussion qui commence, effectivement : les chercheurs sont reçus par la ministre le 26 juin ; les sujets abondent, selon les syndicats la discussion fut "molle", avec une ministre qui donne des assurances d'un côté et des fins de non-recevoir de l'autre. Bref, ce qui ressemble à un départ de discussion constructive.
C'était trop beau.
Un nouveau CA devait se tenir prochainement, sans quorum (c'est la règle), suite au CA bloqué.
Mais tout tient dans la manière d'organiser ce nouveau CA.

Mail reçu ce matin par Mardil (je guette ma boite mail)
<<on a appris vendredi qu'un CA était convoqué pour Mardi à 8H, sans que le texte soumis au CA n'ait été présenté au CS>>.
De plus, selon SLR, les membres du CA n'avaient pas reçu l'ordre du jour du CA ni le fameux texte du plan stratégique à discuter, et ce 48 heures avant la tenue du CA ...

Le passage en force, c'est devenu trop commercial, "ils" inaugurent le passage en charge de panzers sur la Meuse. A mon avis, "ils" ont décidé de saborder le CNRS après la démission des directeurs d'unité, pour finir par le dissoudre vite et virer/réaffecter ses chercheurs aux universités pour ne pas recruter de maître de conf. Le scénario "catastrophe" esquissé par certains discours gouvernementaux en fin d'année dernière quoi, avec une justification par l' "immobilisme" de ces "fonctionnaires privilégiés avec une rente à vie".

... d'ailleurs question annexe : ces dernières semaines, aucun article sur ce sujet ne paraît dans les journaux de référence sans qu'un quarteron de commentateurs anonymes ne crachent sur le CNRS "soviétique" (on exclue les Echos, hein, eux ils écrivent carrément leurs articles dans cette veine). Au début je me suis dit "bon, des aigris", mais je constate que c'est systématique et jamais soutenu dans le temps, ie plein de commentaires agressifs au début pour chaque article puis plus rien. Et avec le même genre d'idées en plus :
- CNRS "pompé sur le modèle soviétique à sa création" (en 1948, 1939 - la date varie)
- le mot du général "des chercheurs qui cherchent on en trouve, je cherche des chercheurs qui trouvent"* accomodé à diverses sauces
- tout le monde au CNRS est directeur de recherche
Je commence à me demander si ce n'est pas téléguidé tout cela. Et vous ?

*il me semble qu'il avait déclaré cela alors qu'il voulait "sa" bombe tout de suite et maintenant, et que les chercheurs lui objectaient les difficultés techniques à résoudre (plus le fait qu'un ponte du CEA avait engagé l'affaire sur une fausse piste) ... je me trompe ?
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