Là est notre différence. J'ai la faiblesse de croire qui si on montre aux hommes qu'on peut vivre bien, mais différemment et en respectant son voisin, il suivra lui aussi cette voie et la montrera aux autres.
Le fameux débat philosophique sur la nature humaine...
Alors l'homme est-il bon ou mauvais ?
L'homme est-il assez bon pour faire passer son bonheur après celui des autres ?
Kant disait :
On pose la question de savoir si l'homme est par nature moralement bon ou mauvais. Il n'est ni l'un ni l'autre, car l'homme par nature n'est pas du tout un être moral ; il ne devient un être moral que lorsque sa raison s'élève jusqu'aux concepts du devoir et de la loi.
L'homme est tiraillé entre ces instincts et sa raison. Il ne peut donc devenir moralement bon qu'en exerçant une contrainte sur lui-même, qu'en suivant des règles qu'il a acquit dans son éducation et/ou dans son instruction. Et il n'y a pas 50 moyens d'imposer des règles : le contrat ou la contrainte.
L'histoire nous a révélé que quelque soit la pureté du révolutionnaire, toutes les révolutions ont finis dans des bains de sang et dans la tyrannie.
Pourquoi ? Plusieurs hypothèses, chez Machiavel c'est la civilisation qui rend l'homme mauvais, chez Hobbes c'est le besoin de puissance, de pouvoir qui rend l'homme mauvais, mais ce besoin est présent dans l'état de nature : c'est la fameuse guerre perpétuelle.
Toujours selon Hobbes "l'homme a une nature envieuse, orgueilleuse et méfiante", c'est cette nature qui empêcherait tout communisme. Il faut donc imposer à l'homme cette idéologie. Comment ?
La contrainte ? Oui mais voilà, si une partie de la population n'a pour seul raison de vivre que d'imposer des règles aux autres elle se place en dehors même de l'idée de communisme et on retombe dans des systèmes de type staliniens...
Le contrat ? Machiavel s'oppose à toute idée de contrat: pour lui le pouvoir politique est fondé à l'origine sur la force et non sur un pacte. On pourrait tenter de sauver le communisme en invoquant Locke oui mais pas de bol, si ce dernier croit que l'homme possède une "morale naturelle" et que l'homme est bel et bien lié au pouvoir (ou à la force collective) par un contrat bilatéral (le peuple peut toujours se rebeller contre un pouvoir abusif), il n'empêche que la vision du monde de Locke est un régime libéral assurant la protection et la prospérité de propriétaires raisonnables et libres, l'inverse donc du communisme...
Difficile de partir sur le contrat sans citer Rousseau, si le postulat de ce dernier est plus propice que l'Etat de guerre de Hobbes au communisme, la conclusion n'en est pas moins cinglante : "Renoncer à sa liberté, c'est renoncer à sa qualité d'homme", et "une telle renonciation est incompatible avec la nature de l'homme". Alors comment imposer un système comme le communisme sans toucher à la liberté ? Complexe non ?