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[HRP: ce texte est le prémisse de l'histoire de mon avatar que j'avais écrit il y'a 2/3 ans pour warhammer. Elle est longue et ce court récit n'est que le début d'une série d'épisode. J'ai déjà raccourci mais il faut me dire si c'est barbant ou inintéressant. Enfin voilà quoi, je vous livre le début de l'histoire, je verrais comment c'est reçu pour la suite].
Bonne lecture.
Ma mère adoptive m’a trouvée près d’une bouche d’égout des Docks de Marienburg. J’avais alors quelques mois.
Dieu qu’elle était belle.
Elle s’appelait Mialiadynn. C’était une elfe vivant à Marienburg. Je me dis maintenant que j’ai eu de la chance. En ces temps de troubles et de doute, il n’existe qu’ une elfe pour faire preuve d’autant de bonté.
Dieu que je l’aimais.
Il existe des moments dans une vie qu’il est impossible de décrire, tant celui-ci est juste et parfait. Ce moment a duré 15 années, 15 années pendant lesquelles elle s’est efforcée de découvrir qui j’étais, pour enfin me l’annoncer, un soir.
Une année avant ma naissance, des cavaliers maraudeurs venus du nord, enivrés par la puissance du chaos, s’étaient livrés sur toute la frontière nord de l’empire à des saccages, rapts, brûlant des villages, incendiant les fermes isolées, violant et tuant. Cette automne maudit paraissait interminable.
On vit alors arriver à Marienburg au début de l’hiver, l’exode forcée de milliers de personnes qui n’avaient plus rien: veuves, orphelins, vieillards et blessés, tous arrivèrent espérant trouver sécurité et asile en ville.
Sonia, ma génitrice, était de ceux-là. Elle aurait été violée après que mon père naturel ne se soit fait éventré. Survivant la première année, elle a découvert qu’elle était enceinte. Les hivers sont rudes sur les rives de la Mer Grise. Je fus abandonné au début de la morte saison, peu de temps après ma naissance et elle mourut quelques mois après. L’hiver ….
Je porte et vois chaque jour les marques de cette tragédie. Je ne suis pas comme les hommes de l’empire. Mon visage est tracé, arrogant, et sombre est ma peau, mes yeux et mes cheveux sont noirs comme le jais. Ma taille et mon physique ne peuvent laisser planer aucun doute sur mes origines. Mon nom est Glin et ma patrie se nomme Mialiadynn.
2 années plus tard, je fus admis comme apprenti du maître d’armes des armées régulières de Marienburg. Rolf m’entraînait depuis maintenant plusieurs années sur les recommandations de ma mère. Cet ancien capitaine d’une compagnie de Reiklanders canalisait une fougue et une rage que je n’arrivais pas à m’expliquer. C'était mon ami, un conseiller.
Le jour de mes 20 ans, ma mère me fit cadeau d’un poignard à lame courbe. Un poignard que je qualifierai de «typiquement elfique ». Sa garde en ivoire était simple mais aussi plus longue, trop longue pour une arme de cet acabit. Dans la deuxième partie du manche, presque aussi grand que celui d’une claymore, était taillée une flûte elfique dont les notes portées aux oreilles apaisaient le cœur et l’esprit.
Il était superbe.
Ce poignard était la plus belle chose qu’on ne m’est jamais offert. Et c’était paisible que ce soir là nous étions partis nous coucher.
Des bruits ! Du verre cassée ! On crie, on se bat !
Mialiadynn !
Lorsque je bondis de mon lit ….
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Séparation
Lorsque je bondis de mon lit, mon esprit était encore embué par mes derniers songes, mais mon corps bouillonnait déjà, je sentis mes muscles se tendre, mes organes se crisper.
Je saisis mon poignard et sortis en courant de ma chambre. J’haletais déjà, comme épuisé par mes propres émotions.
La panique ! La peur !
Mialiadynn !
Je dévalais les marches des escaliers 3 par 3. Ma respiration s’accélérait encore, mes doigts se raidirent sur la garde.
Mialiadynn !
Elle était là, elle pleurait.
Dieu qu’elle était belle.
Un homme se tenait assis au fond de la pièce. La lumière des bougies sur les parois et le mobilier rendait cet être inquiétant, supérieur. Il paraissait grand et longiligne, il était rasé. Ses oreilles, à l’image de son corps étaient fines et taillées. Son grand col, relevé, dissimulait toujours le bas de son visage quand ses yeux et son nez laissait entrevoir des angles nets et calculés. Ses pommettes saillantes terminaient de structurer un visage noble.
Le pommeau de ce qui semblait être une rapière brillait à sa ceinture.
Mon poignard pointé, je le défiais
-Glin c’est ça ? Ce que tu tiens ne t’appartient pas. Rien ici d’ailleurs, rien dans cette pièce, rien dans cette maison. Puis il fixa Ma mère.
L’aura et la voix de l’homme qui s’appelait Danann et qu’elle appelait père figeait le temps et la réflexion. Son regard me brûlait.
Marienburg est une cité cosmopolite, accueillant toutes les races et patries du vieux monde. Regroupés dans un quartier protégé et régi selon leur code, les elfes de Marienburg étaient la plus grosse communauté connue et existante hors d’Ulthuan.
Mialiadynn et moi avions toujours vécu dans une maison près des berges du Reik, loin, je m’en rend compte maintenant, très loin de ce quartier. J’ai appris à mes dépens les raisons de cette distance.
