Ephraim, l'explorateur

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1) La traversée de l'océan

Voyageur...

Le prince Ephraim, du royaume de Renais, avait toujours aimé voyager, découvrir. Et Magvel, son île natale, perdue au milieu de l’océan, n’avait depuis longtemps plus rien à lui apprendre... A vrai dire, il s’ennuyait, et avait depuis toujours le projet de partir explorer le monde, par delà les eaux.

Il prit sa décision, au début de l'automne; ne laissant qu’un mot à sa famille et à ses amis, il partit à l’aube sur une petite embarcation vers le nord-ouest, seul. Naturellement optimiste, il confia sa vie à sa bonne étoile, et le soin de le nourrir à l’océan lui-même...

Pendant près un mois, le voyage fût calme. Le ciel était dégagé, ce qui lui permettait de connaître sa direction; et le vent poussait sans faiblir le navire sur les flots. Même l’absence totale de terres à l’horizon ne semblait pas déranger le prince outre mesure, et celui-ci gardait espoir et se lassait bercer par les vagues.
Mais un matin, soudainement, le vent tomba. Ephraim avait emporté des rames, mais... il savait qu'il avait eu de la chance jusqu'ici, et s'attendait au pire: l’absence de vent ne pouvait qu’être le signe annonciateur d’une tempête.
Celle ci dura sept jours... jours et nuits, la frêle embarcation était ballottée par les éléments déchaînés, et failli plusieurs fois se retourner; de plus la couche opaque de nuages noirs masquait totalement le soleil et les étoiles, si bien qu’Ephraim n’avait aucun moyen de connaître sa position. Il n’avait plus de vivres depuis plusieurs jours déjà, la tempête incessante interdisant toute pêche. Mais le prince continuait à lutter. Il savait que le calme reviendrait, et attendait, attendait encore et toujours.
Et puis, aussi soudainement qu’elle avait commencée, la tempête cessa, pendant la nuit. Le voyage continua, même si le prince ne savait absolument pas où il se trouvait; il reprit sa route vers le nord-ouest, plus décidé que jamais.
Après deux mois de voyage en tout, Ephraim aperçut enfin une terre à l’horizon.


2) L'île de Moon et l'arrivée sur le continent

Ce n’était pas vraiment un continent, mais une île plutôt étrange et pas très grande, où poussaient des arbres qu’Ephraim n’avait jamais vu. Il accosta sur une plage, et vit un homme aux cheveux gris sur le rivage, qui le regardait. Tout vêtu de noir, ses yeux brillèrent d'une étrange lueur alors qu'il interpellait le prince sur la plage:
“Mmh, un cra? Ce n'est pas la peine, vu ton équipement, tu n'ira pas très loin... pour t'entraîner, retourne sur le continent, ou va sur l'île des wabbits.
-L'île des wabbits? répéta Ephraim.... Mais d’abord, où sommes nous ici? Pardonne mon ignorance, je viens d’un pays lointain et ne sais rien de cette contrée.
-Ha? Et bien disons simplement que tu te trouves sur une île très dangereuse, surtout pour quelqu'un de ton niveau.
-Tu parlais d’un continent tout à l’heure, où se trouve t’il?
-Amakna? Ce territoire se trouve à l’ouest, tu ne peut pas le manquer... Mais dis moi, quelle est cette arme étrange que tu tiens si fermement? Je n'en ai jamais vue de semblable.
-Cela ne m’étonne pas, Siegmund est unique, rétorqua Ephraim. C’est une lance, qui m’as été offerte pas Rausten pendant la guerre des pierres sacrées, une vrai relique! Au fait! Je ne me suis même pas présenté. Je suis Ephraim, prince de Renais, un royaume fort lointain par delà l’océan.
-Enchanté. On m'appelle Aldaris, disciple de Féca. Bienvenue en Amakna! Je dois dire que je ne m'attendais vraiment pas à voir un prince de Magvel débarquer sur ces terres... En tout cas, je te conseille vivement d'aller sur le continent, d'autant plus que l’hiver approche.
-Tu... tu connais Magvel???
-Et bien... disons que j'en connais l'existence un peu par hasard...
-Oh... en tout cas, merci pour tout, Aldaris. Je vais suivre ton conseil et me rendre sur ce continent. Adieu, sans doute...
-Bonne chance pour la suite."

Ephraim quitta l’île et navigua donc vers le continent. Lorsqu’enfin il y mit le pied, la neige commença à tomber, c’était le début de l’hiver... et le prince en fut pétrifié d’émerveillement. Et oui, sur la lointaine île de Magvel, bien plus au sud, il ne neigeait jamais! C’est donc avec une joie enfantine qu’il découvrit, comme dans un rêve, ces grandes plaines blanches, ces forêts enneigées, ces paysages magnifiques et étonnants...
Mais la nuit commençait à tomber, il lui fallut chercher un abri.
3) Mark, le bûcheron

Il marcha donc au hasard, à travers les plaines et les forêts, sans rencontrer âme qui vive (à part un brigand visiblement incapable de parler et qui, essayant vainement de lancer sa hache sur le prince, fut rapidement transpercé par la lance de celui ci); aussi fut-il heureux d’apercevoir un homme dans la forêt, qui coupait un arbre.
Hola, mon brave! Je suis perdu dans cette forêt, et la nuit tombe à présent... Pourrait tu me prêter un toit jusqu’à l’aube?
-Tiens, j’vais point te laisser dehors, surtout que c’est dangereux en ce moment! J’allais justement rentrer, viens donc chez moi. Au fait, je m’appelle Mark, je suis bûcheron.
-Enchanté, je me nomme Ephraim, pr... euhh, je suis étranger, et te remercie infiniment de ton hospitalité, Mark.
-Etranger? Mais... tu viens d’où exactement? Et comment tu t’es retrouvé ici, au milieu de la foret à la tombée de la nuit?
-Et bien, c’est une longue histoire...

Ephraim rentra donc avec le bûcheron dans la cabane de ce dernier, où sa femme et ces deux enfants accueillirent chaleureusement le nouveau venu. Il partagea leur repas, leur raconta son périple, puis leur posa milles questions sur Amakna... épuisé, il s’effondra ensuite sur son premier vrai lit depuis deux mois...
A l’aube, Ephraim leur demanda où il pouvait trouver un village. Mark prit un air sombre, et répondit:
“Le seul village à présent est assez loin vers le nord, c'est le village d'Amakna... enfin, quand je dit le seul village, disons que c'est le seul où je te conseille d'aller, ajouta t'il d'un ton sarcastique. Les habitants de Bonta et Brakmar n'aiment vraiment pas les étrangers, en plus de se haïr entre eux. Et... il y avait, autrefois, un village pas très loin d'ici, vers l'ouest, sur une presqu'île, mais une terrible catastrophe l'a rayé de la carte, il y a 8 ans... enfin, il existe encore, mais personne n'y habite, car la presqu'île est aujourd'hui infestée par d'horribles créatures que l'on appelle les dragoeufs." Intrigué, Ephraim demanda au bûcheron de lui expliquer ce qui s'était produit de si grave. Celui ci reprit alors, essayant de se remémorer cette sombre époque restée à jamais gravée dans sa mémoire:
"Les dragoeufs sont de monstrueuses créatures, redoutés même par les guerriers les plus expérimentés car leur férocité et leur haine envers les humains est légendaire... Lorsqu'ils sont arrivés dans ce village une nuit, il y a 8 ans donc, quasiment tout les villageois furent tués; l'effet de surprise était tel qu'ils ne purent se rassembler pour les combattre, seules quelques personnes ont échappé au massacre... Je me rappellerais toujours le matin où j'ai vu le groupe des rescapés, une vingtaine de personnes maximum dont de très jeunes enfants, remontant vers le nord, laissant derrière eux leurs maisons, leurs biens, mais aussi presque tous leurs parents et amis tués par les dragoeufs..." Sa voix s'éteignit, comme brisée par ce souvenir douloureux.
Ephraim décida de partir vers le village d'Amakna, il ne pouvait abuser plus longtemps de l'hospitalité de ce brave homme... Il fit donc ses adieux à la famille qui l'avait accueilli et les remercia encore, puis parti vers le nord.

Sur le chemin, il ne put un seul instant oublier le récit du bûcheron... des images de guerre de son île natale lui revenaient en tête, il n'avait jamais pu concevoir tant de violence, tant de haine... il imaginait le village, attaqué en plein nuit par ces créatures, il imaginait le massacre des villageois, et la vie brisée de ceux qui avaient pu s'échapper...
4) La rencontre avec Vaepaxop

Heureusement, la découverte de la faune et de la flore de ce pays encore inconnu enchantait Ephraim et lui changeait un peu les idées. Naturellement prudent, il fut pourtant à plusieurs reprises surpris par une de ces créatures qui ressemblent tellement à des arbres et qui, cachés au milieu de ceux ci, vous attendent au détour du sentier... Ephraim évita aussi de provoquer des quadrupèdes colorés qui, bien que moins agressifs, n'avaient pas non plus l'air vraiment amicaux; par contre, il eut bien plus de mal à se débarrasser d'une boule de poil orange particulièrement sournoise: vingt fois il était persuadé de l'avoir enfin semé dans la foret, vingt fois l'animal réapparaissait derrière un buisson et l'attaquait sans répit. A bout de patience, l'explorateur finit par réussir à tuer l'animal, d'un coup de lance bien appliqué.

Alors que, redoublant de vigilance, le prince continuait son voyage à travers la foret, il lui sembla entendre, plus loin, un enfant qui criait; son sang ne fit qu'un tour, il se dirigea vers l'endroit d'où semblaient venir ces cris, et aperçut un petit être ailé essayant vainement de se débarrasser d'une de ces souches d'arbres vivantes. Ephraim, bien que ne connaissant pas la puissance de cette créature, l'attaqua immédiatement, encouragé par l'enfant qui à présent semblait certain de l'issue du combat et regardait d'un oeil intéressé le combat. Dans un premier temps, les araignées qui sortaient de son adversaire obligèrent Ephraim à reculer pour ne pas se faire encercler, mais lorsqu'il eut tué celles-ci et commençait à endommager sérieusement leur invocateur, celui ci pris la fuite sans demander son reste. L'étrange enfant sembla ne plus contenir sa joie:
"Ouais, super!! Haha, bien joué! Les abraknides sont tous les mêmes, ils attaquent les faibles, pour cacher leur lâcheté, ces crétins! Ha, merci beaucoup de m'avoir sorti de cette situation plus que délicate, euhh... monsieur avec sa lance.
-Ce n'est rien, vraiment, répondit le prince, embarrassé. Je me nomme Ephraim, je viens d'un pays lointain; et toi, quel est ton nom? Et que faisait tu au milieu de cette foret si dangereuse, seul en plus?
-Moi? ben, jm'appelle Vaepaxop, j'suis un éniripsa, annonça fièrement l'enfant. Je... je me suis perdu, en fait. Mes parents me laissent jamais sortir presque, alors quand je sort, jme perd à chaque fois... Mais vous, vous dites que vous êtes pas d'ici? ajouta t'il, comme pour éviter un sujet délicat. Vous êtes un explorateur? J'ai toujours rêvé de partir découvrir le monde!! Cette forêt est sympa, mais il n'y a pas grand chose à faire... Mes parents veulent me faire faire des études, vous imaginez? Mais moi, je veut pas, jve m'amuser! Un jour, je partirais d'ici, et jreviendrais jamais!"
Ephraim écoutait en silence l'éniripsa qui parlait... et se dit que finalement, il pourrait avoir besoin d'un guide, d'un compagnon de voyage; Vaepaxop semblait bien connaître la région, et puis, la joie de vivre de cet enfant lui plaisait, cela le changeait enfin de sa longue solitude. Il lui proposa de l'accompagner jusqu'au village, sous prétexte de le protéger des dangers de cette forêt.
5) Le village d'Amakna, 1ere partie

La suite du voyage fut sans histoire; Vaepaxop connaissait les chemins les plus sûrs, et ils arrivèrent donc au village quelques heures plus tard. Ephraim avait raconté pendant ce temps son périple à l'enfant, qui semblait passionné par cette vie d'explorateur et répétait sans cesse: "quand je s'rais grand, j'partirais! ouais, j'irais découvrir le monde, loin d'ici... ouais!". A présent, ils commençaient à rencontrer ça et là quelques habitations et des villageois étonnés qui les regardaient passer sans s'arrêter de travailler. Ephraim discuta un peu avec quelques uns d'entre eux, notamment une alchimiste au nom imprononçable qui lui expliqua avec enthousiasme son incroyable projet de monter un entreprise...

