Découvrez le cycle d'Azeroth

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JOUR 40



- Aleeeerte !

Je me réveille en sursaut. Dehors cris et fracas d’armes retentissent. Je sors de l’auberge en trombe. Le soleil n’est pas encore levé mais tous les habitants du village sortent des maisons et se regroupent autour de l’entrée nord. Des gardes tentent de les disperser mais l’excitation générale est trop grande pour se soumettre à l’autorité. De multiples expressions sont visibles sur les visages, l’inquiétude, la fureur, le désarroi. Je me fraye un chemin au milieu de la foule et découvre la cause de cette agitation : le cadavre d’un garde orc gît au sol, sans blessure apparente. Je tente de m’approcher mais les autres gardes me refoulent sans ménagements.

- Nous nous en occupons. Les civils n’ont pas à être impliqués dans cette affaire. Retournez chez vous.

Je recule. A près tout ils ont raison. Je ne suis pas un justicier, ce meurtre ne me concerne pas.

- Drellath !

Kelch surgit à l’entrée de l’auberge, le souffle court il dit :

- Drellath, Gazel a disparu !

J’écarquille les yeux. Non. Pas encore.



Le raptor renifle le sol. D’un mouvement de la tête il indique la direction à prendre. Le sable des tarides commence a effacer les traces, mais le flair de l’animal permet aux deux compagnons de les suivre sans difficulté. Des heures de marche les mènent à un tunnel creusé à même la roche. Ils s’entreregardent avant de s’enfoncer dans les profondeurs du gouffre. L’obscurité y est presque totale, ils avancent à tâtons, butant les uns contre les autres. Soudain la lumière jaillit à l’extrémité du tunnel. Les trois compagnons débouchent sur une grande salle, les yeux écarquillés d’horreur devant la scène qui se déroule devant eux.



Trois corps. Trois corps suspendus au plafond de la caverne par des chaînes encastrées à même leur chair. Les deux premiers me sont inconnus ; il m’aurait d’ailleurs été difficile de les reconnaître, ils ont été tellement torturés, mutilés, qu’il est presque impossible de savoir à quelle race ils appartenaient. Mais le troisième…

- C’est Gazel chuchote Kelch.

Le troll a malheureusement raison. C’est bien le réprouvé qui se balance au bout de ces chaînes. Je me précipite mais le voleur me retient.

- Imbécile ! Tu veux qu’il nous arrive la même chose ?

Ils me désignent des silhouettes dansantes autour des trois victimes. Eclairé par les torches accrochées aux murs, je reconnais ce faciès si particulier. Des trolls. Occupés à leur danse macabre ils ne nous ont pas remarqués. Je tremble de rage. Comment ont-ils osés… Kelch me fait signe de rester calme. Les ennemis sont trop nombreux pour que nous puissions envisager le combat. Soudain le roulement de tambour qui emplissait la salle s’arrête brusquement. Les trolls stoppent leur danse et s’écarte pour laisser passer l’un des leurs qui monte sur une sorte d’estrade. Leur chef très probablement.

- Drellath tu ne remarques rien ?

J’écarquille les yeux, je la connais ! Le troll qui est en fait une femelle est la même que nous avons croisé un mois plus tôt à la citadelle de Thrall à Orgrimmar. C’était elle qui disait diriger cet ordre extrémiste, l’ordre des Annonciateurs. Serais-ce ses membres que je vois rassemblés devant moi ? La colère me reprend. Il ne s’en serait donc pris à Gazel que parce qu’il est un mort-vivant ? Cette fois ma fureur est trop forte pour que je ne réagisse pas.

- Je suis désolé Drellath.

Je regarde Kelch étonné.

Le voleur saisit sa dague et la pointe vers moi.

- Je m’en occuperai seul.

Sans que je puisse réagir il m’entaille la main et m’amène la blessure devant les yeux.

- Je ne veux pas que tu prennes de risques, pardonne moi.

Je n’aie pas le temps de répondre. Ma vue s’embrouille, je me sens partir…
JOUR 41



L’odeur de sang me réveille, fétide et pernicieuse. J’ouvre les yeux. Autour de moi tout n’est plus que cadavres. L’ensemble des trolls gît à mes pieds, égorgés par la lame tranchante de Kelch. Impressionnant, je n’imaginait pas le voleur aussi fort, du moins pas assez pour battre trente adversaires en même temps.

- Tu es réveillé Drellath.

Je me tourne vers l’origine de la voix. Mon ami est là, assis devant le monceau de chair ensanglanté qui avait autrefois répondu au nom de Gazel. J’ouvre la bouche pour interroger le voleur mais il secoue la tête négativement.

- C’est fini.

Les mots résonnent comme une condamnation. Un instant je sens la rage monter en moi, l’envie de détruire. Je regrette presque que Kelch ai déjà tué les responsables.

- Reste calme Drellath.

