La nuit avait été courte...la chasse aux murlocs avait été rude et elle empestait le poisson. Sa tunique sentait le roussi et même si les dragons en avaient payé le prix, il n'en restait pas moins que l'étoffe avait été légèrement noircie à certains endroits.
Deux bains dans le lac n'avait pas suffit et c'est toute penaude qu'elle entra avec son frère (toujours aussi idiot lui rappela t-elle avant de penetrer dans le bâtiment) dans la taverne de Lakeshire...
Ils se restaurèrent et purent enfin prendre quelques heures de bon temps avant de repartir....
La nuit tomba tranquillement et Lomelin partit "faire un tour" comme il disait. Leur rituel se répéta une fois encore:
-"Fais attention...surtout aux femmes" lui répéta t-elle
-"Ta gueule.....femme" répondit-il comme de coutume, le sourire jusqu'aux oreilles.
Elle lui lançant un regard des plus noirs possible, elle demanda à ce qu'on lui re serve un verre de vin.... puis, fin prête elle paya le voyage pour Stormwind, une certaine taverne du quartier des mages l'attendait.
Elle ne fût pas déçue...sans ordre elle trouva, un gnome fou à lier qui sautait partout, dansait partout...et pire...avant tellement bu qu'il aurait pu asphyxier un mort vivant. Deux elfes, gracieuses, l'un silencieuse, l'autre espiègle et...gamine sur les bords. Des nains...trois même, du moins le cru t-elle au début. Elle devait apprendre quelques minutes après que le troisième, était en fait un sanglier, compagnon du premier... moeurs étranges si il en était.
Et ce qui évidemment l'intéressa le plus...les hommes, ou plutôt les femmes dans ce cas précis. Elle se sentit tout de suite gauche, mal fichue, grosse et immonde. Son frère lui aurait sans doute dit qu'elle ne se trompait pas, mais force était de constater que les deux femmes, impeccablement vêtues dans leur jolie robe avaient de quoi rendre jalouse.
Elle salua tout le monde, resta debout comme une gourde pendant un temps qui lui parut durer une année, puis elle se decida et alla s'asseoir à une table à côté.
Celle qui se présenta comme étant Aenelia, vient lui parler, de tout, de rien... elle finit par s'installer à leur table et se retrouva à côté d'une magicienne aussi causante qu'une porte de prison. Quand elle fût face au gnome pendant trente seconde, elle rêva d'un palais rempli de.....portes de prisons...silencieuses, tranquilles, et qui ne bougent pas.
La petite compagnie sortit et alla s'asseoir tranquillement dans un petit parc non loin. le nabot fit encore des siennes, elle s'en exaspéra mais se contenta de rire. L'une des elfes fit un numéro plutôt...charmant de danse puis tout le monde se rendit à l'entrée de Stormwind. Quelques passes d'armes entre frères eurent lieu....
C'est là que le gamin arriva.
Il apportant deux choses: une lettre, et un tabard de l'Ordre, sans le propriétaire qui allait dedans. Un ancien membre de l'Ordre dont elle ne se souvenait même plus le nom avait...fui.
Elle trouva la chose bizarre d'autant que la plupart des personnes présentes s'inquiètèrent pour cette personne, celle qui les avait abandonnés. Elle ne poussa pas tout fort son raisonnement, du moins pas trop mais cette personne aurait dû être retrouvée pour être ensuite jugée...et pourquoi pas brûlée sur le bûcher si le cas de desertion, ou de trahison était averé.
L'Alliance ne devait pas tolerer les faibles et les fuyards.
Il prirent néamoins la peine d'interroger le gamin (un peu demeuré semblait-il)... certains membres étaient partis en eclaireurs.
Celydia (car la porte de prison avait un nom) créa plusieurs portails et tous se retrouvèrent dans un endroit appellé Menethil. Ils prirent quelques renseignements notamment à la taverne, puis prirent le bateau direction.... l'ile inconnue.
Ils avancèrent dans des terres arides... Celydia, Aenelia, une elfe du nom de Nyu et un nain.
Ils croisèrent des créatures qu'elle n'avait jamais vues, la peau verte, ou bleue.. ou de grands trucs poilus.
Ils furent semble t-il impressionnés par le groupe car presque aucun n'opposa de resistance... ils se retrouvèrent à un endroit qu'on nomma comme "La Croisée des chemins". Ils cherchèrent, tentèrent de dialoguer avec ceux qu'ils croisaient.... aucune trace. Ils rencontrèrent d'autres membres de l'Alliance auprès d'un village ennemi...
L'alerte fût donnée, les premiers assaillants furent facilement repoussés... mais il en vint toujours plus...jusqu'à ce que personne ne puisse plus rien....
Et ensuite...le trou noir....
La prêtresse se sentait bien, elle n'avait pas goûté au confort d'un vrai lit depuis pas mal de temps. Elle posa sa joue les plumes de l'oreiller... sourit légèrement dans son sommeil et repartit dans un morceau de nuit sans songes.
Elle se sentait glisser, puis être rattrapée, bringueballée de droite et de gauche...elle sentit son estomac se rebeller. Elle s'agrippa aux plumes de l'oreiller et s'y tint fermement quand une pensée lui traversa l'esprit... depuis quand les plumes des oreilles étaient-elles à l'extérieur? L'idée, qui aurait sans doute amusée son frère lui arracha tout au plus un "humpf". Humpf auquel l'oreiller en question (et le lit en entier) lui répondit par un petit cri strident voulant sans dire: "Tu arrêtes de bouger ma grosse et de tirer sur mes plumes ou tu prendras des coups d'bec".