Soudain, il aperçut un large bâtiment, avec un arc gravé sur sa façade. Son compagnon lui expliqua d'un ton mystérieux qu'il s'agissait du temple de Cra, et que chaque classe en avait un dans la région, notamment le remarquable temple d'Eniripsa qui se trouvait à l'Est du village, les autres étant, d'après lui, bien moins jolis. Laissant cette appréciation subjective à l'enfant, il décida de rentrer dans le temple, mais Vaepaxop refusa de le suivre, affirmant qu'il avait "un truc super important à faire, juste maintenant là".
A l'intérieur du temple Ephraim trouva plusieurs personnes qui lui souhaitèrent la bienvenue et lui expliquèrent leur croyance, le prince ayant un peu de mal à comprendre la notion de "Dieu", inexistante dans son royaume. Ephraim avait toujours aimé tirer à l'arc dans son enfance, et quelques essais dans l'arrière salle du temple confirmèrent qu'il avait encore de bons souvenirs, même s'il n'avait pas tiré à l'arc depuis longtemps. Remerciant les disciples de Cra, il partit au bout de plusieurs heures en leur promettant de revenir le lendemain.

Il avait ressenti quelque chose d'étrange, dans le temple... Il ne pouvait s'empêcher de penser à cette profonde sensation de paix et de calme, alors qu'il acceptait d'un air absent l'invitation des parents de Vaepaxop à passer la nuit chez eux, la moindre des choses, d'après eux, après qu'il ait sauvé leur fils imprudent. Le lendemain, à l'aube, Ephraim retourna au temple Cra sans même réveiller Vaepaxop et sa famille, qui dormaient encore.
Là bas, il annonça au dirigeant du temple:
"Ma décision est prise. Vous m'avez convaincu, je serai donc un disciple de Cra à mon tour, si je le puis."
Les bases lui furent enseignées, mais il devait retourner chez l'éniripsa, au moins pour remercier ses parents; il promit de revenir dans l'après midi, et partit, emportant un arc offert par son enseignant. Il devait rester dans le village quelques temps, mais ne pouvait rester chez Vaepaxop plus longtemps; il fit donc ses adieux à ses parents, et se promena dans le village, cherchant une solution.
6) le village d'Amakna, 2eme partie

Il fut bientôt rejoint par Vaepaxop, qui n'allait pas "le lâcher aussi facilement", comme il disais. Cette compagnie était agréable, mais n'allait pas résoudre le problème d'Ephraim, c'est à dire où dormir.
C'est alors qu'il aperçut, discutant avec un marchand, un homme habillé comme le féca rencontré sur l'île de Moon. A tout hasard, il lança un: "Aldaris?" à l'homme de dos, qui se retourna:
"Prince Ephraim! Quelle surprise, je ne m'attendais pas à te revoir par ici.
-A vrai dire, moi non plus, répondit Ephraim en saluant à son tour le féca. Que viens tu faire sur le continent?"
Mais le féca n'eut pas le temps de répondre, car Vaepaxop, qui n'en croyait pas ses oreilles, demanda à Ephraim:
"C'est vrai, t'es un prince?!? C'est vrai, dit, hein?
-Oui, c'est vrai, reprit Ephraim, amusé. Tu vois, je ne voyais pas l'utilité de te le dire lorsque je t'ai rencontré, mais maintenant je suis bien content que tu le sache, en fait.
-Ouahh, super! Et, t'es prince de où, alors?
-D'un royaume derrière l'océan, bien loin d'ici, répondit-t'il à l'éni surexcité. Son nom ne te dirait rien, et d'ailleurs ici je suis exactement comme n'importe quel étranger, c'est pour cela que je ne me vante pas d'être prince.
-C'est vrai, rares sont ceux qui connaissent l'existence de ce royaume, reprit Aldaris, qui regardait les deux autres en souriant. Mais pour répondre à ta question, Ephraim, je dois me rendre à Bonta, dans quelques semaines, c'est pour cela que je suis ici.
-Tu habites donc ici, où sur l'île de Moon? lui demanda Ephraim.
-Ici, répondit le féca, même si ces temps ci je passe plus de temps sur l'île que dans le village... Mais venez donc chez moi, nous serons bien plus à l'aise pour discuter!"

Ils se rendirent donc tous chez Aldaris, qui possédait une maison un peu à l'écart, près des montagnes. Le féca leur expliqua que pour se rendre à Bonta, il passait d'habitude par la montagne, mais celle ci était impraticable en hiver, ce qui l'obligerait à passer par la forêt des Abraknydes.
"La forêt des abraknydes? s'exclama Vaepaxop, intrigué. C'est où ça?
-Au nord, il y a un passage dans la montagne, expliqua Aldaris. Peu de gens l'utilisent aujourd'hui, car il mène tout droit dans cette forêt, qui est assez... dangereuse, surtout depuis quelques temps. Il n'y a pas que des abraknydes dans cette forêt, et c'est bien le problème... la traversée va probablement être difficile, mais c'est la seule solution pour aller à Bonta à cette époque de l'année.
-Je pourrais t'aider, Aldaris, proposa soudainement Ephraim. Je compte rester dans ce village une petite semaine, pour terminer ma formation de disciple de Cra; mais ensuite, rien ne me retiens ici.
-Avec joie, répondit le féca, il faut mieux être en groupe pour traverser cette forêt. Je peux même te proposer de loger ici quelques temps, jusqu'à notre départ, vu que tu n'as pas d'habitation. Nous partirons donc la semaine prochaine; d'ici là je préparerai du matériel et des vivres, car le voyage sera long."

Ephraim accepta cette proposition, puis se prépara à retourner au temple Cra. Seul l'éni semblait triste, et n'avait pas prononcé un mot depuis sa première intervention. Il suivit le prince à l'extérieur, et lui demanda:
"Et... et moi? je pourrais venir, dans la forêt? jpourrais vous soigner! Et je suis sur que mes parents accepterons! Allez, tu veux bien, dis?
-Mmh... moi cela ne me dérange pas, bien au contraire, répondit le prince. Mais je doute que tes parents te laissent partir avec nous, surtout si cette forêt est aussi dangereuse qu'Aldaris le dit. Et il faut bien sûr que lui aussi soit d'accord... Bon, je te retrouverai ce soir, rentre chez tes parents, ajouta-t'il alors qu'il entrait dans le temple Cra.

Quatre jours passèrent, et l'éni semblait toujours aussi désespéré. Ils n'avaient pas reparlé de sa proposition depuis le premier jour, Ephraim en avait conclu que les parents de l'éni avaient refusé tout net, ce qu'il comprenait. Le prince passait ses journées au temple Cra, et commençait à mieux maîtriser ses premiers sorts de classe, même si l'enseignement était difficile et long. Aldaris disparaissait parfois de longues heures, et le reste du temps rassemblait tout ce qui pourrait leur servir pendant le voyage, essentiellement des provisions, car il n'était pas question de manger ce qu'ils trouveraient dans la forêt sombre...
7) La forêt des abra, 1ere partie

Au bout d'une semaine, Ephraim et Aldaris partirent donc vers le nord. Le féca connaissait manifestement bien le chemin, et menait son compagnon dans un sentier sinueux à travers la montagne. Ils atteignirent le col quelques jours plus tard, et avant de redescendre vers la forêt, ils purent admirer le paysage qui s'étendait devant leurs yeux...
"A l'ouest, là bas, ce sont les montagnes par lesquelles je passe d'habitude, pour éviter la forêt des abra, que l'on voit juste devant nous, en bas, annonça Aldaris. Ensuite, au loin, la grande plaine de Cania; et à l'est, le château, puis encore des montagnes. Le seul chemin pour aller à Bonta, que l'on ne voit pas mais qui se trouve encore bien plus loin au nord-ouest, c'est de redescendre et de traverser cette forêt..."
Ils entamèrent la descente, et décidèrent de passer la nuit juste devant la forêt.

Ephraim avait depuis plusieurs jours le sentiment d'être suivi... mais ce n'est que le lendemain matin, alors qu'il se réveillait, à l'aube, qu'il compris enfin... Une dizaine de mètres derrière leur campement, recroquevillé dans une couverture minuscule, dormait quelqu'un qu'il n'eût aucun mal à identifier: c'était Vaepaxop le petit éniripsa, qui manifestement s'était enfuit de son village pour les suivre. Ephraim le regarda quelques instant en souriant, puis retourna vers Aldaris qui venait de se réveiller à son tour, et qui préparait le déjeuner. Le prince s'assit à coté de lui, et l'informa en quelques mots de la présence de l'enfant, avant de commencer à manger lui aussi. L'éni se réveilla quelques minutes plus tard, et, s'apercevant que les deux autres le regardaient, alla s'asseoir à leur coté, l'air de rien. Personne ne parlait, car ils n'avaient tout simplement rien à se dire; ils étaient heureux d'être ensemble, même si l'éni n'était pas de taille à lutter contre un simple abraknyde...

Ils entrèrent donc dans la forêt, avançant prudemment, s'arrêtant au moindre bruit... pendant les premières heures, ils ne rencontrèrent personne, à part quelques araknes distraites; mais plus ils s'enfonçaient dans cet endroit sombre, et plus ils avaient l'impression d'être observés, et s'attendaient à tout moment à voir dix abraknydes surgir de nulle part... Les deux hommes et l'enfant ne parlaient pas, ils avançaient inexorablement, dans la peur et l'angoisse, mais aucun des trois ne l'aurait avoué, et ils continuaient donc ainsi, jusqu'à ce que...
Arrivant à une sorte de clairière, ils aperçurent plusieurs abraknydes, dont certains encore plus grands que les autres, et plus sombres. Faisant un détour pour éviter de se faire remarquer, ils tombèrent nez à nez avec une autre de ces créatures, qui, apercevant le féca qui marchait en tête, se dirigea vers la clairière en faisant le plus de bruit possible, comme pour indiquer aux autres la présence des intrus. "La lâcheté de ces monstres n'est vraiment pas une légende, chuchota Aldaris à ses compagnons. Maintenant, notre seule chance de survie est... la fuite!!"
8) La forêt des abra, 2eme partie

Nos trois compagnons, poursuivis à présent par une douzaine d'abraknydes furieux, prirent donc leurs jambes à leur cou et se mirent à courir à en perdre haleine à travers la forêt... en contrairement à ce que beaucoup pensent, ces créatures savent courir, assez bien même, surtout dans leur milieu naturel. Multipliant les feintes et les changements de direction soudains, les aventuriers ne furent bientôt plus poursuivis que par cinq abras, puis plus que deux, dont un sombre, décidément trop rapides. Aldaris, comprenant qu'ils ne pourraient les semer, s'arrêta en faisant signe à ses amis de faire de même; puis, lançant ses armures et préparant son bâton, fit face aux deux monstres restant.

