Où en est la sismothérapie ?

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Salut, suite au court sujet sur la dépression, j'ai fait quelques recherches et je suis tombé sur un traitement que je ne connaissais que très vaguement : la sismothérapie.

J'ai lu cet article assez alarmant http://antipsychiatry.org/fr-ect.htm , mais il est vrai qu'il a un peu plus de dix ans.

Suite à quelques recherches supplémentaires, la sismothérapie paraît être très largement défendue sur internet, et même louée! J'avoue avoir du mal à comprendre..

Etonnant lorsqu'on voit les dégâts qu'elle cause sur le cerveau, selon les nombreuses sources de Lawrence Stevens (régression de l'intelligence, des émotions, de la mémoire, etc, lisez l'article).

Alors, ce traitement (qui me paraît vraiment monstrueux, digne d'un roman de K. Dick), est-il devenu sans risques en l'espace d'une dizaine d'années ?
Je ne trouve pas d'articles clairs, ils sont toujours partisans (même, et surtout, celui de Wikipédia qui ne mentionne même pas les cas de suicides qui ont suivi le traitement).
La sismothérapie est un traitement revenant au goût du jour actuellement en psychiatrie. Délaissée justement à cause de ces apôtres du désastre qui ne se basaient que sur le côté spectaculaire de la méthode, elle est actuellement pratiquée dans la plupart des centres renommés de psychiatrie française (Ste-Anne, Service Hospitalo-Universitaire pour n'en citer qu'un). Et au contraire, c'est dans les services psychiatriques "bas de gamme" qu'on se refuse toujours autant à la pratiquer.

Il faut dire également que ce n'est plus la même méthode qu'avant. A l'heure actuelle, une brève anesthésie générale est effectuée par un médecin anesthésiste une trentaine de secondes avant l'envoi de l'électricité. Ce n'est donc pas douloureux. Les courants envoyés sont de faible importance, bien moindres que dans un choc électrique externe de réanimation/cardiologie par exemple. L'ensemble du processus est monitoré, aussi bien sur le plan des paramètres vitaux que sur le plan électroencéphalographique (l'activité du cerveau). Quand le choc est lancé, on voit le patient se raidir, adopter une position spastique avec enroulement des mains puis se déraidir et c'est fini...

Les indications précises sont le traitement des troubles de l'humeur résistant au traitement médicamenteux maximal : dépression et trouble bipolaire (ancien syndrome maniaque ou maniaco-dépressif) ; les schizophrènes extrêmement déficitaires (ceux qui n'arrivent même pas à parler en entretien ou avec leur entourage).

Les contre-indications sont principalement les contre-indications à une anesthésie générale, les antécédents cardiologiques et les antécédents dentaires graves. Tout patient devant bénéficier d'une sismo ont un bilan complet de santé à rallonge.

Les effets indésirables sont une hébétude et des troubles de la mémoire pendant les 1 à 5 jours qui suivent la séance. Mais pas plus.

De nombreuses études scientifiques (elles...) ont montré l'efficacité de la sismothérapie dans ces indications. Moi même, pour avoir bossé dans un service en pratiquant et pour avoir assisté à de nombreuses fois, j'en suis totalement convaincu (tout comme je le suis de la pharmacopée psychiatrique, quand elle est utilisée dans les bonnes indications).

Il faut dire aussi que l'efficacité de la sismothérapie va dans le sens d'une psychiatrie "organique", au détriment d'une psychiatrie "psychologique", tout comme les découvertes majeures en ce domaine des 10 dernières années. Tous les grands pontes français non séniles ne cachent désormais plus le fait qu'on finira par trouver un substratum organique à l'ensemble des maladies psychiatriques réelles (pas la dépression prout prout de la femme éplorée des beaux quartiers ou la rebelz attitude d'un jeune gothique) dans les prochaines années. Mais la psychanalyse est puissante (en tout cas elle a des réseaux) et fait tout pour ne pas disparaître du champ de la psychiatrie-médecine sauf quoi elle risque ne plus être qu'un moyen thérapeutique de la psychiatrie-états d'âme...
Citation :
Publié par TonighT
Tu devrais savoir qu'internet est justement le refuge pour vanter des méthodes qui ne sont pas forcément efficaces mais souvent dangeureuses...
Le problème c'est que la méthode est parfaitement légale et administrée régulièrement de nos jours (70 000 en France par an en 1999.. impossible de trouver plus récent).
Grossièrement, c'est un peu comme un lavage de cerveau.. Je trouve ça vraiment révoltant .

Apparement, on ne l'administre plus sans le consentement du patient..effarant qu'on ait pu les imposer de force par le passé (dans d'autres pays on la subit peut-être encore de cette façon).

Mais je sais bien qu'Internet est la place parfaite pour le charlatanisme, mais bon là il s'agit d'un traitement donné dans les hôpitaux publics, et que au moins 90% d'Internet plébiscite.