J’ai envie de frapper le visage de mon ami, lui qui reste si calme en pareille situation ! Mais je me retiens… La façon dont nos ennemis ont été traités montre que le voleur n’est pas resté insensible devant le sort de notre ancien maître.

- Raaaaah.

Un gémissement s’échappe de la montagne de cadavre. Y aurait-il un survivant ? Je sors mon fusil, prêt à agir. Un soubresaut agite les corps. Je vise aussitôt la bosse qui se forme mais Kelch me fait signe de baisser mon arme. Quelques secondes après, la tête d’Asky surgit des décombres. Il se précipite vers moi et blottit sa tête contre ma jambe, tremblant de tous ses membres. Le combat l’a donc effrayé à ce point ?

- Raaaaah.

A nouveau j’entends un gémissement s’échapper des cadavres, ce n’est pas le raptor cette fois. Plus rapide que moi Kelch se précipite vers l’origine de la voix. Il déblaie les corps et finit par libérer un troll encore en vie.

- Il ne tiendra pas longtemps murmure mon compagnon.

- On s’en fiche, si tu ne veux pas l’achever je le ferai.

- La ferme !

Le visage du voleur exprime la fureur. Je recule, surpris.

- Il a tué Gazel !

- Oui et je veux savoir pourquoi.

Le troll continue de gémir faiblement. Kelch rapproche son visage du sien et demande doucement :

- Si tu veux vivre un peu plus longtemps tu vas répondre à mes questions, compris ?

Puis sans prévenir, il tord violemment le bras du blessé.

- Aaaaaaarg ! Oui, oui.

La voix du troll est faible, presque inaudible. Je me prends a espérer que Kelch ne le tue pas tout de suite. Je veux savoir.

- Pourquoi avez-vous tué Gazel ?

- Le… Le réprouvé ?

Le visage du troll prend une expression dégoûtée.

- Ce n’est pas parce que c’était un mort-vivant si c’est que vous croyez. Bien que nous désapprouvions l’alliance avec ces créatures nous ne prendrions pas autant de risques pour n’en tuer qu’un.

- Alors pourquoi ?

Kelch tord un peu plus le bras du troll.

- Aaah ! C’est… Parce qu’il ne devait pas connaître la vérité.

- Quelle vérité ?

Malgré sa situation le troll a un sourire méprisant.

- La vérité. Mais vous ne saurez jamais de quoi il s’agit.

- Alors tu nous es inutile.

Cette fois le voleur cassa carrément le bras de son prisonnier.

- Arrêtez ! Le Livre, il avait le Livre.

Il désigne un objet à quelques mètres.

- Tout ceux qui lisent le Livre doivent mourir. Personne ne doit connaître le passé… L’Histoire du monde ne doit pas être redécouverte.

Dans un dernier soubresaut il crie :

- Gloire aux dieux !

Puis il meurt.

Je ne comprends pas. Tout ce que vient de dire le troll n’a aucun sens. Redécouvrir l’Histoire ? Nous la connaissons déjà. Si ce qu’il disait était vrai cela voudrait dire que les plus hautes autorités de la Horde comme de l’Alliance auraient dissimulés des informations à leurs peuples. Ce qui est naturellement impossible.

Sans rien dire Kelch ramasse le livre désigné par le troll. Il s’agit d’un vieil ouvrage à la couverture écornée où brille en lettre de sang : Les Oubliés de L’Histoire, Aneth, Le Livre des Malédictions. Je renifle avec dédain. Ce troll nous a manifestement raconté n’importe quoi, comment un tel objet pourrait être responsable de la mort de Gazel ?



Prophétie :

Les tribus trolls possèdent de nombreuses prophéties, annonciatrices d’évènements incroyables. La création de telles fables leur donne ainsi l’impression de mieux maîtriser leur destin. Pourtant elles ne sont pas toutes sans intérêt, une a d’ailleurs retenu mon attention car elle présente d’étranges ressemblances avec des évènements récents.



L’illusion ouvrira la Porte

Qui relie nos deux univers.

Les deux frères combattront,

Mais de cette guerre nul gagnant,

Les peuples se révolteront,

Et se sera la fin du monde.



Le roi des deux continents fera son apparition,

Les héros renaîtront,

Ils apprendront le pardon,

Et de leur alliance sera décidé la fin ou le commencement.



Le plus surprenant dans ce texte est que la tribu qui l’a écrite vivait recluse dans les hinterlands des royaumes de l’Est. N’ayant jamais quitté son territoire elle ignorait donc l’existence d’un deuxième continent.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.
JOUR 41



L’odeur de sang me réveille, fétide et pernicieuse. J’ouvre les yeux. Autour de moi tout n’est plus que cadavres. L’ensemble des trolls gît à mes pieds, égorgés par la lame tranchante de Kelch. Impressionnant, je n’imaginait pas le voleur aussi fort, du moins pas assez pour battre trente adversaires en même temps.

- Tu es réveillé Drellath.