Ceux ci, sûrs à présent de capturer leurs proies, ralentirent leur course et commencèrent à invoquer quelques araknes qui attaquèrent stupidement le féca sans lui causer le moindre dommage. Ils n'étaient qu'à quelques mètres des héros, et continuaient de s'avancer, menaçants. Ephraim et Vaepaxop, moins habitués à combattre ce genre de créatures que le féca, restèrent un moment derrière celui ci, tuant les araknes, et se préparant à intervenir dès que les abraknydes ou le féca attaqueraient. Ils n'attendirent pas longtemps: lorsque les monstres ne furent plus qu'à deux mètres de lui, Aldaris, avec un rapidité incroyable, bondit vers l'avant, invoqua un glyphe juste sous ses ennemis, et frappa les deux d'un seul magistral coup de bâton. Ephraim, laissant pour l'instant à l'éni le soin d'achever les dernières araknes, se précipita vers l'abraknyde normal et tenta de l'attirer loin du féca, sachant que celui ci aurait déjà du mal avec le sombre, qui reprenait ses esprits et se mit à l'attaquer, dans un nuage de feu qui disparaissait déjà.
Le combat entre Aldaris et l'abraknyde sombre s'annonçait plutôt mal, mais Vaepaxop, qui s'amusait beaucoup à tuer les araknes derrière, prit soudain conscience que ses amis étaient en danger, et, ne pouvant pas faire grand chose d'autre de là où il était, commença à soigner le féca. Ephraim et l'autre abraknyde se battaient un peu plus loin, et malgré son habileté et son adresse il se fit à plusieurs reprise blesser par son adversaire, qui lui semblait encaisser les attaques du prince sans problème... Il continua cependant à se battre sans relâche, priant pour que ses compagnons se débarrassent au plus vite de l'abraknyde sombre et viennent ensuite l'aider.
Aldaris, aidé par l'éni qui, bien qu'encore jeune, parvenait à le soigner à mesure que l'abraknyde sombre l'attaquait, reprenait courage quand à l'issue du combat, malgré le fait qu'il voyait bien qu'Ephraim se débrouillait moins bien que lui. Le féca frappait sans cesse la monstrueuse créature qui lui faisait face, et reculait imperceptiblement, jusqu'à se placer de telle sorte qu'un nouveau glyphe touche les deux abraknydes à la fois, sans atteindre ni le féca ni ses compagnons. Les deux monstres furent frappés pour la deuxième fois par la tempête de feu au moment même où ils invoquaient de nouvelles araknes qui grillèrent sur place (pour la plus grande joie de l'éni, qui décidément trouvait cette forêt plutôt fun, quoique tout le monde n'était pas du même avis).
Ephraim, dont l'adversaire bien moins résistant qu'un abraknyde sombre venait de se consumer dans les flammes du glyphe magique, courut, malgré ses blessures, aider le féca lui aussi à bout de force, qui continuait le combat contre l'abraknyde sombre, à présent seul contre trois. Le monstre se débattit jusqu'à la mort, blessant sérieusement le féca qui avait commis l'erreur de relâcher sa garde l'espace d'un instant; mais Ephraim, d'un coup de lance qui traversa la créature de part en part, mit fin au combat avec un regard plein de haine pour ces impitoyables créatures.

Le jour commençait déjà à décliner; les compagnons n'eurent d'autres choix que de passer une nuit dans la forêt. Ils s'installèrent donc dans un arbre solide alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient à l'horizon; et Ephraim veilla quelques heures sur ses amis avant de succomber à son tour au sommeil...
9) La forêt des abra, 3eme partie

La forêt était assez peuplée, mais aucune des créatures qui passèrent à quelques mètres sous les aventuriers endormis ne semblaient y prêter attention; au matin, ils reprirent la route vers le nord, sans rencontrer d'abraknydes, ce qui en surpris plus d'un:
"Ben..? y'a plus personne aujourd'hui? s'exclama Vaepaxop, qui commençait à s'ennuyer, alors qu'ils marchaient depuis plusieurs heures sans problèmes particuliers.
-Tant mieux, répliqua Ephraim, dont les blessures de la veille n'avaient pas totalement disparues. Et vivement que l'on sorte de cette maudite forêt...
-On sera dans les plaines de Cania au cours de l'après midi, normalement, répondit Aldaris. Mais bien sur ça peut être plus long si par exemple on rencontre encore des abraknydes..."

Ils marchèrent encore une bonne heure sans rencontrer de monstres; et soudain, ils aperçurent une arakne majeure, qui leur coupait la route, menaçante. Ephraim et Vaepaxop se préparèrent à l'affronter, mais le féca, visiblement à bout de patience, fit signe à ses compagnons de s'arrêter et s'avança seul vers le monstre. Les deux autres, ne comprenant pas tout d'abord cette décision, regardèrent leur ami... et n'en crurent pas leurs yeux: avant même que l'énorme monstre n'attaque le féca, il vacilla puis s'effondra aux pieds de celui-ci, qui ne lui avait apparemment pas porté le moindre coup. Ce n'est que lorsqu'il se retourna vers ses compagnons pour leur faire signe de continuer que ceux ci s'aperçurent pendant un bref instant de l'étrange couleur rouge des yeux d'Aldaris...
Ephraim, s'approchant de son ami qui fixait encore sa victime sans exprimer la moindre émotion, posa sa main sur son épale et lui demanda:
"Aldaris? Ca va? qu'est ce que tu..."
Celui ci tourna légèrement la tête et fixa de ce même regard le prince, qui se sentit du coup très mal à l'aise et retira sa main alors que le féca partait déjà, sans avoir prononcé le moindre mot.

Vaepaxop rejoignit son ami et ils suivirent Aldaris à quelques mètres de distance, sans d'abord oser parler entre eux de ce qui semblait à présent n'avoir été qu'une illusion, même s'ils étaient persuadés d'avoir bien vu la même chose. Ils marchèrent un long moment comme cela, midi était passé depuis longtemps mais le féca ne semblait pas s'en soucier, et ils sortirent finalement de la forêt des abras sans avoir fait la moindre pause.

Ils s'arrêtèrent enfin, et purent admirer le paysage grandiose des plaines de Cania qui s'étalaient sous leurs yeux, aussi loin qu'ils pouvaient y voir... Quelques massifs rocheux ça et là cassaient la monotonie du paysage, et la lumière du soleil qui semblait s'y refléter obligea nos amis à cligner des yeux, après plusieurs jours passé dans un endroit où le soleil ne perçait jamais... Ils déjeunèrent sur le bord du chemin, le féca restant encore à part et refusant toujours de répondre aux questions d'Ephraim, qui du coup n'insista plus et oublia finalement cet épisode étrange.
10) Le départ d'Aldaris

Lorsqu' Ephraim se réveilla le lendemain matin, tout était silencieux... Il eut un moment le souffle coupé devant la magnificence du paysage matinal: une mince couche de rosée qui avait gelé pendant la nuit reflétait à ce moment magique la lumière rouge du soleil levant, à l'horizon... Même les animaux semblaient retenir leur souffle pour ne pas briser le fragile équilibre qui à cet instant précis et pendant quelques secondes illumina la plaine de milles feux... Mais quelques chose n'allait pas. Ephraim se retourna pour s'apercevoir que l'un des membres du groupe manquait à l'appel...

Aldaris n'était plus là. A sa place, une feuille hâtivement pliée sur laquelle étaient écrits ces quelques mots:
Mes chers amis,
Une urgente affaire m'appelle à Bonta, où en tant qu'étrangers, vous n'êtes malheureusement pas les bienvenus, et croyez bien que j'en suis désolé. Je n'avais pas d'autres choix que de partir comme un voleur, car jamais vous ne m'auriez laissé partir sinon. Pardonnez moi d'avoir agi de cette manière, je comprend ce que vous pouvez ressentir... mais vous ne devez pas chercher à me retrouver. D'ailleurs, évitez de vous approcher de la ville, vous ne feriez que vous mettre inutilement en danger; vous serez en fait sans doute obligés de rester quelques temps dans la plaines avant de retourner vers Amakna par la montagne au printemps, c'est bien plus sûr que la forêt. Sur ce, je vous dit adieu, compagnons, car nous ne nous reverrons plus, quoiqu'il en soit.
Aldaris

PS: comme vous pouvez l'imaginer, ma mission n'est pas sans rapport avec ce que vous avez pu voir hier; c'est pourquoi je vous prierais de n'en parler à personne, et même, si possible, de l'oublier vous même.


Ephraim relut la lettre, puis la tendis à Vaepaxop qui venait de se réveiller. Les derniers mots du féca lui remémorèrent les évènements de la veille, au lieu de les lui faire oublier... ignorant les protestations de l'éni qui le tirait par la manche en disant qu'il ne savait pas lire, il se mit à réfléchir. Il ne pouvait tout de même pas ne rien faire pendant presque deux mois, puis repartir au printemps, c'était insensé... surtout qu'il avait un enfant avec lui! La situation lui échappait, il devait prendre une décision, et maintenant.
11) Les plaines de Cania

Après quelques explications...
-Alors, il est vraiment parti?
-Aparemment, oui. Reste à savoir ce que l'on va faire maintenant...
-Ben... on peut toujours aller à Bonta, c'est notre mission non?
-On a plus de mission. On a rien à faire, et aller à Bonta peut être dangereux, d'après lui...
-Erf, pas cool. On peut toujours se promener dans la plaine, si on a rien d'autre à faire... On dit que c'est les vacances, et quand on voudra on rentrera à la maison!
-J'ai pas de maison... et en plus, pour rentrer au village d'Amakna, soit il faut repasser par la forêt des abra, soit on attend le printemps et on emprunte le chemin par la forêt dont Aldaris parlais... si on le trouve. Dans les deux cas, notre situation est loin d'être terrible.
-Ho, soit pas si défaitiste! Tu trouve pas ce paysage magnifique? On s'en fiche, on attend le printemps! Il fait même pas froid!
-Ouais, trop magnifique. super. Et dans l'immédiat, on fait quoi? ces plaines font des kilomètres... si on fait pas attention, on va se perdre.
-Pff, t'es pas drôle. De toute façon, on est déjà perdu, sauf si on veut retraverser la forêt des abra! Aller, viens, on va se promener...
-Ok, t'as gagné. Mais il faut qu'on trouve le passage, même si on y va pas tout de suite, alors on va longer la montagne, d'accord? Donc on va, en gros... vers l'ouest.
-Ouais, cool! ça c'est des vacances comme j'aime! On dirait qu'on est des supers explorateurs perdu dans la jungle avec des animaux sauvages, et qu'on va sauver le monde, et après rentrer chez nous!
-C'est à peu près ça, en plus. sauf qu'on va pas sauver le monde. et c'est pas vraiment la jungle... mais il y a quand même des bestioles, c'est bien le problème.
-Tiens, regarde là, y'en a une... on dirait un serpent, je me demande si...
-T'APPROCHE PAS!! Viens, ça va? Il t'as mordu? Et m... rahh, sale bête, tu va goûter à ma lance!
-beeuh, jme sens bizarre... attend, je vais me soigner tout seul, t'inquiète... houu, pff il m'a empoisonné jcroit bien... mmh... Ha, voilà! tu vois? tout seul, jme suis soigné, héhé! même pas mal, euh!
-Bon, je l'ai tué. Mais maintenant, fait attention... reste près de moi, et évite de t'approcher des choses que tu connaît pas, hein?
-Bon bon... mais il avait l'air sympa ce serpent, non? Ho... me regarde pas comme ça, c'est bon, j'ai rien fait, pfff...
-Aller, viens... c'est pas grave. Viens, j'te dit!

plus tard...
-Hey, regarde Eph. Là-bas, derrière la falaise...
-Mmmh?... Et bien, quoi?
-Quoi, tu voit pas?? Les arbres, là... y'en a pas dans toute la plaine quasiment, et là, un tas... viens, on va voir.
-D'accord, mais juste cinq minutes, hein? pffiou, ils sont super hauts... t'as vu? et on dirait qu'il y a des trucs dedans, genre des maisons, ou je sais pas quoi...
-Ben oui, j'ai vu, c'est même moi qui te l'ai montré, andouille. Tu croit que des gens habitent dans ces arbres? Tu croit que c'est des elfes? ma mère me racontais souvent... ils vivent dans les arbres, comme ça. Peut-être ils existent vraiment, ce serais cool!
-J'en sais rien... mais je compte bien le savoir. Regarde, ici... y'a une échelle qui monte direct dedans. On y va?
-Ouais, cool! Attention les elfes, Vaepaxop arrive, haha!
-Bon, soit prudent, quand même... et fait pas trop de bruit, s'il te plaît...
12) Le village des brigandins

La nuit tombait, et le féca sortit de sa somnolence... profitant de l'obscurité environnante, il reprit son chemin à travers la grande plaine, qu'il parcourait déjà depuis peu; mais ce soir, Bonta, son objectif, était toute proche, il le savait bien... ignorant le froid grandissant, il marchait d'un pas vif. Il serait à Bonta au matin, si tout se passait bien.

