[Chivas]

Etonnant qu'aucun thread sur le sujet n'ait encore vu le jour ici, certains ont pourtant l'air loquaces au sujet de l'éducation Nationale au vu d'autres thread

cette affaire a fait beaucoup de bruit et en fait de plus en plus, pour ceux que ca intéresse et qui ne sont pas au courant, voici les références sur la démission de Laurent Lafforgue du haut conseil a l'éducation :

http://www.ihes.fr/~lafforgue (la lecture du mail qui aurait du rester confidentiel est le minimum requis pour pouvoir participer au débat, évitez de flood si vous n'avez pas pris le temps de le lire )

A vos claviers Joliens, Joliennes, faites nous profiter de vos expériences d'élèves, étudiants, professeurs, inspecteurs, parents etc... qu'en pensez vous ?

personnellement j'accorde 200% de mon soutien a monsieur Lafforgue

[Malgaweth]

Citation :

Publié par Lafforgue

Pour moi, c'est exactement comme si nous étions un "Haut Conseil des Droits de l'Homme" et si nous envisagions de faire appel aux Khmers rouges pour constituer un groupe d'experts pour la promotion des Droits Humains.

Ridicule.

Citation :

Publié par Lafforgue

notre système éducatif public est en voie de destruction totale

Constat nuancé, parfaitement en phase il me semble avec une réalité aussi complexe et diversifié qu'un "système éducatif". Ridicule (bis).

Citation :

Publié par Lafforgue

la Nomenklatura de l'Education Nationale

Ah oui voilà le coeur du problème.
Morale : commencer par s'appliquer à soi même ce qu'on cherche à imposer aux autres. Connaître la définition d'une nomenklatura c'est mieux pour un professeur à l'Institut des Hautes Études Scientifiques, médaillé Fields ou non.
Chirac a quand même un don pour aller chercher de ces olibrius.

[Corto]

J'ai lu le rapport sur le site sur l'étude du Français et de la grammaire au collège et ca semble vraiment catastrophique.
Très instructif en tout cas, j'en viens même à prendre pitié pour ces collégiens analphabètes qui pullulent dans Guild war.
Y'a quand même des super perles avec le coups de la dictée positive et des cours de négociation d'orthographe. Sont trop fort déjà qu'à mon époque le niveau général en orthographe était mauvais (j'en suis la preuve vivante ) mais là en gros c'est si tu fais des fautes d'ortho c'est pas grave regarde tes petits camarades aussi se sont vautrés.

Mais y'a un truc que je pige pas : visiblement il y a moins d'heure de cours de Français, la deuxième langue vivante est désormais une option (ce qui se comprend vu comment ils maîtrisent leur langue maternelle ) mais bordel de dieu qu'est ce qu'ils foutent donc alors à la place ?

[Frère Casto]

Citation :

Publié par Corto

Mais y'a un truc que je pige pas : visiblement il y a moins d'heure de cours de Français, la deuxième langue vivante est désormais une option (ce qui se comprend vu comment ils maîtrisent leur langue maternelle ) mais bordel de dieu qu'est ce qu'ils foutent donc alors à la place ?

Des manifs?

Plus sérieusement après avoir lu le site sur l'étude du Français et de la grammaire au collège je dois avouer que je suis aussi horrifié que toi.
Déja qu'à mon époque c'était pas terrible avec l'introduction de la "méthode globale" mais là on atteint des sommets ou plutôt des abysses en fait...

Bientot dans le Larousse on aura comme définition:
Koser: parler, s'exprimer, donner son avis.

[toutouyoutou]

Je ne suis pas au courant de tout, mais je sais que j'ai aimé les dernière lignes de son petit texte, sur lequel je suis d'accord avec le propos général.
Mais bon, quand je le dis, c'est limite si je ne me fais pas traiter de fasciste ou de je ne sais quoi.

Edit : je parle de la forme moi.

[Palanthis]

Malgaweth résume bien le côté un peu extrémiste du personnage. Et en effet, traiter de "cinglés" les experts de l'éducation nationale, et ce dans un mail à son supérieur, ça ne se fait pas trop (même s'il a un peu raison dans le fond ) et ça ne fera probablement pas trop avancer le débat.

Mais bon, si on fait abstraction de la forme un peu trop épidermique, voire volcanique, de ce mail,il faut reconnaître que beaucoup de passages (ainsi que les liens ou ouvrages auxquels il renvoie) semblent eux tout à fait sensés.