Où est la vérité dans cette histoire?


Citation :
Publié par Visionmaster
Il faut dire également que ce n'est plus la même méthode qu'avant. A l'heure actuelle, une brève anesthésie générale est effectuée par un médecin anesthésiste une trentaine de secondes avant l'envoi de l'électricité. Ce n'est donc pas douloureux. Les courants envoyés sont de faible importance, bien moindres que dans un choc électrique externe de réanimation/cardiologie par exemple. L'ensemble du processus est monitoré, aussi bien sur le plan des paramètres vitaux que sur le plan électroencéphalographique (l'activité du cerveau). Quand le choc est lancé, on voit le patient se raidir, adopter une position spastique avec enroulement des mains puis se déraidir et c'est fini...
C'est sûr mais comme le dit si bien L. Stevens, ce n'est pas tant les risques de se briser les vertèbres à cause des convulsions que de se faire griller le cerveau qui est en cause.
Citation :
Publié par Visionmaster
Il faut dire aussi que l'efficacité de la sismothérapie va dans le sens d'une psychiatrie "organique", au détriment d'une psychiatrie "psychologique", tout comme les découvertes majeures en ce domaine des 10 dernières années.
Heum, d'apres l'article assez complet sus cites, il n'a jamais ete prouve de cause à effet reel entre les deux dans le sens effet benefique.
Que des psychiatres ont prouves que c'est l'aspect "si vous etes pas gentil -> TEC" qui agit plus que le TEC en lui meme, comparable à n'importe quel instrument de torture, soit dit en passant.
Ensuite, l'article montre aussi que des tests ont ete effectue, qui montrait que meme avec des modifications de la maniere d'appliquer les TECs, les degats au cerveau etait reel et irremediable. Que le faire d'anesthesier, ou pas, de suroxygener, ou pas, ne changeait strictement rien aux lésions.

Globallement, j'ai du mal a comprendre, comment consciement, on peut se dire que de balancer du 70-400v, entre 0.5 et 1A dans le cerveau, zone par excellence extremement complexe, surtout au niveau electrique, peut amener un patient à guerir.

Pour revenir dans le sujet, je voudrais bien que tu m'expliques en quoi la depression est une maladie physique.
Mais lol quoi

Cet article est une vaste tartufferie... Quand on voit ses sources : des bouquins, Newsweek et rien d'autre. Aucun article scientifique cité... Moi, sans problème, je te cite des articles issus de la presse scientifique médicale, celle avec des comités de lecture, celle de la médecine fondée sur les preuves :
  • une review Cochrane (c'est à dire une synthèse de tout ce qui a été écrit sur le sujet) qui prouve que c'est efficace dans la schizophrénie
  • une étude coût-efficacité
  • une review dans la dépression
  • une review qui montre que 80 % des patients sont satisfaits de la sismothérapie (bien qu'1/3 se plaignent de troubles de la mémoire)
Les ECT simulent en quelque sorte une crise d'épilepsie généralisée. Ca remet tous les potentiels électriques des neurones à zéro et les "réoriente" dans leur sens de base. Ca n'a strictement mais strictement rien à voir avec une quelconque peur du médecin ou autre chose... puisqu'ils ne sont pas douloureux et que les patients n'en ont aucun souvenir, grâce à l'anesthésie générale pratiquée !! D'ailleurs les études citées ci-dessus montrent que la véritable sismothérapie est toujours plus efficace que la sismothérapie-placebo.

De nombreuses découvertes (et cette fois-ci je t'incite à faire la recherche toi même sur Pubmed ) montrent qu'il existe des désordres dans la quantité de neuromédiateurs présents chez les dépressifs. Et l'efficacité flagrante des traitements anti-dépresseurs, qui visent justement à rééquilibrer les désordres des neuromédiateurs, en est une belle preuve également. Mais là on s'éloigne du sujet...
Citation :
Publié par Visionmaster
Mais lol quoi

Cet article est une vaste tartufferie... Quand on voit ses sources : des bouquins, Newsweek et rien d'autre. Aucun article scientifique cité... Moi, sans problème, je te cite des articles issus de la presse scientifique médicale, celle avec des comités de lecture, celle de la médecine fondée sur les preuves :
J'ai du mal à comprendre, il cite des livres de psychiatres ... je capte pas trop en quoi ses sources sont si merdiques que ca oO
En source il cite :
- article paru le 25 mars 1993 dans le New England Journal of Medicine
- manuel Psychiatry for Medical Students
- septembre 1977 dans le American Journal of Psychiatry
- Against Therapy, publié en 1988
- Battle for the Mind: A Physiology of Conversion and Brain-Washing
- Breakdown
- Shock Treatments, Psychosurgery, and Other Somatic Treatments in Psychiatry
- The Powers of Psychiatry
- Electroshock: Its Brain Disabling Effects
- The History of Shock Treatment
- APA Monitor
- Clinical Psychiatry News
- Behavioral & Brain Sciences
- British Journal of Psychiatry
- Cognitive Functionning and Degree of Psychosis in Schizophrenics given many Electroconvulsive Treatments
- The Exercise Prescription for Depression and Anxiety
- manuel scolaire Electroconvulsive Therapy
- The Man Who Mistook His Wife for a Hat and Other Clinical Tale