Pendant ce temps, au beau milieu des plaines de Cania:
"Ca y est, j'y suis! Mmh... personne, vas-y, grimpe!
-Pfiouu, on est haut! et regarde, il y a encore une échelle là-bas! on y va?
-Bien sûr! en plus, on entend des bruits, plus haut... des bruits de combat!"
Traversant rapidement la plate-forme de bois, ils grimpèrent la seconde échelle, et arrivèrent sur la seconde plate forme. Là, le combat faisait rage entre des porteurs d'ailes blanches, au nombre de cinq, et trois espèces de robots... plutôt effrayant d'ailleurs! Enormes, ils semblaient insensibles aux attaques répétées de leurs adversaires, pourtant plus nombreux. A une extrémité, deux robots étaient plutôt en mauvaise posture contre quatre redoutables guerriers de classes diverses; mais le troisième, tout près d'Ephraim, avançait lentement mais sûrement vers une archère acculée dans le coin de la plate forme qui attaquait sans répit le monstre avec un arc blanc qui étincelait au soleil, sans toutefois gêner le robot...
Le prince, dédaignant son arc trop faible, projeta avec une force inouïe la meilleure arme qu'il avait sous la main: Siegmund, sa lance magique. Sous le choc, le robot vacilla... et tomba à coté de la plate forme. S'approchant du bord, Ephraim le vit s'écraser au sol, plusieurs dizaines de mètres plus bas, la lance toujours plantée dans son flanc... pendant ce temps, les autres guerriers avaient achevé les autres robots, et s'approchèrent d'Ephraim et de Vaepaxop, ce dernier étant resté à coté de l'échelle, comme pour se faire oublier.
"Qui sont ces gens, Yassunte? demanda l'un des guerriers, un iop imposant, à l'archère. Ce ne sont pas des bontariens...
-Et bien, je n'en sais rien... mais cet homme vient de me sortir d'un bien mauvais pas, répondit celle ci. Qui est tu, étranger? et pourquoi nous aides-tu alors que tu n'es même pas bontarien?
-Je me nomme Ephraim, et voici Vaepaxop, mon compagnon. Pour répondre à ta deuxième question... nous étions perdu dans les plaines, et ce n'est que la curiosité qui nous a fait venir ici; mais dès que j'ai entendu des bruits de combat, c'est sans hésiter que je suis intervenu, qui que vous soyez, vous êtes des hommes, comme moi...
-Je t'en remercie... rares sont les neutres qui nous apprécient, et à plus forte raison qui sont près à risquer leur vie pour l'une des nôtres. Je suis Yassunte, membre de la garde de Bonta, en mission pour récupérer le village des brigandins, depuis la dernière offensive de ces maudits brakmariens...
-Le village des brigandins?
-Oui, c'est ici. Il est gardé par ces robots... pas très puissants d'ailleurs, mais enfin il vaut mieux éviter de se séparer, quoi. Surtout pour un cra, évidemment. Mais si tu souhaite te joindre à nous, ce sera avec plaisir."
Vaepaxop, qui s'était tu jusque là, bondit à ces mots aux cotés d'Ephraim et lança joyeusement:
"Ouais! on va se battre contre ces trucs! Viens Eph, ça va être super! Et puis toute façon, on a pas grand chose d'autre à faire, là, non?
-Haha, tu ne changera jamais, Vaepaxop! Bon, dans ce cas nous viendrons volontiers avec vous, si nous pouvons vous être utile...
-Bon, si tout le monde est prêt, la suite est par là, reprit Yassunte. C'est parti!"
13) Le Maudit

Le groupe gravit une troisième échelle, arrivant sur une nouvelle plate-forme, sur laquelle se tenaient une demi-douzaine de robots qui se promenaient aléatoirement dessus.
Élaborant une meilleure stratégie que précédemment, ils purent rapidement venir à bout des gardiens. Ephraim, dépourvu de lance, essaya l’arc qu’il avait obtenu au temple cra, mais son absence de connaissances approfondies attira l’attention de Yassunte.
"Euh, tu devrais placer ton pouce juste sous la flèche... là, lui conseilla Yassunte. ça te permet de viser mieux en plus, regarde.
- C'est pas bête, merci. Comme je faisais c'était pas bien?, répondit Ephraim.
- C’est pas la position réglementaire... et c'est moins pratique. Tiens, Vaepaxop tu pourrais soigner Haldir? C’est le gros iop à côté des deux robots.
La bataille continua un peu, mais les bontariens prirent rapidement le dessus, et tuèrent tous les robots. Ils récupérèrent certaines armes et quelques piécettes avant de repartir. Alors qu’ils avançaient vers des sortes de tyroliennes à voiles, ils entendirent un grand bruits dans le feuillage au-dessus, puis virent une masse tomber juste devant eux.

Le iop vert enleva son camouflage, se releva rapidement en sortant sa lame et la pointa sur eux. Il tenait une épée rouge sang, portait une armure de magnésite couleur feuillage et un genre de casque pointu à crinière orange.
" Ambush! cria-t-il. hehe...
- Ambe-quoi? répéta Vaepaxop sans comprendre.
- ça veut dire embuscade, expliqua Ephraim, et ça m’inquiète un peu.
- Un iop seul ferait une embuscade à sept guerriers? ricana Yassunte en sortant son arc. Laisse-moi rire démon!
- Tu rira moins quand tu sera morte, sale bontarienne."
Il fit un signe de la main, un éclair mordoré tomba du ciel dans un grand craquement et s’abattit sur Haldir qui s’effondra sous le coup. L'attaque avait été aussi foudroyante qu'inattendue; profitant de l'effet de surprise, le démon se jeta sur le reste de la garde de Yassunte en faisant tournoyer son épée, tuant un second iop et un féca pris au dépourvu.

"Qui est cet homme, Yassunte? chuchota Ephraim. Il faut faire quelques chose!
-Fuir très vite? proposa Vaepaxop, qui s'était accroupi derrière Ephraim.
-Et où? répliqua Yassunte d'un ton sec. Retourner à l’étage en-dessous si près du but? De plus je refuse d’abandonner le restant de mes hommes à cause d'un simple démon!"
Sur ces mots elle décocha une flèche sur l’agresseur qui recula de deux bons mètres sous le choc, sans pourtant avoir perdu trop de vie
" De toutes façon la retraite est bloquée par ces... formes humanoïdes là-bas."fit remarquer Ephraim en désignant l'autre extrémité de la plate forme.

Après avoir subi une autre rafale de flèches de la part des archers, Athanase massacra l’osa et le sacrieur bontariens à coups de tempête de puissance. A force de balancer des éclairs partout, un orage avait éclaté, et le plancher en bois mouillé commençait à grincer sous les pas des combattants. Le iop avançait en bondissant vers les trois survivants, mais à force d’esquiver les flèches il semblait à bout de souffle.
Malgré le repli stratégique des deux cra, il arriva en peu de temps à leur emplacement précédent où Vaepaxop était toujours roulé en boule par terre. Il lança un nouvel éclair sur Yassunte, qui l’esquiva avec difficulté, puis un autre qui la toucha au bras droit, la faisant lâcher son arc et gémir de douleur. Il voulut ensuite abattre son épée sur Vaepaxop, mais Ephraim, sous la rage, lui décocha une flèche qui lui traversa la main. La goultard tomba sur l'éni, mais la pluie empêcha Ephraim de voir si celui-ci était encore en vie. Le sang se mêla à l’eau et forma une espèce de mare dans laquelle pataugeaient les protagonistes, et donnait à la scène cet aspect sinistre tant apprécié des brakmariens. Le démon ne comprit pas comment il avait pu se faire mal, mais sous la douleur il lança une attaque spéciale (dont il avait seul le secret) sur Ephraim, qui l’esquiva à moitié, tombant au sol.

"HaHaHa! hurla le iop en ramassant son épée et en avançant vers Ephraim d'un air menaçant. Je suis invincible... et je vais tous vous tuer, car nul ne peut défier un maudit!!"
Mais Yassunte, malgré sa blessure, put se rapprocher du prince et parvint à lui chuchoter, d'une voie à peine audible sous l'effet de la douleur mais cependant prononcée avec force et conviction:
"Ephraim, ramasse mon arc et plante une flèche de recul sur ce balourd, qu’on l’oublie à jamais!"
S’exécutant, Ephraim ramassa l’arc avec une rapidité étonnante et tendit la corde de toutes ses forces. Quand il la relâcha, il vit le brakmarien projeté dans les air, poussant des cris mais incapable de faire quoi que ce soit, puis la pluie masqua ce spectacle aux yeux d’Ephraim. Il alla trouver Vaepaxop, qui en fait était le seul indemne de part sa chance légendaire, puis retourna vers la cra.
"Yassunte? ça ira? lui demanda-t'il.
-On fait aller, répondit Yassunte. Heureusement qu’il me reste des potions de soin.
-J’peux t’soigner moi! lança l'éni joyeusement. Enfin un peu, regarde. *blouip*
-Hm, merci ça ira.
-En tout cas, quoi qu’en dise ce démon, il n’a pas capturé le cœur du village, donc on a gagné, non?
-Pas vraiment, répondit la cra l'air sombre. On s’est fait massacrer comme des débutants, les robots se sont tous relevés, et le cœur du village a disparu. Bon, moi il faut que je rentre à bonta faire mon rapport...
-Au fait, pourquoi le démon a disparu lorsque j'ai tiré? reprit Ephraim. Ce n'est quand même pas la flèche de recul qui...
-Si, justement. Mon arc est magique... c'est une arme de Bonta, capable de tirer très loin; et donc aussi capable de faire des flèches de recul particulièrement efficace, tu vois.
-Ouahh, impressionnant! Donc il est pas mort, juste parti dieu sais où?"
Yassunte acquiesça, et le cra s'exclama soudain:
"Mais au fait, juste avant de partir, il a dit un truc du genre je suis un maudit, je suis invincible machin truc... c'est quoi cette histoire?
-Ca me dit quelque chose... viens à Bonta, je me renseignerai."
Les trois survivants redescendirent donc du village, Ephraim récupéra sa lance et ils partirent vers Bonta, après avoir enterré leurs compagnons morts au combat.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Aldaris était à bout de patience. Que de monde pour une ville si minable! Impossible de se déplacer normalement sans donner l’alerte; il devait être très prudent. Le temps passait très lentement, les voyageurs aussi...
L’occasion se présenta une bonne demi-heure plus tard, alors que les gardes bavardaient dans la taverne la plus proche, faute de contrôle à faire. Le féca passa en rasant les murs, courant dans les ombres, puis se faufila parmi les bâtiments aussi vite qu’il le pouvait. Son objectif bien que très précis, était de l’autre côté de la ville, et il risquait à tout instant de se faire repérer par une ronde de nuit, ce qui signifiait entre autre l'alerte générale.

