Publié par mobidique
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Passons rapidement sur ce qui n'intéresse personne.
Sous entendu dans le texte : l'horreur c'est que pour les gamins.
Non ... heureusement non d'ailleurs sinon on serait passé par exemple à coté de films du genre Nosferatu (film d'horreur hautement politique, est il nécessaire de le préciser ? Et avec Romero et Carpenter prétendre que l'horreur est forcement vide de revendication c'est un non sens) et Psychose, ce qui a mon humble avis et même si tu n'en as certainement rien à foutre aurait été dramatique pour le cinéma

donc dramatique pour moi parce que j'aime le cinéma. Histoire de dire que la classification des films qui permettrait effectivement de connaître le film avant de l'avoir vu n'est pas encore "née".
Pouf pouf
Pour le reste on peut critiquer quelques termes : Viser en dessous de la ceinture ?
L'horreur (et à plus forte raison le gore) vise les tripes c'est certain, compromis idéal entre le cerveau et le reste (j'ai jamais compris cette habitude à tout ramener au cul ou au sexe. Est ce simplement parce que la morale judéo-chrétienne veut que sexe=berk

). Il vise des instincts primaires, peur, dégoût etc etc
D'une manière générale on ne peut pas nier que c'est aussi ça le cinéma et ce même si l'anecdote du train en gare de la Ciotat a vraisemblablement été exagérée... difficile d'attaquer une patte de la bête sans tomber dans ce qui a été dit il y a a peine un siècle sur ce nouveau média (et répété à l'apparition de la télé, puis d'Internet etc).
Encore une fois il s'agit pas ici de faire passer des vessies pour des lanternes (?) la démarche à l'origine de Cannibal Holocaust n'a pas la noblesse d'un Murnau, ni même celle d'un Carpenter et surtout le résultat est à l'opposé de l'intelligence des deux maîtres. Il a par contre pour lui une certaine honnêteté.
Voyeurisme ? Oui peut être mais différence notoire avec le porno ou la télé réalité c'est qu'on sait dès le départ que c'est "pour de faux" qui essaye de faire "pour de vrai" (là où la télé réalité fait exactement l'inverse en nous balançant de vrais images qui s'avère fausse), l'argument "docu" ne trompe personne et la cruauté animale n'attire pas grand monde (d'autant que les scènes sont moins nombreuses que ce que "on dit").
Que ce soit un problème de viser les tripes alors là lire à chacun de se faire une opinion ! Quand même la célébrissime phrase de Eisenstein (oui désolé un coco) "il faut labourer le cerveaux des spectateurs avec un motoculteur" rappel furieusement cette idée. Si ce n'est pas le même organe qui est visé le principe et le même.
Je joue volontairement avec les idées, mais le but est simplement d'essayer d'éventuellement amener la possibilité conditionnelle (?) selon laquelle pour un cinéphile tenir un discours strictement bourgeois est difficile. Bah oui bourgeois, Bazin explique bien que l'esthétique bourgeois ayant "eu" ce qu'elle cherchait depuis longtemps grâce à la photo puis au cinéma c'est à dire le réalisme, elle l'abandonna à nous autre pauvre beauf pour se tourner vers le concept, le because et autre ...
Après, que les codes, figures et formes du film bis (alternativement du porno) aient été récupérées justement (et peut être paradoxalement) par la bourgeoisie, ça n'est un secret pour personne. Gaspard Noé cite moult rape-revenge pour son Irréversible ... et va présenter le film à sundance (impacte plus fort chez les timorés ricains, en Europe la pub n'aurait pas aussi bien fonctionné).
De même Breillat fait tourné le Rocco dans ses navets auteurisant sous couvert de neo-féminisme (je cherche encore le féminisme dans "tou vo ké yé tankoul ?"

).
Les festivals sont remplis de films d'étudiants en beaux arts utilisant ce qui a déjà été fait trente ans avant par des roublard vendeurs de pelloche, mais dans un but pseudo-conceptuel et dans ce cas particulier ouvertement provocateur (provocateur de réaction et donc de pub encore une fois, rarement provocateur de sens).
Il sera donc intéressant d'analyser le phénomène et de voir en quoi cette forme de post-naturalisme conceptuel (je suis en forme) peu faire mentir Bazin (ou pas