Je me tourne vers l’origine de la voix. Mon ami est là, assis devant le monceau de chair ensanglanté qui avait autrefois répondu au nom de Gazel. J’ouvre la bouche pour interroger le voleur mais il secoue la tête négativement.

- C’est fini.

Les mots résonnent comme une condamnation. Un instant je sens la rage monter en moi, l’envie de détruire. Je regrette presque que Kelch ai déjà tué les responsables.

- Reste calme Drellath.

J’ai envie de frapper le visage de mon ami, lui qui reste si calme en pareille situation ! Mais je me retiens… La façon dont nos ennemis ont été traités montre que le voleur n’est pas resté insensible devant le sort de notre ancien maître.

- Raaaaah.

Un gémissement s’échappe de la montagne de cadavre. Y aurait-il un survivant ? Je sors mon fusil, prêt à agir. Un soubresaut agite les corps. Je vise aussitôt la bosse qui se forme mais Kelch me fait signe de baisser mon arme. Quelques secondes après, la tête d’Asky surgit des décombres. Il se précipite vers moi et blottit sa tête contre ma jambe, tremblant de tous ses membres. Le combat l’a donc effrayé à ce point ?

- Raaaaah.

A nouveau j’entends un gémissement s’échapper des cadavres, ce n’est pas le raptor cette fois. Plus rapide que moi Kelch se précipite vers l’origine de la voix. Il déblaie les corps et finit par libérer un troll encore en vie.

- Il ne tiendra pas longtemps murmure mon compagnon.

- On s’en fiche, si tu ne veux pas l’achever je le ferai.

- La ferme !

Le visage du voleur exprime la fureur. Je recule, surpris.

- Il a tué Gazel !

- Oui et je veux savoir pourquoi.

Le troll continue de gémir faiblement. Kelch rapproche son visage du sien et demande doucement :

- Si tu veux vivre un peu plus longtemps tu vas répondre à mes questions, compris ?

Puis sans prévenir, il tord violemment le bras du blessé.

- Aaaaaaarg ! Oui, oui.

La voix du troll est faible, presque inaudible. Je me prends a espérer que Kelch ne le tue pas tout de suite. Je veux savoir.

- Pourquoi avez-vous tué Gazel ?

- Le… Le réprouvé ?

Le visage du troll prend une expression dégoûtée.

- Ce n’est pas parce que c’était un mort-vivant si c’est que vous croyez. Bien que nous désapprouvions l’alliance avec ces créatures nous ne prendrions pas autant de risques pour n’en tuer qu’un.

- Alors pourquoi ?

Kelch tord un peu plus le bras du troll.

- Aaah ! C’est… Parce qu’il ne devait pas connaître la vérité.

- Quelle vérité ?

Malgré sa situation le troll a un sourire méprisant.

- La vérité. Mais vous ne saurez jamais de quoi il s’agit.

- Alors tu nous es inutile.

Cette fois le voleur cassa carrément le bras de son prisonnier.

- Arrêtez ! Le Livre, il avait le Livre.

Il désigne un objet à quelques mètres.

- Tout ceux qui lisent le Livre doivent mourir. Personne ne doit connaître le passé… L’Histoire du monde ne doit pas être redécouverte.

Dans un dernier soubresaut il crie :

- Gloire aux dieux !

Puis il meurt.

Je ne comprends pas. Tout ce que vient de dire le troll n’a aucun sens. Redécouvrir l’Histoire ? Nous la connaissons déjà. Si ce qu’il disait était vrai cela voudrait dire que les plus hautes autorités de la Horde comme de l’Alliance auraient dissimulés des informations à leurs peuples. Ce qui est naturellement impossible.

Sans rien dire Kelch ramasse le livre désigné par le troll. Il s’agit d’un vieil ouvrage à la couverture écornée où brille en lettre de sang : Les Oubliés de L’Histoire, Aneth, Le Livre des Malédictions. Je renifle avec dédain. Ce troll nous a manifestement raconté n’importe quoi, comment un tel objet pourrait être responsable de la mort de Gazel ?



Prophétie :

Les tribus trolls possèdent de nombreuses prophéties, annonciatrices d’évènements incroyables. La création de telles fables leur donne ainsi l’impression de mieux maîtriser leur destin. Pourtant elles ne sont pas toutes sans intérêt, une a d’ailleurs retenu mon attention car elle présente d’étranges ressemblances avec des évènements récents.



L’illusion ouvrira la Porte

Qui relie nos deux univers.

Les deux frères combattront,

Mais de cette guerre nul gagnant,

Les peuples se révolteront,

Et se sera la fin du monde.



Le roi des deux continents fera son apparition,

Les héros renaîtront,

Ils apprendront le pardon,

Et de leur alliance sera décidé la fin ou le commencement.



Le plus surprenant dans ce texte est que la tribu qui l’a écrite vivait recluse dans les hinterlands des royaumes de l’Est. N’ayant jamais quitté son territoire elle ignorait donc l’existence d’un deuxième continent.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.
- C’est bizarre.