Ainsi ces quelques lignes que j'approuve vraiment:
Ces politiques ont été inspirées à tous ces gens par une idéologie qui consiste à ne plus accorder de valeur au savoir et qui mêle la volonté de faire jouer à l'école en priorité d'autres rôles que l'instruction et la transmission du savoir, la croyance imposée à des théories pédagogiques délirantes, le mépris des choses simples, le mépris des apprentissages fondamentaux, le refus des enseignements construits, explicites et progressifs, le mépris des connaissances de base couplé à l'apprentissage imposé de contenus fumeux et démesurément ambitieux, la doctrine de l'élève "au centre du système" et qui doit "construire lui-même ses savoirs".

Je trouve que ça résume bien l'état délirant de l'éducation publique aujourd'hui. En tant qu'ex prof de français, je confirme que les programmes sont vraiment devenus du n'importe quoi.
Apprendre à un élève de 5eme à analyser la valeur perlocutoire d'une phrase, ou la richesse sémiotique d'un texte, sans parler de l'étude des valences actancielles ou des propositions déictiques... j'avoue n'en pas saisir l'intérêt, et m'inquiéter moi aussi pour l'avenir de notre langue et des connaissances des français.

De même, la théorie de l'élève "au centre du système" produit plus de problèmes qu'elle n'en résout. Je la trouve particulièrement mal adaptée à une école exigeante et à un enseignement structuré.

En fait, je ne m'étonne pas trop qu'on puisse en arriver à des réactions aussi passionnées que celle de Mr Lafforgue, et ça risque de se produire de plus en plus...

[Mael Thagg]

Citation :

Publié par Sagramore

[...]De même, la théorie de l'élève "au centre du système" produit plus de problèmes qu'elle n'en résout. Je la trouve particulièrement mal adaptée à une école exigeante et à un enseignement structuré.[...]

Je pense qu'en fait le problème est bien plus global que l'Education Nationale.

Depuis quelques temps déjà, l'enfant est au centre du monde. Il ne faut surtout pas le réprimander trop durement s'il fait mal, quant à le fesser, ce n'est même plus envisageable sous peine de passer pour des parents indignes (j'exagère à peine). Les derniers évènements judiciaires ont mis en lumière jusqu'où l'abnégation pour l'enfant que l'on surprotège et dont la parole ne peut être mise en doute peut mener.

Il serait peut être temps de revoir non plus l'Education Nationale spécifiquement, mais l'éducation en général...

[toutouyoutou]

Citation :

Publié par Mael Thagg

Il serait peut être temps de revoir non plus l'Education Nationale spécifiquement, mais l'éducation en général...

**sort son gros pavé pour le jeter dans la marre**

Alors allons-y pour les conneries qui fâchent : parlons des femmes célibataires qui élèvent leurs enfants seules après divorce, et qui se mordent les doigts de ne pas avoir de présence masculine pur calmer leurs petits chérubins "adorables" qui ne supportent aucune contrainte. Parlons de l'époque dans laquelle nous vivons, où l'échec personnel n'est pas présenté comme un échec, mais comme un choix individuel, et où quant on a un problème, on ne le reconnaît pas, mais on met toute sa prétendue science à démontrer que se sont tous les autres qui ont un problème et non soi- même.

Bref, si on va par là, on ouvre une porte dont on ne sait pas sur quoi elle risque de déboucher.

[toto104]

Le fait que l'éducation nationale soit centralisée n'a rien de choquant bien au contraire, c'est une garantie d'égalité (contrairement aux US). Mainteant il semble de que l'information ne passe que dans un sens: experts -> profs, et non l'inverse comme s'en plaint (vigoureusement) Lafforgue.

Après c vrai que les soit-disante recommandations font peur. L'apprentissage de la lecture en ait un exemple. Perso j'ai connu l'approche syllabique, et aucun pb . Mes plus jeunes cousins ont connus la méthode dite "globale" => pb de lecture (trop lent, compréhension etc.). Sans parler de les-dites recommendations en grammaire/maths etc...

Pour avoir donné des cours de soutiens en maths, je suis sidéré du "nerf" des programmes de maths. Et franchement ce n'est pas faire un cadeau à ceux qui feront des études scientifiques plus tard, ils auront d'autant plus de choses à rattraper.