A vrai dire, on aime tous déjà plusieurs personnes (j’assume la généralité de cette phrase). On aime un éventuel conjoint, des gens de notre famille, des amis, que sais-je encore. Bien entendu de façons différentes pour chacun. Je ne parle pas de degré justement parce que ces amours là sont tellement variées, diverses qu’elles sont incomparables, cependant on peut aimer tous ces gens là de façon profonde. En tout cas on en a le potentiel.
Je ne suis pas persuadée qu’on soit absolument monogames naturellement, surtout ci on considère la multitude de façons de concevoir et de gérer la cellule familiale, la « cellule amoureuse », l’attribution d’un ou de conjoint(s), etc, dans les différentes sociétés humaines. En tout cas dans notre société à nous, judéo-chrétienne, l’amour c’est en couple et c’est sensé être exclusif. C’est d’ailleurs encore prévu par la loi quand on se marie : les époux se doivent fidélité, c’est dans le Code Civil. Nous sommes éduqués dans cette idée là, que l’amour est unique, exclusif.
Pour ma part, je ne peux même pas concevoir qu’il le soit. Comment peut on n’aimer qu’une seule personne ? Je ne vois pas. Turpitude faisant deux différenciations du terme. Mais ce que je vois dans ce qu’elle décrit c’est débord l’amour en tant que sentiment qu’on porte à quelqu’un et, son deuxième exemple, la construction d’un couple. Pour moi ce n’est pas la même chose. On peut construire un couple qui fonctionne sans être amoureux. Le mariage d’amour généralisé c’est très récent et très occidental comme concept.
A mes yeux effectivement on peut difficilement construire une vie (vivre ensemble et s’accepter, famille, projets, etc.) avec plusieurs personnes, ne serait-ce qu’en terme de temps et de moyens. Par contre, il me semble tout à fait possible d être amoureux de plusieurs personnes, profondément et sincèrement.
Notre vie ne s’arrête pas à une rencontre, on continue d’avancer, de côtoyer des gens, de découvrir. Lors de ce cheminement il est possible d’avoir trouvé une personne que l’on aime, puis d’en trouver une autre sans pour autant que les sentiments pour la première décroissent. C’est ensuite une question de choix : soit on détourne le regard justement parce qu’on a été bien élevé dans une société où l’amour est sensé être exclusif, soit on vit cette autre histoire. Et dans ce cas là, la vrai problématique est de savoir si les deux autres protagonistes ont la même vision des choses ou pas.
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