Au moins la moitie sont des bouquins de psy, d'autres des articles, et deux trois trucs annexes.
Alors j'ai pas verifie les bouquins, mais sortir qu'il a pas de sources, ou des sources pourris ... heum

---------

Sur les articles, le premier j'aime bien le "The effects of its use in people with schizophrenia are unclear", pour un article qui date de 2002 (ou 2004 vu une des dates), et sachant que a priori c etait utilise avant ... ouch
Deuxieme : "There is little evidence of the long-term efficacy of ECT"

Et j'ai pas lu les suivants, mais c'est quand meme des recherches recentes, qui semblent pas mettre totallement en evidence (j'ai lu en diagonale) que ce procede resout vraiment les problemes cibles. Sachant que l'ECT datent de plusieurs dizaines d'années ... ca me fait vraiment flipper personnellement.
La médecine est une science... Jusqu'à présent écrire un bouquin où je dis "I love ECT" ou "I hate ECT", ça n'est pas une preuve. C'est mon point de vue subjectif. Ce n'est pas de la science.

En revanche, j'écris un article où je fournis des données chiffrées, sur lesquels j'applique des méthodes statistiques universelles , répertoriant sur une large série de patients et non pas des "on dit" ou des "j'ai vu que..." et mon article est relu par d'autres scientifiques de tous bords, d'accord ou pas d'accord avec mon postulat de départ. Ca c'est de la science. Et ça, ça prouve quelque chose. Car c'est objectif (ou au moins ça tente de s'en approcher le plus possible).

Petit exemple par A + B :
Je vois 4 cochons passer devant moi, le premier est propre, les 3 autres couverts de boue. J'ai 2 options :
  • je m'appelle antipsychiatry, je suis un site archiconnu comme obscurantiste (du même niveau que Messian ou le réseau Voltaire), je vais dire : les cochons, c'est plein de boue, la boue, c'est sale, donc les cochons sont sales, donc il ne faut pas manger de cochon, donc pas de viande du tout et extrapolation ainsi de suite à l'infini...
  • je m'appelle données scientifiques, je me dis qu'avec 4 cas, on ne peut rien conclure, je regarde donc 50 cochons, dont 25 sont boueux et je dis : les cochons, 1 fois sur 2, sont boueux. Point. Je n'extrapole pas plus. Je me contente des faits objectifs pour en déduire des conclusions les plus objectives possibles.
@Visionmaster
Et il est possible, à l'heure actuelle, "d'observer" avec autant de clarté et de certitudes scientifiques l'état d'une psychè humaine que tes cochons ?

Ceci n'est pas un troll mais une vraie question. Je précise, pas d'ironie vicieuse ou cachée, je cherche juste à comprendre comment un diagnostic peut être "prouvé" et comment l'efficacité ou l'inefficacité d'un traitement peut être "quantifiée", "rationalisée" et totalement validée ou invalidée...

Cela me reste souvent particulièrement mystérieux, étant néophyte dans le domaine, étant donné que chaque être-humain est "unique" comment poser et fonder des certitudes scientifiques sur le domaine du "psychique"?
Puisque, sauf erreur, il n'est pas uniquement "physiologique" et donc trouvant réponse dans le "chimique", même si les avancées dans le domaine doivent permettre d'apporter de plus en plus souvent des réponses aux souffrances des patients, surtout si l'on peut doser les médicaments au cas par cas et adapter la posologie, mais quand-même...

Ca doit tout de même rester sacrément épineux comme sujet, même au sein de la profession non?

Mes deux centimes

Keld
Parce qu'il existe une classification des maladies psychiatriques (la CIM-10 pour être précis), qui permet de s'y retrouver. Il faut savoir que les maladies psychiatriques ont autant voire plus de retentissement physique que psychique. Ainsi, dans la dépression, sont au même plan que les idées de dévalorisation et de culpabilité, la lenteur des gestes, la fatigue permanente, le sommeil perturbé, la perte de poids, etc...

Chaque maladie psychiatrique peut ainsi être décrite en un faisceau de signes permettant au clinicien de s'y retrouver. Comme une angine est décrite par fièvre + grosses amygdales rouges + pharyngite, telle ou telle maladie psychiatrique est décrite par tel comportement + telles pensées + tels signes physiques.