Plus tard dans la nuit, alors qu’il venait de découvrir une fissure dans le mur, assez large pour passer accroupi, il crut entendre des pas proches; puis soudain une main lui attrapa l’épaule, et il senti une épée qui l’empêchait de bouger.
"Tes kamas et on en parle plus ok?
-Hm, non", répliqua Aldaris.
D’un mouvement vif, il se retourna en se libérant de l'emprise du iop, le fit reculer de quelques pas, puis lança toutes ses armures d'une rapidité peu commune. Enfin il croisa ses bras et contempla le iop qui essayait vainement de le toucher à coups d'éclairs.
Le iop avança alors sur le féca et abattit de toutes ses forces sa lame, sans pour autant réussir à traverser ses boucliers. Celui-ci ricana légèrement puis disparut soudainement de la vue du iop. Athanase méditait encore aux kamas qui venaient de s'échapper, quand le féca réapparut dans son dos en formant rapidement une série de signes avec ses mains, mais ils furent interrompus par des pas résonnant derrière eux.

"La milice de Bonta!
-Ce sont des minables, regarde, répondit Athanase. Et n’en profite pas pour t’enfuir."
Quatre éclairs bien placé transformèrent les miliciens en tas de cendres, un sourire de satisfaction sur les lèvres du démon.
" Tu comptes tuer toute l'armée de bonta comme ça? railla Aldaris.
- On parie? répliqua le iop.
- ... tu m'a donné assez de temps pour fuir, crève si tu veux.
- Je ne compte pas non plus rester ici. Dis-moi, tu faisais quoi à Bonta?
- J'ai besoin de poudre à canon pour... Enfin j'en ai besoin quoi. Tu comptais faire quoi ici ?
- Je vais à Brakmar.
- Tiens moi aussi... Tu sais quoi? On pourrait même y aller ensemble, proposa le féca avec un demi sourire.
- Plutôt mourir.
- Sans problème.
- Essaie toujours... bon ok c'parti.
- ....."

Le iop cru apercevoir un quart de sourire sur le visage sombre d'Aldaris, mais là n'était pas le problème.
Caricature :p
Ceci n'est Pas la suite c'est Juste un délire

Vaepaxop: Ué salut chui un boulet je sers à rien Hey Ephraim on va dans ce volcan là-bas ça à l'air sympa

Ephraim: Euh ué d'accord... Ha mince ya 32 archimage devant, on va tous mourir. * tue dix archimage avec sa lance* Bon il en reste 22... Vais-je pouvoir sauver le monde sans mourir 18 fois? that is the question.

Vaepaxop: Ho non les 22 archimage m'attaquent tous en même temps, je crois que mon heure est venue... Ha ben en fait non ils ont tiré à côté, c'est cool.

Yassunte: Je suis une archère du bien, défenseure de bonta, de la justice et de l'orphelin, et j'ai un arc magique de psykopate hehehe
*se prend 1 de dégâts*
Yassunte, agonisante: glurg... er.. Ephraim.. prend mon arc, ouvre le boîtier supérieur gauche, tape le code 314159265358979, ça devrait le transformer en mitrailleuse lourde. Prend un stock de munition dans ma poche droite et massacre-les merci. e vaepaxop tu me soigne de 1 plz? Ouf

~~~~~

Athanase: Mais ils sont nuls! regarde *sprouitch* Bon CA VA, je fuie! pas la peine de s'énerver...

Aldaris: Tu comptes vraiment tuer toute cette armée? Moi même en aurait été bien incapable... ou en tous cas bien trop modeste pour le dire

PS: on écris ce background à 2 avec mon frère irl, donc ne vous étonnez pas du changement de comptes
14) Bonta

La légende des maudits

Les Dix Maudits, constitués d'un disciple de chaque guilde (au moins), furent certainement les personnages les plus meurtriers de l'histoire d'Amakna. Maudits des Dieux, ces personnages sont devenus très forts grâce à une sorte de “puissance” , comme ils l’appellent, les rendant plutôt invincibles et extrêmement dangereux. On estime à plusieurs centaines les victimes des Dix Maudits, et selon certaines rumeurs on aurait aperçu depuis quelques temps d'étranges événements rappelant leur manière de procéder.
Le plus connu de tous est certainement Signe, celui qui a semé terreur et désolation dans tout Amakna, en prenant principalement contrôle de la taverne, du moulin et d’autres points stratégiques et en massacrant tous les opposants des Dix Maudits, mais n'oublions pas non plus Ikki, Fleur-de-lotus, et d’autres maudits plus terribles les uns que les autres qui ne permettaient pas qu’on connaisse leur noms. De nos jours, les survivants les plus connus d’entre eux sont sans aucun doutes Janjak et Soob, suivis par Athanase, Cappadocius, Dragon, Neïtous, Lazher-bai, Opiumyo, Arminae,...
Pour de plus amples informations, reportez-vous aux tomes:
https://forums.jeuxonline.info/showt...0&page=1&pp=15
et bien sur:
https://forums.jeuxonline.info/showthread.php?t=455421


"C’était donc ça..., pensa Ephraim à voie haute.
-Plutôt invincibles? continua Vaepaxop. Ça fait peur!
-Cette encyclopédie date un peu, trois d’entre eux sont déjà morts ou disparus, rectifia Yassunte.
-Ils n’avaient peut-être pas atteint la "puissance", pensa le prince à voie haute, mais pour ce iop il est trop tard à mon avis.
-C’est pas vraiment cool.
-Il doit exister un moyen de les vaincre malgré leur invincibilité non? continua l’archère.
-On les pousse sous des cailloux? proposa Vaepaxop.
-On les jette du haut d’une falaise?
-On peut déjà considérer que le iop est mort, vu la hauteur du village des brigandins, non? fit remarquer Ephraim. De plus les autres sont portés disparus, et je doit retrouver Aldaris.
-D’accord, répondit Yassunte.
-Ça me convient, dit Vapaxop d’un ton joyeux."

Ils se promenèrent ensuite dans la ville à la recherche d’une auberge où dormir, Ephraim discutant avec Yassunte de l’architecture des maisons, qui n’avait rien à voir avec celle de son île natale.
Au détour d’une ruelle, ils aperçurent Anik Mech, ainsi que le vendeur de poudre à canon et trois enquêteurs de la garde bontarienne. Intrigués, ils s’approchèrent et, entendant des bribes de conversations, ils comprirent que le marchand s’était fait cambrioler. Ephraim voulu rester en retrait mais Yassunte avança de plusieurs pas, décidée d’en savoir plus.

Grâce à son rang de lieutenant, elle pu questionner les enquêteurs et reprendre l’affaire en main. Ils lui apprirent que le voleur avait pu être identifié comme étant un féca, et firent à Yassunte la description la plus détaillée possible du malfaiteur, celle-ci restant toutefois très vague. Il avait prit la fuite son méfait accompli. Ils l’informèrent aussi des observations d’un des gardes chargé de surveiller une partie des remparts du nord-est. Il avait vu un féca correspondant à la description précédente se battre avec un iop. Le garde avait donné l’alerte (tapage nocturne...) et quatre miliciens étaient arrivés, mais le iop les avait réduits à l’état de cendres. Le iop et le féca avaient ensuite pris la fuite et disparus dans l’ombre.
"Un complice qui l’attendait devant les remparts? demanda Yassunte d’un air sérieux.
-C’est très probable, répondit l’un des enquêteurs. Il ont du trouver une faille dans le mur.
-Il faut faire vérifier tout la partie du mur que surveillait le garde, dit Yassunte aux enquêteurs. Je doit partir à leur poursuite dès maintenant", ajouta-t-elle en se demandant toujours pourquoi ils s’étaient battus avant de partir.

Elle revint vers Ephraim et Vaepaxop et leur expliqua ce qu’elle avait apprit ainsi que ce qu’elle comptait faire. Ephraim se tourna vers Vaepaxop d’un air songeur, et lu dans le regard de ce dernier qu’il avait immédiatement pensé à Aldaris en entendant la description. Le prince lui fit un regard si noir que Vaepaxop aurait voulu être n’importe où sur Amakna sauf ici. Ephraim se tourna ensuite vers Yassunte.
"Un voleur, mais aussi un criminel... marmonna Ephraim. De plus j’ai un pressentiment quand à l’identité du iop.
-Le maudit? ça m’étonnerai... De toute façon la justice divine de Bonta va s’occuper d’eux."
Et sur ses mots ils partirent vers Brakmar à la recherche des fuyards.

Ephraim et Yassute avaient emprunté deux chevaux, Vaepaxop devait monter derrière le prince. La troupe se mis rapidement en route vers le sud le plus silencieusement possible pour ne pas se faire repérer, bien qu'un bwork attentif aurait pu les entendre depuis le village dopeul.
Il arrivèrent en vue du village brigandin peu après, et alors qu’ils étaient encore dans un genre de canyon ils entendirent de toutes parts des bruits de graviers qui roulent sur d’autres graviers...
L’instant d’après, des monstres de pierre sortirent de partout en leur jetant des rochers dessus.
"Des craqueleurs? questionna Vaepaxop. Ici??
-Ils nous attaquent! cria Yassunte. Tous a couvert!"

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

"Ecoute mon gars, si je te supporte c'est parce qu'on a un but commun, j'vais pas te faire la cuisine aussi...
-Pphfrmpf... Bon Ok j’vais en chercher un autre."

Une nuit de plus dans les landes de Sidimote, en compagnie des kolérat et des scorbut... et du iop, pensa Aldaris. Enfin, au moins demain il atteindrait sa destination. Athanase trouvait lui cet endroit charmant, et tant mieux, ils auraient sûrement besoin d’un diplomate pour passer, Brakmar étant autrement mieux protégée que Bonta...
Le lendemain, ils firent le point avant de repartir.
"Bon, commença Aldaris, je doit aller à Brakmar et au cimetière, et toi aussi.
-Vui, répondit le iop.
-Je propose de passer d’abord à Brakmar, puis d’aller au cimetière avant de passer par l'île des dragœufs jusqu’à la porte, ça te va?
-Vui
-J’aimerais que tu m'aides à rentrer dans Brakmar, mais je connais mal la zone, donc j’aimerais que tu me serve aussi de guide jusqu’à la taverne la plus au sud-ouest, ok?
-Vui... Si tu me laisse 2 heures tranquille une fois arrivé à la taverne.
-Très bien. Je te demanderai aussi d'éviter les questions indiscrètes, réciproquement...
-J'en avais pas l'intention.
-Parfait, allons-y."

Et les collaborateurs arrivèrent devant la porte de Brakmar.
15) L’épisode suivant héhé


Trois contre toutes ces bestioles? On a aucune chance!
-Il faut reculer... si on réussit à sortir du défilé, on a une chance de les semer, mais c’est pas gagné d’avance..." répondit la cra sans cesser de tirer sur les craqueleurs qui se rapprochaient inexorablement de nos compagnons.
L’éni, prit de panique, se retourna pour s’enfuir mais s’aperçut que d’autres monstres arrivaient derrière eux. Ils étaient encerclés de toutes part... seul un miracle aurait pu les sauver.

Et... il n’y eut pas de miracle. Ils moururent tous, n’eurent pas d’enfants et ne vécurent pas heureux vu qu’ils étaient morts. Les créatures piétinèrent leurs cadavres jusqu’à ce qu’ils ressemblent à s’y méprendre à leurs chers cailloux caniesques.



[HRP]Hmm...

en fait, c’est pas terrible. Il reste bien Aldaris et le maudit; mais après tout le titre du topic c’est pas eux hein. donc on va voir si on peut s’arranger pour qu’ils ne meurent pas, tant qu’à faire.
Reprenons donc.[/HRP]



15) cet épisode n’as toujours pas de nom, mais je finirais bien par en trouver un


Alors qu’ils étaient encerclés par une douzaine de craqueleurs, nos compagnons pensèrent que leur dernière heure était arrivée. C’était mal connaître les plaines de Cania: au dernier moment, une demi-douzaine d’énutrofs crochus surgirent à leur tour des cailloux où ils aiment bien se cacher en attendant le respawn. En moins de dix secondes, les monstres furent transformés en tas de pierres précieuses sur pattes, et les énutrofs, sans se soucier le moins du monde de nos compagnons, commencèrent à se disputer pour récupérer lesdites pierres avant leurs voisins:
“Habusayy!! pff 1742 en prospec et que 149 émeraudes polies raah c’est quoi ce drop pourri jvais supprimer mon perso >< beuhh
-hey mamy silence un peu... avec Droppman, Le-dropeur, Maxxdrodrop et Enu-k-plein-d-chance on pensais se faire une soirée blop vu comme les crac c’est la misère
-On a quand même les ingrédients pour faire... 7 razielles, à nous 5. Arrêtez de vous plaindre les mecs!
-Attend! c’est trop de l’abus! avant jpouvais me faire 10000000k en 1h, là c’est ce qu’on a à peine en une soirée quoi...
-Bon, qu’est-ce qu’on fait alors?
-Hé les papy! regardez donc y’a des noobs là...
-Où ça?
-T’es trop petite mamy XD achète toi un périscope
-Bon on se tire ils vont encore nous piquer le drop déjà qu’on a trop rien -_-
-Kler on dégage aller

Sur ces mots, les énutrofs décampèrent sans un mots à ceux qu’ils venaient de sauver d’une mort certaine... médusé, Ephraim les regarda partir en emportant dans leurs poches infinies jusqu’à la dernière pierre de craqueleur. Ce n’est que plusieurs secondes plus tard qu’il parvînt à articuler un:
Qu... quoi??"



[HRP]quoi? je sors? rohh, faut pas vous énerver comme ça... vous allez l’avoir, votre épisode 15, sisi!
allez, dernier essai[/HRP]



Alors qu’ils étaient encerclés par une douzaine de craqueleurs, nos compagnons pensèrent que leur dernière heure était arrivée. (oui, jusque là c’était bien alors je garde, et si vous êtes pas d’accord... c’est pareil.)
Soudain, un cri suraigu retentit dans l’air chaud de l’après midi; sa puissance était telle que les monstres vibrèrent quelques secondes, abasourdis... puis un second cri, plus fort encore, les fit littéralement exploser, avant qu’ils n’aient fait un seul geste. Ephraim, Vaepaxop et Yassunte crissèrent des dents... mais fort heureusement ne subirent pas le même sort que les craqueleurs, car ils n’étaient pas fait de roche; ils purent donc apercevoir, au travers des débris qui retombaient sur le sol et de la poussière emportée par le vent, une créature ailée de grande envergure qui venait de se poser à quelques mètres d’eux.

Ephraim s’en approcha et vit une silhouette descendre du dos du majestueux animal et venir dans leur direction. Ce fut l’homme qui s’exprima en premier, d’une voix forte et posée:
"Ne me remerciez pas... je n’ai aucun mérite. Je me nomme Sreylfyks, chevaucheur de dragon; mais c’est lui qui vous a débarrassé de ces créatures, comme vous pouvez l’imaginer."
L’homme n’était pas très grand, mais plutôt bien bâti; on devinait des épaules musclées sous son armure de cuir et de sa démarche même ressortait une fierté difficilement dissimulée. Il portait une cape brune dont la capuche masquait en partie son visage, et d’épais bracelets noirs couverts de signes inconnus qui enserraient ses pieds et ses poignets. Alors que le prince, bientôt suivi par l’archère et l’enfant, allait lui répondre et le remercier malgré tout, l’homme ôta sa capuche et découvrit un visage d’une rare beauté, à la fois naturellement souriant et exprimant en même temps par son regard sombre et droit la volonté inébranlable d’un homme qui souhaite aller droit au but.
Ephraim répondit enfin:
C’est tout de même très aimable à vous, Sreylix. Je me nomme Ephraim, et voici Yassunte et Vaepaxop, mes compagnons.
-Sreylfyks, corrigea l’homme avec un sourire. Enchanté... oui, c’est sans doute la première fois que vous croisez un chevaucheur de dragons? ajouta t’il devant leur air hébété. Mes semblables quittent rarement les sommets, et même lorsque nous voyageons, nous savons l’art de ne pas nous faire voir des yeux humains; aussi très peu connaissent notre existence.
-Donc vous... vous n’êtes pas humain? demanda la cra, consternée. Mais vous êtes quoi, exactement? Enfin, je veux dire...
-Je comprend parfaitement ce que vous voulez dire, rassurez vous. L’histoire de notre peuple remonte à la nuit des temps, aussi loin que celle des humains, pour autant que je sache. Mais nous avons toujours vécu à l’écart, sans nous mêler à vos conflits, nous sommes restés cachés sur les montagnes, à l’abris des regards...
-Alors pourquoi être intervenu aujourd’hui? Qu’est-ce qui...
-Cela, je ne le sais pas plus que vous. Apprenez qu’un chevaucheur ne maîtrise pas son dragon, il ne fait que l’accompagner; c’est le dragon qui choisit sa destination, et donc c’est à lui qu’il faudrait poser cette intéressante question, reprit l’homme, pensif. Malheureusement, autant les dragons savent tout de nos pensées, les miennes comme les vôtres, autant il nous est parfois impossible à nous de comprendre les leurs."