Ma mère, par son geste, avait défié bon nombre de ses amis, cousins, connaissances. Elle avait défié son père. Cet affront n’avait duré que le temps d’une adolescence, une après’midi pour certaines races. Danann était arrivé d’Ulthuan le jour-même pour venir récupérer sa fille ; et ils repartiraient le lendemain, avec tout ce qui fut ma vie.
L’honneur d’un elfe lui interdit de défaire ce qui a été réalisé par la volonté d’un être cher. Danann attendit mes 20 ans, et assassina mes derniers rêves. Il n'y a qu'un elfe pour faire preuve d'autant de bonté dans un moment pareil ........
La grandeur d'âme n'a rien à voir avec la race.
Cette nuit fut la plus longue de ma courte existence. Les heures qu’elle passa à pleurer, à s’excuser et à m’expliquer ne servirent à rien. La rage qui me consumait depuis lors se transforma en haine, pour ne plus jamais me quitter.
Le bateau qui quitta le port de Marienburg pour l’ouest ce matin là n’était venu que pour elle, ni marchandises, ni équipage, pas même une escorte pour un tel trésor.
Dieu que je l’aimais.
Danann avait réussi par je ne sais quelle magie à vider et vendre notre maison en une nuit. Il ne me restait rien, rien d’autre que ce poignard qui l’avait défié, et la bourse qu’il me céda : Mes deniers pour mon passage en enfer.
Il plut ce jour là, les larmes de Mialiadynn.
Dieu qu’elle était belle, et que je l’aimais.
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Cicatrices
Les jours qui suivirent son départ étaient aussi longs et déserts que les plaines de Kislev. J’allais d’errance en vagabondage dans les rues de Marienburg. Mes nuits variaient entre les squats des renforts du quartier des marchés aux tavernes des docks. La haine qui m’habitait me consumer toujours, toujours plus.
La sensation de n’être plus rien a quelque chose de spécial, entre le désespoir et le dévouement, entre l’abandon et le courage. Vous êtes presque mort, l’état est latent, mais personne ne vient : Pas de secours, pas de coup de grâce.
Il n’y avait définitivement personne.
J’avais Rolf, mais il était absent depuis 2 semaines maintenant. Il était censé être parti à Nuln finaliser la formation de recrues en partance pour les frontières oriental de l’empire, mais j’avais un mauvais pressentiment, c’était trop long. Peut-être car mes journées étaient plus lentes que celles des autres.
La cloche annonça trois heures du matin lorsque je sortis du « Raimbourg ». Un établissement peu recommandable situé dans le quartier des temples de Marienburg. Un curieux voisin pour Morr pensais-je, puis je me mis à rire.
Il pleuvait pour changer. Qu’importe, j’avais froid toute la journée, un peu plus ou un peu moins.
Je décidais d'aller jouer de la flûte ce soir là. Comme à chaque fois, j’allais à mon endroit préféré depuis que Mialiadynn n’était plus là, une bouche d’égout comme une autre pour tout le monde, et pourtant.
Ce poignard, quelle merveille !
Je jouais, jouais encore, j’en oubliais l’heure, la pluie et la douleur. Sentiment sûrement accentué par l’alcool que j’avais ingurgité le soir même comme les précédents.
Une heure après, ou peut être plusieurs, il avait cessé de pleuvoir.
On me cracha dessus !
-He ben mon gars, on rêvasse ? Allez soit gentil, file ton truc là, tes bottes, et ta sacoche. M’oblige pas à répéter.
Il était trois. Je me demande pourquoi ça n’était pas arrivé avant. Deux semaines, putain ils avaient été longs. Le bavard du trio était plus petit qu’à l’ordinaire, mais plus trapus.
Ses cheveux grisonnants étaient gras et lui tombaient sur le visage, laissant apparaître une barbe naissante de la même couleur. Il était bien portant, une activité lucrative sans doute. Je ne vis pas distinctement les deux autres hommes, plus grands. Ils restèrent dans l’ombre offerte par le brasero qui brûlait plus loin.
Je me mis debout doucement.
Un coup de pied dans le foie. Un homme de parole ; Il n’avait rien répété.
Plié en deux, un éclair sorti de sa ceinture et vint me lacérer le coté droit du visage de la pommette à l’arcade.
La distance avait laissé vivre mon œil.
Quelle chance ! Un sourire apparut sur mon visage mutilé.
Le coup suivant, assurément un gourdin de bonne facture, tapa ma tempe et me fit pivoter.
Sourd, borgne du sang qui coulait sur une partie de ma face, mon sourire s’accentua.
Quelle déception qu’ils ne le virent pas, il était éclatant.
Dos à mes agresseurs, une griffe, ou quelque chose de semblable, s’enfonça dans mon dos et me déchira les chairs de l’épaule aux lombaires.
Mon coté droit, définitivement mon coté préféré.
A genoux, c’était presque fini.
Toujours personne, tout était parfait.
Je pouvais enfin me laisser aller. Ma tête frappa la bouche d’égout, juste retour des choses.
A demi conscient, je me souviens avoir gardé mon sourire quand ils m’enlevèrent mes bottes.
Je me disais que c’était une bande d’incapables, ma bourse était presque vide et ça se voyait. Quel intérêt à braquer une épave.
J’ai alors pensé à Mialiadynn, puis à Rolf, à ses leçons.
Je me disais que c’était une bande d’incapables, quatre coups quand un suffisait.
J’entendis une détonation, une deuxième, et puis plus rien.
..................
J’avais une image bien dessinée de la mort.
Quand je pris la peine d’ouvrir un œil après ce qui semblait avoir duré une éternité, c’est le blanc qui m’éclata au visage, du blanc et des formes pâles.
Je sombrais à nouveau.
Glin
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