).
Ce qui est certains c'est que si la confusion artiste/provoque a pu s'installer tranquillement c'est paradoxalement doublement grace à une même catégorie de gens, en la conspuant (voir censurant cf tout ce que j'ai dit dans mes posts précédents) puis en l'utilisant.
Autant être clair : Pasolini m'indiffère et l'empire des sens est un navet injustement mentionné dans la filmo d'oshima (là ou L'empire de la passion est un chef d'oeuvre).
Autre chose : Je n'ai jamais dit que le discours critique de Cannibal Holocaust (soyons fous utilisons les vrais titres

) était mince, simplement qu'il était loin d'être agressif dans le sens ou critiquer les médias est quasi une figure imposé au cinéma.
Je le défends par contre c'est vrai, d'abord parce que même si certains exagèrent, le fait est que la chose est relativement bien foutue malgré son coté cheap.
Ensuite parce que pour me répéter je trouve ridicule de parler de ce qu'on connais pas, c'est au choix une attitude "négationnisme de prévision" ou une attitude de mouton (on m'a dit que alors hein berk berk). Même dans le cas d'un débats moral, encore faut il savoir ce que le film montre effectivement à nos chère têtes blondes. Hurler au voyeurisme et à la perversité du public attiré par de telles horreurs c'est un peu facile. Accessoirement je sais pas comment ça marche chez les autres mais perso je n'ai pas d'érection quand je vois un film gore. D'ailleurs l'autre jours je suis passé sans m'arrêter devant un accident de tramway visiblement grave laissant là tout ces gens bien propres sur eux profiter du spectacle ... serait il possible que les choses ne soient pas aussi simple ? va savoir.
Pouf pouf
Parler de censure permet une anecdote: Massacre à la tronçonneuse.
Encore un film que personne a vu et dont tout le monde parle. Sous Giscard Massacre... fut l'un des premiers films classé X pour cause de violence, par un comité de censure qui évidemment n'avait pas vu le film et se basait sur des "on-dit" et sur la réputation sulfureuse que se traînait le film de Hooper. Et quand je dit qu'il l'avait pas vu c'est même pas 30 minutes (sic)

Pourquoi cette certitude (comme je suis sur que beaucoup n'ont pas vu Cannibal ici) ? Parce que le film n'est absolument pas violent graphiquement et certainement pas gore ! Il ya UN plan gore ... filmé en contre jours et de dos ! Le film est par contre un terrifiant trip hystérique empreint de naturalisme.
Résultat : film culte ultra subversif, et en 81 tout le monde se rue sur la vidéo alors que la gauche devient officiellement sauveur du ciné bis (tonton mascotte des goreux c'est fort hein

) et la reconnaissance du film n'est plus à prouver en france (merci Giscard) et ailleurs (Tarantino anyone ?).
En dernière analyse La passion de Gibson qui cumule tout ce qui a été dit.
D'une part le film dont on parle sans l'avoir vu et sur lequel on dit n'importe quoi, que ce soit ceux qui sont contre (Antisémitisme ? pas vraiment) et ceux qui sont pour (beau film plastiquement ? non plus).
Ca reste un monument de ridicule, de gros effets pompiers hollywoodiens (le baisé de judas au ralenti post matrix, hilarant), d'effets gore crados (le bout de plastique rose arraché au fouet, le piercing à l'arcade/couronne d'épine en gros plan .. j'exulte) et d'idéologie grotesque (le SM catho yeah) ... bref une partouse improbable entre Mickael bay, Deoatto et ... Leni Rieffensthal (sans le coté nazi j'insiste, reste l'emphase dans la représentation du/des corps dans un but idéologique).
Malgrè tout, sous ses coté grosse meringue sanglante le film en devient totalement ... inoffensif... sauf encore une fois pour ceux qui l'on pas vue.
Donc non, on ne peux pas parler de film gore ou de porno sans avoir vu c'est comme ça désolé pour les lecteurs de télérama
catcha 
, c'est une des particularités merveilleusement démocratique du cinoche qui font que Metropolis et Cannibal Holocaust sont malgré tout dans le même panier

Pour le fun appliquons tout de même cette brillante idée Goebbelsienne*
catchaaaaa (

) à un des films cités : Elephant = réalisateur gay, palme d'or, si j'ai vu 30 minutes (sic) je sais que le rythme est lent = film de pédé intello chiant... oui c'est triste en fait hein
Et en PS : On pourrait aussi s'amuser à rappeler que les quelques communistes qui ont effectivement parlé du communisme se sont retrouver dans le meilleur des cas au goulag voir 6 pieds sous terre.
* tout est là: goebells qui n'avait peut être même pas vu les Niebelungen demande à Lang de bosser pour lui. Et Lang de répondre "mais, ma mère est juive" ... geobells : " c'est nous qui décidons qui est juif et qui ne l'est pas".