~~~~~~~~~~~~~~~

Et pendant ce temps des choses terribles se préparent...

Pourquoi tu veux pas que je les tue?
-Tu trahirais ta propre ville?
-Et toi t’as une ville peut-être?
-J’en dirige même plusieurs, et d'autres choses aussi, enfin ça ne te regarde pas...
-S'pèce d'asocial... Ta maman te battait quand t’étais petit?
-Continue et j'te fais visiter la galaxie...
-Ca m'ferai bien rire... Bon, qu'est-ce qu'on fait?
-Je pense qu’il est préférable de les suivre, au moins on aura passé le pont.
-Holà, tu connais pas la justice brakmarienne... Ils vont pas t’offrir la bière à mon avis
-C’est pas le problème, on ne tuera que les gardes de l'entrée.
-Et pourquoi on tuerait pas toute l’armée, juste là?
-Parce que t’as pas tué celle de bonta, et si les anges apprennent la nouvelle tu pourras dire adieu à ta ville... bien que je doute que ça te gêne réellement.
-Phrumf...
-A tes souhaits.
-Bon les gardes arrivent au corps à corps, faut se décider là.
-Pourquoi? T’es aussi invincible que moi je crois.
-J’veux pas massacrer l’armée c'est tout. Téléportes-toi à 600 mètres vers le sud, j’te rejoins
-Enfin un bon plan... Si j’arrive dans un bâtiment j’érigerai une statue à ta mort atroce.
-La classe!"

Sur ce, le féca disparut et le iop bondit au-dessus des huit gardes de l’entrée, puis rebondit au milieu du pont et parti en courant à travers ces ruelles qu’il connaissait si bien.
Il arriva au lieu-dit, mais Aldaris n’était pas là (Il avait du trouver la route tout seul, pensa le démon). Il se dirigea donc vers la tour des ordres, ou il devait gagner un rang de disciple de Djaul, puis, alors qu’il se dirigeait vaguement vers une taverne, il entendit non loin de lui:

“-C’est sympa de massacrer des démons, ça défoule.
-On est là pour une quête à la base...
-Buarf je sais... Hey regardez un PJ!”
Les anges venaient d’apparaître au coin de la place, alors qu’Athanase poussait la porte de l’auberge des chafer. Sans plus réfléchir, il foudroya le premier ange, puis dégaina son épée et fonça tête baissée vers les bontariens.
“-Ouais Basto.AArrgg!
-Et de 2 huhu
-Tu va le payer!
-Mais je t’en prie avance, ptit xélor...
-Tu le touchera même pas sale démon, j’te...ERfarg! *couic*
-Tu me erfarg? C’est cool.
-C’est bon Vaarsu, j’le chope, s'exclama un féca du groupe.
-Vaarsu...vius?
-Lui-même, et pas content en plus; tu vas apprendre qu'on tue pas mes amis impunément!
-*Poum* michant féca... Vaarsu tu es seul à présent, qu’est-ce que tu comptes... Hey mes PA!
-Pardon? Ha oui c’est bête, tu n'peux plus attaquer... Mais moi oui! Goûte donc à mon Re’thu hehe
-C’était censé faire quelques chose?... Bon arrête de me bloquer s’pèce de lâche
-Comptes là-dessus... j'arriverai bien à te faire mal un jour
-Je suis invincible, gros-malin
-T’es surtout incapable de faire la moindre action...

Et après un combat sans fin et sans vainqueur, ils décidèrent d’aller prendre une bière ou deux au bar du coin.
Vaarsuvius était un ami d’enfance d’Athanase; il s’étaient perdus de vue au moment de choisir leur alignement, mais pas oubliés...
Ils discutèrent toute l’après-midi; Vaarsu était venu à Brakmar pour une quête ange, dont la solution se trouvait en fait au cimetière, ils décidèrent donc d’y aller ensemble.
Le maudit proposa de partir le soir, pour le “Charme nocturne des chafers.
-Je suis pas convaincu...
-Pff

Et à la tombée de la nuit, mon grand ami le bwork attentif aurait vu un ange et un démon sortir de Brakmar en courant...
16) Brakmar

D'un naturel plutôt solitaire, Aldaris avait cru bon que son violent mais non moins utile camarade ne sache pas la destination exacte de sa téléportation; il s'était donc téléporté bien moins loin que prévu et avait observé de loin le iop bondir et attaquer les anges infiltrés, le tout sans le faire le moindre mouvement pour lui porter secours. En effet, et bien que lui-même aie du mal à l'avouer, il commençait à s'intéresser à cet étrange personnage qu'était le maudit; mais celui-ci se débrouillait très bien seul, et, décidant que même les meilleures choses ont une fin, le féca parti dans la direction opposée, laissant Athanase aux prises avec le xélor...

Il eut beaucoup de mal par contre à trouver les informations pour lesquelles il se trouvait à Brakmar... d'une part ses déplacements à l'intérieur de la ville devaient être extrêmement prudents, car il ne tenait pas à se faire remarquer; et d'autre part les personnes qu'il interrogeait, essentiellement divers taverniers au début, se montrèrent particulièrement récalcitrantes à parler, malgré tout le charisme et l'autorité dont le féca pouvait faire preuve. Enfin, dans une taverne particulièrement miteuse et minuscule, une jeune écaflip assise dans un coin sombre sembla lever les yeux aux paroles de l'étranger, alors que le patron du lieu marmonnait un vague: "non, ça m'dit rien... franchement, non. 'pis vous savez, j'sort jamais d'ici moi..."