L’inconnu tourna plusieurs pages du journal. Le vieil aubergiste le laissa à sa lecture, et regarda par la fenêtre. A l’horizon, une bande de lumière indiquait le lever du jour. Ils étaient restés toute la nuit éveillés, son étrange visiteur et lui. Pourtant ni l’un ni l’autre ne montrait des signes de fatigue.

- C’est bizarre répéta l’inconnu encapuchonné.

- Quoi donc ?

- Il manque des pages, elles ont été arrachées sur une période d’environ deux ans.

Le tauren sourit avec calme :

- Sans doute ces deux années étaient-elles inintéressantes.

Son interlocuteur ne répondit pas, il semblait replongé dans sa lecture. Soudain, il releva la tête et interpella l’aubergiste d’un ton brusque :

- Maintenant que j’y pense je n’ai vu aucune allusion à un tauren druide dans ces pages. Comment pourriez vous connaître quoi que ce soit de cette période si vous n’avez pas lu ce livre.

Le druide éclata d’un rire amusé.

- Il est vrai que je ne suivais pas les mêmes voies à l’époque.

Il releva manche, dévoilant de nouveau l’arbre à trois branches qui ornait son poignet. Remontant un peu plus haut sur le bras il révéla un second tatouage, plus ancien, tracé à même la chair. Un loup hurlant à la lune.

- J’étais chaman.

L’inconnu eu un mouvement de recul.

- Mais alors…

- Oui j’ai changé de voie après que des évènements tragiques m’aient montré que je m’égarais. Mon nom est Alethor.
JOUR 1 (on reprend le décompte)



- Drellath !

Le troll me serre contre lui avec un grand rire. Je pleure moi aussi des larmes de joie. Deux ans déjà… Après les effusions de nos retrouvailles nous prenons une table à l’auberge et nous asseyons autour d’un repas gastronomique. Les yeux de Kelch brillent à la vue d’un tel festin, il semble ne pas avoir mangé depuis plusieurs jours.

- Ca ne m’étonne pas que tu ai pris du poids se moque t-il.

Je souris. Ses sarcasmes me manquaient.

- Deux ans déjà…

- Oui, deux ans depuis…

Silence. Aucun de nous n’est prêt à aborder le sujet. Pas assez de temps ne s’est écoulé. Même après deux années.

- Alors que fais-tu à présent Drellath demande le voleur avec curiosité, tu t’es casé ?

- J’ai étudié durant un an le métier d’ingénieur, maintenant je tiens un atelier dans la vallée de l’Honneur.

- Tu as quitté la voie du chasseur.

Je fronce les sourcils.

- Bien sûr que non ! Durant les périodes chaudes je laisse l’atelier à mon partenaire –un gobelin de confiance- et je pars à l’aventure dans le vaste monde. Mais en ce moment je n’ai pas le temps, un chantier très important est en préparation et ils ont besoin de mes services. J’essaye d’offrir ma collaboration sur tous les plans à la Horde.

- Un chantier ?

- Oui tu n’es pas au courant ? Une nouvelle ligne de zeppelins et en construction. On m’a demandé de concevoir les plans d’un nouveau modèle. Plus grand et plus rapide. J’ai d’ailleurs l’idée de remplacer l’hélice usuelle par un moteur comme ceux des véhicules gnomes.

Mon ami paraît étonné.

- Tu sais vraiment faire tout çà ?

- Que crois tu ? Et toi, toujours dans les pires combines ?

Le voleur affiche une mine de conspirateur. Il est vrai que son travail ne lui attire pas que des amis. Peu importe, après cette longue séparation je suis content de retrouver mon compagnon d’armes. Même si j’ignore la raison de son retour.
JOUR 2


- Avancez la grue vers moi ! C’est ça ! Continuez, on en a encore pour quelques heures.

Le gobelin se racle la gorge et continue de crier des ordres aux ouvriers. Devant lui une immense carcasse métallique commence à se former.

- Ca avance ?

- Ca avancerait mieux si on avait plus de péons répond le gobelin d’une voix irritée. Mais Thrall ne veut pas nous en fournir plus. Il a besoin de soldats paraît-il.

Je pose une main apaisante sur son épaule.

- Je suis sûr que tu vas t’en sortir Taldez. Tu trouves toujours des solutions.

Mon collègue fait mine de réfléchir.

- On pourrait peut-être engager des gobelins proposai-je.

- Non. Je connais mes compatriotes, ils demanderont un salaire trop élevé. Au fait où étais tu hier ?

- J’ai revu un vieil ami.

- C’est bien dit le gobelin en souriant pour la première fois. Il fallait que tu te changes les idées, tu t’investis beaucoup trop dans ton travail. Ca m’inquiètes parfois.

Je ris et lui envoie une bourrade amicale.

- Au fait quel est son nom ?

- Kelch.