Elle n'ouvrit les yeux qu'à cet instant...le griffon arrivait enfin à Stormwind. Elle descendit...elle aurait voulu donner un coup de pied bien sentit à la bestiole mais se retint...elle choisit une autre créature, un peu moins turbulente espérait-elle, et se rendit à la colline des sentinelles.
Elle devait y retrouver des gens d'ici plusieurs heures. Le narrateur passera sur l'histoire pathétique et risible de la première expédition dans des mines dont elle ignorait le nom... une chose de plusieurs mètres de haut et toute en feraille avait eu tôt fait de doucher ses espoirs quant à retrouver l'homme qu'elle cherchait...et ses compagnons d'un jour étaient encore plus faibles qu'elle.
Elle retourna à la tour...et..attendit.
Et ils arrivèrent enfin...elle tenta de rester polie, saluant les gens comme il se doit..et il se mirent en route. Elle resta volontairement derrière tout le monde long du chemin, pour pouvoir les détailler.
L'humain avec l'air de ces paysans qui accomplissent quelques grands exploits et deviennent chevaliers. Il avait pourtant quelque chose de noble, dans la manière de se battre, et, d'être tout simplement. Il lui sauva la vie plus d'une fois ce jour là.... il s'appellait Darek...
L'elfe était comme tous les elfes...il avait de grandes oreilles. Au dela de ce détail, il se déplaçait avec une grâce et une agilité que seuls les représantants de cette race possédaient. Un brin téméraire, il ,'avait pourtant pas eu à trop risquer sa vie...il lui donna son nom: Kujo.
Quelques mots, de teint et d'écriture différents ont été ajoutés bien plus recemment, il est simplement écrit: "Grand mère"
Le manuscrit s'arrête ici. En fait de manuscrit, il s'agissait de plusieurs feuilles de parchemins, reliées entre elles à l'aide d'un fil de laine, lui même attaché très peu solidement à une reliure de cuir noir. S'y trouvaient néanmoins, une serie de parchemins pliés en quatre... le curieux auraient pu tous les lire d'un coup. Mais ce curieux là n'existe pas dans cette histoire. Cet autre curieux qui lit ses pages, il ne les lit qu'une par une, une seule, jamais plus, c'est le meilleur moyen d'arrêter une histoire en cours.
Un vieux sage disait: "Quand les histoires ne sont pas telles qu'on ne peut que les lire et les écouter, quand les histoires sont justes, des histoires parmi tant d'autres, alors mieux vaut y aller au compte goutte, au moins on ne risque pas de s'empoisonner".
C'est sans doute ce que propose ce manuscrit, point trop n'en fallait.
La voix était stridente, elle faisait presque peur rien qu'à l'entendre, c'était un mélange de cri et de murmure qui semblait vous percer les tympas... etla petite l'entendit...car les cordes vocales qui servaient pour produire cette voix la poursuivaient...et il y avait un homme autour...
-Elle court elle court... l'homme se serait presque arrêté de penser, il prenait un malin plaisir à poursuivre la gamine. La campagnes de Stormwind était endormie à cette endroit, personne n'aurait pu entendre. Il eu soudainement envie de rajouter "La maladie d'amour" à la suite de sa phrase, mais jugea bon de n'en faire, il n'était pas l'heure de mettre du désordre dans ses pensées.
Les pages, sont brunies par le temps, elles ne sont, ni trop vieilles, ni récentes. Quelqu'un qui s'y connaît un minimum dirait qu'elles ont une bonne dizaine d'années.
Quand je suis arrivé à la cité, j'ai été saisi d'horreur. Oui moi Rablek dit "le puant", j'ai été saisi d'horreur. Je n'ai pas la prétention d'appartenir à la postérité en tant que "Bandit de grand chemin respectable de duskwood" même si ça aurait une sacrée gueule, mais, oui, j'ai été saisi d'horreur.
Au dessus de la porte, sur le panneau de bois, était accroché le pire des tableaux que nos terres aient porté depuis belle lurette. Le cadavre d'un gamin d'une dizaine d'années avait été cloué au mur, bien en evidence au dessus de l'entrée. On avait cloué le corps au niveau des avant-bras, des cuisses et du cou. Ce qui avait sans doute été un gosse en bonne santé était un tas de chairs. On remarquait rapidement deux clous en or "piqués" dans les yeux de la victime. Et sur le panneau, un écriteau:
Voila ce qui devrait être fait à tous ceux qui découvrent la cité, enfin, elle ne l'a jamais vue, mon neveu était aveugle.
L'écriture était facilement reconnaissable, celle d'une femme, la seule de notre petit sauterie. Marie...dite La Seringue.
Le petit était donc bien Siegfried, le plus jeune des deux enfants qu'avait eu la S'ringue avant d'venir avec nous.
Toutes ces années après, j'sais pas trop c'qui sont tous devenus, depuis que j'ai ma ptite femme j'dois avouer que j'm'en fous un peu. Je sais que la survivante des filles de la S'ringue à été mère à son tour, et je sais aussi qu'elle ne sait pas quelle immonde putain était sa mère.
Enfin, la S'ringue a quand même réussit à avoir des p'tits enfants. Y ont vécu à la ferme des parents, bien tranquilles...j'espère pour eux qu'leur grand mère restera loin.
Des gamins au nom elfique qu'on m'a dit...mais les noms, j'crois que j'les ait oubliés.
Rablek.
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