Aldaris, qui de par une aptitude étrange savait toujours lorsque quelqu'un le regardait, se tourna, sans même un mot à l'égard du tavernier, et alla s'asseoir à la table de l'écaflip. Après quelques secondes où ils s'observèrent mutuellement, le féca prit la parole, murmurant à peine, afin d'éviter les oreilles indiscrètes:
"Allez... dis-moi ce que tu sais.
-Et pourquoi le ferais-je? répondit l'autre tout aussi doucement
-Tu n'as aucune raison de le faire, répondit Aldaris sans cesser de fixer son interlocuteur intensément, malgré que cela semble n'avoir aucun effet sur la belle adolescente. Mais tu n'as de même aucune raison de... ne pas le faire.
-C'est tout à fait vrai. Ainsi, laissons le destin décider à ma place, si tu l'accepte, reprit l'écaflip en sortant un jeu de cartes très usé et en l'étalant devant elle. Si tu tire une carte rouge, je ferais de mon mieux pour t'aider..."

Le féca porta son attention sur les cartes posées devant lui pendant quelques secondes, puis regarda à nouveau la fille en face de lui et lui dit:
"Je n'appelle pas cela le destin... si je ne m'abuse, toutes ces cartes sont noires. Si tu ne souhaite pas m'aider, aie au moins le courage de l'avouer."
La fille sourit, retourna l'une des cartes, et lui présenta: c'était la dame de coeur.
"Voilà la preuve que tu viens de te tromper", dit elle simplement.
Aldaris retourna deux autres cartes, et répondit:
"Et voilà la preuve que tu trichais, au moins en partie."


Sur les deux cartes on pouvait voir... deux valets de trèfle.
L'air apparemment satisfait, l'écaflip, sans cesser de sourire, rangea les cartes rapidement, puis se leva, et regarda l'homme, qui la regardait aussi, mais était toujours assis.
"Viens", dit elle simplement à celui ci, avant de sortir de la taverne, d'un pas feutré bien caractéristique des félins. Aldaris se leva et la suivit, toujours sur ses gardes.
Ils marchèrent ainsi plusieurs minutes, lui quelques mètres derrière, elle marchant sans se retourner et d'un pas vif et décidé. Alors qu'il lui semblait qu'ils tournaient en rond, le féca se décida à la rattraper rapidement et lui dit:
"Stop! Où m'emmènes-tu comme ça?
-Ne t'inquiète pas, nous arrivons, répondit la belle sans ralentir alors qu'ils apercevaient une grande place au milieu de laquelle se tenait un espèce de portail bleuté. Je doit t'avouer que je n'aime que moyennement cette ville, bien que j'y habite; et le seul moyen d'en sortir relativement discrètement, c'est par ici. Ce que je souhaite te montrer est assez loin d'ici, et ce moyen de transport nous permettra d'y arriver assez vite."
Après que l'écaflip ait négocié un prix plutôt élevé à un homme patibulaire qui semblait en garder l'accès, elle fit signe à son compagnon de s'approcher et ils franchirent le portail magique.

Ils arrivèrent dans une grande plaine verdoyante, au milieu de laquelle une foule de gens de plusieurs races discutaient joyeusement ou tentaient de vendre divers objets et matériaux; des hommes et des femmes disparaissaient régulièrement à travers le portail, tandis que d'autres en sortaient, poussant au passage Aldaris qui était resté juste à l'entrée, observant la scène.
"Ne reste pas là... tu ne vois pas que tu gêne? lui dit l'écaflip en le tirant un peu plus loin.
-Désolé, répondit-il sans cesser de regarder le flot de gens qui entraient et sortaient continuellement du portail magique.
-Tu n'as jamais vu de zaap?
-Si, reprit le féca en se tournant vers son interlocutrice, mais seulement de loin... J'évite d'habitude les endroits où il y a trop de monde, et puis, je préfère voyager à pied, même si c'est plus long. Duquel s'agit-il?
-De la porte des dragoeufs. Nous devons longer la presqu'île pour retourner dans les landes de Sidimote.
-Retourner dans les landes? mais... pourquoi avoir utilisé un zaap alors?
-Notre destination est bien plus près d'ici que de Brakmar, car les landes sont grandes... et puis ça nous a évité de passer par la porte de la ville sombre, et crois-moi, c'est préférable.
-Je comprend, admit le féca en se rappelant du pont au milieu duquel il s'était retrouvé entouré par une bonne cinquantaine de gardes en voulant le traverser. Bon... on y va? proposa-t'il à l'écaflip qui ne semblait pas se décider.

Et ils partirent vers leur destination inconnue, à travers la presqu'île des dragoeufs et les landes de Sidimote...
17) Le cimetière

"Mais au fait, où allez-vous? demanda Sreylfyks à Ephraim, alors que celui-ci s'apprêtait à continuer sa route.
-A Brakmar... nous sommes à la recherche de deux personnes qui se sont enfuies de Bonta, sans doute des démons.
-Des meurtriers, oui! répliqua Yassunte avec force. Ces hommes se sont rendus coupables de vol et du meurtre sauvage de neuf gardiens de la paix dans l'exercice de leurs fonctions! C'est pour cela que d'une part, la surveillance de Bonta va être accrue, pour éviter que ce genre d'individus ne pénètre trop facilement dans la ville, et d'autre part Ephraim et moi essayons de retrouver ces individus avant qu'ils ne rejoignent Brakmar. Malheureusement j'avais largement sous-estimé la difficulté du voyage, et nos fuyards semblent particulièrement pressés... cela ne m'étonnerait pas qu'ils soient déjà à Brakmar, alors que nous n'avons pas fait la moitié du trajet...
-Pourquoi "Ephraim et toi"? je compte pour du beurre, moi, peut-être? s'indigna Vaepaxop en foudroyant la cra du regard, ce qui la fit doucement sourire.
-Mais non... mais ce n'est sans doute pas toi qui capturera les deux Brakmaris, si tu veux mon avis. Même nous mêmes aurons sûrement beaucoup de mal... si nous les rattrapons un jour, bien sûr, ajouta t'elle.

-De toute façon, si c'est le maudit, il est invincible! repartit l'éni de plus belle, sans vraiment prêter attention aux paroles de la cra. Donc ça sert à rien qu'on aille là-bas, on va juste se faire tuer moi j'dit!
-Tu vois, même si c'est en fait peu probable, il est tout à fait possible que le iop soit le maudit qui nous a attaqué au village des brigandins, annonça le prince à Yassunte, avant que celle ci ne puisse répondre au raisonnement hâtif du jeune éni. Vaepaxop est d'accord avec moi... et ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants?
-D'accord, répliqua la cra exaspérée. J'admet qu'il y a en effet une chance sur un million que le iop soit le maudit. Et même si, je dit bien si, c'était le cas, ça change quoi?
-Au moins, nous sommes d'accord, reprit Ephraim, souriant malicieusement à la cra. Et pour répondre à ta question, ça ne change effectivement rien, c'est juste pour parer à toute éventualité
-Ouais... mais moi chui sur que c'est lui! lança Vaepaxop sur un ton de défi. Y'a que lui pour avoir tué tout les types comme ça... tu te rappelle comme il était méchant, Eph? C'est lui, hein, c'est sur!

-Excusez moi d'interrompre ce débat passionné, mais l'un de vous pourrais-t'il me faire une description précise de ces deux hommes? demanda Sreylfyks qui semblait bien s'amuser.
-Bien sur, répondit Yassunte, presque heureuse de pouvoir changer de sujet. Alors voilà..."
La cra fit à l'homme une description qui semblait être au mot près la même que celle du garde bontarien; le visage de Sreylfyks s'assombrissait au fur et à mesure qu'il écoutait la cra. Il attendit qu'elle finisse puis reprit la parole:
"C'est bien ce que je pensais... les deux hommes que vous recherchez ne sont plus à Brakmar. Ils se sont séparés, mais se dirigent tout deux vers le cimetière de Brakmar, dans les landes de Sidimote... leur but est proche maintenant, mais vous devez à tout prix les empêcher de l'atteindre. Je sens un danger immense... si l'un des deux seulement arrive à ses fins, c'est la catastrophe!"

Les trois autres le regardèrent, incrédules. Ce fut Ephraim qui exprima ce qu'ils pensaient tous:
-Mais comment savez vous cela? Vous ne savez même pas de qui il s'agit! Ou alors, vous...
-Les chevaucheurs de dragon ont des moyens de communiquer que vous n'imaginez même pas, coupa Sreylfyks brusquement. Des amis à moi les ont vus... et pensent savent ce qu'ils veulent faire! Ne perdez pas de temps...
-Et donc si vous le savez, vous pourriez peut-être nous dire ce qu'ils vont faire? demanda Yassunte, toujours sceptique, à l'homme qui les fixait.
-Je n'ai pas dit que je le savais, répliqua celui-ci. Je ne sais que ce que d'autres chevaucheurs m'ont communiqué par pensée, et sachez que nous ne mentons jamais.
-Et comment sommes nous sensé arriver à temps, de toute façon? reprit Ephraim. C'est à des kilomètres d'ici!
-Pour cela, je peut vous aider, répondit le chevaucheur de dragon en appelant sa monture. Mais je ne pourrais vous aider à vaincre vos adversaires, vous devrez le faire seuls...


Et pendant ce temps, dans les landes...

"Under the rain... of a thousand flames, we face the real, falling in vain...
-C’est quoi? une chanson barbare?
-C’est... génial! répondit le démon. Enfin oui c’est de la musique.
-T’es vraiment un iop toi, répliqua Vaarsuvius. En plus t’es pas fichu de te téléporter, t’as encore bondit de tours en tours et on a toute la garde aux trousses...
-Parle pour toi s’pèce de bontarien!
-Bon rendez-vous au phénix, je pars en éclaireur disons.
-Pf... Bon j’arrive."

A l’entrée du cimetière se trouvaient deux chafers lanciers, paralysés pas Vaarsu, ce dernier attendant le maudit pour passer “diplomatiquement”.
En effet, quand Athanase rebondit devant les squelettes, ils cessèrent toutes tentatives offensives et se prosternèrent devant le iop, qui les salua d’un bref hochement de tête, avant d’avancer à pas résolus vers les profondeurs de la nécropole.
Le xélor se téléporta devant le guerrier puis ils se laissèrent guider par les chafers vers le tombeau de Nogard...
18) Le tombeau

"RAAAAAAAH!!!! Quel est ce maléfice!!!!"
Pour la deuxième fois, la tempête de puissance avait frappé le sol en plein milieu de l'une des dalles; et pour la deuxième fois, toutes les dalles et les objets environnants s'étaient brisés, brûlés, carbonisés... sauf celle du centre qui semblait intacte.
L'homme se trouvait dans l'un des coins d'une pièce petite et carrée, dont le sol, les murs et le plafond étaient de pierre; au centre de la pièce se trouvait une sorte de sarcophage gravé sur sa surface, mais il ne semblait pas y prêter la moindre attention. Par terre, gisait le cadavre encore chaud d'un xélor dont le sang ruisselait toujours de la Goultard du iop; et juste à coté de celui-ci, l'une des dalles, celle qu'il essayait en vain de détruire, était entièrement noire... il semblait qu'on aurait pu passer la main au travers, et pourtant elle était plus dure, froide et lisse que le plus pur des diamants.