Le gobelin pâlit. Il semble avoir vu un fantôme.
A une centaine de mètres, cachée derrières les échafaudages, une silhouette observe l’orc et le gobelin discuter. Il sourit. Il a bien fait de suivre le chasseur. Taldez… La misérable petite créature avait pâlit en entendant son nom. Kelch. Mais bientôt il ne serait plus le seul. Toujours souriant le troll s’accroupit, attendant l’instant propice. Sa patience n’est pas mise longtemps à l’épreuve, le gobelin s’écarte bientôt du centre du chantier, pressant le pas, la mine inquiète comme si il était suivi. Ce qui était le cas. Silencieusement le voleur emboîte le pas de son ancien acolyte.



Rédemption :

Il arrive parfois que des individus autrefois malveillants cherchent le pardon de leurs actes passés après avoir pris conscience de la portée de ceux-ci. Ces personnages sont extrêmement rares, le plus souvent petits escrocs ou voleurs de bas étage ayant été embarqués dans des affaires beaucoup trop grandes pour eux. Leurs yeux s’ouvrent alors à la vérité, leur donnant le courage de trahir leurs anciens compagnons, en les dénonçant ou simplement en se rangeant dans une vie honnête et stable. Malheureusement ce type d’histoire se finit toujours tragiquement, les traîtres devant être retrouvés et punis.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.
JOUR 3


Le corps de Taldez a été retrouvé le matin même, mutilé de façon horrible. J’en frémis encore d’horreur. Chaque partie de son corps avait été découpé avec soin et disposé de manière à former un mot : traître. J’ignore dans quoi était impliqué Taldez mais il est sûr qu’il ne méritait pas cela.

- Ce que je ne comprends pas, Drellath, c’est comment tu en es arrivé à travailler avec lui.

Kelch est venu me voir dès qu’il a su la nouvelle. Comme d’habitude il me pose plus de questions qu’il ne me fournit de réponses. Ravalant mes larmes, j’explique à mon ami les évènements de ces deux dernières années. Lorsque je suis revenu à Orgrimmar, bouleversé et incapable de faire quoi que ce soit, la seule personne que je fus en mesure de contacter fut ce gobelin dont j’avais gardé la carte de visite. Il avait déménagé de la faille des ombres mais je le retrouvais plus tard à Ratchet. Il se souvenait de moi. Pour une fois j’ai mis ma méfiance de côté et ai parlé sincèrement au gobelin. J’avais besoin d’argent. J’étais seul, sans maître ni famille et ne connaissait rien de la vie en ville. Je n’eu pas à insister longtemps pour le convaincre de m’aider. Il était criblé de dettes, après –semble t-il- avoir effectué un travail dangereux pour lequel il ne reçut aucune rémunération. Nous nous sommes donc associés. J’apprenais vite, et bientôt je pus m’occuper de la confection d’armes à feu et autres gadgets tandis qu’il tenait la caisse. La suite est simple, notre commerce prospérant nous fûmes remarqués par les autorités de la Horde et chargés de l’approvisionnement exclusif en armes et munitions des armées. Ce fut un succès. Chaque jour les commandes affluaient mais je commençais à me lasser de répéter toujours les mêmes travaux. Ce chantier sur la ligne zeppeline devait être le dernier auquel je participais. Nous avions prévu que je laisserai l’Atelier à Taldez et que je recevrai régulièrement une part des revenus.

Mon explication terminée, la tristesse me reprend. Tous ces projets… Réduits à néant. Kelch reste pensif. Après un moment de silence il me demande :

- Vous étiez amis ?

- Oui. Ce n’était pas un être mauvais. Il ne méritait pas une telle fin. Mais pourquoi me demandes tu cela ?

- Pour rien.
- Les évènements prennent une tournure qui m’inquiète.

Le chef de guerre Thrall faisait les cents pas dans ses appartements. Son conseiller Nazgrel venait de lui annoncer les dernières nouvelles.

- Nous aurions dû arrêter lorsqu’il était encore temps reprit-il, nous sommes impuissants à présent.

- Cela n’est pas aussi grave.

- Nazgrel. Tu ne dois pas te fier à tes premières impressions. Que pouvons nous faire ?

- Mais…

Le vieux chaman l’interrompit du regard. Son aura de puissance semblait affaiblie par l’inquiétude et ses traits tirés indiquaient la fatigue qui le tiraillait. Brusquement il cria aux gardes devant sa porte.

- Allez à l’écurie et dites leur de préparer ma monture ! Elle doit être prête pour une longue route.

Il murmura à l’attention de Nazgrel :

- Seuls nous ne pouvons rien. Le moment est à nouveau venu pour toutes les races de se réunir.
Cheveux aux vents, Thrall traverse le continent brûlé de Durotar, monté sur son féroce loup de guerre. A la découverte de ce paysage il soupire. Cela fait si longtemps qu’il n’est pas allé sur le terrain… Mais en ce jour sa présence était indispensable. Chuchotant la direction à prendre à l’oreille de sa monture il se laisse emporter par ses souvenirs.