Ce qui permet justement cette classification est que, comme en médecine "organique", les malades de psychiatrie se ressemblent. On peut donc les sérier et les ranger en catégories.

Ainsi, par exemple, pour les délires chroniques passionnels, on ne trouvera jamais que les 3 thèmes suivants chez les malades psychiatriques :
  • l'érotomanie
  • le délire de jalousie
  • les délires de revendication style "inventeurs méconnus" ou "quérulents processifs" (ie je veux montrer à la justice par tous les moyens que j'ai raison, même pour la moindre des choses)
Tous les délires érotomaniaques sont construits de la même façon, tous les délires de jalousie aussi, tous les délires de revendication aussi. Ceci a donc permis d'identifier les signes communs entre tous ces malades et de coller une étiquette nominative sur leur maladie.

En médecine, il n'y a pas plus carré que la psychiatrie d'ailleurs. Ils ont tellement tout bien décrit et balisé que l'exercice de la profession, sur le plan intellectuel du diagnostic, est devenu facile aux dires de beaucoup (enfin ceux qui sont à la page). Il est plus facile devant un patient de porter le diagnostic de schizophrénie que de dire qu'une patiente a une polyarthrite rhumatoïde parce qu'elle réunit tous les critères - 1...

Alors, certes la médecine n'est pas non plus une science exacte et il est parfois difficile de dire devant quelle pathologie on est (par exemple, dépression mélancolique cognée versus trouble schizo-affectif), mais globalement, grâce à un raisonnement scientifique, on arrive à rationaliser une analyse de psyché humaine. Des moutons à 5 pattes, y'en a partout, aussi bien en médecine organique qu'en médecine psychique, et même probablement plus en médecine organique.

Globalement, pour un psychiatre, l'interrogatoire d'un patient, c'est déceler au travers de l'écoute :
  • Y'a-t-il un délire ? oui/non
  • Est-ce que ce qu'il me raconte est logique ? oui/non
  • A-t-il des troubles de l'humeur ? oui/non
  • Y'a-t-il des éléments paranoïdes ? oui/non
  • ... ad quasi infinitum, chaque réponse permettant de restreindre petit à petit le nombre de "cases" dans lesquels on peut mettre le patient.
Ainsi, dans les articles scientifiques de bonne qualité de diagnostic psychiatrique, pour être le plus objectif possible, une grille de "tri" est préétablie à l'avance et on mesure les écarts inter-médecins et inter-patients, afin de voir l'efficacité de cette grille.

De la même manière, quand on va vouloir juger de l'efficacité d'un traitement, on va utiliser ces mêmes indices, associés à des indices genre "qualité de vie" directement remis aux patients. On comparera le résultat avant traitement et après traitement.

Le débat psychiatrie organique vs. psychiatrie psychologique est vieux comme le monde dans le métier. Néanmoins, grâce aux explorations de meilleure en meilleure qualité, il semble apparaître qu'une grande partie des maladies psychiatriques a une origine organique. Probablement que la vérité est entre les 2, mais à quel pourcentage ? Ca, on ne le sait pas (encore). Cependant, il faut noter que tous les grands pontes psychiatres (Professeurs Universitaires, Chefs de service) non séniles sont plutôt du côté "organiciste". Malheureusement, on sait qu'en psychiatrie, les enjeux financiers sont énormes. On a d'un côté des firmes pharmaceutiques capables d'inventer des syndromes inutiles pour mieux vendre leurs médocs et de l'autre des psychologues/psychanalystes qui voient d'un mauvais oeil une diminution de leurs revenus créés à coup de 100 € la séance par semaine pendant 5 ans...

Il faut quand même remarquer que, par exemple, c'est aujourd'hui une faute médicale grave de traiter une schizophrénie débutante par une thérapie psychanalytique. Ca a été prouvé que, d'une part, ça n'améliorait pas les patients, mais aussi que c'était même dangereux, ne disposant pas de réserves suffisantes pour encaisser et comprendre leur introspection.

De même, dans les thérapies non médicamenteuses, les psychanalystes voient d'un très mauvais oeil le nombre grandissant d'études sur les thérapies cognitivo-comportementales ou de groupe/famille. Car ces études ont toutes tendance à dire, toutes pathologies confondues, qu'elles sont plus efficaces que la méthode freudienne/lacanienne. C'est d'ailleurs rigolo de voir à quel point les partisans de Miller en sont arrivés : faire interdire un rapport parlementaire sur le sujet (au vu des conclusions calamiteuses pour eux). Il est vrai que la nature même de la thérapie psychanalytique et sa durée rend très difficile son évaluation mathématique, mais on pourrait retourner la chose en se disant que, dès le départ, cette théorie a été conçue pour être irréfutable (cf. la critique très bien étayée de Karl Popper).
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