Athanase se tourna vers la porte; il lui semblait entendre des bruits de pas... était-ce possible que quelqu'un d'autre connaisse cet endroit?
Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas et Ephraim en surgit, projetant avec force sa lance sur le démon; celui ci, bien que surprit, réussit à l'esquiver sans difficulté. Yassunte et Vaepaxop entrèrent à leur tour; la cra sortit son arc et ajusta son tir pendant que l'éni volait au secours du prince.
Reprenant ses esprits, Athanase recula d'un pas et se prépara à lancer une tempête de puissance sur Ephraim mais une flèche de Yassunte se planta dans son épaule et lui fit rater son sort. Le prince, désarmé mais indemne, profita de l'instant de distraction du iop pour le contourner et récupérer sa lance, mais Yassunte, sans avoir eut le temps de lancer une deuxième attaque, reçut de plein fouet une seconde tempête de puissance... et tomba, raide morte.
Le démon se tourna vers les deux survivants, vit Ephraim ramasser sa lance et se ruer vers lui, et sorti son épée pour contrer le coup; mais soudain, il sembla hésiter un instant puis bondit en arrière, hors de portée du prince. Il fixa pendant une seconde la lance avec une expression de terreur sur le visage, puis prit la fuite sans aucune raison apparente.
Les deux autres le regardèrent s'enfuir sans comprendre; puis Vaepaxop sembla réaliser la mort de l'un des leurs et poussa un cri de terreur devant le tas de cendre qui restait de son amie. Le prince réalisa à son tour ce qui venait de se passer et posa une main sur l'épaule du jeune éniripsa et ils restèrent ainsi un long moment, partageant leur souffrance sans un mot...

Ils furent interrompus par Sreylfyks qui venait de pénétrer à son tour dans le tombeau; celui-ci les regarda d'un air compatissant, puis prit la parole:
"Vous avez agit comme il le fallait... la mort de votre amie n'est rien comparée à la victoire sans précédent que vous venez de remporter.
-Comment ça, la victoire? répéta le prince sans comprendre. Nous n'avons pas tué le iop, il s'est juste enfui!
-C'est normal, répondit Sreylfyks. Il courait un très grand danger...
-Ha bon?
-Je vais vous expliquer... mais d'abord, asseyez vous, vous l'avez bien mérité."
Vaepaxop semblait toujours avoir du mal à réaliser la mort de Yassunte, mais Ephraim le fit s'asseoir et s'assit également, avant de se tourner vers le chevaucheur de dragon.

"Il y a bien longtemps, un chevaucheur de dragon, du nom de Nogard, a mal tourné... Il avait acquis une puissance phénoménale, et essayait de dominer le monde. Heureusement, une alliance des hommes et des chevaucheurs réussit à le mettre hors d'état de nuire, en enfermant son esprit ici, dans ce tombeau, sous la dalle noire que le démon essayait de briser lorsque vous êtes arrivés. Oui, Nogard n'est pas mort, et nul ne peut le tuer... sauf toi, Ephraim.
Lorsque tu es arrivé ici, une prophétie a été faite... elle dit que seul le Porteur de la Lance sera capable de détruire définitivement le Roi des dragons, c'est à dire Nogard. Et si le maudit s'est enfui lorsque tu l'as affronté, c'est parce que ta lance aurait d'un seul coup pu tuer la partie de l'esprit de Nogard qui a prit possession du corps de ce iop. Il a donc prit la fuite pour sauver sa peau, mais à présent nous avons un moyen bien plus sûr de le tuer... car la plus grande partie de son esprit est encore sous cette dalle noire, que seul toi peut détruire. Celle ci servait à l'origine à empêcher l'esprit du Roi des dragons de sortir, mais elle empêche également quiconque de tuer l'esprit, vu qu'elle est indestructible.
Mais grâce à la prophétie, tu pourras détruire complètement l'esprit de Nogard, en cassant cette dalle avec ta lance. C'est ton destin..."

Stupéfait par de telles révélations, le prince regarda Sreylfyks un instant comme s'il s'attendait à ce que le chevaucheur de dragon éclate de rire d'un moment à l'autre; mais celui ci demeurait sérieux, et Ephraim lui demanda alors:
"Et donc, le Porteur de la Lance... c'est moi?
-En effet. La fuite du démon n'en est-il pas une preuve suffisante? Toi seul peut tuer cet esprit qui a déjà causé tant de ravages, tant de morts...
-Dans ce cas, il ne me reste qu'une seule chose à faire, reprit le prince en se levant.
Il saisit sa lance, et s'approcha de la dalle noire d'un pas vif et assuré.
18,5) L'esprit du Roi

Soudain, la porte vola en éclat et une voix résonna dans le tombeau:
"A ta place, je ne ferais pas ça.
-Que...? Aldaris!? s'exclama le prince en se tournant vers la silhouette qui se tenait dans l'encadrement de la porte.
-Sreylfyks, je me doutais bien que je te trouverais ici, reprit le féca en entrant dans la pièce. Il n'y a que toi qui puisse préférer la puissance de cet esprit maléfique à ta dignité de chevaucheur de dragon...
-Ne l'écoute pas, Ephraim! Je le connais, c'est un allié de Nogard! Son seul but est de libérer l'esprit!
-Sachant que pour le détruire il faut d'abord le libérer, oui, c'est effectivement mon but, répliqua Aldaris. Ephraim, cet homme t'a menti, détruire la dalle ne sera pas suffisant pour tuer l'esprit.
-Si! fais moi confiance, souviens toi de la prophétie!" lança le chevaucheur de dragon d'un air peu convaincant.

Ne sachant qui croire, Ephraim retenait toujours son geste; le chevaucheur de dragon venait de sortir une épée étincelante et d'attaquer Aldaris, qui para le coup de son bâton en souriant.
"Jamais tu ne pourra me battre en maintenant cette apparence qui n'est pas tienne, dit-il en ricanant.
En guise de réponse, celui-ci tenta à nouveau de frapper le féca avec son épée, mais le coup porté fut bloqué net par le bouclier de son adversaire, qui contre-attaqua avec deux coups de bâton successifs.

Sreylfyks, sérieusement blessé, recula légèrement en changeant peu à peu d'apparence, et bientôt le féca se trouvait face à une créature noire de trois mètres de haut dont les ailes battaient avec difficulté dans un tombeau trop étroit pour leur envergure. Il tenait a présent une énorme épée rouge sang à côté de laquelle Aldaris paraissait minuscule; ce dernier ne semblant nullement impressionné par son nouvel adversaire.
"Déjà? J'ai failli attendre...
-Mon dieu qu'il est moche! s'exclama Vaepaxop terrorisé.
-Mais alors... c'est un démon!? réalisa soudainement Ephraim.
-Oui, et pas un des plus beaux d'ailleurs, répondit Aldaris, un sourire au coin des lèvres.
-Tu feras moins le malin quand je t'aurai tranché en deux, fit le démon en pointant son épée sur le féca.

Le monstre chargea alors Aldaris, qui l'esquiva en sautant de côté et lança à Ephraim un petit sac en cuir, avant de se retourner vers le démon.
-Qu'est-ce que c'est? s'exclama Ephraim.
-Ce sac contient une poudre magique qui permet de rendre, pendant un court instant, l'âme de Nogard matérielle, lui répondit Aldaris, cela te permettra de le tuer avec ta lance.
-Le tuer? mais... c'est pas un esprit? comment je suis sensé...
-Tu ne voit pas que je suis occupé, non? coupa le féca aux prises avec le monstre, qui décidément semblait plus coriace que ce qu'Aldaris aurait voulu faire croire.
-Vas y Eph, j'ai un super plan! s'écria joyeusement Vaepaxop. Tu casse la dalle, moi je balance la poudre dès que le méchant sort, et là, tu lui file un bon coup dans la tronche! Ca peut pas louper, hein?
-Euhh... c'est un esprit quand même, mais bon...
-Tu croit que j'aurai peur, c'est ça hein? Tu me fait même pas confiance...
-Mais si... enfin... de toute façon, il faut se dépêcher, alors on va faire comme t'as dit.
-Youpi! Quand tu veut, je suis prêt!"

Alors qu'entre Sreylfyks et le féca le combat faisait toujours rage, le prince donna le petit sac à l'éni, puis il saisit sa lance et frappa d'un coup sec sur la dalle noire. Instantanément, une espèce de fumée blanche sortit très vite par l'ouverture formée, mais Vaepaxop, avec une dextérité et une précision qui lui était inhabituelle, retourna l'intégralité du sac sur la fumée.
Pendant l'espace de quelques secondes, celle-ci sembla ralentir; Ephraim leva sa lance une deuxième fois et l'abattit violemment sur l'esprit...


A cet instant précis, le démon asséna un coup d'une violence inouïe au féca, qui fut projeté sur le mur opposé dans un grand fracas avant de s'abattre sur le sol. Lorsqu'il se releva, une étrange aura émanait de lui et ses yeux étaient rouges... Une épée scintillante se matérialisa dans sa main, puis un éclair aveuglant empêcha Ephraim et Vaepaxop de voir clairement l'action, mais moins d'une seconde plus tard la tête de Sreylfyks roula par terre et son corps s'effondra au sol, inerte.

Le prince restait bouche bée, ce fut donc Aldaris qui pris la parole, d'un ton naturel et décontracté:
"Bien joué, Ephraim, lui dit-il.
-Je n'ai rien fait, répondit celui-ci modestement. J'aurais été bien incapable de me débarrasser de ce monstre... D'ailleurs, sans ton intervention, j'aurai juste libéré l'esprit en obéissant à l'autre.
-Qu'importe, tu m'as cru au bon moment et c'est l'essentiel. Sreylfyks était très bon pour mentir et tromper les gens, j'en sais quelque chose... Que tu le démasque m'eût même grandement étonné, honnêtement.
-Mais en fait, quel était son but? Il voulait rejoindre Nogard ou...
-Disons que j'ai l'impression qu'il aurait bien aimé avoir le destin du iop maudit, Athanase. Se faire posséder par quelqu'un d'extrêmement puissant, quitte à sacrifier sa volonté propre et n'être qu'un jouet dans les mains de Nogard...
-Tout les chevaucheurs de dragon sont donc des démons?
-Ho non, loin de là. Normalement, ils sont tous neutres, et s'intéressent rarement aux actions des humains. Nogard et celui-ci sont les seules exceptions que je connaisse, admit le féca.
-C'est bizarre, il avait l'air sympa, intervint Vaepaxop d'une petite voix.
-Oui, ils sont bien assez puissants pour "avoir l'air sympa" aux yeux de ceux qui les regardent, c'est justement ce qui les rend si dangereux. Mais grâce à vous, celui là ne fera plus de mal à personne.
-Grâce à toi, tu veut dire...
-Je le traque depuis presque 4 ans, et aurais été bien incapable de le piéger seul. Il est trop malin... mais sa perpétuelle quête d'un pouvoir plus grand l'a mené à sa perte, conclut-il, philosophe.


Et voilà!
L'histoire ne dit pas ce qu'il advint d'Ephraim, de Vaepaxop, ni d'Athanase, le iop maudit; elle laisse sans doute en suspens bien des questions encore, notamment à propos du passé d'Aldaris... mais qui sais, peut-être un jour il vous le racontera lui-même
En tout cas, j'ai bien peur que pour cette histoire ce ne soit la

Fin




edit et HRP total: beah 3 jours déjà et même pas un petit pouicpouic de mes admirateurs secrets
Comment ça j'en ai pas?
tiens pour la peine je passe le mot "fin" en taille 5 pour qu'on le voit bien [/HRP]
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