- Non… Vieux frère. Vous nous avez tous libéré.

La respiration de Grom Hellscream s’arrête. Le jeune Thrall ne tient plus qu’un cadavre entre ses mains. Les larmes coulent le long de ses joues.

- AAAAARRG !!

Avec un hurlement de rage il se précipite sur le corps de Mannoroth. Stupeur. La poitrine du démon se soulève encore régulièrement. Il est vivant. Son ami est donc mort pour rien ?

Thrall frissonne. Les blessures du démon sont trop importantes, elles finiront par l’emporter. Malgré tout le simple bruit de son souffle terrifie le chef de guerre. L’ennemi de tout son peuple gît devant lui. Cependant il ne peut se résoudre à l’achever.

- Thrall…

La voix puissante du seigneur des abysses ébranle toute la caverne. L’orc recule, brandissant sa hache devant lui.

- N’aie pas peur, approche. Je suis trop faible pour te faire quoi que ce soit. Mais je peux te proposer un marché. Je peux te rendre très puissant tu sais ?

- Je n’ai pas besoin.

La voix du démon n’est plus qu’un murmure.

- Bois mon sang et je survivrai à travers toi. Tu hériteras de mes pouvoirs.

Le jeune orc ne répond pas. Il sait ce qui arrive à ceux qui pactisent avec les démons. Sans un mot, il fait demi-tour, ignorant les appels désespérés de la créature.



« J’aurai dû l’achever à ce moment là, qui sait si il n’est pas responsable de tout ce qui nous arrive. »

Le chef de guerre secoue la tête. C’est impossible. Il préfère oublier ce souvenir. Mais un autre évènement, plus récent s’impose à son esprit :



- Nous nous souviendrons de cette alliance, jeune orc. Sans votre aide la légion ardente nous aurait tous détruit.

- J’ai agi dans mon intérêt.

Thrall serre la main du druide elfe.

- Qu’allez vous faire maintenant ?

- Mes frères veulent retrouver une patrie. Je la leur fournirai.

- C’est une bonne idée. Il faut un foyer pour les prochains enfants à naître.

- Qu’allez vous faire de celui que nous vous avons confié ?

- Il est en sécurité. Faites en autant pour l’autre.

- Bien sûr.

- Le moment est donc venu de nous quitter. J’aimerai pouvoir vous dire adieu, orc. Mais tout indique que nous serons amenés à nous revoir bientôt. Dans quelques années peut-être. N’oubliez pas ce que je vous ai dit. Personne ne doit savoir. Tous doivent penser que les pires moments de leurs vies sont derrière eux. Après tout nous ne sommes sûrs de rien.

- Je ferai de mon mieux.



Thrall soupire. « Vous ne vous étiez pas trompé, druide. Le moment est venu de nous revoir. »
JOUR 4


« L’atelier paraît bien vite à présent. L’image du gobelin me revient sans cesse. Combien de compagnons devrai-je perdre avant de disparaître moi-même ? »



Je range lentement mes affaires, mon regard s’attarde sur les étagères. Tant de souvenirs… Il me coûte de quitter cet endroit mais je ne peux plus supporter le fantôme omniprésent de Taldez. L’âme de mon ancien associé semble imprégner l’endroit, comme une tache impossible à effacer.

- Vous partez ?

Je n’ai pas besoin de me retourner pour reconnaître la voix grave et familière.

- Oui. Je m’en vais quelques jours dans les royaumes de l’Est. Pour faire le point.

Nazgrel s’approche de moi et pose une main sur mon épaule.

- Nous allons perdre un excellent ingénieur. Et un ami fidèle, c’est regrettable.

- Pour ma part nous avons déjà perdu un grand ingénieur et ami fidèle.

Nazgrel soupire.

- Nous perdons chaque jour des compagnons Drellath. Mais faut-il abandonner pour autant ? Si vous nous quittez vous le tuerez une deuxième fois.

Nazgrel a toujours su trouver les mots qui réveillent la culpabilité. Des paroles qui touchent toujours leurs cibles, l’esprit comme le cœur.

- Je sais que je n’ai pas à interférer dans votre décision reprend t-il, mais quand vous reviendrez de votre congé j’aimerai que vous réfléchissiez à ma proposition. Ingénieur exclusif d’Orgrimmar c’est une offre qui ne se refuse pas sans raison.

Le vieil orc quitte l’atelier avant que je ne puisse répondre. Je continue de ranger mes bagages. Quelques gadgets, mon bon vieux fusil, des munitions… Je prends également un grand sac de nourriture pour Asky, ainsi que du papier pour écrire. Cela longtemps que j’ai commencé mon journal. Lorsque j’en relis les premières pages c’est comme si les souvenirs ressurgissaient du néant. Un moment d’hésitation, puis je déchire méthodiquement les pages de ces deux dernières années. Qu’elles disparaissent. Toutes les joies, toutes les larmes, tous les moments que j’ai passé ici. Ce moment de rage passé, je ramasse les feuillés arrachés et les jette dans le foyer de la forge. Deux années qui brûlent… Je dois me reprendre, ne pas me laisser aller à la mélancolie. J’inspecte à nouveau les rayons pour vérifier le moindre oubli. Mon regard est alors attiré par un livre sur la dernière étagère. Un vieux livre que j’avais oublié là deux ans auparavant. Les Oubliés de L’Histoire, Aneth, Le Livre des Malédictions. Il est donc toujours là ce meurtrier. J’hésite à jeter également ce prétendu responsable de la mort de Gazel dans le feu. Pourquoi ne l’ai-je d’ailleurs jamais fait avant ? Je tiens ma revanche. Ce livre… Aussi rapidement que je ne l’ai prononcée j’annule la condamnation. Je préfère le prendre avec moi, on ne sait jamais il pourrait servir. Peut-être.
JOUR 5



« Le paysage de Strangleronce devrait m’aider à reprendre mes esprits. Ce la faisait si longtemps qu’Asky n’avait pas pu courir parmi les herbes sauvages de la jungle. »



Le chasseur éteint la lampe éclairant le campement. Seules demeurent les milles étoiles qui peuplent le ciel de Strangleronce. Des bruits de pas. Une ombre se faufile près de la tente où s’est enfermé l’orc. Sans bruit, une main tente de saisir le sac du chasseur.



Grrrr. Le grognement de Asky me tire du sommeil. Je tombe nez à nez avec une silhouette à quelques mètres de moi. Elle tient entre ses mains mon sac à dos où se trouvent mes vivres et mon or. Vite je me précipite sur mon fusil pour arrêter le voleur. Je fais signe à Asky d’attaquer mais le raptor s’est subitement calmé. Il regarde l’intrus avec envie, comme s’il attendait une récompense. Je n’ai pas le temps de me poser de question, je vise et…

- Arrête Drellath c’est moi !

Interloqué j’abaisse mon arme. La voix ne m’est pas inconnue, loin de là.

- Qu’est-ce que tu fais là Kelch ?

Quelques minutes plus tard, nous nous retrouvons le troll et moi, devant un repas improvisé. Deux coquillages font office de coupes.

Mon ami affiche un visage inquiet. J’ignore ce qui l’a poussé à me retrouver jusqu’ici mais ça doit être grave.

- Pourquoi viens tu ici Kelch ?

Le voleur avale une rasade d’eau fraîche. Il semble éreinté.

- Je voulais te demander quelque chose. Je suis venu te voir à ton atelier ce matin mais tu étais déjà parti.

- Tu as traversé tout l’océan juste pour me demander quelque chose ?!

- C’est très important.

J’ai rarement vu mon ami aussi sérieux. Quelle question veut-il donc me poser ? Je ne vois pas quelle solution je pourrais lui apporter.

- Je t’écoute.

Le troll rapproche son visage du mien.

- C’est au sujet de Gazel…

Je ravale ma salive.

- … tu te souviens ? Le livre que nous avions trouvé auprès de lui, l’as-tu encore ?

J’écarquille les yeux. C’est pour ce vieux bouquin que Kelch fait ous ces mystères ?

- Oui bien sûr. Il se trouve dans mon sac…

Je me souviens alors dans quelle posture j’ai surpris le troll. Pris de fureur je me relève brusquement.

- Tu voulais me le voler ! J’ignore ce qu’il a de si important mais si tu as osé trahir notre amitié il doit valoir le coup !

- Mais…

Mon ami tente de se justifier. Il paraît ébahi par cet accès de colère soudain.

Je fouille dans mon sac et saisis le livre que je lui lance à la figure.

- Tiens, prends le et vas t-en !

- Drellath…

Sans prêter attention aux bégaiements du voleur, je le pousse au dehors de la tente. Qu’il se débrouille pour trouver où dormir.



Amitié :

Plus un sentiment est noble, plus il en devient fragile. L’amitié est de ceux là. Toutes les tentations sont bonnes, orgueil, cupidité, jalousie, pour que l’amitié devienne haine. Lorsqu’un lien particulièrement fort unit deux individus, il ne se brise jamais. Mais il peut se transformer, devenant une chaîne lourde à porter pour ses détenteurs.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.
JOUR 6


« Je m’en veux de m’être mis en colère contre Kelch hier. Le troll devait avoir des bonnes raisons pour agir comme il l’a fait. »



Je sors de la tente, cherchant Kelch des yeux. Le troll est assis quelques mètres plus loin. Sans remarquer ma présence il feuillette Le Livre des Malédictions. Je m’approche.

- Kelch je…

Le voleur lève la tête vers moi et sourit. Il semble avoir tout oublié des évènements de la veille.

- Drellath ! Regarde ça c’est incroyable.

Il me tend le livre en désignant un passage en italique. Je saisis l’objet. Maintenant que j’y pense je ne l’avais jamais ouvert auparavant.



Obscurité :

Lorsque le Fléau se répandit sur les terres de Lordaeron, les dirigeants ne se rendirent compte de la menace que lorsqu’elle prit une ampleur effroyable. Cette ignorance, ce refus de la vérité, au point de ne pas voir les dangers qui les menacent fut la véritable cause du désastre. Combien de vis auraient pu être sauvées si nous avions réagis à temps ? Des nations entières tombèrent autrefois sous les flammes du silence et de l’arrogance ; aujourd’hui c’est à nous de prendre notre destin en main pour affronter nos peurs les plus anciennes.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.



Je rends le livre au troll.

- Ce n’est qu’un livre d’Histoire et d’idées philosophiques. Je ne vois rien d’incroyable là dedans.

Kelch me lance un regard étonné.

- Comment ? Tu ne comprends donc pas ce que veut dire l’auteur ?

Il me montre à nouveau le passage.

- Ce n’est pas du passé dont il parle, mais de l’avenir !

- De l’avenir ?

- C’est un avertissement. Drellath, est-ce que tu te rends compte du pouvoir de ce livre ?

Les paroles du voleur m’inquiètent. Je ne vois rien de particulier dans ces pages mais mon ami semble convaincu d’y déceler quelque chose important. On dirait presque qu’il est envoûté par l’ouvrage.

Soudain le troll se retourne vers moi.

- Au fait ce n’est pas demain la réunion annuelle des vengeurs de Hellscream ?

Les vengeurs… Cela fait combien de temps que je n’ai pas revu l’un de ses membres ? Un an peut-être. J’étais toujours trop pris par mon travail à Orgrimmar pour m’en préoccuper. Cependant, maintenant que Taldez est mort cela me ferait plaisir de revoir mes anciens compagnons.

- Oui tu as raison.

- Je crois que ça se déroulera au cratère d’un goro reprend le voleur, je ne sais pas pourquoi ils ont choisi un coin aussi perdu mais bon… c’est Alethor qui décide.

- Un goro ? Cela prendra bien toute la nuit pour y parvenir.

- Si on part maintenant.

J’acquiesce. Aussitôt je siffle Asky et après avoir pris quelques affaires emboîte le pas de Kelch vers le camp Grom gol. Mon séjour dans les royaumes de l’Est sera plus court que prévu.
Destinataire : inconnu



J’ai repris contact avec le sujet comme convenu. Je l’emmène avec moi à l’assemblée des vengeurs de Hellscream.



PS : Notre accord ne stipule pas que je fasse du mal à mon ami. Si un tel ordre était donné je ne le respecterai pas et romprai tout contact. Sans moi vous n’avez aucune chance.



Kelch.
Loin au sud de Kalimdor, après les forêts verdoyantes de Feralas, au-delà des contrées arides de Tanaris, s’ouvre un gouffre mystérieux, appelé le cratère d’un goro. Ce lieu est peu connu des habitants de la Horde et rares sont les aventuriers qui osent y pénétrer et affronter les horreurs anciennes qui y restent tapies Des témoignages récents révèlent cependant qu’un micro climat chaud et humide a permis l’établissement d’une faune et d’une flore spécifique. Parmi les histoires les plus hasardeuses, certains contes évoquent des monstres géants sortis tout droit du passé, et régnants en maître sur ces terres oubliées.

Les Oubliés de L’Histoire, Aneth,

Le Livre des Malédictions.



Un camp de fortune. Un tauren se dresse, seul au milieu de la jungle étouffante. Il court. Sa respiration est de plus en plus saccadée. Parfois il jette un coup d’œil derrière lui et prend le temps d’élever un totem pour ralentir d’éventuels assaillants. Il court, traversant les marécages, dépassant les monticules de terre qui s’élèvent à l’horizon. Bientôt il entrevoit la lumière d’un feu. Il se précipite vers lui et atterrit soudain au milieu d’un groupe d’aventuriers. Une trolle s’avance vers lui et demande :

- Tout va bien Alethor ?

- Oui, parfaitement. Rien de tel qu’une course matinale pour se remettre d’aplomb.

La trolle a une moue dédaigneuse.

- C’est stupide. Tu sais ce que tu risques à t’éloigner ainsi du camp ? L’endroit n’est pas sans danger, je me demande d’ailleurs pourquoi tu as tenu à venir ici. Seuls les fous prendraient une telle décision.

- Je suis peut-être fou mais dans ce cas personne ne nous suivra ici.

D’un geste de la main il fait signe aux vengeurs attroupés autour d’eux de se disperser.

- Je t’ai déjà dit de ne pas m’interroger sur ce point Anakina reprend t-il. J’ai mes raisons de m’inquiéter et je ne tiens pas à ce que nos membres soient pris de panique.

- Dans ce cas commençons tout de suite l’assemblée et nous pourrons partir d’ici au plus vite.

- Impossible.

- Pourquoi ?

- Nous ne sommes pas encore au complet.
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